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Full text of "Les Oeuvres de chirurgie de Jacques Guillemeau, chirurgien ordinaire du Roy et Juré à paris, divisées en treize livres. Avec les Portraicts & Figures Anatomiques de toutes les parties du corps humain. Et des Instrumens necessaires au Chirurgien. Derniere edition"

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l’heur, vigueur & force de Naturct 
^^^SiRE, giftcnrVnion. CegrandMond^ 
tant beau, &tantparfai(3; qu’il eft, auroit 
perdutoutfon ornement,&nelcroitplus 
•^o'^<^^s’^l3uoitperdufbnVnion:Sespar- 
tellement iointes l’vneà l’autre, 
QU pluftoftl’vneen l’autre, que les quatre 
ElemcnSjbien que luiuans le particulier de 
leur naturcjlèmblentefcartcz en diuerlcs régions, toutefois 
feruansà la beauté generale du grand, & tfommoditclpecia- 
Ic du petit Monde,le voyent tellement meflez l’vn parmi 
l’autre,que lefeu quittantîà fouucraineté,fc demet & s abaif 
{c iulques au centre de la terre, & accompagné de l’air & 
de l’eau, s’habitue aux entrailles d’icelle. Voftrc France, 
Sire, pofledee n’agueres d’vne tant fieureufè & furiculc def 
Vnio n,quel delbrdre Icntoit elle en tous lès ordres &Eftats? 
Auioura huy par voftre bonté, bon-heur & valeur, retirée 
& garantie de ce trouble, rcünie à Ibn chef, & à Iby-mefinc, 
combien fe monftre-cllc contente d’vn fi grand bien, & de 
vous. Sire, qui autheurd’iccluy, par là, luyauez acquis le 
don précieux de la Paix, dedans & dehors ceRoyaume? 
C er tes telle & fi grande vertu de l’Vnion, ne le cognoift pas, 
feulement és choies naturelles & Politiques, maisaulïîaux 
artificielles & feientifiques : Car comme de l’opinion des 
Philofophes, les vertus,ainfi les arts & Icicces font fi ellroit- 
tement liez enfemble,qu’il eft impoffible d’auoir la côgnoif 
lance de rvne,làns l’intelligence des autres: Siccn’eft,pcut 
cftre, pour l’exercice &fàcicnde. Ceux-làmcfnagentmal 
leurs labeurs quilcs morccllét, qui n'elcriuct d’vnc chacune 


d'icelles que par efchandllons. Il ne faut pas que nos eferits 
foyent Oeillets, comme on dit, de la Sybille, qui portez 
çà &là â l’appetit dn vent, n’ont rapport quelconque en- • 
fcmblc.il faut par vneiuftêliaifon tellement IcsadiouterSc * 

vnir enfemblc, que les premiers feruent de principes & 
cléments aux derniers, & la certitude des derniers, prenne 
force,preuue&aflcuranGedes premiers : Ainlî toutes les 
pierres d’vn baftiment bien drcfTéjfc rapportent à la Clef ou 
Pierre angulaire. Tous les membres du corps humain (mc- 
fùrc&modclledetouslesbaftimensbiencômpofez)ferap- j 

portent à la Telle, de laquelle ils tirentnon feulement leur 
fùbftancc & cflcnce, mais auffi leur figure & magnitude. 
Ccsconfidcrations m’ont cfmcu &perfuadé. Si RE, àïèiî.. 
cueillir les fragmensde quelques miens opufculcs en Chi- 
rurgic,lcfquels latcmpcfte & orage de la guerre auoit cfgarez ‘ 
çà & là,pour d’iceux ramaffez & redreflez, rebaftir comme ' 
vn nouueau corp^e nauire pour guider les ieuncs Chirur- 
giens(fînonàlaperfed:ion&plusfccrctscabincts)aumoins 4 
au port, & entree d’vn art tan t vtile & ncccflàirc, qui eft no- 1 

ftreChirurgie. Orienepouuoisbonncment,&cntoütic 
nedcuoisle dedicràautrequ’àvous,SiRE,àfinquccommc I 
i’en auois ietté les premiers traids &fondemcnts en temps -j 

de guerre, qu’auczpar voftre vaillance mifeàfin : Ainfii’y - 
auois apporté le comble en ce teps de Paix : laquelle par vn 
coup proprement du ciel, & plus diuin qu’humain,par vne 
fîngulicrc bencficence nous auczdonncc, au temps auquel 
moinsl’cfjîerions, & peut-eftre moins le méritions, à fin 
que déformais, comme àvn Hercules Chafrc-mal,& vray 
dompteur de monftres. Voftre France,voirc tout leMon- 
de,commence & continue à vous rapporter & vouer,tout 
lebicn ôefruids des vertueux & honneftesexercices, que 
ceftchcurcufcj&vraymét voftre,&RoyalePaixproduira. 
DcParis,lci. iourd’Odobre,i 5 ‘? 8 . 

VoSlre tres-humhlt & tres-ohtijfmt 
fubieB&fermteiir, 

GviHEMEAy. 




AV LECTEVR. 

IU multitude de ceux qui par le pajféontefcrii 
de [Anatomie deuoit deterreraucun de tracer 
chofi ctauantage de ce JubieB : iedeuoydespre- ' 
miers quitterlaplume, &plufioftlaÿertelles 
entreprife , que feulement en rien defigner en 
mon e/prit. Car entre toutes les parties de U 
Medecine,il nyena peut efîrevne qui ait plus 
eFléelaho'ree^ cptltiuee parlesdoSesefcritsdes 
anciens,que celle quiconcerne la defcriptton du 
corps humain. Etdefaitfinous commençonspar leperede tous, Hippo¬ 
crates, nous trouuerons que tant de fois queloccafion s’efi prefentee ken 
parler,il en a efcritfidoAement, briefuement (ffacilement,quily auoit 
ajfezidequoyfe cotenterpour ce qui eji necejfaire à la pratique de la Mé¬ 
decine. Mais Qalien qui l'afriuy commefidelle interprète de fesefcrits, a 
tant amplifié ce(itbieâparfes Hure s des Os,du mouuement des Mufcles, 
desadminiUrations Anatomiques, defs Hymnesde î'vfage desparties, 
quilfembleahondroiAauoir ojléalapojleritétoute occafion&moyen 
d’en rien méditer d’auatage.Vnegrande troupe de Médecins (^Chirur¬ 
giens par apres ejl venue defiecle enfiecle, qui mefnageant le riche herim- 
ge&fuccefiondelaijfeepar leurs deuanciers,nont rien fais d’auantnge 
qu obferuer quelques particularitez^quipouuoyentauoirfuy la cognoif 
fincedespremiers: Car comme lavarieté des corps humainsejlinfinieen 
linéaments & traiSts de vifage, ainfiefi incomprehenfible la compofition 
des parties intérieures, ce qui a efmeu plufteurs denofireaageà reprendre 
le me fine fuhieéi,entre lefquels femble tenir & mériter le premier rang 
André Vejâl, qui no content du difcours curieux & elaboré,quifufffoit 
dendoüriner le/prit amateur de luAnatomie, a d’auantage le premier 
voulu mettrefous [œil ce que [ e/prit fui ne pouuoit bonnemiet imaginer, 
fans [aide du corps.Toutefois il femble que [Italie de Zerbis Médecin de 
Vérone,parfis doAese/critspublieZjdés l’an i^ox.ltpy eufltracéle chemin 
à cefie facilité. Ceux quifontvenmpar apres,comme Charles Eftienne^ 
Doéfeur ‘Ejegent en la faculté de medecine,(0 SfliennedelaE^uiereChi. 
rurgien du Roy, & iuréà Paris,Iaques, Çreuin,Louys Vajfee,aufiiT)o. 
éteurs Regens en la faculté demedecine,& lediuinjacques Syluius Mé¬ 
decin &Le&eur ordinaire du Roy, RealdusColumbus,&Valuerda, 
f iq 







PREFACE. 

Jfiedecins&FrofeJfeursàB.omeen l’Anatomie, Gabriel Faüopitts de 
J\dutine/è,frejfubltl obferuateurdes particularitez^du corps, Félix Pla- 

reriuede‘BaJle Medectn tres-rénommé&fort laborieux,pour lagrande 

méthode dont il a 'usé en [es tables Anatomicjues. Leonardos luchius 
Médecin &Frofejfeurde Tubinge- Outre /^uelcjues recherches particu¬ 
lières & indiuidualesfemblentnauoireti autre deffein, ou ojueeFabréger 
ce que leurs deuanciers auojent dilaté pltesau large, ou réduire le tout en 
quelque meilleur ordre. Or t’orne lesfciences ne font afraintes a aucunes 

langues,ainsc'ome indifféremment ellesfontneceffairesatousleshommes, 
de quelques contrées&regï6s qu’ilsfoyenf.ainjimeritetdefirepublieesm 

toute forte dejlyle !§ idiome, Arnbroife Taré Confeiüer ^premier Chi¬ 
rurgie du Roj,amateur de la république & de fa patrie a voulu premier 
comenceraux François ce que fous les autres auparauatluj auofet refer- 
uépourles Grecs & Latins,publiât vneAnatomie,laquellèpôuffesper- 
feAions tient tel rang entre notu,comme celle de Vefalpeut tenir entre les- 
Pgmains-.conftderéquen efpargnantnjl’indujlrie, nj letraudil, nyla 
deIj>ence,quipouuoit fèmblerexcepueàtellecntrcpri/ê,afacilité çg enri- 
chj fondtfcoursdepourtraits quipeuuent rajfa/ier les plus affdmez>de 
cèjle cognoffance- Cela deuoitfembler ajfez, çg plus quaffez, : rieUoit que 
Nature, t’orne admirable âufi infinie en fesœuures, nefaitiamaisfin dé 
produire tous les iours quelque chofi de nouueau. lointaufique le corps 
humain eflfi excellent ^ parfait, eftantle chefd’œuure dece gradDieu, 
appellé de anciens Microcofmé', cèjlàdire petit m’ode,-qu’il efl impofiible 
qu’il ne fie trouue quelque chofi qui n’aye eftéobferué^ cogneupar les 
premiers-.quifera caufique la defiriptio Anatomiqueferatoufioursqua- 
fi corne £ an en an raieunie renouuellee par quelques efirits. Parquoy 
corne ainfifiit quelog temps parauant,acc'dpagnéde Michel de S.Pierre 
Qhirurgiéde M’dfeigneurleDuc de Lorraine,!eujfe mis en lumierejix ta¬ 
bles generales Anatomiques, d'os la première traiüoit des Os, la ficode du 
Ventre inferieur,la troifiefmeduVentremoye, la quatriefineduV entre 
fuperieur,la cinquiefmedes Ve'ines,<iArteres & Nerfs, & Infixiefimede 
tous les Mufcles,quifimblerétbierecueilliespar les ieunes Chirurgiens de 
mon teps:prié derechef & importuné de les remir,le me fuis enhardy non 
feulemétàles ramaffer&enfairevn corps,maisaufiià reprendre ceba- 
ftimentdu corps humain, dés fis premiersfondemens iufques au fommet 
defaperfeSlïofansrienobmettre{entdtqu’amoyaeflépofi'tble) de ce que 
i’auoy’ leués Hures anciens ip obfieruéparticulièrement en plufieurs dffe- 
édï6s,parmoy curieufementfaiâés, no feulement à l’hoflelDJeu de Paris, 
maisaufiienpublicçgche'i(moyenparticulter,illuflrdtletoutparpour- 
traits c'6uenables,mis chae'u en fin ordre & lieu,auec vne ample déclara¬ 
tion & illuflratï6£iceux,lefquels pour la plupart i’auoyfait tirerfuries 



Bitiiii-iiri Ü 


PREFACE. 

flaches&dejfem de Vefal.D’amtagetay inféréJitr la fn ’vn denomhre- 
ment de ta flujpart des maladies, tant internes qu’externes quifuruien- 
nent au corps humainf[quelles i'ay recueillies des anctés G recsX^ttins et 
Arabes,comed’Hippocrates,Galien,Aéce,Oribafe,Aretee,Æginete,A- 
aicenne,^Rl^fîs,Celfi'& autres-.enfemllédes modeïnes,come de Gorraus 
Médecin tres-doüe ^ en grade reputatjû de noftre temps,de Manardus 
de Ferrare, médecin fort renommépar toutel’Italie:najdt mis ce recueil 
pour autre intentio que pour efguillonner quelque home de bien,Médecin 
ou Chirurgien,qui parfis doéfes efiritspmjfefuppleer ce qui de faudra en 
iceluj, afin que les ieunéiChirurgtens qui n'ont la cognoijfancedesldgues 
Grecques & Latines, ayent moyen decognôiflre Ce que les anciens & mo¬ 
dernes nom ont laiféd’icelles maladies. 'Toutes lefquelles chofes confeilU 
pour le profit du public,& principalement pour les ieunes Chirurgiens de 
lesmettreeiflumiere,ieleuraypermisdecourirfortune-.parlenjentfauo- 
rabledelaqueüe, fil guidées a bo port,donnent quelquefruiB aux efiudias 
delà Medecine^ Chirurgie, faudra en rapporter le tout a la gloire de 
Dieu,lequelaydt fouuent efgardplus a la b’one &fiincere volonté,qu'à la 
puijfance,exauce et exalte nos entreprifes à quelque plm^ haut cobled’hon¬ 
neur,que neufiios auséattendre ny efperer. Or comme ainfi fait que cefle 
prefente Anatomie ait efiéfàuorablement recueillie, no feulement des no- 
Jires,mais aufii des efirangers,pourfa brïeueté &facilité I'ay efiéprié& 
corne importuné d’en fairevnefecodeeditto,cejueienaivoulupermettre, 
fans la reuoir &y adioujlerce qui efioit demacqueen la premiers impref 
fio,pour l’auoir outre mo gré par trop precifitee : cofiderant quelle n’auoit 
efiéajfez> meurie & digeree : par ainfi il m’afemblé bon la reuoir & aug¬ 
menter de plufieurs tables auparaudt que la mettre en lumière:^ d’aua- 
tage l’énoblir et enrichir de quatreportraiBs et figures du corps humain, 
dont les deux premières demotrent toutes les pa nies extérieures tatdu de- 
uant que du derrière : & les deux autres remarquent à veué d’oeil, toutes 
les veines fùperficielles, qui comme pet'its’ruijfeaux courent parlafurface 
& parties externes tant anterieure que pojlerieure du petit monde, afin 
qu’ejians ainfi remarquées aux ieunes Chirurgiens,tlspùijfent moins he- 
fiter à l’ouuerture de quelques vnes dÜcedes.lefiai toutefois que ceft mure 
neporoiflra noplm quefiai.B.vne eftoilleau regarddu Soleil,s’ileficoparé 
à cegrandœuuredeMôfieurduLaurensMedecinordinairedufioy, et 
fin profeJfeuràMotpellter, qui en bref doit renaifire & reluire par toute 
l'Europe,lequelpour ejlre ànnobli des quejiiosquis’agiteten tAnotomie, 
furpafietomles liuresquienontefiécopofez,. Maisvnechofemec’otente: 
C’efqHelefiieneffaiBLàfin,&pourles doBes qui font verfez^en celle 
fcience,et que le mtefèrutra pour les apretifs,afin de leurdoner les comen- 
cemenspourcognoiftrelesp'remierscrayos lineames du corps humain. 

■k iiij 



AD D. GVILLEMAEFM ANATO- 
miHiu Familia Condttm-fromum. 


B A M bene qui quafuis humaao in pedlorepartes, 
Tam bene confufis diftindas quafve numellis, 
Incifas cidis', proprio, cisasqucreponis 
Ordinc, vt lapeti foboles opus iftud Adopter. 
Nirtirum hoc mirutn eft , oculis imperuia noftris 
T ot mira expromcs, nifi nempe Promethca magnum 
Qui patulas cæli verbo moderatur habenas, 

Vidêrisex illo fine tempore, tempore, quando 
V erum agitans molcm, & magno fe corpore fundans, 
Artificihumanumdudabat police mundum. ‘ 

Scilicctciufdcm Mardfque,arti'que folutum 
Neftcre, & adnexum fèrie diflbluere tali 
Qua vel iurc cadat cenforis, M omus accrbo- 
G VIL M Æ E, vnus is es, Momæum effidusad vngucm, 

Qui meliore 1 uco fidus præcordia, fingis 

Ipfé luto meliore hominem, quam forte Prometheüs : 

Mirer ego. Ille etenim ftellantem clcpferat igncm, 

At tibi quicquid id eft ftcllantiacontulit ignis 
luppiter, vt foboli fobilis Phoebique, Deæque 
Haftigeræ, quibus auipicibus, tu mente reuolucns 
Æterna arternis finuantia fæcula feclis, 

Deliaci arguetis, magnum patris incremeiitum. 

Cûmque Dco molem hanc fœcunda voce creanti 
Afticeris, propè nullius es tibi conicius ortûs, 

T am longé humanas æterno femine cunas. 

Ætcrnus præiens, atterno vtiureproberis 
Falcigero priot, & Lethæo annofioranno. 

Fingc licct te coeca fuo Libitina feretro 
Obruerit, puliàns aequo pede fingula, cafliim 
Cùm tu luce hominem, dias in luminis oras 
Elicias, fupcris arcana femine iundus, 

Exanimataanimans, mirum ! recreanfque creata, 

T U, tibi non aequus, vitali lumine caflum 
Tenon lanificae redimas è forcipe tutbæ î 
Ante fiii immcmorem luftris labentibus *tas 
Arguer vlla loucm, fanda vt compage ioluta 
In Chaos antiquum vaftus fe condat Olympus^ 

Quando tibi hic animus cognato aiEnis O lympo eft. 

JantuEdoardiuduMonin. P P. 




SVR LES OEVVRES CHIRVRGIQVES 

DE M O N S I E V E. GviLLEMEAV 
Chirurgien ordinaire du Roy. 

Qm veut /<*Chirvr.gie apprendrez, 

Et la pratiquer par effeSt, 

Il doit en main pour guide prendrez 
Ceft œutire ahfolument parfaiB. 

Il rieU rien en celle fciencez 
ne fe trouue icy traiâé. 

Et par certaine expérience 
N J [oit au vif reprefenté. 

‘Tous ceux qui parauant cefi aage 

De [Art Chirurgicque ont eferit, ^ * 
N’eurent iamais cejl auantage 
Ueïlre experts de main ^ d’efprit. 

(tMiaü ce Liure en vn corps affemble 
Ce que les autres ont ohmü -, 

Car de bien faire ^ dire enfimble 
fln’efi qu’à Gvillkmeàv permis. 

R. E. 


ZD OPrS ZNZTOMICVM , DOCTISSrVIRI 
M. GriLLtK^iiChirkrgiRcÿj.. 


VI s fæuicntem fûgit Apolliiiis 
Æftum î madenti Cynthia luminc 
Fulfit: Pater Sarurnus atro 
Emicuitgelidus nitote. 


Inccndiorum Dux.populantib ' 


ïgnis fauillis non furit, acre 
Non vêla defudant cannz. 


O, parua magnam machina confeia 
Motare molem : paruafèdcntcano 
CsEÜ profundo. m polorum • 
Omnitcgûm finuola cogis. 

Qualem dedifti Melpomcne tuam 
Vaeem, canorum peftine Eburneo 
Pulfareneruura,fiPhanetem 
Mufa modis loquitur folutis. 


SOMMAIRE DES LIVRES ET TRAIGTEZ, 

contenus en ce prefènt Oeuure. I 


tAnatomie vniuerfelle du Corps Humain > diuijeeen feptHures, en 
‘Tables methûdiques-.auec les portraits &Ji£ures de toutes les parties 
diceluji. 


Le Dénombrement de cinq cens Maladies diuerfes, qui affligent le corps 
Humain. 


Le Maga'lm ou Recueil desInUrumens de Chirurgie, auec leurs figures 
&portraits. . 


DesTumeurscontrenature, en general & particulier : Enfemble des 
Plajes,Flceres,Fraéîures etDifiocajions,mis en Tables méthodiques. 
Les Operations de Chirurgie, recueillies des anciens Médecins & Chi¬ 
rurgiens. 


Des Maladiesdel'Oeil, qui font en nombre de cent treize, aufqutUes U 
ejlJùbieâ. 

Des Caufes,Signes,Trognofticq & Quration delà Djfenterie. 


Apologie pour les Chirurgiens,par laquelle il ejlmanifejlementmonfirê, 
quellesfontlescaufes delamortde plufieursbleJfez,,encoresque leurs 
payes apparoifflent petites. 

Sommaire&deficription Méthodique de toute la Chirurgie, réduit en 
vneTablegenerale. 


L E G T O R. 

Authoris facicm fculptor, fcddoâraminifteir 
Naturæ, quan tus fuêrit, te feripta docebunt. 

lo. Heroardus^R^gis Med- 

Candidusimperti mcliora, vcl vtere noftris : 

Carp erc vcl noli noftra, vcl cdc tua. 



















TABLE DES CHAPIT 
fepc Liures de ' 

PrcfaccfurrAnitomie contenant S. Chapitres. 

fil. 

I^aDmifiigincrulcdticiTpsmmaminfispMIitsfriapMcs _ 

pc,jn,cntm. a^ Na,»rea.t/tr»t« cnUcmpofi.mcr 
anfiimmnduarpshunum. jbid. 


acsdtsBr^ (ylmia. ii 

Chapitres du liute Premier conteiunt i8.Chapiti 
ConfiderAtitnierurdedcs Os, 
D'tùfiMprsJcslrsdifmlKtsdesOs. 
DecUrMuntUctrtsmsmtsùhfcms quifitnmstns ma 
uredesOs. 


RES CONTENVS AVX 
I’Anatomie. 


DùNmtbrildeeCnfintmYœms. 

Chapitres du Liure troifiéme contenât 4. Chapitres". 
Pssf'cmcsiJmfediHrllMmspsrteitsteCttps, ^ 
DmfmdeUs'cmCme.ytfaruUm. 

Dmfion de U Veine Cane dépendante, ^g* 

Pinifitn des Veines qui s’efpandms aux Extrémité^, quifmt 
lesStascVlamkes. 

Chapitres du Liure quattidme. cotenat;,Chapitres. 

Des parties emtenues en la Veisrine, 

Oiuiftonpenerale du Cœur, 

Generale diuijien des Jlrteres, 

Des .ytrteres des Extrémités^. Jyjl 


Vi^erences des Sutures de la Tejle. 

Piferentesdes Tefles, Trem cr Cauites^d'itelles. 

Piuijttn des Os de la Tejle, 

DiutfundesOsdelatace. 

DetOsHyeide. 

Generaledluifim CT denemhrement de toutes les 
piuifton du Thorax ou Poitrine. 

Pittifiendes Os del’Efpine ou Ephine. 

Des OsdelaMainpeneralementprife. 

Des Os de U Main fptcialemmtprife. 

Des Os delajarnhepeneralement prife. 

Des Os delà Jamhefpecialementprife. 

Diuifmpeneraledts Os du Pied. 

Du Metatatarfe, Doigts CT Os Stfamoides. 

Diuifm lenerale des Membranes qui tournent CTfeparent | 
toutesUs parties du Corps humain. 55. 

DiuiftongmeraledesPibresoufi’ ■ 
DiuiftonpeneraledesaUndules. 

Diuifm generale des ligammts. Jbid. 

Dtuifungenerale des Cartilages. 5S. 

PiuifimgmeraledeUMode. Jbd.\ 

Diuifmgmeraledela chair. 

PiuifmgeneroUdeUaref. 

' Diuifmgmeride des Poils. 

DiuifmgmeraU des Ongles, 




Jbid. 
17. Chapitres. 


Diuifm^enerde de ttutts Us parties du Vetre Jnferiet 
Des parties contenantes du Ventre Jnferieur. 

Des parties contenues au Ventre Jnferieur, 

De Lco,p ou Epiploon, 

DiuiftonduPancreof. 

Du Cyftis FcÏÏiSyOuVeJcieduFÎd. Jbid. 

Dmfmdelalatte. 

DiutfttndelaVefie. 

Diuiftondesl^moul^H^nons. Jbid. 

DiuifmdesVreteres. Ibid. 

Des parties dedieespour la Génération de l’Homme. 44, 

Diuifm generale de l',.y€marri ou Matrice. 45, 

Des Membranes CT' Tayes qui couttrent (jr' enutlopent l’En¬ 
fant au ventre de U Mere. 4<5. 

Du Placenta , Gafîtau, ou Tourtre , Ami des Matrones 


Des parties contenantes delà Tefe. 

Des parties contenues en U Tefc, 

Du Cerueletf ou Cerebellum. 

De la Spinale MeduUe, eu Me'éüedu Dost 
Ce qudfaut conftderer a l’ûeil. 

Des parties qui compofent tOeiL 
Des Glandulesc^Mcmbranesdel’Oeil. 

Generale diuifton des Oreilles externes. 

Dtuifion generale des Oreilles int 
Diuftongeneraledela Langues tt 
Diuifongenerale de iRpiglote. ^ 

Diuifm generale des .^migdales , dilies en Grec Parifth- 
mia. Ibid, 

Defcnptiongenerale de U Bouche. 8;, 

Diuifiongenerale de la Langue. 

Diuifon generale du Larinx, no 


Chapitres du Liure fîxicfmc, côtenant 4.Chapitrcs, 
Ce qu il faut conftderer aux Nerfs du Corps Humain. 85. 
Diuijîôgenerale de tous les Nerfs qui viënent du Cerueau.^o, 
Des Nerfs del’Efpine ou Efchine. cfu 

Diuifion des Nerfs des extrémité:;^. <>2, 

Chapitres du Liure feptiéme cotenant ii.Chapicres. 
ÿp^ctfqtuMufclt.fon-vfigcCTptrtits, pS. 

Les Dtferences des Mufcles. <>9. 

General dénombrement de tous les Mufcles du Corps Hw- 

picrcs! Nez, Leur^s, Machoucre inferieure lor. 
La Langue, Epiglotc, Os Hyoide, Larinx 102. Te- 
ftc,Col,Omopratc. 105. Bras, Couldc,Rayon. 104. 
Carpe»(^Poignet,Doigts. loj. Poulce,Thorax, 
Lumbes. 106. Verge, Matrice,Tcfticule, Siégé, 
Veffie, Cuifles. 107. ïambes, Tarfes. 108. Orteils, 
GrosOrteil.109. 


ANATO 





ANATOMIE 


generale pv CORPS HVMAIN, 
C ompofé en Tables Méthodiques. 

AVEC 

LES TOBiTRAlTS ET FIGrRëS DE CHACFNE \ 
des parties : St déclarations ficelles, 

Diuifé en fept Liures. 

farlACQ^EsGviLLEMEAVj Chirurgien Ordinaire du Roy, & luré à Paris. 


^mi«~dcfa Mttdphyfique, Denorsqu’onacomincacé dadmircr, on 
^mouucmensqaifontau Cor/..ontcftimé iccut prouenit des parties 

Ç C'eft la Recherche des caufes de la diaernté des padions : comme il appert par 
^H(^^»e.^enf£^(^requ'iUefcritcàDfimK5(t«î,commc UauoitttonuéD^cr»- 


Qui cftle CorfsHumam entier & parfait. 


iicuiEcmcat!’ mais pluftaR*^par 


C vn miroucr,ccgaEdans k domicile & demeure o' 


J mœurs,eonfiptans la grade affinité & amitié qui c 
. l,cuncs parties font dcdiccs 5c ordonnccs.ou pour 


^ cognoiflance du Ce 
* X Htmùny & de toutes fcs p 

V^pouuons facilement 


owpa/TftflMjquicft 5 Or,ÎCei/i,K«n«,&c. Et dc^làvcnons aux plus^Co 
I plus propre pour enfeigner & apptcndrcf./t«4ffl 


UC en quatre çriflcipalcs par¬ 
oi font plus rubieétesàpous- 




















6 rrtt: 



E XT L IC AT It 
contenus en U f 


A, Ce qui eft compris depuis A-, i 
Homme la Teft^cn-grec 

grec er/A\'/m (atin symifiii : Er 

B, Èè front;.G MrUfm, Effîyaim , 
eft contenu dcpi^. B, iiifques à i 


CjLes temples. G, Co 
quieftioùxte iccll 
e*ft compris depùi, 
G, Ommay Ophihatn 


fai le cercle'ou arc del'œil.C 
s des xeiix, G,a»<fc,L,«ra 
\i slegrand coin proche du 
nC 

ne 'des temples mare^u e par 
r.vts An^ulm. La Paupière, G, 
:l'exttemitc des Paupières;^ 


[pris depuiSjM, N,QjC’( 
; Mammclles, G , Map 


Sleftharides^LiCilia. ' 

2. Les SqurciIz,G,2>/oVo/’5r^«,E;'^ 

5. A^cla^iepaîàtionqui èft entre le; 

/qttépar,!!.GiMç/5pif)'M,L,Gi.4fîl 

B, Ea Porometie,G,MAe,i,Ma/)«ii 

G, Le Creux àc la face. 

H, La Bpuffé,G,Gna/4oj,L,î«t«., 
4/ U N es, G, 4 'G -WiSer, L, M< 
. nésjG,JpW«»,L,GW»/»s. Ceqi 

G,cip'»/>,L,Co/«»»a;les Nafeaux. 
rmd, L, ^U,PmmU: la T aille c 
ntrines,,G,?/!U«»,«;&,L,;« 
nmim : les Narines ou trous du 

I, La Raye ou petTt? goutiere 

• fous de la leure haute,G , rh, 

6 , L’oreille, G,o»s,L, le 

■ «des,L, CiAiformts-. le bout d'( 
,7,par (S,G, P(f ri/^M,S,P»)w.lc T endt 
bas,matquc mi:,j,Lchi>s,L,fil)r 4 , 
•circuit quiefttedoublé,G,E&,c 
le rod qui eft proche du repli,G, 
8, de l'oreille marque, pat, 8, G, 1 


,Le Nombril,G, Omfh^Us, L, ymhilims, 
rmWms ujlntus: le tnilieu.G.MeyômfJ. 


trou de l’ouie, G JCtK , 


Cara4M,L,r,j!Wo; 
babouche, G, .m 
delà bouche, G i 





















' Des Os» êc autres Parties 

'p$ çoMfesiffeti. er espsfuioti su o; 

m Mfàrm 



i Oajftftift fjBMdysfMsW* 
f 'mfl>siçfff9is ! 0 ? Tfltm= 
!»«f s y**e >Ÿp’Yf 
me U Smfimi, 

e*5 f Qïl.«® S*»»4 *»» 

imB Sfcifiaelle H 99J> beSBfSBf 

,cï6f3 I 

^Wf( {fUllïS Sflfpî'BBf ■' ÈSBiSi'O» 

£&£- I mfi'Omth»! (SS e»= 

ljî<j » gts Is VmÊkm, 

§ 1 ( 661 * qmaiktgi t»- 
fflHiîsit|i9iiliP! sommfk^ 
ruhnnmkQshiè,’ ( 

f .MssWfftî (jgsMits esentftBt Its »ns 4#nsjt5 
1 sdîfM, mfms ^soffltt 9# fffgfltt, fsmroe Iss 
J icBfs (js (if.fy a»! 6 y B!î ^5 P( 4» Smi («iBHcn'- 

Tf£nîbic,98c|}658!)ï/£S/!!.f, SPBIK? tftl» ««« 

f QsaniltjStMWs! Ifsyüs 4»»s its swtts, 69m= 
Im'slygclpu oggpsii JwsrgB itou :4s tsBe WHS 
^cftlii sogasiion dts J)w: gass Iss MsrtW'f ds- 




ImSU 

tgtd^sa- 


4>ytm4r»/t,(ftftà4i. 


ht§9»- 


'lsle.^«»gtslsiO( 


1 BfSÎS S*; 

«fsilstte i 


»js4e*iV?,e'eftÀ41« 


f Qjjid (esgy 6 ie'g»“« p»f m |' 
aJf|fB0fiis*|f4s6jMta4j/!ii/!&psfit«!s> »{»»■ 


'-Sioiowje 


Ij: CÛKHSXlOK ET jt^lCrl-ytTleif^ 
'ia Os film GtUm, 

Î lssftrt/t.eftvne eipece Je D/srlre/t.en I«- 
qoelleygc profonde » cteufo. Milité icsoit 
ynelongue 8c giolTcicfte; comme 

rue caoiié fupeificidle SCpeg 
t vne tefte fottpetile 8c pen 


I L'OcIdeb Cn^ctueb 

|cel«pdebHw<éf. 


I mouucmentcuidcnt.j profond®» 

' aytnt trois ïfpoCfi» j auanc<«e,< 


quanilei Oj fontioioftj eafcmble, ; 
ttanirYn dedaasrautre»comïnc ; 

|p5»r»r(,en: vne connexion d'Or àlafem' ' 


iA«ttOi4uC0i(/dee 




de maiie», SjMWdf.Mtligiimait, ?»»««« ®e'®îiç, ewS* aiee. 1» 
cn.ttais 8 si T «éStgemeo't. pess r»><f« »*««*“** fjtwnwi," 

. pat î^iWBmo i 


























Similaires oU Simples, Liüfe I. 

GSktS^^Lt PtrtStON ÈT D E NO MiS^àÙkkt 
de toutei les D i K T s. 

r Qui cft celle portion de la remence ; qui eft la pla 
I engendrer: car les ptcrtjicrcsD<«« qui tombent, s’ei 









Similaires ou Simples,Liure I. 

'estinz or 


virisioîi 


[ A noir \t%Afofhjfti latcralcs logucs fc trouées, 
I Anoit les ^pnfthyfei fupcrieurcs caucs, i fin de 


































Similaires ou Simples, Liüre I. 23 

DES OS DS Lj: Î^UiE SPECI^LÈMÈnT SSJSE, ■ 

f Non trop dure & folide, mais fcaiblable à vne ipipftjii/êcanilagincufe, & priu- 


, eftànt de ccftd & d'amiefoiilice & polie, 


VOtdcYEf- 
/«•<>»,ou pe- 
titF<.y?.ieau-J 
quel faut n 


Tilure Qui cft OrhnitUirti 

r £xr(»Mrr,qui eft ronde & boftue,comme le milieu d’rn boucïieh 
- ■ J in(n7rMrf,elteminence&aigua. 

rarties 4 fimlTen t en âp platilTan:, à fin de plus cortlmod^ment fe ioindre fut li 

( cauiU 2c ioiuiure du Gtnoml. 

Ctnnexitn ^ Qui eft par iyAartreJeGin^Umoide auec les Ot delà Ciûffe & de la tdmhe. 

Vtilit* -T Eftd'afiuretr^r»cie,&iôiacure, à fin qu’elle ne fe plie en deuant commcelle 
* efaiû en derriece,centcQanclal4m&<endeuxextenfion& flexion. 

'Subjiance ^ ferme, eftant toutesfois en dedans creux Sc monïllcux, pour fon nour- 

{ C^faiarncEpipl^yî, gcoire,raboteurc &inégalé par fa partie 

deux Ctndilrs la Cui/fc. Icelles deux Muicez fon^feparees par vne 
cminenceou£p»pAyf,quieftrcccu dedans la cauiti inferieure,qui 
repaie les deuxlufdus Cond>i«dela Cttrjfe. 

P Laquelle eft iàiûc en triangle, ayant trois cmincnccs, Llgats , ou 
1 ^rtjîes , qui vont de la partiefupericureiurquesàl’infeiieuie'.Dôc 

Moy*n»« X >f»s»cnfmj»*»»,cftantfortpriroe & itanchantc, laquelle te faut dili- 
I gemmentobrccuer,parce qu’elle ferede guide &ligaeàbien re- 
I mettre lafraâuiede la lamhe. La fécondé ./troyï* tirefmla partie 
Linterieurei&latroifiefinefutrexteneure. ‘ 

{ ' Laquelle petit à petit va en ameouilànt, finiflant en vne Sfifhy- 
ft, plus petite quela fuperieure, qui a comme deux cauicez ou 
fofiettes pour rcccuoir le premier Os du Vitààiùjifiragd : icelle 
Eft^hyfecn fa partie intérieure qutcftlcdcdansdcla/4wte, finie 
en vne Aftfhyjè qui fe pouffe en bas,qttifaiûlaii4/«le iniernc dift 
yulgaitemcncla Chcuille de dedans. 

Ccnntxitnf^ D«rrf*y« Gynglymeide tant de fa partie fuperieure auec l‘0f de la Ci«iJ>,quc de 
Cfa partie infciicureauecrOs Jfiragal. 

SituatUn S ^»cftcnlapattieantcricurcdeU;4mi<,fouftcnanttoutlccotps, eftant ap- 
' Lpuy é fur luy fcul,& non ftjr le petit FofiiU. 

'Suifianct ^ I>«r«&;fcrme,ioutcsfoi$ creux «rmoucllcux cndedans,eommcrOsdeIaJ^ie, 

i Finit eh y'ac Ef>iphyfi , Laquelle eft aucunement ronde, inégale & 
tabqteureparIedehots,poucrotigiQedesmurcles : 2ccaue en Ci. 


C Quicfttriangulaitc,prefquefemblableàrordelal4w6< ayant 
Mcytnne ÿ trois ou Arejles , dont celle qui eft cxtciicurc eft plus cflcucc 
I que les deux auiccsjquifoocvne Anterieure, l’autre Poftetieure. 

me Efifhyfi, qui eft en là partie « 


yahi ^ t ““ *•<“ J' '» “O” J'aiJtr à foppot. 

»(«(«» 5 P““' '«««»« la la»!', «itant aucunement T«a le 




















Similaires ou Simples, Liure I. 25 

X>F DOiGTS Et OS SES^ldOlPES. 

fSuhfiânct 4^ Dur€&fetme,tOQ(esfoiscreu$&pIemideaonëlIe. 

5 telle,qtt'cR leur partie intetieote. qoi cft celle de deflbas, ils font ca- 

\ uez:&en leutfapetieuiciqaieftcelle dedclfuSjilslonCToaleez. 

Ç Le Premier qui fooftieot le poalce, ellleplas gros, & plus coutt quetoos 

««il ,LeSe«WeftlepIus loDgScdcIié.patfonœUieu. 

I Le Tftfitfmt Si £lMtTie/me,font prcfqaes efgaux entre eux. ' 

^ Le Cinquttfmt eft de mefme gtandeur que le pieml<r> & apres iceluy le plus 

. 5 Laquelle fiait en «e E'p(>AjiyialTczerofle fcrondelette,qufs’ia* 

p*;me«re ^ prerîiers O. deAai^te. 


des Orfei/;;auf-1 
quels faut I " 


''"x eol^tsexctemticzpac Syn4rtroji ,eüins en leur partie du milieu fepaicz les 
Cvos des autres. 

ç Cémf^tio^ Q^îft chacun des trois Or,excepté le P*«dcf,qai n’cft que de deux. 


Les parties k 

■ ■ ■ 

mité des On ^ 
glcs,eftâs cmqr 
ennôbre,auf- 
quelsfaut ob-| 


C Laquelleeft fort folidc , mefmcplusquecellc desOr delaM4<»:àfîn de 
SHbJtantt J tnieuxrefiftetwr^horcsdates&pclaatcs, quipourrojent tomberdeflus 6e 

nue C «ft.que ceux du Grw Orteil font, à comparailôo des autres, fort gros,le 
D^ermeetJ i^sp .mictsde chafqucr>o»^r,lç6plu$long$:lcsautres enfuiuans fottcour% 
( excepté cclujr du Prulce. 


Les 

des font ainfii 
appeliez'pour I 


■PMini ^ Qjri eft appl«ie,coarbc Sepolie, 

1 ^ . S Imi(rant<;n..ncEp.>(5iy<plml«gcia«UfapMieaie,cftant&i. 

L ûe en canal pat le 4c<lans,lc tonde pat le dehots. 

r Par bi4rrr«yê>drrrodi4lè',auecte$OsduAftr<iMr/<lesTos.aaeclesauttes,Pac 
CennenH» l,DiaTtr*f< Gii^ijwoidc. 

DES OS SES^MOIDES. 

f Lequel eft incertain .aiofi que ie l*ay peu remarquer en diuers corps; cm 

c <iui eft en chafque teinture des fiointure.desquatLDog«,quifçfwéla«cc 
j Dai^eftios ainfidifpofez&'mis J le MrMMr/f.tüÛMlc nombre de^uiék. 
S,rwr<#» quj^ad ilifotrouuencJ Deuxàlafccondcariiculatiqa.duPs»!. 

L tous ; par ainfiil y coa J er,eftaas ïn? plus gros de tous les autres. 

Lfont auxïïaj^n & P»itlct,qai font n'cwf. 


la femenpedei 
Seféimes: Auf-J 
quqisfaut ob- DurèfcprefqûefoUdc 













Similaires ou Simples, Liurel. 27 


DECLARATION DES CARA-I 
âcces contenus en la prcmictc 
Table des Os. 

Sx^lit4iim de U f remure ji^ure. 

A Monftrel’osCoronal oufiontal.l'0 <Eshmli 
feos conit»Bo.ro< JelaP.»ff(aclaTeftc. 

B Lafuluie qui fcpale les 0>aclaTfcfte,de ceni de la 


G,H,I.KCes lettres detnotillretit toute l’Effiiu du -, 
faiéte de pluficurs r«rt«6r«, Icfquclles ont pluficurs 
jipcfhyfts pat derrière, diftes Effinu. Or depuis G iuf* 
ques à H font reprefentees lés Vmebrtiàa Tht 


: qui refte cft nomrâié l’Or Ctc- 


m ouduCwpion 
(UC, C4H<U, la 
L L'Os de la ?e>rr«<,Ic B«tl»er,le Stem*n. 

* LiXiphoidt CdrtiU^f ,la Fomehette. 

M,M LcsV/4»«f»l« ou Clefs ou Fourchitte d'enhaut. * 

N Laproduâioft Ippeticutc de rOwflpld«e nommée 

O M ptoduàiôn anterieure de i'OwopIrfM.diftc CaraeouU, \ 

on Bec de Corhin. 

CL La Ttf^e de l’Os da Bras , qui fcioinft en lacauité de | 
YOmo^Ute. I 

S,S LaiomiuréduCoalde,depuis laquelle infquesàlalçt- 
. «eXX cefte partie cft nor- 

T L‘OjduR4^o»,di£tRrfd(w. 

V L’Of du Coulde dift Cubitut. 

X,X ta ioiTmne.dAY.dMan/-krde^^^<x^^^ ou Cérfe, 

quiefteeftamas d’Orquieftplusbas. 

'PouUel lé Second Index, Enfeifnenr : le trôificfme Me- 
dues,Moyen : le quatriefmc aMe2«c»i,M<i<fH»,Ie cinquiè¬ 
me d#»riV»j/<*rM,Or<ti/Kcr. 

2,2 Ces quatre Oife nômment le Cdrpe ou Mudut^fei-j 

A.ûfcsquatiedoîgtscydcffusnramei. ^ 

zèco^o.fcptfupciieotes diaes;'«j«,& cii 


L'Oi Pubis, Barre,on Os du Penil. 

L'alTcmblagc des deux Os Pssbis, qui feiaift par 


Le trou en OudU qui eft à FOi fans nom, ou Os 4e la 
I f La Tf^If de rOï Fowriï, ou de la CuiJfe,Tcccü dedans la 

g Le Col qui reçoit la Tefie fufdiâe. 

E l*./yp#pfryè de lOi.difte grand rr«erf»rer. \ 

Lepetit 

, . l’Os deh Cui/feon Os Femorss. 
m,m Les deux Ce»(fyles inferieurs de l’Or de la Csufe. 

1 lÎ wTu G“»o"iLdiSè°Pd^ 

Cuijfe. 

VOS de la Idmhe,on de la greue,ou grand folCle. 
f L*OsdeIaSo((ij^rfwf,oupctitfolfile. 

La Mdlleele externe,OU CheusUe externe. 

Les Os du Tdrfe dont le premier eft didir Jfirdgal, le ft- 


■ A,A Monftre la SutureCoronaU. 

" " I.’rfjp<riïe'& circonférence d'où fort le mufcIeCMM/fciiJ 


Le premier & plus grand Os de rOrÉife. 

L'Os le plus grand ie la Mdchouert fuperieure. 

M La produôion, de l’O^ de la Pommette ou Orbite , qui 
faiû vne partie du Z/gmd. 

N L'autceproduûion SfOs des Temfles quifaiâ le Zi* 
0,0 La Suture de l‘Os dés Temples,tneç l’Os BdJiUire. 

Connexion de l’Or de la Pommrnc auec l’Oi Frontal. 

R. Lipxodaâioa idammitUire. 

JCEvnpctittrou. 


I l'dÇffdiH fertrdire 

' ^MfiitdefonnatHrd dnf.maU djin de donner d 
(t^noifre tomme iceüeEfpinefi peut tourner feit en de- 
J httrsouendedm ifostadextre cr il fenefîrexceepui fi 

I fMdpmrepetomfefee cr-fililledefhrumVerleIres 
j- ouS^uéHes. 

D ij 











29 





Similaires ou Simples, Liure I. 

EXPLICATIOI^ DES CARACTE-] 









Des Os & autres Parties 


Moudreot les haiâ os du Carpe ou Poig- 
diuifez en deux ordres: dont les premiers font ioi 
auec le Coulde & Rayon, les quacreauties auo 

i,j,4 Les quatre Os du Métacarpe ou Auant- poignet. 














Des Os ôc autres Parties. 




TTck font tes 


•( Goiümcrcou* goi viennent des ligiracns oiTcar,fendus en petis eG 
^ CJuivont WoftUlongi^cQr^cojps. 

^ «a^ijuiiëvoKenfatoiUc^^audrap. ' • ^ 

r, Lcfcj»ds Tput fhuc:&atfmilieu de ces dcuXiiSc entrelaillent les dci 
) font i meimcpaicie' si ^^es'idcgaux , c'c(t<4' l’vn aigi 

(pofitc obtus. . :.;Ji ; 






Similaires, ou Simples, Liure I. 


ceuei^^ie des cijtavrLEs. 

I liiTue clcremcnt \ titi Baysuxy proche dcïBjiotmuk. 

[ Ditre •{ Telles font prcfqne toutes les G£*»J<(I#icfparfe5eanoftrccorpi. 
pta PhdgtHt, diâThjîms. 

liuUsicVEpipUûn^&pïeCcjflc tontes celles dn Mefin 

; des AijftlUs, & Aitus,fly du Caitlde & larret. 

i l'Oeil & dedans Ton orbite & canîtd. 
G«r^e, & (ont diâes Amygdales, & fous 1 


îondes 

LCclicsdcs 


















Duyentrelnferieuri Liure IL 39 

METHODIQVD DIVTSION et DENOMBREMENT 
DETOVTESLESPARTIESDVVENTRE 

■ ■ iN f ERIEV R DICIjEmoASIRE. 







Du Ventre Inferieur, LiurelL 

^j^riEs coï^^T'ÈN^KrES jxr ventiu /Nfr^i^rErjîî 


Ç ChJrSe S»i 

- 3 tenant de la Produûion du Chor 
K quelle pluficuts extteroitez de J 
(, bûUtilTent.-qui faiâ qu'il a vn (i 


: entredeux des Do/^m : &poutcc diff cile a 


. c.côtCoitcnb'ÔiieYfliÔ,&lej,dcfcndi:cdcsiniurcscxtcrnc5. 

V“Dc yàntStAxUrtt^VJrfi & propre Chtùr, T ; C'A l|a F4«,au Co/,3U 
\ mcflccaucc Guffe,^ Umbr^^-ntit qui j ^^x.ScÀK'», A'«r^e to 
1 ptenneut leur onglée de la ^ ”*"* (.auucslicux/ 

pf»yîri«» X prochaine dpl’£»^»l:ouX«w,DoniTneeK 

] 5 tïïr 

- ; ^icsducorpa^lcdi^lpâniculceftnômd (j^P*** L Aux Sr/« &: IfSierl, 

riidre-' S Dciendrep!iisforc&c6duirele.s?'«»«)^)'Wfs 3£N(7 '/ï quivdtfiniï 
■''« 2 ^ parties Yoîûn«s;il fcxijaiii beftes pour mouuoir todt IcCwr. 

f Dclaplusoleagioeufe &aHrceDarticdoftng,quitcffortpatlcstuni- 
, y- 3 dos vaiÀcaujt Ifc ezrremitci d'iocuz>& auih qu’ellé \ict à toucher 
parties. »faDgucs,coronic les Areir4»e},fe figea iec Iles,«ftahtfioU 

f D 4rr«i{/^.dAi’p Ofu/Î oatuts;! les parties,à fin àuelles ne fc dcffcchét Scen- 
Ti^e ^ duiciïf£i',c5^'c pour auoir tjn p luîp^ trauaille pu cnduidÿrandç chaleur. 



























Du Ventre Inferieur, Liure IL 

DirlSION PB Oy UjtTajCE. 

r UqocUc cft au dcffoubs du Tcutre.cntrc la Vcffic sriMylm D™fl,cftaui par fou coUltroim 


























Du Ventre Inferieur, Liure 11. 

explication des caracte- 


Lamcinbranc 


; dcrEftomacb, 


mirnirejhmvb. ^ 






















TAB-nr- 













Du V entre luferieur, Liure 1 1 . 


leios ou RoogDons dcitre ou fcncftrc. 




Tin i» Liure 11- du Ventre Inferieur üTlEpÿtJir 
























Des Veines, Liure III. 

vn Lji rniN-B CiAVi. vescesp^^^te. 


Nourrit la greffe qui cft autour du 
I quefoisladexttc>/#d»/pe«/eTient dcJaXw 


slafeneffto 


La den^trcfortlc 


;;combica que toutes deux fout ] 
attans dans la fubffaacc du Rein, 


icaux, qui fe diuiG 
urluyporierlc fa 


Jcrcui.QHç: 













Des V eines, Liure 111 . 


rLaqaelIc paffc en- rSith 
'rQm èft le plus") ^ | trelc Ci»W««çR 4^.| 


.1.1. V J ' ‘ J-*** iatcmc du r fotme dé'Y Pr 

rPrcnd foB origine ofWe'i Brai fc ioindiey 4»« * çois^ fioHTane-à 

1 wcu TOr doB«î ^ Lflft la Brf/ïügwj I de^ifam yen 

J delà Veineyit/fi*- '.-I^bï faire la '1 : aucuni 

ïv H«r/,pane entreIcsy ,, . ^BOinmcntou 

t’aSjJflM/, Y* âq :. f ’Qoicftlcpiflserandrameau, {iiuécbl; 

PW C^j^Çe di- . i dn Cnltm , i<tyant plufieurs rameaux lauc inte 
^,uWerea^\ ' ^«/«-.J.ment, qa’cxteffeurcment, donc le plus grand i 

;! ,’}■ rinire^aUtc\iBttfiliq»e,8i(patlzS4litdtelle,htntcenitcle 

■ '* 7 ^edjfwr&^wiea/anirrpuisfiniteD piulîcurspctisi 


fVrifinitficC ^ Dontlc^premiérpàlTcfoubs f' I 

I cetidantauec I’^»bm«V en cinqx/ 
&.lc petis rameaux qùîypnt [l 


(“ Prend fonoti-J 
1- gine de la Vci-1 
^*ill4ir<,| ne SfubfcUi*>trt,\ 
difte Brf-) iettantpluficurs^ 
Jiltftt "S Rameaux aux * 
' j MufcleJ dcl o-i 

I purs fej 


fitqeçl dreauccle latncau de la Ç*pfc4;»5«e, 
prés l’-^popAj/çm-l la^cdiiijjKr. 
terne du Br«(,ei(l£t^ Lefecondqui cille plui^rand» va 
prochaine an cuir, r Coulde finir à la Mam rupcncuicincnt 


f I«»ri-»e^.Scpcrtâuxmufc,les àçhCm% 
t Vafinirao iBrret, 


r laquelle va félon l’Or de la lamhe, à 
: J la TUntt du Piti , fe diuifant en dix 
^ Rameaux, c eft à f^auoii deux à cha- 











Des V eineSjLîure III 


XiXjX^Lcs Tein^Mefaraiqucs, 


DeeUrdtion des cArdBet 




PfcUratton deUv, -, 
La ^cinc VnobiUcale. 


cftl’oriLcdacoldcIaVe(Ge. - * 

: Rameaux Veines & Arurcs Honteufes « 


Les petites montagnetws an milien defqi 


cTèfticulc. 


DecUutm des carSeres centems en U x l. Fi^u 

, A, A Troac de la veine Cauc qui cft depuis les Cia 

lufqaesàrosWM». 

,B Diuifion de la Veine Cane afeendante en de 
;,C Diaüîon de la Vciijc Canê,defccndantc en di 

>,D Le Rein dextre & feneftre. 

.,E Veines Eraulgcntcs ouRcnales. 

,F,f Veine ^XfVû j qui eft du cofté-droia. 


ne',raqùclIcenmronnclcTeftiCuic. ■, - 

Le Mufcle Sufpcnfoiic; 

Le tefbci?leiccouucrt de fa dcrnicre membrane, difte 
dia par aucuns la Vefte du Téfticule. 


>-& les Liac^latoiies forcent de 










64 f- 

METHODIQVE DIVISION ET DENOMBREMENT 

DE TOVTES LES PARTIES DV THORAX 

DES îjtlJlES CONTEUjtNTES PE tjt POITEJNE. 


C En fcs l Inftntttrty Diaphragme. 

qui fon: 1 Pêfieriem, des douze Vtnthti du Metaphre/he. 

I T .—d„ Cojies Vrayet & faalfis, & des MafiUs Interufiàux. 



ne fiaifc à celles qui I 
Us ont bienfaidsaiât . 
plufieuis petis trous & t 
1 amfiaftuofitezqui nc^* 
fc peuoent voir à la 
reuë, à fin que le laiâ 




r Aux parties latérales du 
. J Sr«’»o»,furlaqoatricfme 
^ cinquicfaïc & ûxicûn# 



^Ctpefmo 


„ grande & grolïc 

Q aux vues qu’aux auties, 
t de figure ronde. 

r qui cH; de couertir le sag 
\ qui leur eU appoicd fie 
»e X enuoy d eu laiiS , pour le 

• De niclme partie que les autres Mufcles, 

voe venant du VeriMne , f^auoir ell celle 
partie qui regarde le Venttî Inferieur : l’au- 
tre vient de la membrane , fça-, 

^ uoir eft celle qui regarde Ic'Ventre Moyen ou 

«,comTOc^Sifaulfcs coftcs:8c tendineux cÔ- 
mcvcrslaprémietc Sc féconde ycrteiredcs 
^Lmbei,%'diitictc le Thofaoti 
’ Il prend fqp origine de fa partie rijembra- 
neufe, auqiiel endroit fonÇ implantez deux 
Nerfs veriMS des V ertebrej, du Coh vi s’infe- 
près l’çxttcroiti des Fanlfes. Ceps aux 
^r^eb^(^s inferieures du XftoMK.&Jûpcricu- 

par lequel pafl 
JcrisStomaéiqites. 

J.V»w,ta,Vcine Cane Afccndante, & gtan- 
de Aàerc defcendamc. 


onMemira- \ duffr;t<»/»e,eftâtdouble:cntrclaquclltfdupIicaturcpaf- 
»t plcuietî- X iènclcs TiffSfyeints Sc Arures lotercopîes. Elle couure de 


Le bidfhrég ! 

ZfTl 


relpiratioB!^ ^ 
réparant ks j Ow^iW 
parties Vi-1 infertio 





Poitrine, Liure 1111. 

jCUJIBS CONTENreS EN T: 













Poitrine » Liure 1111. 

CSNSKytLB DlriSI 0 N DIS ^ S^T E S^e S, 



£»«r»(,Jeliet,& tiffijeJc fibres & filament 


j/ejetaroix.d'! 




\Tl>ir4chyiu4 Vaaui n 

i rS4t«e-( Va 5 hMùill, ....... 

; \ J)5,j!isayWj»e<ieiliftribne ani pariies 
‘T-Efï‘îfii''î«-CVaàuimnfclesijerif.;ç«;îre. ■. 
l,He»t<»/e-( redifttibne à toutes Icspatties Hmitfi,. 




Lelquelsfè dilbiibuentprenjae en pareils SWwraax comme U font. 

va aui mufelcs de la Cuijft .paffeauec l'Hppe^eJbij» par le trou co'mn 


t.petilM».ee»«qui 
























METHODIQVE division et DENOMBREMENT 

' detovtes les parties de la teste. 

Livre Cinq^iesme. ' 

DSS Tjcujns Dt Ljt rnsTs. 

! 'uÿ^' IP°‘'- 

La qui eft ea petite quaniitt 

Le Vtimiuli Chai>«a ^ Eftant fuit efpois en ce lieu,& adhérant an Cuir. 




fQiiieft vnc mcmbrà-1 Or»g»»npat les SuturcsduCrciw, IcfqucUcs 
j ne alTcz dçlice, double (, s’cfpandeni dclTus le fufdiÛ Cr^ne. 

I toutesfois , laquelle 

Tericr4ne%. Corps, cftantnammce » 

/ Perjcr4»* en la Tefie, > ...^ . 

pour rexccllencc du 1 rri/»te si qucfai<aiePer«/leà touSlesOr. 

I CrMekPerufie à tous | / Tenir la Dure~mere rurpendue pa 


,.- .-«Ue| 

(,il faut conGderct fonj 
rFrental-( Quelquefois diuifé. 
l ^ ^Deztrc&fcncftie. 







r^é5c d’autre,.enforme derameaux d’arbre: 
5C s(côtenantfangvcnal,ŸcnâcdclaI«?»l4»rew«r»f 
!j ) &4rrfri4/edei’itmrrM}-«t'd(, lequmûbe dâsIeS 
|_4.SjBHî,lefqaclles Fon« & ^rttres y aboutillec. 

Çprmier Ç Situdàla^idu Cf4»* presretree des 
- ' îinternes,allât s’cfpâdrcfclô 

t la/»t»r< labdoide das le quattiefm efi 

r Pfenitfon origine du dextte &fenc- 


I ’Diâ fcIÔ aucuns rorf»/4)-, commen¬ 
çât des trois fiifdi<fts,enuiron le i"#»!- 
met de U Ttfie , cftant fort court, paf- 

Ct»-MW«,iufquesàlaglandc difte Ce- « 
M4x«n>, où il ie diuife en pluficurs ra- 

ÇD'eueUpir cntictcmet tout le C<m4»,à fin qu’il ne 
j foitbleffédu Cr4»»<,lot6 qu’ilfaiâ sô mouuemct. 

jpj' îj t'Mne.lef^ucllcs fc mettent en la duplicature d'i- 
^qui cil le C«-/«4 h:1c Pejleritur, qui cft le CerutUt, 


I C4«it»dï entrées dis les 4. fuldLi’»»»*, qu’au^es Vaigfaux^ai 
























Supérieur, LiureV. 


DECLARATION DES GARA- 
âcres contenus en la première 
Table <Jcs Tcftes. . - 




partie Ceiueau en dcztti 




» itfs carajîh 


: CO ft i <lex tre de la D u rc-n 
ofté gauche de laDuic-mc 


nutdanslcTÿi! 























8o DelaTefte, ou Ventre 


T^KT 


QJ't COMIOStKT l'os II. 

































DelaTcfte,ou y entre 


ÇSii»4lion La<jaellc cft dedans le irfriwx,cftant couché fur lé Cdrtila^e 1 


I que TroH il y a vnc capacité notable dans laquelle le Vent s’er 


^eCouurirScJtcêuuml’oiiSceii entrée du !<««*, en fchaulTant & baiffant, ainfi que 


fs/w-iija» ^ Qùieftauxdcuicoftczduî>fc4Wwf,T0edècharquct 
EnUBoircHEl ç SctnblablcsàdcsSipouE tcllcjcfcgiblaE 


























De la T efte ou yentrc Inferieur, Liure y. ^ 


V ESC S^I f TI ON GENE LE X> N EZ» 


l’organe du 


, Qm cft au milieu du tilàgc, cftantla partie U plus crtinente & appareetc d'iccluy, cor 
l meiïçâQt d’cDtre les dcdï yeux, fioitlant a» deffus de la Icurc fupeiK"'-^ 


ru.»,, Je ch.rque cofté ,n.-^ ce, trois d. ne vont que iufqnes'en n,au„ j, 
■DettÿsoJ L=..,yr,/„. q„ire„-C^^^^ 

‘ ]efté.™i‘s.n«ÙLa”K^ 1 Aucu“sptcnne.tcettoiliefn.epemO,pout™ 
^.pourlefeparerendeux., J 




, . de chafque coft^tn, qui*) 

au deflous des Os du 2iex,Sc ioiais i 
- - " -. praqociuf-?i 


Denxétutres, qui font tenu^çs'&dc-'^ 


liez & mollets ,auachn auxdeut au- Ces trois Ci(rri/4^j font mobiles 

_ ils coattitutqc les deux ^ijles & les cn^touchant quelque choJe dure, m 
deux tcousdii îcvinft à cfcachcr, àfia aufïi que 


m<t«y4»t'qui fcpate le deux, c 


fiiiuanc les deux , s’cllendaot | 

-«P«it Os.qu--' " * 


qui fcmblc foriû del'Os £(mi><de,qa'a 


M’on lespeuft facilcmcai exprimer 
Ç$i jtrrer ep le mouchant : qu’ils fe 

—les bonnes odeurs, & fç 
ui ne icceuoit celles qiti 
uuaifes & puantes. 


Mufila .^Voy«UT.y. 


f - 

le ^ -CQh 

t Netfs -ïQu 


îles deux .iÿï«duWcx. 

■« ^ Qui viennent ^esC4r«;dei. 

« Nerfs ^ Qui fortent de là Tfoifiefme t%müÿs\fm. 


1 ^ ^ q ■ r. W dn 

.deux, T T de fe defendre de l’excrement qui coule ordinairement dcilus. 8c qVelle fup- 


parledcdaos; ellccftaflez efpcflc.ifîa 
ule ordinairemcntdclTus -’-i’- ^ - 
.£lle prend font 


>&elbVlaface. 


‘SIS VV LIVRE CINàyie-SME-, 
Di UT î ST î, OH Vtntre InferitHr, 












51 



Des Nerfs, Liurc VI. 




ESC ai NS, 


* fepcrtaurMüfcIcs TltchiffinridaCel. 

f P S Qaifepcït am haift petis MoCJes da 

'/"fi""-' \ c./>à«aiae 


à'cazicl'Oteiput 8c Iz ^ 



















































Des Mufclcs^ Liuf e VII. 


iJïrfj/oiv cBuntjCLZ 


idrscLns 


Ptcd fon origine de la rupcricore partie du SttrnS,ài la CUuleoû 
I ubm du Col Sc 0«;fi«:*as’iil^Eetà la moitid du.FrMtdu N^:^,dd 









102 DesMufclesXiureVI I. 




r Prend fon origine de U parti 
mqunctij Sf/llo/it' J faslcmufelcD»^<i^/5«ï,citant 


^ Hytidc^Sc quelquefois en fa R*cint 
i2nt}-M*nUnmtriyîcat du Menton inteii* 







































Des Mufcles, Liure VIL 


I y» qailes n Th,j,:niur 5 VientdeUpariiciHterneduIUfiwrTafiDÎràla partieintcrne duPoi.fce aa 

fléchie S ^ |prcinieraiticlcp»tligament,&auitoiücfmepatm{emon. ' 

Ç VicDtd’CDuiroo lemilieuduRrfd/w: va obIi<jBcment $*iofetcr à 

r Tremicr Lioutes les Articulations du Po«/«. 

rf»*qui 

Icftendcnc V Ç origine de la partie moyenne du Cubitus : va aux deux 

v Second i jrticUsd^iToulee, aadcaxieCme pat ligament, au troiûcfme bu 









Des Mufcles, Liure VII. 


colâ K^fçniêcc-1 

Ettia U*tri ^owqoidrcf-^ 

dcuTdecUJ 

quecoft^ t fel’»nne. S 


tf f Vient de larwiero/Tfeinteme de ÏOsIJi 
ir:j tcux par dedans,<cpcu charneux par del 
C faifant^ne partie d’iceUc. 


Vient de UTubcrolîté interne de YOttfehin f vadtVjiâ le;longda Col de la 
<tri« iufqucsau T^nr/^# quï rcj>refçnj:e la Tefltâe la yerge^de,l’homme. 


C II prend foh origine dclaTuberofité interne de l’Oi //cfeiew .pnis Va par fes 
■s X breidroiôs, defeendreallezauant dans laïuoiquncxtcroede rf»te/b»2>roj^f, 

r 5 Co(e(;:vaparfesfibrcstranfnetfctcouitonnettout le fiege, le ferrait ( comme 
Cvnebourcerefepare&fetmepairoaman). ^ ; • 

f H prend fon ori^nc de l’cxtrcmitd des da-nieres V^télres de l’O^ d« 

C uerfes à l’entooic du C*/ de la Kf/?«,^us auanr que les Vnfidtes. 

f Vient des ./#poplij)i/<Jtran{ucrfc8 des tmhes , dçfcendant inteticurcmcnt.pat 
J dedanslafcilTuredePojdét liej.&pardeffaslaTe/Ie du F«»»r: \a s’iofeterau 


f» Ffiat r Vient des ./#popfojiy<Jtranlucrlc8 des , dç 

J 5 Vicntduborddc laCo/ie dd’Of dcsl/«pattieii 

L ^"3** \ eauité d'icelayiTaVinferer auec le Pjiû au gctit Tr 


{ GMBd/r/?'»» des ;l«:Tapaifc8filctiobliqucss’m(i:rÉren'laCrtiir«,quatrcdoigtsaudcirou$du 

C grand Trteanur. " 

M»ye» F</-J Vient du C9idelaCo;îfderGidesil«:v>finiràlaplU8haute partie dclafu- 
î perfide externe du grand Tyec4»t»r. \ 

r VientdeîafacederOrdcs/iej;Tasialèrcrpatvntcndon nerucuipardedans, 

Petit lej itr X ^ charnu par dehors,au Stural iaccrue du grand rrec4»r<f. 

* ‘Premier 5 VientduhautdclaCowwt^»ttdcl’0s.I>H6«;vas’infererà'iaii^ei^ofteiicure 
r 2 do;F«»»r,trois doigts au dcflùs du petit. ' : . . : 

tourne en 1 Secofid -T VientdubasdelaComm;;(/««dcl*Oi PMfiij.'vafiniràlaUgncpoftcrieuïcduFe- 
rondrwfpi^ ^««r, trois doigts au deffons du premier. ' , . ^ 

* T'eftcr^* 1 { yKRtàeïtCmrmJptreâcl'OsFuhh,iciehTuherofite'iùictiicitYàsIphion,cMt 

Traijîefmt ^ fituéfouslc Grc^e; Tafinir aucclc tendon du fecond àlali^tie poft|rieurc du 

^ S Ç VientdelapartiemtcrncSefinde I’Oj..S4Ww», & de touclccoranienïéincnt 

* I. Gmedit J du Cacàtin s’infc^rcr à la partie fupericuie & inferieure du grand Tro^nter , ioi- ; 

G ^ ^ «^epres le^^rfinccticur & inferieur du trou, d‘ ou fort roi^Weaj- in-- 

f Vient du bord inferieur dela5cij(^rjdcla*r«6*i-o/îïe d^ l’Or Ifchicn j paflèpar 

' ^ Cinterae,ncfailàiwqu.‘vn«ndon. ^ \" '' 

ûcaans. Ç Vientdclaparcicmfcricurc&lateralcde la7'(tJ£M)((edcI’0fryî^&<W;Tas’infi. 

( de l’Oimrrftear externe. 

ObtHrdttHr C VientdctoutlccircuitdugrandTrflaC<imwi*»,faid:dcI*0tdes7Zfs, 

«tmir ^ //£^oa,paircp«d^us laTcftc^Fmwivafinitau grand r»M»(n-, vn peuau 





io 8 Des Mufcles, Liure V 11 . 

r VientdelaR<i«»»edcriJ^i«<fapericuredcrOidcs II«,cftantTn peu charntfux eu 
1 u-iLrjHtux J faTefte,& le refte de fou corps tout membraneux : y A le long de la CmQt s'iufcter à U 
«dehors. J ^ partie «xtetne de la R«»l« duGe/i*il,dcfcendant iufqucs aü milieu de TOj r»i.i4 & 


C ticiutcinc de l’Oi de la Umbt,uoii doigts au dclîous de l'-<ir«c/edu CentiL 


: les fuidics. Il eft nerueuzpac dedans 6c charnu pat dehors. ' 

-- . . Viencrdonfcifibrcsdroiiftcsdela^offe du grand r«t/>4nf#r,«:defcsobliquci 

qm' Iatê-K^^A, JdclilignecxtcncurcderOidelaCnïj^^puisdcfccndaueçfes fibicsguifontcnttclaf. 

■dent. / fcf„g yfees,aaec cellesdumurcleCm^l.eo CbitcqubnaclesrçauroitrcpaKC-' vas’iofetex à 

L la partie externe de la Imhe pat dcirus la Rotule. 

Cuifitr .f...llprcndfonotigincdfircnttC-dcux4e?4eurTmli«»*<t«âîdu ColAfiRemuf ^ fort 
2S adhcrantàiceluy,couchéfouslesmufGlcsl5r«irr& VajhtivA félon laC'»»^ iufqucj à 
Crurd ^ la R.«tuU du Gmoih Ges quatre mufcles ne font qu’m tendon qui enuelopc le Gentil, 

f r Savcmiece7e^evienj:delaplushaute&lâteraIepattiedetou‘rélaT»£<r«;{redei’0i 

\ I/f/)i»*nctucuxcnfon commencement, &'rondeo ronco;ps&cHarrio,defccnd mf- 
S/repr X qücs au milieu de l'Os de la auquel end toift reçoit vnc Tejle charnuc.qui fç vice 

- / ioferer dedans le corps de ce mulclc,comme le SUtps du bras, ne faifant qu'vn corps; 

Y ^fcdelàs'en vaiaferéiàlapattieexteraedelal4m&<. 


! GrejU 5 Vicntdclapartiemoycnn 
'* '' I patfoneorpslougdccharm 

li f Pop/»Mj« ç Vkntdu Qe»d»/«cxtcïuelScinf«rieurdcro* dçlaC»//fe : vis’iflfcreràlaparnctuvvi. 

le ou ^ ne & poftericute du trots doigts au dt^oùs de la r<y2< dudift Ttbi«, bu Os de la 






. ^ rieure du Perowd,la plus petite du milieu d’iccluy, & eftat paruenu parla Cheuâc cxti 
licare,il produit doubleleadoo quip^ent par vnc Sàfjure, eftaiAe^us de üga- 

, mcnsquivontfioicfouslâ'Plrf»teduPvd;fçauoirlcpIuggrosàrOji;jil5jdf,&àccruy 

.quifouftientic8:1epetit à fOido iWçMMr/f,qui foüfticntlcPctitpoigr. 


! Vient de '^Rfifhyfe fupcricurc & pofteticurc du Tibia & Per»»», defeed entre les deux 
0<,tout charnu,pat dcfliiilc fWj»//e«rdcs Po//fr,faifant va fcul& fort tendon qui paf- 
fe au deffous de la Cfcewlie externe, par vne pagure : va fous la Vlante du pied s’inferct 





Des Mufcles, Liure V 11 . 109 

qui les-) EKttnJiar ^;»îM»)»ier,fci«tcpatdeffouslywnf-^au picd,comTOc cnlamain ,&cftantpaffé 
eftend J des Dttffs. 1 fc diuife en cinq tendons, dont les quatre Tont s’iofîrcr àla partie fuperieorc des 
quatre Doipf, & le cinquieûne à l’Oi qui fouftient le P«»t Doi^t. 

r Gr4»iflieHT j"iot^àîccluy, nefaifant^rcfquc qu’vn mutble,puis defeend parfon'wtps me- 
I Trffunius X braneuz.eDttcles deuzOsinfquesàlaC/rfWUe interne, &là fe diuife en quatre 
/ teadonsqui vont s’attacher a\iz premières & fécondes Articulations des Oneds 

FlcchiJfeuTf OH Sublimis. 

*lfcndapoQtdoi^crpairagean"Gr<nd/>Üe»r/ ' " ^ 

f Vict de la partie anterieure & latérale de l’Oj'du TaUn: va par dclTons les muf-î 
r..KlcslKjniriMWjffinitaaz quatre tendons du Gr<»dP/«l»»/re«r des Dw?tj, pat Ttn 























Des Mufcles, Liure V11. 





- j- Mufcle Deltoïde çooppé vers fon tendon & iofertion. 
40 Mufeie Profond qni perce de fes tendons ceux du 
mufcle S»Ww«. 

11,11 Lcs deux produâions du Péritoine couppces, pu où 
pafTcntles vaifleanx Spetmatigucs.^ 

lé Le Col de l’oi de la CailTcjIequcl os entre vn peuplas 
hault en fa boeie qai en l*os de U Hanche. 

I7 Legrand Trocantrr,oa grade faillie de l’os de la cuifTc. 

IJ A Et Ton infemon par A. 

19 Vne portion du mufcle Iliaque qui appucient à la 


explication des caracte- 

rcs contenus en la III.Table 

dcsMvscLES. 


‘(UrdtUndt UfTt. 


tn ceiteoaroiiiosrt«ui-*-T» . 

petit nerf de la troilîcfmc coniugaifon du Cerueau 
paflc,pouteottetaumufclcdu front &à U Paupicre 
lupctieure. 

Mufcle TcirpoMl. „ , « 

Vne portion de l’os îugal cft oftcc de celle partie. 
Mufcle Martcter ou Maftoide. 

ic (tou qüicft en lamachoucrc Inferieure, parlcqucl 









Des Mufcles, Liure VIL 













Des Mufcles, Liure VIL 


TABLB -V- 


D£S CXî. 











Des Mufcles, Liure VIL 


declaration^d 

dcsMuTcies. 


MxfiuêUon des C4r4tieres eontemsenU 
feetndefyure, 

l'ougiBC jaM^lcDeftoUc qui vient de la Clef, ott 
La portion qni eonure rAtticIe de l'Elpanle. 
l’oiipt; dHdi<i fcfufcie Tient de l*Efpiae de 1*0- 






















KfETHODiQVE DIVISION ET DENOMBREMENT 

DES MALADIES QVI ADVIENNENT A TOVTES LES 

PARTIES DV Corps HvMAiN, Litre VIII. 


ET PREMIEREMENT D 


I Areæ fpecies » les Arabes U aommeat Tytia, 
catilsappelleQC tous les Terpents Tyr/, 
QuMd Tue partie de la Telle «Il fans cbeueux, 
roarquetee comme.la telle d'vn ferpeat, nom¬ 
mée enGcecOpi». 


) &ate d'aliment 2e nourriture, 2c non par mi 


per&ciedciaTeile, fans' 


S MALADIES QVI ADVIENNENT 
AT ViSAg! et CrtR, n’iCÏLTY. 






t talie 2c macule roulfc 2c noiraftre, fem- 
ble à vne lentille. 

^atus, Sa0ir$,o\i Taches it Fumier. Sont peti- 
tumeurs dures qui Tiennent au Tifagedout 


de Tifagc auec quelque inégalité du cuit, 
î 5 Sugillata ou Subocularia. Sont noirci 

W- \ quia^duiennentfouslesyeur. 

^ilïo 


f %>ilïortio oris, Peruerfien d* Smhe. C'eft tqc 
CynUos \ pMahfic 2 c refolucion de la bouche, dont il 
Sfa/mos jilenfuitoo d'Tncolléoud’auue tne deptaua. 
l(,uon2cdcfo|pitéda rifage. 


‘ Matillx Conuullîo. Ctntwjitn de MachauPrt. 
Cell quand la Machouëte d’embas e(l toute 
detiiuet$,oilaDCtoutBeedccplléou d’aune. 








































Des Maladies du Corps 









Humain^ Liure VIII. 


r Concidemia. Ce qui adaient quand le nerf 
Sjmftofis ^ ojtique fe retrcflit, oa dénient fUcque, par im* 

DES MALADIES DES OREILLES, 

\ Pftfala iMO&TTucApoftX^^^^^ 


Tabes popillï. Q^ao^ 

us petite» obfcnrcqne lenati 
sobieasfemblcotplas grands. 

S MALADIES DES H 


Q^d rhumeuc dirjrftalfn 
icfa« , & blanchir , on l’apptl 
, » telle affeûion viéntaux gei 










































































































EPISTRE AV LECTEVR BENEVOLE. 


'EST vn dire commun,&quiiaparvfagea ac¬ 
quis nature de ceProuerhe: ^^e toutes cbofes ont 
leur temps, leur lieu, leur faifin : Defortes 

que plujieurs entreprises, qui autrement de fij 
font bonnes, fèmblent perdre leur grâce & luflrtj 
de beauté, pour ce feulement quelles font faites 
malà propos. Maisilnefi patainfi du profit qui 
renient aupublic, par le trauail d’vn chacun de 
nous, & principalement par l’eftude des bonnes lettres : T els fruiBs ne 
font iamais importuns, ne font iamau horsde faifon, ny abortifs, ny 
furanne'fains toufiours bien venus ^ recueillis, ou quand que ce foif, 
de qui que ce fait & comment que ce foit. En ce faiBfeulement efi reco- 
gneué pour veritablela maxime duMaximeFabius,quidifôit,que tous 
dejfeins qui font dreffez, pour le profit delà E^publique,font toufiours 
debonaueu, auenue & augure : Ceux-là fouis au contraire mal-heu- 
ref, de trille &funelie augure,qui font intentez,^ attentez>au dom¬ 
mage du publicq. 

Parquoj ie ne dois pas craindre, que ce que ie pretens maintenant 
donner au publicq, foit trouué mauuaisde quelqu’vn, oresquilait efié 
conceu en temps de guerre: Car en quel temps euffe-ie foeu plus propre¬ 
ment &profitablement méditer cefie Chirurgie contenant fis Opemtions 
& fnfiriimens propres, que lors que la France de toutes parts armées 
& animee contre fis propres entrailles, nous auions les cœurs If) les ef 
prit s exulcerez, les vns contre les autres, & les corps vulnerez, par la 
rage & malvueillance les vns des autres,qui efloit caufe, anoure grand 
regret, de nousfaire voir a toutes heures plufieurs pauures bleffez^eteflro- 
piats,furlefquelsefiions contraints dapporter la main &nos InSiru- 
.mens pour ayder à les remettre enleurpremiers fanté?Et quefoauroit-on 
efferer ^ attendre de moy, que ce qui efi refentant refortiffant à ma 
vacation .? Car comme dit le Poète, 

LeNautonnicr des ventsÔCdcloragc, 

Difeourt alTis furie marin riuage: 






PREFACE. 

Letaboureur, des bœufs defes charrues, 

Le fier Soldat de fes playesreceües. 

Moy donc défais enuironvingt-cinq ans ença,ayantveu pratiquer, 
&praffiqaédemes mains és pim grandes villes de U France &dela 
Flandre ,far la perfonne de grands & périls, la plajpart des Operations 
delà Chirurgie, auec telle diligence ^ méthode, qu accouplant la fa¬ 
çon de faire desanciens, auec celle des modernes ,ietafchois tant que^ 
le mal & le malade lepermettojent,deremperer la rigueur & feueritédes 
premières Operateurs , parla fouple douce dextérité de ceux qui font 

venus depuis ,fappleanten contr efchange, ce qui manquoit de richejfe_, 
haut appareil en ceux-cj, parlin.du^rieufe curioftté de ceux- la-, rap. 
portant le tout à la fa fonde faire des meilleurs & plus excellensmaijires 
du temps prefènt, & iugeant du tout par le contreroolle des efcritsdesvns 
& des autres :fay pensé en fairevn recueil et comme manuel pourmoj- 
mefme ,pourme ferfir de mémoire çfadreffe, lors quilefcherroitnecef 
fité de faire promptement & fur le champ quelque Operation non vul¬ 
gaire : Mais la libéralité de laquelle trop volontairement ie l'auois com¬ 
muniqué àquelquesmiens amis ,fiudieux delà Chirurgie, m’a précipité 
enlaprefènteprodigalité, de laquelle foudainie me retirais, ayantver- 
gongne&pitiétout enfemblede fa laideur, pour neflredigne de voir Itj 
grandiour (encoreque chacunporteordinairement quelqueflnteufe af- 
feâiond fa geniture ) tellement quêtant s'en faut que i’eujfe la hardiefe 
de le faire coparoifre en publicq,qu’àpeinepenfois-ie contenir mes mains 
def reufes d’abolir en vn moment ce que i’auois elabouré auecplufeurs 
, -veilles trauaux çf longues expériences ,fansledefr que tauok de lej 

referuer pour mon particulier. Mais derechef iceux combattanss mes 
craintiues defences, parplufeurs expériences du pafé:fauoir, que mon 
’liureDesmaladies delœil, quelques tours apres qu’il eufl veule Soleil, 
’âuoitfaiB voir plus clair en cefubieBà plufieurs Çhirurgiens-. quemes 
premières&fecondes'TablesnAnatomiques auoyent adextréplufieurs 
■ à vne plus grandefureté & promptitude de l’Anatomie, & cognoijfan- 
ce des parties du corps humain : De forte queiene deuois craindre quca 
' teOeprddigalité (dommageable ordinairement à fin maifire) apportafi 
honte é§confufionàmonhonneur. 

Abbatupar ces remonflrances,& perfuadépar le pretexte du profit 
qui en pourroit venir a la ieunejfe,&nepouuatplus refifterà l importu¬ 
nité de plufieurs apprétis en la Chirurgie,efiimat que ceftœuure auec tou¬ 
tefa deformité leurpourroitferuir,&que s’ils en pouuoyent fous main, 
&àladefrobeeauoirquelquecopie,ilslemettrojentenlumieretoutcon- 




PREFACE.* 

trefait qu 'il ferait, l’ay efiécontraint Remployer quelques heures du iour 
ahmhellirvn peu plut proprement ^ pour luy faire voir le monde auec 
plus ’defaueur, & moins de honte qu’il neuf fait, vers lequel, àfin quil 
fufi mieux venu, iel'aj voulu annohlir &iüuïtrer de plufieurs pour- 
traits des JnUrumens, non de tous, mais de aux feulement qui m’ont 
femblé les plus necefiaires: Car, comme lafage Nature a donné tel ordre 
au bafiiment du corps humain , quauec peu de parties elle accomplit 
beaucoup & de grandes excellentes aüions: Ainfi faut-il que le Chi¬ 
rurgien , imitateur & rmriiïire de Nature, s’efihra&ejîudiepar peu 
djnîirumens ,executergrand nombred’Operattons. ^ Stàla véritécc.a 
grandappareil & Magalfn d’Engins, Machines ,& Inflrumens dca 
Chirurgie, eflplufioji pour curiofité, o^fenîation'& parade, que pour 
necefité&vfàge- Jefçay bien ce que ditnofirrHippocrates,quilne faut 
pas contraindre ^ aïlraindre la liberté de nos corps Operations à U 
pénurie des Inflrumens-. ains plujioji qu’il faut ejîendre Iamplitude & 
richejfe d’iceiix, à la commodité des corps & aifarice- des Operations'. 
Maisaufiiie defirerois quecefie vanité brauade fuperflitieufed’Jn- 
flrumens,fUflregleeparvnemediocritéplusreligieufè. ■ 

§luefi on m'obieàe que ce mien difcours n’efl tijfu que de rapfodies des 
efcrits des anciens-.ieconfefferay librement qu’en ce traiêéiljapeu otf 
point de mon inuention: lenefisis psü dtceuxquiviuent du louage du 
bien dautruy, ïayme mieux côtifepergenereufementamir aprisp^ reti¬ 
ré d’eux quelque 'beau traiÜ, qu’ejlrehonteufèment fisrpris en vnmuet 
larcin- Maisqu’ya-ildenouueau fous le Soleil? comme dit le Sage-. & 
comme dit le Comique, que fçauroit- on dire pour le iourd’huy qui n’ayt 
efié dis-auparauant? 'Toutesfok iepuisdireaufiiauec vérité, queie ncj 
fuis entré en ce champ,pour le laiffer totnber en fiiche-.I’y ay apporté beau¬ 
coup d’amandement, arrachant les ronces & ejpines quiïe remplijfoyent 
de difficulté ^ fequeflrant les mamaifes herbes qui eflouffioyent le bon 
fruiSdeverité,- digérant pf rangeant le tout en bon ordre, pour y ap- 
porterplus d’efclaircffiement ^ de facilité-, rendant mefmeplusaifee.j 
la leSure des bons^uteurs anciens & modernes, àceux qui n’ont pas 
atteint la cognoijfance des langues eflrangeres, çf qui fontpriuez^ du 
fruiS de ces excellent Auteurs, pour eflre defiituez, des moyens de for¬ 
tune,pour apprendre les langues ,efqueües laMedecinep^ Chirurgien 
nous ont efié conceués ?§ confignees, ayant laifié leurs traiSegi,en langage 
quin’efipas cogneu (0entendu denojlrevulgaire, riy deplufieurs. D’a- 
uantàge tels perfonnages , defquels i’ay retiré quelque chofideces O- 
perations, n’ontpastoufiours traiSédvn mefmefil& ordre continuel^ 

S ij ■ 


• PREFACE. 

entier ^ parfait, chafque Operation delà Chirurgie, ainsen diuers 
lieux & Hures en ont diuerjèment efirif.&pource ceux nefont à repren¬ 
dre, quid‘vnemefmefuitte[ûntredigeeenvn,pourla comprendreph» 
facilement. <tAu rejk, comme ainft foit, que tous ceux qui par cy de- 
uant ontefcrit desfnfirumens ,fe foyent contentez^ dereprefenternue- 
mentlesfmplesfigures : tay dlauantage voulureprefenter leurs dimen- 

fions^ proportions,en longaeur.&.grojfeur ,&finaifuement&près du 

naturel, queny leChirurgien , ny fouurierà qmil commanderade les 
faire,n’auront occafion, ny dLhefiitr, ny £ errer en leurfymmetries (ÿ ai- 
fiances, appropriante vn chacun d’iceux fon nom Grec, Latin & Tran- 
poisylerapportantàfonopport'unité&vfage, ' 

..Jefiey quecefi.murefièMuùera mançqué&imparfaiâde plufieurs 
Operations, kfquelles ontefiédefitiites des anciens : mais ie m’apure que 
tout homme dé ion efif rit &iugement , reçognoijlra que de proposdeli- 
l)er:éielesayobmifesc. lesvnespour'n’e^ireprÀâiquees ,ny mifes en njfia- 
gepdurlepreferit: Comme la. maniéré dancfièr la peau delateHe,diâcj_ 
des Grecs Pericuphifmos : extirper les mammelles trop pendantes, cau- 
terifièrlefoye&ratte : les autres pour nefireversé en icelles, comme tirer 
la pierrèdelamefiie, fiait augrandou petit appareil : lefijueUes Opera¬ 
tions îauois laiffé traiÜer a moufieur CoUoChirurgien de Paris, per- 
fonnage aufii rare que la P.rame en ait tamaisporté, pour dextrement 
faire telles Operations : Eta monfieur Pinem Chirurgien aufii de Pa¬ 
ris , lumière des Anatomistes de ce. temps , tres fideles compagnons et 
fiêres pour executer ceSte fi hardie Operation- oPitCaüla mort, qui 
ne. pardonne ny aux Ppjs ny . aux petits ., ains efgalement njfite les 
vns&les autres,'nous a au grand détriment de la République-, raui 
trop tofllediâCollot: ce quinousferoitdla'verité plus difiîcileà fuppor- 
ter, n’eSîoit qu’il a laifié apres luylediél Pineau, très expert en cefle ope¬ 
ration , ayant & leiugementlres-bon, & la main aufii affeuree & adex- 
trepour accomplir ceSle œuure,qu Operateur quifefoittrouuéde noflre^ 
temps-. Accompagnezjdedeuxbmues reiettons, qui font les ieunes Col- 
lot & Gerault Jrere gendre du deffunSt, lefiquels promettent beau¬ 
coup en cefiefcience, & quineferont hontea cem qui les ont deuancez,. 
lene doutepas aufii,querecherchantdepliapres lediétœuure,qu’ilnes’y 
trouue quelque defaut: car tant s’enfaut cjuil puifife contenter les plut 
délicates oreilles, quilnepeutmefmefatüfaireafon Autheur : maisi’ef- 
pererecemirduLeàeurbeneuolequelque.excufe,silconfidereque telles 
Operationsquifontfortchatouilleufes ,nepeuuent eSlre commencées^ 
parfaites tout enfemble, & quilefi affe\difficile de les bien exprimer-^ 



Tarqmy fiquelqu'Vntrouaee!}rangeteUeentrepriJè,^ sert mocque^, 
qutl fçache que te rte porte point efenuie à ceux qui feront mieux : ^ 
quant à ceux qui nefemblent efire au monde, quepour cenjurerles au¬ 
tres ,fans vouloir ou pouuoir rien faire de leur part ; quikiouijfent tant 
qu’il leur plaira de leurpriuilege, lequelnerneïlonnepas beaucoup. /e_^ 
fçay que ceux qui mettent quelque chofeen lumière,publiant leurs obfer- 
uations,fentimens, ou conceptions de leur ef>rit ,fe foufmettent ordi¬ 
nairement àja cenfure, morfure&contreroüe de beaucoup degens. Jl 
fe trouue plufieurs Arifîarches, Mornes & quelques Zoiles : Mutres 
font ingénieux à reprendre les œuures iautruj, & comme diâle mot 
Grec, il efi plut aisé Momaftai, que Mimciftai, de reprendre que d’imi¬ 
ter ceux qui mettent en public leurs Liures : ils ne peuuent non plus quA- 
pelles euiter les atteintes de ceux qui y iettent [œil, & efi impoftble qu'ils 
fepuijfènt euiter d’enuie, calomnie ou reprehenfion : Cela toutesfoù «c-» 
m’apeujiuertir, ny refioidirdemon entreprise , fçachant que quelques 
vns loueront ce dejfein, fachant que mon intention n a iamais eHédef 
erire que pour les ieunes apprentifs, enfeignant le commun en noïlr^ 
langue , ^ communiquer ce que tay peu apprendre par la tradition 
des . Auteurs, & expérience de nos maifires, non pour ceux qui ta 
pleinement endoârinez^, ne couchent que d’vne perfeâion en toutes 
chofes rie n.ay lecœurfihaut que telsfeueres Cenfeurspourroyent requé¬ 
rir, &mefufitkma maniéré accouÜumee, de voir au profit de laieu- 
nefie Françotfe ce que la portée de moneBrit peut enfanter-. Seulement 
ieles prie demieux faire, comme iem’ajfeure qu’ils le peuuent, que^ 

.leur profit particulier ne les endeïlourne-. les Jupplians de mefier quel¬ 
que chofe de leur efiudeauec leur aâion, qu’ils foyent meus d’vn ver¬ 
tueux louable defir de profiter aupublicq, dejrobant quelques heu¬ 

res de leur vie aéiiue, & exercice de leurs vacations, pour employer àt 
' rédiger par efcript les conceptions de leur efirit, & ce que ïefiude des li¬ 
ures Grecs&Latins, ^lelongvfage ^ expérience leur a appris, quoy 
faifantieprendrayvnfiingulierpîafir demevoirfurpajfer par eux, en 
a:efie carrière: le fçauray bien tourner a mon profit cequtls auront pro¬ 
duit de plus excellent & mieux elabouré, auec ajfeurance de ne taire cc> 
que i’auray appris d’eux. 

Or bien que [opinion des Sages fait de ne point diuulguer téméraire¬ 
ment les facre^crets des fciences, & mefmement de la Medecine k 
[ignare vulgaire, traitant telle matière enleur langage maternel, & 
que par ce moyen elle efi vilipendée & tenue k meSpris: Et encore que ie 
peujfeafi'ez, bien mettre mes conceptions en Latin : T outesfois i’ay mieux 


PREFACE. 
ayméles publier & déduire en noflre langage François : Premièrement 
Ÿoarce quetûM les anciens,foyent ils Grecs,(sArabes ou Latinisant don¬ 
né les réglés ^préceptes desfciences, en leur langue maternelle fami¬ 
lière : Les Princes de la Qi^edecine , Hippocrates &fonfidele interprè¬ 
te Galien, Paul Æginete & Oribafeen font foy. Auicenne & Auer- 
ro'ès ont fuyui le me/me train efcriuans en Arabefque. Celfe ǧ Plint_j 
premiers&prefquefeulsdes Latins,ne dénient le deuoir à leurpays, & 
ontenbeüy & éternisé leur langue Latine parles termes & théorèmes de 
laMedecine. Ayans trouué bon & pap parle confentement & appro¬ 
bation de tous, que ceBe fcience fuft traiâee en leur langage maternel 
voulantgratifiervn chacun, leur faciliter le chemin déplus brieue- 

mentlacomprendre,àfnaupquecela redondafld l’honneur,JJ>lendeur 
& décoration de noïlre langue ■&nation. Ceux qui efcriuenten langue 
incogrteüé, outre qu’ils nousapruipnt aux eftrangers, repmblentaux 
mauuais mefnagers, qui aiment mieux labourer le champ d'autyuy,qut 
cultiuer leur propre terre, au grand deshoneur çf détriment de leurs pays 
& compatriotes. Et ficela a heu en fcience quelconque, ilfi doit prati¬ 
quer en U medeciie&Chirurgie:parcequilnyaplusfalutaire&plus 
vtile, ny plus triuale,plus commune, &plus populairefience,dont tin- 
telUgencedoiueeBrepluspublique-.Qjfainfi nefoit,éspremiers&rudes 
fecTes du monde, cefi arteBoit contenu éscerueaux des hommes, &en au- 
c.unspais,comme Pline & Galien efcriuent, ceux qui eBoyentguairù et 
venus a conuaiefcence de quelque maladie, auoyent accouBumé defcrire 
au téple de celuy de leurs faux dieux,par Laide duquel ilspenfbyentauoir 
efléfecourtis, les remedes dont ils auoyent vsé\ d fin que cefl exemple pro- 
fitafiaux autres qui tomberoyent en pareil inconuenient de maladie. En 
autres lieux les malades eftoient portelfauec leurs grabats és rues pajfan¬ 
tes, ouplacespubliques, afin que chacun des pajfanssejiansenquü de U 
nature du mal,qualité, accident çf efiatde la maladieluydonnaficofeil' 
des remedes quilfçauoit &auoitexperimétéen foy-mefme,ou quilauoit 
veupraQiquerd ceux qui auoyent efié faifis çj* affigez^de pareilles ma¬ 
ladies, defquelles obferuationsparticulières ,tarta efié par progrès deteps 
composé, & a Hippocrates le premier illuBréparfesef:rits, qui efioit au- 
parauant comme cerebrine & cotenue aux efprits tÿ mémoires des hom¬ 
mes,ce enfa langue maternelle & vulgaire. Ceux qui lont depuis fui- 
ui &imité,tant d’aut heurs Grecs,que Latins,ontgrandemét obligé leurs 
fiiccejfeurs. D’auantagevn bien tant plus ileficommun,de tant meilleur 
ilefi, tantplusvne fcience eficogneüé de plufieurs, tant plut elle efi louées 
^ efiimee. La Médecine d Hippocrate & de Galien, la Philofophit de 



PREFACE. 

Platon&dAriflote, ont-elles eflé ohfcurcies ou amoindries pour auo'tr 
ejlétraduites en Latin & oÂrabepiuepar les anciens, &denojlre temps 
en François, Allemand & Italien, ainfiqu’ont faiâ plufieursgens de 
hien,fongneuxàproÇterd leur Republique. 

Parquoyie Jupplie^m chacun de fauorablement recueillir & embraf- 
fer de bon ^le & affeBion ce mien labeur, prendre en bonne part mes 
honnefles efforts, & lefainBdefir quel’aj devoir à mon exemple lesieu- 
nes Chirurgiens offre occupez, à faire le femblable: Et où quelques vns 
plusendoârinez, ,parplaiffrfevoudrontdemettreiufqueslà, que d'em- 
ployervnpeu de leur tempsa lire cesmiens efcrits,quilsy entret plus gar¬ 
nis,ie les fùpplie de bonne volonté, que ioffrit trop clair voyant à remar¬ 
quer les fautes & defauts quiy pourroyent offre : de crainte que parleur 
trop curieufe & ferieufè fubtilité,ilne m’aduienne,comme le tempspafféil 
aduintauPhilofophe Theodofe, quiverfantlespreceptesdelà Philofi- 
phiedelamamdextreafsauditeurs,euxlesrenuojojent delà main Je- 
neffrepar malice &impuritéd‘eff rit, détournans & prenans le tout en 
mauuaifepart. Ce que/iiepuisvne fois obtenir,&cognoiffrequece mien 
œuure,iettéàlavoleepar[importunitédesieunesChirurgiés,foitaggrea- 
ble à beaucoup, ce me fera vn efguillon a pour/ùiure &paracheuer auec 
plus grande allegreffe le reffe de mes effudes, en la. carrière ia par moy com¬ 
mencée : ceftadire,de méditer & publier touffours aux ieunes Qhirurgïes 
quelque chofe,dont il puiffe aduenir honneur aDieu et profit au publicq. 



AMDNSIEVR GVILLEMEAV CHIRVRGIEN 
ordinaire du Roy, & luré à Paris. 

S O N -N E T. 


S^^’cy^udacieux larron, dont la main criminelle 
Embla fecretement le feu diuin des deux. 

Pour fin œuure animer, languit en [es bas lieux 
D'vne eternelle vie en douleur eterneHe. 

Il donnoit vie aux corps : ta fcience immortelle 

Les fauue, GvillemeaVjé^w cercueil oublieux: 
Ton crime eft donc plus grand , qui offenfe les Dieux, 
D’autant que confèruer fur le donner excelle. 

Aufi ie crains pour toy quelque plus dur malheur. 

Et que celuy qut tient fous les pieds le tonnerre 
Sur ton tant daSe chef neffance fa fureur. 

Et pToye à cent vautours dejfis cent rocs teffrre: 

fi tu refies fauf, ie voj par ta faueur, 

Sfi immortels nous aurons de nouueaux deux en terre. 

C. D. T. 




Gvillemeav, ljuand te voj que la maudite Enuie 
Suit de près la Vertu, ornement précieux: 

Je dis feul a part moy , Qfiuj-cy euflfaiS mieux. 

Si fans rien compofer il eufifiny fa vie- 
Mais quand d'autre cofié, ie vois ta main garnie: 

De tes cajers remplis d’vn fçauoir jruâueux, 
le dis ( comme il efi vray) que tu es tres-heureux. 
Ta renommes allant par tout efire eflablie. 

Ton fçauoir voguera par tout, & tes efcrits 
Terreur des enuieux, feulas des bons eferits. 
Rendront le Chirurgien expert en fa feience. 

Foule donc ïenuieux: car celuj feulement 
Quil ne peut imiter, il mord peruerfiment, 

» > L'enuie part cl orgueil, & lorgueil d'ignorance, 

S . Baziant.' 



A MONSIEVR GVILLEMEAy 
Chirurgien ordinaire du Roy. 


SONNET. 


■ Vel Laurier affez, verd, quel Trophée ajfez, beau 
Donra-on à celuj qui contient tout le monde . 
EnvnF oyr, tout parfait, où toute gloire abonde, 
Qui comprend l’Air ,leFeu, leCiel, la Terre &lEau? 

Le Mjrthe efi trop commun, le Laurier nefi nouueau 
Pour coronner ton Chef, car ton Sufitfefonde 
<sA crayonner au vif le Diuin P e t i t-m onde, 

, Qui ta moulé toj-mefme, o doSte Gvillemeav. 

Ta Coronhe fera de Fleurons eïlofee. 

Et Vulcan forgera ton glorieux Trophée 
De tous les linsT-R.\u^-ss compris en tes Efcritt. 

T^a nnommee va du North en IHelferie, 

P our te donner en fin vne nouueüe vie. 

Et pour eSire chéri de tous les bons Elprits. 



135 


mm 


le mag azin, O y 

Recueil des Inftrumens de Chirurgie. ‘ 

par 

Iaq^es Gvillemea V jd’Orîeans, Chirurgien ordinaire duRçy, 
& luré en fon Chaftélèt de Paris. 


B Deforte que félon l’opinion des PhilofofheSyffauoirn’eft Q^ec- 
Mtre chofe quècogmtflre ce qui nom eft entre-mains par 

chacunartifantafche_dparuenir:quifaiBquenlaÇhi~ 
rurgie, bien que nepuifions entrer en cognoiffance du fihieB, qui nous eftprapofé, 

& accident <ïkeluy,paries caufes telles que nous les auons deferites, comme eflant 
une fcienceinferieure & dependertte des fciences naturelles (ÿ* phjfcalesiToutes- 
fois nous fommes tenus defçauoirpour le moins & pourfuyure ce point,par les eau- 
feslesplm fenfutUes & apparentes,quelles font les materielles & Inflrumentales. 

Cequim’ameudereprefnter maintenant ür mettre commeJoubté^l’eeilpar vne vAn”.- 
demoflration oculaire, non feulement les principes matériaux formelX^defquels 

ejltijfubajîinoftrefubieBdu corps humain,maisaufilesInftrumensparlef 
quelf,comepar moyens,nota maintenons iceluy enfa naiuefanti,tant quelleefi en- ° ' 
tiere,& le redrefos k icelle,quad il en ejl deuoyéfaifans guerre ouuerte a la maladie. 

Etala vérité,ceferoit chofe mal feante à vn grand Capitaine,de vouloir corn- 
battre fon ennemy,fans l'auoirpremierement recogneu,t3' choifi le champ de batail- 
le auantageux,ordonné eÿ* arméfes foldats-.Non plus que dé attaquer quelque grade 
ville ,fans recognoiftre l'endroit le plusfoible, & duquel on peut ejlre moins enda- 
magé pour aller à iaffdut,Jàns ejlre garny de munitiosfufffantes,pour faire breche 
raifonnable. Aujfferoit vnegr'ade témérité à vnChirurgié,de vouloir faire quelque n» ' 
operation de Chirurgie,fans confiderer lefubieB,fur lequel il doit opérer,le bien fi- eu,- 
tuer placer,& efirefournÿ deplufieurs Inftr urnes necejfairespour Venir dfa fin 

prétendue'. Suppliant le LeBeur,dem’excuferfiienen ay mis tel nombre que i’euffe 
bien depré,les ayant faiB neanmoins reprefentertmais par [iniuredu temps quel¬ 
ques vnes demes planches ont efl'e à mon grand regret per dues,m’eflant itnpojfible fi 
tofldeles refaitepourtraire-.cequetejferedonneràlapremière édition. 



Le Magazin,ou Recueil 

DSCLJIiATIÛf/ D.ES CffAKACTEKES 
contenui enU Tdhüda Infirumm qui font 
propres à tirer ks haHes o* au- 
' treschojhpflrtn^s. 


Infttunjtnt qui eftnem.nié pour fa; rM,LaCanulleàuccleM3chc:en LatiiiCa 
'«nblMcc,denousBccdeLezarii;&Ii. ' 

JλJ?ro»>/«rr«: il cft propre pour ti- '' 
i apres qu'elles four appfaties, ou bié ! 
riilletl’ps.rlcclia Amôtrepatliculie- ‘ 

re, par le moyen dp IqqütHe led((9: ' 
ird s’ounre & ferme, tât & fi peu que 

li doir ouurir & fermer Icdilft Bec de 
cilla tirât üfe fetiiie. & en pouifant 


-refond. ^ ^ , 

»,Lp Xircballe à tirefond auec'û canulle, au bout 
" duquel laballe eft Schèe & inferee,'pouf li tireï 
'Nous vfons djfeèluy lors que les balles font fi.-, 
chees en l’os, & qu'il les feut auoir par force: les 

















138 Le'Magazin, ou Recueil 

DECLARATION DES CHA^RACTERES CON 
tenm aux Spéculum oris çf matricù, çf autres qui appar- 
tiennentpour la bouche. 


A, A,MonftrcléMiroucr <Jc lafcèuchc, crj Latin 

/f>ecitlumorff,ci\Gïzc,Glêfoc4f£f>tron. v, ^ 

B, La Platine quiTe ractdansl’a bouchcfurlalan- 
gu.c{içyj:rabaifîcr. ' 

C, C, Les branches qui fe mettent fous le menton. 
Aucuns n\renr que de la Platine (ans branches. 

G,G,Inftrumct propre pour licf l’vuulle trop lon¬ 
gue &relachec,en Latin, 

HjHjLcs deux branches quilcmettenc enlabou-' 

I, Le élict noué,dans le nœud duquel la luette doit 
cftre miredeloDgucui tant & fi peu,que Ton en 

K, La vis pour mettre le manche de l’infirumcnt 
cfiant de deux pièces pour cftre plus portatif. 

IVî, Le Manche. 

N, V oc petite Chcuillc à Icntour dclaquelle s’en- 
tortiliç le fil : elle doit cftre peicce en deux cn- 
drcDts, pour y palfet le fiVr 

LjLaClct qui tourne la petite Chcuillc. 

O, 0,0, Le Miroücr de l’Amarry, en Latin, Sfxm- 
hm matricifitïs QïtCyMytrocAtoptron^oM Dioftron.ll 
eftproprepour dilater le Col derAmarry ,àfin 
de voit & appliquer remèdes aux vlceics 6c au¬ 
tres indirpolifions qui font en iceluy; 

P, P,P, Les branches ‘qui doiuent cfttc de fept à 
hui^ doigts. 

a, La Vis qui cloft: 6c ouure. 

RjRjLcmanchc quifaidt tourner la vis. 

j?,Inftrumcnt propre pôur cautenfer la luette trop 
longue ou grofle, didt en GTCC,St4phylocoji»n. 

T, La petite cuiller, dans laquelle le peut mettre 
poudre cauftiqucjdu cauforr,pour y tremper ia- 
didtc luctrcivray cft qu’il faut garnir la langue,à 
fin qu’il ne combe rien dclTus. Aucuns en lieu de 
poudre ou liqueur cduftiqucjvfent de.fcl 6c poi- 
uie puluerifeZjéc en touchent la luette relachee, 


a,b,Pincettes longfies & eftréi^espouttiret 1^? 
areftes oü-choies cftrâges de l*gorgc,diaçs^^ 
Latin,Jp;fl4râw tduBermniytn GtcCyyi{4nt4i^ 

c, ç,c,c, Palais anificicl d’or,qui eft vnc Platin^fôrt • 

déliée comme vnefeu, cnLatiQ,P4/4/«w:ücft 
fait pour boucher l’air du Palais î à fin quélorv î, 
ncpatle du nez. 

Aucuns nefcpcuucnt commodémentiÿdçr 
de cefte Platine, faute le plus iouucnt queT(fc^^ 
uricr ne lapeuc faire fiiuftc,quelle toucficSî^'' 
toutes parts la voûte du palais, de forte qu’ils 
fcnc d’vnc petite tante faidc de charpi, ou bien . 
d’cfponge commune, & en ontpluficurs’iuic- ' 
ferueaueceux, afin que fi l’vnetombc, ils en 

puiflent foudaincméttcmcttrç.ync autre,autre- ■ ■* 
ment ils parlcreicni du nez, 6t Rcnaut,comhic ' 
Ion did vulgairement. 

d, Mpnftrc le cofté qui doit eftr6vefs la langue, ' 'vàj 

c, Vne petite Platine qui fc contourne,& tient vne J 

plus grande Platine, qui cft dcl’autic cofté : 1^ 

h, quelle fc met au trou du palais, marque par 
nn d’eftte comme fufpçnduë : aucuns des Git^ 
nommcntccftinftrumentj/iy/jfroe. 

f, L’extremité delaPlatinc qui cftmarqucc cnla • 
j^condcPiaiincparhjlaqucllcfcmct autroudu ^ 

g, La face de la Platine qui touche contre Je Palais, -, 
cftant comme plaquce contre iccluy. 

h, La petite Platine qui fc tourne & vire, Scfcmec } 
dans le ttou du Palais. 

m,m,Figurc d vnc Dct artificielle,faire d’Iuoirco® 
osjlaquclle s attache par de petits filets d’or. -î] 






















TORTRAIT DVBEC DI 










144 Le Magazin,ou Recueil 

explication PES^ CJRACTER^SS contenus SN 

laTakte'iiesJnRriimcniprùfres à extirper les membres. 























148 Le Magazin ou Recueil 

veCLARc^TlON Re's CJRÀctERSS' CONfSNVi 

aux figures dfs Crochets eÿ* CouHeaux quifant propres four tirer ‘ 
l'enfaat mort du ventre de UmereîE)iJèmbleduTeffaire,Pli^ y. 

tine & Sfquille pour lier Us fifhks du fie^f - 

A.Monftre le Crochet àdoublectoc, lefquciit ne 
doiucnt ettre pointas , ainsmouces, craignant 
* i^u’ilsncpicqucnt ou bTc0cnt les parois dci’A- 
roarry, ce qui feroic fuffifanc de mettre U femme 


homme fort inuentif es inflrijmens dç la Chirur¬ 
gie, &dcs meilleurs prairie'*"' —* ^ 
toutcla compagnie. 

G> Le neud qui eft faiâ lus U 


: Chcuillc 











Le Magazin ou Recueil 


DSCLAKiATlON DES CARACTERES CONTSNVS 

en U Table, 4fs^fianteres ABuels. 

A, Monftrç la figure d’vn Ctutere Enfcl, c’cft à dire 

qui a la pointe faiâc comme celle d’vnc ETpcc; 
diâe en Latin qui couppe aucunenienr des 

deux coftez. 

B, La pointCjlaqucUc à l’endroit de celle lettre doit 
cftte cfpcfle,poor ténir le feu plus longuement. 

CjLclnanché,lequel cft plus petit qu’il a cft befoin^ 

& doit cilrc de quatre a cinq grands doigts, éc 
ainfi de tous les autres Caucctes, qui font icjrj 
pouitrajâs. i ■ I 

DjC'aptcrff Cultcllairc ou Ôbtfal, c cft à dite ert ftço 
. de Couteau, qui ne couppç que d’vn co^c, & a 
vn dos'ibrt elpois pour tenir le feu plus longue- 
) ra'enr,àfinqu’ilopcrcmicux. 

E, Le tranchant qui va en appIàtilTant. 

n,n Le dos’qui eft fort cfpois. 7 

F, La poirite pour l’amanchcr, laquelle doit cftrc 
longue de.quatrcbons doigts. 

G, Etnportc pièce. Tel Cautère cft faid comme vn- 
Porte-picce,rond,creux & tranchant:ons’en fert 
pour cauterilèc le cuir de latcfte, lors que l’on 
veut foudainement trépaner,comme quand on | 
cft en vne compagnie., & que l’on craint, en fiy- 
fant incifion, vn fltlx de fang,àfin'de faire place 

HjLeÿoiftcau ou Cercle, qui cft tond, & en Ton cx- 
trfrhué vient en tranchanr. ' 

I, La pointe pour lamanchcr. 

LjLXCautctc Punduai, cftancprclque quarté 2 
fort poiniuûl cft propre pour ouurir les Apoftt 


M, La pointe qui cft prefquc quarrec du Cauteire. 

N, Cc£auccrc peut cftrc. appelle Oliuairc , cftanc 
ptcfqùefaiâ: côme vne petite OUucril cft vp pc 
mouflcJSc applaty par le bout. On fc fcrc i^id t 
Cauterè pour cauierifcr le Tcft, iufqucs i:td: 
d’AlcChamp le nomme Pjriflordfr. 

O, Lcbotiton Oliuaire. 

P, Cautère à Platine ; on s’en fert lors que Ion a ex- 
cîrpé vn membre pour cauterifer la cnaii ii iis^ôc 
toute la partie qui pourroit eftre aucunetU^nt aR 
tercc pat la corruption & gangrène. jl 

P^erpefleur d’iccluy,à fin de tenir le feu ^lus de 

Â,Les irousqui font à la Platine pour donner air à 
lafumcc,& fiiircvoycàrhumidité,qui|ifàDrpire, 

& foitencauterifanc. iJ 

R,Cautère à Bouton, propreâ'canttfilèt ljuelquc 
endroit où Ton veut feulement entamer Ic 'cuir, 

&yfaircfantencllc en lieu de cauçcré potentiel: 

Hippocrate nomme tels Cautctcs/ 4 /rrfM:cnLa- 

lîefim^thleattCh'iYHr^itnie ioimertou-^ . .... , j . .;--y'7- 

Ud'fe^erï}kf*rtieîertiimmnt,UltsfefAk:^mefmefQHâamftrttr^ies4cccmmodant4umiâqwfe^reJ(nt^': « 

fmîementy^nlumettreceux , Uf^uelsfint les;pli*s vjtte^, ^^frincip4ltmen!'.tiyjerké leur^*odeàr cr gT<^***^ 

four U regard du Cautere : Cr ^ueikaux (frÀchescr mânehe ,elle^.n'uejiée(>jeruee ju en deux ^ ^ui Jont\m<trjueXf^ 
v^. O' h ,lefeintre *y4nt tenuleur^4n!hédehoù ynfeuflwcourt menu ^ntlnej} reiuUi Je meJets ordinairement 

de Cduteres 4fe:((0Hrts^d\ut4nt^ue teux^ifont par tropgraiidsp leur largeur ej} e^roy4Ubîe^ kkt fuele Cautere lot^ 'fi 
tptnUise'igeuuertteri^ VAcilleordinairementenUftiaia» 


tin CaluAtOjZ caifon qu’ils font licez & polis,coml 
mclatcftcd-’vnhommcchauuc. * . 

S, Le bouton Ikc 6c poly du Cautère. 

T, La Platine qUclon accommode, à fin de nebruf- 
1er que le lieu que l’on veut' toucher & cauterifer. 

, Le trou par où fc met le bouton du Cautère. 
i, 5 , 4 Lcs petis rubans propres pour attachcr^Pg. 

louf du bras.cuiflc, ou autre partie, fi on les veut 
cauterifer,a fin qu’elle ne varie cnl’operation.: 
YjCautcrc qui cft propre pou^Gàu^c^fcfl’VüuIc 
did dcsGttfcs.îf4p^y<?f4«y^tf». : * 

Z,L extrémité d’iceluy qui cft tranchante. / 

X,Là Cannulc propre pour potttfrîe Cautere «U 
bouche, lors que Ton veut cauterifer l’Vuule, ou' 
autre partie. 

‘Lafcncftrc où 
& cautctifcc. 

,L’endtoit par où fc merle Cautère. 
n,L’A n qèau d« la Cannulc, par lequel il eft tenu, X 
fin quèlaCanulc cfchauffce,nc bruflaft lesddigrs 
du Ciqrurgicnjcnfaiiànftopcration^ ce qui in- 
comihpdetoit fon (huurc. 
iijLccrôüdc l’Anncaq.dans lequel on peutpaffet 
Ion (k|gt pourtcnitiadidc Cannulc. 
»Autrfeâmcre>ayantvnc'Ektincrondc, propfli 
poufftruit quâd ona cxtirpïvn mcmbrc.àfin de 
cotrjgcfîa pourriture qui pourroit refter. Il peut 
aufl^ fccuir pour corriger quelque g 
d‘os;pour U fimilit'udc, les Gt' - ' 
comme mokîft 
. ,L*cfpc|cur,çour teriir le fâ 
bjL’cndfoit où font les trous 
& h.w}niditcz,commcnou^aWisdidcy deuaot 
au Çiutcrc à Platine. | 

I d, Au^fortc de Cauccre a bqùïon pointUr* propre 
po^rrefter le flux de ran^>it d’vne aHere,oii 
vcih|coUppcc,lemecrac OT’orificc d’iccUc. 06 
s’cixfêrc aptes rextirpatiot^vnmembee. 
pc,Lc bfeüton (icé & poli titan^n peu cnpointc:"?' 

■ ^CaqpcîcrondcnfalongucUE, propre pourlcsca- 

gjLapondeurdudidCautcj^.. 

H, Auée Cautère applaty, ^ôpre pouecortigcrli. 

i^Lcé^éduCautcrc. ‘ 

ijCc qui doittouchcr à la Httç del os : On fe peut 
, fcçuir d.’icc|uy,pour caut^iici^jquclquc orifice de 
: vcjnç,ouaricre,qtjifcro|tcntrclcsos du bras,ou 
1 delaiambë. ; Çj: 
n|,Le^OTanchcvn peiiplus^ft & min|e qu'iln'cft 

es , depiueîs iîfe dêit^ritr ; car fetip^ue U m* 
cccmmodantMumMqwjepreJent^': Ayant n 


CS Grecs le nommea^ 



















Le Magazin ou Recueil 


& 


DECLARATION .DES. CARACTERES CONTSNVs 
enUTahledesJnftrumens^profresfourfairelesOperatknsmanuelles, 

qui Je pratiquent fur les Veux. 


Encore qit'en cefteprefinte chirurgie,ie n’dye efcrit les Operations manuelles qui fi praStiqueut fur l'ail, 
neanmoins ie riay <voulu en cepréfint Maga'isin çtr recueil des Inlhumens de là Chirurgie, obmetir, 
les pourcraits & figures quijeruem à cefi effet : Ayant de propos délibéré obmis lefdites Operations,potr 
les auoirfort amplement efcrites,chacune àpart,filon que la maladie le requiert, en monTraisiédes 
maladies de l’œil,quei'ayfaitlmprimer l'an auquel on aura recours,pour en voir la pratique^ 

chacune des Operations. 


A,Monllrc vn cauttte Triangulaire , pour appli- le Staphylome, ou couppet l’Vngula : il eft dia 
qucrvnSetonquieft picquant & eranchanr, le- desLatins, speculuihemli,P4peiirarumdetmit.ta 
quel s'applique au rrauers des Tcnailles percees, Gtec,Blepbarmttm. 

qui ont empoigne le cuir du Col, pour y palTet le L, En ceft endroit le Mirouët de l'œil fe dilate Sc 

Seton. eflargit.relonlagtoircutdel’œil. 









Le Magazin, ou Recueil 


154 

D EC L A R ATI ON p ë S 
CaraHerâ contenui en U figure 
•• demnfire le moyen de remettre [E^au. 

? le par le moyen de t. nftrument,^ 1 -■ 

ou GlojJocomeytommépar Hippocrates 

' Jàyi: 


/AjALcbraspofe&cfIcndu fus le GlolToçomcjC 

BjL’orcIlIbdel'^w^Lqui tient le haut dcrE(paiile 
fcrmc.craignant qu’il ne varie. 

C, C.QLcs Liens qui tiennent le bras ferme, à fin 
qu’il ne varie de d'clTus 

D, D Le Pilier fur lequel cft appuyé & iouc haufTani 
ArbailTantr^w^;. 

E, E, £ Les trois pieds de la patte, pour tenir ferme 
fur vn Plancher de bois lediift 

F, Les Viz'qui attachent les pieds de la patte. 

de [laration des 

ÇaraBeres contentes au Glojfocon. 
Amki démonté. 

G, L’^fflê<dcnionté. 

H, H. Les Oreilles, entre lefqucllcs eft pofé le haut 

I, Le bout de ï./tmhi, faiâ en maniéré de curoreil- 
le. 

, KjL’Auancement de qui femet dans le Pi¬ 

lier. 

L,La fente du Pilier. 

. Jil, la cheuiiie qui tient ferme dés le Pilier. 

IM.Le Pilier. 

O , 0.0 Les trois pieds de U patte, . 

P, Le trou qui eft en vne patte. 

Q_LaVizqui femet dedans, pour faite tenir ferme 
■ la patte.contte le Plancher de bois. 

DEC LA RATI 0 N DES^ 
CaraBeres contenus en la Cajfole, ou 
canal,propreàmfttre vne iamhe rom- 
. pue. 


fioquil ncportcàplomb. 

®>^’^*^”f“‘«<l“*ro‘itanx Ailles eftans dedeia 

*,***. Les Charnières qui font aux Ailles. 

Fd^.F.Les Tenons par où paflent les courroyes' - - 

^*^^^^.*-«Courtoyesqoifontpairecsdans le’s te. 

H, H,H, Les Boncjes par où paflint les Courrme.. 

I, I,T,T,Le Pied de la CalTole.ou Canal 

M. M.L'extremité dudiftpied quipalTc pat dedans 
dcpcmcsraoctaifes,OU tenons. 

N, La Mortaifc,ouTcpon. 

0>OjO,La Ca^lc ou Canal oouert. 

P,l/Efchàncrcureoùfcmct le Talon. 

Ailes. 

R, Lc lieu où clics font de deux pièces. 

Les Chainicrcs pat le moyen dclqucllcs Icf- 

, dites Ailles fc plicnt,ouurcflt & ferment. 

S, S,Les Aillerons. 

T, T,T,LePicd. ii- 

V,Le fond où repofe U plan» du Pied malade. 

X^>Les aillerons dudiâ pied. 

Y,Y, La fin ou cxcremicc qui pafle pat dedans de 
petites Motcàifes ou tenons qui font aux Aille- 

D EC L A R ATI 0 N DES 
Caraéîer'es contenus en la ïambe rom¬ 
pue aueefon bandage. : ' 

a, a,Monftrc la ïambe rompue. 

b, La playc de piftolc qui a rompu los. 

c, c,L*incifion qui a cfté faiâre en fa fortie. 

Le Bandage en trois doubles. 

E,I,Le premier doublcjcoappc en trois. 

. . , 8.,l,i,Lc(cconddoublc,couppé CO trois, ^ 

5 > 5 ,^, 3 ,^,},Lctroificfmcdoublcicouppéen trois..! 
Touslcslufdids doubles fc rcnucrfcntiesTai 
apres les autres,les couchant proprement &c vni- 
ment : puis chacun a part font arreftez aucc vn 
poinâd’EguilIc.àmclurc qu’ils (ontcouchez & 
teQuerfez fus la ïambe. « 

Fin du MagaXin , ou Recueil des InRru- 
mens de la Chirurgie, 












TABLE DES CHAPITRES CGNTENVS AV SOMMAIRE 


Pkyes, Vlccrcs, Fraûurcs &: Diflocations. 


L* Defnition,T)mJion O- Diuerfcsai 


Cemalediuifon delà Différence des Tu¬ 
meurs. 158. 

Diuifon Generale des caufes desTumeurs. 


'Diuiftongenerale desfgnesdes Tumeurs. 
160. 

Du Prognojîicq des Tumeurs engeneral. 


fiicqsdetSryffelas: ■ ' 'igj,. 

Dela[urationdel'£rjiJipelas. 170. 
Des Différences, Caufes,Signes, &Tro. 

gnoflicqs de tOedeme. 17 

De U curation de l'Oedeme. I7i_ 
Generale diuifon des Différences',caufes, 
fignesduScirrhe. I73’ 

Le Prognoflicq {ÿ* curation du Scirrhe. 


L» Curation generale desTumeurs contre 
Nature. iCz. 

La fécondé Indication , curatiue des Tu- 


Diuifon generale des flay es. ij^. 

Delà curation des Play es en general, lys, 
Diuif on generale desVlceres, les caufes, 
fignes ,prognopcq curation dlicelles. 


La Terminaifon^ffue desTumeurs 1^4 
Dénombrement des chofs generales des 
chofes qu il faut confderer (^obferuer 
en l’aprtion&ouuerture des Ahjiés & 
Tumeurs contre Nature, 16f. 

Les Différences, Caufs,Siÿies ^Pro- 
gnoflicq du Phlegmon. 1^6, 

De laCuration du Phlegmon. 167. 
Des Différences, Caufes,fgnes, Progno- 


Des chofes qui emfefchent la confolidation 
desFlceres. 173. 

Diuifon generale des Frallures,leurs cau-‘ 
ffJS»‘sj>ro^oPcq& curation.ijÿ. 

Table generale des frallures du Crâne. 
180. 

Diuifon generale des Diflocations, leurs 
caufes,Agnes,Prognof icq,O- curation. 








^ - ^ ' '' ; ' ' o^M m'^a I 

;d,es tvmevrs contre natvre, 

PLAYES , VLCERES, FRACTVRES 

' • ET DISLOCATIONS. 

Compofé & mis en Tables Méthodiques, 


E A V , Chirurgien on 
fon Chaftelct de Paris. 










Nature, Liure IX. 


ZjCrSES Dis TrMEFlj. 

5 le eft Noble,Pimeipak & Gouuctoâact,1e defebar- 



























i 6 i 


Des Tumeurs contre 

Lj( Cri{/1TI0N GENEJ^LS PES rrMEr^r CONTRE HjtTri^E. 


[ LaF/fMrfjC’efl àdtte redondance tJ'humeUES, eAcaafedeUdcâu^ion.qiû ^ 
Ecfrenecpar U Saignc^Faaions,Baîus,Exercice sflufne. 

I hors U reigte de Nature , & cfl cauCe de defluiion, il faudra purger l'humenc 

La CMe*r -, noua la corrigerons p^refrigeratifs Ôcaftringcntl qui fortifie; 


.rantvctsla'patticcontraire, patCtignce, fcatifications,vcntoufcs, co^- 

j nets,fangfucs,ligatures,' - - 


en ledetouioautaux pattici 


de la caufe < 


que de tou-^ 

prifcdes/»-j . 
font deux J 




^4»dia matière efl greiTe Sc ef- 
pefîc ou In;pactc ; Car par tels leme* 
lies , elle (croit encore d’aaaatage 
clpeflie, & enracinée & entalTce, ^ 
rcs d’icvüc, ^ Qurni la tirntur vient par voye 

qu’cUc ucui I de Nature. 

“^'*1 ^4Bdlecorpsefl:P/««r%,craigoat 
de repouflet la matière en quelque 


queleChi|^ 

' Trfd'c'- 


oiifcnfiblC' 


, , rVoyeilaXaWe 

ofuiuantç. 


^awdil y a grande foibîcfle crai¬ 
gnant d’oppumer Nature & latta- 

iiÿani la Trnnrur cft proche 

^4«dla Tumtur cft fort doulou* 
teufe, nous deuons vfet de rcmed» 

plusgtandc quantité que dcierota- 

'pÆir cclk quicftaraaffce, 
doit eftreiefoulte. 


rcloluans.cn parcilU quantité que de 

^ H qucll'cra lepoudé par Ici^its reper- 
.-:-fileraimpa- 


r Rf/«;»ti/j,purs&fîmpIcs,finousvo- 
I r r i yôsquclamaticre tendeà refolutiô. 

, purs & fitnplcs . fi nous 
* { voyons que la mauetc icudf afup* 

,Lpuw«»c. 








'Nature, Liure IX. 16^ 

-1^ SKCONPB lypiCjcriON crt^TirB pss rrMEr^j, 


- Car comme la gcBciatioa 
par Can^fiitn , Tient par le 
ScexpalHuedela partie, les 



































































































































SOMMAIRE DES PRINCIPAVX POINTS QVI 

SONT CONTENVS ES TRAICTEZ DES OPERA- 

tions de k Chirurgie. 


Préfacé fur la chirurgie rcontenat 4.chap. 


Pupn^niflicj er iagiment ici pUjits. chup, l. 

ItsJifK! fmr aÿMiÜrt jarllu ftrtm Junrpsfint itijfris. 


Mutriifmtntpy-trdffmtimnifùre 


cUp.. 


TraiÊtépremier desOperatiosde Chirur¬ 
gie, oùileftdifcourudumoyende rirer' 
lesehofes eftrîges:c 5 tenât j. Chapitres. 

Jltl!Militéer««4i‘i^tlirtrlcilhtftitSitdnges.chdp.i. 
CtmmtUchirurgin pour icxtrimnl tirir Usl>dlUs,ittit 
mfUttirUmsdiffttiitatfCrlcnuiircl de U punit où 
elles [ont. chep. l. 

ItsMlesoudUIrel ehofeselirangts depuent eUre tirées m 
premier dppdreil,fi fuite fe peut : (T du moyen uu’ily | 
fuMteltir. Chup.i.\ 

lu moyen de tirer des huiles efius infereesduns les es.chup.o 
CemmeleChtrurgiennedoit eîlretrop mritux de titerl 
huiles, chup. 

Traidéfécond,OÙ il eft•difcoutudumo 
yen de trépaner l’os de la Telle : conte¬ 
nant 6. Chapitres. 

tesfi^nespurlefjuelsfetpgniiflïtlts/rulluresdeluTepe.C.t. 

SuelletfruSuresslfiuttrepuner. Chup. j. 

gynllteSfucedetëpstlfuututtendre peurtrepuner. chup.4. 
Spdtlltpuuntite'd’os sifuut ester. Chup. j. 

lu muniire tyr methede de bien trtptner. Chup. 6. 

Traidé troifiefme : des Sutures ou Cou- 
ftures des-Playes:contenât 6. Chapitres. 
Buettfi ijutSature.ouCeuSture.&fin'rfuge. Chup. 

Ce tptt dfuut.cenfisderer uu» Sutures ou CouSîttres. Chup.s 
Ce puiefinetejfuire pour fuite Suture. O’moyen de U fuir 
chup. 3. 

Us eSfttes cc diferemts des Sutures, le temps ey metho- 

Umoyenderemtttreleshoyuux eycpiphon fortisduve. 

tre. Chup.i, 

De lu GuSforuphie.ou CeuSlure du rentre inferieur. Chup.ô. 
Traidé quattiefme ; de l'ôuuerture dcs j 
Apoftemes : contenanty.Chapitr 
Deteuuenurides.j€ptStemes,engtneruli Chup. i. 
DesTunseurs..^tertmes. steutomes ey Melicer'sdes.ch.l. 

lu Méthode de fuite lu Purucentefe, fy tirer teuu du "t'entre \ 
desHydroMuet. chup.. 

l4mMiefede^utrirUsff4r^nesdjHeuJës. Chkp. ^ 
Traîdc-cinquiel'me ; des maladies du Nez 
& Bouchercontenant/.Chapitres, 

Du Polype, ou tourpre, Chup, 


Du Sec de lieure. ou leurts feesdues. chup. i 

" s.yChfitscrchuirs fuperfiuesdes Genciuesuppellets%l 
roulis, «à Epoulis. cW, 

lu reiruflio de U lungue, dette des Grecs Anchylo^od. 

tors,enschle de lu Grenouillère, ditte Battachos. ch.u. 
Le moyen de cuuterifer. coupper . ou lier lu Lstette. chup. f. 
oieur des Sfmegdules.a-des Apoftemes juiy/ur, 

n de tirer,rompre (y coupper les Dents. chup. y, 

Traidé fixieftilc : contenant 5. Chapitres. 

^ r ptdilfuut ohferuer deuuutejuepicpuerlu "Seine, chup.s, 
tmunieredchienouurirlu'tcine. ^ chup.i. 

Cepu’ilfuutconfidererupresuuoir'picipué (youuert leln't- 
.Crlorspuelefungenfort. chup.y 

ttkrement des veines <y urteres pus font ordinuite. 

XaZlîe,èûCifZTs'uner,s. , 

Oet.yCneurifme.cr le moyen de les couper (y lier. Chup.G, 

! lu Cirfitemie .c’efiu dire munrere de coupper les yuritts, 
chup. 7. 

es S ,ey leur ’Sfugt.enfemhle le moyen de les uppli. 

fier. ^ chup.i. 

es renhufeS.ey le moyen de les upplipuer. chup.p, 
Traidé feptiefme : contenatfi. Chapitres. 

De lu Curie cy corruption des es. . Chup.f 

Desflflulesdusiege eyfondement. chup.u 

Pour^Hoy fint extirpées les extremrte:^con _ . 
hes cr lift* ilfttnt chelfir. chAki^, 

f OTMifTf de [dire l'exùr^dùtny O* dmtîerles^Hxif 
fdn^ydpresdHtirfttHelemdUde. Chdf>.^, 

le moyen d'extirper les doigts fnjterfiux (ygd^e'^O'fep*- 
rerceux jui fint saints O'vft^dnjèmhle, [ Chdp.6o 

Traidé huidicfmc.: des Cauterfis : conte¬ 
nant y. Chapitres. 

Q^eeefi Cduterefeurs especes 0‘ diferenc^s. Chdp.h 
DeCimtention O* vfdge des CdtttereSiO^d ^tteUes mdldiits^ 
Crfsdrtiesslleseomientdppli^uer. : cUp.u 
Des Cduterespofentjels , O' If t»eyen de les fdire. Chdp. 
Lemoyen & méihide dUpùlisiueiles Cduteres» chdp. 4 . 
DuSetoa,crle'moyen det4pifls^\ter, chdpo y. 

Traidé ncuficfmc,des ^andagei: conte¬ 
nant Chapitres. i .'r.. ; 

Suedtfi iutidndugeÿeumiiieripuuhlt'fu^^ ty^tus- 

LesdiferencesiyefpecesdesBdnitgeSo Chdp.lu 

^glet er preceptesgentrdHx^idonnent efîte dhferut\en 
tetts Bandagesef^ ligdiHtttu ■ Chdp^j. 

OmmeilfdHtarreîierUBdndey t^le moyen deUdeien- 


chup.,.. 


V”Îi'e 


qyendehundtfleshru 

sttioHe^tollbed 

OperdtionsoMeSs 


I Chup.u,. 

tmies\ct'cuifesrimpues.Ch. . 

on/es pArtses^effuelles lesfnf- 
'prdùfueesu Chdp.6. 





les OPERATIONS DECHIRVRGIE 

RECVEILLiES DES ANfCIENS 


MEDECINS Et CHIRVRGIENS. 

AVEC 

’Tlufieursfigures des'fnfimmens necejfaires fourtOperatidnmanmUe. 


I L 11 M E A V, Chirurgien ordinaire du R o r, & 
luré en fon Chaftclec de Parisi 


PREFACE ■ 

Sur U Chirurgie ^contenant Cha^itresi 

Ea définition & origine de la Chirurgie, & quec'eft Operation. 
Du prognofticq & lugcmen.s des playes. 

Les figues pour çognoiftre quelles parties du corps font bieiTees. 
Aduertiffement pour alTeurément faire les rapports en luftice. 


Lu définition ir origine de la Chirurgie, çÿ* quecefl Operation. 


a YANT proposé d’eferire les Operations de Chirurgie, il 
m'afemblé tres-necelTaife de montrér'premierement trois 
chofes; Lapremieré, quec’eft que Chirurgie: La fécondé 
d’où & comment elle a eu fon origine & commencement: 
la troificfme, quec’eft Operation. Quanta fon commence¬ 
ment & origiift, nous fçauons que l'inUerition des arts & 
fcicncesaefté tellement admirée d’vn chacun, comme dit 
Hipp.au liure de la vieille mcdecinc,que les autheurs d’iceli 
les ont efté poulfeziufques dedans le ciel: chofe quia don- x-, 
né à çognoiftre, que leuririuEntion eftoit fi pénible, qu’elle ilcijciaees. 
nepouuoiceftremifeenau3nt,quepat vn Dieu, ou parvn 
homme approchant bien près dcladiuinité. Q^efiiuftement on peut dire cela de 
quelques Vnes, à bon droiâ on le peut afleurerde la Chirurgie, de laquelle les in- 
üenteurs ont efté canonifez, comme Apollo, Æfculape,& Hippocrate, aufquels 
on a ordonné honneurs diuins. Les deux premiers ont feulement montré celle partie 
de la medecine, qui par medicamens externes & incilions guairilToyent les maladies, ^ , 

lefquellesvenoyent au corps humain.Dc façon qu’il eftaiféàiuger, que la Médecine 
ii’eftoit encore nee lots que la Chirurgie eftoit en bruit. Ce qui nous"cft tefmoigné 
pat Homère au deuxicfme liure de fonlliade, oùil montre,comme Podalyre & uUscmi. 

g Ü 



184 tes Operations de 

Machion fils d'Aefculapc traiûoyenc delà main plufieurs blelTez au fiege de Tfoye 
fans toucher aux maladies internes,comme Fiebures, Peftes,qui pour Ifls couroyent 
au Camp des Grecs ; & depuis la Médecine venue en vfage, la Chirurgie fut confufe- 
meat praaiquee auec icelle.Mais çource qu’il eft très difficile d’exceller en beaucoup 
de chofes, & qu'il eft trop pénible à vne perfonne de faire le Médecin, Chirurgien & 
Apotiquaire.la Chirurgie fut defmcmbrce,ayant lès profclfeuts àçatt. 

Pkirftsdc- Eÿour facile intelligence deçe, il faut entendre, qu anciennement la Chirurgie 
uptiom Jupe fignifioit la troifiefme partie de la Thérapeutique, comme à prefent nous l’enten- 
motdtChi- dons icy eftre,& dirons cy aptes ; niais elle fignifioit foutes chofes faiâcs par la main 
rurale. d’eù vient que l’on lit dans les Anciens, vne maniéré de feruitcurs nommez Chiriit' 
giens, non pour auoir eu la cognoilfahce de la v'taye Chirurgie, mais par ce qu'ils gai- 
gnoyentleurvicpatlapeinedcleursmains. Paraijifipout bienfçauoirque c’cftque 
Chirurgie, il eft befoin de'repeter plus haut, & fçauoir que c’eft que la Medecine, at- 
* tendu que la Chirurgie eft partie d’Icclle. 

Dtjimiloii . , pr Medccine,ainfi qn’efcrit Hippocrates au liure de l’Art,n’eft autre chofe qu’vne 
de enfeigne comme il.faut guairir les maladies, & réprimer rimpetUofité 

d’icclles,lors que de foy font incurables. 

lArtitsdt I,celle Medccitic a cinq parties.-La première eft la Phyfiologie,qui traite de la fttu- 
licdtcinc. aure&compofitîon du corps humain, en laquelle nous confiderons les fept chofes 
naturelles: Lafcconde' eft appe.llee Higiene, c’eft à direconferuatrice defantéelle 
montre les moyens d'entretenir la fanté prefente, & d'empefeher que le corps fain ne 
tombe en maladie,& confifte és fix chofes non naturellesiLa tierce eft Pathologic,la- 
quelle traiae des caufes, maladies, & fymptomes, qui font les trois chofes conttena- 
ture:La quatriefmeeft diae Simiotique,icelle traiae les fignes fîgnificatifs tant de ce 
qui eft paffé,comme auffi de ce.qni eft à aduenir, tan t pour le regard de lamaladié que 
de là fanté: La cinquiefme eft la Terapeutique,c’eft à dire curatrice,laquelle enfeigne 
la maniéré de guairir les maladies,&reftituer la fanté. 
ittirndcU Icelle Thérapeutique eft derechef diuifeeen troisautresparties: Lapremierè eft 
ThcTAftH- nommée Diététique, laquelle ordonne la maniéré Si régime de viuretXa fécondé 
"î*- Pharmacie', qui montre l’vfage &r compofition des medicamens : La troifiefme Chi¬ 
rurgie , qui güairit par manuelle operation : car Chirurgie eft vn mot Grec, compofé 
de cheir,qài fignifie main,Hr^o», qui lignifie Operation, Ceneantmoins pat le mot de 
Chirurgie,il ne faut pas comprendre,& confufémenr entendre tou te œuure manuel¬ 
le , mais feulement celle qui Te praâique fut le corps humain pour la guairifop des 
maladies externes. 

Et quant à ce mot d’Operation, ce n’cft autre chofe qu’vne artificielle & methodi- 
*1“® application demain fur le corps humain, pour rendre Sreonfregarder la fanté 
' ' d’iccluy. Et pour le regard de fçauoir quel eft l’office du Chirurgien, c’eft .à dire,quel¬ 

les font fes operations:comme il doit procéder à l’execution d’icelles, quelles condi¬ 
tions font rcquifes à vn bon Chirurgien^ ie les ay amplement deferites en ma 
Table du foramairc &defcription delaChirurgieioccafion que ie n’en fais Icy au¬ 
cune mention. 

DuprognoBkqouiugemintdespUjes. 



■ L eft certain qucleprognofticqou iugement des playes, voire auffi ' 
l’vniuerfelle cognoiffance des maladies, eft trefneceflaite au Chirur¬ 
gien : D’où Hippocrates a eftimé & iugé eftre bon & profitable au 
Chirurgiend’vfetdepreuoyance&prediâion: car ainfi il entrera en 
.creance, &faifant patoiftre fa doârine,feraitreprehenfible&admi- 
e monde , & qui plus eft , il trauaillera feurement & méthodique¬ 
ment : il comprendra & exécutera hardiment les operations de l’art, il en fera feur 



Chirurgie, Liure X. 185 

jugement,& fans aucun blafmeny reproche,Seprefentera rapport VeritabIe,lors que 
pir l’autorité d'vn grand ou par fcntences des iuges, il eft ordonne de rapporter delà 
vie ou de la mort, du meshain ou impotence de la perfonne blelTee ou naurec. Mais, 
comme dift le mefme Hipp. aux Prorrheth. le Chirurgien s’y doit gouuerner fage- Hifftcrut, 
ment,d’autarlt.que/icclaaduicnt,qu’ilaprediâ:,ilferaen honneut,& refpeâéenuers pi-«rAf/. 

Je malajde & tous les alfiftansiques’ilfautàfaprcdiâion, &qu’il n’aduiehne ainfi 
qu’iladiâ,outre ce.qu’ilfetahay,ilfera eftiméfot. Outre plus, félon ledircdeGa- 
Icn ,parlebonptognolHcq nous fommes garantis des calomnies enuetslesparens& 
amis de ceux qui doiuent mourir, attendu que la mort, qui s’en enfui t,ne nous eft en ‘'"'/fi*"’’ 
rien imputée.Et pour faire tel ptognoftic.qajfeuré.il faut que le Chirurgien 
gnoiire,quellespartiesduCQrps oifçnfeeSjguairilTcnttoft & promptement, quelles* “ 
reçoiuent diflScilement guaitifon,qu’elles apportent ineuitjblement la mort,& fina- 
j5lenient,les fignes pour dcfcouurit qu’elles parties font blclTees te nautees : Car félon 
leurs natures on peut efperer ou dcfefperer de la fanté. 

OrteliUgenaenteftprisdclaproprceirence&fubftancedelapartie blelTee, &de 
l’vfage , aâion & f)tuation’d’icelle,enfembledelafigurcdelaplayc,&:des accidens 
qui lutuiennent à icelleicpnfiderant la température du.corps, le fcxe,raage,vacation, 
maniéré deviurc,region,conftitution du temps,& faifon del’anntc. 

• En gencrahoute perfonne qui a receu vne grande playe eft en danger de mort, ou rmu^rm^ 
de meshain & impotence. Nous difons & entendons les playeseftre grandes pour 
trois' occafions : La premiere,ou pour ce qued’clles mefmes elles font à raifon de leuri"’"*/'- 
amplitude,borneede lieu, d? triple dimenlion, en longueur, largeur, & profondeur, -, , 
comme font celles qui couppent&trauerfent profondément, ou de part en part 

S ucre les mufoles principaux dequelque partie, & mefme entamét Sc rompent les os, 
e forte queçDur leur grandeur elles ont befoin de future, bandage & ligature,ou 
quifroi(rentlcs.grandesvcipes& artères ou nerfs d’icelle. La féconde, pour l’excel¬ 
lence de la partie bleffee , car encore que laplaye foit petite en fa dimenfion, cc 
ncantmoins nous l’eftimons grande, d’autant que la vertu & aiftion de telle partie 
eftneceiraitcàtout le corps ,Sc à la vie, laquelle ceflant, il faut de neceflité que la 
perfonne meure,cequi vient foudain oubicn toft apres que la partie eft ble(rec,com’i 
me nous voyons aduenir aux playes du cerneau, coeur & foye, La troifiefme pour 
ce quelles font de mauHaifemorigeration,cftansmalignes,contumaces Sc rebel¬ 
les, accompagnées do fafcbcux Siperuers fympeomes, lefquels bien fouuencfur- 
palTcnt le meiroe mal, comme il eft manifefte a voir és playes des iointures , lef- 
qucllcs bien toft viennent de mauuaife condition: carrelles parties font deftituces 
de chair, eftans feulement couuertes de tendons, nerfs, ligamens Sc perioftefort fen- 
fible,Si: douloureux, qui fait! que les malades font en plus grand danger de tom¬ 
ber en fpafme,rcfuerie douleurs, veilles, Si inquiétudes, que fixmelque autre par¬ 
tie eftoitd’auantage blelTee. . * 

La playe eft incurable fi 1^ bafeslu ceri)cau,ou les ventricules d’iceluy,!e cocur,TQ- 
rifice de l’eftomach, la veine caue, ou porte du foye, la mouélle de Tefpine eft bleflee, rMis, 
ou bien fi la playe pénétré au milieu des poulmons ,ou des boyaux grefles, ou de Te- 
ftomach, ou des rougnons, ou bien fi les grande#veines ou arteres, qui font à Tentour 
de la gorge font couppees. Difficilement guairi(Tcntceux,aufquelslc poulmoneft ^ 
blclTé en quelque part.ou la grolTe partie du foye,ou les membrancs,qui enueloppenc^^”’’' 
le ccrueau, ou la râtelle, ou lamatrice, ou la vefeie, ou aucuns des gros boyaux, ou le 
diaphragme. Les playes fontaulfi dangeteufes quand les grandes veines, Si arteres, * ’ 

qui font fous les aixelies. Si au iacret font couppees: Si fans exception les blelTeurcs 
fontfufpeaesauxcndroits.oùilyade grandes veines ou arteres, par ce qu’à raifon 
de l’elFufion du fang elles abbatent Si efpuifcnt la vertu du blelTé: les playes du fon¬ 
dement Si tcfticules font dangereufes pour ceftelFca comme celles qui font données 
encre les doigts. 

La figure aulfi Si la maniéré ou efpece de la playe, importe de quelque chofe : Car 



i 85 Les Operations de 

. ccllequi eft faiaepatcontufion eft pire que'pàrincifibn Srdiuifionfeule, Je fotjj 
, qu’il ''uut mieux cftre bleffé d’vn glaiuc trenchant,que mouce : la ronde eft la pire de 

\12‘. toutes, & la plus difficileà guairi r : la plus feutc c’eft celle qui va droit, comme vnelt 
inuffi'}.' gneapprochant'le plus de la reâitude des fibres. 

Lcsplaycsdelacuiffe receuësen la partie du mufcle membraneux, font fort dan- 
fl^ts in geteufes & perillcufes, îi principalement fi c’eft d’vn coup de poinâejOu quel’ouucr- 
raifu jxt/- petite, n’ayant point d'iftue : Mais le mal eft plus grand, quand il y a frafturc 

de l’os en quelque part qu’elle puiireeftre?& filaplayeeften la patrie interne, à l’en, 
droit des grands vaifleaux.ellc eft fort perilleufcmar elle tombe en inflammation plus 
grande, & plus foudain en gangrené. Celuy qui a teccu vnc playe àrauant-bras,fc 
' trouueen mefme danger, toutesfois on lefauue & preferue plusayfcmcnt. Si telle 
playeeften laiointure, ou proche d’icelle, elle eft plus lubicàeaux dangcrsfufdifts 
d’inflammation & gangrcne,&: rendent la qualité du mal plus fafchcure& mifcrablc! 

car le plus fouuent telles playes font mortelles. 

Qmlin- Quant au prognoffic., que l’on peut tirer des accidens qui fuiuent les playes, Hip. 

pocrates nous enfeigne:Si és grandes & mauuaifes playes, comme font cellesdes 
fnltiirer nerfs, tendons, ioinaures & os, il ne s’apparoift aucune tumeur & enfleure, quec’eft 
i,s tcaits. yt, mauuais figne, car cela denotte que les humeurs, qui pour la douleur deuroyent 
cftre attirez, Sc découler à la partie malade & és enuirons, font portez fur quelque 
partie principale du corps. 

Ceux aux playes defquels il y» apparence de tumeur, communementne tombent 
en conuulfionnyrefuerie,d’autant que les humeurs malings, qui pourroyent cftre 
... portez au ccrucau & parties ncrueufes,font arreftez aux enuirons de la playe : Mais fi 
tout à coup fans aucune caufe manifefte, comme par application de remèdes topid 
ques,purgation ou faignec, la tumeur s’efuanouit, eftanttranfportee ailleurs : à quel¬ 
ques vns, comme à ceux quiôntreccuvne playe au dcrriereducorps,furuientcon- 
uulfion, pat le tranfport de la matière aux parties nerueufes au dos &efpine:Etfilâ 
playe eft au douant, &que la matière de la tumeur foit montée par les grands vaif* 
féaux auccrueau, adulent manie &frenefie;fi en la poiftrine, douleur poignante du 
codé, & empieme, lors que l’humeur ne fe peut refouldre îc tombe en la capacité de 
lapoiftrinc: Etfîlatumcut quis’efuanouiteftoitrouge,&qu’enicelleilyeuftquans ■ 
tiré de fangjqui foit coulé vers les boyaux,le bleifé tombe en dyflenterie. 
ucomiul- Si la conuulfion furuient à vneplaye, & ptincipalement à taifon de quelque gran- 
ftSnix fit- de inflammation, cela eft le plus fouuent mortel, car cela dénoté que les parties ner- 
jcstfl im- ueufes font ofFenfees,& que le cerueau fouflre. 

Es playes qui pntgrandement faigné,s’il furuient conuulfion,c’eft mauuais figne. 

. Toutepicqucuredencrfsoutendonsefttrefdangereufc,&principalcmentquand 
• la chair & peau fcùennent à refermer. Car il s’engendre vne certaine matière erugi- 

çinifi. neufe & mordicaTO,qui caufe vne telle doulcur,qui ne peut cftre euacuce,dont s’en¬ 

fuit fouuent conuulfion,infiammation&: gangrené! * 

UfArtii ‘r Si vne partie organique ou inftrumentaire eft du tout couppee & feparee du corps, 
.Ixellene peutaucunemcnts’agglutinct&rcioindre. Car proprement le fang & efprits 
MiiÜitiK quj font contenus en la partie s’exhaifent par les vaifleaux qui ibnt entièrement coup- ' 
fimmt. eft ojofe (j,. réunion qui fe faiét des parties diuifees. 

Lé tempérament du corps,la faifon de l’annec,i’aage, vacation & maniéré de 
viurc,la région, pour le proguofticq fonr de confcquencé; Vn enfant ou vnieune 
homme qui croift encore, guairit plus facilement qu’vn vieillard : vn corps robuftpi 
qu’vn corps foible •. vn corps ny trop mince ny trop replet , que s’il eftoit char- 
„ gé de greffe & fort replet :vn corps de bonne habitude & nature, que celuy qui 
UcrÂiions gaftee & corrompuerVn homme de peine Sctrauailqu’vn pareffeux &otieux: 

fobre & tempérant, que celuy qui eft fubiefl; à fon ventre & à la paillardife. 
La faifon de l’annee la plus commode & opportune à la curation des playes, ’eft , 
le Printemps, ou bien celle qui n’eft ny trop froide ny trop chaude : car l’exccfli- 



Chirurgie, LiureX. 187 

ue cbilcar & froideur font contraires aux playes, & fingulicrement la variété de 
froid & chaud: à raifon dequoy l'Automne y efttrespernicisux. En certaines ré¬ 
gions , certaines playes fe guairilfcnt plus facillenient ou difficillement : eomme à 
Rome les playes de tefle font fort dangereufes & de difficile guairifon, au contraire 
celles des iambesfe guairilfcnt facilement •.Sefteantmoins tout le contraire fevoid 
Kobfetucen Auignon. 

Sileblefféàlelensbonjs’il ne futuient point defiebure,onpeut aflettrer quela 
playe fera toft guairie : Sc mefmé on ne fedoit efpouuanterdelàfiebure,lienvnci»»»)»»- 
grande playe elle tientjpendant que l’inflammation dure, & que lafupputationfe 
Faiâ. La fieburc eft pcrnicicufc fi elle furuient à vne petite playe, & fi elle dure outre 
Içtemps de l’inflammation & fuppuration,ou fiellc apporterefuetie. Levomifle-J'ÿifîma» 
ment de cliolcre inuolontaire, ou foudain que le blelfé a elle frappé, ou pendant que »<*• 
l’inflammation dure, eft vn mauuais ligne, feulement en ceux quiont les nerfs ou les 
parties nerueufes blclfees ; Le vomilfemcnt volontaire n’eft poinâ fufpeâ, principa¬ 
lement en ceux qui l’ont accouftumé.pourueu que l’on ne vomifle incontinent apres 
le repas, ou apres que l’inflammation eft ja venue, ou quand la playtfcft en la telle. 

Le Chirurgien doit vfer de grande prudence, au iugement des playes de tefte:car OnfiietA- 
Icsanciens Icsonttenues doubteufes & fufpeâcs de mauuais accidents , iufques au"'”f“’'^' 
quinziefme iour, & les recents iufques au ccntiefme. Les lurifconfultes ordonnent, 
pour iuger fi le blelfé eft mort ou de la playe, ou pat fa faute, ou par autre occafion,’^ ’ 
d’attendre iufques au quinziefme iour; Et pourcc le ieune Chirurgie ne doit precipi- 
terfon iugement, ny fi toft faire fon rappport, craignant de tomber encalomnie& 
reprclienfion. De ma part i’ay obferué quelques vns fe porter bien iufques au treziefi 
mc,quatorziefmc ou quinziefme iour,&to11 apres leur furuenit la fieure & autres ac- 
cidensqui Icsemportoyent&faifoyentmourir.Eteftànoterque les mauuaisacci» 
dens s’efucillent pluftoft en pleine Lune, pource que lors augmente toute humidité, 
en croilfant qu’en déclin, Sc en efté qu’en Hyuer. 

Or les lignes des fradures mortelles du crâne, font fieburc en Hyuer deuant le sirmsia 
quatorziefmcioor,en Efté deuant le feptiefmc: mauuaife& eftrange couleurde la/"""" 
playe : matière fanieufe en petite quantité ; mortification de ce qui eft enflammé: 
confiftericevifqueufedqs parties corrompues : ficcité,arridité en la peau de la telle 
comme d’vne chair fallee,auec couleur roulfe, plombee &noiraftre: qui eft ligne 
de corruption commenceant à l’os,qui alors deuient afpre, comme on le trouqc 
quand il eft carieux & pourri, & rude, ouileftoit lilfé &poly : enfinmonftre vne 
couleur blafîardc & iaunatre, quand il eft corrompu d’auantage,tellement qu’au pro¬ 
fond de celuy y a matière purulelnte amaflee : lemalade refue,en la langue il luy vient 
des pullules : en lapartie oppofite fe faid conüulfion : aucuns tombent en apoplexie, 
&lamorts’enfuit. 

Les praticiens de noftre temps ont obferué quelque fois en la partie blelfee, eftre 
Scfuruenirlaparalille:enl’oppofite,laGonuulfion:quelquefois enla bleflee,con- 
uulfion : en la contraire,paralyfie : quelquefois en toutes deux, coniiulfion ou paraly- 
fie : quelquefois en chacune d’icelles, feparêm^^onnulfion, ou paralyfie, fans que 
l’^refoitoffenfee. ff ' 

wes lignes de bonne guairifon és fradurcs, apres que l’on a trépané, ou que l'os pat 
le coup ou autrement eft ofté,font, fi la membrane a fa naturelle couleur & fon mou- UnmgtM- 
uement : fi la chair qui croift eft rouge : fi facilement on remue le col & la maçhouë- tifin. 
te. Mais fi la membrane n’a point de mouuement, fi elle eft noire liuide, ou de quel¬ 
que autre couleur vicieufe , fi lemalade refue,s’il a grand vomiflcment,s’il tombe 
en paralyfie ou conuulfion, fi la chair de la playe eft liuide, fi lecol&lesmafchouë- . 
res font roide$& tendues, ces lignes font mauuais. Quand la playe fe porte bien, la 
chair commence à croiftre de la menbrane, ou de l’os, fi en ceft endroit il eft double: 

& remplit ce qui eft vuide & a efté ofté entre les os ,& quelquefois croiftpar dclTus Iç 
tell comme de petits grains de grenade. 


i88 Les Operations de 



Les fgnes pour cognoijlre quelles parties du Qorps 
ftnt Uejjees. 

Chapitri III. 


■ E plus fouucnt les playes fe prcfentenc à noftre veuë , jj 
quelquefois la fituation du Heii où eftle coup monftre que), 
le partie peu tedrebleflec: mais d’autant qu’il aduientfou- 
ucntquclesplayesque l’oneftimc fuperficiclles, pénétrent 
aux parties intérieures , nous reciterons les fignes, parlef. 
quels on pourracognoiftre quelle partieinterne eft bleflce, 
& qui montrent fi on doit efpercr curation de la bleflurcjou 

Si lecerueau ou fes membranes font naurees,lcfangfott 
parle nez, à d’aucuns par les oreilles auffi, &pour la pluf- 
part s’enfuit vomilTcment decholerc: Aucuns ont les fens 
du corps alTopis Si hebetez, &2 n’entendent point quand on les appellerAucunsontle 
vifage effroyi Si efpouuentablciaucuns remuent les yeux çà Si là, corne s’ils eftoyent 
paralytiques: prefquetoufioursletroificfmcou cinquiefmeiour ils tombent en ref- 
uerie : à pluficurs viennent des conuulfions auant que mourir : plufieurf rompent Si 
defehitent les ban4es defquels on lie leur telle, Si prefentent au froid la playe nue Si 
defcouuerte. 

Quand la mouëlle du dos eft incifee, il fe faiSl paralyfie aux nerfs,ou conuulfion;Ie 
fentiment fe perd, quelque temps apres les parties inferieures rendent Si lafehentin. 
uolontairenrent rvrine,ou la fcmence.ou lamatiere fecalc. 

Si lecœureftblefle , il fort par la playe grande quantité de fang noir Si efpais, St 
principalement fi le cofte dextre eft bleffc. Si file feneftre eft atteint ,1e fang eft fort 
vermeil Si fubtil ; le poulx eft debile Si petit Si variable ,'Ja couleur fort pâlie, le pa¬ 
tient ictte vne fueut froide Si de mauuaife odeur,commeen.vn corps malade, lesex- 
tremitczdcuiennentfroides,Si incontinent la mort s’enfuit. 

Silepoulmoneftatteint,lcblcirca difficulté derefpirer, Sifouuentinfpirepcn- 
fantdonnerfoulagementàfonmal: fouuent iette par la bouche vn fang efeumeux, 
par la playe vn fang vif Si rouge, auec vnvent qui bruit: il fe couche volontiers 
furlaplayeSiblclTeure, aucuns feleuent fans propos, pluficurs eftans abouchez Si 
tournez liir la playe, parlent. Si fe tourna ns de l’autre collé perdent la parole, main¬ 
tenant la couleur Si chaleur rouge leur monteau vifage,Si tantoftblefmit:furIafinil 
fort quantité de boüe pat la playe. 1 , 

Les fignes dufoyenauré,font:iI fort^ÿ|SK!eabondance du fang du flanc droit, 
les flancs font comme retirez Si, l’cfchincjlc malade à la couleur pal^ 

Si dcsfaiéle comme vn mort, ay.’.:,w^?frox creux Si comme retirez au dedans, M 
peut auoir repos fupportant difficilement fonmal, ce qui luy caufe vne grande^ 
plexité, nefçachant en fin ce qu’il doit faire: il fetrouue bien d’ellrc couché furie 
ventre ja douleur eft pungitiue. Si s’ellend iufques’ à la forcelle Si aux collez quilont 
proches d’icelle : les blcflcz en refpirant hauflent Si remuent les cfpaulcs. Si quelque¬ 
fois vomilTcnt de la choIcre:le poulx toll vient à s’abatte, les malades facilement s’at- 
triftent Si courroucent, la couleur leur vient quelquefois cendree, quelquefois leur 
vrine cil fanguinolente. Si leurs excreraens purulents Si boueux, Si fouuent meurent 
auec vnfanglot. 

Si les rougnons font bleirez,la douleur defeend aux aines Si tefticules, le malade 
'■ a difficulté d’vtinct,il pilTe le fang,oufaiafon vrine fanguinolente , quelquefois 

l’vtine 



Chirurgie, Liure X. iSp 

IVrineFe vient à fupprimer ic atrefter, qui faiâ qtie les bicflcz meurent enflez. • 

Si la râtelle eft blefTee, le fang fort du flanc feneftrejSi eft noir : de ce mefme cofté ic 
flanc & reftoüiach deuiennent durs : le malade eft fort altéré^ lâ douleur s’eftend iuf- 

quesàlafourcellescommeauxplayesdufoyc. • 

^ Si la matrice eft atteinte,la douleur fe communique aux aynes,aux hanches & aux “«rw-] 
cuiffes,le fang fort partie par la playe,& partie par la nature,apres il s’enfuit vn vomif- 
fenientdecbolere: Aucunsneparlent point: aucuns perdent le fens : aucuns qui ne 
refucntpointjfcdifenteftre tourmentez de douleurs denerfsfc dcsyeux;& comme 
la mort approche,elles (ouffrent les mefmes accidens qu’auons recitez en la bleflèurc 
ducceur. . 

Si le d iaphrâgme eft nauré,lcs flancs fe retirent & referreht contremont, l’efpine au 
dedans fai£l:douleur,larefpiraMon eft rare,de la playe il fort vn fang efeumeux. i”'-. 

Si l’orifice de l’eftomach eft frappé, le malade fanglotte & Vomit de la cholere , s’il 
boit ou mange, foudain il reiette, le poux fe faiû petit, obfcur & foible, il y vient de teBmalh. 
petites fueuts,auec lefquelles fe refroidiffent les extremitez. 

^ L’eftomach&boyaunommé/ei««»»»,ontles lignes de leursbleftcurescommuns: Eficmul 
car le boire Sc le manger fortent par la playe, quelquefois à demy cuit & comme tour- Cr 
nee en chyl -, ils fèntent vne grande douleur comme fi oh leur artachoit le cœur, les 
flancs deuiennent durs, quelquefois le malade ictte de la cholere pat la bouche, & fa 
fttioécftfanguinolente. La différence eft feulement que la fituation duboyaufr/»- 

B»œeft plus bas que l’eftomachk 

- Si la vefcieeft bleftee, on fent douleur aux ayhes:les parties fituees au deffus du pei 
nil font tehduesiau lieu d’vrine le malade piffe du fang,oU bien rvrilie fort de la plaie, 
forifice de l’eftottlâch eft offenfé, à raifon dequoy les bleffez vomiffent de la cholercj 
ou fanglottent:les]cxtremitézferefroidiirent,&: lamortvient. 

AdmtiffementfdlllriijfturémenifaheUs u}^ortsenittài'cé\ 



Éiv V qui veut faire rapport eh iufticede quelqueblelTc cenlutiri^ 
ou malade, ne s’y doitiamais ingerer,s’il eftpoflible,fans ç5- 
mandement exprès des iuges ou du mamftrat, attendu que fahraf- 
tout tefmoignage volontaire eft teprochable de foy ; il doit /’»«• 

J aufli auoirvéu& vifité.le patient, à fin de fpecifierfc remar- 
i| quer âu vray, & non au dire d’autruy, la grandeur du mal, la 
'S fituation &les'partiesoù il éft, & d’aqantage en fairerap- 
I port & ptognofticq aucc reddition de caufç, fans fe precipi». 
r, ny trop hafter. Garilefttrefdifficiled’affcoirfon iuge- 
ent affeuré de l’euenement des playcs éc autres maladies, ù 
à raifon des accidens qui péuuentfuruenir..: par cé que bieii 
fouucnt les playes defquellcs nous ne faifphs pas grand cdnte,6nt apporte la mort'.aU 
contraire celles defquellcs nous n’efpérions rien moins que la mort, font venues ù 
euairifon. Nous tenons que quelques vns font efehappez encore qu’ils ayentefté 
ÈlclTcz aux membranes du ccrueaU voire mefme le cerueau ayaht efté couppé ; com¬ 
me aulfi aucuns eftre guai ris encore qu’ils aycnteft^ileffez aux poulmons,diaphrag¬ 
me,foye,boyaux greflcs.vefcie, reins, matrice:& toutefois aüec leS anciens & félon la 
raifon nous eftimons telles playcs mortelles: au contraire il fe void desperfonricS 
mourir pour de petites playes,& comme fupctficielles.Ivîaii en Cccy il faut cohflderef Jfaaii 
qu’il y a différence entre les bleffez, tellement qu’ilyenaj qui font fi bien temperez 
qu’ils guairirontd’vnegrandeplaye,laquellefetamortelleen vn autre corps: au con- ftiiics fia. 
traire il y a des perfonnés, qui ont reccu des playcs és parties abicâes & non neceffai-^rs. 
res, fans profqnder, defquellcs toutesfois ils font morts, ou pour la conftitution dtt 




ipo Les Operations de 

^ temps,ou pour l'affluence delà cacochymie.tjui découlé fur la partie bleffecipattant 

encore que quelques playes foyent guairiffables,& qu’elles foyent d’alTez bonne qua- < 
litc, fans montrer aucun mauuaisfigne, lors que nous enfaifons rapport,il ne faut < 
toutefois iamaisiuger abfolumcnc.aiais dire que la playeeft guairMTable, moyennant* 
que Ion ne face pointde faute : ce qui s’entend tant de la part du blelTé, que de ccluy 
quilepenfe,quede ceux qui luyalTiftentiqûe des chofesextérieures. ^ 

it iugmtt Partantilf3uttcnirfoniugemcntfufpendspourquelquetemps,fansfairefonrap- 
im iBtt portabfolument du premier iour que laperfonneauraefté blelTce: car les lignes de 
bien ou de mal,n apparoiffent pas fi toll:;& faut confiderer que toute piaye a fon com- 
rnencement.augment & eftat,&: durant lefpace defdits temps,l’intemperic qui eftin- 

jcroduiteàla partie, par l'attouchement dubafton', ou de l’air extérieur, combatauec 

nature pour lafupplanter &abbatre,&aucontrairenatures’efforccdechaffetI'in. 
temperie, durant lequel temps, on ne peut pas voir de quelle partfera la viâoire, fi, 
non apres quelque temps, que rintemperie fe faid cognoiftre par quelque marque 
quelle imprime à l’humeur : ou nature donne à cognoiftre par certains fîgnes, 

' quelle eftlamaifttefledel’intemperie. Ces marques apparoiffent principalementaù 
P<»,ouàlafanie:EtparcequelcP»î,oulafanie ne fc fontpas du premier iour,on 

ne fçauroit faite rapport affeuré d’vne playe du premier iour, mais ilfaut confiderer 
le mouuement de nature, qui fe montre aux iours critiques, c’eft à dire aufquels on 
’peutiuger de l’iffuc d’vne m^adie. Le plus feur & le premier iour critique eft le fe- 
, pticfme, car le quattiefme n eft pas proprement critique, mais demonfttatif du fe- 

ptipfme qui eft critique : Apres le feptiefme eft l’vnziefmc, duquel le feptiefme eft de- 
monfttatifapres lequel eft le quatorziefmc,puislevingtiefme,& le dernier eft le qua- 
tàntielmerCar depuis que deuant quarante iours on n’a point de mauuais fignes, il eft 
àpparetit que la playe guairira. 

Qiunl il Sera donc meilleur de faite fon rapport apres le feptiefme iour paffé, auquel temps 
fdutfM/e lesaccidenscpmmencentàs’apparoiftre,8£lorsillè^ut comparer cnfemblc,afin 
de voit s’il y en 3 plus de bons que de rtiauuais, OU au contraire. Etfaut confiderer les 
fignes ou prognofticqs en trois maniérés: Car ou ils apparoiffent en la qualité du 
corps de la partie bleffee,ou aux aftions vitales,animales ou naturelles:ou aux excre- 
mcns,tant communs que de tout le corps,que aux exetemens particuliers qui fortent 
pat la playe.Or les fignes qui apparoiffent enla qualité du corps fe confiderent.regar- 
frisles(rt- dantfafigureoucouleut : les aûions font animales, qui confiftent en mouuement, 
ÿuSlu<{s. fentiment Sc raifon : ou vitales, qui confiftent au poulx : ou naturelles, qui confiftent 
en l’appetit, en la concoftion, expulfion des excremens. Les excremens communs de 
tout le corps font ou les mucofîtez du nez, les larmes des yeux, lafaliue de la bou¬ 
che, la nïatiere des inteftinSjl’vtine, ou ce que l’on vomit. Les excremens particuliers 
fontleP»s,lafanie&lcfang: on iceux excremens il faut confiderer la multitude,la 
cônfiftencCjla couleur,l’odeur, & quelquefois la faueur : D’autant plus qu’il y en a de 
bons , tant mieux faut noter que par les aftions on cognoift la vertu. Toutes ces 

chofes confiderees, le Chirurgien peut affeurément faire ion rapport delà vie, ou de 
la mort,ou du meshain Sc impotence. 



Chirurgie, Liufe X. ipi 



Tritiéîé premier des Operations de Chirurgie, oà il efl dijëouru dumoj 
de tirer les chofes eflranges, contenant j. Chapitres. 


Dcrvtilité&ncccflitédctirerleschofeseftranges. - Chap. i. 

Comme le Chirurgien pour dcxtreitient tirer les balles daibt confidercrleürs 
drfFerences,&le naturel de la partie où elles font. . Chap. l. 

Les balles ou autres chofes cftranges doibuent eftre tirees au ptetnier appareil, 
(î faire fe peut & du moyen qu’il y faut tenir. Chap; 3. 

Le moyen de tirer les balles eftans inférées dans les os. Chap. 4. 

Comme IcChirurgien ne doit eftre trop curieux de tirer les balles. Chap. 5; 


De fvtilité ü" necej?ité de tirer les chofes Etranges^ 

Chapitre I. 

■Ntr. E toutes les Operations de Chirurgie,l’antiquité a re- éxuütmè 
marqué celle qui eft dediee pour extraire & retirer du Corps 
humainles chofes eftranges, comme ballcs,llechcs te autres 
armes, ou quelque piece d’os, eftre tres-vtile Se necelfairc: 
mefme Galeneftime quelle peut apporter la vie ou-la mort 
aux hommes : Ce que le Pocte Grec a monftré par ces 

te hraue Médecin eJlceBuy-tà qui ietté 
Hors des membres hleffexiU meurtrièrefagettt, 

Etcommeen l’art militaire les Capitaines font eftimez 
les plus braues Se accorts , qui peuuent viftement reco- Z^r'"/»”- 
gnoiftre leur ennémy,& l’attirer à fonaduantâgeaa combat : Ou comme en la ve- 
ncrielcschafreuisfonteftimcz les plus habiles&induftricux, qui fçauent prompte¬ 
ment decouurttlcgifte de laèefte, Se de mefme induftricl’en fairefo'rtit dehors: 
AinfilesanciensiMcdccins ont toufiours faiâ grand cas des Chirurgiens qui pesu- 
uoyent promptement decouurir les parties du corps humain , efquelles lês balles, 
fléchés ou autres corps cftranges feroyent poufl'ez & inférez ,& de là les tirer dex- 
tiement ^facilement: conlideré que la longue deiueure d’iceux , outre ce qu’eh 
generalellenouseftcontraire&incompatible, comme du mort &du vif; aufli eft 
cllcdommageableprincipalement à la partie fuflaquelle elles’arrefte, tant defojr, 
pour ce quelle empefehe du tout, ou pourlemoins retarde laconfolidation de la 
playe , que pour.ceTju’elle caufe plufieurs & fafeheux accidens, qui appottentim- 
potencc & raeshairi a icelle partie,ou bien caufent que la guairifon, qui femble faiûe 
rieftparfaiftenyalfeuree, ains fubie<fte arelaps &rccidiue. le fçay toutesfois que .yfuaiis 
quelquesvnsfonrgoairis, aufquels les balles font demeurees en quelque partie àuS''"'‘ldf 
cotps, n’eftant iefqintouiiours de les chercher trop curieufement, ny pareillement 
les tirer, encore qu’elles fullcnt touchées Se appetceües , pour le danger qui 
yiourroit enfuiuré s comme flux de fang , pour la dillaceration de quelque veine, 
ottartere: douleur pour ladiftention ou ruption de quelque nerf ou membranc:& 
entre autres colle qui n’eft pourtiffable, ne fe doit fi curieufement chercher ny tirer, 
qucfi.clle eft fort fubieifte à pourriture.il eft neatmoins plus expédient que ce qui eft 
eftrâge foit retirc,que de demeurer dedansrear la guairifon en eft,comme nous auons 
dia ,plus certaine,pour le danger qu’il y a que la playe, qui eft reünie Se refermee, n« 



1Ç2 Les Operations de 

fe rcouurcjlaballe ou autre cliofe cftrangc fe prefentanc; ou bien que l’on ne foie con- 
traiû de faire ouuerturc ailleurs,pour y cftre couIee*8c gliflee pour fa peiantcur 
Sattnfint Or les chofes effranges dcfquelles nous parlons icy, font de deux fortes : car ou el- 

In chûfet lesfontdcdebors.commclefer,bois,balle,pierre,bourre:ou elles font parties de 

eltringts. noftte corps, coihihe les efquils d’os, & le fahg caillé, & toutesfois nous'lesiugcons 
effranges,pour ce qu’elles font feparees d’iceluy,& ne font plus entretepues delà vie 
& de l’efprit,comme elles effoyent aupatauant, y effans ioinaes, & parainfi elles de- 
urtnnent effranges. 

Initiim it. Mon intention eji ce lieu eff feulement d’eferitè aux ieunes Chirurgiens la praSi- 
d’extfâlreles balles & boulets d’arquebuzes, & les chofes effranges qui pour- 
royent eff re portées auec icelles, & brifees en la partie pat leur violence : car pour 
le iourd’huy les arquebuzes font feules en vfage en noftreFtance, ioinû auffi que la 
coenoifTance d’icelles nous conduid facileiriehtàl’exttadion des fléchés & Lrds 
defquclsontefcritfottatttplemePtlcsànciens. , ’ 

Comme le Chirurgien pour dextrement tirer les halles, doit confiderer leurs 
différences f & le naturel de la partie où elles font. 

Chapitre Î I. . 

® Chirurgien appelle pour tiret les balles qui penetrét en qud- 
que partie du corps, à fin d’operer dextrement, fans apporter 

jPl beaucoup demalinyfaircgrandeviolenceauxbleflczjattendu 

EuecgrandedouleurellesfonttetireesdehorS, 
D'cùJtptd ra il doit confiderer que telle difficulté dépend ou des parties auf- 

Udiffiiuhé.)^ quelles elles fontinferceSjOudel’efpecc & différence des bal- 

tu'" ^ P°“'^ premier lieu il doit fçauoir & cbgnoiff re le na* 

tuteldelaparticicaraucunesfe doiuentfrai£fer&manier plus 
doucement les vnes que les autres ; Occafion qu’il confiderera 
lafubff ance, quantité ou magnitudejfigute, compofition,connexibn ou colligence, 

. ^origine & infettion,tempérament &vtilj»>Ai> moyen de quoy il cognoiff ra quelles 
-playés,où font inferces les balles, font incurables,quelles fe guairiflènt difficilehienr, 
&quellesfeguairiircnttoll&promptement, à fin de prédire aux pareils & amis.du 
bleflé les accidens qui pourront furuenir de la bleireure,la balle eltanEtiree,& l’aflcu- 
ranee ou crainte que l’on doit auoir du danger, ou de la guairifon d’icelles^. Carpre- 
stntmadt roï'r®o'o’’'>oomme diéf Celfe, vnfage Chirurgien ne mettra iamais la main à celuy 
Ctlfe quinepeutefehapper, à fin de ne faire foupçonner aux autres, qu’il.aittué lc ma* 
ladequieff mortparlafortune de faplaye: &quand le danger effgrand , fanstou» 
tesfoisquelaplayefoitdefefperee du tout, il doit aduertirlesamis& parens du ma¬ 
lade, que la chofe eff fufpeéfe ic difficile,a fin que fi l’art eff vaincu dUmafon ne penfe 
ou qu il l’ait ignoré, ou quilles ait abufez. Mais comme tel eff l'office, & deuoit d’vn 
ptudent Chirurgien,ainfî eff vn aâede Charlatan & impoffeur j,faire grand vn mil, 
qui eff petit ; à fin qu’on effime de luy plus qu’il n’a exécuté. Et eff raifonnableque le 
Chirurgien en confeflant la curation effre facile, oblige fon hôneur 5£ fa reputatioin 
- h fin que plus curieufement il recherche & regarde tout ce qui concerne la fanté du 

blelTé, & que le mal qui de foy eff petit,par la négligence deceluyquilettaiéfe ne f* 
face plus grand. ■- m 

Sciiitoct de PaulÆginete i ce propos nous confeille, que fi vne balleeffinfetée dans quel; 
Ped qu’vne des parties nobles,comme le cerueau,cœur,foye, on bien en la Tracher arte- 
ffiute. re,poulmons, eflomach, boyaux,rougnons, matrice, vefcie:v&y apparoiflent.lcs 

lignes de la mort, & que ladite balle ne fe puifle tirer, fans faire grande peine &: dikr 
ceration, nous, n’y mettions point la main, afin,outre que cela ne ptofiteroit de tien, 
quçnedonnionstoccafionaufimple&ignarc populaire de nousacciifer Scblafincr. 



Chirurgie, tiure X. ip5 

Mais lî l’iflue delà bleflcure nous eftencprcs incertaine, ayant prediû le danger, il y 
fautinettrclamain:catplufieurs,apress’eftrefaiavn Abfces en quelque partie nc-pMwj 
cciTaireàlavie, contre l’aflcurance & opinion des Chirurgiens, ontefté fauUez, tfihdff’xi 
fouüenten iceuxonaobfcruéqu’vn lobe du foye,Ÿne partie de l’Epiploon ; la ma-«“i'r'i’»/’»- 
trice entière, ont efté tranchées 5t extirpées > lans la mort du patient. Quelquefois”"”'^" 
à vne grande Squinancc nous incifons tout exprès la Trachee àrtere.Or lailTer la bal- 
le dans le corps, ou dans quelque partie d’iceluy, & ne l'oftcr point, eftaht manifefte 
& apparente,caufetoit la mort ineuitable du blefle, & d’auari tage feroit trpuuet l’art 
duMedeçin&:Chirurgien inhumaine & impitoyable: & oftant ladiûe balle.par- 
aduanture le malade elchappe&guairic. Par ainfi il faut que le Chirurgien face foh 
debuoit, apres auoir vfé de bon prognofticq : car fouuent il fe guairitdcs playesr» 
contretoutenoftreefperance, eequidoiteftre caufe de ne delaifler les bleiTez fansm 
aide&fecours, oùilyaquelque apparence de guairifon. Et combien que tout ne'/l" Jif , 
nousfuccedeàfouhaiten celle operation, ny aux autres,fîeà-ce que pour cela ne"""*'^'/" 
deuohs eftre dellournezdefairece que l’art comande & noftteconfciéce nous iuge,.^'^’ 
Dultrela partie blelTee que le Chirurgien confîdere.il faut qu’ilaitefgarddcco-ca/îi/tr»-. 
gnoillre la variété & differcncedes balles, laquelle confilte fn la matière , figure, W 
grandeur, nombre, habitude ou agencement 8c faculté. Pour le regard de la matière, Iti- 
cncorequelefdiâesballesfoyentordinairement deplomb,ficft-ce que la neceifité 
contraint fouuent les afliegez, SC ceux qui s’efcarmouchent en plaine campagne, 
d’vfcrd’eftain, cuiure,leton, de morceaux de fer, d’acier, voire de petits cailloux &; 
poix. Quant à la figure, le plus fouuent elles font rondes, toutefois il s’en tire qui 
fonttriangles,carrees Si d’jutres figures; Et pour la grandeur, elle eft differente, fé¬ 
lon que le ballon .à feu aura le calibre grand.: 8c quant au nombre , habitude oit 
agencement,il fettouuequelquefois des ballps feparees, autres attachées 8ccom¬ 
me collees enfemblc, autres liees auec du fil d’arechal, que nous nommons balles 
rameas : foüüent auffi il fe void pluficurs poftes 8c dragees , lefquelles fè viennent 
iefpandre en Auerfes places 8c parties. Et pour le regard de ce qui concerne husUHti 
faculté , ie nay peu encore me petfuader que les balles fe puifTent empoifonner, w fi feu- 
d’autant que nulle playe faiéle par harquebufe ou autre ballon à feu, n’efi tombée »'»< ™- 
iùfquesàprefententre les mains des plus expers Chirurgiens de nollre temps: qui/’'’!/”””'’’' 
en onteferit, comme tres-amplement il etlmonllréaux dilhours de feu MonfieurPa- 
féjpretriier Chirurgien du Roy,qui a fort exaflement agité celle quellion en Tes œu- 
utes de Chirurgie. ■ • • 

: . Lts halles ou autres chojes eÜranges doihuent eàre retirées au premier appareil^ 
fl faire fe peut-.(y du moyen {fit ilj faut tenir. 

i . . C H Aï I.TR£ I I li 

■ P R. E s 4ue le Chirurgien aura confideré la partie, 8c \ peu près 
la différence delà balle, il doit choifird’vh bon nombre d’in- 
llrümcnsqq’ilauraauecluy, ceux' qu’il ellimera lespluspro- 
pres 8ç cOnuenabics , pour la tirer 8c mettre hors le piiiftoll 
que faire fe pourra. Sur tout au premier appareil fans difièrer llfimiiinf 
au fendcmàin j il doit venir à l’extraftion d’icelle : car citant ^ 
tiree, lé malade’8c le Chirurgien feront dcliürez d’vne gran-f"^"' ”^ 
de peine, ne dcfirantaütre chofe l’vn 8c l’autre que de lavoir ' 
forric. Or la balle fe doit plus facilement apperceuoir actou- 
chet,foitdudoigtoudelafondc foudain apres la blefreure,quefi vous différez plus 
tard , comme au iour fuiuant : car fouuent la partie blelTce fe vient à enfler pour 
gueltjue fluxion d'humeur qui fe faiél en icelle, à caufe de la douleur, 8c l’orifico 


194 Les Op'erations de 

de la playefci-etrcflrit&: referre à raifon des bords qui fe viennent à tuméfier outr 
quelque portion de membrane ou tendon pourra auoirefié dillaceree, nnr la ° 

ce'& contournement de la balle: car les playes ne vont de droit fil, mais en tournanr' 
lefquclles s’afeffent & louuentesfois viennent a rccouurir & cnueloper ladide balU 
ioinâ auffi que pour fa grauité elle peut changer ^ '‘«u, gliflant entre quelque efna- 
ce vuide, ce qui par apres ofte la cognoilfance au Chirurgien, de la trouuer : d’autre^ 
part J la playcfctrouue le lendemain plus fcnfiblc qu au commencement, & cftant 
encore toute chaude & recentç, endure plus facilement la fonde & le toucher pour 
n’eftrefifcnfible que lors quelle aura elle refroidie & touchée de l’air: quipl’uLft 
ir hlilfcK le bleffc pour n’auoir eu le loifir de fonger à fon mal, ayant encore le cœur enflé 
d'honneur, n’a iamais telle apprehenfion au premier appareil, qu’au fécond ou troi 
du emmi- fiefmc : ce qui cft caufe de luy faire fupporter plus facilement, & aucc beaucoup de 

imiM. courage le n,al,qu’il luy conuient faire & endurer. ^ 

Donc en premier lieu, fi la balle ne s’apperçoi t ,Æftant cachec,& ne fc pouuant de- 
. couurir, le meilleur & le plus feur moyen pour la chercher diligemment feaucc 
plus de méthode, & moins de donleur la trouuer & tirer, eft défaire fituct lebkre 
en telle pofturequ’il «Hoir, lors qu’il a receu le coup, auecles mefmes geftes & mani- 
pofilri U ment des parties qu’il faifoit : car le changement de la figure, comme en fe batant,oa 
fiuimiun eftantcouché,ou debout, oualfis,apportevngrand changemcnt'a l’habitude & fl- 
Ic hlff. ruation des parties, d’autant que les veines, arteres, nerfs, os & mufcles font autant 
diuerfeiiientfituez&pofez qu'ils font de diuers mouuemens & adions, foit en fe 
hauflfant, bailfant ou tournant : ce qui eft le plus fouüent caufe qu’en fondât vne par¬ 
tie bleffee, fi quelque mufclc faid vne autre adion, que lors qu’il eft percé par la bal¬ 
le, il bouche ordinairement la playe ou trou qui aura efté faid, tellement que la fon¬ 
de ne peut paruenir iufques à la balle ou chofe eftrange ; mais quand on a fituéle ma¬ 
lade, à plus près qu’il eftoit lors qu’il a efté blefle, toutes les parties fe mettent en mef- 
mcfituationquelleseftoyentIqrs> ^iï’h fonde peut facilement paruenir fahs 

empêchement d’aucunes parti'es,iulqucs au lieu où eft plongée la balle & chofe eftrî 
ge. Etou leblelTépoureftretropdebile nepourroitfupportorrelie fituation, pont 
le moins tout couckê ou alTis qu'il fera,on le htuera en telle forte qu’il y approche, & 

feuienne à peu près qu’il pourra. 

fmrquo en telle fituation,le premier precepte fi la playe eft petite, eft, comme di- 

U flyt font tous les anciens, de l’eflatgir : donnant libre paflage à la'b'alle & autres chôfts 
doit eüre cftranges ; car il n y a rien qui apporte plus (^inflammation que la diftaCefation de là 
umflifite. chair,en retirât la chofe eftrâge,& vaut bien mieux auec la biftorie amplifier laplaye, 
que la defehirer auec la chofe eftrange : outre plus il faut aduifçt qu’en amplifiante 
ouuràrit la playe, dn ne blelTe ny nerfs, ny veines,’nÿ artère#ique sWpiaroi(rent,îl les 
faudra euitet & deftourner aucc le crochet moufôelf'jte eepehdànt faire l’operation, 

comme did Celfe au y.chap.du y.liure. 

smuifrt^ Apresauoiramplifiélaplayefiellceftairezgrandcylefecond preceptecftde chet- 
uftt. cher la chofe eftrange, & fi faire fc peut, fera aucc le doigt,comme eftant la plus feu- 

re & meilleure fonde, & confiderera le chemin quela’balle aura tenu : que fi elle pB- 
nerre plus auant, il faut auofr recours à la fondeordinaire ; laquelle doit eftre meilio- 
crenaent grolfe, moufee & ronde par le bout : carla'tropdeliee'picquc &fe ftiet en¬ 
tredeux des mufcles, voire mefme dans le corps & chair d’iceuxyfansfuiure.le chel 
min que la balle aura faid. ... :■ / '■!'! 

Tnijîefitt La balle eftant alfeurément trouuee, le troifiefmc precepte'eft delà mettre deÿ 
bors,& pour ce faire il n’y a rien meilleur que de la retirer par lë Ifemoù ellfc eft (:riff^, 
&principalementfiellen’eft plongée bien auant,&n’a paflè atftfaüers de quelque 
grande veine,artcre,ouncrf;cat le chemin cft défia tout faid, & ne faudra point faire 

TircUlc i EntretouslcsJihfl:rumensquci’ayexperimentèz,ieihefuis forfaidédu Jireballe? 
tmliir. cuiller, d’autant qu’il fertde fonde &: de Tireballe: de forte qu’à mefmfc ihftant que là 




Chirurgie, LiureX. ip5 

balle eft rencontrée par iceluy, tout aufli toft peut-elle cftre prife Sc cmmenec : Mais 
jila balle eft entrée fort auant, ic qu’il y ait peu de diftance à la partie oppofite, fans 
y auoirdegrands vaiffeauXjla fentant mefme au toucher, il fera plus expédient & 
inieuxpratiqué de faite vne contr'ouuerture, &incifionà lapartie oppofite,que tnnfun i 
la vouloir tireqjat le lieu où elleeft entrée, pour y auoirplus grand chemin, ioinû Ufntii 
que la douleur eft plus grande quand la balle acl’mftrument déchirent SC meurtrif- 
fent les parties qu'ils touchent, que quand on les incife, outre ce que la guairifon de 
la meutttilfcureeftplus difficile que rincifion.-Etfifaire fe peut,ladi(a:eincifion & 
contr’ouuerture fera faifie deifus la balle, toutesfois plus grande qu’icelle, afin de ne 
la tirer par force, par la grande ouuerture, & qu’en panant la balle ne l’agrandi (Te 
point : quoy faifant ellefe trouuera plus près, & fera tiree plus facilement, fans faire 
fi long chemin que par le lieu où elle eft entree ; & qui plus eft la playe fe guairiraplu- 
ftoft&auec moins de danger ayant double yffiue, vne en haut & l’autre en bas, tant r/i7rtf * 
pour receuoit les reniedes qui pafferont d’vnc part en l’autre, que pour efcouler plus hmifim. 
facilement & librement la matière qui pourroit s’artefter & croupir au fond de la 
playe. 

Soudain que la balle fera tiree, il la faut montrer au malade, afin de le rcfioüyr 
pourfevoirdtliuréde ce qui luyeftoit molcfte Sccaufoitdouleur, &qoiparapres 
pouuoit faire trainer vn long temps fa guairifon ; Il faut fur tout, foit en la tirant, pat 
fon erittee,ou partie oppofite,pta£tiqucr telle operation comme toute autre : habile- TnufH 
ment,afin de ne laffér le malade,& ne le defeourager du tout par la longueur del’ope- four lin 
rationjSc auec le moins dedouleur que faire fe pourra, fans y retourner que le moins oftrer. 
qu’il fera po(fiblc,ny faire plus de mal que le blelfé n’endure: car c’eft vne calamite 
trop vergongneuie de donner beaucoup de tourment à vn bleffc : & feu tement, fans 
offenfer aucune partie notable,& principalement les grandes veines,arteres S^nerfs: 
hy autres parties neceffairesà lavie,lefquelles fur tout doiuent eftre refpcaees& 
conttegatdees : car ce feroit vn grand deshonneur & reproche, en voulant tiret la, 
balle,faireyn mal plus grand que le precedent. 

Quelquefois nous fommes trompez, & ne pouuons trouuet la balle, pour eftre en- Ct mirS 
ueloppee dq'cotton,bourre,ou de l’habillement qu’elle aura traîné auec elle, ou bien fo ‘‘ ci'-; 
pour ce que les chairs & membrancs,qui auront efte contufes & meurtries, & dechi- 
rees pat icellê,la viennent à recourir. Souuent auffi il y a apparence, quelle aura eft c 
pouflee & iettee de dtoiâe ligne en quelque partie, &: toutesfois pour auoir ren¬ 
contré quelque os, elle aura coulé & glilfé en quelque autre endroit, comme entre 
l’efpace des mufcles, ou etît.re quelque membrane, ou aponeutofe : pour celle occa- 
fîon le Chirurgien ne la pouuant crouuer,fondant félon la reâitude de la playe,doibe 
manier de cofté Si d’autre, non feulement la partie bleffee, mais auffi les enuirons 
d’icelle,afin de tafeher àcognoiftre,où ellepouttoit eftre coulee & iallie: ce qu’il 
pourra apperceuoir,ou à taifon de quelque douleur,tenfion ou dureté,ou pour quel¬ 
que liuidité, qui aduient ordinairement proche de lapartie,où elle peut eftre por¬ 
tée. Il faut toufiours auoir efgard, penfant auoir trouué la balle, de ne faire l’incifion 
ala vollee, fans eftre bien affeuré du lieu, & de la trouuer : car ce feroit chofe ridicu¬ 
le àvn Chirurgien ,denepouuoir obtenir ce qu’il prétend, apres auoir tourmenté 
le malade., 

Outre ce, il faut confiderer, fi la balle n’a rien trainé Si pouffé auec elle, comme z< U/e 
papier, bourre, cotton,linge, ou quelque portion d’habit, ou quelqueefclat, ou pic- ireimfiii- 
cc du harnoîs de ccluy qui aura rcccu le coup, ou bien quelque portion de bois, 
pierre, fer, que ladide balle aura chaffe ou porté auec foy : ce qui aduicnt,quand elle 
touche contre quelque muraille, barricade ou harnois, qui faiél qu’elle s’efeache Si ’ 
applatit, rompant & receuant quelque portion de ce, où elle aura touché. Que fi 
telle chofe a efté trainee ou portée en la playe, il ne’ fautauoirmoinsdefoin, voire 
plus grand, qu’à tirer ladiâé balle, attendu que telles chofes font du toy t contraires 
a la nature,refquelles fe pourriffent, dont s’enfuit inflammation, & apofteme, qui eft 


ip(î Les Operations de 

caufc de tenir vn long temps les playes fans fcpéuuoirguairir: ce quin’aduientQ 
toftpoiirlaballefeulementretenue, & principalement fi elle eft de plomb, d’autant 
Uojtn de qu’ ilfefamiliarifeànofttenature. Orlemoyendecognoiftre,fila balleaùta trainé 
temifirt quelquechofeauecfoy,eft,qu’il faut prendre garde au harnois s’il eft fort efclatté & 

hilk fic’eftvnecottedemailles, voir combienil y a de maillons perdus : ce qne facile- 
4 , mentpourradire lemaiftrequifaia les cottes de maille: fautauffiregarder aux ha. 

bits Sc chemifes, s'il y a grandes pièces emportées, ou bien S’il n’y a qu’vn fimple trou 
imfyf &ouuerturc. 


Le moyen de retirer les balles inferees dedans les os, ou entre 
les ioinBures d’keux : enfetnble ce qu il faut obferuer, 
les os eÜans fracaJfeT^ 


Chapitre 111 I. 


 difficulté de tiret la balle eft plus grande en touteplaye, fi 
elle eft inferee en l’os, ou fienquelqueioindute elles’eftploni 
geeentre les deux os. Si elle eft fichee en l'os, il faut le plus 
commodément que faire fe pourra, la tirer auec leTirefond, 
inférant la pointe d’iceluy dedans icelle, &: y eftant ferme¬ 
ment attaché, tafeher àla tirer fansy procéder rudement ny 
par violence, ains contournant la main doucemeW en tou¬ 
tes parts. Que fi on ne peut fi toft l’arrachet, ilia fautlaiffer 
pour quelquesiours,pendantlefquels la chair fe pourrira, faifanti’ouùdrtürc plus 
grande, & l’os fe lafehera, & la tiendra moins fettee, & faut durant ce temps la branf- 
let&fecoüer tous les iours, ymettantvnTirefond ,àfin que petit àpetit elle fedef- 
racine : & où l’on verroit que ladiâe balle fuft trop adhérante, fi par nn'duftrie fufdi- 
te on ne l’a peu auoir, le dernier remede eft de percer l’os auec le ’Tirefond, ou auec Ja 
pointe ou pyramide d’vn Trépan, contre & autour la balle, te ce en diuers endroits, à 
fin de donner lieu à vn eleuatoirc,pour l’esbranler & arracher le plus doucement qué 
faire fe pourra : car la violence en telle chofe n’eft aucunejnent requife. Et où la balr 
le feroit petite, te qu’elle fuft fichee coinmc au milieu de l’os de la iambe, ou en quel- 
quecofté, ou au Bechet, ou au dedans quelque os du tcft,ce ne feroit hors de propos 
de trépaner ledid os, pofant fa Trépané tout au milieu de ladifte balle,en forte qu’el¬ 
le fuft cachee dans le cercle te creux de la Trépané, & coupper en rond tout ce qui eft 
de l’os aux enuirons d’icelle. 

iseytn de D’autre part fi la balle pénétré au milieu de la ioinâute, entre les osqui la co mpo- 

limldU- fent,comme pour exemple au genoüil, il faut le plus doucement que faite fe pourri 
leen Uum tirer en diuerfes & contraires parties, de ligne droiétetoutesfois, l’vn la cuiffe,l’autre 
Sme. la iambe,à fin que l’on eftende te eflargiffe auec moins de douleur,les liganjens tl ten¬ 

dons qui tiennentlaioinâureferree; par l’extenfion d’iceux l’efpace d’entre les osfe 
fait plus lafehe, de force qu’aucc moins de peine te difficulté, auec vn petit Tireballe 
à cuiller, touchant la balle, on la peut emporter te tirer. Et où l’on craindroit de 
faire trop de douleur pour l’extenfion, icconfeille au Chirurgien de pratiquer ce 
^ideiteno- quciayfaiaàMonfieur de Floïon,lequelàl’afrautquifutdonnéàMaftricq rcceut 
leile. ''ne harquebufade au genouil, la balle eftant inferee te plongée entre les os,&: ne la 
pouuanc aucunement defcouurir,ny les Chirurgiens de feu Dom lohan d’Auftrie, 
qui eftoyent prefens, ie fus d’aduis, contre leur opinion, de faire plier legenouil au¬ 
dit bleffé: ce qu’il fit auec quelque douleur, mais foudaihqüe l’articleÆtpliépout 
la comprefliondes os qui feferrencenfemble, s’vnifTanS exaâement, né pe'urénc per¬ 
mettre 




Chirurgie, Liure X. îpf 

mettre que la balle dcmeurafl entre iceux,ce qui fut caufc qu'elle fut chaitee & pouf- 
fcc à lapeaa cxtevicurement.S: à codé de la ioinâure, & par ce moyen aucc vnc ûm- 
pleincifionfutfort hcureufement par moytirce. 

^ Semblablement, fi la balle a donné contre quelque os, & que par fa violence il foie 
ftacaffé en pluficurs cfquils,&: que la balle foit demeuree ou palfee tout au trauers de 
la partic,le plus feur eft de dilater la playc,tant que la partie le pourra permettre, foit 
par l'on entrec,foit pat la fortie,s’il y en a,& àmefme inftant auec les doigts, ou autre, 
inftrumcnt, chercher les efquils, qui auront efté feparez, Sc. par mcfme moyen la bal -^ 
le, fi elfe y eft demeuree, & les tirer le plus doucement que faire fe pourra: Etsilfe 
trouue quelques grands gfquils, qui ne foyent du tout feparez, & qui tiennent enco¬ 
re, foit à leur periofte, ou ligament, ne feront tirez par force, car telle violence pour» 
ro'iteftrecaufe dequclque.gr.ande douleur &conuulfion: & pour ce feront accom¬ 
modez tocioinas auec l'os,d’ont ils font àdcmi’dcpartizicar fouuent nature les iette 
hors auec la boue fans doulcur,ou bié fe fcparét par la generatiô de lanouuellc chair, , 
qui les pouiTc dehors, ou bien fc reprennent âuec le temps : ce que i’ayveu pluficurs 
fois aduenir, & de récente mémoire à Monfieur de la Tour, gentilhomme ordinaire 
dela;Chambre du Roy, lequel receut aux barricades de Paris vnc harquebufade à la 
iambefcneftre,dont l'cntree eftoitfur la crefte de \’os Tibk, rompant le petit foffile en 
,pluficurs efquils, fScvnc portion dudiét foflilc/ortoitparvneouucrture quis’eftoit 
faille, pour .aqoircftc pouffé par laballc, quiauoitpafléau trauers des mufcles Gé¬ 
meaux Sc holaire,au moyen dequoy fut faid par Monfieur Habicot maiftre Barbier, 
Chiturgien à Paris, vne incifion aufdids mufcles, tant pour ofter lefdiâs efquils, que 
pour remettre ,&rcpoiiffer les pièces d’os quin’eftoyent du tout fepatees de leur pe- 
liofte : & en deux {noisa elle guairy, Icfdids efquils s’eftans fort bien repris & agtuti- 
hef,l’ayant traidé, ordinairement,tufques à la parfaide guairifon. 

Quelqucfokla balle perce quelque cartilage ou tendon, lequel eftant plus mol 
que l’os, ne fe brife & rompt, ains feulement fe vient à fendre & ployer, & foudain la «Wf»' 
balle eftant paffeefe releue,qui foit quc la balle eft cachcë au deffoubs, Si iaçoit qu’a-y“"""'' 
ucc toute diligence,tant du doigt qiic de lafonde,on tafeheà la trouuer,il eft toutef- 
fois iinpoffible de la teçognoiftte ; telle chofe adulent ordinairement aux playes de la 
poidrine,Ie Brechet eftant bleffé. Ce quei’ayveuà MonfeigneurdeMalicorne, 
eftant bleffcz deuànt Maillezez en Poidou. 


^ le Chirurgie» ne doit eSlre par trop 'curieux de 
retirer les halles. 


a Ombicn que la balle foit chofe effrange, &ihcfiheincompàti- fnetph 
ble à nature, comme .le vif au mort, & que la première inten- 
tion de guairir les playes,foit d’ofter les chofes effranges : fi^’S"^- 
cft-ce que le Chirurgien ne doibt eftre trop curieux de les 
chcrcher,ny hazardeux a les tirer, s’il ne les rencontre & trou¬ 
ue facilement, & qu’il puiffe les auoir auec peu de douleur: 
car fouuent nefepcuucijt trouuer du commencement,mais 
lors que la playe vient à fu ppurer, la chair d’autout fe pourrir, 
ce qui eft caufc de luy ouurir la porte, &: faire que nature la 
montre, &: iette fouuent auec peu.de douleur dehors. Carceftle propre du vif de 
chaffer le mort'.ce qui fe doit auifi entendre pour toutes choies effranges, eftant 
quelque fois plus expédient U meilleur de laiffer faite à nature, 6i fuiure foa mouue- 


198 Les Operations de 

ment que de la vexer & tourmenter en vain : atten4u quelle feule guairit lesmala- 
chimr^itn dips, aidee ce neantmoins par le Chirurgien, comme fonminiftre&fcruiteur. D'a- 
miiifiri Je uaiitage nous voyons plufieurs auoirefte bleffez, la balle eftancdemfcùree au dedans 
„tiure. ellre gua'iris parfaiaement, & en peu de temps,fans qu’il fc foit faift aucunerecidiuc: 

ce qui aduient principalement lors que la balle eft de plomb,lequel par fuccefEon de 
Fxemple temps, fevient àfamiliarifer ànoftrenature.Ët pour excmple,iereciteray la bleflcu- 
^ ’ te de Monfieur de Chardon,premier Gentilhomme de feu Monfcigneur'le Cardinal 
de Bourbon, lequel elîant Page de Monfeigneur d’Anguien, receut à la bataille de 
S.Laurent, vneharquebufadevets le milieu delà iambe, donc la balle demeura en 
• icelle,laplayeferefermanc'dutout,bicntoftapresfans fe#eouutiraucunement:cc 
*ncantmoins a porté ladiûe balle l’efpace de vingt-huid ans.-anquel temps pria Mon- 
ficur Paré & moy de luy vo'uloir ofter, pour l’opinion qu'il auoit qu’elleluy pouuoit 
apporter incommodité : ce qui fut faift 'te trouuafmes ladifte balle, enfemble vne 
. portion d’os & membranes ioinftes Je vnies de telle façon enfemble , comme s’ils 
U UUe n’euffentfaiàqu’vnfeul corps de plombjd’os&mcmbrane.Q^elquefoislaballepar 
cede fMt fji pefanceur coule petit à petit en bas, & s’approche du cuir,guaiti(rant mcfrne ladifte 
frfesXuHt. P où elle pafre,de façon que le malade ne s’en apperçoit aucunement : lotsil 

eft plus expédient auec vne lîmple incifion du cuit de luy donner ouuerture, & la ti- 
ter,quc de mettre le malade du commencement en danger de fa vie, pour la grande 
dilacération des veines,arteres & nerfs,que faià le Chirurgien opinîàftre à la recher¬ 
che & extradio d'icelle:& par ainfi ie luy confeille,fi la balle ne luy faid beauieu, de 
ixemfle temporifer doucement :.Quoy faifant fuiura la pradique des anciens, comme du di- 
P'Hiffi- uin Hippocrate,lequel raconte auoir traidé vn certain perfonnage j qui auoit receu 
tHie. en l’aine vn coup de fléché,de laquelle le fer eftoit demeuré,ce hcahtmoins fut guaiti, 

J’iote. contre l’opinion de tous,& fix ans apres luy tira le fer de ladide fléché. Paulus tef- 
'moigne à plufieurs eftreaduenuquelesttaids fcfoncperdus dedans les corps,&que 
long temps apres,ja la playe cicatricee, la partie s’eft apoftemee,& ouuertc, te le traifl 
IxempU eftfortidehors. Albucrafisdidauoirveuvn, quiauoitcftéblclTéd’vncflccheauxcf. 
Æ *" paulcs,icelleeftantdcmcuteelà,ceneantmoinsfcconfolida, fefept ans apres lafle- 
chefortitàlaracinedu Coxis. Pourqùoy donc ferons nous plus curieux dechetcher 
la balle,& la tiret auec l’incommodité du malade, il fouuenc danger de fa vie, & no- 
ftte grand deshonneur î 


Chirurgie, LiureX. ip9 



Traitéftcond des Operations de Chirurgie, oà il efl dtfcouru du moyen 
de Trépaner l'Os de la Tejîe, contenant fix Chapitres. 


Les fignes par Icfqucls fe cognotflent les fraâures de la Telle. 
De la contrefente aux os de la T elle. 

Quelles fraûures il faut trépaner. 

Quelleefpaccde rempsilfautartendrepourtrepancr. 
Quelle quantité d’os il faut ofter. 

La manière &c méthode de bien trépaner. 


Chap. I. 
Chap. a. 
Chap. }. 
Chap. 4. 

Chap, 6. 


Les fignes par lefquelsfe cognaijfnt les factures delaTeSle. 


Chatitre I. 


Es operations de Chirurgie qui requièrent vne grande^' chintf 
prudenqe & conlideration, ne fe'doiuent parfaire legcre-^","' 
ment & foudainement ; & pource d’autant que c’efl: chofe 
dangereufedecouppérl’os de la telle, deuant que venir a ■* 
l'operation,ilefttres-cxpedientde cognoillres’il eltnecef- 
faire,6unon,cequinousfcramanifclléparles fignes, que 
lés anciens nous ont lailTé par eferit ; car le ligne eft vne 
marque, qui nous mec en euidence ce qui cftoit caché. Tels 
fignes font tirez.de la partie bIeiree,ou des accidens,qui fur- Dtjimmà 
uiennent aux blclTez apres le coup,ou cheute, ou del’inllru-^t/ili', 
ment & chofe qui aurafaiû la playe. 

En premiçrîiéü il faut voir, quelle partie de la telle a receti le coup, c’ell <i fçauoir, 
firosenccflrei!dfoitclltenuc&dellie,ous’il ell cfpoix& folide-; car tous les os de 
la telle ncfontparéils en folidité&efpoilTcur: puis confiderer fi le ballon treftehant 
qui a donné le coup, a Gouppé les cheueux, qui fe tiennent Je montrent droits en 
laplayercarfi ainfiell, ilyadangerque l’osncfoit.decouuert, partant ou peut iù- 
gcrquel'os a.elléolfenfé .eftantprefqueimpolfibledecouppcrkpoii, qui obéit,que 
d’vn tel coup, l'os ne fort roinpii. Ce confideré, il faut s’enquérir file blelTé n’a point 
vomy delachiflere, fi laveiieluy cllesbloüie&obfcurcie, s'il a perdu' la^parole,s‘il 
a ietté du fangparle nez, ou par les oreilles, yeux du bouche, s’il ell tombé du' Coup, Dmmaci 
îc s’il a demeuré à terre, comme cllourdy & endormy: car les fufdiéls accidèrïsnc/■/«« 
viennentpoinc fil’osn’eftfrafluré & rompu: d’auantage fi le blclTé demeure oKo-fh" * 
py,s’il refupdilaconuulfipnoulaparalyfic,outousdeux cnfcmblc luy prennent, il^'/'-, 
ell croyable que la du réméré ellblelTee & foulFre, Et bien qu’il ne foit furuenu au 
maladcaucundtfditsaccidens,encore peut-on douter fi l’os eft fraûuté , ou non: 
&poutsentelaudre,ilfaucconlidererdcquel itiftrument a efté faiûe la blclTenrc,; 
comme fi c’pftdVne pierre, d’vn ballon, d’vn fercemenr, oudequelqucautrearlne, 
s’ilellgrandoümcdiocre,;)eger,'eüpcfant, liiré,oaafpre, fi onl’apouiré doucement, 
ouimpecueufemeht,& auec cholerc, de haut en bas : Ce qûe l’on peut fçauoir du 
hieiré,l’inrcafqgeant,commeilaeftéfrappé,oùd’oùilefttombé;&fut quoyjcom- 
me fur la terre molle, oufur lepaué, s’il lent doiileur, & en quel endroit : catd’autant 

que le coup ell plus doux ou lalehe, d’autanteft-ilqjlus vray-fcinblable, que l’ds aura , 

tefifté :toutesfcfis comme dit-Celfe, il n’cfl riende meilleuf, que de fondet'&de 
iuger par vn ligne plus certain. ' 





200 


Les Operations de 

Donc fi laplaye cft affcz grande,il faudra fonder aucc le doigr,rati(rant I’qs auêc l’on¬ 
gle, pourtafciieràdecouurir la fente ou fiffure ; finon il faudra mettre dedans l’ori- 
Wi ^„taoedclaplaye,lafonde&;efprouuette , qui ne fera trop mince & dcniee,nyaufB 
poinftue &aigue,à€n que trouuant quelques naturelles cauitczdç l’os, elleneface 
dt four fin- penfer qu’il fois fraduré : auffi nedoiteftre trop groffejà fin quelle ne palfefurles pc- 
ntesfentesfanslesfentir,&s’yarrefter. Lors que nous.glifldns & conduirons l*ef- 
prouuette fus l’os, fi elle ne rencontre rien, qui ne fqit liflé & glilfant, nous eftimons 
qu’il eftfâin «rentier. Mais fi elle rencontre quelque chofe de raboteux & inégal, 
& quela fonde s’y attelle, pourucu que ce ne foit à l’endroit des futures, ou à quel¬ 
que cauité, que nature a faiû extraordinairement à l'os, c’eft ligne que l’os cil rompu, 
U cJ;,«r.&rpoüt ce le Chirurgien regardera de prendre la future pour la ftaflure: carfouuent 
r-telles futgtes trompent & leiugetnentdc la vcüe du ,Chirurgien , pour la rclTem- 
yîred-ow/it.blahceqii’èllcsontàla filfurerSc faut noter, qu’à quelques perfonnes, les futures 
n’ohtpoint de fituation naturelle, mais aulTi au contraire il faut ohferuer s’il y a 
point de fiffure fur la fraautc : car il peut aduenir que le naturel affemblage des futu¬ 
res fera mefmcmcnt fiffure, ce qui ne fe cognoill aifément, à raifon que la futu¬ 
re ell defon naturel raboteufe & inégale, comme peut ellre la fiffure ou fente. A 
B,fp,ctate quoy lediuin Hippocrates confeffeauo-ir ellé trompé &deccu enlaperfonned’An- 
trmtc. tonomusd’Omilos, lequel cllantbleffcd’vn coup de pierre au milieu du , & 

àl’endroit des futures, moulut le feizicfmc iour, parfauted’auoit ellé trépané, pour 
l’opinion, comme il ell à ptefuppofer, qu’il eut, qu’il n’y auoit aucune fentefutla 
future. 

tesfuimes Parquo’y en, cefte occafion , & principalement quand le coup fera accompagné 
icL trjle des fgwits accidens auec fiebure, le plus feur ell de dccouurirl’os: car fouuent les 
font wM-futures n’ont point dclicuaffeuré,mefmeau milieu de quelque os il s’en apperçoit, 
éirr- leiquellespoutroyentellreprifespourfraélurcs&fiffurcs -.êepeut auffi aduenir,que 

Ipfdiftes futures ou les prochaines parties d’icelles feront fiffurees; ce qui ne fe peut 
, affemcmentcognoillre fansqucrosfoitdccouucrt,&manifefl:eàlaveüe. Et pour 

ce quand on doubte qu’il y a fiffure, «cqu’elle nefepeut apperceuoirpourlapctitef- 
fe de laplayc,il y a moins de danger, & la guairifon s’en enfuit plus.affeurément, fai- 
fant bonne & ample ou;uerture,que de s’atreftet à vne fimp^c & petite ouuertute,eftat 
irnpo.ffihleparicellededecouutirlc vice qu’il y peut auoit, commeilfc fait par le 
moyen de la grande, laquellepar apres fe peut facilement guairir.Ot foüucnt encore 
que l’os, fpit du tout decouuert à l’endroit de la bleffcure, fi ell-ce que pour cela ny au 
taffiOya la fonde & veüe,il ne fe peut rien apperc'euoir, lafente ellant déliée comme 
Moymde y;u ppil,éftantdia:eàcelle occafion Capillaire. Et pour la cognoillrc fera mis delïùs 
ciffioiflK l’os de l’encre,ou quelque médicament noir,à fin qu’il s’imprime en icel le fente, s’il y 
/«/t«»«-j(jjqi,5iau’vne,puis.ledia:osferaracléauccvnerugmeou trépané exfoliatiue: car 
pilUm. (.J qojeO; fendu retient la noirceur, &par tel moyen on aura affcut^cc defa gran¬ 
deur.&,profondeur. , , . ; 


. DeU[ontrefenteauxosdeUTeJ}e. 


^HAPI’TRE II. 


Es anciens, & quelques vns des modernes ont faidl mention,' 
qu’il fe crouue quelquefois vne Contrefentei quieft, quand vn 
:pdtoit du Tell,.comme la poftcrieurc, a receu le coup, & quels 
fràélure ou fen te fe trouue à l’antetieute, ou en vne autre partie, 
qucrosiVautaelléfrappé , la Conieélure quel’.on?peut auoir de 
laContrefenteeft,defçauoit filc.bleffé aefté frappé rudcmenti: 
I &s'ils fontenfuiuis demauuaiSaccidens, comme eftre tombé du 
. coup,auoireftécsblouy, auoirvomy delà bile, eftre fébricitant 
&: toutefois qu’il ne fe trouue point de fente en los,ou.lc coup aefté donné,&: la peau 
cftdiuifee. 





Ghirurgiei Liure X. 201 

riusilfaut obféruer fi Icbleflc mcc fouuenc la putti fur quelque autre partie de 
la relie, fe plaignant de quelque douleur & pefanteur, & quapplicquanefus Icdift 
lieu douteux quelque emplaftre céphalique, en la relouant quelque endroit fevoid 
plus humide, plus mol, & aucunement efleuc en tumeur:tels lignes font iuger qu’il y opmmJes 
acnrosquclquefiaaure,&qu’ileftbefoin de le decouurir; car là on trouue quel- 
quefois rosfcndu;& d’auantage,il efteferit desanciens, qu’encore que l’on ait coup- 
pé&: incifé la peau,fans occafion,facilement elle fe confolide, & fi l’os cft ronupu, & 
quel’on ait obmis de le decouurir,par apres il vient plus grande inflammation, Sc qui 
cft ttes-malaifce à traiârer. Mais telle fraifture n’eft iamais venue à ma cognoi ITance, &. 
ne me puis perfuader qu’elle puifle aduenir, fi ce n’eft quand les futures (ont ferrees Sc 
vnics enfembIe,ou perdues depuis l’os frappé, iufques à ccluy qui fe trouue à l’oppofi- 
tcfraaurc. , , ^ 

l’ay bien veu par vn coup d’harquebuzc,la première table de l’os eftre faine & entiè¬ 
re,6i neantmoins lafeconde eftre enfoncee Sc efclattee,& confiderant le malade eftre 
accompagné de mauuais accidens, eftant tombé du coup, auoir vomy, ietté du fang 
par le nez,eftre tout eftourdy,fentant douleur à l’endroit de la bleflcute,auoir laficb- 
urexraignant que le malade ne mouruft,ie le trepanay,&trouuay apres auoir paflTé & ofirraanî 
couppé le Diploé,la fécondé fable efclattee, voire en afl'ez grande largeur. Ce qui me ^ 
iift croire alors, quelacontrefente en la partie oppofite, qui eftdelcripte pat les an-' • 
ciens,auoit efté entendue en vn mefme os; car la première table eft oppofite à la fecô- 
de.Souuencau(ri,fans que la première ny fécondé table foitinteteflfee, lcDiploëqui 
eft entre deux, eft fi fort contus, quelesveipes, qui font deifeminees par iceluy, fe 
viennent à rompre, qui iettent du fang, lequel vient à fe corrompre Sc altérer l’os,ce 
qui fe peut auec le temps aperceuoir ; car l’os s’apparoiftra aucunement liuide,à quoy 
le Chirurgien auraefgatd. 

Il peut aulfi aduenir que l’os cft fain Sc entier de toutes parts, neantmoins par la 
violence du coup, quelques veines qui tiennent la dure mere fu(î>enduc , tant de^*""'?'- 
celles qui palTent par les futures, qu’autres petits trous du Teft, & mefme quelques 
veines qui feront dans le cerueau, feront rompues, defquclles ilfortira du fang, qui 
parapres fe vient à cailler,&tourner en boue, auec grandes douleurs & pernicieux 
accidens. En ce cas prefquc toufiours à l’endroit de la veine rompue y a douleur, Sc û 
on incife la peau en ce lieu,ros fomonftrc pafle.-mais telle chofe eft difficile à iuger, & 
cognoiftre, Sc pour ce le plus fouuentpour eftre impoflâble au Chirurgien d’y reme- 
dier,faute d’cftrecQgneu,lamort bien toft s’en enfuit. Ce qu’Hippocrates eferit de la Bi/loire if 
filledcNctius,aageedevingtans,laquellceftantfrappccparmanicrede ieu f^!'^ 

du Sregm,àe la main cftendue d’vne fienne amie, fut incontinent furprife de vertigi- 
ne fans refpirer. Auifi toft qu’elle fut en famaifon,vne fiebure aigue la faifit,au ec dou- 
leur de tcftc,& rougeur de la face : Ec au feptiefme iour elle vuida par l’oreille dextre, ui.*' 
vn bon verre de boue puante & rougeaftre,& luy fembla eftre allegee: Mais derechef 
la fiebure furuint,& lors fut a(ïoupic,nc pouuant parler, auec conuulfion de la partie 
dextr'ede la face,& difficulté d’halener, aufli la çonuulfion de tout le corps, Sc trem¬ 
blement enfuiuit,la langue liee,rœil immobilc,& au neuficfme iour elle mourup, 

^liesfriiélHres il fiiut trépaner, poufon tre^ine. 

Chapitre III. 

S Ncore qu’en toute fra(3:ure& filTure du Teft, la pluspartdesieunesChi--'’^' 
rurgiensfoudain ayenc recours à coupper l’os auec le Trépan : fi eft-ce 
qu’il eft mfcilleur premièrement d’experimenter lesemplaftres, Sc 
des ,que l’on ordonne Sc praûique pour les fradures, confiderant l’im¬ 
portance Sc confequencede lafraûure, s’il faut ofterdel’os, pour l’excellence du 
cerueau,qui cft partie fi noble ;Etpout ce, il faut fagement confiderer Sc obferuet 


102 


Les Operations de 

diligemmenCjfiIa playe fedigéréfe mundifie , &s‘il commence ï croiftre vnc pe 
rite chair vermeille & grenelee,ft la petite fiebure qui tenoit le malade pour la luppu! 
ration qui le faifoit à la playe, cft allegee ou palTce, fi happetit de manger rctourne^fc 
le malade dort faffifamment,ne luy cftant furuenuaucun fafeheux accident,qui peùft 
tefmoigner que la du te mere, ou le cerueau foufFrent & endurent, foit pour quelque 
U jilfurt efquil, ou pour quelque fang.ou ferolite refpanduefus icelle : le tout allant de mieux 
cnmifux,onpetfiftctad’vfefdcs fufdits remedes,car par ce moyen lesfilTures font 
firifml fouirent remplies d’vnecallofité, qui cft comme la cicatrice de l’os. 

Quelquefois la première table de l’os du tell fera feulement fraftutee , fans péné¬ 
trer le Diploc.fouucnt aufll ledifl: Diploc fera pareillement contus ou couppé, la fé¬ 
condé table demeurant entière, tc lorsiliFell befoin de trépaner &: defcouurir la du¬ 
re mete, mefme ilfcvoid comme vn efclat ou coqppeau elleué du tell. Souucntla 
fraâureell fi grande, & telle quantité d'os à demyfeparé & enleuè.ou du tout em¬ 
porté , que la dure mere s’apparoill à l’oeil, de forte quclc fang qui découlé fus icelle, 
lépeutaiilfi facilement efcouler,&lcsrcmcdes pareillement coulez&tranfmis: i 
telles fraâuresleTrepann’ell aucunement requis îenecelTaire, mais s’il s’apperçoit 

quelqueefquil, qui prelfaft ou picquall la dure mete, qpfe contentera de l’ofter. Il 

lis es its adulent aulîî non feulement aux petits enfans, mais auffi à ceux qui font aagez, auf- 
ftüs mfens quels les os font tendres & mols,qu’ils font enfoncez par quelque coup orbe, comme 
Je iifelent. j|. jgj pg^j d’cllain OU de cuiure élire bolfelez, fans que le cuir foit mefme exte- 
tieutementdiuifé;&àtcl vicederos,ilfautfeulement auoir recours auxcmplallres 
àttrahentes, à fin d’aider à rcleuer l’os enfoncé &; bolfelé. 
ofmim Hippocrates au liure delocisinhomine, comprenden peu de paroles toute la cura- 
i'Hiffeeri tjon des ftaaures du Tcll, donnant à entendre Celles qu’il faut trépaner, ou non. Si, 
'""«^‘‘«dit-il, l’os ell rompu Sebrifé, il n’y a point de danger, «dcfatitcurer auec medica- 
mens humeâatifs ( qui mitigent ladouleur,enipcfchent&diminuentl’inflamma- 
tion,mollifientl’os,àfin qnefans doüleutonlc tire) Si l’os éll fendu, il cil dange¬ 
reux,& y faut appliquer le Trépan, à fin que la matière fanieufe, qui diftilc en la lif- 
fure ne ppurrilfe la membrane ; car comme elle entre par ce lieu etlroift, & n’a point 
d’iirue,eile tourmente le malade, luy caufe la fiebure , & le rend quelquefois fu- 
•• tieux. Parquoy il faut trépaner & faire large ouuerture, à fin que la matière fanieàfe 
ait non feulement entree, mais aulfi fon illue,par ainfi quand il n’y a aucune apparen¬ 
ce ou foupçon, que la dure mere foüffre fans élire prelTec, ou picquee d’aucun efclat 
ou efquil d’os,& qu’il n’y a aucune matière contenue fur icclle,qui la puilfe molefter, 
encore que l'os foit fifluré, il m’ell befoin , ny nccelfaire, qu’il foit couppé ou tre- 

feuTjmy ^ Or le Chirurgien pout plufieurs refpcûs & confidetations appliquele Trépan,& 
mTfepMe. olle les pièces de l’os rompu : premièrement pour vuider le fang caillé ou non caille, 
quitombefurladutemere, pârlaruptiondes vailféaux, qui font tant au cuir delà 
telle, qu’entre les deux tables & Diploc, & aulfi de ceux qui attachent la dure mete, 
& la tiennent fufpendue auec l'os. Secondementà fin que la fani'e & boüc, qui dé¬ 
coulent ordinairement entrelafilfurefurla membrane , ne la corrompe & enflam¬ 
me, nepouuant auoir ilfucparlc lieu fi ellroit par lequel elle a dillilc, ce qui en 
fincauferoit lamortdumaladc. Tiercement pourollerlesefclati Siefquils, frag- 
mens on pièces aigues qui picquent ou preflent la membrane. Quartementpourap- 
plicquerremedesconuenablesi la playe, félon que le mal le requiert : Quincement 
pourfuppleet à la ligature reperculfiue Se defenfîuc du Phlegmon, laquelle peut 
Uitpne ellrefaiae aux autres membres fraélurez,&non.à la telle, pareequefa figure ronde 
feus efire ne le permet point : car vne telle ligature qui doit ellre fort ferreeà l’endroit de lafra- 
ferree, «ÿ- ^ure, à fin de teünir les os,cauferoic douleur & inflammation à la telle,empcfcIieroit 
fiuifsey, jg g^ôuuemcnt des attercs,arrelleroit l’euacuation des excremens fuligincux,qui s’e- 
uapotent par les futures du crâne, rcchalfcroitlelàng du lieu delà playe aux mem¬ 
branes & cerueau,d’où feroyent produits pluficurs & tres-fafchcuxaccidcns. 




Chirurgie, Llure X. 203 

^lle ejf ace de ternes il faut attendre four trtptiner,c;< des 
• lieux qu’il faut choifir iS' fuir. 

Chapitre MIL 

B J Ippocratés au liutcdesplayès de telle commande au CjJÙur- 
r gien,quand du commencement il eftappellc, ayant cogneu la 
I fradlutede l’os, accompaigné de fafçhéux accidens, que fans 
I dilaÿetou dilFerer,H'iecouppedans.ttdïsiours, & principale- 
& meuEcntemps chaud, pour empefclier 5c preücnir l’inflammaa 
a tion,;,&îor^ ne fe doit coupper iufques à la membrane, telle- 
7 Inetipiqu’on decouure . parceque l’air externe l’olFenfe, SC 

S" qtqçji,encore fort iomû à la membrane fonuenc , on ia de'fchi- 
te, ou quclqu’yne de fes attaches : ou bien poulTant l’inllrumerit iurques^à, elle, on 
laÛefle&:atteint. Parquo^éineilleur e!l,dia-il,quandil relie peu do l’o’s à'coup- scmniU 
per, &quel’oshranfe,,cp,lJerSç attendre que deToy-mefme il fe feparc. Mais lî le chirwpta 
Chirurgien neftappellédùidmfeencemént.ou le bIeiréaeIlégQunernéparquelque^J?'f«'^t 
ignorant, qui n’p cogneu la'fràdture, SC à faute .de coupper l’os, pour donner ilfuc à,/'"- . 
lamatieref^nienfe,apermisqu’inHammàtipn',kccompagnee de mauuais accidensi 
fus recitez, y foit venuefeq Etl.é que la putrefaâion fe faift plus foudainement, il. le 
faut coupper dànslefeptiéfméiour, auantquclecerueaufoitdu toutfphâcelafè Sc 
corrompu : & en hyuer que la pütrefaftion cft plus tardiue dans lé quatorziefme.Çar 
ces iours paife!?,,cant pour la foibleffe de lal vertu, que pour la grandeur du mal, en¬ 
core que l’on trépané ros,ellaht la maladie incurablejcela ne fert de rien,& ne le doit 

Auicenne veut que l’on trépané incontinent, & que s’il fauf attendre, oii ne diffe- 
re plus de deux ou trois iours,è£ principalement fi la dure-mere «ft picquee bu corn- 
primée de quelque os eflfoticé. 

Celfediâ, que ceux qui attendent à trépaner plus que le troiliefmeiour, ne font * 
receuables,cat tel delay apporte d'efeente d’humeurs fur la dure mere,lefquels n’aians . 

iirue,fecorrompent,&rirrilent,dont s’enfuit inflammation. 

Nollre praâiqued’aUiourd’huy ell, foudain que nous fomnpes appeliez tbllou 
tard, Sc que nous auons apperceu , foit au taft du doigt, ou dé la fonde, biià la 
veüe,queI’oseIlfraâ:uré,fiuurc,ou embarré, &queladuremerefoulFre, devenir 
àl’operation, &: tant pluftoll la faut execqiter, que les accidensfe monllrent&ptcf- 
fent,&principalementéscorpsfoibles, cacochymes Sc replets, fans attendre qu’il 
en furuienne de plus fafeheux : qui feroit caufe qüe l’operation plus longuement 
différée, ne fetuitoit de rien, &. par ainfi ne fe deburoit faire ny exécuter. Et combien 
que le Chirurgien ne foitappelléàpoint nommé, Scquelefepticfineiour en Ellé,&C 
lequatorziefmecnHyuer,foyentexpirez,pourcelailnedoitdiffcrerd'entrcptchdrc ■ 
l'operation ; car il vaut mieux tard.que iamais,pour l’efperance que l’on aura d’appor¬ 
ter foulagemc'nt Sc guairifôn au maladeicc qui ne fe pou rroit fiiire fans èllener & tré¬ 
paner l’os fiffuré ou embarré: ce qui s’entend quand la guairifôn n’ell du tout deC- 

Apres auoir ainlî limité le temps,& iour, auquel il conuient trépaner , il izMZSuclUsfU 
confiderer quelles places & parties peuuent enduret le’Trepan.&qu’clIes ne lepeu- 
• uentfouffrir&fupporter. Premièrement fautfçauoir, que les os entièrement rom- 
pus, on grande portion d’iceux du tout fepatee.ou brifee,ne peuuent ellre feurement 
trépanez, par ce que le Trépan lesenfonceroitfurles membraries, pour quelque 
peu qu’il fuft appuyé Sc preffé, attendu qu’il n’ell aucunement appuyé Sc foulienu : Il 


204 Operations de 

fe faut aufll donner garde d’appliquer le TrepS fur les Sutures,par ee qu’auee douleu 
&effufiondefane on coupperoit les veines, arteres, & filamens nerueux, qui ont 
adhérence & liailon au Peticrànc, & à la duie-mere, lefquels paifent pït lefdiaes fu- 
tures .pour fouftenir icelle dure-mere fufpendue,& luy donner nouiriflcmenticvie" 
** fraâure foit fur la future, on applicque le Trépan aux deux 
finer fur coftez d’icelle, fans la toucher nyoffenfer aucunement: Car lion ne trepanoit qu’en 
Itsfuium. vn feul endroit & cofté.le fang & boue qui eft refpandue fur la dure merc.ne pourroit 
fortit que de ceft endroit là,& non de l’autre part.eftant la meinbrancentre deux. On 
ne doit auffi trépaner la fontenelle delà telle aux petis enf^^Bs, par ce que leur tendre 
mollcÏÏe ne pourroit fupporter le Trepân. Les parties itiferieures ic pendentes de U 
telle, ne font propres à eftre trepanees : car le cctueau par fa pefanteur pqurroit fottir 
&pouirerlesmcmbrancsparrouucrturcduTre]^àn :&qùohfctoit contrainàdece 
lliKfiut faire, faudtoittroüer &: percer l’os pctite:ment. Il féfaut àuffi donner garde de tte- 
trtpumr pançrfur les temples, craignant de blelTcr le mlfcle Téiiîjpotal, à caufe de plulieuts 
uuxiïflcs. nerfs, arteres & veines qui fe dillribucnt en iceluy.qurpdùrroyct cxciterflux de fang, 
douleur,fiebute.conuulfion, ic en fin tuer le nialàdè.joiria que fèiii iceluy ell la con- 
ionâion & alTembiàge des os efcâillez'& petreux, & qü’à'raîfori du mouüement du- 

diâ m.ufcle Tempotal,qui fefaia en parlant & marchant,iibonfali'dationdelap!aye 

ell plus difficile, & que fon incifîon.comffie dit Hi^Ârafes, fait au vifage vne laide 
&vilainedillortion, donts’enfuitpâralyfi,e dudia'çnltiè'V SC Conuulfion del’autre. 
iluefàt Faut auffiexetnpter du Trépan celle portion d’os i'qtiî'êllfîtuee vn peu au deflus des 
trtpMirfts fqurcils, pat ce qu’en cell endroit y a vne grande cauité pleine d’air,& d’vnehumidité 
mi rfM blanche Si’glueufe, ordonnée & conllitiieé de nature, gdur préparer l’air qui monte 
““ cetueàuice quieft digne d’ellre feeu, à fin que le Chirurgien ne fe trompe, cuidant 
la cauité fufdite eftre vne enfonceure d’os qui requiert lé Trepa. Erdù quelques vnes 
desfufdites parties feroycntfraaurees.cqmmc l’os delà temple.ilfaudreitappliquet 
le Trépan plus haut que le mufclè Temporal : fi celle portion d’os qui ell fus les fout- 
cils.on ellira celle partie de l’os (Jui fera la plus proche delà fradurcicorame au deflS 
du front : vray eft, quefi lefdifts os elloyent embarrez & enfoncez, il les faudroit re- 
leucr,fcs*ilselloyeiitfepatez du tout,les tirer & ollct, cc^ui fe doit pareillement. 
' praftiquer fur les futures. 

sium &■ Nousfommestoutesfoisfouuent contraints de trépaner en tous les endroits de la 
TmpUs Ccquc ^ndrexsà Crucc , tres-fameux Chituogien, ditauoir faift parplulîeuts 

trefuneX^ fojs^fansdanger:& vouSpuisalTeurerlesanneesi J91.séiy9 1.auoittrépané &veu 
trépaner en tclsendroitsdefendus,commefurles fututes,&aux temples. Ce néant- 
moins, ieconfeille au ieune Chirurgien d’euiter leplus qu’il pourra à trépaner lefdi- 
tes parties : & par aiiifi il doit eftire & choifir tous antres lieux, & faut, fi faire fepeut, 
en partie médiocrement'dccliue&panchaflte, à fin que l’ouuertute fâiâc, le fang, 
boue felàniepuilfent facilement auoirilTuc. 

Sjullei au Les iours qui précéderont l’operation, & durant Ceux qui viendront apres, ayant 
cfgatd à la noblcire& principauté de la partie, il faut commander au blclTé qu’il vfc 
gurJtr/ui fagement de grande abftincnce, & bon régime de viure, cuitantTur tout le vin, & le 
juttripA- fa'jgncr, s’il ell necelTaire, à fin queleshumeurs n’affluentpointàla partie,qu’on luy 
tienne la telle chaudement aucc quelque chofelcgere:catlefroidcllmcrucilleufe- 
ment ennemy du cerucau Sc parties nerueufes. 

* fiaîft 


r 


Chirurgie, Liure X. 205 

quantité is'gandeur d'os il faut ofier^ couffer, 

Cka-pitre y. 

H El O N la quantité & grandeur de l‘os, qu’il conuicndraofterfiï'^'^"*»- 
& çouppsr, il eft requis que le cuir 8c la tefte, qui le couure,foit 
premièrement incilé & feparé.Pattant s’il n’y a aucune pl»y6»y{r(»<wr 
ouuertüre aupatauanc faifte, le cuir extérieurement cftant de- ^ 
meure entier, la plus commode ouuerture eft celle qui fç fai,ft, 

& que l’on tirçpar deux feftions tranfuerfes, qui s’entrecoupé 
peront en forme de Chi. X/ pu croix 3o,iltguignonne, qui re- 
prcfentera Æu milieu quatre angles. Si la blcflcute a faiét 
playe&incUiondelapeau > nous nous feruirons d’icelle, telle 
quelatrouueronseftantcommode,&parainfîiln’cn faudra que fairevnetranfuer- v 

falcmenr, defortéqu’ellcs reprefenteront la forme dudiû Chi-X- Mais où la playçjç- ** 
roitfortamplcârlarge,onfecoritentera dccoupperlecuird’vncofté, commençant 
l’incifion au milieu de la blefl'eure, de forte quelle reprcfçnteroitla figure d’vn ’Ti à 
laquclleiln'yauraquedeux angles. Telles incifions le font plus feurcment deuant,,^^„, 
qu’apres l’inflammation : Si nous voyons que la blelfure foit alfe2 large & fpatieufe 
pour donner entreeau Trépan ou aux autres inftrumens propres pour efleuet les os t'mpmmi 
embarrez & enfqnccz,s’il y en a, nous nous contenterons d’icelle, la dilatant premier 
rcment auec chafpy,2c plumaceaux mis de cofte & d’autre. 

Oren quelque maniéré, quenous inciferons la peau , faut aduifer qu’on ne laift 
fefurleTeflaUcuheportion du pericrane, qui au deflbusde la peauenuirpnne Ât' 
couurel’os : car aptes eftant defehirépar les dents du Trépan, elle peut cxcitet dpu-r 
leur, inflammation, &fiebure vehemente, &:à celle occafion il eft plus expédient 
qu’ellefoittotalementfepareedel'os,puisapresia playefera remplie de charpyfec: 
carpar tel moyeSitious aurons le lendemain noftrc playe fort dUatee, èi OU queU. 
que teure Ou angle de la playe pôutroit nuire au Trépan, defoçtei qu’il peuftfraÿer. 
en tournant contre keluy, apres auoir faiô l’incifion , il ferait tresrexpedient d.^ 
coupperauccleoifeâulefditsanglesjfansattendreaulendemaio., 

Apres auoir remarqué le lieu & afliette du Trépan, il faut fçauoir combien 
quelle largeur fera o.flee'de l’os. Premièrement, celle portion d’os qui fera du tautS’"' 
biifee, rompue, & feparee du-fain ,& entier, fans ellre entretenue du pericraney d.oft-^''"' ““f"- 
eftredutoutollec,aàùtantqü’cllcne pourra iamais fefonder & vnir aucciceiuy,^*'^' 

Mais quand l’os fràdt'Uréferoit enfoncé, ic quelque portion full adhérente au fain, 
foulantacpreirantlêS'mémbrancs du cetueau, & bien que quelque pointed’iceluy 
les'piqOeroit.finefiaitéilpoutdolalecoupper&oller dutout,ainsfc!eoutant le Ijlclé. 
fé, le faudra Ibullçuet doucement,&: l’approcher de fon voifin,fe contenant feulqmêt 
d’oller les pi'éepsiçqhïpîcquont Us blelTent les membranes, car par celle curatland’os . , 

rompu fereprctîd&:ioonfolide.parrendroit oùilell encores adhèrent. Q^c^il y a ■ 
vue 6u pluficüts fentes le fiffures, qui d’vn endroit s’eftendent ic.auanpent çà & là, il • 
nelesfâutfuiUtê'Hifquesà leursextrcmitez , ains en oller feulement vne portion,, 
pour eftre fouùént glutinee$'& fondées, qui eft snccouuertute meilleurepourle 
cetucau, que la chair régénérée, aptes queî’onauroit trépané, & ofté l’os du tout; 
pour ce ilne fSùdta oller nyooüppet del’os, qu'aùeodifcretion, & le-moins que fai- 
refepourra, pourueu que nulle portion d’iceluy blclTe les membranes ducevueaUj,. ^ 

Scqu'il demèdré alTBzd’efpacepour vuider le-fang,& les matières.qui fot\c fiir icèk 

lesicar l’vne KPautre aura plds^do rempart en fos qui telle, qui leur cil naturelle''*^'**: 
couuetcute^qué fidn le couppolt, 6£ pourroyent ellre offenfeeS ; eftana trop dc-“" ! 
ebuuéttcs., - ■ ’ ; . 

H 


2o5 Les Operations de 

, Souuent la première table de l’os eft rompue, la fradutc pénétrant iufques an Di- 

;‘_ploë,{ans^elafccondefoitinteieiree ny rompue : & lorsiln’cftbefoind’yapplic'- 
quer le T repan entier,pour ofter du tout l’os: mais fuffit feulement vfer de la Trépané 
iiU Trc- exfoliatiue, afin dé donnerifluc à quelque fang, qui pourroiteftre rcfpanducntre le 
fini exfa- Diploc.lcqucl fc venant à Corrompre, pourroit patfücceflion de temps alterctlafe- 
lutme. conde table,& faire de pernicieux accidens. S’il y a quelque efquille d’os clleué 4bm- 

jnevncappeau, il ne faut eftre fi curieux de le vouloir ofter foudainei}icnt,s’ilcftcn- 

eofcâdhctent,mais il feraplts expédient le laiirpr.ànature,qui n’en fcparcrapas plus, 

qiïa feradcbcfoin,éftanttres-fageenfonoeuure. Il peut aduenîr que l'os ne fera fifl 
fiiri ny rompu,ains Iculcment contus,ou caffé,& exafperé en fafupetficic & futface, 
quo;^àduenantjilfuffitdcraplanir&ruginerfüperficiellement., . 

-jiijp, • Lit maniéré méthode de bien tre^antr. • ■ 

,v' ■ Chapitre VI.,. .-4 

J. 

Uùw de ^ comme il y a plufîeurs efpeces defraftures du Teft, ainfî ily 

* pluficurs moyens de fecourir.les bleffez.Quand la fradure eft. 
füefuS»- en fente par vnefimple ligne,il faut;|conûderer,Ti elle fend (£• 

te eafeiite WiW^^^^T penctrelesdeux.tablcs :Cequifecognoift»»pAclcinoyendela: 

» Rugine ou Trépané exfoliatiue: parl’vn iîccux feratugince 
ouracleelapremicre table iufques au Diplc«5:,'&où la fuUiâej 
***' ' fentene fe viendra à effacer &.perdre,éftantparuenu iufqucs': 

audiâ lieu, & que les accidens ne ceffcnt,,ttoujuanc mefmele 
.Diploë contus ou fendu qu’il refude quelque-fanie d’emte 
lïïéijfb'ndc table,c’éft figne que ladi&e fraâute pénétré a toutes lesdeuîs tables. Si pat- 
MeiieJe ûré'nî iüfques aJa dürc-merî : lors il conuient applicquer du toutle.-^r.epan Et pour 
tleiien ire. fc ftiîé âuéc mQthode, &.mettrcia main à l’œuure, comme il eft b,CifoM)jil faut en pre 
miér lieu fîtuet lebleffé,ielon que laf artie fraélutee le tequetra.tjfl» igreiHesIuy /s- 
r'diitbùucKbes aïicdcotton, & la telle luy fera fituee furquelqnesoitcillers allez diins,-! 
&~Knue fermenfenepÿ vn ou deux feruiteurs, craignant- qu’ciloécyitfie. ny çï ny-là: 
pnis'fcs bords ou leure? de la.playe feront couuetts aùeequelqné emplaftre eftentee 
fur linge deflié, à finqu’clles ne foyent touchées de lair. ,!ny qüe îàilù.épane e n tour- 
■,, -nântftayécontrei!)..Gelafaia„laTrepancperforatioefcra,p!aC'e9:(ùtI’oS:f«r,m.eÇtaf- 
.fdütê. à l’cndrOi t- où l’on voudra que la poinâe dju Titepanfoit appli.cquqe pqur y fai- 
" ''révrii trou, püisleTrepan entier fera appofe , la poinfte U pytàmide duquel fera, 
placée dans le trOu, qui a efté faiâ de la Trepane petfo tqiiue, «Cgn tournant douce 
nieni!l’osreceuraprcmietementladiâepoin£le;&,pyça;m-iÙe,8ft?>ft,apres lecircas; 
^ dents düTrepan.fans varier ny branler ny.çà.o.yil»4î;yi&PS'fo5cif;de,fqn cerne,àtv-, 
foff'deladiéîepyramide, qui tiendra ferme & aMe&éjllidiûTtep.an, fairsfotuoycç! 
nyefehapper. ’ ■ ' i. ._!iS,jn3fnvc • or-üj-.flrKl;,- ■'■ 

Memereie -■Cfcil y a certaiiK induftrie de le comprimer Spiréffce, en fijrte.qnjl ppiffe tourner, 
iië mmUr ^ coùppçr:car fion l’iinprime trop légercment(il'ïuaqefi& Conppç penijfi on le coin-, 
P tiriittrop pefammeiit, il ne tourne pas : pat ainfi i^fjutivfee- de roedfcftite, & pat iiir. 
’ tetûSlié le leuér, \ fi» de le nettoyer, &c ofter,dnottcrte dentsJqififïUîeidfidi’os. qe?-/ 
d'eift'éüte, pul5 l’oindre d’huile rofatiàfin qu’il gliir66£ÇO.Ble mi<î“’6<iQÿ4d le Trépan, 
âbra tlacé fon chemin,il faut oftet la poinde ou-pyrajnide dq milieu 1 gpt cftantplus 
baffc&auancee,qüelecircuitdu Trépan,cils «ûï9it-pluftbftpcrcù-l!qs,cnfoii ep- 
dlôit, qu’il neferoit couppé en rond, cequi offenceroicla dure nietc, Par ainfi icelle 
' , '‘■^effîthtoftee,leTrepanfetaremiseafôn rond 5£-,<;henwn;.entieromgnt;i^ qqandon 
jgiiM î»’ ■j!i^iq,étceura,que le Trépan aura pénétré iufques a*Ê»iplpé,çe qqi fcsnanifeftera pat; 

qui cii fort,les veines qui font en iceluypffjm^PP'?? f.iJlf%n4ra aucc plus 
pifUë, de diferetion acheuct de coupper l’os iufques au vuide, maniant plus fagementif 



C hirurgie, Liure X. 207 

Trcpân, en 1« tournant plus lentement & doucement, tenant la main gauche fufpen- 
due, afin que nous l'entions quand l’os fera du tout pénétré , & ne venions point en 
danger de biefler les membranes ; car de là procédé inflammation, & péril de mort: 
pour a quoyobuicr.il faut fouuentleuer le Trcpan,pour fonder diligemment l'erpef-ra^fl^ It 
leur qui auraefté couppeedel’os, ce qui fc fera aucc vne petite fonde, ouauec vn in- 
ftrument propre ey apres defeript ; & par mefmc moyen faudra voir fl en quelque en- 
droit il n’aura efté couppé du tout : car en tournant efgalement il fc peut faire, qu’vn 

tndfoielbitcquppciufqucsàladutemerej&l’autrenelefoitflprofondcment. Qme 

fittclfe ebofes’apperçoit, il faudra côtourner, & pâcher le Trepâplus fur celle partie^ 
qiii n’aura eilé du tout couppce,quc fus l’autre,afin de coupper l’es egalement : finon, 
nous pourrions d’vm mefmc tour dcTrepan coupper l’os d’vn colle, &efcorcher la 
duremercdel’aucce:cc que i’ay veu quelquefois,aduenir. Telle inégalité ^dmenî 
tsniàcaulcdela tellc,quicll ronde Si fpherique, que pour raifon de quelques folles 
& cauitez, qui font en lafcconde table , qui touche la dure merc,qui font que l’os cil 
plus efpots'envn endroit,qu’en lautre. 

Pareillement le petit Tirefbndfcra planté au trou, quiauraelléfaiâparla çoin&eMmmJi 
otrpyramide du Trépan : ou bienrÉlcuatoire,quiellaudia Tirefond, fera mis dans cr 
Ic'c'u'cuitfaiaparies dents du Trépan, afindehQcher& elbranlerlapicce del’os,4ç , 

voir s’il tient encore beaucoup,&: cobicn il y en relie à coupper; & fi on apperçoit qu’ir " 
foit du tout couppéiufques à la membrane, il fera leuc & emporté auee Içdià Eleua- 
toirc,ou Tirefond, fans l’efclattcr, ny tirer par force ; ce qui ferojc caiife défaire quel¬ 
que nuifaneeauxmembranes,ainsluy fera donné encore vn tour qu.dcux,afin de l’o- 

fterplus facilement tout d’vne pièce. Cela faia>!’p.sellant emporté, il faut racler, 5e 
applanir les bords Seenuirons du trou qu’aura faift le Trépan, c’eft à fçauoir, d’où cft 
partyros,confiderancques’ilen clldemeuré quelquepetit efquil ou fragment, qui 
n’auroit eilé nettement couppé :5c fi quelque poudre Scraclcurc de l’os eft tombée 
deifus la membrane,l’amalTet. 

S'il fuifit d’oller la premicre table, fans toucher à la fécondé, il faut applanir & ra¬ 
cler non feulement les bords,maisauiri tout l'os, à fin que par apres fans dommage Sc 
fafcheriedubleiré,Iapeauy.«roiire:carfieHçs’pngendrelurros afpre 6c rude, cela 
n’ell point la commodité du malade, ains rafrefchilTement de nouuelles douleurs, la 
chair n’ellant fi bonne 5c louable. 

Qr telle cil nollre praflique,de mettre la main à l’ceuure pour trépaner l’os.iufques 
à la dure mere, 5c ofter foudainement l’os qui aura cllé couppé par le Trépan ; encore f 
qu’HippocratcsauIiure des playes de telle,defende de coupper l’os hifques à la mem-^“J^7^ 
brarie,5c l’oller foudainemcnt,par ce que l’air externe la touchant fubitcment.la peut 
offenfer, acTexpofe en danger deputrefââion:outrecequ’arrachaBtl’os,quipeuc 
•cftreioinaàladurc mere , fouucnt on la déchiré, ou quelques veines de fes atta¬ 
ches ; ou bien pouffant le Trépan iufquesàcllc,on lablelfeScatteinélfouuentesfois: 
Parquoylemc>llooto(l, dit-il, quand il refte peu de l’os 3 coupper, & que l’os branle, 
eeircr,&attendre que de foy il félepate; mais nos Tvepancs à chapperon, que nous 
auons pour le iourd’huy, fonttcllcs.qu’ilellimpolflble, file Chirurgien n’cft bien 
lourdaut, de blclfcr 5c enfoncer la dure mere. 

. Nous auons inuenté d’autres Trepanes.cy deuant figurées, que nous nemons Cre- TrejiMti 

%. nelees.lcfquelles n’emportent point les pièces de'l’os, mais feulement le rainent 5c ef- 
caillent en tournant.aucclefquellesilcftimpoiCble d’enfoncer, ny bleflêr la mem-"?'”' 
branctaucunsqui en ontvfé, crouuent leur operation cllre plus (eüre 5cfoudainc, % 
que celles à chapperon. __ m 

Mais s’il y 3 grad fracaffemét d’os, ou erifonceure d’iceux, ladure mere ell foulée 5c ce miU 
preffce,5c aucunes fois quelques poimSlcs 5c efquils de I'qs fraâuré la picquét. En cssfiMjdin 
deux cas périlleux il faut fecourirauttement leblelfé, 5c le pluftoft qu’il fera polfible, U imemt- 
faudra les cfleuct Scofter,s’ils font du tout feparez;Et pour ce faire fouuét il eft befqin ntpifm- 
de trépaner 5c coupper vne partie de l’os fain, qui eft ioignant celuy qui eft embarré 



2o 8 Les Operations de 

fil fil U & enfoncé, à fin de donner lieu il place à noftrc Eleuatoirc, pour rehauffer ccluy qui 
fijidjfmâ fera enfoncé & embarré,en l’appuyant fermement fur iceluy, pour tenir coup , qu'il 
itoi,mfu- ne s’enfonce & déprime d'auantagelefdits os : Car comme die Hippocrates, les os 
^mcfirlis j enfoncez il embarrez, ne peuuenc eftte percez qu’auec grand danger, pour 
nepouuoirfouftenir leTrepan,nyEleuatoireenleutsproptes corps. Souuenclafe- 
conde table de loseft plus enfoncée que la première, il pourcepat le trou qui fera 
faid, voftre Eleuatoire fera coulé entre la fécondé table, & la dure mere, à fin d’efle- 
uet Icfdiéls Efquils,&les tirer hors s’ils font du tout feparez. Et où il n’y auroitaucun 
ttou,& que le lieu & grand fracas ne peuft permettre en cftre faid vn, i’ay de couftu. 
TTtHifK me de prendre mon Tirefond à trois pieds il pointes, & clioifir la gtolTeur d'icelle, 
dctjCn- quim’eftnecefl'airc,felonlafentequifcraenl’os,pourl'infereren icelle, letournant 
thtHT. doucemcnt,ayant la main fufpendue, fatis comprimer il preffer fort, il peut facile¬ 

ment entrer, & mordre, H l’ayant planté quelque peu auant, auec grande facilité Se 
aireurance,nous efleuetons de codé il d’autre l'cfdids os enfonfez. 

Pareillement fi quelque portion d’os cft de telle forte embarré delTous le crâne, na- 
‘ gcaittcommede{rusladuremere,&quepourfagrandeur&petitcfl'edu trou,il ne 
puilTceftrc tiré, foit auec l’Eleuatoire ou pincettes, il faudra auoir recours (fi ne vou¬ 
lons aggrandir le trou par le moyen de la T repane ) aux Tenailles incifiues il Bec de 
pcrroquet,lefquels foudainement, il fans aucun danger, eouppent tant il fi peu de 
l’os quenousdefirons, aggrandiffansle trou, pour donner paffageà celle pieced’os 
qui nagefur la dure mere. Or à l’enfonceure fans fradure,qui vient aux petits enfans, 
& àccuxquiontleTcftmol&delicat,eftantboirelé & enfoncé comme vnpot de 
cuiureou d’eftain, faut auoir pluftofttecours auxemplaftresattrahentcs,qu’auTre-. 
pan ny Tirefond. 

TraiBhroiJiefme des Opérations de Chirttrgkides Satures ou Qsufiures 
des plajes,contenantfix Chapitres. 


Que c’ell que Suture ou Coufture,îifonvfage. Chap. i. 

Ce qu’il faut confideter aux Sutures ou Couftures, Chap. i. 

Ce qui eft neceflaire pour faire la Sutore,& le moyen de la faire. Chap. j. 

Lesefpcces 8cdifférencesdesSutures,letéps&merhodedelesofter. Chap. 4. 
Le moyen de remettre les Boyaux il Epiploon, fortis du ventre. Chap. y. 
Delà Gaftroraphie,ou Couftute du ventre inferieur. Chap. d. 


^ c’efiqueCoHBure,^fonvfage,^ à quelles affeâions elle 
ejl necejfaire , a quelles parties. 

Chafitre I. 

. , , L faut que le Chirurgien conCdere fix chofes pour le regard dtf 

Couftutes:Queleftfonvfage,c’eftàdircàquellesaffeaionsclleeft 

Ut! dux ncceffaire,8cenqucllcs patties.-ce qu’ilyfaut obfcruerrce quieft 

cnSmi. 1^^^ necelfaire pour faire ladifte Suture : comme illafautfaire : 8c com- 

‘ bienily enad’efpeces 8c différences. Oc Coufture eftvneconion- 

Pifiniim âion 8c réunion des parties feparces 8c diuifées contre le cours otdi;; 

JJ J jj. J jg nature,qui fe faiû auec rcfguille enfilce. 



Chirurgie, Liure X. 209 

L’intention pour laquelle nous vfons de Sutures, en quelques playes ou parties 
diuifecs, eft afin de les approcher & reioindre cnfemble. Et le moyen plus cominor ©- >/.ff 
dcpoutparueniràceftevnion dépend del’vragc desSutures, & principalement o\isuirntu 
nous voyons, que le bandage ne peut eftre faift auec profit & commodité, comme 
il eft manifefte de voir és grandes playes des bras Sc iambes faiâes en trauers , Sc ï 
celles de la telle & corps faiacs en long: car lcsleures&bords d’icelles font fifort 
retirezlesvnesdesautres,&fontCfortcntrebaillet laplaye, que difficilement clic 
fepourroitguairir, fionn’vfoitde quelques poinds d’efguillc, pour les r’approcher 
ic reünir cnfemble : d’autant que toutes les parties charneufes du corps humain, font 
doüees deplufieursfibresnerucufes, Icfquelles eftans diuifecs tranfuerfalcment ou 
obliquement, fe retire vne partie ou Icurc de laplaye en haut,l’autre en bas:ouvrie 
à dextre, & l'autre à feneftte, félon quela folution de continuité fera plu. ou moins 
tranfuerfale,oblique, longue, profonde,oufuperficielle.Pareillementrvfage des Su¬ 
tures eft trcs-neceffaire aux playes ou vne portion de chair pend d’vne part, comme 
aualee Scabbatue, ic de l’autre tient encore attachée : ce que nous voyons ordinaire¬ 
ment aduenir d’vn coup de taille, qui aualeta vne oreille, ou autre partie, comme lé 
nez,nc tenant que bien peu fufpendue àvncndroia. 

Mais s’il aduient que la partie foit du tout feparce ne tenant a rien,la Suture eft inu- suimtim- 
tile,&ncferuiraderien,&ncfauteirayeràlarecoudre, pourtafcherdelareiinir & tiUiUfut 
teioindre:car elle n’eft plus participante de vie ic de nourriture,par le moyen defquels y'/’’""» 
lareünion&agglutiationfcfaift. ’ qmitcmiu 

Or toutes lesparties qui font diuifecs ic feparees contre le cours de nature, encore 
qu’elles demandent d’eftre reûnies, ficft-ce quelles nepeuucnt fouffrir la Suture, 
pour les grands accidens qui s’en pourroycnteilfuiure, comme les nerfs, tendons icne jiaimt 
cartilages : car par la fcntence. des anciens, ic comme l’expcrience nous montre, Us fouffrir U 
nerfs K tendons recoufus, à raifon des picqueures de l'cfguille,la douleur,fluxiqn,ÿt 
inflammation, iC conuulfion s’en enfuiuentjSe fouucnt la mort pour la fympathie du 
principe ic origine, qui eft le cerueau : ce que Galcn nous a montré en vne playe, qui 
cftoit au deffbus du iarret, à laquelle pour fa grande dimenfion, il falloir faire y^jjp 
Coufturc fort profonde,pour reioindre non feulement les parties fuperficielles, mais 
auffi les profondes:le voulant faire,il fcpara les tendons d’auec les mufcles : car corne 
il y a danger de picquer le nerfjainfi il y a du tendon, pour eftre tiffu de fibres neruen- kiradS 
fes qui font efparfes parmy le ventre du mufcle, qui par apres fe raffemblenr en vn ten- ^ourfuoj; 
don,dia vulgairement gros nerf. 

Qe fiilfm confiderer aux Sutures ou Bures. 

Chapitre II. 

Es Sutures ne fe doibuent iamais pratiquer , que la playe ne 
foit premièrement nettoyee, tant du dedans, que du dehors d’i- 
eelle, s’il fe peut faire fans grande incommodité iC danget;oftant 
ce qui pourroit eftre eftrage en icelle, comme quelque fâng coa¬ 
gulé : leq^ucl fc pourriffantcauferoit inflammation, ic par confe- 
quentdiftentionàla partie, qui faiû quefouuéntles poinâsfe 
rompent & defehitent, la peau &chairempefchantlareünion 
de la playe: Et pour ce quand onlarecouft, lesleures & bords,» rmusüi 
d’icellfine fe doiuent fi toft approcher ic entretoueher de toutes parts {fi ce n’eft aux lu ftriin 
Becs de licure ic leures fendues ) qu’il n’y ait quelque diftance de l’vne à rautre,y'^<iv«.«'> 
ou qu’il nJBémeure quelque endroift entr’ouucrt, a fin de lailTer cfcoulerlabouë""^""/' 
qui fe pourra faire au fond dicelle , & donner paffage aux medicamens. Sem-*^‘‘^f”’- 
blablement, il faut que le Chirurgien vfe de médiocrité en coulant, à fin de ne^^,^,^ 
prendre trop grande quantité en longueur & profondeur de la chair ic peau : ce qui 
feroit caufe de faire grande douleur : qui eft fort à craindre, ic tendre la cicatrice «S,,. 

k ii; 






210 Les Operations de 


laide;comme la trop petite portion feroit caufe que les poinûs à’efguillc pout le 
moindre eftdrt fe viendroyent à rompre, & ne leruiroyent de rien. Car (ion pafTc fcf. 
guilic trop près de l’extremité des bords ou leures de la playe, le refte de la peau, qui 
uthmfe eft petit &cftroia,felai(re forcer, & par telle violence le plus fouuent rompt & de. 
rrmiiftuf- chire ; & il onfc recule trop loing du bord & extrémité de la playe, prenant quantité 
».« k de chair, il rdaifTe vne grande portion de la peau, fans fe rcünir &: ioindre : & pout ce 

Oim , JM ilfaut prendre de la peau &: chair médiocrement : car l’a chair fe réunit pluftoftauec 
k ?«»■<-^ poyjPj t ciTi p c 131U f c H a tu t cll «, qu i cft c lia u dc {{ 

* * humide. ■ 

Etquantàladillancedespoinat d’efguille, ilsne feront ny trop proches jefte- 
quens,ny trop efloignez Sc clairs : car s’ils fonttrop edoignez , ils nc peuuent tenir 
ferme. Etpourle regard de ceuxqui fonttrop proches, il faut picquer enplufieuts 
ehdroiâslapeau, &Iaferrer,cccjui caufe douleur &fluxion:maisilfaut tenir mé¬ 
diocrité, félon l’amplitude ÿc grandeur de la playe: fur toutil faut euitet la picqueu- 

redes tendons &nerfs, pour les douleurs, conuuliions & autres fafeheux accidens 
qui s’en enfuiueijt,comme nous auons diét. 

lis fiiuris Nulles futures demandent aucune violence faifteaux parties quelles ioignent & 
w dmm. approchent,ains font lors vtiles Sc deücmcntapplicquees, quand la peau d’ellemcf- 
dtnt MU- the, &j comme-volontairement fuitle-fil qui la conduit & approche : & où telle faci- 
tsi Wfwelité nefc trouuéjles leures & bords delà playe cftans difficiles à rapprocher,lemeil- 
ftsSli ■«** leur eft, de laitier médiocre diftance entre icelles, tenans les points vn peu lafehes; 

ù’cfclâter la peau qui eft entre iceux, 
tldfmt"' P°“’' P®“ quela partie fe vient à enfler : par ainfipour bien guaitir vne playe, telle reür 
nion y doit cftreneeelfaiyement faiéfe,à fin que Icfang & humeurs,fanie & ait foycqt 
chairezfe exprimez d’entre les labiés de la playe, parce que telles chofes empefehent 
■ laguairifon,ioinâauffiquefiellesnefont bien contiguës enfcmble, elles ne fe peu- 
lient reprendre: îcnefuffittoutesfois quelles foyent feulement reiinics, fi elles ne 
^^cmeutent contenues,ioinâes &c approchées enfcmble. , 

Ni /jB*'Et fi les leures de la plâyc fe trouucnt fort enflammees,& partant racourfies,& besur 
fmimiH coùpretirees, ouquelles fuflent trop contufes&: meurtries,ilnefaudroitpointfe 
dri kslt- méttreendeuoit de recoudre: car lacoufture romproittoft, &augmentcroit l'iof ■ 
mis de fi flammation, mais il faut attendre que ladite inflammation foicappaifec,&la playe 
aucunement fuppuree, & prefte à fe reünir. 

Ce qui efl necejfaire pour faire.la Suture, ly lemoyen 
de la bien fa ire. 


Chapitre III. 

8 2^^^ Fin que le Chirurgien face dextrement fa Suture, il fautqui! 

l’efguille, elle doit eftrede moyenne longueur, quelquefois 
droiefte , quelquefois courbe, ainfi que la partie le requerra, 
elle ne doit eftre d’vn acier qui foit aigre &: dur , &c qui fe 
touapeaifément,àraifon de la trempe: mais qui foie doux & 
M flexile, c’eft à dirc,quifepuiire ployer pluftoft que rompte:tou- 

tefois elle fera roide & ferme fans ployer,polie, fans aucrineaf- 
pericé ne morfil,ayant la pointe bien aceree, poinûue & ^trian- 
cmdiiùm gulaire, que l’on dit vulgairement à grain d’orge, à fin de percer &c coupperauco- 
diU Lmi nement, pour plus facilement entrer, &c qu’en couppant elle face vne playe longuep 
Efÿtsh. ce, Si non ronde & circulaire, qui eft tres-mal aifeeaguairitil'extremitéducul doit 
eftre de part Si d’autre caué en long, comme vne gouttière, à fin que le fil s'y ca¬ 
che, Si qu’il n’empefehe point le pauage de l’efguille, fans s’arreftet en la tirant : car 



211 


Chirurgie, LiureX. 

Ile touche ainfi le corps plus doucement. Î1 ne fera hors de propos, félon l’Aulcennc, 
de gtaili'et la poiiltcd’huilc,à fin d’adoucir la douleur de la picqueure, Sc faire qu’el¬ 
le coule mieux. ■ r j:.' . 

Le fil doit eftrevny,efgal, rond, & mollet, fans auoir aucun nœud, de groücur 
comme fefguille le jrcquerra, fans eftre trop dédié, craignant qu’il ne fie, & couppe, 
on rompe. Ilfera pluftoft dechanurcquedcfoyé, d’autantque len’œuddefoye fa¬ 
cilement fe deifaia, pour fa molleife : vray eft qu’il ne faut pas queledift fîl foit trop 
dur,patcequ’ilpourroitbledcr,nytropmol5 poùrce qu’il pourroit compte, &rlb 
pourrir deuant que la reünion fuft du tout faide, ce qui feroit caüfe que les leufes 
delaplayefeviçndtoyênt à lafohcr: toutesfois pour leiourd’huycinvfe pluftoft-de 
foyeteinaeenefcarlatte, que defildechanureou délin, ce quc'Galen au dernier 
chapitre du Treiziefme liure de là Méthode n’âpprouue, oùilprifele fil deCaie- 
te, qui peut eftre accomparé à noftre fild'Efpinay.oude Florence, ou la foye blan¬ 
che, elctue & non teinâe : car fouuent dans les tcinâures il entre des poifons, cora.* 
meencclled’efcarlattede l’Arfenic. Lemefme Galenvfe de cordes faides de menus 
boyaux, comme font les cordes déluths, mais elles s’enflent & pourtiffent bien toft^‘'/^”'‘^«< 
àlüiomiditéjparquoy nous vfèrons de fil d’Efpinay, ou de Florenee vn peu cire ; car'/'»"""* 
en«ie|ltffaçonilpoUrcitmoins&ttehtferme. Et pour bien & plus alfeurément cou¬ 
dre , il conuient auoir vn canon, lequ'elàl’vne defesextremitez doit eftre rond,fene- 
fttc&fendu,tancàfînquelaleureooborddclaplaye, que l’on voudra percer aueC 
l’éfguille,foit appuyé ftic icelle,' pour eftre tenufc Fetmeifans vàcille'r çà ny là. Si ijUC 
l’on apperçoluepat la feneftre,'quand l’èfguille fêta à demypadTee, pour la tiret âüec 
Ic fil, fans quclaldidecfguille'n.y'fi’l attire à foy laleure de la playé, & que lafenté iê'r- 
ue à retirer le canon plus facilement, pour apres appuyer l’autre leure qu’il conuien» 

■ -Pour'dextrement'faire telle Suture,il fautCdtnméncer les pbin-âsd'efguillc àlàj'^^a 
leure fopetieuce de laplaye mettant premieremérit le bout du canon feneftré cenu„^,„»j(„j 
de la main gauche, en i'intericutc partie de ladiftc leure, à fin de la fouftenir,qü’elle r». 
nevaric, puis aueci’efguille tenue de la main droiâe, iadide leiirc 'de la partie exte- 
ricuce.quieftcouuertédecuit, ferapcrceeà l’inferieure: puis il faut tranfporter le 
caiion en la particextericure coüuette de cuir de laleure inferieure, & pafler l’efguil-» 
lc:du dedans au dehors. Si appuyant fermement la leUre, tirer le fil doucemeilt, à fin 
d’amcnerlesdcnx letiresenfcfflb'lé:&s’îleftbefoifr’défaire plufieùfspoinas.ilfàü- 
dra répéter les poinds comme deffus. Aucuns en lieu de canon, tiennént les leures 
aucclesdoigtsi e-;-r’-n . - ■ - : ■" • -• 

Les 0jr(çn (p< différences des Sutuffs ou CouBms,le temps ■ . ' 

& méthode de les-oBeré '» i 

H Es anciens oncinucntéplillîeutsefpeces de Süturesj coïilidi-bioerfii ef 
ransladwerfltéidcs pl^cS'Pparties bleffees, Si le naturel dü/’""'*'"* 
jnaiadeAes playés du Vilagefe doiuent autrement co.üdte, qUef“*T?’f'"’” 
celles des bras Kiambes. cftant plus commode en ce lieu d’vfer 
ide la future fçiche;: celle du ventre fe pradique autrement, que 
celle des. boyaux: làplays profonde fedoit coudre d’autre fa-</« 
ÇonqüéJsfupctficicUe.ilcsicocps tendres & délicats, comme malf/fq 
lésfcfttm,çf,,,tcquiefentvnç autrecoufture,qneccü3t quifont 
yobuftcsdeéttdorcisailttauaiL.àfin d’euiter la dcforraitéquj 
s’enfuit des poinds d’efguille‘,qui fe fetoyent en la chair, 

Touslcsançiensopt tcmarq^'.trçis fortcSifcSutures, ouGouftutes:l’incarna-; 




212 Les Operations de 

Ttm fines tiuc,IaRefl:rainai4e(3cfang,&laConfcruatiuc.L’Incarnatiueeftainfinômmee pat 

dttiufssm cç qu’elle reioinû & reiinit par les poinâs d’efguillc enfilce, les parties, cûoienees Si 
ftUnltsm- diuifees, lorsqu’ellespeuuenteftrcvnies&approchees efgalcmcntcnfemble,Sifans 
‘Tûture ■ “.9“^ fcrupns d’icellc aux playes récentes Si fanguinplentes, ou bien 

inunnisse tcnouuellces. Or telle Suture fe.praûique en cinq maniérés 

er fin V- t-a premiere eft qp'mce Entrecouppee ou Entrepoinae, par ce qu’à cbafque poina 
«l’efguille, qpi trauctfc les deux leures ,pn couppciç fil, ou on noüe les deux bouts 
mj.ejfnes. par defiuslaplaye.ppis on met d’aqtrespoinas entre içeux. Ellcfefaiâ auec l’cfguil. 
I. iniMss 4 - le enfilec,comme dcltus , prenant garde que les deux leures foyent cfgalles cnfein- 
tm.Entn- blc.làns varier ny tourner l’vnc plus d’vncoftc que d’autre, faifant le premier poba 
“mr't'èm ^“■,™*'''P‘^'*^‘^iP*tronoufolutiondelaplaye,pen6trantefgalementlcs deux leures 
ïn/re/ow- ^ d’autre, & le fil eftant palté fera à code d’vne. des leures ferré & noüé à dou- 

bleppeud; puisses çxtremitçz feront couppeçsaflTez près dudiâ nccud, à fin quelles 
nefoyentadlverehtesauxremedesquilconuient applicquer fur la playe: ce quife- 
rqitçaufeenoftantl’appareii défaire douleur, ou de les rompre , les tirant auec 1* 
remede. Si la folution de continuité eft grande, on fera encorcs d’autres poinas au 
moyen efpace des deux codez, continuant de telle forte, que les poinas foyent di- 
ftanslcs yns des autres du trauers du doigt , iufques à ceque les leures delapkye 
foyent approchées énfetnble, cçnÇderant les obfctu.ations generales cy defius efeti- 
teSjSifur tout quelefdiàsp.oirias ne foyent nytrop frequens,nyttopcdoignez:Cât 
les trop frequens, comme nous auons dia, font douleur, picquant plufieurs fois la 
peau & chair, & les i;rop elloignez feruent de peu, ny trop lafches,ny trop ferrez : car 
s’ilstont trop lafehes, ils ne tiennent pas bien : s’ils font trop ferrez, ils font defehitet 
la pe.au,&caufont douleur &inflainniation. 

i. Csutssre LafecondeCoudutelncarnatiuefefaiaauécvneou plufieurs efguilles: Comme 
iMmrsti- fi|laplayeedgrande &profonde,9P,cdmmenççàpafl'er l’efguillepar le milieu des 
«f. leurçsdelaplayçjfans tirerladiaeefguille, cncore-qu’ellefoit enfilce,ains doitde- 
mcutçr, & repiicr’le fil autour d’icelle, en forme de S jainfi que font les coudurieç^ 
quand ils veulent garder leurs efguilles enfilées, attachées en quelque lieu, com¬ 

me vçrrezpourtraiacy apres enta figure dubeedçîiqure;.&; fauty.mettre tantd’ef- 
guillesqu’ilenforabefoin, felqnla g^ndeur de la playe,, & y entortiller lefil, & les 
laiifçtiufques à ce que l’vnion foit aflcuree, la playe reprife. Cede Suture appar- 
tietit'^‘uxplayes.qui(ont fortouuertes, ôi.defquellesles bords Sileutes fontfortfe- 
pafp^iéi ne pourtoyent pas tenir pat la fipiple Suture, . ■ 

i.ctajture ta troifiefmc Spture Incarnatiue ed nommee Emplumee, par ce qu’elle fc faiél: 

ordinairement auec de petits tuyaux de plume, non pas que les tuyaux facentla 
MiâiCle Siiture,maispar ce qu’ils la tiennent ferme, & empefehent que,.kp^ ncdcfchire& 
^“/^'""''•coùppeticn. Afindcfaitepluftoid,'’&:auecmofosd'é douleur cétfd'fiuture, fe doit 
pratiquer en cede maniéré. Ilfoutptendre Vn fil'fo'rt tnis en double, &feparé tou¬ 
tefois, noüé fcrmementàfon extrémité, lequelfera pa^ffé auecvne bonnecfguille, 
au trauers des deux leures de là playe, répétant taiît defo^en diuers endroifts, que 
la grandeur dicelle le requerra, c’ed 'à fçauoir que les pmnâs feront edoignéz les 
vns des autres d’vH hôn poulcc, ou ehuiron : Cekfaiâ:, du codé de la leure quelesfi- 
l6tsfontnoüez,fcramisentrechafquefilletdouble v» tuyau de plume, ou bien vne 
petiteçheuille de bois couucrtc de lingc,de la lôgueut-de la playe_,qui fera attirée pyi 
lefdiàÿ fillets,ioignans ladiûc IcurciSc à l'autre leure de la playeentre les mefraes fil- 
' lets doubles,fera mis vn femblablctuyau de plume, ou chcuillCjlaquelle fera premier 
rçnjqn t de l’vn defdiéts fillets enfermée & nouee delTus à double noeud,ramenanc par¬ 
ce,qifiyÆ* lesleures le pluspres les vues des autres quefairefe pourra, continuant à 
^ npueritqusiefdi3;s,4Uees,commelepremicrauracdénoüé. Telle Coudute fefaift 
‘ aux gtaj)des&profondes playes, efquclles on a crainte que les poinûs d'elguille ne 

viennent à efchapper&rompre. ■ 

La quattiefmsettappellce Suture Seiche, par ce que fans picqüér ta chair ny la 

peau 




Chirurgie, Liure X, 213 

peau cllcfe peut faire: Nous la praftiquonsauec deux morceaux de jingeforts* pris4.cm>« 
ducoftcdelalifiere:ilsferontcouppez cnpoinaeparlebout,oùfcraIalificre,com- loctmau- 
mepouuczvoiraupourcraidcy apres,&de l’autre bout du mefme codé, feront cou- 
uertsd’vne emplafl:refortafttingéte&:aggIutinatiue,&: qui tort fe deffeichcra, & par 
ceft endroit feront applicquez fur la peau d'vnepart & d'autre,plus haut que la playe, 
de forte que les points foyent proches des leures d’icelle. Cela fai(a:,eftans fermemét 
collezaucuir,il faut coudre & palTcr vnfillet à chafque poinâe dudiâ linge , fans 
toucher aucunement à la peau, ny à la chair,& les ramener doucement enfemble, a- 
uec le fil,qui fera noüé à double nœud,par ce moyen les leures de laplaye fuiuront les 
morceaux de linge,pour y eftre fermement attachez. Telle maniéré de Suture alicU 
aux playes du viftge,quand nous voulons que la cicatrice n'apparoilTc apres l’entie- 
reguairifon & confolidation de la playe. 

La cinquicfme Suture Incarnatiuefcfaiaauec des crochets ou agraffes, qui font j. 
petits fers courbez par les deux bouts'&poinaus,defquels on prend les deux leures 
desplayes cftans rapprochées : mais d’autantqu’ils picquent alfiduellement, en dan- »'> 
ger de coucher à quelque membrane, ce qui pourroit apporter douleur,&par 
quent fluxion êz inflammation fur la partie,elle n’eft en vfage pour le iourd’huy. finttn'tfi- 

Lafeconde Couftute eft la Reftrainâiue,ainfinommée parce quelle rellrainâ^^c„0„„ 
&arrefte le fang,&: empefehe que l’air n’entre en la playe. Elle fc faiâ en palTant tout^jmMlf, 
au trauers des parties diuifees, ou deux leures de la playe, par maniéré de reuolution Ke- 

en tournant refguillc,comme ont accouftumé les pelletiers de coudre les peaux, fai- 
Enslespoinâsafrezferrez,drus&prochcs lesvnsdesautres. Aucuns vfentd’icelle, 
quand les grofles veines ou artetes font couppc.es,à caufe de la grande impetuofité de 
fang,qui les contrainû de ce faire, à fin de ferrer & fermer exa&menc les leures delà 
playe. Telle Coufture n’eft gueres feure,par ce quc,quandvnpoinâeft rompu, les au¬ 
tres fe lafchenc : ioind que le fang,qui eft retenu au dedans, enfle la partie,& fe coule 
entre les efpaces des mufcles,qui par apres fe vient à pourrir,& fouucnt gangrener. Et 
pour ce,ic confeille au icune Chirurgien de lier ic cauteiifer pluftoft l’orificedu vaif- 
feau,que de fe feruit de telle Suture, eftant plus propre aux playes des inteflins, vefeie 
& eflomach,!! faire fe pouuoic commodément aux deux derniers. 

La troifiefme Suture eft diète Conferuatiue, parce qu’elle confetue, contregarde, i\ OiAti 
& retient les labiés des playes.lefquelles font fort diuifees les vnes des autres, ou pouri'”"'''** 
ce qu’elles font contufes ou dechirees, ou qu’il y a quelque portion d’icelles perdue, * 
qui faia quelles ne fe peuuent ioindre enfemble, requérant feulement eftre confer- 
uees & maintenues, iufques à ce que la playe foit fuppurec & incarnée : qui faift que 
par apres la playe plus facilementfc confolide,lacicatricen’eftant fi large &diffor- 
me. Telle Suture aufli fe pratique, quand on a foupçon qu’ily ait quelquecholê 
eftrange contenue en la playe,laquclle on defire qu’elle lbrte,8i en foit tiree:qui faift,. 
que n’approchons les leures de la playe fi près qu’aux autres Sutures,nous contentant 
(culementdeles tenio&conferuerlafches. Elle fc praftique en la mefme formes: 
manièrequelesautres fufdiètes ; vray eft quelcspointsnefontfi eftroitementferrez, 

5: les leures fi fort approchées les vnes des autres ,[attendu-quelle eft faifte feulement 
pour contenir doucement ce qui feroic diuifé, pat trop longue efpace de temps. 

Or le temps d’ofter les poinûs d’efguille S: fil, ne peut eftre limité : car à quelques ic trinfi 
vns les playes fe reprennent & incarnent pluftoft qu’aux autres : femblablement vnc d'cfia/ei 
partie fc reagglutine pluftoft qu’vne autre , ic par ainfi lefdiijs poinâsne ferontf‘’'»^'‘f(/- 
couppez, que n’ayons obtenu ce que délirons, qui eft l’vnion des parties diuifees:de<?“^'' ** 
laquelle eftansalTeurez, nous les ofterons par diuets moyens, attendu qu’elles font 
differentes les vnes des autres : Car la Suture Entrecouppee fe doit oftet & leuet en smure jüd 
couppant chafque poinû d'efguille,tout ioignant le nœud qui a eftéfaiâ, foulleuant 
lefilauecvnepetitefondc.puislecoupper auec la pointe du cîfeau, &ayant ainfi 
couppé chafque poinfl:, il faudra doucement prendre auec les doigts ou petitepin- 
cette le nœud, 8: tirer doucement le fil, ayât premièrement mis les doigts a vne main 


214 Les Operations de 

furlaSuture,poiirrafFermir,&tcnirenfcurctc,craignantqueI’vne desleures nefs 
suifiri ‘^«tireaiieclefii. Cellcquifc faiâ auecvne ou plufieursefguilles, comme aux Becs de 

im ieUe- lijurc.fc leue en couppant tout le fil, qui ell entortillé, le tirantpar apres doucement 

commedeffusjpuisofterlesefguilles. LaSutureEmplumeefeleucencouppantcha- 

stiAi. poinâ des deux coftez des leures,pres & ioignât les plumes, puis en retirant le fil 

comme a efté dift des autres. La Coufture Seiche sorte en humedantjfoit auec huilé' 
DcTtiliim ou eau,les deux linges que 15 a collez près des leures de laplaye.La Courture de Pel¬ 
letier ert la plus difficile &c malaifee. A icelle il faut commencer à coupper le pomft 
qui a efté faift le premier,continuant auec lapointe du cifeau chacun, fi faire te peut’ 
Sc retirer chacun petitmorceau de fil doucement, en appuyant toufiours,&: tenant là 
future ferme,quelle ne s’eflargifle én quelque endroit qui ne feroit bien repris. 

Le mojen de remettre les boyaux & Efifloon fort'ts du -ventre. 

Chapitre V. 

■ ^ elles font grandes, & quelles pc- 

tiic'"» ''etrent iufques en la capacité, il fe praâiquevne autre mame- 

L/!»rt <ffVr^l® “-e de Suture, diûe des anciens Gaftroraphie, c’eftàdireCou- 

boyaux & Coiffe, difte EpTp'îoon'fmtcm, rt ert «cÆ^ 
q mieremét de traifter le moyen de les remettre, & fituer en leur 
*ccouftumec, car autrement la Gaftroraphic ne pourroit 

Aduenantque les boyaux font fortis: premièrement il faut 
confiderer s’ilsnefontpointbleffezjlècondement s’ils font encore en leur vraye& 
naïuc couleuri car fi les menus &:gre(les fontnaurez&couppezdeparten part, S£ 
principalement l’affamé, dia/«*»K)»,qui ert toufioutsvuide, il cft impoflible, ou 
iti tres-difficile de les guairir le plus fouucnt,à caufe de plufieurs & grands vaiffeaux,qui 

^vj!f,,(M-Ponjgniceluv,delalubtilitcnerueufe de fa tunique, & pour ce qu’il reçoittoute la 
•rtXiCr cholere,& ert plus prochain du foye que nulle des entrailles. Mais files gros boyaux 
“^'font naurez, onles peutbien recoudre, non toutefois que par ce moyen nous ayons 
certaine efperance de les guairir : neantmoins tant pour le regard des greflcs, que 
des gros,qui feront bleffez, vne efperance douteufe eftmcilleurc , qu’vn defcfpbit 
affeurc,en ce qui concerne leur guairifon. Que fi aucun d’iceux cft pafle & noir ( vray 
figne & argumentqu’ils font priuez de fentiment ) les remedes ne feruiront de tien, 
ou de bien peu. Mais s’ils retiennent encore leurnaïue couleur,le pluftoft que faire fe 
pourra,lesfautremettre,par ce qu’en vnmoment l’air extérieur non accouftumé 
qui les touche &cnuironnc,les altéré 8c corrompe; Et premièrement s’ils font blcf- 
fez, il conuient les recoudre auec la Coufturedes Pelletiers cy deffus eferite, 8c ain- 
Ccoufus, les remettre en leur place naturelle, prenant garde de laiffer fortirlc bout 
du fil pat laplaye, afin qu'eftans confolidez on le puifle tirer hors, Sc qu’il ne tombe 
dcdans,8c pour cedoit cftrc fort long,fans le coupper près de la Suture. 
situdiim Or deuant que d’y mettre la main, il faut bien fituer le bleffé ; comme fi la playe 

iuhU^i. fe rencontre aux parties inferieures, 8c petit ventre ,1e malade fera couché furledm» 
• lcsfeffes8ccuiffesrclcuecscontremont: Si la playe ert au haut du ventre, le blcflc 
fera foufteué, à fin que les parties bleffees foyent en pante : Si la playe cft au flanc 
Cftil dextrc,onlcfcra tourner fur le feneftre; 8c fi elle cft au feneftre, fera couché furie 
fmt faire dextrc. Quand la playe cft fi eftroiâe 8c petite, que le boyau forty Sc enfle ne fe peut 
tHarti U fetircr & remettre au dcdans,il eft neceffaire, ou de refoudre 8c euacuer la ventofite, 
oucflargirlaplayc ; toutefois il eft meilleur d’effayer à defenfler le boyau : ce qui fe 
fera auec quelques fomentations refoluantes 8c corroborantes : aufqueMcs on ad- 
mtmt!' iouftera quelques temolliens : Comme fi les boyaux font trop fecs, il les faut cftuuct 



Chirurgie, Liure X. 215 

attcc eau ticdcj en laquelle on aura adioufté vn peu d’huile rofat, & en apres dcgros 
vinnoir ; catilforrifie&efchaulFeplusquereau:&fîpour ces rcracdes les boyaux 
ne defcnflcnt point, MonfieurParé premier Chirurgien du Roy, les perce auec la 
poinfted’vne efguilleen plufieurs endroiiis : telles ouuerrurcs donnent paffaee aux 
ventolitez enfermées. Ayanrpraàiquc tous ces remèdes, fi telle quantité de boyau 
eftfortie, quelle ne puifl'eeftre reraife par la playe, eftant petite, il lafauteflargir 
auec la Biftoriecourbe, qui necouppe qued’vn cofte, fe donnant garde de blclTcr 
lefdids boyaux : puis vn feruiteur habile doit doucement entt’ouurir auec les doigts 
les bords de la playe, & le Chirurgien doit remettre les boyaux au dedans, faifant^“^t“-^"* 
entrer les premiers ceux qui fontyffus les derniers, gardant & rendant à chacune 
des reuolutions leur propre lieu,en les enfonçant d’vn doigt,fans le fortir du dedans, 
qu’il nefoitfuiuy de l’autre; car autrement cefte portion que l’on auroitremife, en 
oftant le doigt,teiTortiroit,!! elle n’eftoit tenue fubiede par vnautre doigt, qui en re¬ 
met vne autre portion, & fuiuant tel ordre facilement feront remis dedans. 

Cela faiét (ayant mis la main eftendue fur la playe, à fin que les boyaux neréffor- 
tent) ilfautvn peu branler Sifecoiier le corps du malade: cela fert pour remettre & 
arrenger chacun boyau en fon lieu naturel, comme ils eftoyent auparauant que d’e- 
ftrefortis. 

Si la Coiffe & Epiploon fort par la playe, eftant faine &L fans vice, il la faut re- Cmmeit 
mettre üeftendre doucement furies boyaux.Mais fi quelque partie eft deuenueli-fà«K»ifr- 
uide ou noire,on la lie au deffus de ce qui eft noircy.pour double du flux de fang,puis ■'f'". 

on couppe ce qui eft au deifous du fil, 8c foudain on remet ce qui eft fain & entier de 
ladi&e Coiffc,laifl'ant pendre le bout dudiâ fil,afin qu’on le retire facilement,quand‘ ' • 

le fil fe feparera & tombera,la playe eftant venue à fuppuration. 

De la couBure duventre y diBeGaJlrora^hie, 

Chapitr-e VI. , ' ! 

E s boyaux & Coiffe reftituez en leur place , il faut recou- 
Ire la playe : Mais d'autant que telle Coufture, félon aucuns, ne 
édoit faire comme és autres parties ,c’eftàfçauoirenioignant 
miles qui font demefme nature les vues auec les autres, com- 
me le Péritoine auec le Péritoine, & ainfi de la peju Se mufclcs: 
ains prétendent ioindre le Péritoine, qui eft vhe membrane, ' 

auec les mufcles, &: peau de l’Epigaftre : car iceluyjpftant ner- 
ueux , malaifément fe reprend auec fon oppofite', qui eft àciin. 
mefme fubftance. Ils font en forte, qu’ils ioignent le Péritoine, qui eft en ladextre 
leure de la pl^ye, auec les mufcles qui font en la leure feneftre, & par mefme moyen 
ioignent la chair mùfculeufe de la leure dextre au Péritoine, qui eft en la leure fcnc- . 
ftrc,&: par ainfi le Péritoine s’agglutinera auec la chair mufculeufe d’vn collé, & la 
chair mufculeufe auec le Péritoine de l’autre: car le Péritoine contre le Péritoine ne 
fepourroitteünir,cequife'roitcaufequelaplaycfe confolideroit fupcrficiellement 
en fa partie chatneufe, donts’enfuiuroit vne tumeur femblable à la procidence du 
nombril,le Péritoine n’eftant confolidé pour la prominence des inteftins. 

Telle coufture fe fera en cefte maniéré ; QMnd la playe eft grande, il faut qu’vn Mmmdt 
feruiteur adtoift & habile, comprenne par dehors auec les mains toute la playc,afin ^ 
de la relferrer, & faire que les boyaux ou Epiploon ne reffortent, decouurant feule- 
ment vn peu d’icelle au Chirurgien, lequel auec fon cfguille enfilée, commencera 
fon premier poindalafinSc extrémité de l’vne des leu res de la playe, perçant la peau 
exrcrieure,& chairraufculeufe,laiffant lePeritoine, qui eft au deifous, fans y tou¬ 
cher de ce poinéb,.tirant l’efguille du dehors au dedans, puis ayant tiré fon fil, du fé¬ 
cond poinft percera vis à vis l’autre leure oppofite entièrement, c’eft à fçauoir le 

i y 



226 Les Operations de 

Pcritoinc, mufc!es& peau, commençant audid Péritoine, tirant foncfguüle du de* 

dansaudehovs ;& quand elle fera du tout tirée dehors, enfemblele fil,ilfcravn 
troifiefme poinfl: fcmblable au premier, recommençant à percer la peau te chair 
mufculcufede la première Icure, fans toucher au Péritoine, tirant fefguille du de¬ 
hors au dedans : derechef feravn quatricfmepoina femblable au fécond, perçant ' 
le Péritoine, toute la chair mufculeufc, & peau extérieure, tirant fon cfguillc du de¬ 
dans au dehors , Siainftcontinuera à faire le femblable, iufqucs à ce que toute la 
playefoitrecoufuc, prenant d'vn cofté feulement la peau & chair mufculeufe, & de 
l’autre le Péritoine, chair mufculeufe Si peau : car la coufturefeule du Péritoine l’vn 
à l'autre n'eft fuffifante, ny celle de la feule chair,ains la faut faire en l’vn Si en l’autre, 
prétendant ioindre le Pentoine,aueG la chair mufculeufe de l’Epigaftre. ’ 

’jCnutmt- Autres praâiquent cédé Coufture en autre maniéré, ayans opinion queles par- 
muitu» très, qui font de femblable nature , fe peuuent rcünir facilement les vuesauecles 
àrtlt >»- autres, comme la peau auec la peau, la chair auec la chai tjmembrane auec membra- 
trtfthniu- ne, Si pour ce faire, commencent à faire leur premier poind d’efguille au trauers 
“**• de la peau, Si chair mufculeufe de la première leure, laillans le Péritoine qui eft au 
dclTous, tirans leurefguille du dehors en dedans, puis ayans tiré le fil,font leurfc- 
cond poinft'ala leureoppofite, perçansle Péritoine feulauec peu de chair, tirans 
leurefguille du dedans au dehors, Si derechef font leur troifiefme poinâàlapremie-- 
re leure, perçans le Péritoine auec peu de chair, fans trauerfer tous les mufcles, ny 
peau, tiransîcurefguille du dedans au dehors, puis font leur quatriefmepoinéf à la 
icureoppofite,5ipercentlapeau Si chair mufculeufe fans touchcrau Pcritoinc,Si 
Continuent iufqucs à ce que la playe foitdutoutrecoufue, de forteqiied’vn mefme 
cofté deleure, mais par diuerlcs fors ils pei cent lapeau Si chair mufculeufe, Si le Pé¬ 
ritoine. 

. , Entre toutes les maniérés de faire Coufture au ventre, celle cy tiree de Celfe eft 

plus facile à comprendre Si praftiquer, Si la moins dangereufe à executer. Il 
ivMK fl- faut auoir deux efgiiilles enfilées en vnc meime cfgiiillee de fil, l’vne en vnbout, & 
Un Citjf l’autre à l’autreid’icelles en prends vnc de la main dextre,Sirautrc de la main gauche: 
Fmmin- De celle que tiendrons en la main dextre, nous commencerons la coufture à l’ex- 
Jrt ftr U tremitéfuperieurede la leuregauchc de la playe, perçans prerniercment le Peritoi- 
Uuti^m- ne.puis la chair mufculeufe Si peau , ti tans noftre efguille Si fil iufqucs à la moitié 
"'du deLns en dehors, puis de l’autre efguille que prendrons en lamain gauche, fe- 
rôs vn fécond poinâ vis à vis du premier àla leure dextre de la playe, comméçans fut 
le Péritoine, comme nous auonsfaiéf auptemier poinéf: en cefte façon la poinfte 
de l’cfguille eft loin des boyaux, Si le cul del’ciguillc, qui eft mouce, proche d’iceux; 
rigariit comme les efguillcs auront paftcd’vne part Si d’autre, il faut changer demain pour 
tofirnum, les tenir,de forte que celledelamaindextrefepréncde la gauche,Si celle de la main 
ejimi mfa gauche fe prenne en la dextre : puis ayant faiâ ce changement, il faut derechef pet- 
■î'"'" ccr les leures en la mefme maniéré qui a efté difte,c’eft à fçauoir,dc l’interieure partie 
à l’exterieure, continuans tant qu’il fera befoin, changeant toufiours de main aux ef- 
guilles,obferuans toufiours que les poinfts fc rapportét vis à vis l’vn de l’au tre,Si ainfi 
continuerons à acheucr de coudre la playc,lai{rans en la partie i nferieure vn petit ori¬ 
fice pour donner ilTuc au fang caillé, Si matière qui fe pourra faire, le tenant ouuert 
auçcvne petite tente cannulee.lice à fon extrémité. Et faut noter, que toutes les fuf- 
Çtÿth dii- dites Sutures doiueuteftrefaiâes auec vnbonfil,8il’efguille courbe versfapoinâe, 
uintijlrtlt faifans les poinfts plus fcrrcz,8i plus presà près qu’aux autres parties du corps diuifees 
fl ^ qu’il conuient coudre,par ce que le mouuemcnt du ventre les peut rompre plus aile- 

ment. Si aufli que cefte partie n’eft fubiedeà fi grande inflammation queles autres, 
encore qu’elle foit percce plufieurs fois. 



Chirurgie, Liure X. 217 



Traité qiiatriefme des Oferttions de Chirurgie, Del'onuerture 
des tyipoBemes j contenant 5 . Chapitres. 



De rOuucrture des Apoftemcs en general. Chap. ü 

Des Tumeurs,diâes Âteromes,Steatomes,&melicerides. Chap. z. 

La maniéré de cauterifer & incifer les Empieumes. Chap. 3. 

La méthode de faire la Paracentefe , & tirer l’eau du ventre des hypro- 
piques. Chap. 4. 

La maniéré de guairir les Hargnes acqueufesi Chap. j. 



De l'oHuerture des JpoSlemes en general. 


Chaïitre I. 


M V A N D nous prétendons donner ilTue, & vuiderlama- Ce j«iV 
tiere contenue en vne Apofteme, deuant que venir à la mf$- 

aion & ouucrture ,il faut confiderer fi ladite matière ne 
peut dite digeree & refoulte par la bonté de la chaleur 

gnesqueladiâe boüefe faid, &que lamatiere contenue 

me feu , tumeur plus éminente, plus rouge, & plus dure^xaS 'la 
qu’auparauant, douleur poignante & pulfatiue, fcntiiiient «“W"'- 
dcpefanteur,commes’ilyauoit quelquechofepelante at¬ 
tachée au membre. Si la partie dl d'importance, frilfons & 
tremblements, qui viennent fans tenir ordre,la fiebure dl plus grande la nuift, com¬ 
me aulTi la douleur; Quelquefois les glandes prochaines deuiennentenflees & en- . 
flammées. Mais quand la fuppuration dl parfaifte & acheuee.la tumeur decroiftj on 
font des poinélesauec demangeaifon, & quclquepetitc ftupeur, qui eflance parfois, IXSt!*” 
principalement quand la boüedl profonde: car lors qu’elle cil proche du cuir,la tu-' 
meur s’efleue en poinae,fe fait molle au toucher,& obéit, quand on la preffe, la peau 
fuperficiellc en la pointe fe diuife & feparc des parties qui font au ddfous. 

Quand tous ces lignes apparoifl'ent, il ellde befoin de faire ouuerture des Abfces //w/j 
aucc la Lancette, fans attendre que le cuir fe rompe & ouure de foy-mcfme i à dni^eumr 
de vuider la matière qui dl contenue au dedans, craignant queparfa longue demeu- 
rc, elle ne mine, Sefacedes cauitez aux parties voifines. ToutcsfoisCclfedit,que“"^‘‘'^"’' 
peu fouüent il faut faire inciConaux aixelles & aines, la matière eftant fuppuree"”'’ 
&mcuric,nyfemblablemcnt quand l’Abfcesdl médiocre, & quand il dl en la fu-o/’/m'oii * 
petficiedelapeau, & qu’il fuffit de le faire par cataplafmcs , & que la boüc \'o\i-Ctlfe. 
urc de foy-mefme , n’dloit que la foiblefle & impatience du malade contraigne tauni 
le Chirurgien à fe hafter de l’ouurir : car li on n’y touche point de ferrement, 

■ lieu peut demeurer fans deformité de cicatrice. Eftant le mal plus profond , on'^”" 'J*" 
doit conlîdcret file lieu eftnerueux,ounon;s’iln’eft point nerueux, il le faut 
urird’vn fer chaud, quiàccla eft fort commode, parce que la playe , iaçoit qu’on{^,',^“, ' 
laface petite,demeure long temps ouuerte, pour donner iftueàla fange , &c la ci-cammi 
catricc , qui par apres v demeure eft petite. Maintenant nous vfonsde cautères/lotmKt/j. 

1 iij 





2i 8 Les Operations de 

potentiels.Si près du lieu il y a des nerfs,il eft à doubter & craindre,qu’y applicquant 
le fcc chaud,ii ne vienne en conuulfion, ou que le membre ne foit débilité & priué de 
fon aa:ion,&: à celle raifon faut vler delà Lancette. 

Quelquefois encore que l’AbfCss foit verdelet, vn peu crud,S2: fans grande matie- 
Jits dmi- toutesfois il demande d’eftre ouucrt, fpccialcmcnt quand il cft.proclic des parties 

”«»mj nobles, qu’il eft de matière vcnencufc& maligne, laquelle en attendant faparfaifte 
ûwüuM- niaturité, pourtoit rentrer au dedans, &par fa vapeur infeaer lefdiaes partics,dont 
ii-f s’enfuiuroit de trefpernicieux accidens. Or combien que Celfeconfeille d'attendre 
ftilit j»p- l’entiere & parfaiae maturité des Abfces,qui font és parties nerueufes , afin que 
[umm. la peau foit extenuee,&:quc la boue s’approche près d’icelle,afin que l’on la rencontre 
plus près, fi eft-ce que nos meilleurs praaiciens commandent d’ouurir tels Abfces 
& ceux qui font aux ioinaures, & proches des os, nerfs, tendons, & ligamens auant 
leur parfaiae maturité, craignants qu’il ne s’y face grande pourriture, & que telles 
parties ne foyent coriompues. Semblablement les Abfces du fondement doibuent 
eftrc ouuerts deuant leur parfaiae maturité , d’autant que telles parties pour leur 
trop grande humidité peuuent eftre aiferaent pourries &: corrompues : ioina aufi 
que la boue par trop longue demeure, peut pourrir le boyau, qui eft plus mol que la 
peau extérieure. Si fe percer en dedans, dont s’enfuit fiftule, leplus fouuent incu¬ 
rable. 

Ayant cogneu & remarqué, qu’il y a de la boue & matière contenue en l’Abfces, 
laquelle ne peut auoir iirue,& iottir de foy-mefme, ou pour ce qu’elleeft trop efpaif- 
fe, crue, ic vifqueufe, ne pouuant pour fa craifitude & malignité fouuent meurir du 
tout,ouquelecuirefttropdur,ou pourcc qu’elle cftenlieutrop profond, & oùil 
yagrandeefpaiffeurentrelabouë&lecuîr.ou qu’à raifon des inconueniensonne 
doibt attendre lamaturitc,comme fi l’Abfccs eft proche des parties nobles, des grïds 
vaiffeauXjCn lieu membraneux,ou fubiea à pourriture,il faut que le Chirurgien face 
ouuertureauec la Lancette/epropofant les conditions qui s’enfuiuent. 

SiUteprin L» première, que l’operation fe face, s’il eft polTible, au matin, d’autant qu’en ce 
tifatlriim temps là, la perfonne eft plus paifible & tranquille, fi ce n’cft que la neceffité contrai- 
diiim fH gne. La fécondé eft qu'elle fe face en lieu commode. Or le lieu commode fe cognoift 
It chinr- pj,. l'enfleure de la partic,qui faiû poinfte & fe rencôtre plus mol,&obeit aux doigts, 
|'"’-^‘^J"&enceftendroiftlapeaueftplus tenue ivray eft que telle ouuerture fe doibt faire 
lieu le plus bas de l’Abfces, afin que la matière s’efcoule plus aifément, plu- 
mir [Jt!,. ftoft qu’à force de médicaments , ny à prelTer delTus : car l’euacuation qui eft en 
fus, pente, aide plus l’cuacuation de la boue, que le médicament, fpecialement aux par¬ 
ties, defquelles nous ne pouuons changer la fituation, comme au corps : carauxDtas 
seunâe. & iambes, encore que i’ouuerturc foit faide en haut par la fituation du membre, 
telle faute peut eftre amendée. La troifiefme condition, que nous gardions les rides 
Tmfufmr.âc la peau, & les fibres des mufcles, & pour ce que mufcles vont quafi félon la 
longitude du corps, ilfautquel’ouuerture foitfaide en long, & félon la reditude 
des mufcles. Toutesfois encore que les rides foyent de trauers au front, il faut quela 
fedion foit faide en long, fuiuant les filets charnus du mufclc Large: autrement la 
peau eftat couppee félon fes rides, tomberoit deifus les yeux. En la tefte faut garder la 
naifiance du poil : auxaixelles & aux aines, faut garder le ply & les rides,pour cacher 
la deformité de la cicatrice foubs le ply delà partie, & empefeher l’imbecillité,qni 
eft caufe de rcceuoir les defluxions : mais pour euiter que ne touchions quelque nerf, 
tendon,veine, ouartere,ou autre partie de confcqucnce, & afin que l’operation 
s’exécute fans danger, tantoft nous faifons l’incifion droide, tantoft de trauers, ainfi 
que chacune partie le requiert : ce qui ne peut eftre bien faid, que par celuy qui a 
vne parfaide cognoilTancc de l’Anatomie ; autrement fans y penferil pourroit pic* 
quervn nerf, ou faire vne ouuerture à vne veine ou artere, & feroit caufe de quel- 
Siuttitf- qus conuulfion , paralyfie, ou flux de fang, & mefme de la mort. La quatriefme 
PU. condition eft de faire le moins d’incifions qu’il nous fera poflible, mefurans les trous 

•félon 




Chirurgie, Liufe X. 


fclon la grandeur de l'apollemc: car quand il eft petit, on n’y fâiaqu’vhe feule inci- 
lion moyenne & peu profonde,mais fi l’apofteme eft grande,nous fommes contraints 
quelquefois de faire deux ouuertures,ou pluficurs, prenant garde que l’vnc d'icelles 
fi)icaufondduS'»»soucauitcdelapartic,àfin qu’il ne demeure & croupifle dedans 
aucune humeur, qui ronge &c mine les parties circoniacentes & faincsi 

Etfinoüsrencontrons quelque Apofteme auecgrandecauité& finuofité, & qae^dutnif- 
lapeaudedeiruseftanccharnue,fepuiircglutiner, nous ferons cnlapartievnefeule/"”"f»«r 
iiicifion pour donner fortie à la boiie; mais fi la peau eft mince & fort defcharnçe,4’'"‘^*‘‘' 
commemortifice,&dutoutinutile,nous iuciferons toutlo longauecvncfimple&W"”"' 
feule taillade, ayant faideefte fimpleincifion en long, fi les bords de la playe d’vnc 
part & d’autre apparoiftcntfortgtefles, &dcftituez de chair,nous les retranebetons: 
carrelle peau engendre & entretient la boiie &P«<,qui pourrît les parties prochaines 
îcempefchc l’application desmedicamens : Mais quand nous trancheonslapeau,il ■ 

faut que ce foit en figure triangulaire,oa de fticillc de Myrthe,à fin que plus aifément 
ejle fe guairiftejcar la ronde eft mal propre pour eftrc cicatricee. 

Or quant à la grandeur de l’ouuerture qui fefait en tout Abfces,elic doit eftte me- 
furee félon l’abondace & quantité de la matière,Sc parties fubieâés. Aufli la profon: pndre l'ia- 
deur qu’il conuient faire en ptofondant & enfonçant la Lancette, doit eftre medio- di.tiion de 
cre:car allant trop auant,cela nefait que molefter le malade,5c caufe quelquefois flux jrSdear 
defang,5cnepenetranta(rezauant,vous'neprofitez dericn. . dclamtr- 

Lacinquiefme condition fe doit obferuerapres l’ouuerturedes grands Abfcés.^V^ 
de ne faire euacuation de la matière tout à coup, ains petit à petit, principalement fi 
laperfonneeft foible,ou vielle,oufottieune,ouvnefemmeenceinâe:car les eua-/a«( 2 fa- 
ouations foudaines apportent défaillance Sc fyncope, d’autant qu’il fe fait vne très- ue<- efrn 
grande diflipation d’efprits, qui font contenus aucc ladiûe boue, encore quelle foit i'omtmn. 
contre nature. 

L’ouuettute faiSie, il faut traiàer la playe felonla diuerfité de la partie de l’Abfces, ^uirtnn- 
& du temps, Sur tout le Chirurgien doit euiter les grandes tentes, deiquelles Celfe dioon «»’i/ 
deffendd'vfer aux Abfces des âixelles 5c aines, à caufe des grandes veines, arteres,/”" ’k"- 
& nerfs qui font en ces endroifts là, fe contentant d’applicquer delTus vne efponge, 
trempee en vin. Nous y mettons ordinairement vn plumaceau de cbarpy, 5c par def- 
fus vne cmplaftre, laiiîant par ce moyen l’orifice'ouuert, pour donner WTue à la boue 
qui refte, laquelle pourroit eftte arrettee 5c retenue par le moyen d’vne tenté grofle 5c 
longue. Cela faiû, la pattie fera bandee proprement, commençant le baq,dage à la 
partie faine vers le fond du Smm,oà cauité,s’il y en a, finiflant à l'ouuerture,à fin d’ex¬ 
primer 5c chaifer la boiie, fans croupir 5c fe retenir au dedans, de peur qu'elle ne face ,,, 
par fucceflfion de téps quelque vlcere cauerneux 5c fiftulcux,puis la'partie fera de telle 
forte fituee,que ledift orifice 5c ouuerture vienne en pente, pour donner efgouft à la 
matière plus facilement. 

Des Tumeurs , nommées Ateromes, Steatomes, & Melicerkles, 



^ Es anciens ont remarqué ces efpeceS dfcmmeurs, différer les Difema' 
^ vnes des autres pour la matière qui eft c^Rnue en icelles. Cot^“^'ero- 
0 l'Atetomécontientvnematiere femblableàboüillie liquide! le 

Steatome vne fubftance gtafle fcmblable à fuif ; le Mcliçcrîde ^ . 
^ vne matière fcmblable à miel. On peut bien dite pat conieûui'éï’^^J’^’' 
^ ce qui eft dedans icelle, mais oh ne le peut du tout certainement, 

S cognoilire 5c affeurer, fihon quand on le iette dehors ; toutes- 
^ fois on difeerns les vnés des autres en celle manière. Quand on 
,ils’efpanda l’entour dulicu où on l’aprelfé,5cneteuientfondai- 



220 


Les Operations de 

j,y,„^j*.nemcnt;leMeliccridedifFercderAtci:omc en figure & fubftancç d’humeur: catft 
figure eft plus ronde, & la fubftance de l’humeur contenue plus fubtile,de forte qu’il 
U /lÿ’rrKfs’cftendplusquerAterome.fionlepreffeaueclcs doigts,plusfoudain clleobeit & 
âpres les auoir oftez,auirifoudainementclleretourne:le Stcaromeeft plus dur que 
les autres, & n’obeit que difficilement au toucher, ains refifte au taÛ des doigts 
& U plus fouuent eft large en fa bafe, &: peu fouuent fc voit eHroifte, ic fa fomiâté 
d» large. 

rtfi tniue Ces tumeurs du comnfencement font petites,mais par fucceffion de temps deuien- 
Joum» tient fort grandes. Aucunes d’icelles font fort dures, &le plus fouuent en icelles eft 
dées lu- trouueedela matière eftrange,femblable à petites pietres,os,'poil emmoncelez, aucc 
rWwfM quelque Philoxene dit auoir quelquesfois ttouuc en l’humeur 

. ' côntenudcdanslefdiaestumeursdesanimauxfemblablesàmouchctons.Ilfaut no- 
^Jc'm ter que toutes lefdiâes humeurs,&chofeseftranges font contenues & enfermées en 

Jlopethn- Petite vefcie,ou Chyft,c^ai les contient feenuironne de toutes parts. 

mmrer Or quant à l’operation, il n’importe fi l’humeur contenu eft femblable à bouillie, 
tfc/tr/îra-ouamiel.ouàfuif.oudequelleeftence il foit; carnous auons vne feule intention’ 
-£«• quieftd’ofter le ou vefeie contenant l’humeur. Lemoyen de faire l’opetationi 
l'cfiMiim eft telle. I! faut premièrement fouflcuetle cuir qui eft aii deflbus, puis le coupper’ 
î».»r X»«- faifant l’incifion proportidnnec & correfpondantc à la grandeur de la tumeur, fè 
Tir Ufliats donnant bien garde de coupper \cChyft, ou vefeie qui contient l’humeur, craignant 
ramniri, ne foit euacue.-car eftant efpandu, trouble & empefehe le refte de l’operation, & 

d'ffmîiu s’abaifleicequieftcaufe, qu’àpeinelamembranepeuteftredutoutfepa» 

" ‘ ■ ree,ny auec fi grande facilité oftee: en quoy confifte toute la curation fans aucune 
recidiue. Apres auoir ainfi tranché la peau,lc Céjj/Jou vefeie apparoift blanc& tenduy 
lequel auec extreme diligence il fautfeparer & efcorcher de la peau & chair auec 
voft rc efpatule, ou aucc inftrument propre, puis fera tirée & mife hors auec ce qui eft 
contenu dedans, & ne lailTer aucune portion d’icellc à l’entour de fa bafe, à fin que le 
mal ne retourne : & aduenant qu’il fuft demeuré quelque portion, il ne faudra fi tofî 
agglutiner la playe, mais auec medicamens putrefaiftifs confommer ce qui refte. 

, Ilfaurconfidcrer qu’aucunes dcces tumeurs fontentees & inferees entre quelques 
<«/> ’fmt'it veines,artcrcs,netfs ou tendos : ce qui requiert vne grade dextérité X l’operation ma- 
dMBffLÜnuelle.craignantquevoulantdutoiit fepaterle Chyfl,onnz rompe quelque attere, 
dede row. veine, nerfou tendon, & partant fi quelque portion y eft adhérente , il fera plus 
fi-t -Time, Bxpediena de la laiffer. L’operation acheuce,aux petites tumeu rs & petites incifiôs ne 
4rim,nctf{e trouucaucune difficufté,&: faut feulement inftiller en la playe quelque medicaniét 
““ a’gglutinatif,mettant par deffus vne efiprefle trempee en vn defenfif, pour la bander, 

& empefeher rinflammation,& rapprocher les parties di uifccs & feparees. Mais fi la 
playe eft grande, & qu’elle ne puifle eftre agglutinée par ce moyen, il ne fera hors de 
propos d’y faire quelque poinfts d’efguille alTez diftans lesvns des autres : afin d’y 
faire couler quelque rcmede, & donnerilTue à la bouc qui s’y peut engendrer; le refte 
de la guairifonfeparacheuera comme aux autres tumeurs. 

Quantàlaguairifondcsefcrouëllcs, qui fe faiâ par operation manuelle, elle fe 
det tfinu- praflique demcfme façon,oftant lefdites efctouelles entieres,s’il eft polfible, fedon- 
lUcsfMU nafit garde de bleirera^tinvailfeau qui foit fitué à l’entour d’icelles, & ptincipale- 
pfent de ceux qui foi|®,a ibucz aux mufcles,qui feruent à la voix, comme les recut- 
f'ens,& ceux des autrcmufcles du Lirynx, propres & communsrcar plufieurs couppés 
les efcrouëllcs à l’entour de la Trachee attere,ont rendu les malades enrouez,& pref- 
que muets. 


221 


Chirurgie, Liure X. 

La minière de cauterijèr & indpr les Empiettmes-, 

Chapitre III. 

a NxR E les codes,mufçles Intercoftâux, & membrane nom- Biff. 

mec Pleurctiquc, fe faid quelquefois vn amas de fang, qui fe Tn^ncfi. 
tourne Sccouertit en boue, encore que le Médecin par faighec, CT- 5. Jes 
purgations jfomentarions &autres remedes ay t tafehé à le de- 
fl:ournet& refoudre. Telle bouës’apparoift quelquefois exte- 
rieurement ,faifant tumeur au cuir aclapoidrine:maislcplus mnjuehjHe 
fouucnt ladide membrade Pleurctiquc, vient à rôpre & percer, fais stppt. 
pour cftre trop chargée de bouc, laquelle parapres coule en la rtijldibors. 
capacité de la poidnne : icelle s’euacuë quelquesfois, & vuidc 
par les vrines,ou par la bouche,les poulmons l’attira. & fuçans,puis par apres en touf- 
fant la ictte dehors par la Trachee artère. 

Les lignes pour cognoiilre s’il y a delà bouë contenue au Thorax, font, difficul- 
té de rcfpirer, pjianteur d’aleine, pefantcur du codé, toux feiche, frequente, & auec tmé unu- 
dûulcur,fiebure concinue,& mal teiglce,qui redouble principalement la nuid. fucur mcmThi- 
!i la fin de la digedion, dormir petit,appétit perdu : Quelquefois il s’amalTe au lieu de 
la bouë, de l’eau dedans la poidrine,qui fe cognoid audi quand le malade, pouf auoir 
eu grand foif, a beaucoup beu d’eau parapres, quand il touffe ordinairement fans HyJ,op\fù 
tien cracher ,.&cdtrauaillé de fiebure,friiron, courte aleine.enfleure de çizàs ,li dt pmlmôs, 
quandonfccouëfapoidrine, du codé où ed contenue l’eau, on entend vne fludua- erfisfi- 
tion, comme d’vn vaiffeau à demy plein:&: telle maladie fe peut nommer Hydtopilie.?'’"- 
des poÿlmons, & poidrinci 

Qrtandl’vne de CCS maladies a demeuré quelque temps, & que tous les remedes itmjmde 
n’ont de rien feruy, fans efperance que l’eau ou bouc fe puiffe cracher par la bouche, faintuncr- 
ou'purgerparlcsvrincs,&queles quarante iours font expirez, il faut vcniràropç-'*"’'^’^”’ 
ration manuelle, quied d’ouurir la poidtine, pour donner iflùe à cede matière, crai- 
gnans que les poulmons ne fe viennent à gader ic exulccrer:Cequife fera ou pat la 
fedion, OH par le cautère aduel ou potentiel. Il faut premièrement confiderer j fi umm. 
eh aucune partie de la poidrine, apparoid quelque tumeur & enfleure : lîainfi ed, il 
ferafaideouuettureau lieu plus conuenablcauec la Lancette,ou cautère potentiel; 
vrây cd que nodre pradique ordinaire cd d’applicquer pludod le cautere potentiel, 
afin que le trou qui fera faid pariccluy, l’efcarre edant tombée , demeure plus long 
temps ouuert,quele malade ne foit fi vexé & tourmenté de tentes, qui feroyent mifes 
cnl’incifion pour la tenir ouuerte.Et s’il ne s’apperçoit aucune enfleure & tumeur en 
la poidrine,ilfautentre la troifiefme & quattiefme des vrayes codes, commentant 
àeonlcr pat embas, vers le milieu du codé,didant de fix à fept doigts de l’efpine,faire it lie» & 
ouuerture auec la Bidorie courbe,iufques au creux & vuide de la poidrine, non tout 
Ùcoup,ains petit à petit, commençant de haut en bas, conduifant la poinde de la Bi- 
ftoric du deflibubs de la quatriefme code, tirant de biais le tranchant fus laparticfu- 
perieurc de la «oifiefme code, craignant de coupper la veine, artcre.ou nerf,qui font 
fituez&cachezfoubsla cauité inferieure de la code. Au mcfme endroit fe peut ap- 
plicquer vn ruptoire, ou cautere potentiel, Ç: ayant faid efearre, la coupper, iufques 
en la capacité de la poidrine, réitérant ledid cautere, s’il n’auoit faid du premier ap¬ 
pareil telle ouuerture en profondeur, qu’il ed neceffairc. Telle ouuerture, fe pourra 
aoffi applicquet auec le cautere adueljdefcript cy deuant, lequel fera profondé, tant 
qu’iledrequispourtrouuerlabouë. ■ . 

L’ouuertureâinfifaide, ilfaudra.nonà vnefois, ny tout à coup faire fortir lama-^*'^^.*' 
tiete, craignant défaire trop grande refolution & düTipation d’efprits, qm font con-'^*”-'"*'^ 
tenus en icelle : & par ainû ayant faid fortir vne partie de la matière, il faudra mettre 


222 Les Operations de 

vnetentecledansrouuucrturc,&TmeeniplaftrcdeGr<(f/iDe(,oudeBefo«;M pji-y r 

Ofimm Hippocrates ordonne de faire* uucrture fur la croifiefmc code, l’ayant prcmie' ' 

ntiiTfw dcfcouuerte de fa peau Sc membrane, qui la couure, puis auecvn Foret ou pebr 

faire’l’eu- Trépan la percer entièrement, pour faire fortir l’eau qui eft contenue dedans la poi- 

ueriure eu ûrine : ce qui fe peut auflj pradiquet en ceux qui font purulents, poutueù que Icsco- 
/’/pi/ro/i/rif des foyent larges fuffifamment pour endurer le Trépan. 

Jes faut- Entre le Mediadin , fous l’os du Sternon ou Brechet, il s’accumule auffi de l’eau 
laquelle Colombus veut edretirce en trépanant l’os dudid Sternon ou Brechet. il 
Trépan noter qu’aucuns des anciens auoyentfufpeidel’ouuerture de la poidtine, lors 

treihei ««qu’cllepenetroitiufquesauprofond &capacitéd’icelle,perçant lamembrane* qni 
couure dctapilTe le deffousdelacodejdiûe Pleuretique, craignant que le malade 
Caltmie! ne moutud tod aptes pour la grande-’& foudaine euacuation de l’cfpritanimal,qui 
iniifionJe “atiere purulente, ou pour les fidules incurables, qui s’enfuiuent de'tel- 

/aM/SriW'® ouusrture : neantmoins ce iourd’buynous trouuons le contraire, plufieurs ayans 

fufprlle edéguairis, fans qu’il foit demeuré aucun vlcerc fiduleux. Au lieu detelie ouuer- 
aux awi«.ture,applicquoycntendiuersendroicl:s delà poidtine des cautères aduels, ou po- 
tentiels, iufqucs au nombre de fept, ou neuf, voire quinze, eau terifant feulement la 
moderne peau qui ed au deflus, fans pafler outre, faifant les efearres mediocremement larges, 
pour l'au- & non trop profonds, ny trop fuperficiels, & laiflbyent couler Ipng temps les vlcetcs 
uenurede prouenans dcfdids efearres, fans permettre qu’ils fuffenc guaitis, iufquesà ce que la 
U faiirine. amres fafeheux accidens fulTent finis. 

La tMethoàe défaire la Paraceutefe, &tirer l’eau dû 
4 ventre des hjdrofiques. 


'Vefmtian Ydropisié edvtie tumeur contre nature , engendree de 

ihjdrafi- quantité d’eau ou de phlegme, ou de ventoûté. Icelle tumeur 

Troi, eCte I. î trcinferieur. La première ed engendree d’humeur phlegmatlf, 

trsd’Cdri-)fî ^ fécondé d’eau & deventofitez:ce qui afaidquelesan- ■ 

fifie. ® . f M ciens ont remarqué trois fortes d’hydropiüe. La première eft 

N W dideAnafarGa,Hypofarcidios, Leucophlegmatias,quandef* 

t.e/peie. ^ galcmenttoutcl’habitudeducorps eft remplie de phlegme, au 

moyen dequoy toutes -les parties du corps font mollafo, 
pades & deft'aides, lefquelles fi on preffedu doigt ,1c veftige & foiTe y demeure qucl- 
1. que temps. La fccondeeft nommée Timpanites, & par Hippocrates Hydtopifiefcb 
che, quand le ventre inferieur eft plein de ventofitez & tendu, de forte que fi on 
frappcdcirus,ilrcndvnfoncommed’vn tabourin: yray eft q’uefouuentilya quel* 
que peu d’humeur mcllé, carparfiicccffion dctejpps les vents fc viennent à efpaiffit 
Prendre nébuleux & aqueux. Latroilîcfmeeftdiae Alcites, qui eft vjie diftention 
Acàdës *^f“nieur du ventre inferieur, à caufe des eaux qui font contenues en iceluy, ayans 
l’hdneiSe P'''® dWycos, qui fignifie vn vaiffeau de cuir, auquel on tenoit anciennement 

^ quelque liqueur, comme il fefaiâ ^s peaux & cuirs de cheurc. Quelquefois,com¬ 
me cefte maladie croift, les bourfeSjEuifles & iambes reviennent à enfler, ce qui dc- 
Vjefeius note vn commencement de Lcucophlegmatié , n’eftant de la propre eflTence d’A- 
fuhieSe à fcitcs : ny pareillement quand quelque aquofité fc regorge & monte au Thorax ou 
la Taracen-f oïârme. 

*'fi- De toutes ccstroisefpeces, la dcrnicre eft fubiefte à l’operation manuelle, pour 
faire vuidet les eaux qui font contenues en la capacité du ventre: mais deuant que 
venir à telle oduerturc, il faut fçauoir quelles font les curables ic incurables, afin 


Chirurgiej Liüre X. 223 

du malade. A ceux qui foiiccaffez de 
entrailles du tout màlefi- 

ciccs, fans apparence depouuoir cftre reaifiees, Siaceux aufqucls les forces font jc^viiï 
debilès & languides, ou qui- ont gpporté ce mal du ventre de leur mere, ne faut met- 
irelamainpourfairela Paracentefe. Esperfonnes robufteSjieunes, debonneha-rawmifjî 
bitude,& quin’ont point de fiebure,ayans les parties du dedans fortes ; ic affez bienf'y««f>’a- 
temperccs, & aufquels les eaux ne font dés long temps croupies,qui auroyent peu al- cy 

terer U corrompre lé foye, ratte & boyaux, k Paracentefe peut eftre heureufement f*'''"'' 
faiae. La maniéré d’y procéder eft telle. , , ^ 

Si l'hydropifie procédé premièrement & principalement du vice du ,fôyc j \é 
malade eftant couché aulia,fera dextrement tourné & couché fur lecofté dextrcj/wt Ara-, 
pourfairel’ineifionaucoftéfeneftre; & fi elle procédé du vice de la ratte j il fera rârWii^yî; 
tbütnéfùf léicofté feneftre, pour faire l’incifion au dextre :,tant ya querincifiorij 
doit eftre faiae en lapartieoppofite de celled’où procedel’origine du mai; U ce¬ 
la, parceqjiè lé malade fê doit repofer fur le flanc,oùeftla fource du vice:carfc 
couchant autrement, l’entraille Schirreufé & endurcie auec pefantcur tomberoit 
oontrcbas,&faifantfolufion decontinuité,caufcroitdouleuriD’auantagcrcntrail-, 
le Schirreufe, quand le malade eft couché deffus, eft aidée, rccreée & fortifiée de là 
chaleur que le lia luy rend : outre ce, fi le malade reçofoit fur le flanc incifé, làdou- 
leurdelaplaycl’affligeroitgrandcmcnt,&l’aquofitétenucr'fecfurl'ouucrttire,forti- 
roit,&diftllletoit ordinairement, dont s’enfuiuroit grande profttation de la vertu: 
d’autrc-part,lcflàncjadebilcpourl’affliaiondcl‘entrailleSchitj:eufc, nedbit point 
eftre affoibly &vexé d’auantage pat l’incifion. 

; Le malade ainfifitué, faut obferuer 5c rémarquet l’endroit, auquel il conuient'ieiVvoiyè 
filire l’incifibh 5c oüuerture,qui eft trois doigts ou enuiron au deflbiis du nombril j.à 
coftéd’iceluyjtitïnt vers le flanc dextre ou feneftre, non loutesfois.^itcaemcpt & 
de dtôiae ligneentre ledia nombril 5c pcnil,à fin d’euiter la ligne l:!knche,qui eft en 
cefténdroia, Sclcsextremiteznerucufes dcsraufcles de l’Epigaftre, 5c les cnerua-. 
tiens tcndinêüfcs des mufcles droias : car icelles eftans bleifees, apportent fouuent 
griefues douleurs -, 5c d’autres pernicieux accidens j 5c plus difficiïemept fê cônfolt-, 
dent,quand il eft befoin de fermer la playe. 

Ce confideré, le Chirurgien auec la main gauche, 5c fon fetuiteut, duquel ii fera s,ii, 
aflifté, pinceront en long, l’vnd’vn codé 5c l’autre de l’autre, le cuir 5c pahnicule dirai»»?- 
charneux deceft epdroia, pour les efleuer eii haut, afin de l’incifer dettauersen 
fon milieu iufques aux mufcles, puis fera laiffe retomber. Etpoprexecuterlerefte 
de l’operation dextrement, apres cefte première incifion {afin que ledia cuir re¬ 
tombe au deuantdcl’incifion, qu’il faut aufli faire aux mufcles 5c Péritoine,5clà 
puifl'eeftoupper,5cempcfcherraquofité de fottir, finonen rchauflànc ledia cuir) 
il faut tirer 5c rehauflèr le cuir 5c pannicule charneux contremont auec la main, 
puis le plus haut que faire fc pourra, fuiuant les fibres des mufcles, la poinétedela 
Biftoric courbe fera pouflee doucement, de façon que nous inciferons les mufcles 
îc le Péritoine déjà largeur de l’ouuerturcd’vne faignee, nous donnans bien garde 
de coupper quelque veine, ny de picquer les boyaux , ou autre partie contenue.cri 
h capacitéiauec grande facilité nous pouuons vfer en lieu de la Biftorie,de noftre in- 
ftmment ponaucl,cy deuant deferit 5c depeina. L’incifion faifte fera mis au trauers 
desincifionsdu cuir,mufcles5c Péritoine,iufques en la capacité du ventre, vhe ten-ifwi «»- 
te d’or ou d’argent cannulee, delasrofleutd’vn petit tuyau deplym&5!ayant lâteftc»"/ef. 
fort large, afin qu’elle ne glifle au dcdans,attachce par je milieuftfu corps auec vn pe¬ 
tit ruban, craignant qu’elle ne forte dehors, 5c pat icelles l'erorit tirees les eaux,non 
tout à coup,mais petit à petit,ny trop abondamment à la fois, mais par diuersiours, 
àfçauoir,tantquelavertufoitalleeee dufàix qui la greuoit, reglans 5cmoderans 
cefte euacuation félon les forces au malade , ce qui fc cognoiftra en touchant le 
poux ! car plùficurs qui ont faift vne trop foudàine 5c abondante euacuation,cn eUa- 


224 Les Operations de ^ 

cuanc les cfprits contenus aucc l’aquoficé foudaincment.ont tué les nulades. Ayans 
fuffiiamment tiré de l'eau pqurvncoup,'Hous bouchons la cannule auecvnc pake 
tente idc linge. filacc, ou d’efponge, pour empefeher que le refte de l’eau ne forte & 
par dcfflis nous mettons vnc grande cmplaftre de I^iacalcitheos : Aucuns retiren t U 
cannule, & font deualler fur la playe qui cil aux mufcics & Péritoine,le cuit Sc leure 
de!aplayc,qui aefté tchaullé,à fin de la couurir& reboucher. 

Pour arrefter l’eau feurement, Maiftre Florent Philippes Chirurgientres-famenx 
à Orléans, perce tranfuerfaleinent les deux leures de la playe, prenant affez bonne 
W.r« Pii-quantits de cuir, y biffant fonefguille, comme l’on faiû aux Becs dclieurc,&auec 
fil, qu’il tortille au tour de ladiâe efguille , les retient comme vnics & ioin- 
t"’f7 _et:s:cnkmble, de forte qu’il ne fort aucune goutte d’eau, & lors qu’il veut en faire 
fôttir vnc autre fois, il dctottille fon fil, puis cllargit les leures, fans ofter fon efguil- 
lé. Cependant il faut fortifier le malade, luy donnant bonnes viandes, & qui toft fç 
conuettiflent en bon fuc, le laiiTant repofer iufques au lendemain : auquel iour, fi les 
forceslepermcttcnt.nouspourrons tirCr quelque quantité d’eau,foit en oftant la 
tente qui bouche la cannule,fielleaeftélailTcc.ouen rehauflant feulement le cuir 
qui couutel’ouuerturc, fans remettre la cannule, s’il peut fortit quelque aquofité, 
proportionnant comme deffus la quahtité de l’euacuation à la vertu,&ainfî fuffifamr 
ment nous continuerons par diuers iours à tirer le refte de l’aquofité. 

Cduicnf(f Aucuns pour faire telle euacuation applicquent premièrement vn cautere po- 
<m/;f/.MKtentiel, qui cauterife la peau, puis incifent deffus l’cfcarre , profondent iufques 
inti[un yi, a l’interieure partie du ventre, faifant fort petite ouuerture, par laquelle l’eau ïqrt 
tejcme. goutte à goutte, & apres que l’on en a tiré fuffifammenr, on bouche l’ouuertuteauic 
vnpcude charpy raclé, lequel s’ofte le lendemain, ou lors que l’on veut retiserde 
l'eau : Autres apres la fufdiae incifion de l’^fcarre, mettent dedans vne tentecan- 
Jt flHfuuri'tmlcc ,3.(in de tirer l’eau par icelle, comnjc nous audns diiftcy deffus. Plufîeursfe 
faitscM- dontentent d’applicquer de petits cautereS potentiels, vers la région du foye & ratte, 
«o-w fcim- né penctrans que lecuir fupcrficiellement, & ce à l’imitation des anciens qui en ont 
appKcqué iufques a neuf Les autres font de petites incifions,comme vne faignee aux 
Ttiiusinci- coftez du ventre,ou bien pincent le cuir, & y p'affont au trauers auec vnc efguille, va 
fuiK. . petit fil,de foye OU laine. 

icmmlril Et d’autant qu’aux hydropicques, fouuent le nombril eftfort prominent, & for- 
priZrs/ietté en dehors, voire quelquefois iufques à la groffeur d’vn efteuf, eftant clair & lui- 
ptwpjrrtl faut commevnevefciepleine d’eau,i’ayveupaffcr au trauers vnpetiffil de foye, ou 
laine, en manière de feton, aucc très-bon fucces &grandfoulagcmcnt du malade, 
pour la grande quantité d’eau, qui decouloit goutte àgoutte par celle ouuerture. 

Outre ce quelquesfois les iambes, cuiffcs,& boutfefont fortenflees, &ocde- 
mateufes : Aquoyleplusfouuerainrcmedc.eftdefaire desfcarifications, non plus 
profondes que le cuir, Si de la largeur deux fois d’vnc faignee. Aucuns les font près 
m attl la cheuille intérieure, quatre doigts au deffus d’icelle. le les ay quelquesfois fai- 
&«/Atfâcsheuteufemcntfur le coud du pied, & vers le dedans de la cuiffe & bourfes, du 
comrnencement il en fort vn peu de fang fereux, mais par apres l’aquofité en découlé 
rifiraiim continuellement, fans aucune inflammation , de forte que les fcarifications ne fe 
'‘”’’^"pcuuent clorre que toutel’huraidité ne foit vuidee,&le malade prefque defenfle, 
ntpas. ^ la fuperièure partie du ventre manifeftement abaiffee: ce qui fe fait en peu detéps, 
fans qu’il furuienne aucuns fafeheux accidens,ny intéperaturc aux ouuerturcs. D’a- 
uantage,il ne faut craindre aucun danger, comme quand on perce le ventre en l’hy- 
dtopifie Afeites : car on ne tire point l’aquofité abondamment topt d’vn coup : &fi 
apres en auoir tiré beaucoup, lemalade deuenoit quelque peu foible, on la peut re¬ 
tenir & eftacher.cn bouchât les-petites incifions auec de la charpie raclee, ouynpeu 
dedrapeaubruflé,Arles ferrerauecbandage:Et quand nous voudrons en tiret de- 
rechef,faut défaire le bâdage,ofter la charpie,ou drapeau brufle. Si prouoqucrl’cua- 
euatiôjCn promenât leanaladc à pied, ou bien le mettre en liâietc ou coche,C faire fe 


Chirurgie, Liure X., 225 

peur, ayant les iambçs pendantes. Hippocrates pour exciter d’auantage lafortiede 
l’eau', commande de frotter auccdui'el les ful'dicêsfcarificationsj&rapplicqucrdef-'^?')’/’'’*'’ 
fus des fomentations, & les tenir toufiours ouuertcs auec quelque médicament-^"' 
chaud, ceft à dire mordicarif& acre: car en telles inciflons les anciens, comme 
criptÆcc, Afclcpiadcs,Leonides,Hippocratcs,&Archigenes,onceu fortbonney,^. ' 
efpcrancc. 

Maisdeuantque veniràtellcsfcarifications, il fautconfidercr les forces & laage 
du malade : car telles ouuertures ne font propres à ccux,aufqucls les forces font foi- Mtamu- 
bles & petites,non plus qu'tfceux qui font fort vieils & caducs, d’autant que aux vninMcifm 
& aux autres,dü iout au lendemain,la gangrené fc met à la partie,laquelle par apres il 
efttp:s-difficilc,voireimpo(ItbIcd’arreB:er;occafion que la mort furuientau mala- 
dc;& fouuent les Médecins & Chirurgiens en font blafmez & vilipendez; ce que i’ay 
veuaduenir à quelques.vns,à mon très-grand regret. 

La niAniere de guairir les Hargnes acqueufes. 

Chapitre V. 

B fticiilcsjil s’engendré &tonVbe des eaux &humiditczviticu- 
fes & fupcrflüe's, ce qui cft caufe de faire en celle partie vnc tu; 
meur, difle des Grecs Hyimcele , qui cft comme vne Hydropi- 
lieparticulierct&eftànoterqueccftc tumeur n’aduient quel¬ 
quefois qu’à vn collé feul. Si celle alFcâion procédé de caulè 
antécédente , le fang enfidyé pour aliment à toutes fes par¬ 
ties , eftobangéen vne fubllance acqucule & fereufe : Si elle 

téfanglante.. Telle humidité n’a pas vne feule place : car clles’amalTe & eft contenue siffiis JrU 
foüuent entre les membranes premières & fécondés dutefticule: ce quife cognoill 
en prelTant la tumeur: car l'humidité peu à peu reflue & retourne entre icelles , lnV^P- 
bourfe eft plus blapche, la tumeur ne dureté ne s’apperçoit au fond d’icelle, ny aux 
enuirons, comme quand l’humidité eft contenue en la capacité du Scroton, oubour- 
fe,attendu que l’aquolité n’y cft chafléc & pofilTee, & mcfme du collé qu’eft l’aquo- 
lité,latumeureftdeflgutcouale,lctefticulenefc fent facilement à la vcüe , ny au 
toucher, d’autant que faquolicé eft contenue à l’en tour d’iceluy, qui l’enuironne & 
fubmcrge,&le comparant à l’autre, fcmblceftrc grolfiSt enflé , Sz fouuent quand 
la tumcureft grande, la bourfe eii fapartie fupcricure cftforttendue&!: relcuce,dc 
ibrte que la fuperieure partie de la verge eft aufficachee fous la tumeur. Quelques- 
foisccftchumiditéellcontenuccn vne tunique propre, comme dedans vnc petite 
vefeie oaChyfl, laquelle cil fupernumeraire, commeésAteromes,&16rs la tumeur 
eft rondelette,ramalTcc en vn,& femble que ce foit vn troilîcfme tefticule. 

’Squuentils’ac’cumule des ventofitez au Scroton , qui nousfemblent reprefenter 
quelque aquofité,&pour les difeerner les vues des autres, il les faut ainliobfcruer;la'?t’'‘’'i*"/a 
Hargne venteufe eft aucunement dure& Icgere, 8z s’engendre tout d’vn coup, 6z 
foùdâincment fe peut aufli euanoüir ; mais l’acqueufe ne fc perdiamais du tout,mais 
, bieii quclquesfois s’allege & diminue, ou pour quelque petite ficbure,ou pour abfti- 
nence,&principalement aux enfans. S’il n’^ a point grande quantité d'hunjidité, la 
tumeu r cft molle, s’i 1 y en a grande quantite,elle fai t telle renitcnce qu’vne bouteille 
pleine & fort ellroiélcment ferree, elle eft pefantc à foullcucr,& s’accumule & croift 
petit à petit;lesveincsde la bourfe s’enflét,fi on les ptelfc du doigt, l’humeur obéit, & 
s’efpandant à l’cntgur du doigt, foufleuc ce qu’on ne prelTepoint: & apparoill ladite 
humeur au trauers, comme d’vn verre, ou d’vnc vefeie ; Ce qui fe'cognoillra facile¬ 
ment en approchant vne, chandelle allumée du collé de la tumeur, icetant voftrc 


ii 6 Les Operations de 

sim fnur veuë de l’autre : & fi l’humidité cnclofeeft acqueufe, la tumeur reluit, & eft de mef- 
me couleur que les partiescirconuoifînes: lielle eft fanglantc, ou femblableàliê 

U de vin, la tu meut apparoiftrougeaftrc& comme liuide: Et fi nous voyons ces lignes 

entons les deux coftezdu Scroton, ou bourfe, cela montre qu'il y a deux Hargnes 

“P'Z vnedechafquecofté. Touteslesfufdiaestumeursquantàfoyncfontpoinrdedou’ 

leut, s’il ne furuient à la partie grande tenfion, pour la trop grande rcpIction.Si prini 
cipalement quand l’aquofité eft contenue entre les membranes du tefticule. Pour 
vuider telle aquofité, la feule ouuertute y eft profitable, laquelle le fai£t en cefte 
maniéré. • 

Maint il Apres auoir ofté le poil, qui eft au penil & bourfe, fi le malade n’eft encor enfant, 
f,irt[>u- nous le faifons coucher à la renuerfe, foit delfus vn banc, ou deffus fdn lia, eftant 
tttriurt. bien garny de linge: puis nous commandons à vnferuiteur de fe mettre au cofte du, • 
malade,oppofite de celuy que nous voudrons ouurir, qu’il recule la verge vêts fay,, 

& lors de la main prefl'erons contre la partie inferieure de la bourfe, pour rendre là 
partie plus tendue & pleine, puis de la main dtoiae,en laquelle nous aurons vnc for¬ 
te Lancette, ou petite Biftoric droite àdcuxtranchans, nous inciferons la boutfc 
eu fa partie fupcricutCjfaifans l’incilion de ligne droiae, comme vnc petite taillade, 
fanspictmcrdela poinaeprofondément, pénétrantneantmoins iufqucsen la capaà 
setmirm- cité delrtourfe, tant que l’aqiiofitc forte.Et fi ladite cauefteontenue-dant les mciUT 
d/î«n,j»2^ branes du tefticule, ilfaudra dextrementyfaire vne fecondtfincifion.fe donnant 
[lAutfl «garde de toucher audia tefticule, ny auxvaiffeaux fpetmatiques: Et où l’humidité 
membrats enfermée dedans vn Chyfl, vefeie ou tunique fupernumeraire', le Ghirurgicn 
duiifticHit. feneftre comprimera le fond du ferom , à fin de chaffer & pouffer la- 

diae tumeur en haut versl’os du penil, &apres dire arreftee entelendroia,f6ra 
tenue fermement, pour empefehef qu’elle ne defeende, puis en la partie inferieure 
imifun aaauec la Biftorie faut faire vneincifion au S(TWo»&; au ou vefeie, qui contient 

scroton m l'humidité, & la vuider le plus que l’on pourra : &fifakefe peut, noirs ofterons vne 
a» Chyfl, partiedeladiaetuniqueouC/^jî,craignansqu’cllenefcconfolidc:a£i’eprenne,poùn 
th m 'd' ' y t‘=<^2“0'''d’nutreeau: par apres fera mife vne affez bonne & greffe tente_de linge 
mi Ile. JJ. pjjyi. playe ouuerte,& faire qu’elle ne fereioigne pour quelque temps: 

car eftant foudainementreioinae, l’eau derecheffepourroitamaffer, & parainfife- 
ra trcs-neccffaire pour obtenir la parfaiae guairifon, de faire detgorger les merabta- 
nes,qui/ont imbues defdiaes humiditez,lesfuppurant tant que faire fe pourra. 
CMtrtpi- Aucuns en la partie fuperieure du Screw», que nous auons remarquée, applic- 
trniirt.ip- quent vn cautère potentiel: puis ayans faia foperation, couppent l’cfcarre pro- 
f lu film fondement iufqucsen la capacité où eft contenue l’eau , &laiffent doucement tom- 
smtoa. betladiaccfcarre:Tellediuifionfaiacparlc cautcrefeconfolidé moinstoft,ayant 
omtnmt loifîr de laiffer longuement efcouler l’eau. Autres au lieu del’incifion & cautere, paf- 
tuKc tef- fent au trauers de la tumeur, aucc vnc forte efguillc, vn fil de foyc, comme vnfeton, 
par ce moyen euacuent l’eau petit à petit: mais de routes les trois fufdiaes ouuct- 
drjoyt en turcs la moins dangereufe eft l'incifion,de laquelle peu ou point il furuiçnt accident, 
ft(oiijtta. pourucu qu’elle foit bien faiae,& en lieu conuenaWc. Il feenble, félon ce que nous 
l’imiriim auons dia cy deffus en l’ouuerture desapoftemes, que la feaion deuroiteftrefoiae 
au bas du Scroton & boutfc : fi eft-cc que l’cxpcrience nous montre, qu’il furuient pju- 
UplmtfL douleur & infiammation en lapartie inferieure, l’incifiony eftant faiac, qu’en 

taiimt. la partie fuperieure, tirant près de iaine: car vers le haut ily a moins de crainte de^ 
toucher le tefticule nyfes membranes, pour dire appuyées, & coucherez fpuuent' 
vers le fond, lequel eft comme l’aboutiffement & fin déroutes les fibtesdudiascra- 
w»,8cpourcefteraifon font douloureux. Etàcefte caufe Celfc & Paul confcillent 
Incifunii» de faire l’incifion contiguë de l’aine. Quand éefte Hargne fera double, nous ferons 
Utm U ^ fcmblable operation aux deux coftez,6£ principalement fi nous voyons qu’elle ne fe 

vienne à ddenfleraeabaiffer. 



TuiBécinquiefme des Operations de Chirurgie, Des tnaladies du 
NeZ^ hoHche,co'nténant y. Chapitres^ 



Du Polype, ou PoürprCi Chap. u 

DuBecdelieuce.ouleurcsfenduest Chap. z. 

Des Abfcçs & chairs fuperflues des Gehciucs, appellees Faroulu te É- 
pulis. ■ Chap, 5. 

Delarctra£l:iondelaLangue,diâ:c des Grecs^ncilo^lojfoa,cn(cn>hle de 
laGrenoüilliere.diâeBatr-acioî* ' Chap. 4. 

Le moyen de cauteriier.coupper ou lier la Luette- Chap. 5, 

DelatumeurdesAmigdales.&desApoftemesquiyfuruiennét. Chap. 6. 
Le moyen de tirer, rompre &coupper les Dents. Chap. 7. 


Du Polype ou Pourpre^ 

Chapitre!. 

C^vELQjÉs perfonnés il croift dedans les narines'vne cr 
excroiffance de chair, laquelle prend fés racines te origine cngitu ia 
des os Etmoides , ouCribleus, & de ceux du Nez. Telle 
excroiffance croift petit à petit, & enfin deuientfi groffe*’*''!’'' 

& grande, quelle remplit les conduits du Nez, &pend 
quelquefois iufques fur laleure, ce qui apporte ennuy & 
incommodité au malade, tantà parler, qu’à relpirer. Quel- 
quesfois elle croift en derrire, dans le trou par lequel l’air 
îileventdefcend duNez audeftroit de la gorge,cequifê . 
peutipanifeftement voir, la bouche eftant ôuuertc, l’ap- 
perceuant au derrière de la Luette,voire de telle grandeurj ' 
qu’elle bouche le conduià de la Trachee artere, auec danger de fuffoquer le malade* 
fi on n’y remedie. Telle excroiffancede chair à raifort qu’elle eft ordinairement mol- 
laffe te blancheaftte,ayant plufieurs petites branches.comme pied d’vn Pourpre ma- 
rin,acfténommee des Grecs Polype,& des François Pourpre. * 

' Tous ne requièrent la Chirurgie, pour ce qu’aux malings il ne faut toucher, non roarolyu 
plusqu’auxchancres: car ils tiennent de leur nature &pcru4rfitc : le ieuneChirur- 
gienlescognoiftra par leur fentiment, qfli eft fort dojfloureux, dureté &renitence,/a chmr- 
couleur tirant fur le liuide ou plomb, odeur eftant a demy puant &fœcide , à ceux,?''- 
là ne doit point toucher le Chirurgien, ainsfc doiuenttraiétcr comme le chancre, 
par rtiedicamens refrigeratifs, deficcatifs, mitigatifs dé douleur, qui empefehent 
Icuràccroiffcmcnr. Ceiix qui font indolensoil peu douloureux, mois, laxés, trai- sims dit 
Sables, fans eftre irritez ou indignez, blancs ou rougeaftrés, felaiflcnttraiSet par tofyfttm- 
ChiruTgie, HdUptr 

Or pour ce faire, les Chirurgies anciens,& ceux qui les ont füiuis par apres,ont af- h '‘^"ir¬ 
iez feucremét praSiqué celle operatiô ; car aucuns coüppent tout à l’entour le Pour- ^ 

pre,*auecvn inftrument faiS exprès , nommé d^^recsVolyticonPathwn,, fe don- ^ 
hans garde de trancher le Cartilage , puis tirent^ehors lediS Pourpre tranché, f„ 
auecvninftrume# faiScomme vne Cüre-oreillc, ou crochu* &traiSentISilcete'yrSMi,. 
comme il apparient. Mais comme ilrcfteordinaircment quelque racine d’iceluy 




228 Les Operations de 

aufdiasosEtmoides.&duNez, ils raclent cc qnirdle& dcmeurcàrentour def 
' diasosjtournans&imprimansforcrinftrument, a fin d’emporter tout au deho 
Autres tafehent à conibrnmet le Pourpre auec mcdicamens cauftiqües , comrn* 
"'uinit h vitriol, ou cautere fondu, trempans en icelles liqueur d'e petites 

1„ tentes de charpy.lefquclles ils conduifent par vn tuyau .afin qu’ils ne bleffent les pa! 
impjius. rois du Nez. Autres le cauterifent auec vncautcreaaucl, c^'duiâpar dedans vnë 
^uirt p/r cinnale. Autres, comme les quatremaiftres fameux Chirurgiens, n’ayans opinion 
mim4- qu’il foitpoflible deçauterifer le Pourpre iufques à fa racine, par cc qu’il eft caché 
tropauant.fcndentdecoftélecarrilageduNez, iufques à l’os d’iceluy, &ayansde 
^«iri fdr couuert le Pourpre par ce moyen iufques à fa racine, le couppent &c cauterifent.puis 
' fiSiind» recoufent proprement la fente, comme les Becs de Heure. Le bon homme Guy de 
urtil^e Cauliac, apptouue telle operation, & confeillc de nê recoudre point l’inciûoti def- 
duNci. fufdiaé, que le Polype ne foit, totalement arraché & defraciné ; car pour peu qu’il 

relie de fa racine, il recroift : quoy aduenant, l’operation auroit eftefaiae en vain. 
Toutes lesfufdi£tesoperations,pourfuffifantesqu’cllesfemblent eftre.tourmen- 

tent fort le malade, comme l’experience nous a faift voir à plufieurs, lefqucls à yray 
dire, n’ont rcceu aucune parfaiûe guaitifon, ains plus d’ineçmmodité que de foula- 
Mdmm gement:çcquiacllé caufedehazarder vneplus prompte &:feurc operation , pour 
ptm pma- la güaitifon de cc mal.qui eft de l’arracher entièrement. Et pour ce faire il faut (ituct 

puer pim \c malade en figure commode.lefaifantaffoir en vne chaire, le tournant vers la clar* 
feme di , té du Soleil, puis ouutant & eflargilfant du po.ulce de lamain gauche la narine où eft i 

le Polype, auecla dextte feront conduiûes les Pincettes plattes.lcplusprofonde-*'^ 
i’IxUrùIiîs nicntquefaitefcpoutra.quifcrontlargct :sen forme dépérit Bec de canne, def- 
' quelles fera ferré le pourpre, puis des deux inains feront contouiipecs doucement 
entirantpetitàpetit,,&nontoutàcoup,àfin de defracincr les pieds & racinesqui 
tiennent contreles os Etmoides&duNcz.&parce moyen faire en forte que tout 
^ le Pourpre viendra d’vnepicce: ce que i’ayfaiû heureufement auec peu de douleur. 

Cmiion i Monfieut Sourlin tres-expert Chirurgie m’a alfcurél’auoiraniri pratiqué pluficuB 
thfimir «- qu’il foit venu aucun inconuenient. Le Chirurgien prendra gardede n’en- 

"Jênimt treprendre telle operation, finon aux Pourpres traiûables, & non carcinomateux, 
lefquels auront prife fuffifante, pour tenir coup d’eftre arrachez, fans fe rom pre.’fi- 
riftn 3» P, non, il feroit plus expédient les lailTcc croiftre & groflîr d'auantage. Et ou ledit Pour. 
bpt. pre feretircroit en haut, euitant la prinfe des Pincectes.ou petit Bec de canne, il fera 

attiré par le moyen d’vn petit crochet bien deflié, afin d’eftre par apes pris plus fade¬ 
ment. L’operation faiâe, s’il fort du fang, on lelaifferacouict, afin dedefehar^er 
la partie, puis fera tiré par le Nez vn peu de gros vin vermeil,en forme d’Errhinc.fans 
y mettre autre remtde vnûueux ny huileux. 

D« Bec de Lkure , ou Leures, fendues. 

•Chapitre II. 

A defeâuofité qui fe-void au5 leurcs, aux oreilles, & aux ai¬ 
les dunez ou nafeaux, eft appellee par Galen Colohoma, eS Latin, 
Cumm, quand patvnvice natürel ces parties font fendues, de 
forte qu’il femble que l’on en ait leué & emporté vne piece.qui 
leur manque pour cftrcentieres. Ileftimpofliblcderengendter 
& reftitucr la fubftance.qui defaut en telle partie, eftant l’œuure 
d*nature,&nonduChirurgicn:maisil peutbienrapprochierK 
agencer Ic^rtics diuifees, & faire que telle fubftâcc qui defaut 
en telle partie, Icmblera eftre engendree, de forte que telle deformité qui s’appatoift 
en telles parties mutilées,ne fe recognoiftra que bien pcu,princip*cmét fi elles font 
petites : car fi elles eftoyent fort grandes, elles ne reccuroyent point tic guaitifon, K 




Chirurgie, Liure X. 22p 

h*y faudrait mettre la main, & les voulant guairir, on les rendrait plus laides & dif¬ 
formes, quelles n’eftoyent auparauant qu’on entreptift à les guairir: Et pour ce le 
Chirurgien aura efgard de n’y toucher aucunement, &fur tout aux Icures fendues, 
quand elles font trop retirees,&qu’il y a trop grande déperdition de fubftanceicat 
en voulant guairir cefte mutilation, ou le Chirurgien fait que les parties diuifees fe 
reprennent,ou bien ne fe reprénent point : fi elles font reprifcs,la Leurc cft trop con- 
t‘raina:c&tendue contre les dents fegcnciues: Si ellesnelefontpoint, la diuifion 
eft encores plus grande, à raifon de ce qui aura efté efcorché & couppé de part te 
d’autre; ce qui efteaufe que par apres le malade plus raalaifément mange, & moins 
diftinacraent parle , d’autant que la Leure bien conformée fera mieux parler & 
manger. ^ jwibi 

L’operation manuelle eft dangereufe à ceux qui font vieils,& demauuaife habi-^rr/»»»« 
rade,ou aufquels les vlceres fe guaitiflent difficilement,pat ce qu’il n’y a lieu au corps 
humain, où le chancre vienne. pluftoft,&y eftant venu, duquel on l’oftc plus 
aifement. 

La façon de guairir cefte imperfeûion eft telle: Il faut fituerle malade ù collé it 
du iour, te de la main feneftre prendre tefoufteucr vne portion delaleure,qui e&ÿuimU 
aü collé dextre, puis auec la Biftorie courbe, que vous tiendrez à voftre main dextre, Lcm fn-, 
percerez la peau du milieu, & entredeux, commençant le plus haut & près dtruez, 
que faire fe pourra, tirant voftre Biftorie courbe iufques en bas,afin d’efcorcher tou¬ 
te la peau, qui eft audid milieu & entredeux de ce collé de Leure, te derechef chan¬ 
gerez de niain, prenant de la dextre l’autre portion de Leure, qui eft au collé fenea 
Sre,te de la main feneftrevolh'ç-Biftorie courbe, faifant le femblableq[ue vous auez 
faià à l’autre collé de Leure, çirenant garde qu’il ne demeure rien, foit en haut ou 
enbas, quinefoitbienefcorche, de forte que les bords de la mutilation ou Bec de 
heurefoyentdu toutincifez, pourfaire vneplaye fraifehe & fanelante, auant que 
les coudre. Cela faia,apres auoir lailTé couler quelque quantité de fang, il faut loin- liftmUif 
dre & approcher les bords ainli difpofez te préparez, le plus efgalement que {àtefrfitleid» 
fe pourra,puis palTer vne efguilletout au traucts des deux portions de Leute,prenanr/'*J!' 
airezbonnequantitédechair,ylai(rantladiacefguille,tecntortillerlefilautout d’i¬ 
celle, comme font les couftutiers, quand ils veulent laiffcr leurs efguilles eofilees: 

Si la fente eft grande, on y pourra mettre deux efguilles, vne en haut, & l’autre en 
bas. Si bonnement les parties diuifees ne fepeuuent approcher & entretouchcr, il 
faut faire deux incifions, vne de chafque cofté de la Leure, en forme de croilTant, 
tournées deuers la playe,comme ilefteydeuant figuré, lefquelles diuifent te en- 
tament feulement la fupetficiedelapcau ,prcemoyenles bords de la playe qu’on 
tire, fuiuent & obeiflent plus aifément : car il ne lesfaut point contraindre de force, **^^£*-. 
aîns les mener & adioufter doucement, fans violence , de forte qu’ils fuiuent aifiî-^”' 
ment,& lors quelles font lafehoes te laiffees, qu’ils ne fe reculent beaucoup» 

Quelquefois la peau ne fe peut t|Mement d’vn des coftez ioindre, & rend dif- 
fofme le lieu de la playe qu’elle laifl^Si(£u’elle ne couure point. S'il fe rencontre 
ainfi, il faut incifer celle partie là, en fo^Ue croiffant, fans toucher à l’autre» Si la 
poinae de l’efguille qui fera en la leure, i^j^afife beaucoup décollé ou d’autre, el- 
Icfera couppee auec tenailles propres, afin quelle ne s’àcro,che à quelque chofe, & tlfiau tti: 
pat delTus fera raife vne emplaftre de Betoma, teentre les incifions, qui feront faiaes t‘* 
enformedectôilTant, il faut applicquer du charpyfec,qfin que les Icures ne fe re- 
prennent, & que la chair qui croiftra cmplilTelaplayc, te rende la leureplus large^** ■ 
te^ample. ' , 

’ Le plus fouuent au fepticfme iour la coufture elj^lutince, & les leures reprin- 
fes, & lors fi on a|merçoii qu’elles tiennent affez alîeurément, il faudra coupper le 
filentortillé Vi’efgmlle, & l’ofter, enfemble ladiae efguille.te lors on traiaeta l’vlce- 
rcte petits trous.quirefteront, partemedes conuenables, iufque* à ce qu’ils foyent 
guairis. 


230 Les Operations de 

imrrsfn- Or quelqucsfois les Icures font fendues & mutilées en deux lieux : mais pour 
m cela il n’importe, pourueu qu’il n y ayt grande diftance entre les vnes & les autres, 
Jrwclimx- comme déperdition defubftancc, pour ce que la mutilation ou fente, encore 
qu'elle foitdouble,fetraiûede mefmc façon quela fimple. S’ilfe trouue quelque 
Fmte Cr cminence de chair ou cartilage es enuirons des leures & lieux qu’il faut efeotcher, 
muuUtio, il ijjf^mcoupper afin de rendre le tout vny &efgal. Quant aux fentes & mutila- 
bX** oreilles & nazeaux ,y fera procédé en mcfme maniéré & façon, qu’à cel- 

les des leures. 

Des Ahfces chairfuferfiue des Genciues ^afpeïlees 
Paroulu & Epoulis. 

Chapitre III. 

Près quelque inflammation de la Gcnciue, il fe fait & en- 
“ icelle vneexcroilTance de chair, nommée des an- 
YP^Hciens le plus fouuent près les dernières & intérieures 

dents molaires. Telle humeur & cxctoilTance vient petit à 
i pstit, & croift de la grofleur d’vn oeuf de poulie, de façon que 

«lents en fontquelquesfois forietteesSzdéplacées de leur 
^ Wj® lieu, & le malade ne peut ouurit la bouche. Si elles font dou- 

loureufes,noirafl:res&chancreufes,ilfefautdpnnergardede 
l’itriter par remedescauftiques,ny pareillement les lier, fi ce 
n’eftoit que leur racinepeuft eftre emportée du tout,ains feront traiûees, comme 
l’on fait les chancres,vfant de cure palliatiue. 

%*» it Sil’Epouliseft mollefettaiftable, elle fera couppeeeftantpetite:fi elleeft gran- 
gumrl’E- de,elle feraliee : ce qui fefeta auec vn fil fort, lequel fera mis au tour de fa baze,puis 
fmlisr. ^ jjoüe pje diuerfes fois, iufques à ce que la racine foit couppee petit à petit, 

zi^mn par ledift fil. Telle ligature eft plus feute que la feaion : car par icelle le flux de 
flm fimt fjng eft euité, & la racine emportée, & le malade n’a point tant de frayeur & d’ap- 
mitdp- pj-ehenfion qu’il autoit du feu pour la cauterifer. 

L’ayant ainfiliee, fi elle retourne,commeil peut aduenir,elle fera derecheflieeou 
ü^îtM ’ coupee,& fa racine cautetifee,foit auec vn petit cautere aauel,ou auec vn peu d’hui- 
fftr le de vittioI,eau forte,ou cautere potentiel fondu,comme il femblera eftre plus vtile 

Inmiim. & commode. Quelques vns des anciens deuant que venir à la feaion ou ligature de 
l’£/>«»/»,applicquoyentvne poudre cauftique, qui auoit vertu de confommerladifte 
chair fuperflue ; ce qui me femble eftre fort incommode en cefte partie. 
îmdiiyti Ilfefait auflivn petit Abfces en la Genciue, appelle des anciens Pdroulis: lors 
mtititrt Je que nous cognoiftrons que la bouc fera faiae & aflemblee, il faut luy donner iffue, 
trdiliir. faifans vne incifion auec la Biftorie courbe, aflezlarge & fpacieufe, craignans qu’él- 
lé ne recidiue,ou qu’il ne furuienne par apres ^Ique fiftule. L’operation faifte, le 
malade fe lauera la bouche auec vin rude & no^ vn peu tiede,pout delTeicher, con¬ 
forter, repercuter & arrefter le flux delj^^fibefoineft, puis le iour fuiuant auec 
hydromel, pour abfterger. T elle apoB^ doit aflTez toft eftre ouucrte, craignant 
. xmede que laboüe ne croupiffe, & altéré la GéHciue & alueoles des dents, & mefme quel- 
que portion de la machouëre. S’il furuient quelque putrefaaion à la Genciue, elle 
ft-ja corrigée auec vn peu d’eau bleue, difte Eau de feparation , en touchant auec 
deUgiKi- ftifcrction la pourriture. Et pour ce que fouuent apres le Puroulii ou Epoulis , il fe faift 
quelqucsfois vne fiftu|e àla Genciue , qui pénétre iufques à l’os de la machoüere, 
il faudra Voir, fi la racine delà Ant n’éft point altérée fcpourrieicarfiainfi eftoit, 
(comme le plus fouuentiladulent) ilfaudroit arracher ladide dent, Sc corriger, 
foit auec le cautere, ou huile de vitriol, le vice qui pourroitelS'eàralueole : pat 
tel moyen nature chalTera ce qui fera carié SC vitic, fe donnant garde de le tirer 


23i 


ChirurgiCj Liure X. 

De U retraflion de U Langue , difle des G recs AncyloglojJ'on : enfemhle 
de la Greneu'illiere, diéîe Batrachos. 

tHAPITRÎ IIII, 

A Langue à aucuns dés le premier iour de leur natiuité , cil 
plus courte qu'il n’ell befoin , pour bien parler &profcrer.leSi4„^„j 
paroles , ellant empefchec & retenue par le moyeri du Vigs!-mme. 
mcnr, qui ell plus court qu'il ne faut, tenant la Langue com-^^ 
me bridce par fon milieu, ou pour quelques tncmbrancs infe¬ 
rieures, fur lefquclles la langue cil appuyee, qui ne permettent 
icelles le remuer & tourner , cohune il conuient. Du com¬ 
mencement les cnfarts font fort tardifs à parler; mais quand la 
parole leur ell venue, ils parlent halliucmcht, & fans beaucoup d’empefchemçnt, 
fors qu’en laprolationdes mots, qui font difficiles à prononcer, comme ceux qui 
ont beaucoup de K. R.&L. 

Quçlqucsfois auffi ce vice ell accidentai, quand apres vne vlcere faide fous h rierJeU 
Langue, il demeure vne cicatrice dure, calleufc & cllroide ; ce qui ell caufe cjael-zanffie 4- 
quesfois de la faire contourner&reploycr,&ceux qui ont celle imperfei3:ion,pat-^rtj 
ientàpeine,àraifondcqüOylesahcienslcsontrtonimezAf(i^iWo«j; ; cmc4ll«ix 

Telle indifpofition fe doitguairir par la feule Operation manuclic. Et pour l’c- . , 

xecuter, apres auoir faid alTcoir le malade , comme il éll requis, le feruiteur du 
Chirurgien, qui aura Mrhy & enueloppé fes deux doigts ,àf(jauoir,le poùlcç iCrcttSiôdi 
l’index de linge net&dellié, prendra la Làngne à fonexcreraite enhautvers le Pa-i« lùagM. 
lais : celafaid, fi les membranes, aufquellcs la Langue cil attachée j font caüfes de 
foncmpefchcmcnt, leChirutgicn auecvn petit crochet courbé, cy deuahtdefctit, 
qu’il tiendra en la main gaüche,lcs accrochera, & apres les auoir fort ellenducs, les 
coupperaifoitaueelapoinde dclbn cifeau, ou aueclaBilloriecOurbe. Silaretra- 
dioii de la Langue proüient à Caufe que le ligament cil trop court, & <Ju’iI s’aduadee 
plus qu’il ne faut vers le milieu de la Langue , où pour quelque cicatrice, il fera 
femblablcmcnt empoigné auec le crochet, & l’ellendantjOn couppera tout ce qiii cil 
dur, & qui n’obeit point au mOuuemcntdè la chair naturelle d’icelle. L’operation * 
faide,le malade lauera fa bouche auecvn peu d’oxycrat,&fouuent remuera &cllen-.?'''‘''''î“''^ 
dra fa Langue, palTanr par delTous le doigt, & la retroullcta auec les dents contre le "’d’ '‘t"' 
Palais,afin que ledid ligament ou membranes ne fe reprenrtenttear comme le mou- 
uement empefehe l’vnion, ainfi le repos éll caufe de l’agglutination •• mefme la nuid 
portera vne petite comptclTe entredeux, afin de retarder & empçfchér la confolida- 
tion & reünion de la playe s qui fe poutroit faire en dormant, pourcc que la Langue 
ne trauaille point à parler ny mangeti 

Aucuns des anciens pour euiter le danger dü flux de fang,en tcÜe operation, paf- 
fent au trauers du ligament membraneux,ou cicatrice,qui tient la langue liec.vn fil- duf'Sdt 
Ict auec vne efguille,&la ferrent iufqucsà ce que la membrane foitcouppce. 

Quand il ellquellion de trancher le filet aux petits enfansnouuellcracntnaiz, 
aptes auoir foubllcué du doigt la langue , nous coupponsla membrane qui ell:ail,|ff It fLt ' 
delToubs auec la poinde du cifeau, puis auec vn peu de fcl moite, que nous met- a»* 
tons au bout du doigt, nousfrOttons la playe, fans y faire autre remède, comman- 
dans à la nourrice de pafler&: repalferfondoigtdeux ou trois fois, fansyfaircautre”'”'’"c- 
temede. 

Or la parole cil fouueht empefehee à raifon d’vrie tumeur qui vient foubs la 7/^ 
Langue, nomme?des GrecsBafracévî, coffimes’ilsdifoyent Grenouïlliere, en celle rf.cryi 
tumeur ell enferré & contenu vn humeur pituiteux, femblable le plus fouuent à vn C4»fc. 



232 Les Operations de 

aubln d'œuf, foitenconfiftcncc&couleur, enfermée pour la plufpart dedans vne 
, sxtmfit. perite membrane oaChyft, comme les Ateromes, & autres froids Abfces. Tay veu de 

celles rumeurs fi grîdes,&: qui recidiuoienc fl fouuenr.quelemaladenepouuoic bon¬ 
nement parler, auec crainte de fuft'oquer&eftouffet, de forte queparvniour a efté 
ouucrtequatrefois, & à chaque fois en fortoit plein le creux de la niaili de glaire & 
humeur pituiteux. Elle a efté fi rebelle &: difficile à guairir, que l’on a efté contcainû 
-d’y mettre plufieuts fois le cautere aducl, & Iduuercure cftant faillie fort ample,laif- 
fetenfa cauicédes plumaceauxtrempezen huile de vitriol, enfin toutesfoislcnu- 
ladi a teceu guairifon. 

MmmJex Pour guairir ce mal, il faut premièrement venir à l'ouuerture, auec la Bifiorie 
ffuirir k .courbe,afin d'euacucr l’humeur qui fait la tumeur ; que fi elle recidiuc,le plus feur re- 

arnumllii méde cft le Cautere aéluel. Pour ce faire il faut cômodémentfituer le malade, & pat 

K.cr/àrc-'jj'gjjicre quVnfcruiteurluy tienne la telle fermement, ayant l’vne de fes mains fut la 
admt. &l’autrefoubs]ementonàl’endroic delà tumeur,afin deiareleuer, Stfaite 

beauieùau Chirurgien, lors qu’il la percera de la Lancette courbe ou Cautere : cat 
telles parties eftans lafches&mollatres,pourpeuqu‘ellesfontcomprimces,s’enfon- 
cCnt:ce qui feroit caufe de faillir à l’ouuerture, & rendre l’operation illufoirc. Le 
malade ainfi fîtué) & tenu par lcfctuiteur,ouunralabouche, puis le Chirurgie auec 
la main gauchc,mcttra vne pièce de fer blanc, ou d’argent peteee au milieu fous la 
langue: accommodant lepertuisdeladiélcpieceiàl’endroitoùilconuiendra faite 
l'ouuerture. Eftant ainfiaccommodce, Icdift Chirurgien de la main dextre pren¬ 
dra vn Cautere aéluel embrazé, lequel il pofera dedans le trou de ladiûe pièce, pé¬ 
nétrant en ladiéle tumeur, tant qu’il fera necclTairc pour l'ouurir : par ce moyen les 
parties voifines feront garanties d’eftrcbruflees&offenrees,&: la tumeur fera com¬ 
modément ouuerte. L’operation faide, le Chirurgien fera lauet la bouche dumala- 
de auec vn gargarifrae faid d’eau d’orge, plantin & miel. 


Le moyen de CMterifer, coHpper ou lier U Luette, 

CHAÏItRE Vi 

■ L’e, xté.eMite'& fond du Palais, Nature a mis & fufpem 
duVncpartic charnue & fpongieufe, de rondeur, grolTeur & 
longueur comme le bout d’vn tuyau déplumé, lequel fe peut 
aifément voir, la bouche eftant ouuerte. Quand elle garde fa 
proportion naturelle, les Grecs la nomment CargurtoH , les 
Latins Gurgulio,& nous Luette; mais quand elle croift ou¬ 
tre fon naturel, par quelque abondance d’humeur, qui coule 
deflus, eftant longue & grefleefgalemcnt, eft difte ciiGrcc 
Chion , en Latin Columella, comme qui dirait petite colomne 
ou pillier : mais fi en fa partie inferieure elle croift en rondeur, telle maladie eft 
rm, Jij/î-nommee des anciens SMpé^/e, &des Latins Vua,& de nous Refiniere, pour la fem- 
»im. blancequ’clleaà vn grainderaifin noir. Elle eft quelquesfois fi prolongée & pen¬ 
dante fut la langue, qu’il femblc toufiours au malade auoir vn morceau qu’il veut 
aualler. 

Qÿadk A celle qui eft noiraftre ilnefautaucuncment employer la Chirurgie ;fembla- 
unie ne blementfi eUceftfortcnflammee, douloureufe&de couleurrougeaftre, fans dan- 

dùitetire. gerncfepeütcoupper,parcequccouftumieremencilyaduientfluxde fang. A cc- 

(Pc caufe, il eft meilleur Si plus feur d’vfcr de médicaments, qui auront vertu d’ap- 
^Mndelle pjjpcr la douleur, tefraifehir & corroborer doucement. Mais^iln’yapointdin- 
pnüchi- flammation, S: toutesfois que la Luette foit abbrcuuee d’vn humeur phlegmatt- 
mrÿen. que , & foit abbaiifee outre melure, blanche, mince, & poinâüe, il faut la ttan- 





Chirurgie, Liure X. 233 

cher : fémblablement aulTi quand par defTus elle eft efl: Mince , Si par delToubs 
grolïe. _ ^ , 

Telle afFcâionfe guairift.oftantcequi eft lupcrfluSi contre nature en la Luette, Trmftçm 
ce qui fcfaiift & praûique par la feûion , ou parle caurere j ou par la ligature. Si on a ' 

crainre de flux fang , leplusfeur , court , & moins douloureux eft de la coupper,^™"^'^'^* 
afin deprcferuer&guairirie malade de fafeheux accident, qui luypeuucnt aucclo'^"'"' 
temps furuenir,commclbnt,la toux, pour vnè continuelle irritation de celle partie 
allongée,perte de dormit, &quelquesfoisrufl:bcation,deteilciTûrte que femmes 
contraints à quelque prix que ce foie , de feeo urir le malade en vn danger eminent & 
manifeftci 

Etpourcômmodcmeilt cXecuter cefte operation , il faut faire alfedir le malade 
eh vn lieu clair, puis luy ayant faiâouurir la bouche ,luy abailTct la langue auccvn“""f’f'’" 
Sfcculumons,Sc luy empoigner auec pincettes propres la Luette, laiirantpafTerouls^'l"^"'^''' 
trelefdi£lespinccttes,ccqui manifeftementfcvoidfupeiflu &imitiied’icelle,&l’at- 
titer, afin de plus commodément trancher auec la poinflc du cilcau au deflbus ,“& ■ , 

non au delTus defdirftes pincettes, cela dequoy la Luette eft plus longue, que natu¬ 
rellement elle ne doit eftre: car eftant molle & fpongieule ; Srcouuerte de mem- 
brane, aifément obéit, quand on la rite, &: à la voir femble plus longue: en quoy 
plufieurs Chirurgiens par ignorance, ou s’abùfans fe trompent, & la tranchent préf Inimenini 
que toute, ou la laiflent trop courte, ce qui eft caufe de griefues & fafeheufes raala- 
dits. Car cela aduenant, toutes les pattiespeâorales font fort bleflccs. auec empêf-''™'»;» 

chenient de bien parler, & quelquesfois le malade en deuient muet i parquoyiffa'nt^"/'®"'’’ 
prendre garde de lai (fer non feulement fon fond & racine, où clleeft atracheeaiïPaàf'^J'^”'’' 
lais, mais quelque portion d’icellc,&: trancher lèulement ce qui excede fa grandeur,: XrlrpV» 

& longueur naturellci Aucuns Tayans empoignée par le milieu, ou quelque peu ^ 
plus bas auec des pincettes, diètes St4f hilares, la cordent & contournent ; car. eftant 
torfeellefefaidftupide&endormie, commequil’auroitferreeauccvnefiirdie,, 
fe courbe &: deuient liuidc,& ne s’enfuit pat apres grand flux de fang, quand onüalè-‘S'’"' 
couppe. Ecoùilfuruiendroitfluxdcfang,ilfaudroitgargariferlabouchcauccoxy.:i tfmide. 
crat, puis auec quelque dccoèlion aftringente, faièlc auec gros vin auftere, ou bien P"'" 
la toucher par apres auec vn peu d’eau, ou de quelque liqueur cauftiquejpour reifer- . 

rer l’orifice de fes veines ouuertes. umauU 

La féconde maniéré fefaiâ&praiftique auec le cautère aftuel ou potentiel. Pour 
le tegarddu caurereaâ:ucl, il faut auoit vnecannule d’argent, ou d’autre metail, 
quelle vers fôn bouc & extrémité, fera percee & feneftree, afin d’y faire entrer celle 
partie de la Luette que voudrez couppet & cauterifet, puis mettrez par dedans h cmJef^foa 
cannule,voftre cautère aÛuel eftant embraie, quicouppetaçar le bouc, comme vn.,lf^(umr 
cifcau de menufier, le coulant &pairanciufqucsàl’excremité,pourcoupper&: cati-/iii»r«f. 
terilcrladiéle Luette tout enfemblc. 

Quahtàl’vfageducautere potentiel,il faut premiercràçntmectre Si faire entrer 
cefte portion de la Luette en la fenellre de lafufdièlecannule.puisfourrervncau- 
tere potentiel auec vne petite fonde dansladiètecaniiule, le pouflantiufqucs contre 
ladiàe Luette, &letenirquelquetemps,prenantgàrdequ’ilnctombequclqucpor- 
tion du cautere qui fe viendra à fondre,à raifon de l’humidité qui eft en la Luettc,fur 
ialanguc&parties voifines. Etquand on viendra à ollet ladicle cannule, il faudra zt ,murc 
mettre auparauant fur la langue le Spéculum afin qu’il ne tombe rien de Cjiu.llique eji efaù au 
furies partiesinferieures,&qu’ilnetoucheaucunlieuquç la Luette, car il l’bfleti- 
feroit. Ce faiél, il faudra toucher la Luette auec vn peu d’huile rofat, par le moyen . 
d’vn peu de linge ou cotton,qui fera trempé en icelle, & porté auec vn petit ballon, 
puis le malade laucra fa bouche auec vn peu d’eau rofe. 

Quelques vns n’vfent point de lafufdiâe cannule, mais auecvnpetitde cotton,- 

ou linge lié au bout d’vnefonde, trempé en huile de vitriol,ou eau forte, touchent &; 
cauterifent la luette, ayans premièrement gatny la langue du Spéculum cri», ou d’vnç 


234 Les Opçrations de 

cuillicr.&foudain auec vn autre petit linge trempé en eau commune, ou de Plan 

tin, touchent ladiûe Luette. Autres emplilTent le fond d’vne pctitccuillier diû" 
Cimirrii- des incicnsSuphilocauftoa, de poudrede cautcre,oueau forte, ou huile de vitriol & 
flr siipki- y font tremper le bout dclaLuette, ayans premièrement mis le SptcuIumoriiCue] 
tangue, &: par ce moyen la cautcrifent& confommcntcequicfl: fuperflu: vray eft 
qu'il eft à craindre que le cauftique liquide ne coule & tombe fus la Lague, ou autres 
parties,& pour ce ie confeille pluftoft d’vfer de celùy qui eft aucunement folidc & en 
poudrcîcar eftant de confiftence trop dure, il ne poutroit mordre ny s’attacher fi toft 
a la Luette, Or fi par la première applicqoation de l'vn des fufdits cauftiques, le bout 
de la Luette deuient noir , ellefera fufiîfamment cauterifee, & fi elle ne change 
point dccoulcur, nous yapplicquonsle cauftique pour la fécondé fois: cela faift 
on commande au malade de fe lauer la bouche auec oxycrat, ou vin vermeil 

-tsmtiicn- l’ayveu auecheureux fucces la Luette fe remettre par le moyen d’vnpeu depoi- 
fmmtiiit. ureconcaflë, &felmisen vne petite cuillicr, en laquelle on receuoit ladite Luette: 

aucuns pour ceft effeft vfent de poudres aftringentes. 

Mun, Letroifiefmemoyendeguairitcemal,fepraaiqueaueclaligaturc,pourla crain- 

tcquelemaladeadel’incifion ,ou du cautere, ou pour la doute du flux de fang. 

fdfcn de Cequifefait,liantauecvnepctitefiflelle,cequiexccdelenaturcld'icelle: partellc 

guemt U ligature, la partie inferieure ne peut reccuoir nourriflement, les vaiffeaux eftans fer- 
luette. rez par le fil, de forte qu’en peu de iours le fil couppeeequi a efté lié, & tombe de 

foy-mefme, le dclTous eftant prefque cicatrice, fans aucune crainte de flux defang. 
Le moyen de faire telle operation fort dextrement, enfemble l’inftrument conuena- 
ble pour ceft effeél:,tc fera cy apres déclaré. 

Or l’vûge de ladifte Luette nous montre , qu’il faut vfer de médiocrité en la 
quantité qu’il en conuient coupper, ou cauterifer & lier : & faut en ofter feulement 
cequiexcedefagradcur&longueurnaturelle;autrementfonvfagequiefttrefnecef- 
Aylgw (if faire feroit perdu. Car premierementelle fert pour faire refonner&: retentir la voii, 
Uimtte, coramelatouched’vnciftre,quitouchelescordes, &lesfaicfonner: &ce en diui- 
fant l'air qui fort du poulmon, & qui eft matière de la voix, en l’efpandant parle 
Palais,afin qu’il foit articulé, & formé de la langue,des dents, des lettres & du nez en 
parlant. Et pour ceftecaufe,ceux qui l’ont trop groll'eou trop longue, ou autrement 
viciee, ont la voix fi caflè qu’on ne les peut entendre parler, ou bien parlent du nez, 
&fielleefl:dutoutoftee,perdentlaparole, Sedeuiennentmuets. Ellea d’auantage 
deux autres vfages.l’vn, quelle empefehela pouflierç, & autres telles chofes d’entrer 
dans l’arterereipiratoire, auec l’air que nous tirons, eftant tendue comme Vn tapis, 
au douant du fifflet,ou Lurynx-.Si l’autre défi grande importance,qu’en retenant & cf 
chauffant l’air,qui entre parle nez & par la bouche,elle le tempere & modère de for¬ 
te qu’il n’offenfe point les poulmons de fa froideur,& à cefte raifon,ceux qui l’ont du 
tout perdue,fe fentent les parties peûorales fort intereffees & refroidie?. 

De U tumeur des Amigiales, cÿ* des cApoflemes qui yfuruiennent. j, 

Chapitre VI. 

S V X deux coftez de la Luette , & derrière icelle , à l’endroit du deftroii 
de la gorge, nommé des Grecs77ié»»M,Natureacolloquédeux glan- 
dules , l'vncvisàvis del’autre, nommées pour ces raifons Pdrijihmk, 
EllesfontdefigureSigrolleur iuftement femblablesàvneamande, U 
pour ce font diües Amigdales : leur office eft de retenir vne certaine 
& .Xwg- humidité faliueufe qui découlé du cerueau,afin d’humeaer 5r arroufer,&: tenir frais, 
non feulemét les parties de la bouche,mais aulC la Trachee artere & ccfophague,afin 
qu’en parlant la langue ne fe delTeiche par trop, & n’interrompe la continuation de 



Chirurgie, Liure X. 235 

la parole. Ces glandes font fituees en lieu cliaud & humide, & pour leur compofi- 
tioD, qui eft fpongieufe, font fort fubieftes à fluxion & inflammation, qui fait qu’el- 
Icsdeuicnnent plus groflesSidures que le naturel, faifans vne tumeur diôe 
fW«, quieftcaufequelepaiTagc des viures, enfemble dclarefpiration, font bou-^“°”‘ 
chees, & pour ce les malades ont peine d’aualler,& difficilement quelquesfois pren--^”"*^^- 
nentleurvent& aleine : ce qui les incommode fott, & à quoy il eft befoing de 
ptomptremede. 

Le plus feurfecours eft d’ordonner la faignee, apres aubir pris vn clyftere, tirer »p»cii 
parapres du lâng des Ranules, qui foncdelTous la langue, applicquet ventoufes, 
vfer de gargarifmes modérément refrigeratifs & aftringents. 

Quelquesfois la tumeur eft il grande, qu’elle fe vient à fupputer : ce qui fe ca- 
gnoiltra quand elles font comme ridees &blaAcheaftres,& qu’il y aura eu aupata- 
uant quelque eflancementdors il faudraauec vn inftrument propre pour ce faire les Utu‘ 
ouurir, ou bien prendre voftre lancette entortillée de lipge , horfmis fa poinûe. nimdei 
L’ouuerturedoit eftre aifexgtandelette,attendu qu’il n’ya en ceft endroit aucun 
vaifleau notable qui foit à craindre d'eftre picqué ou couppé, fi ce n'eftoit au fond 
& racines d’ieellesglandules. Souu.ent nous fommes contraints deuantla patfaiae’^;*^)î|^’^ 
maturation les ouurir,afin de defeharger la partie : car le fang qui en fort, fait que la 
tumeur fe diminue, appaife la douleur & inflammation, & donne paffageplus facile 
au boire ic manger & a l’aleine. Vray eft qu’il faut-auparauant, s’il eft poffible appai* 
ferla grande chaleur & inflammation par gargarifmes rafraichiffans. 

Si telles glandules font fort prolongées & dures,fans cfperancc de fe pouuoir 
remettre en leur naturel, il faudra vfer & employer la Chirurgie, foit pat la ligature •» 
ou feûion ifirienneprelTe.laligatureferafort propre,& principalement s’il y a da-'** 
ger de flux de fang: ce qui fe fera commodément auecnoftre inftrument,en ùfov-jf'"' 
me ic maniéré que nous auons deferit la Ligature de la Luette,fe donnant garde d’en 
lieroucoupperttop,&fefaut contenter de prendre&ofter ce qui excedefa natu¬ 
relle grandeur & groifeur, craignant que telle efpace du gofier,ou deftroit de la gor¬ 
ge demeurant vuidé, n’apportaft femblable accident cydeffus deferit, que fait la 
Luette trop couppee,ou quelque flux de fang dangereux, fi on veooit à coupperiuf- 
ques au fond de la chair naturelle de la glande, pour les veines qui fe delTeminent en 
cefte partie profonde. 

Mais douant que venir à l’operation, il faut confiderer fi elles font malignes, ou^"'»»"»; 
non : car les malignes ne doiuent eftre traiûees par Chirurgie : nous les cognoif- »«%»«»< 
fons telles quand elles font dures & liuides , inefgales Sc doulourcufes, & qui ’fi'’ 

grolTe râcine,reténant la nature du chancre: Mais fi elles font blancheaftres, rondes, 
mollettesîc efgalles,greflescnleurracine,ellesfepeuuentlier&coMper. Etpour./,^ ^ 
le regard de l’operation, l’hiftoirefuiuante, que recite Albucrafis,fuffira pourendo-tt»*,^»»,' 
ftrinet le ieune Chirurgien à faire le femblable,lequel raconte auoit traiûé vne fem- 
me malade d’vne telle tumeur, qui luy auoit ptefque bouché la gorge, de forte qu’en , 

refpitant,ellefcntoit!epairageforteftreffi,nepouuoit manger ny boire,mefmedetM/j. 
reau,eftant en danger de mort, fi elle fuft encore demeuree vn iour, & eftoit la tu¬ 
meur tellement creüe, qu’elle auoit produit comme deux branches , qui s'auan- 
çoient&iettoientdanslepertuisdunez. En cefte neceffité,vfant pour le péril eui- 
dentd’vne diligence haftiue,il empoignaauec vn crochet l’vn de ces adaancements, 
qui entroyent dans le nez, & le tirant en fit fottir vne grande portion, laquelle il 
couppaau plus profond du nez, qu’il luy fut poffible, & ayantfaiâ le mefme en l’au¬ 
tre natille, il luy ouurit la bouche, acbailTant la langue luy faifift la tumeuraueevn . 

crochet, & en couppa vne grande part, fans qu’il en coulaft que bien peu de fang: 

Ce faia, incontinent labouche de la patiente fut ouucrte, & commença à boire de 
l’eau & manger. Les iours fuiuans par plufieurs fois il luy couppa des pièces de la tu- 
meut,& toufiours ellerecroiflbit,au lieu de ce qu’il en oftoit, iufques à ce qu’ell* de- 
uint exceffiuemét longue; quoy voyant il la cauterifa, & par ce moyen l’empefeha de 


2}6 Les Operations de 

croiftre: mais eftantprcffé de voyager autre part, il ne fceut point quel fut le fucces 
de fa curation & Chirurgie :vtayeft qu’il y a apparence que le mal ayant fes racines 
cauccrifecs,nepeuft par apres croiftre comme ilauoitfaiâ. 
ficifm de llpcutaduenir queles Amigdales font fi fort enflees, qu’il n’y a aucune efperan- 
i'art.TriM-ccdclespouuoir perfer.nylicr.eftantimpoflibleaumaladed’ouurir la bouche,nv 
Aee. delTerrer les dents,de forte que le malade faute de pouuoir auoir fon vent, meur't;& 

lorsilfautvenitàl'extrcmeremede,quieft l’incihon de laTraphee artere,pluftofl; 
que delaiffet fuffoquer le malade. 

sitMtkn Pour exécuter celle operation, il faut fituer le maladefut le dos, & luy faire ren- 

dt meUde, uerfer la telle vers le detiierc,alin que la trachee artete foit plus apparcte, puis à l’en- 
^”V™^droitdutroifiefmeou quattiefmeannelet, il faut pincer auec deux doigts la peau 
^;^,^‘2^]^quilescouure,&lafoufleucr, & ainfifoufleuecrincifer en long,& ellantainliin- 
ure tnt- & retombee, on rencontrera ladiâe trachee artere, Sc s’il fe prefente quelque 
été. vailTcau, il le faudra reculer & euiter. Cela faia,auec la poinfte de la Billorie cour¬ 
be, ferez vne incifion ttanfuerfaire entre le troifiefmeSc quatriefrae annelet, en la 
membrane qui tient les deuxfufdits annelets, ou cartilages ioinâs cnfemble ,ellant 
mitoycnneentrciceux,fanscouppertien de l’vnnyde l’autrecartilage,donnâtiuf- 
ques au creux d’icelle trachee artère : ce qui nous fera manifelle & apparent, quand 
leventfortirapar laplayeSc incifiont puis dedans icelle playe fera mife vne tente 
d’argentoud’orcannulee, afin que le malade puilTe auoir air par ce moyen pour 
quelquetcmps. Icelle tente doit auoir la telle fort large, & liee auec vn fil, crai¬ 
gnant qu’elle ne tombe,ou foit attirée par la refpiration dans les poulmons. PalTé le 
danger de fuffocation, il faudra l’oftcr,afin de r’agglutiner la playe,vfant de remedes 
conucnables. 

Le moyen de tirer, rompre ^ couffer les Dents. 

Chapitre VU. 

, , L furuient aux Dents diuerfes maladies, lefquelles pour leur 

tZ'ield guaitifon requièrent la main du Chirurgien: comme eftrede- 

^dmr'ie" «“Afss»‘^*uterifees,limeescouppees,rompues,arrachées, rc< 

/*“'■ Z’’ Celles qui font limonneufes, efquelles eft atta- 

Vemi. cheedelacraire,commeroüilleureiaunallre&noire,quis’en- 

durcillfouuent comme pla{lrc,ouefcaille, font nettoyees auec 
le petit bunn,fe donnant garde de galler la genciue, & les de- 
chauffer.ny faire branler, car telles Dents ne tiennent pas or- 
dinairement beaucoup. Les vieilles gens, & ceux qui font fub- 
ieâs aux defluxions du cerueau, ou bien qui ont les poulmons ou etlomach viciez, 
ou qui ontfaift le voyage de Bauiere,reçoiuent telles incommoditez. Si le limon 
n’eftdeffeiché, il fera oftè plus facilement, & tant pour l'vn quepour l’autre, la gen¬ 
ciue fera touchée auec vn peu d’eau alumineufe, qui engarde la rouïllcure & leli- 
mon de croiftte fi toft, &aufli affermit & fortifie les genciucs, qui ne font beaucoup 
Preffi lie dents. Quelques vns tiennent pour vn grand fecret, ce que i’ay faifl 

autrefois de prendre vn peu d’eau forte, auec le bout d’vn petit ballon, gros comme 
them piur le bout d’vne pluine,qui fera feulement trempé en icelle eau forte,& d'iceluy ballon 
««/oro-lij gratter la Dent, fc donnant garde qu’il n’en tombe fut la leureny genciue, & aulTi 
Vents. toll quelle aura elle grattee dudift ballon, fera foudainement frottée auec vn petit 

pinceau faiél de linge, trempé en eau froide,afin d’oller l’empireume que ladite eau 
forte aura peu faire a ladiâe dent, faifant par apres cracherle patient, vous verrez 
la Dent blanchir foudainement. 

Si quelque Dent fc vient à galler,pcrtuifer & cteufer, deuenant comme vermou¬ 
lue & de mauuaifc odeur, encore que fouuent ellecaufe grande douleur, délirant 

néant- 


Chirurgie, LiureX. 237 

neantmoins la contregarger, ou pat cc quelle fcrc àmafcher.ou parler, ou d’e'mbel- 
lilTement, le moyen de luy olter telle corruption & douleur, fe fera auec vn peu pemimu- 
d'huilede Sauge,Rofmarin,ciouxde Girofle, ou autre aromate ; fi pour cela la dou-ytJ.f»*T/« 
Icur&pourriturenece(re,onlacautctife auec eau forte, ou huile de vitriol, trem- et" 
pantvn peu de cotton dedans, qui fera dextrement mis en la cauité de la Dent. 
oùtelstemedesneferontfuffifans , le plus feur & meilleur eftde venir au cautère 
aiftuel, qui fera petit & proportionné, félon qji’il eft neceflaire. Aucuns Chirurgiens 
pourles honnorables perfonnes en vfent d’argent ou d’or. 

Quelques Chirurgiens aiment mieux limer la Dent à l’endroit où elle eftgaftee; Po»rj«oy 
cequeiek)üefott,quandilfepeutfaire, & lors que la Dent n’eftgaflee que d’vn“ éwf ifj 
colle: carpar tel moyen, outre le profit que nous ferons à icelle, nous empefehe- 
ions que fa voifine ne fe galle & endommage au toucher d’icelle. Nous limons auffi 
les Dents pour autres occafions, comme lors qu’elles croiirent,plus qu’il n’ell de be- 
' foin, ce qui adulent principalement, quand quelqu’vne n’a point de rencontre ny 
antagonillc;car il faut noter que les Déts croilfent touüours, d’autant que pour leur 
rencontre elles fulTenr défia vfees,febroyans ic frotrans les vncs contre les autres: 
que fi elles ne croüToyentjCn peu de temps elles feroyent du tout vfees. 

Q^elquesfbis la Dent s’auançe auec vnc eminence mefgale, foit en dehors ou en pmt! j»; 
dedans, qui eft tellementpoinâue, qu’elle efcorche la langue ou leurc en parlant,& itumint 
lors il faut limer feulement ladiéle eminence.Quelquesfois auffi la fuperficie eft ine- ■<«« vnt r- 
gale, & lors il faut limer leur extrémité, pourlareiidteauplaindcs autres. Et pour®""'®"”:: 
vferdélalime dextteménr, Sc faire que U Dent ne foit esbranlee en la foulant &'S'**’ 
pteflant de la lime, il faut tenir la Dentauec les doigts, applicquant decofté& 
d’autre vn petit linge fur la genciue, iufqucs àla racine de la Denti 

Des Dents auffi fûtiettees, qui netiennent le rang des autres, du qui font rom-/ôr- 
pues,y demeurant quelque chicot ou morceau,nous limons ce qui eft aduancé,ou ce ou 
qui eft fuperflu d’icelle,craignans qu’il n’offenfe quelque partie de la bouche. nmpurs, y 

Quant aux furdents ou Dents fupetflues, d’autant qu’il.feroit trop long & dif- 
ficilc de les limer, & qu’il eft quèlquesfois dangereux de les arracher, par ce qu’el- 
les font fouuent enclauees &plantees fort auantenla machoüere, nous les coup-.^«j,,/ 
pops & tranchons auec nos tenailles incifîues,propres à cefteffcA, figurées cy de-' 
uant, Quclqucsfois auffi en lieu de les coupper, nous les rompons ,'foicaucclepouf- 
foit ou t)auict:mais le plus propre eft de les coupper,fi taire fe peut. 

Or founent la douleur de Dent eft fi grande, pour eftte rongee, pourrie, & fct-Pour Urru 
tuifeeiufquesaunerf, quclaperfonnc en court les rues, mcfme qu’il deuient com-“i' douteur 
meinfenlé, & confiderant que tous remedes n’v feruent de rien pour appaifet l^drpruis. 
douleur, il ayme mieux qu’on la luy arrachc,cc qu’il faut faire en cçfteforte. 

Il fautfituer le malade félon voftte commodité, puis la Dent gaftee fera bien Moytd'or- 
choificj fans prendre'l’vne pour l’autre, puis il la faut dechau(rer,c’eftadirefepa-M(ir,r u 
rcr la genciue qui eft au tour d’icelle, & remplir d’vn peu de plomb approprié,ou bié Dtutdou- 
de linge ou cotton preffé le trou &c pertuis j qui eft en la Dent, afin qu’cllé ne Çt^louriuji. 
brife fous le Dauier, preflTee d’iccluy : puislejilusbas que fairefe pourra, fera em¬ 
poignée auec le Dauier, lequel il faut modérément ferrer, craignant de l’efclatter 
Jirompre, Silatirervn bien peu en courbant, pat ceqn’en pliant & courbant par 
trop la racine dé la Dent, l’os de la machouëre où clleeft fichee, fe peut rompre, 
ou bien ladiAc Dent en fa racine. Et faut noter quelle ne doit eftrc tiree à coup, '' 
«y par grande violence: car tirant ferme, oh poutroit pat ce moyen dilloquer la 
Machoüere inferieure, comme en la machoüere fupcticure, faire vn grand esbranle- , 
ment ou aux tcmplcs,ou aux yeux. p Fkx disS^ 

La-Dent eftantoftee, il faut reflerrer la genciue auec les deux doigts, &: faire 
laucr la bouche au patient, îüec vn peu d’oxycrat, auquel aura elle mis vn peujj^j“ 
defel. S’ilfuruient flux de fang, il ne lefaut négliger: car il s’eft trouué quelqu’vn 
qui en eft mort. Leplusfcurremede quci’ay veu expérimenter, eft de mettre pitluPeut. 


238 Les Operations de 

diüerfcs fois vn peu de cotton trempe en ius de citron, & en laiflct dansla cauitc & 
alueoled’oùeftforticlaDcnr. * 

Mojtn de quanta ce qui concerne l’induftrie de lier, ferrer, & tenir ferme les Dents 
,/oTff, qui branlent & lochent , & les remettre eftans du tout oftees, ou bien en ac- 
«fA-m/r commoder d'artificielles, cela fc praftique mgenieufementen celle forte,auec vn 
h Venu fil a’orfin,quifepliedoucemcntjlequeldoitefitemedjocremécgros.poureftrcpaf, 

Pjnjfojcj entre les Dents. Il faut premiêtemént mettre voftrcdiftfil en double 
mettant fon redoublement entre deux dents faines: puis on meinc les deux extte- 
"■ J '"'mitez du fil fur les Dents qui lochent, foit vnc ou plufieurs, iufques à ce que Ion 

ait tiré iufques à la féconde Dent faine de l’autre collé : aprcsonrameinelcfiliuf. . 
ques au lieu d’où l’on auoit commencé, le ferrant doucement près la racine des 
Dents, afin qu’il n’efehappe: Ce faiél, on couppeaueclesafeauxlc.sboutsdii filqui 
font fuperflus, puis on tortille ceux qui rcllenc,&: fon t cachez entre les dents fermes 
afin qu’ils ne blelTent point la Langue,ny autres parties de la bouche. _ ’ 

Quandles Dents font du tout tombées, & non feulement csbranlees, ou on les te- 

met en leur place,puis on les attache Si ferre auec le fil,comme a ellé dicl : ou en leur 
lieu on met de fauffes Dents faiâes d’iuoire.ou autre os propre,defquelles nous auôs 
donné cy deuant le pourtraia. 



T%AJCT6' srXIESME DES OPER<tATIONS 
de Chirurgie, contenant neuf Chapitm. 


Cequ’ilfautobftruerdcuantqucpicquer lalfeine. ' Chap. i. 

LanianietedebienouurirlaVeine. Chap. a.'n 

Ce qu’il faut confideter apres auoir ouuert & picqué la'Veine, 

& lors que le fang en fort. Chap. j.’’ 

Denombrement^es Veines & atteres, quifont ordinairement 

ouuettes au corps humain. Chap. 4. 

DerArtcriotomiCjOuincifiondesArteres. Chap. 5. 

Dcl’Ancurifme,8i:lemoycn delescoupper&lier. Chap. 6. 

DelaCirfotomie, c'ell à dire manière de coupper les varices.. Chap. 7. 

DesSangfues, & de leur vfage, enfemble le moyen de les 

applicquer. , Chap. 8. 

Des Ventoufes, Stlemoyendelesapplicqucr.' Chap. 5. 


Cf qu’il fMt ûhfer'uer deuant que picquer la Veine. 

E n’ell icy mon intention d’eferire quelles maladies requièrent la 
faignee, en quel aage, en quelle faifon de l’annee , en quelle ré¬ 
gion , en quelle habitude du corps il la faut faite, ti pour quelle fin, 
a fçauoir, ou pour vne euacuationfimple, ouderiuation , ou re- 
uulfion. Semblablement quelle veine il faut picquer, combrenil 
faut tirer de fang, ou en quelle maniéré, ou abondamment pour vne 
feule fois, ou en réitérant par diuerfes fois, aülïï en quel temps de la 
maladie on doit ouurir la veine.* Mais ie diray feuHment la maniéré de bien fai- 
gner: Ce que l’on doit obfcruet Septadiquer auant que picquer la veine,& apres 
l’auoit picquee ; Et ce qu’il faut confiderer, lorsque le fang en fort. Cefaifant le 





Chirurgie, Liure X, 239 

■ChirurgicnneferamoinsdigncdeloUangc.defçauoirbien ouurir la Veine,qiicle 
Médecin fera eftime, de cognoiftre s’il eft requis de ce faire,du non: Car cncorejÈièc»- 
qu’il feinble, que ce foitchofctres-aifee& facile, de bien faigner, fi eft-ce qu’il eü. dAn^mufe, 
trcs-difficilc&£dangereuxfouucntesfois:parccque les Veines fontioindes auxar-/ar¬ 
tères,icelles cllans deffous,& quelquesfois dclTus,*: à icelles les nerfs, & pour appuy î""-'- 

Or fila Lancette picque le netfou tendon, il s’enfuit fouuent conuulfion, ou 
gangrené, qui tue Kconfommele malade aucc cruel tourment : L’artcrc incifee ne w fiimM 
peuteftre agglutinccnyguairie,& fouuent eft caufe que le fang fc perd outre me- 
fure.Si on couppela Veine tout au ttauets,fes bords fe retirent,vn en çà,l’autre de là, 
a fe cachent fous la chair, ne iettant pointdefang: Si on la picqueen trop 
crainte, la peau fupctficielle qui la couurc,eft feulement incifee, & non la Veine ou- 
nette, oufi elle eft peu picquee,lc fang ne vient que goutte à goutte,& le plus fubtil, emn- 
quieftcaufcd’yfaircfouucntvnrr»mW U apoftemc. Quelquesfois la Veine eftfiif. 
fort cachée,qu’on ne la pcuttrouuer aucc la Lancette, qu’à peine, ou bien, enco¬ 
re qu’elle foit apparente, pour eftrc petite & rondelette , îuitfouuent la poinfitç de 
la Lancette pour fubtilc qu’elle foit. Ainfiplufîcursdifficultcx rendent lachofe mal 
aifec.qui fiemble facile à celuy qui ne l’a plufieurs fois expérimenté & pradiqué. 

DeuantqueleChirurgicnvienneàouurirlaVeine, filemalade eftconftipé,&: fi Ce^u’il 
de long temps les excrements du ventre ontefté retenus, il les faut vuider ptemie-/'*' ‘V'f- 
rementauec quelqueclyftere remollient,afinqueIes Veinesdefemplics par la fai."" 
gnee, n’attirent des boyaux quelques excremens putrides, qui pourroyent offen- 
fer les parties nobles. La faignee ne fe doit auffi faire, l’eftomach eftant indigeft, 
plein de cruditex, commeàceux qui fe font desbordezàmanger & boire, comme 
auflis’il eft furuenu U précédé quelque grande euacuation, ou autre chofe qui pour* 
roitauoir débilité les forces du Corps, comme vomifTement, flux de ventre, grande 
abftincnce, veillé, auoir trop preffé natureenlacompaigniedesfemmes.LeChi- 

rurgiciiconfiderant toutes ces chofes en l’abfence du Médecin doit différer la fai» 
gnee. Et fi pour preuoyance & précaution, comme pour euiter quelque maladie, 
on fefaid faigner, il faut que le perfonnage ait l’efprit libre, fans eftrc embroüillc 
d’aucune paluon, comme trifteffe, cholcre, & fur tout il ne faut toucher la perfon- 
ne fi elle eft trop craintiue 8c effroyce, attendu que la peut 8c crainte fait retirer le 
fang au centre du corps. 

Si le malade eft forc,il pourra cftre affis.s’il eft foible on fubied à s’efuanoüir, cora- Mmre 
me ordinairement font ceux de chaude c5plcxion,luy faut faire prendre auparauant licfAi^nn. 
vnoeuf mollet, ou autre chofe, aqec vnpcu de vin bien trempé, 8c lé coucher aü 
lia,lcfituant,fifaircfepeut,dc éclle façon qu’il foitvnpcu fouflcué, comme en 
fonfcant.Maisfurtout.ilfautquelalucurdu iour ou de la chandelle donne deli» 
gnedroifte au lieu où l’on veut ouurir la Veine , fans eftre contre fon iour , afin 
que l’ombre n’empcfche de rccognoifttcla Veine, 8C l’endroit où illaconuicntpic- 
quer 8c ouurir : puis le Chirurgien de fa main dextre, empoignera la main dextre du 
malade, ou de la feneftre la feneftre, félon le codé, duquel il voudra tirer du fang, 
penchant le bras vn peu contrebas, 8c de fon autre main gauche 8c eftenduc, ou d’vn 
lingechaudfrotteraleplatdubras,qu’ilfaudrafaigner: En apres vn peu plus haut^g"'»" 
que le ply du coulde, fera faift auec vne bande 8c lifiere affez eftroide, comme d’vn /’*“•’ 
poulce, ouenuiron, vne ligature à double tour, ny trop lafchcmcnt, ny trop eftroi-^'’"’ 
ftement: car l’vn 8c l’autre excès empefehe la fortie du fang ,'8c toft apres le mala- 
defermera la mainforteftroiaement,l’vn8cl'autreeftantcaufcquclesveines tou- " 
chans la chair feront arreftecs, 8c qu’elles ne vacillerontenfaifantl’onucrturecà8c 
là, 8c viendront às’enfler pour le fang qui y fera attiré, 8c fi elles eftoyent auparauant 
cachées 8c peu apparentes,elles commenceront à fe defcouutir, foit à la veuë, ou au 
toucher. 


240 


Les Operations de 

La maniéré de bien ouurir U Veine. ; 


ticfiigner. 



O V T E s ces chofes conGdcrecs, fî le Chirurgiet 
bras droia, il faut empoigner ledia bras delà main gauche°preslë 


■n veut faignet do 


de forte qu’c 


ply du bras, ou proche du lieu où l’on veut faire rouuettute’& met- 
* trelepoulcefurlaVeinetvnpeuaudeffous du lieu où il faut pic- 
quer , afin delà tenir ferme, quelle ne varie&fuye: caraucunes- 
fois la veine cftant tendue comme vne cordelette, roule,&: efehap- 

^ pela Lancette. Aucunesfoiseftant pleine de vent,fe retire & obéit 

_^ . an ne l’atteint point du tout,ou qu’on y faia trop petite ouùerturc: puis 

du doigt ImUx, de lamaindextre, faut remarquer en quel endroiailfaut ouurir la 
Veine, faifant au delTus du cuir vne petitecnfonocute auec rongle,puis foudain faut 
P tendre de ladiae main dextre la Lancette, qui eft entre les lentes toute ptefte & ou- 
uerte,&d’icelleouutirlaVeinc tout doucement, fans violence , gliflantlapoin- 
ae d’icelle dans la Veine,tout bellement, & non àreftourdy, fanspicquetàlavolee, 
nyîlplomb. Etpour faire l’ouuerture plus alTeurémen t, & fans trembler,, le Chirur¬ 
gien doit tenir la Lancette vers fon milieu, du poulce & doigt /«dev,appuyât fa main 
auec fes trois autres doigts contre le bas du bras,&: pofer fur le poulce qui tiét la Vei- 
nefubieae,raütrepoulcc&doigtJ«dev,defquels il tient la Lancette, pour auoir fa 
Mty» A main plus ferme & non tremblante. Aucuns frottent le lieu où fc doit faire l’ouuer- 
fmin h tureauec vn peu d’huile,ou beurrefrais,afin de rendre le cuir plus lice & tenue,S:l'a- 
miritlit. mollir,& par ce moyen plus facile à coupper, & auec moins de douleur. Autres oi¬ 
gnent la poinae de la Lancette auec huile,pour la faire entrer plus doucemènt,faire 
moins de douleur,tenir la playe mieux ouuerte/ubtilicr le fang,s’il eft gros,l’empef- 
cher de fe cailler,& luy faciliter fon iffue; 

Sidu premier coup la veinecftouuerte, cela va bien: fiellen’eft ouuertc,ilfaut 
foudain donner vn autre coup, ou vn peu au deflùs, ouvn peu au deflbus du pre- 
thier,pourueuquclaVcincyfoitmanifeftc. Sirouuerturecft petite, & le fangfort 
tropiubtilement, de forte que nous doutions n’en pouuoir tirer la quantité necef» 
faire, foudainil faut mettre la poinae de la Lancette dans laplaye,8ereflargir: car 
fouuentpoureftre l’ouuerture petite, il fcfaiavn TnmhtnSi grumeau de fang, qui 
revient à apoftemer. 

i’vfer il L’ouuerturceftantainfi méthodiquement faiae, foudain il faut donnerau ma- 
I4JI; J»»» lade à tenir en fa main, du cofté qu’il aura cftcfaigné,vnbafton rond, de moyenne 
imne m U groireUr,tant afin d’y appuyer fon bras,que pour le contourner & ferrer,quand il fera 
mm il a- rjquiSjafin de mieux faire couler le fang. Lequel s’il ne coule de droia fil,il faut pré- 
y. î*”* dre garde, fi laligature en eft caufe, pour eftrc trop ferree :& lors la faudra vn peu 
delïerrer.fansl’ofterdutout. 

Or le Chirurgien doitauoir plufieurs Lancettes , les vnes plus larges àla poin¬ 
ae, les autres plus eftroiaes : les larges font propres quand la veine eft fuperficielle,i 
zmtiiis ^ conuient faire vne bonne ouuerture ; les eftroiaes font propres pour incifer 
Ugts &■ les Veines qui font profondes & cachées, & lors qu’il faut faire ouuertures petites 
cfiniHis. aux Veines fuperficielles : car lemalade abefoing quelquesfois de foudaine, & gran¬ 
de cuacuation, if par ainfi il faut faite l’ouucrcure grande, & femblablement quand 
nous cuidons le fang cftre gros, & quand le malade eft robufte & puiflant. Au con¬ 
traire fi nous prétendons retirer Ü deftourner le fang, qui fort mal à propos de quel¬ 
que partie du corps, comme en ceux qui le crachent, ou qui le perdent par le nez, 
nous faifons l’ouuerture petite, pat ce qu’ils n’ont befoin d’euacuation, eftans fuffi- 
fammét euacuez par la fortic du fang, ains de retradio & deriuatiô. D’auatage en ces 
euacuations & maladies , il faut permettre que le fang flue aflez long temps pat 

l’ouuctturefaiâ:eenlaVeine,cequelemaladenepourtoitendurcr ny fupportet, fi 

l’incifion eftoic grande , d’autant qu’il fortiroit beaucoup de fang. On fait aufi» 



Chirurgie, Liure X. 2 4L 

l’incifion petite aux phrcnetiques,& à ceux qui refuent,ou font efgarcz de leur fens.à ptmeUiue 
fin que laplaye fe ferme SC confolide toft.par ce qu’aucunes fois,fans que l’on fe don- ■«»* p^t- 
ne de garde, ils défont la ligature, & fe mettent en danger de perdre leur fang.fi i’iii- 
cifion eftoit grande : mais eftant petitCjCncore qu’ils fe deflient lé bras,le fang coagu- ' 
léquibouchelaplayc, peutempefcherqu’ilreforte. L’ouuerture fefaitauiTipetite 
auxpetites Veines, & large aux grolTesrcar la faifant petite en vn gros vaiireau,necefa 
Virement le fangqui fe caille empefeherâ fon iffue. 

Quantàlafiguredel’incifion,ellefefaiiaen troismanicres: la première de tri- zycijkii 
ucrsrlafccondedroitenlong, parlaquellela Veine eftfendue,& nonpicquee -.hnsJcrw- 
troifiefmeeft moyenne entre les deux fufdiûes, qui fe nomme Oblicque, &fc fùtiipon nU 
de biais. On la fait de trauers,quand on ne veut réitérer la faignee.-car pliant le 
de,lesextremitezdelaVeinefeteioignent: ceftefigute eftauffi cortimode , quand 
nous voulons faire grande ouuertürc. L’incifionfefaitde biais, quand nous vou¬ 
lons reiterer la faignee :& aulfi par ce que la faifant ainfî , on ne faut pas fouuent 
la Veine : d’auantage ceux qui alfiftent, trouuentplus beau, quand enceftefigurc 
lefangfortcommcs’entortiîlant.L'ihcifiondroiaeêi longue, conuientquand nous 
réitérerons la faignee, non feulement le iour.mais le lendemain, par ce que pliant lé 
coulde,les extremitez de la veine fe feparent. 

Or en quelque maniéré que fe face rincifion, la Veine (ioit eftre incifeé én fori U %iiie 
milieu, fans la coupper du tout : car ou fes bords fe renuerfent, & le fang ne fort ‘ftrr 
pointderoidcur,ainsdécoulé mal à propos le long du bras,oU bien leS exrremi- 
tezde la Veine ainfîcouppeesfe retirent ,& ne fort point de fang, ou bien peu du^" "•A*"’; 
commencement. 

^ Ce qu’il faut cenfiàerer dfres duoir ficqué çÿ* ouuert la î^eine^ 

lots que lefang fort, 

■Chapitre II L 

L faut noter, que la V einc eft quclquesfois bien ouuertc,cé qui U rdhi 
fe cognoift par le fang, qui enialift du premier loing & fondai- t 'mcmtt- 
nement, mais toft apres il ne fait que dégoutter : ce qui aduient 'J > 
pour la crainte du malade, qui aurafaiS retirer le fang au 
dans, & au centre du çdrpSi ’rellechofeaduenant,iIfaut pa- 
tiemment attédre,&: defl'errervn peu la ligature, enfembler af- 
feurer le malade,luy faifant remuer les doigts de la main, en la¬ 
quelle luy aura efté donné à tenir vn bafton, afindclecontouri 
ner,ôc quclquesfois ferrer. Souuentfouuerture delà Veine eft 
allez grande, mais lefang pour eftre trop grosnepeucaifémentforrir,î;pourceon 
applicquefurrincilîon vn peu d’huile commune, qui eft iinguliercpourccft effea.^rw œfMi 
liaduientquelquesfoisquelaveinecft bienouuertc, & neantmoins le fangne vient 
que par filet, ou goutte à goutte, ce qui procédé d’aurant qu’en voulant ouürir la 
veine, le Chirurgien eftendfe retire trop le bras en arriéré, qui faiÛ tendre la peau 
qui couurela Veine, & en faifant ( apres l’auoir ainfi ouuert enfemble la Veinc)plier 
vn peu le bras, la peau,ou quelque membrane couüte l’ouuerturc de la Veine, ce qui 
rend le trou plus eftroiâ :& par ainfi le Chirurgien ne doit faigner le bras eftant aiii- 
iî tendu. 

Sienl’abfencedu Médecin, le Chirurgien recognoift la vertu du malade eftre 
debile,&ncantmoins il foit necelTaire, luiuant l’ordonnance du Médecin, faire»/ 
grande euacuation, il la faut prudemment my-partir , de forte qu’en ayant bfté du 
premier coupmoins,que le mal ne rcquierr,on réitérera quelques heures aptespour 
lafecondefois,&fibcfûingcft,pout la troificfme,fans précipiter parvne feule eua- 
euacion tout à coup le malade.; 



24-2 Les Operations de 

Il peut adiicnir,dcuant que l’on ait tiré la quantité de fang qui eft requife & or- 
Crtu’oii donne, que le malade fe lent foible, ou peut tomber enfyncope, à quoy leChi* 
Jo,ir fA>re, rurgicn aura èféard, & fermer la veine pluftoft que le cœur faille : ce qtfil apperceuri 
^rnd on quand lé malade commence à blefmir.fcntir mal de cœur,& que le poiilx s’abaifle Sc 
nffcrfon acuient plus lafche.&lefangcommcnceàcoulerlelong du bras. Tellechofcadtlc- 
' nant,le Chirurgien doit foudain arrefter le fang,mettant le poulce fur bouuerture de 

sjncofctn coucher lemaladedefon long,àlarenuetfefurledos,latcftc appuyée fur 
j«inom. J (-O j(iina(rezbas,&!uyiettcr de l’eau froide au vifagCjluy donner vn peu de 

vin en fa bouche, & du vinaigre àfentir,&luy tirer contremont le poil des temples, 
& auoir vn peu de pafiencejqu’i! ait repris fes efpritsicar quelque temps apres les for¬ 
ces luy eftans reucnues,vous pourrez paracheuer voftre euacuation. 

Il yen a quelques vns qui ne peuuentfupporter la faignee, pour peu qu’ils foyet en 
leur fiaifant, encore qu’ils foyentau lia.foit que l’on leur donne à fentir vinaigre ou 
vin à goufl:er',& neantmoins eftans couchez à plat dedans le lia,& la telle mediocre- 
mehi pln>i-acat luu'te,la fupportent facilement,voire iufques à grande euacuation de fang ; ce 
f”"'f,,quci’ay depuis peu deiours veu aduenir à vn honnefte & courageux gentilhomme. 
& wf de fang, il faut défaire la ligature, puis defgorger la 

Veine, de peur que le fang ne fe vienne à cailler & apoftemer ; Et s’il fort quelque pe- 
titmorçeaudegreflc.leremettre doucement, fans le coupper, &en apres clTuyet 
le fang qui peut cftre coulé au bras; puis fera mife vne pètitc comprelfe fut le trou 
&ouucrturc,(trempeeiCOmmediaCelfeliurei.chap.io.auccvnpeu d’eau froide) 
It laquelle y fera retenueauec vne bande,qui donnera en biais,la roulât quelques tours 

J» ooudin-^nauon le bras &: coude, en croix Bourguignonne, puis fera noüee auec fes deux 
fKi U fit- bouts, faifans premièrement plier le bras du malade,pour le retenir & fituer en celle 
façon. Et faut que ladiae ligature ne foie trop ürree, par tel moyen en peu de temps 
la cicatrice fe rend ferme fur la playe de la veine. Le bras eftant ainlî plie,li le malade 
eft debout & leué,il mettra fon bras en efcharpe,s’il eft couché, il le faudra faire aua- 
1er doucement au lia,fc donnant garde de par trop.remuèr fon bras, nyfc coucher 
delTus : car fouuent en dormant plufieurs ont perdu quantité de leur fang, au grand 
danger de leur vie, 

itÿuedt En certaines parties, & en quelques corps le fan^ fort impecueufement, & ne fs 
prar/,/i»^pjmg[bjncher parlafimplccompreirc&:ligature: lors nous lômmes contrainéls de 
mettre fur l’orificedcl’ouuerturelamoitié d’vne groffe febue, & k comprelTepat 
fi«r '■^^"'dclius, puisla bander. Quelquesfoisil demeure pour quelqucsioursvnevetdeur4£ 
linliité il- noirceur aux enuirons de la playe, mais cela ne caufe aucun mal, s’il n’y auoit ioind' 
minrnni â-quelque autre accident. 

fm U Q^nd on veut reiteretlafaignee, il faut mettre fur l’incifion de l’huile falce, 
ÿm. pat ce qu’elle empefehe la conglutination des bords, & le fel ne lailTe cailler le 
eom rn(f.pjng qui boucheroit l’orifice de la playe. Etfirincifioneft tellement ferree , que 
rirUfii- jnalaifémentlefangenpuiirefortir,ilne faut rudement eftcndrele brasquelems- 
ladeauoit tenu courbé, ny fouler trop fur la Veine, pour faire fortir le fang : car ce- 
fte violence cauferoit douleur SC inflammation, mais pluftoft auec la poinde d’vne 
petite fonde ofterlefangquieft glacé fut l’orifice de laveine,ou bien larepicquer, 
„ ayant premièrement bandé SC lié le bras vn peu plus haut, que le ply du coude,com- 
“^^me auons diél cy deflus. 

"«tl/tsum- ' QuandnousvoulonsouurirlesVéinesou arteres,qui font aux temples , front, 
pies, front, O" OccifHt, OU fous la langue , nous mettons vne feruiette ou couurechef, entottillé 
L/w, O'au tour du col du malade, lequel doucement de fes deux mains contournera les deux 
Unÿse. boutsdeladiaeferuietteoucouurcchef,afindefe prelTer & comprimer le col mo- 
Mo)ë^OH- derément, pour faire moter le fangen haut,enfler & rendre plus apparent le vaiffeau 
utsrltsrti- fmt ouurir. S’il eft queftion de faigner les Veines des mains & pieds,il faut tenir 

’mn r f membre dedans l’eau,vn peu plus chaude, que tiede, pour faire grolfir 

^esfieJs. & enflot lefdiâes Veines, Si foTtir le fang plus librement le vailTeau eftant ouuett. 




Chirurgie, Liure X. 243 

Venomhremmt des Veines ^ Arteres, qui font ouuertes ordi- 
. nairement au corps humain. 

Chapitre IIII. 

El ON la diucrfitédcsmaladies, qui fimiicrinent au corps hu¬ 
main, les anciens ontremarqué plufieiiirs Veines, qu’il con- 
uientquürir: defquels il faut que le Chirurgien fçaehe, non 
feulement la fitUacion '& diliifon-, mais aufli le nom , à fin 
qu’il ne prenne l’vne poür l’àiicre. Elles font en nombre de 
qüarantevne,fignalees:dontilyenaàlateftedixfept. Là pré- reine àa 
mierceftiiommee Veine du front, fituee an^milieu du front: f™». 
laquelleonfaignepourlcsdouleursinuetereesde la telle, qui 
trauaillent principalement le derrière d’icelle. La féconde Vend f üpiss qui eft au itii- ^‘neiupie, 
lieu du derrière de la telletelleéft ouuerte contre l’endormill'ement & douleur de 
telle,'qui font en la partie anterieure.La troifiefme,Tempotalc,Vnt de chaque collé: Wesnetem- 
laquellçmontéeh piiifiçurs rameaux le long des téple5:on Jp faigne pour le trop grâd ^ ’ 

latmoyemét des yeux,pour la douleur d’oreille,poür la Migraine.La quatrielme, Au- 
riculairc,vne de chaque collc.fituee derrière lés orerllesiîejife-ell.outtérte cotre la fur-”''"^'""- 
dité,douicurs & vlçeres des oreilles. La cinqiuêfmc, Odulaire, manifellcau grand 
poing de l’œil procliè du nez:on l’oiiure pour les afTcflions des yeux &c paupicees. La 
fixicfoie,Nafale,fîtuce au miKeu'Sc extrémité du nez, entre lesdéiix cartilages : cUerelne Na- 
profite à la péfanteur de la telle, & fluxion des yeüx & paupières. La fepticfmc, La /Vc. 
biere, de chafque'collé deux, lituces tant aux leures fuperieure, qu’inferieure partie 
interne;Ouuertes,elles font propres pour les tumeurs & excrOiflances de chair,& vl* 
teresqulvicnnentàlabouché,pOürlaroupeur düvifage. Lah'qjaicfme,Ranulaire, ;.,;„ 
fituee fous la langue, vne de' chàfque colle, elles font faignees contre la Squ'inan- mUire, 
cie , inflamiriaqon des Amigdales, & de l’vuullc, Sc pour autres affeaions qui vién- 
nentàlabouche&: goficr. La neuficfme ell fort apparente, plahtce au col, diac 
lugulaire ou Organique, & des Arabes Guides, vne de chaque collé : Elle pro- e'emejn- 
fite ouuerte contre les Squinances&defluxionsquife font fur'le goficr. qui prcf-<f“^''"''’ 

. h - I 

Aux bras,ilyenafix,troiscn chacun,qui fefaignentàu plyducoulde. Laprc-^4„/,j„,^ 
miete Cepljaliqùe, appellee Humérale ou Efpauliere, qui cil la plus haute & exter-A'* ftà- 
neilaquéllè-onfaignc pour la douleur de tellc,des yeux, orciil’e,8i: gorge. La deux-»™*, ou 
icfme cil la plus balTe & interne,diae Balilique, commeellaut la bafc &fondement 
des deux autres Veines, on la nomme aulfi Hépatique, ou Iecoraire,& AilTcllairc,^"”'®'^ 
ou Axillaire: Elle ell ouuerte contre !esobllruaions,dufoyc, 6c inflammations qui^^uf^é- 
vienncntPtoutlccorpSj&iauxmaladics des parties fituees au dclToubs de la telle. 

La troifiefmc Médiane, tant à raifon de fa fituàtio’n &c origine, pour ellre fituee & JilUir ’e, o» 
faiae de la Céphalique 8c Bafilique , qufe pour fa condition , d’autant qu’elle ell l'ai-.^«/Airr. 
gnee poür les maladies tant fuperieuresqu’infcrieu»es,qui affligent tout le corps. s'eine Me- ■ 
Aux mains, ilyenafix, troisenchafque main. La première defeend le long du'^'”"!' 
Mctacarpe,&: court entre lepoulce, 6c doigtW«,diae Céphalique, Oculaire :"pro- f!”" '''' 
pre contre lés.douleurs de ccllc,6calîcaion des yeux. Ladeuxiefme Saluatclle, 
nale,ou Syelé, fituee entre le doigt ik/edic«}6c.,^»nc»/ar»;proprc pour l’iacricie 6c au- SnluauÙe. 

. très maladies du foye.cllantfaigoèë de la maindcxtre:commedelafcnellre,pourlesrn«- Me. 
afifeaions de la rattc,6c pour ce peutdire appelle Splenitique dU collé fcnellrc. La 
troifiefme,Mcdiane,Noire 6cCo^mmunc,fitueelelongdu(ioigtjA2eifi(«,laquelle le""””"”' 
peut faigner au defaut des deux fufdiaes. • remey/u. 

Au ventre, il y en a deux, de c'hafquc collé vnc,diae Iliaque, où TitilUrù , fi- 



244 Les Operations de 

tuec entre les hanches & les flancs : Celle du colle droia fe faignc contre l'hydropi. 
fie, & autres affeaions du foye : Cellcdu collé gauche, contre les maladies delà 

/'«W Ht- Au fiege, deux de chafque collé, vnediaeHemorthoidale; propre contre les af- 

mmhti- fea»ionsmelancholiques,& autres maladiesfaiaesdel’humeurmelancholiqnc. 

Vtme ft- A.uxiàmbe*iiycnahuia,quatreenchacunc. LapremierePopletique, ou'iar- 
,^’tiere,fitueeauply duiarret: propre contre les affeaions de toutes les parties qui 

unlrt’. font contenues au ventre inferieur. La dcuxiefme^'aphcné.fituacau dedans du pied 

proche & au deffus de la qjieuille interne: Elleellfaign'ee contre les affeaions des 
thene. reins,de i’.amprri,comme pour prouoquer les mqis.contre'les vieilles chaudepiffes & ■ 

rimsiu- poulains,qui font retournez. La troifiefinie. Sciatique, fituee au delTus de la cheuil- 
Içexterne : propre contre les Sciatiques & douleurs desianches & cuiffes. La qua- 
rtuK W'-tricfmc,Medianc,ouRenale,fituee fous lecouddupied; commode contre les fufdil 
înlu'* rcs maladies. 

Celles le plus fouuent que l’on ouure&faigne dé toutes les fufdiaes Veines font 

les trois qui font au ply du coulde ; la Çcphahque.jBafilique & Médiane. En les pio 
quant il fe faut donner garde, &:cqnfiderer, quefouslaBaliliquciryàync Atterein. 
14 Crfht-figaefous la Médiane, vn nerf .ou ^endon du mufcleJSiçeps, ou tqhs lés deux enfem'. 
^"''"“"rble, mais fous la Gephalîque,iln’yanyuerf,ny tchdqh,,nyartère,'Stpourteell la 
moins dangereufe à picquer de toutes. , 

“ZZ'idt i Sipardefallre ouurantla Bafilique, on touche l’arterc, qui quelquesfois cil au 
t jCrtert deffus j comme i’ay veu aduenir, afin de retenir le fang, & faire que l’Artere fe puifle 
{icfiit. agglutiner, fans Ancurifme, il faut fendre vnc febue, & mettre la moitié d’icellefut 
rpuucrture, auec vne petite eompreffe par deffus, &£ bander le bras commodément, 
fansytoucherdetroisouquatreiours. Auffien voulant picquer l'a Médiane , fi Is 
tiimiie .(anctfou tendon eft picqué & atteint, foudain il faut faignet le malade de l’autre 
j)n/,t»t«- bras,:&:feracoulerontdoucementenla playe , de l’huile de Terebcntine chaude, 
ion. lailiant à fon orifice vn peii de laine graffe, trempée en ladidc huile, afin de le tcnii 

ouuert, & à tous les chuirons du bras, feramife vne cmplallre de Diacalcitheos dif* 
foultcnhuilerofat&vinaigre. 

De l’tArteriotomie, ou imijton des Artens. 


Chapitrë V. ' 

V A N T à l’Arteriotoraie, c’cll à dire, incifion des Artères, les 
anciens l’ont praâiquee principalement derrière les oreilles, 
& aux temples, pont les fluxions longues & rebelles fur les 
yeux, comme auffi à toutes maladies de la telle, engendrees 
de fluxiÔ chaude,vaporeufe U fpititueufe. Ce que nous faifons 
encore pour ltiourd’huy,diffcrenstoutcsfois auec eux, en la 
maniéré de les ouurir» car fi l’Artereell petite, ils lacouppent 
tranfuerfaletnent, & en tranchent & oftent mefme vne; partie, 
_ _ & les deux bouts fe rctirentvcrsleurprincipe, & ce qui leur 

cil continu, ce qui cil caufcd’arrcller le flux de fang; Et quand, l’Artereeft grande, 
&batfort,pourleplusfcurilsla lient deffus &deffous,puis incifent ce quiellau 
milieu des deux fils, Icfquck doiuent ellte bons & forts,afin qu’ils foyent fermement 
ferrez, parce qtc le mouuemcnt perpétuel des Artetes, lafehe le fil, débouché le 
vaiffeau,s’il n’ell lié:&: qu’ils ne pourriffent auant que l’ificifion foit remplie de chair, 
^smolc’ ‘f''* bouche l’orifice du vaiffeau incifé. 

«cs’"p<m maintenmt nous faifons feulement vne fimplc incifion au corps de l’Artere, 
en mefme lotte & maniéré que nous ouurons la veine, fans la coupper ny trancher 
.Anms. du tout, & apres auoir tiré dn fang tant que nous délitons, pour l’artellcr nous 

mettons 




Chirurgie, LiureX. 24J 

.mcttotis fur lotifice delaplaycvnepetiteemplaftrcdc Mafticq, & par deffus vnc 
petite comprcfle, tenue parle moyen d’vne ligature, qui fera mife aO tour de la telle, 
autant ferreequ’il fera befoii^. le fpy qu’aucuns ont pour fufpeâe celle incifion des^ ,, 
Arteres, pour ce qu’il eft difficile d’arrellcr le &ng,& que ce faifant la cicatrice s’en * 
gendre aux parties qui enuironnent l’Artère, premier qu’icelle foit bien confolidee, 
&fouuent yfuccede vn Ancurifme,maladiefafcheufc & dangereufe. Dcma part. ^ntHrir- 
fay pluiîeurs fois veuouurir l’Artcre aux temples, fans qu’il foit venu aucun des fuf- 
diâs accidents', ce que ie confcillc faire au ieunc Chirurgien, en cell endtoid fejjle- 
ment, telleinciliohellantplus commode Si moins pénible,que la léiHion totale, Si 
ligature d’icelle. 

De l'tyineurifme, ^ le moyen de le lier ^ coupler, 

.Chapitre VI. 

■ A tumeurnommee Anciiricfme feptend ordinairémehtpoilï 
la dilatation de l’Artere , ce qui fe doit entendre pour les pe¬ 
tits Aneurifmes, ellant impoffible que l’Artere fe puilfe telle- PrjmUiM 
Icment dilater Si ellargirés grands Aneurifmes qui fe rencon-<i»Ow»- 
trent fouuent : Ainfi nous dirons fuyuant l'opinion des in-nfmt. 
ciens, l’Aneurifme élire faiâ, quandle fangSicfprits fortent 
des Artères, par ce que les orifices fontouucrts, ce qui fe nom¬ 
me Anallomofe, ou quand la tunique dcrartereéll diuifee Sc 
rompue, foit de playe, ou d’autre caufe: ce qui fe voit quand vn Chirurgien vou¬ 
lant ouurir la veine au ply du coulde, perce Si ouure l'artere qui ell au delToubs, 
ou qui fe prefentc quclquesfois fur la veine. Si le cuir qui ell au delTus fe cicatrife, Si 
la playe de l’artere, par fon perpétuel mouuement, demeure fans eftre glutinee, ny 
bouchee, ou remplie de chair, ne pouuant cllrc comprimée, ny liee fi cftroiaementj 
comme à la temple. Si par ce moyen le fang Sc efpritsfortentpetità petit, Sis’amaf- 
fent fous la peau, Si font telle tumeur Aneurifmateufe. Pluiîeurs font trompez cri 
la cognoifiance d’icelles, ayans opinion de prime veüe dire contenue en icelle quel¬ 
que boüc ou matiere'pituitcufe, ce qui ell caufe d’y faire ouuerture, (ïont toll apres 
s’enfuit la mortdu malade* pour la grande clFuflon de fang Si'cfprits, qui fortent 
toutàcoup,fansqu’ils fcpuilTcntarrellcr. . 

' Or les lignes pour cognoillre telle tumeur, Si la fçauoir difeerner d’aucc les 'au- sl^es i, 
tres,font,tumeur pulfatile, ellant de mefme couleur, que la peau naturelle , encQrÇ 
qu’elle foit petite ou médiocre, molle au toucher,qui obéit Sc cedc'quand on la pref- 
fe idée les doigts, Sc qui prefqUe s’eUanoüit du tout, pour le fang Sc efprits qui IVnc 
rcpouirczdàhslecorps derartcre,quicll caufe qu’entrant par vue petite ouuertU- 
fi, Scparfo'rceilfaitbruit,puisayantolléles doigts,elle retourne incontinent, & 
s’entend vn fiffleirient pourle fang, Si cfprits, quiretournent par vne petite quuer- 
tiire: Ce qui fe fait ordinairement quand l’AncUrifme ell faift par Anallomofe , Sa 
nondelapIaye,parcequel’orificeellantouuctt, l’cfprit comme le plus fubtil, fort 

pretnipr ^8 léfang. Si ainfi la tumeur ell prcfque toute fpiritueufe; mais fi l’atteie 
effrom'pUe^ iffortbeaucoupde fang,«qui faift la tumeur plushumoralcquefpifi- 
ttreufe,Si par aïnffcft plus dure,qui en fin fe caille. Si fâitrdillention à la partie. ■ 

■ Pour la güàirifdh, la feule ligaturé du cqrps de l’Artcre y ell profitable,Sc principa- Cumtitnie 
le'mcnt fi elles foht'vn peu grolfèttcs : car celles qui font grandes, Sc principalement tMmif- 
âu col,aiXelldsVQfi ï!ines, ne fe doiucnt lier, ellant impoffible de trouuetScdccouurir 
le Corps de l’artere;,ioinà que fouuent les incifant,il fort vnc fi grande abondance de 
fïng,iS£éhfênlBïèd'cfprit vital, que fouuent le malade demeùtecntrc les mains du 

Chirurgien. ' ’ 

Ccllcquifutuientauplydubrasjfepcutguairir, comme ilfe peut voir par celle 


2^6 


Les Operations de 


'l/Cricrt /i«hiftoire.Monficur de Maintcnôrfie pria d'aller voirie firsdeMoRfieurdeBelleville 
F" auquel, apres vrfefaigncefaiûe auplydubras,luy eftoitfurucnu vu petit Aneutid 
de temps eftoitaccreu delà gtollcurdupoing, auquel en fin' 
^I^^^Te fang contenu en iseluy fe groumela : cd-qû! fut caufe d’engendrer quelque coml 
mt , mie mencement de pourriture en ladiûe tumeur .comme il s’appeteeut par le cuit, qui 
hnmx auoit change fa naifue couleur en noirceur, & liuiditc.eftantmefme altéré 8c ou- 
uert : pour à quoy obuier, 8c au grand flux de fang principalement, quis’en pourroit 
enfuiure.auec déperdition d’efprits.fil’ouuctturefefaifoit plus ample. leptopofay 
aux Médecins Si Chirurgiens, le feul remede pour obuier à ce mal, qui eftoit de lier ' 
l’attere plus haut que l’Aneurifme qui eftoit au ply du bras, à laquelle opinion en 
fin chacun s’accorda: ce quifutfaià fortheureufement, en la prefence de Meflieurs 
Drouet, dofteut en Medecine, deBeauuais, Chirurgien demèurantà Anet, qui 
eftoyent venus pour le fecourir. 

faron A Premièrement ie remarqùay fur le cuir l'arrere en la fupeiieure 8c intérieure 
iVf/^rttrtPïKie de l’auanthras.ainlî quelle defeend de l’aixelle, au ply duhras, trois doigts 
audeffus d’iceluÿ, & en celle mefme partie, fuiuant ce que iauois remarque ie^fis- 
/Mf l*./r»-vnefimpleincifion en long au cuir, qui eftoit comme feparé à l'endroit de l’artere,' 
thmr. où elle fe rencontre au toucher, 8c l’ayant ainfi decpuucrtc.palfaypar delTous aued 
vnegroflèefguillecourbe, vne pctitefiffelledcfliee, puis auec icelle fiffclle,ieliay; 
ladifte artère à double nœud : celafaift, tout le fang groumele,8c autre caillé conte¬ 
nu en la tumeur,fut ofté : puis les parois de la tumeur furent lauces auec eau deviej 
en laquelle i’auoisfaiftdilToudrevn peu d’Ægyptiac pour corrige» la pourritute, ia 
gfiîxAdp-commence en celle partie; vnînois apreslemafade futparfaiélement guairy, fans 
(rf/<^iiw-eftreaycunementellropiat de fonbras ; de qüoyi’ay efté infiniement efmerueillé. 
rium. Si en quelque autre partie extérieure,il fe prefente au Chirurgien pareil Aneutifme,: 

il peu t feurement decouurirle corps de l’Artere vers fa racine 8c partie fuperieure, Si 
laJiet de mefme faÇon.fans autre ceremonie. 

De U CirJitomie,ctfi a dire manière de coupler les P'arkes, > 

C H A P I T R E ’V^IL .1 

. Ës y'.arlces font Veines riuilibles, pouirellte grolfes, dilatées, k 
S tumides, contre leur naturel, raboteufes 8c inégalés: à cefteraifon, 
lU polir ce quelles font douleur, 8ç empefehent l’aélion de la par- 
ie,ou pour ce qu’elles entretiennent Scabreuct quelque vlcere, (qui 
jjl fai£l qu’elle ne peut ellre confolidee(pn les ouure ou tranche.ou bien 
J on les confomme 8c bruflepar le cautereaduelSc potentiel, Lapta- 
pMffljB^Stjquedesanc'ens ordonne, que celles qui font cçurbecs 8c replicbs en plulicursre- 
Jes aw"«uolutionsçirculaires,oubienfiellcs fontentortilmes,8cioinaesenfemfalé;foyentin- 

'l’^™'''^cifees ou oftees ; Mais deuant que venir à cclleoperacion.ileftbcfoingdefomcn-, 
‘Virile* terlapartieaueceauchaude,pourfubtiliet 8c degroumeletlegros fang, Ss mclap- 
J. ehoüque.Sc enfler les veines. ■ . , r, 

ietmln- Le plus douxremede,eftceluy que nous praaiquonsordinairement.qiiteftlafîme 
pleincilion Scouuerture au corps delà Varice, enyn, on,deu}c;ou,tçois'endroits, 
comme fi nous voulions faire vne faignee.faifans neàntmoins rouueffurevn jseù 
plus large, prenans indication du fang gros 8c ineJariçhpÜque, 8c çjuelqu.esfois grqu- 
melé, que délirons faite fortir : par telles oùuertutcsnpus tirons pu fang en quantité 
fulfifante, autant que la force du malade le requiert, puis fus Icfdtaes ouuertutes, 
nous mettons vrte petite comprelfejScia bandons, afin de retenir le fahg . comme ell 
l’ordinaire en la laignee, defendans au malade démarcher, 8c fi derechef les Veines 
s’enflent,il faut dedans quelque temps reiterer les fufdiûes ouuertûte's. 

Orquand nousvoulons totalementla trancher,il faut premièrement auec de 


ptfmFim 


Chirurgie^ Liure X. 247 

fencre marquer le cuir j qui eft au delTus de la Varice, & qui la couure,& eftant mar- 
qué.lefoufleuer auec les doigts ÿs deux mains,vne deçà, l’autre delà.l'ayânt pre- 
œierement pince : puis au milieu faire l’mcifion audid cuir foufleuc, à l’endroit qui tmt Urt- 
aura ellé marqué, de telle grandeur qu’il fera requis,& eftant faiûe fera relafcliee:par me. 
telle incifion la Veine variqueufe,qui eftau dcllous, fera fort apparente, & defpouïl- 
lee de fon cuir ; puis fera palTé auec vne grolTe efguillc courbe , vn fil fort en double, 
par delTousIadiae Veine, lequel feracouppéprès le cul de ladiûc efguillc, afin d’en 
tirer par fcs deux bouts & cxtremitez vne portion en haut,&l’autre en bas.Cela faid, 
le corps de ladiébe Veine fera ouuert en long entre les deux fii$ , Icfqucls pourront 
eftrcdiftanslcsvns des autres du trauers dupoulcc : le par telle ouucrture fera tiré 
dufang, telle quantité que defirerèz: puisl’vn&l’autrefilferontliezforteftroiae- . , 

ment,couppant par apres ladiftc Vcine, qui fera au milieu, fi bon vous femble, laif- “ 
fant tomber lefdiûs fils d’eux mefracs, fans les tirer pat force, afin qu’à loifir nature 
fcrmel’orificedelaVeineliee&couppee. 

Or la Varice qui eft droiae,cncore qu’elle foit trauerfierc, fi elle eft fimple & peti¬ 
te , le meilleur fera de la cauterif<:r:mais deuant que ce faire, il faut purger le malade, 

SC luy tirer du fang, foit du braS, foit de la Varicc,ou de tous les deux endroifts. Les Les ttuiens 
anciens ont faiamention du càuteifc aaucl,& deuant que l’appliquer, ils incifoyent eeiiterifyn 
lapeaudcdclTusGommel’onfaitenlavoulantlier, Scayans decouuertla Varice, ylesP'emes. 
applicquoycntvn cautere grefle Ic mouce, embrazé, l’imprimans doucement & mé¬ 
diocrement, afin qucle feu nepcnctraft point outre la Veine :auifans de ne hrufler 
point les bords de la playe & incifion faiac, lefqucls pour celle crainte, il faudra re¬ 
culer & garnir de quelques petits linges Sceniplallres. L’operation faiâe, ûnappli- 
que vn rcmede ptopre aux brufleures, & fedatif de douleur. 

Et d’autantque les malades ont en horreur le feu, & craignent l’incifion du cuit, issfM- 
qu’il conuient faire au precedent : noftre praaique pour le iourd’huy eft d’appliquer j“' « 

furlecuiràl’endroitdela Varice, &furicclle,fans entamerauparauantlccuir, vn 
gros & bon cautere potentiel, afin qu’il brulle,non feulement le cuir, mais auffi le 
corps de la Varice: fefaut fc donner garde de touchera l’cfcarre, auec aucun fer¬ 
rement, ains la laiffer tomber doucement d’elle mefme, vfant pource temps du re¬ 
mède qu’auonsdefetit aux Cautères, propre pour ceft effea. Ce quei’ay veu pre¬ 
mièrement praûiqucr à Monfieur le Jeune, Chirurgien du Roy > & de Monfeigtieur Lt Jrme 
le Duc de Guife,homme fort inuentif en la Chirurgie. chimrÿn. 

Des Sang-fues leur vfage, eÿ* le moyen de les afflicquer. 

Chapitre VIII. 

E s Sangfues font de petits animaux fcmblables à petits vers, hefcriftiiii 
longs comme ledoigt, ouenuiron,nonfigfoires toutesfois, fi*J%-/w; 
elles ne font fouleesSs pleines de fang. Le bout de leur telle eft 
troüéen rond,conimevnpetit Lamproyon,y ayant trois petits 
aiguillons placez en triangle, qui picquent de telle forte , qu’ils 
percent&mordcntlapcaude quelque animal que cefoit,&s’y 
attachenttantqu’ellcs s’enflent&emplilfentdeuant que de def- 
mordre, Elless’engendrent&viuentenl’eaUj&principaleraenC 
és lieux marefeageux, pour fe deleâer fort à la fange & limon. Il n’y a Chirurgien 
qui ne les cognoifle, veu que le menu peuple les cognoift ordinairement, mais cha¬ 
cun ne peu t pas difeerner & ellire celles qui font malignes & venencufcs;ce qui doit 
ellreàconfiderct,pour les accidents qui peuuentfuriienit,comme tumeurs, inflam- 
mations, le malings vlcçtes de leurs morfures. és parties où on les applicqucj voire là * 

mort,commerhilloiie nous fait foy,dc MelTalinus, qui pour s’en eftre applicqiié au 
gcnouil,mourut. 


248 Les Operations de 

MtrfKs Lcsvenenaifesfccognoiffenttantcn leur grolTeur, que couleur, que és lieux 0' 
Jtsfini- elles refident ; Car celles qui foncgrolTcs ayans la telle plus grofle que le relie d"* 
fitisynt- corps, reluifantes comme vers ardents, verdoyantes, & qui font rayees fur le dos d'* 
""il"- bleu,ou qui font toutes noires, & qui ont ellé prinfes es matefeages & bourbiers ei; 

quels ordinairement on iette les cliarongnes,font veneneufes , & ne s’en faut pas’feti 

iiir. Mais celles qui font menues, tondelettes. Si qui ont vne petite celle de couleur 
Jes haaats de foye, ayans le ventre rouge, & le dos rayé d’or par deflus, qui viuet és eaux nettes 
coulantes,Scfablonneufes, doiucntellreretenues pours’enferuir.Etcombienqu'eû 
CAutim i les foyent telles,fi ell-ce que foudain qu’elles feront prinfes,neles faut appliquet,aiDs 
lifcmrJc- jgs garder & mettre defgorger l’efpace de quinze ioiirs ou trois fepmaines en vne'fiol» 
le de verre remplie d’eau elaire,&: nette, afin de les vuiderSe defgorger deleurbaue 
farigfius. & limon,recliangeant d’eau de rrois en trois iours. Si les frotter & manier doucemet 
^ pour les nettoyer dauanrage de leur limon. Galen leur donne vn peu defang lepre- 
mier iour, lesrenouuelant auflS d’eau nette. Elles fe peuuent garder vnan&plus 
pour s’en feruir quand il en fera befoin. ’ 

rvfwiJes L’vfage des fangfues cil inuenté pour mcfme refped que les fçarifications : Pour la 
plufpart elles font appliquées és endroits du corps, où les ventoufes ne peuuent élite 
mifes & tenir:comme au fiege,géciues,leutes,ou bien aux endroits denuez de chair; 
comme furie nez,fur le dclTus de la main & doigts, patjillementlors quelemaladé 
craint les fcarifications en quelque partiede fon Gorps:qj^ quandl’on veut tirer queU 
que matière veneneufefaifte par la morfurc oupicqueurede quelque animal venc- 

Us fmg- Deuat que les appliquer,afiû quelles foieûc afifamees: Si qu’il ne leur demeure tien 
fmsicfJUi- au ventre, & quelles prennent plus facilement, il les faut oller del’eau, & les mettre 
mnt lis en vne petite boite de bois neuf par l’cfpace de trois ou quatrehcures.il fautptemie- 
çUts^ss- rement nettoyer le lieu où on les veut attacher,& s’il y a quelque greffe ou emplallre, 
uisifis. ieIauer&frotcer,careJlesdcfdaignent les chofcsvnâueufes;celafaiail les faut pt6‘ 
Mo autres par leur milieu auec vn linge net & blanc (car fi elles font 

Its fm ‘ prifss 2 nu,ellcs defdaignét de mordre)puis prefenter la telle à la partie afin de les fai- 
istorin. re prendre.Si la fangfuc ne veut mordre,on coule fur le lieu qu’elle refufe de mordre, 
vn peu de fang de pigeon ou poulet,ou bien on picque ledit lieu aube la pointe de la 
lancette ou d’vne efpingle, pour en faire fortir vn peu de fang qu’on luy prefcncc, 8C 
ainlî incontinent elle prend & s’y attache. Si ellene fucçe pas viuement, oüfionla 
veut faire fucçer beaucoup auant qu’elle lafehe prifc,& comme elle ell ja aucuneraét 
pleine, il fautauèc le cifeau coupperparcmbasprefque la troifiefme partie de fon 
corps;par tel moyen elle tire d’auantage, & le fang qu’elle fucce s’efcoule & degoute. 
Quand la première fangfue ell cheutc, s’il ell befoin on y en remet vne autre frefehe. 
Mijm Je Ellans lalfes & faoules de tirer,& quâd elles regorgent de fang. elles tombent d’el- 
Usfme les mcfmes; 8c fi nous voulons les faire tomber deuant,nous leur lettons fur la telle vn 
imbtr. Je cendre ou de fcl,& foudain elles lafehent prife. Apres quelles font tombées,il 

coule encore quantité de fang, qui montre quelles tirent & fucçcnt de loin, lequel 
ne doit ellrcfitollellanché.afindelaifrer defgorger la partie dcquelquc malignité, 
s’ily enauoitde casfortuit. Aucunsmefmepourcclleffeâappliquent fuslesouuet- 
tutes de petites ventoufes ou cornets,félon que la partie le peut permettre,ou bien la 
lauent auec de l’eau marine.Si le fang coule & refude trop longuemét pour leurmor- 
furc,& qu’il ne fepnilfeellancher par l’application de quelques petites comprelles, 
istymi‘e- onmctdelfusvnpeudedrappeaubrulléjOubicnla moitié d’vne febue, la tenant 4£ 
fiMchn te preirantdeirus,iufquesàcequ’elleydemeureadherante&attachee,&par deflus fe* 
fit- ta mife vne compreire,& la partie bandée, fi elle le peut permettre. 


Ghirurgie,LiüreX. 249 

Des yentoufes ytsr moyen de les apflicquer. 

Chapitre IX. 

" A Ventoufceftyn inftruinencde Chirurgie, ayanteucenom - 
pour fa capacité & ventre , comme il on difoit, Inftrument,;* 
ventru. Leur grandeur doit eftre proportionnée à la grandeur rt/n»,;?. 
du membre ou il lesconuientapplicquer: Aceftccaufe, elles pifftraue 
dilFerenf les vncs des autres en grandeur &petiteflc, commedfArwK*. 
auffi pour leur figuretcar aucunes font courtes & ramaifees, lesyrs .fr'fiil* 
autres font longues decol, & larges de ventre, Jifonl mcil-^"'' l'"”- 
Icureaftion que les autres. Les autres different pour leur 
tiere,carilycnadecuiure,decorne,&devcrre, defquellcs nous vfons ordinaire- 
men t,afin qn’en l’attraâion du fang.oq puilfc voir Sc determiher à trauers la quanti¬ 
té d’iceluy. Il s’en peut faire aufli de bois & de terre : mcfme qüelquesfois en defaut 
de Ventoufe,il fe peut applicquer vne efcuelle de bois creufe, ou vn périt pot de ter¬ 
re. Quant à leur forme, elledoitauoir vné entréealTez largctte.fon ventremedio-i'orwr. 
crementlarge,fesboi«dsgroffets,ronds, afin que la mettantellenebleffe; Etfîellè 
cft grande,elle doit auoir vn trou au cofté,quel’on bouche decirc, en l’applicquant, 
afin de luy donner air, lors qu’on laveur ofter. Aucuns y mettent vnepetite barre à 
i'enttee, fur laquelle ils mettent la chandelle, que l’on allume en l’applicquant, & 
Voulantpoferfurlapartie. , 

Or le moyen de les applicquer eft tel. Ilfaut premièrement auoir faift quelque 
legerefridion, fituerla partieen figure droidc, afin que les mufcles foyent en leur/^*" 
vrayefitiiation,fanseftreentorfez, autrement retournant en leur figure naturelle'''’"*.^’ 
éedroide, changeant de place, on la pourroit faite tomber,&auflî que la partie de¬ 
meure plus en figurerdroiéte que contournée. Cela faiél, fut le milieu de la partie,oil 
fe doit mettre la Ventoufe,feront mis trois ou quatre petits bpùts de bougie allumez 
& accomodez fur vn ietton,oü piece d’argent, affez grande, afin qüela mciche allu¬ 
mée ne tombe fur la peau, puis la Venroulé fera pofee de(rus,en la contournant quel^ 
que peu, pour la faire tenir. En apres, par deffus fera applicqué vn linge chaud ; plié 
en deux ou trois doubles. Aucuns en lieu de chandelle, applicquent au fond de la 
Véntoufcvnpcu de fillace attachée aucc vn pcu^d’emplaftre ; & la voulanspofer 
fur la partie,y mettent le feu,auec vne petite bougiàailumec. 

Quantaux Cornetsjilsontl’entreelarge, îc finiffent enefttefliirant, comme en ' ,, 
poinûe,ayansvn petit trou vers leur milieu , &c par qedans vne petite '“uguette, 
dcflice, de cuir, qui bouche & ferme lediû trou : ils s’apphequent fans feu, mais en 
fueçantauee la bouche, enretirantfonaleine; cequife ftift aucc vn petit tuyauit Us uf- 
de plume, mis au trou dudia Cornet, affez profondément, afin qu’il recule ladiae/’/Kjârr. ' 
languette, qui le bouche, âi ayant fuffifamment tiré & fucçé, foudain que l’on ofte 
ledia tuyau, ladite languette fe vient à plaquer contre , & le fermer , comme il fe 
faiâ en vnballôn,lors qu’il cft enflé. Ceux qui ne fçauent ce fccret, ferment le trou 
aueevn peu dccire,cequin’eft fl propre. Les petits Cornets trempez én eau chaude 
s’applicqucntapresquel’onamisdedans la flamme d’vnc chandelle, mais foudain 
Icsfautappofer. 

Leur vfage cft triplcitetirer & diueftir le fang & humeurjqui fluét en quelque lieu; iti 
attirer quelque chofearreftee,quenaturenepeutchafler,refoudrevifegrolfeven-^M»»/''; 

tofîtêcnfermee en quelque partie de noftre Corps: Etpourcefaire font applicquez 
en plufieurs parties, Surlechinon derrière la telle, profitent àla pefanteiir d’icel¬ 
le, &defluxion, qui tombe fur les yeux: furlemilieudu col, aident àl la difficulté 
d'alcine,àIatoux.-fur les deux collez du col&: efpautes,, contre la douleur de te- 
fte,Migtaine,Ophthalmie,douieur de dents, fur le plat des bras^ tiennent le lie» 



2;o Les Operations de 

comme de la faignce.fur le flanc dextra , quand on perd fon fang parlcnez; & prej 

des tecinsauxfcmmcs,quand par la matrice elles fc purgenttrop, &mefme quand il 

y a quelque ventofité enclofe au foye : comme fur le flanc gauche, quand ily a quel¬ 
que ventofitécn la ratte : fut le nombril en la Cholique venteufe ; fur la région des 
Vreteres, pour faire tirer la pierre, qui eft aux reins, ou dedans les Vreteres, pour la 
faire tomber en la vefeie: Sur le cropion, elles font vtilesaoxHemorrhoides & vl- 
uvm. ccres du fiege: fur le plat des cuilTes,elles profitent aux douleurs inuererees des reins: 
imftsii- aux pallions de la vefeie, amarri, quand il fautptouocquer les mois. Bref, elles fê 

peuuentappjicquer en quelque partie que ceroit.mefmeordinairement fur la pat- 

«»»«/>«•- tiedolènte&paflionnee,quenous prétendons guairir, où il eft neceffaire pour la 
remettre en bonne fantéd’euacuer, ce qui y eft contenu: comme quand nous vou¬ 
lons attirer en la fuperficie quelque humeur, qui eft au profond d’icelle, ou quelque 
velienofité emprainûe en icelle,comme fur quelque morfure & picqueure de belle 
• veneneufe, craignantquele venin ne glilfe iufqijes aux parties nobles : ou à quelque 

bubon vénérien, ou Parotides malignes : mais quand nous voulons deftourner quel¬ 
que flux de fang, nous l'applicquons en lieu oppolite, pour l’alliance des vailleaux 
qu’ily a entre eux, par lefquels le fang eft retiré. Il adulent quelquesfoisque n'ap- 
plicquons la Ventoufe ny fur la partie malade, ny fut l’oppofite,mais fur la plus pro¬ 
chaine,comme quand nous voulons efmouuoir les mois arreftez,uous l’applicquons 
fur le pcnil,&aines,&aufli fur le plat des cuiflTes. 

Dmx fit- Les Ventoufes&tCornetss’applicquentoufeiches, ouauecfcarification. Si el- 
Usie rm- les font applicquees fansfcarification, elles tirent feulement del’efprit & vapeur. Si 
toiifis Cf Joue il y a quelque humeur nuifible au membre, on l’applicque auec fcarification: 
csmeti, g lo gg. d’inflation ou ventofité , on l’applicque fans decoupper. Quand nous 
voudrons fcarifier&decoupper, il faut premièrement applicquer la Ventoufe ou 
Cornet, & apres les auoiroftez, foitaueclaFlammette, ou poindedela Lancette, 
feront faiéles au cuir de petites moucheteures & decouppeures, grandes & profon¬ 
des, ou fuperficielles, félon que l’on cognoiftra le fang eftregrôsou fubtil. La me- 
furc de la plus profonde eft la peau. Et quant au nombre, fi nous voulons faire pe¬ 
tite euacuation,nous ferôs peu de moucheteures Si fcarifications;fi beaucoup, nous 
en feros plufieurs,&par delTus fera derechef applicquee la Ventoufe ou Cornet;fi on 
Ut Mitai ptetéd tirer quatité de fag,on peutfearifier deux ou trois fois en mefmelieu,&princir 
n’tjùrmt paleméts’il y a quelque venenofité Si. malignité, ou que le fag foit gros Si efpais. Aux 
flt^umt perfonnes qui font délicats, Si qui ont la chair tendre , & les porofitez rares, nous 
furifet- nous contentons de fearifier vne feule fois, applicquans néanmoins les Ventoufes 
tims. ssCornetsparplufieursfois: Celafaidapres auoir efliiyé la partie, nous mettons 
furies moucheteures vne emplaftre de Cerat de Galen,ou d’onguent tofat Mefu. 




T%AICre' SEPTIESME DES OPERATIONS 
de Chirurgie, eontenantfix Chapitres. 


Peli Carie, & corruption des Os. Chap. i. 

Des Fiftules du fiegc, ou fondement. Chap. a. 

Le moyen de tirer les Enfans, qui ne peuuent haiftte d’eux 

mefmes. Chap. j. 

Poutquoy font extirpées les extremitez, du corps, comme bras, 

&iambes, & quel lieu il faut choifir. Chap. 4. 

Lamaniere de faite l’extirpation, & artefter le flux de fang,apres 

auoirfituc le malade. Chap. y. 

Le moyen d’extirper les doigts fuperflus iSc gâtiez, & de feparer 

ceuxquifontioiniSls&vnisenfemble; Chap. 6. 


t>e U Carie, (p< corruption des Os. 

Chapitre i; 

Es Os de leur naturel netlans point gâtiez font blancs, ptjtrliitKi 
polis en leur furface,& fort folides. Ils peuuent, félon les Je toi ni- 
anciens, & comme l’experience nous montre, fouffrir tou- /««/. 
teslesindifpotions qui furuiennent à lachair, raefmeiuf- 
quesàs’apollemer. Cclfedic, que tout Os endommagé Sr L't.speià 
bffehfé,oiiéllcarié,bup6urry,ou fendit, bii rompu , ouf”#"’/»»- 
cafIé&contus,oudenoüé. Onleiiigeetlrêalteré & cariéJf 
àlavcuë,au toucher, &parlamatierc&faniequienfort:v2,’^“* 
Alcvoir,iaunaIlre,püisliuide,&ilafinrtpir: & commevJÿ' 
doaementeferitlemefriie Authcur,l’oscorrompufe faiél celfir 
premièrement gtas,püis ou noir,oü carie: Ait toucher,quâd signes fm 
auec vne Efpatule ou Efprouüétte on le fonde, & il fe trouue & rencontre incfgal & apneiSlre 
tabotteux,& quelquesfois la fbndey entre, comme dedans vn bois vetmolu & pour- 
ry,&: principalement s’il n’a point etié decouuert de chair, hy expofé à l’ait : car 
i^elqüesfbis l’Os altéré, pour etlrcdefcouucrt lor^uementàl’air, etliî dur& 
me, que la Rugine mefme n'y peut mbrdre, que difficilement : Par la fahie, laquelle 
c(l fubtile & claire, & puante Sc noiratlre i d’aüantage aü tour de ,1’vlcere s’engendre tnrUfni i 
vne chairtnollàlTe&baueufe, qui cllcaufcquervicércnefepeut,outtcs-difficile. nie. 
mentcicatrifer, âclî quelquesfois onia cicattife, bien toll apres fercnounellè. Telle 
alteration furuient apres quelque defluxion d’humeur, qui fe fait en leur propre fub- cmfes Je 
tlancc,commeilfevbitlbrsqu’ils font imbus d’humeur verolîcqiie., ou autre hu-w/trai«» 
■heur maling, ou poiftce qu’il etl decouuert de fà peau, chair,Seperiofte qui le cou- ietes. 
lire, fecllantainfi expofé î l’air, fe galle, &dcuient aride defahg,qui etl fa propre 
nourriture, & humide, pour la matière fanieufe, qui découlé & croupilldeflus: oii 
pouretlreindeüementhumeâéd’huile, Srautres médicaments vnâueux, qui ren- 
dentl’vlcerefordideroupouretlrearroufé de la boue, que la peau & chair eirconC 
«oitines fe pourrilTans U fuppurans diftillent delTus; 



252 Les Operations de 

Ayant donc remarqué qu’il y a corruption en l’os. il faudra recognoifl re fa gran¬ 
deur & profondeur, à Un de procurer la cheutc Sc exfoliation d’iceluy, eftant nccef- 
faircquelevifchalTolemortjOuquelemott tue le vif. 

Ctanimr Quant à la grandeur, elle fccognoiftà la veüe, fi quelque chair baueufe ne la 

it U cmt. couure, & où il y aura foupçon de plus grande corruption d’os,commc il fe peut con- 
icélurcr par les enuirons de l’vlcere, qui feront liuidcs, par la chair baueüfe, patl’cn- 
lcucurc& tumeur dis bords, & parladiuturnicéd’iccluy-:«car comme ditHippocra- 
Biffmat. tes: Auxvlceres malings, qui durent vn an, & plus.ileftneccffâire que l’os quieft 
delTous la chair ïlceree,foic corrompu,fc qu'il fe face ouuerture & Abfccs en iccluy, 

' pour en fortir quelque efquille& portion, confequtmmcnt les cicatrices feront ca- 

uees& enfoncées. 

Cmmiâ Je Celaeftant remarqué, ilfaudta agrandir l’vlcere, decouurir l‘os, & voit com- 
l'oicme'. bien la corruption eft grande; ce qui fe fait auec médicaments cault:iques,qui auront 
vertu de confommer celle chair baueufe, proportionnez félon que'la partie leper- 

• Cclfe confeilleauanttoutes chofés, que l’on incife l’vlcete, pour deconurit l’Os, 

fila corruption d’iceîuÿjeftplusl’atgeque l’vlccre, couppant pardelTuslachair.iuf- ' 
tnfnJeuf ques à ce que l'Os de toutes pitfs fe montre fain. Q^ant à la profondeur de la Carie, 
deU Carie. ellefccpgBoi'fl:parlafondemife & enfonceefur ladifte Carie, laquelle entrant plus 
ou moins, éhfeigne’icelle eftrcou fuperficielle, ou profonde. Mais fi on cognoift 
que l’os vicié foit noir &Tec, comme il adulent fouuent, pour eftre dellitué de fang, 
lafonden’y pourra entrer, & pour ce telle profondeur de Carie fe cognoiftra par le 
moyen du Trépan perforatif, ou Tirefond deflié.auec lequel l’os fera pertté & troüé, 

& en le retirant, fi la raclcutc & pouffiere amenée par iccluy, n'eft point noire, ains 
blanche Scrougeaftre, & qu’il en refude quelque fang, c’eft figne que la corruption 
n’eft beaucoup profonde : & fi la racleure s’apperçoit noire, la Carie defeend plus 
auant; car là eft la fin delà Carie & noirceur, où la racleure & pouffiere de l’Os 
commence à blanchir ou rougir. 

Comiienil Pour corriger telle Carie & corruption, on vfe du Cautère aûuel, ou potentiel, 
faut r<gi. ou de la Ruginc : fi la Carie eft fuperficielle, l’Os fera raclé auec vnc Rugine propre: 
ver. &celuy qui racle,doithardimentprelTer, «cimprimerfon fer,afin que cela pro* 
fite, & qu’il expedie pluftoft fon œuure. Quand la noirceur eft qftee, & qu’on ren¬ 
contre l’os blanc ferme & folide, il faut ceffet : car il eft manifefte, que la corruption 
fe termine,où l'Os qui eftdit noir& carié, fÇfttouue blanc & folide : Qelquesfois il ' 
s’apperçoit vn peu de fang, qui eft figné quc-’i’os eft bien difpofé, par ce que nccef- 
fairement l’os gafté eft defpourueu de fang": Cela faiû, on vfe de poudre d’Ariftolo-* 
chie. Myrrhe, Aloës, Iris, afin de conferuet l’os, Sc d’empefeher qu’il ne pourtiffe de¬ 
rechef. Si nous auons opinion, que la Ruginé n’eft fuffifante , comme lors que la 
ztfêuejUe Carie eft profonde, & qu’il y a quelque malice emprainte en l'os^ eftant mefincs 
fluifmrre- gras &vnaueux,&que le malade n’ait aucunectaintc du feu , le plus feurremeÿ 
mede,{our corriger telle corruption, & U-Cautçre aduel, lequel conforte la partie, con- 
emt^er a pofjjjjjc jc5 humeurs malings, aideà faire la feparation de l’Os, opéré prompte ment, 
ne caufe gtande douleur, veu que l’os eft infeuftble, & ne communicque fa vehe-, 
mence aux parties prqchaines. 

Quand nous vfons d’iceluy félon la grandeur feprofondeurde la Carie, il faut 

Meihide obferuct certaine médiocrité de le tenir fur l’os, iufques à eeque par les pofofitez d’i- 
£af[liijuet çe^lay forte vne'fanie efeumeufe, &.non plus longuement ; cai(y demeurant d’auan- 
le cautere. rage, pat fa violente chaleur & ficcité, il confommeroit non feulemen l’humidite 
excrementeufe de la Carie, mais auffi, la matière qui doit produite la chair ,'cntte 
rOs fain& corrompu. Procédant ainfi, nature par fucceffion de temps feparel’os, 
telleolfer- engendrant pat deffous vne chair molle, qui petit à petit s’endurcit en forme de 
lim. grains de Grenade , laquelle mefme fouuent perce l’os carié, comme les petites 
herbespaffent au trauers de la terre, & lors la matière eftloüable,blancheourou- 



Chirurgie, Liure X, 


2;3 


.gjjiftre, efgale.liiTe&fanspuanteur. Eticydoit-on noterfoigneufemcnt, que le 
Chirurgien peut bien doucement esbranlerl’os cautetil'é, pour aider à nature , qui 
lefepare, & le tirer quand il eft eileué en haut, Si ne tient quafi point,mais ne le faut 
arracher par violence: car ce faifant auant que l’os fain foitcouuert.&rcmparé de 
chair contre l’occurrence de l’air qui le touche,il y furuientnouuellc alteration. 

Ilnefe fautcontenter d’auoirmislediâCaurerevnefois,ains lefaütreitcrcrpar 
intetualles, fans qu’il foit rouge, ainsmoderément chaud, & le gliffer, & promener j,,,, 
toutlelongdel’Os. mine. 

Or fila Carie eft fort profonde', il la faut percer auec le Trépan perforatif, ou ce m',l 
bienauec vn petit tirefond,&y faireplufieurspermis,proches lesvnsdes autres, fimfmei 
qui foyent aufli profonds que la Carie eft baffe, &dans les permis meteredepetits /« Cnie 
cautères chauds, iuCques à ce que l’Osfoit du tout deffeiché ; par le moyen de celle 
operation, cequieftpourry fefeparedel’os fain,quieftau dcffbus,en mcfme ma¬ 
nière, quenousauonsdiacydelTus. Si l’os en toute fa fubftance eft carié, & alté¬ 
ré,!! faut ofter ce qui fera du tout gafté & corrompu. Albucrafis recite à çc propos Hifolre 
vne mémorable hiftoire d'vn,auquel il couppa. quafi tout l’os de lagreue en trois memirAlt 
■ fois,diuifantainfifonoperation,par ce que le malade nppouuoit louffrirgrande 
douleur,cftoitdebilc,&luy Operateur,craignoitqu’ilnjîitfouïuft, par ce-qu’àrai- 
fon del’euacuation fuperflue,il-fyncopifoitàtoutes.héurbs : il futguairyparfaifte- 
ment : au lieu de l’os ferengendra vne chair dure, reprint fon embompoint, fe forti¬ 
fia , de forte qu’il fecouura toute fa bonne difpofition, & ne fentit aucufi empefehe- 
ment à cheminer. 

Lors qu’il conuiendra applicquer le Cautere aûuel en quelque lieu, il faut obfer- 


uerdega 


ir diligetr 


it les parties voifinesdel'vlcere, quinedoiuenteftteto 


chees dudiâ: Cautere, auec petites emplaftres, craignans que delTus icelles parties la dotuït ejlm 
ErailTe, humeur ou ferofité qui fera attirée ou fondue par ledid Cautere eftant chau- imin. 
de comme eau ouhuile boüilIante,ne découlé fegliffedefllis, qui feroit caufe de les 
•brullcr&:cautcrifer,8ccngendrec grande douleur. 

Plufieurs praâiciens de ce temps, pour corriger la Carie des Os, au lieu de Caute¬ 
re aâ:ucl,fc contentent de l’vfage du potentiel,entrelefquels l’huile devitriol tient 
le premier lieu, comme aufii l'huile de Mercure, l’huile de clou de Girofle, de Cam- fJcMin 
phre,& d’Encchs,fonc recommandées par aucuns. 

Des fipules di^fiege, ou fondement. 


Chap 1 t'b.e I'I. 

S ’A y T A N T que ce n'eft icy le propre lieu d’eferire des Fiftu.les 
en general, Sedifeourir de leur matière 5c condition , quelles 
parties en font atteinaes, leurs caufes, fignes, prognpfticq, & 

thode de guairir cellçs q«i viennent auficge jüc principale¬ 
ment par l’oeuure de la main, ayant premièrement & briefue- 
ment enfeigné le moyen de les recognoiftre. 

Les fiftules qui s’engendrent aufiegeou fondement font .. , . 
de plufieurs fortes : car aucunes d'icelles font cachées , & les “ 
autresmanifeft.es. Les cachées font ainfi nommées, parce qu’en icelles ne s'appa- 4 ,'i,^;?« 
roift aucun orifice extérieur, l’cntree d’icelles eftant au dedans du fiege, comme au m mheiu 
gros boyau ou mufcle Sfh'mBer, foit quelles occupent la partie fupericure, qui eft 
tirantverslecropion, ou l’infcrieure partiequieft l’entrefeffon : ou latérales, qui 
font les collez des deux feifes: ce neantmoins encoresquenous neles puiffions .voir 
à l'œil, nous logerons que lefdiûes parties en font oftenfees, tant par ladouleur, 
tjue parla fanîe & humidité purulente, quifottpatle fiege, de laquelle font le plus 



254 Les Operations de 

fouuent gallees les chemifes des malades, ioinû qu’ordinaireraent il leur aprece 
dé quelque apofteme en celle partie, ou quelque Hemorrhoïde interne, ou Tieillê 
playe mal traidee. Elles fepeuuent auflî voirà l’œil, mais difficilement par lemovcn 
du Spéculum uni. ' 

muksiu Les Fillulesmanifelles font ainfi dites, d’autant qu’à la veüe&au premier afpeû 
fir^emai- elles fontcogneucs & apperceues, Sc d’icelles aucunes font cuniculeufes & tortueu- 
feSl’!, <r fes,n’ayans qu vn feul orifice & entrée apparente, & neantmoins ont plufieurs petits 
Mi"»- dcllours,branches,& chambrettes,comme vn clapier de connilsrcar de leur feui ori¬ 
fice procèdent plufieurs finuofirez. Nous les iugerons telles par la fonde qui va en di¬ 
nars endroids, trouuant neantmoins quelques interftices & entredeux, & auffi que 
d’icelles fort plus grande quantité de boue, & fanie, qu’il n’ell raifonnabled’vne 
fimplevlcereFilluleufe. Or des manifeftes quelques vnes font borgnes, ainfi nom¬ 
mées par ce qu’elles n’ont qu’vn feul orifice extérieur, &: ne penetrentpoint en la ca¬ 
pacité du boyau ou mufcle SphinSler, ce qui nous eft manifefte à voit par la fonde,car 
gliflant vollré fondepar l’orifice extérieur, & defeendant au fond de la Fiftule fi elle 
rencontre le doigt à nud, qui aura efté exprès mis dedans lefiege, c’ell figne qu’elle 
palTciufi^ues à l’interieurc fpaciofité, ioind auffi qu’auec la fanie & bouc,il fort de la 
matière lecale,qui vient par l’orifice exterieunmais fi entre le doigt & lafonde qui la 
touche,fc trouue quelque chofe interpofee,telle Fiftule çft borgne,& non penetran* 
ie,n’ayant qu’vn feul orifice ouuert. 

U mrtiùn Quant à la guairifon, nous laiflcrons ce qui concerne les médicaments, tc Vieil- 
ies flhks drons feulement à l’operation de la main ; laquelle fe pradique tant pour les vns que 
f-H’ autres en trois maniérés : ou pat la ligature, ou par l’incifion, ou par le 

Toutesfois Auicenne, & autres, font d’opinion que l’on n’y touche point 
mmmi. rcmedes fufdids, fi elles ne font grandennuy, Sequefon fe contente de 

les tenir nettes auec linge, coton, & lauements appropriez : ce neantmoins ic def- 
criray la pradique des anciens, & la noftre pareillement. Parquoy tant pour guai- 
rir celles qui font manifeftes, que les occultes, il faut fituer le malade commodé¬ 
ment : ce qui fe pradique ordinairement en celle forte, encore que celle des anciens 
Upielm contraire, qui eft de coucher le malade à la tenuetfe, tenant les iambes fi hautes, 
U tiHuk queles cuilTes foyent couchées fur le ventre ; nous faifons tenir le malade fur lès 
mmifiSte deux pieds, ayant le corps courbé, & appuyé fur vn lid, luy faifant ellargir & ef- 
Juf"£‘- carter fort les iambes 8c cuilTes, lefquelles, afin qu’il ne les relTerre, feront tenues 
pat quelque fetuitcur. Eftant ainfi fitué droid , à noftre iour, nous fourrons le 
doigt Médiat de h main gauche dans le fondement, eftant premièrement oind de 
quelque médicament doux , beurre ou huile , ayanttongné noftre'ongle, s’il ell 
grand, le pouffant iufques à ce qu’il entre en la vacuité du gros boyau. Et de la main 
dextrc,nous tenons noftre fonde en maniéré d'cfguille à feton.enfilee par vn bout, 8i 
de l’autre affez poindue, laquelle eft mife enl’orifice delà Fiftule, ôc pouffee douce¬ 
ment,iufques à ce qu’elle rencontre à nud,fans aucune chofe interpofee, le doigt qui 
eft au fondement, 8c l’ayant touchée d’iceluy doigt, il faut plier 8c courber le bout; 
puis l’ameiner dextrement dehors par le fondement , fe donnant garde de rien 
efcorchcr au dedans , afin de paffer le fil, qui eft enfilé au cul de ladide fonde, 
ou efguille à feton ; ce faid, ladide efguille fera oftee, 8C les deux bouts 8c'com- 
mancements du filferont nouezenfemble,les ferrant médiocrement ànœudcou¬ 
lant,afin quel’onpuiffctouslesiours le reffetrerd’auantagé, félon que la chair fera 
fiee par iceluy,Sc iufques à ce que tout ce qui eft entre les deux orifices foittranché, 
8C le fil forty. 

lechirur- Et f'Ton trouue, que la Fiftule foitborgne,c’eft à dire quelle n’ait point d’iffue,8c 
gimiiit ne pénétré en la capacité, mais feulement qu’elle finiffe au fond du fiege, 8c la fon- 
epehuri}. dant,ledoigt/ude*rencontre leboutdelafonde,quieftpoindu,fe trouuant entre 
deux quelque membrane, ou fubftance fiftuleufe, il la faut percer 8c entrer hardi¬ 
ment auec le bout de ladide fonde,afin de paffer le fil,comme deflus nous auons did. 


Chirurgie,Liure X. 25; 

Et faut noter, que telle efeuille ou fonde doit cftre d’or ou d’argent recuit, afin 
que plus facilement elle obcilleàeftre ployée. Nous vibns d’vne platine d’argent 
propre pour cefteifeft, laquelle nous auonsdeferit cydeflusen nos figures des in- 
flruments,accompagnée deladiâ:eefguillcàfeton. Lefildoitcftredclincru, re¬ 
tors de trois ou quatre doubles en vn; Quelques vns voyansque l’incifion tarde 
trop, cngrailTentlcdiâ fil de quelque médicament cauftiqe. Guidon fait la fedlion 
auecvncautereaftuel tranchant, & pourempefeher qu’il neprofondeplus qu’il ne 
faut,il met en la fiftulc vne fonde canulce,& par dclTus le canal d’icellc,incife la peau Ofimm Je 
auccledift cautère : par vn mefmç coup, il tranche la fiftule, confomme la callofité, 

& engarde qu’il ne vienne flux de fang. 

Aucuns ne font d’aduis de lier, ny brufler, ains trancher laFiftule auCc vne BiHo-Jltft flM 
rie,couppant ce qui eft entre les deux orifices, qui font l’orifice delà Fiftule, 
le fiegc,&ce qui fctrouue calleux és parois de ladiûe Fiftule, efteouppé 
chy,commel’onfai(ftàvnBecdc Heure: Cencantmoins l’cxpcricnce nous monftte^" 
que la ligature eft plus fcurc & moins dangereufe,n’eftantbefoind’ofter la callofité: 
car fouuent penfant ofter telle callofité, on couppè quelques fibres du mufcle Sfhiit- 
(ter, lequel eftant atteinét Sc blefle, de là s’enfuit que le malade ne peut retenir la ma¬ 
tière fccale. L’on peut trouuer eftrange d’eferire quela Fiftule fe guairift pat la feule 
ligature,fans ofter la callofité,& que cela répugné à la raifon, attédu que toute vnion 
fedoit faire par attoüchcmentde chofes molles: Mais iepuis afleurer, qu’à toutes 
celles que i’ay veulier, la guairifon s’en eft enfuiuie, fans ofter hy confommer la 
callofité. 

Pourvenirà l’operation des oachecs, le malade eftant fitué comme nous auonsc»M»«»A 
diû cy dclTus, il faut applicquer le Sfeculnmetni, dans le fondement, eftant première- U fifiult 
ment oind de quelque médicament gras, & dilater lediafiege, le plus qu’il fera pof-“«^"- 
fible, fans douleur : par telle dilatation l’orifice de i’vlcerc nous fera apparent, entre 
les branches duquelferamis vne fondeaflezgvoirette, commevnepetite efguille à 
fcton,moucepar le bout, &cnfilee par l’autre, laquelle fera poufleeiufqucs au fond 
d’iccllc Fiftule, qui approche du cuir extérieur, & fur fon extrémité que l’on pept ap- 
perceuoirautaa,onfaia vneincifion on contr’ouuerture defrus,,auec la poinâc 
d’vnc Biftorie, ic l’ayant rencontrée,voftre Sfeeuhm eftant ofté, on paffera plus qui¬ 
tte ladide efguille a feton, afin depalTer le fil pour la lier. Autres veulent que l’on 
couppe,ioignantlafonde, toutelaFiftuleinterieure,parlaquellea eftémifela fon¬ 
de, ,& celuy qui aefté faid parlacontt’ouuerture : mais il eft plus expedicntdelè 
lier,afin d’euiter au flux de fang,sïl y a grande quantité de chair. Aucuns des anciens ^uirtfrd- 
n’ont peu s’accommoder du 5pcc»/»»> a»/, mais feulement ont mis le doigt dans le®}»** 
fondement, çour le dilater, gliffant par mcfme moyen vne fonde alTez aigue, & ta- 
ftant decofté&d’autre.iuftîuesàce qu’ilsayent trouué l’orifice delà Fiftule, quife 
fient {capperçoit comme quelque partie creuacee, & l’ayant trouué on iette par la 
creuace ladidefonde , qui eft ioignant leur doigt, la conduifant le long du chemin 
de ladiâe creuace, paflant conttemont, ou félon le lieu,qu’ils peuuent iuger le fond 
delà Fiftule,tendrc & finir: Ce quife Gognoift pat le taft de l’autre doigtdela main: 

& ayant appcrceu,que ce qui eft entre deux, eft fubtil & mince, n’eftant prefque que 
le cuir,en lieu del’incifer,chafl’ent de violence la fonde,perçant contremont la Fiftu¬ 
le , & eftapt paflee tout outre, couppent ce qui eft entre les deux orifice, qui font le 
fiege & l’inçifion ou trou,qui a efté faiâ,ou bien paflent vn filet,&: la lient. 

Entre ceux qui font d’opinion de guairir les Fiftules par le Cautère aâuel, Albu- 

crafis en donne le moyen, voulant que l’on vfed’vnCautere de fer, fubtil & ardent, 
proportionnéàlagrandeurdel’vlcerefiftuleux, lcremettant dcuxoutroisfois,iuf-n''!/<^' 
quesàceque touteslescallofîtezfoyent confommees, préférant le fer chaud au fer 
tranchant,par ce qu’il cotrige,dit-iI,l’intemperature de la partié,qo’il n’excite point 
de fluxion,qu’il brufle la callofité, qu’il cnipefchc & arrefte l6>flux de fang, & qu’il 
delTeiche l’humidité fuperfluc,aflcmblee en toute la partie, 


256 Les Operations de 

Le mojen de tirer les Enfans qui nefeuuent naiBre d'eux-mefrnei. 
Chapitre III. 

P AN T que mettre la main à telle operation, il m'a fembli 
bon d’aduettir le Chirurgien . quelles femmes peuuent efebap- 
pet ce danger, confideré que c>eft encourir vn grand blafme & 
déshonneur, fl la femme qui eft en trauail d'Enfant, meurt en¬ 
tre nos mains, caimans par noare aide la conferùer.&dclû 
urerdefonmal. Partant nous ne deuons toucher à celles, que 
nous eaimons pour mourir. Or la contenance delà femme 

_ qui «a en trauail, & fon vifage nous fait iuger, quel en peut 

mrmi fucccs & euenement : car celle qui court fortune de la mort, ala couaume Je 

Joiw»' façon de faire toute earanee, ne fe fouciant de chofes quclfconqiies : le vifage eaef- 
froyable,& du tout change.les yeux emux. Je le nez retreffy.lc poulx petit, obfcur Je 
U chirur- dea-eiglé : Elle ea aflTommee Je affoupie, comme letargique, fans force, abbatue, Je 
iaÇoi' q“« patle àellc, ce neantmoins on ne la peut rcfueiller, Se à force de la ha- 

^ tourmenter. fi on la refueillc, apres auoir tiré d’elle quelque parole, elle la 

prononce foiblemcnt.Sefoudain s’cndort.Ellcfait des vents par la bouche:Gellequi 

ftiiiMiJln a pou plus de vigueur, tombe en conuulfion : Qj^lques vnes apres vn grand tra- 

uailjcommecellequiauroiteaécinqoufix mois en telle peine, deuient mollaffe, 
m. peauffue. Se emmaigric, le corps eaant comme ex tenue,faute d’auoir ede nourric,Se 

auaî.que a peu qu elle a pris, n’eapointtourné à fon profit Se nourriture, fon corps 
éatouthumide.fuaillant, Seprincipalementauvifage,tellefucureaantleplus fou- 
uent gtaffe Se vnftueufe. 

Celle qui peut endurer l’operation manuelle pour tirer fon Enfant, n’a aucun des 
accident fufdiâs, Se par ainfi doit cftrcfecouruefoudainement, comme il s’enfuit, 
fans toutesfois le faire temerairement, s'eftant premièrement enquis de la fage fem* 
ihe.'qui peut eftre la caufe de telle difficulté d’accoucher, tirant d’elle, Se de lamcrc, 
Trm chofes ce qui nous fera pofliblc, rapportant le tout à noftte iugement, Se aux chofes qui en 
^umniitst peuuent eftre caufe, eonfiderant fi telle difficulté procède, ou de la mere,ou de l’En-. 
hafomt- fant, ou des chofes externes, qui font les trois chofes qui peuuent empefeher l’En- 
mtnt Jifji- fjntement.Se félon celles que nous trouuerons.il y faudra remedier. 

"u Miri difficulté dépend de la mere, c’eft ou pource qu’elle eft de petit courage, 

craintiue.flouëtte.ayantl’amarri Si col d’iceluy petit Sc eftroit,pour eftre ieune Sj de 
petititcorfage, tendre Sc délicate : ou pource qu’iceluy col eft contourné, ou bouf- 
ché de quelque tumeur, apoftemc ou vleere.ouempefché de quelque carnofité; ou 
bien que la mere a vnepierre en la vefeie, qui en s’efforçant veut fottit hors, &c vient 
au col de la vefeie, prefTant le col de l’amarry, Sc le rend plus eftroit : ou bien, s’il y a 
quelque cicatrice en iceluy qui le rend plus eftroit, ne pouuant, pour la dureté, s’ef- 
largir Jieftendre. 

L’enfantement auffi eft retardé à quelques femmes, outre les fufdids accidens 
pour eftre crainûiues, appréhendants telle peine, pour n’eftre vfitees à tel trauail, S4 
qu’elles ne peuuent s’agencer 5c gouuerner, lors qu’il eft requis. Aucunes font affoi- 
blies pour quelque maladie qui a précédé, n’ayants la vertu de pouffer leur fruift. 
l'SssfMt. L’Enfant peut eftre caufe de telle difficulté pour eftre tropdebile.ne pouuant en 
s’eflançant Sc pouffant aider au trauail de la mere, Je principalement s’il eft mort 8c 
enflé ; comme auffi quand il eft trop grand Sc gros, ou quelque partie d’iceluy : s’il eft 
monftre, ayant deux teftes, quatre bras, s’il eft double, Sc mefme s’il y en a plufieurs, 
àfçauoir.trois, quatjre, defquelsl’vnpeutprefentervn bras, Sc l’autre vnciambe tout 
à la fois, ou autres parties. Or félon que l’Enfant fe prefente, l’accouchement en eft 
lus facile, ou difficile : car le naturel eft lors, qu’il prefente fa telle la première, les 
tas efteadus aux coftczde meilleur d’apres.eft quad il prefente les pieds les premiers 






Chirurgie, Liure X. 2J7 

par Icfquels il cft facilement tiré: tous les auttes'font contre nature & tres-diiEciles, 
aufqucls il faut remédier,comme nous dirons cy aptes. 

Etquantauxoccalionsextcrncs,font,grandechaleur,qui ïbbat&profternc les 
forces, & les refoult •• comme au contraire vn grand froid, qui boufehe & refferreles 
conduiûs : voir quelque perfonne que l’on craint,ou que Ion hait. 

L’enfant auffi qui demeure à fec , les eaux eftans percees, faiâ: l’enfantement 
difficile, attendu quelles rendent le chemin plus lubrique & glilTant, quifaidque 
l’Enfant fuiuant les eaux, gliffe& coule plus facilement dehors, comme l’on voit 
vn rauage d’eau emporter des pierres auec foy : La trifteffe auffi & fafcheric refferre 
& comprime le col de l’amarri,comme auffi la ioye moderee le peut dilater. 

A toutes les fufdiftes occafions faudra remédier par leur contraire : comme 
telle difficulté viét pour la débilité delà merc, fera forcifiee,!uy dônantvn peu de vin 
oud’hypocras,larefiouiirant&confolanten fon mal; fi le paffageefttrop eflroia, 
fec,retrclfi,ferarelafché auec fomentations, inie( 9 :ions,vnaions,applicquees & ict- 
tees aduellement chaudes ; s’il y a quelque carnof!té,elle fera repouffee à cofté,com- 
me auffi s’il y a pierre à la vefeie, la faifant remonter en haut. Etfil’Enfantfe prefen- 
teautrement qu’il ne doit, qui eft la telle la première, il le faudra retourner le mieux 
quefaire fe pourra : comme s’il iette hors vn pied ou vne main, il ne le faut tirer pat 
là, ains le repoulTer doucement, & remettre en fa place : s’il y a plufieurs enfans, il 
faudraprendregardecnlestirant,fe donnant garde de tirer vn pied de l’vn, Sevn 
pied de l’autre tout à coup,& pour ce en faudra repoulTcr vn en haut,& aduancer ce- 
luy,qui eft le plus proche, & preft à forcir. 

Mais douant que venir à 1 operation de la main, il faut bien Ctuer la femme ; Usitmio it 
iaçoit qu’il y ait plufieurs fituations ( car aucuns la mettent en vne chaire, autres Ufimmi. 
l’appuyent leuee fur vne table, ou bord d’vn li£l, les iambes efeartees : autres la font 
mettrcàgenouil)lameilleure&moins pénible eft celle qui fc pratique au lift,fai¬ 
fant coucher la femme à la renuerfe au trauers d’iceluy,&:proche du bord, luy ap- 
puyantla telle auec quelques oreillers, ayant les talons ioignans fes felTes,'qui fe¬ 
ront vn peu efleuees, les cuiffes eflongnecs les vues des autres, tenues pat deux fem¬ 
mes ou feruiteurs, afin qu’elle ne les puiffe relferret nyapprocher: par ce moyen le 
Chirurgicnpeuteftreptochedubasdu ventre,&: l’Enfant eftre pouffé vers l’orifice 
de la matrice. 

Ayant ainfi fitué la femme, le Chirurgien mettra fur le ventre &c genouils dé la 
femme vn drap & couuerturc, tant afin que rien ne foit veu,que pour engarder que 
l’ait extérieur ne la, puiffe offenfer; puis coulera doucement fa main oinéle & graiffee 
de beurre frais, ou huile d’olif,oufain doux dedans l’amarri, &: fur tout confidereia 
fi l’enfant eft mort ou vif,8i comme il eft poféac fitué, s’ils font vn, ou deux, ou plu- . 
fleurs. Or de quelque façon qu’il puiffe eftre giflé, vif, ou mort, fi faire fe peut, il i-'Enfmt 
faut tirer la tefte la première,finon,fera par les pieds, les attirant doucement en-*^"' 
femble.&faireen forte, quel’vn des bras foit couché lelong delà tefte,afin d’em-^^'* 
pefeher, que lors que le corps eft forty, que l’amatry ne fe refferre, & enferme le col ^ 
de l’Enfant, ce que le bras ainfi fitué empefehera de faire. S’il fe prefente vn pied, & 
que l’autre ibit en dedans, il faut lier lediift pied auec vn petit ruban,&le rcpouffcrï«^/t,/,. 
en dedans,laiffant pendre le bout du ruban en dehors, puis chercher l’autre, coulatjt 
famainlelongd‘iceluy,&delacuiffedudiûpied,iufquesàccqueron aittrouué le? 
feffes,puis traînant voftre main le long d’icelles, trouuerez foudain l’autre pied, qui 
fera aduancé, Sc le ruban retiré, qui rameinera l’autre, lefquels tous deux eftans en- 
fcmble,feront tirez doucement, puis le corps & le refte de l'Enfant.-par tel moyen fe 
CQgnoift fi les deux iambes font d’vn mefmeEnfant,leschoififfansdeceftefaçon, . 
l’vn apres l’autre. 

Si l’Enfant eft mort, ce quifecognoift lors qu’il ne feremueplus, & ne bouge J"”, 
d’vn lieu, & qu’en le touchant on le lent froid, luy mettant le doigt en la bouche, il-hmrtJt 
nccemuclalangue,nylcure,pours’cfForcetà fucçet; lamereal’alcinepuante, laUmne. 



r 

! 


258 Les Operations de 

yeux enfoncez, les leures&le vifageamorris : le ventre fort (Snflé, & cognoilTant 
Mmmit qu’ileftmort,feratitéhors.commenousauonsdiû.par Icspiéds. Sil’enfant auoit 
tim tEn- aduancévnbras,ou iambej&quîlfoitimpoiribledeleretournet dedans la matrice 

fmimùtt. par ce que le corps occupe fon orifice, il le faudra tirer iufques à laioinaurc del'ef' 
paule, ou hanche, fi ceft lepied,&lecouppcren l’article: Et fi la tefte fe rencon¬ 
tre la première, il faudramettre les deux doigts en fa bouche en forme de crochet, 
vers le Palais, &; le tirer le plus doucement que faire fe pourra. S’il a le ventre enfié’ 
ou que la tefte foit trop grolfe, & qu’il foit plein d’aquolitez, telles parties feront 
trouées auec le doigt.afin que l’humeur côtenu s’efpande.&: qu’elles dcfenflcnt;& où 
lamainnefcroitaflezfuffifantc.pour amener attirer l’Enfant, & trouer le ventre, 
pour donner efgout aufdiôcs humiditez contenues, foit à la tefte, poiarine, ou ven¬ 
tre, auec la main dextre fera coulé doucementvn petit coufteaucourbe, tranchant 

par toute fon intérieure courbeure, feulement cachant la poinae.-quieftrecourbee, 
entre les doigts.qui feront ferrez enfemble.&d’iceluy feront ouuetts la tcfte.poiati- 
antnm ne, ou ventre,pour faire vuidet lefdiaesaquofitcz,puis auec vn crochet qui fera por- 

« arfs Je té de mcfme façon que le fufdia coufteau, la poinde duquel fera accrochée, ou aux 
tEnfmt. yeux, ou à la bouche, ou aux clauiculcs, tirant par apres tant & fi fort qu’il fera be- 
foing.fc donnant garde que la poinde dudid crochet ne lafehe fa prife, &ne tombe 
sifmi violence aux parois de l’amarri,& pour ce fera toufiours conduid leplus fecrettci 
mo/idt»*. TOcht que faire fe pourra,dél’vhe des mains, qui fera dans la matrice. 

Si l’Enfanteft fi gros qu’il ne puiffe eftre tiré entier, ou qu’ilfoitmonftrucux, ou 
que deux s’entretiennent,il faut les auoir par pièces, incifant le teft,& tirer les par¬ 
ties les vues apres les autres, puis la poidrine, bras&iambes.&faircen forte.qu’ll 
foit diuifé aux ioindures, fans briferles os : car encore qu’ils foyent tendres, ceneat* 
moins les poindcsd’iceux pourroyent picquerles parois de ranurry,& les vlccrcr, 
& pV ainfi les bras &iambes feront couppees aux ioindures. 

Mmimle Qjuelquesfôis en tirant l’Enfant par les pieds, la tefte demeure au dedans toute 
»ir<Wd(t/«feuleiraquellenefcpeut auoir par apres, qu’auec extrême danger & difficulté , at- 
it i’ÉifL tendù quelle roule dedans la fpaciofité de l’amarri. Et aduenant cela ,.il faut qu’vn 
dtmtune. feruiteur.ftilé & pradiqué de cefaite,fitué au collé gauché, prefte de fes deux mains 
le ventre de la femme,couuert d’vn linge bien chaud, afin de faire defeendre la tefte 
de l’Enfant vers le bas, &: la tenir fubiede. Et toft le Chirurgien fitué au collé droid 
coulera auec la main fon crochet, comme nous auonsdelfus did, & accrochera de 
mcfme façon icelle tefte, ou par les yeux, bouche.ou trou de la telle, & la tirera petit 
à pctit.comrae fi tout le corps y eftoit:Si elleeft trop grolfe, fera pareillement coup- 
pec, & les pièces tirees les vnes apres-les autre*. 

Mmimir' Ayant tiré l’Enfant dehors,il faut prendre gardede ne rompre le nombril, afin 
ùml’tme qu’ilferucdeg«idcàtirerl’arricre-faix,&:pourccfcra fuiuiletaftantde lamaindex- 
"-A»- rre.iufquesàcequcparfon moyen on ait trouuélcdid arriere-faix, qui couuroit 
l’Enfant dans la matrice. Apres l’auoir trouué, il faut auec la main le feparer douce¬ 
ment des parois d’icelle.puis l’attirer au dehors auec le fang caillé, s’il en demeuroit, 
craignant qu’il ne fe pourrilfe par fa demeure ; Cela faid, les cuifles de la femme fe¬ 
ront ferrees mediocrcmcnt,& le ventre bandé, comme il eft requjs. 

Mtmmde Souucnt en ceft effort.il futuient vn fafeheux accidét aux femmes, qui eft vne per- 
nlmr 1 1 - uerfion ou précipitation de l’amarri, tombant entre les cuilfes, qui empefehe lafem- 
mmt I‘m- marcher.Si telle maladie furuient.il faut le remettre petit à petit.comme nous 

allons did des inteftins fortis,& par aptes lailfer la malade repofer pour quelque teps 
danslelid.lesfelfes vn peuhautcsipuisenfercleuantfî l’amarryretombe, fera dere- 
clief remis. Et pour garder qu’àl ne retombe, il faudra couler en l’amarri vn pelfaire 
faid en forme d’vne pomme ronde, percé parle miheu.vn peu aplaty.comme nous 
auons figuré au magazin.ayant donné la forme & figure & la manière den vfer. 



r 


Chirurgie, Liure X. 2jp 

Pourquoy font extirpées les extrémité'^: comme hras & imèes^ 
eÿ* quel lieu il faut cboifr. 

Chapitre III I. 

a Es extremitcz du corps , comme bras feiambesjdoiucntcftregjj,,^ ^ 
coiippces & oftees quand elles font entièrement brifces,& fra -pimjHcj 
ûurees de quelque caufe externe, les veines, arteres Sinerfs^»”»™;- 
eftansdutoutdefchirez&couppezroubien, fi pour quelque 
caufe interne elles fontvitiees, quifaiû qu’ellesfe mortifient 
fouuentesfois tout à coup.& à vn inftant, ou petit à petit, &c la^'“' 
gangrène chemine lellement, que toutes les parties molles fe 
pourri(rcnt,&que lés os mefme font corrompusrde façon qu’il 
n’y a plus d’apparence, hy d’cfperancc de fanté, qu’en l’amputation, crajgnant que la 
gangrené neglilTe & rampe parles parties voifincs, qui feroit caufe d’apporter la mort 
au malade. Toutesfois le Chirurgien ne doit iamais venir à tel extrême remede, que’ 
premièrement il n’ait expérimenté tous autres moyés,& vfé de tous conuenables re^ 
inedes pourartefter la pourriture, Scfauiietlapartie; car tel ccuurefe fait aueeextrer ïextirpt- 
mc danger,parcc qu’en l’operation mefme fouuent les malades meurent,ou d’vn flux r«» <i’>» 
defang,ou d’vne défaillance de cœur. Aux autres toft apres l’amputàtiô furuicnnent fl 
des relueries, douleurs extrêmes, conuulfions, fueurs froides, & meurent foudaine-^’"^’'*'^ 
hient.Parquoy premièrement il faut aduertir les parens & amis du raaladeiA: leur re- ■ 
mettre deuant les ycux,comme ce temedeicy eft de grad danger j piteux & fafeheux, 
tant pour le malade que pour le Chirurgien : Toutesfois qii’il né faut paS regarder s’il 
<11 feur du tout,puis qu’il n’y a efperance qu’en iccluy,cftant plus expédient d’ofter le 
membre pourty,pour tafchcr à euiter la mort, laquelle eft plus griefue, que la perte 

Or deuant que mettre la main à l’œuure Si venir à l’amputation, il faut fçauoir le J 
lieu auquel elle fepeut faire, pour la diuerfîté d’opiniôs qu’ily a : cataucûs font d’ad- aefiderat 
uis de la faire à la ioindure, eftant plus facile i exécuter au Chirurgien j & moins faf-f"»f ^ 
cheufe & pénible à fupporter au malade pour eftrct9ftfaiâ:e, auecvnc fimplc inci-'*"* ■ 

fion d’vn coufteau bié trenchant, pourueu que l’on-foit bien habile & exercé à trou- 
ucr le ioint. Et quant a ce que l’on tient que les playes des iointures font fubieftes à;' 
mortels accide'ns,&trefdouloureufcs,celles qui font à trois doigts près de la ioinétu- ^ ° ' 
re,nc font pas moins dangereufes pour les tendons & parties netueüfes, qui font pa¬ 
reillement couppccs, leiqucUes s’inferent en tels endiroifts, proches de laioinûüre, 
pluftoft qu’en icelle mefme. Et pour ce il ne faut craindre qu’il furuiennepluftoft'^‘'ÿ»”^““'’ 
douleur ny conuulfion pour la feiftion faifte en la ioinâuré,q'ue de celle qui fera pra-"** î"‘ 
ïtiquee à trois ou quatre doigts près d’icelle, les rierfs ou tendons eftans egalement ^ 

couppez en rvne&en l’autre. D’autre part,quand nous couppons en laioinaure; la 
•mouélledel’osn’cft iamaisdefcouuette,pour repiphyfe qui la coUure & bouché: 
maisaucontrâire,quandonficlesos,la'mpuelleçonténueaudcdans cfttbute def- 
couucrce,à laquelle il faut que nature par vn long temps,& auec nande difficulté,fa- 
brique vn cal pour larecouurir , attenduquertaturfcfeparelauirfacederosqui eft 
■defcouuert:;& qui plus eft,il nefuruient aucun flux defang, comme eferit Hippocra¬ 
tes au liure des Hemorrhoides, 

Encore qué routes ces raifoiis foyent fort apparentes pour induire le Chirurgien à 
coupper les membres à la ioin(fture,& qu’il foit mefme cômandé par Hippocrates, fi 
eft-ce que d’vn commun accord les prafticiens font d’aduis de retranchera quatre 
:doigts plus haut ou plus bas(felon que la pourriture fe fera communiquec)de la ioim uxTaùi’’ 
-âure.Cat en premier lieu l’operation fe faia aufli toft & feurcment:pour le regard de 
Jafacilité, nous fçaüonS que toute la partie corrompue Si pourrie viept à fe tuméfier pim Im Kt 
■ordinairement,enfcmble les parties vqifinesrde forte que le lieu de la ioinaure, où 


2(5 o Les Operations de 

' faut donner dextremcnt.ne fc recognoift que difficilement : Dauâtage la plulpart de 

tellesioinauresfontmalajfees àcoupperbiennet.pourlamutuellercception desos 
les vns auec les autres. Touchant ce qui concerne lafeuretc.rexpericnce nous mon- 
ftre qu’il vient auffitoftinconuenient de l’vne que de l’autre !fc telles playes ne font 
non plus mortelles que celles des ioinaures. Secondement la cicatrice s’enduit plu- 
ftoft pour la grande quantité de chair, qui enuironne & recouure l’os , lequel n’cft fi 
gros ny fi fpongieux qu’àla ioinauve.Et quand la cicatrice ne Ce pourroit fi toft para- 
cheuer.pour cela le malade accommodant fon moignon fut vne iambe de bois ayant 
le genoüil plie,cheminera toufiours fans douleur,attendant fa parfaiae guairifomee 
qu’il ne pourroit faire laiïbe citant couppce à la ioinaurc.fi la cicatrice meft du tout 
. parfaiae & bien durcie : autrement le corps citant appuyé delTus, par fa confriaion 
/*»«■««« l’vlcercrecidiueroit. De ma part i’ay toufiours veula cicatriceeltre difficile,voire 
Je ^ ^ 1J ioinaurc,& fe rcnouueler pour peu que l’on s’appuye defius. 

Et par ainfi.tant pour la facilité que brieueté, tant de l’operatiô que delà cicatrice, 
Cmlujîui. ie fuis d’aduis.auec le commun des praaicicns.de faire l’amputation à trois oü quatre 
’ doigts delà ioinaurc,c'eIt à fçauoir.de la iambe tirant vers legcnoüihcar encore que 
la gangrené,ou le fracas d’os.nefuft finon qu'au bas d’icclle,& que le milieu fuftfain 
& entier.il cft plus expédient de faite & lailTer le moignon court que longxar falon- 
gueurferoit difforme.&feruiroitd’empcfchemêt pour fe heurter de part &d’autre. 
Ce qui cft tout au contraire au bras, citant meilleur de lailTer la plus grande portion 

d'iceluy que faire le pourra. 

Sxnptim, Vray ell que fi la gangrene.ou fracas d’os.finilToit à la ioinéture du genouil.ou fort 

proche d’icclle, fans monter au delTus, comme au commencement de la cuilfe.Tam- 
putation fe doit plüftoft faire en la ioinâure que de coupper plus haut, & principa¬ 
lement en la cuilTe : caries accidés en feroyent toufiours pircs,àraifon des vailTcaux, 
veines,artères,& nerfs, Icfquels tant plus on ti rc & monte vers le haut, tan t plus font 
trouuez gros : ioint auffi qu’il conuiendfoit appuyer la partie cicatricce fut la iambe 
ârtificiellc.commefionlacouppoitàlaioinaure. Or quelque lieu que vousvou- 
dtez ellire.il faut aduifer de trancher pluftoltq u cl que chofe de la partie fainc,que de 
lailTer quelque portion de la malade & corrompue: car telle pouttitureattircroità 
foy la partie voifineà corruption,& en vain le malade aurait ellé tourmencé:carpout 
luy fauuer la vie.ilfaudroit faire dercchefvne amputation plus haut. 

LanMviere de faire [amputatiou, &arrefierlefluxde 
fang , apres auoir fitué le malade. 


■ P R. E s auoir remarqué l’endroit où l’amputation fe doitfaireil 
conuient fituer «ipoferle malade comme il eft requis, ayant 
efgardnon feulement à la nature, alfiettc, & qualité delà par¬ 
tie qu’il faut coupper, mais auffi à la cômodité du Chirurgien, 
afin que le malade ne foit contre fon iour, ny trop haut, ny 
trop bas, hy en lieu qui puilTe glilTer, c5me il adulent fouuent, 
eftant allez ou trop auâcé fut le bord du li&.Aucuns font d'ad- 
uis de fituer le malade en vne chaire, afin qu’il foit plus ferme 
Si commodément : autres font l’opération le malade eftant fut 
le bord du lift, craignans qu’il ne fyncopife &s’efuanouilTe, & queplus facilement il 
foit remis & couché en fon lift,aptes auoir amputé le mébre. De ma part i’ay de cou- 
ftume, Se trouue meilleur de faire fituer le malade en vne chaire mediocremét balTe: 
car tous les lifts ne font de mefmc hauteur.ny bic en main.ny en beau iour, auquel la 
chaire peut eftre mife : plus en tel lieu le malade eft mieux aireuré,& tenu plus fetme- 
mentjle Chirurgien iouë mieux de la main, tant pour coupper la chair, que pour fier 




Chirurgie,LiureX. 261 

los,&: arrefter le flux defang : puis il y aura des feruiteurs qui le tiendront roidemenr 

fèurement qu’il ne puiffê bouger. 

Etpourexccuterl’operation,leChirurgien remettra entre les iambes du malade, 

SI commandera à vnferuiteur'derehauflercontrcmôt le plus qu’ils pourra, le cuir 
mufeles fituez en la partie qu’il couiendra extirper:ayan t auparauât faiS plier & flef- 
chir ledit membre, tant afin de faire prolonger la peau, que les veines &c arteres, Icf- Jmin. 
quelles apres la feftion du membre,la ligature eftant oftee, apparoiftront plus facile¬ 
ment,^ feront plus beauieuau bec du corbinpourles tirer,&: par apres lier, ou bien 
pour les cauterifer ; & à l’inflant fera faift au deflus dudit lieu que l’on veut trancher, 
vne ligature ferme,& ferree aucc vn ruban dont les,femmes tortillent leurs cheueux, 

& ce pour plufieurs occafions.Premietemét afin que le membre foitprefchté ferme à 
l’Operatcur,&: que la chair reçoiue plusfermemét le trenchan t du rafoir ou coufteau 
courbe : Secondement que le fentiment de la partie faine par ce moyen foit quelque 
peu ftupifié & endormyiTiercemeht qu’apres l’incifion,en fiant l’os,le fang foit quel- 
quepeu arrefté par la compreffion de la ligature. Dauantage par ce moyen on tient 
la peau & les mufeles efleuez en haut,puis apres l’operation, la ligature eftant oftee, 
retombent : & par ce moyen recouurent les extremitez des os fiez, qui fait que la ci¬ 
catrice pluftoft y furuienc,& leur feruent comme de coiflinet. 

Ce faid on incifeaueevn rafoir ou coufteau courbe, bien trencliant la chair aflezA,''«< »'■/»<( 
proche delà ligature,iufques à ce que l’os foit du tout dcfcouuert de cofte Sc d’autre, 
te qu’il ne refte rié entre les os,s’il y en a deux,ratifl’antauccle dos de voftre coufteau 
là membrane qui couure l’os,did periofte, afin qu’elle ne foit defchirce par les dents^’’^ 
de la fie:ce qui cauferoit grandedoulcur au malade, Se difficulté à fier l’os. Et parmef- 
mc moyen faut repoufler la chair le plus hautquc pourrez,puis auecvoftrefie bien 
endentee Se trencharite nous fierons l’os le plus près de la chair, prenans garde de ne 
la defehirer auec les dents de la lie. 

L’os eftant fié,& le membre feparé; nous oftons laligature qui eftaudeffus de la «*>' 
playc. Se attirons lapeau & mufeles, afin que de toutes parts l’os foit bien recouuert: ^ 
celafaid,fi nous voyons qu’ilaytpeu coulé defang,il nefaut point,.principalement" 
où il y a gangrene,foudain l’arrcfter, ains permettre qu’il coule, tant Se fi longuemét, 
qu6 fans danger on le puiffe laiftcr fortir, afin de defgorger la partie Se la defeharger, 4f 
&la rendremoins fubiede i inflammation. Ayant donc coule modetcment,prenans auter m 

f arde auxforces du malade,nous l’eftancherons : ce qui fe fera en mettant les bouzs‘•rnjlcr U 
es doigts,&extremité d’iceuxfurles orifices febotiche desvaiffeauXjlefquelsnous.^'g- 
lierons,où cauteriferons par apres les vns apres les autres, félon qu’il éft befoin & ne- 
,cefraire d’vfer du cautete ou ligature, ainfi que les anciens l’ont ptadiqué, & l’auons 
retenu des modernes. 

Car ic fujvpofe pouf exemple, qu’vn membre foit pourry Se gangrené, Se qu’il foit 
neceftaire de l’extirper, apres l’amputation diceluy le flux de fang doit pluftoft eftre 
arrefté parlemoyen des cautères ardents mis à l’orifice des vailTeaux, que par la liga¬ 
ture d’iceux,d’autant que le feu brullant lefdits orifices leur fait efearre, qui bouché 
rprificeduvailTeau&arteftelefluxdefang, pour nepouuoir fortir. Se par mefme* 
moyen attire a foy, enfemble confomme Se tari fi; la virulence Se vapeur maligne, qui 
eft glifTee Se emprainte aux parties fuperieures par les veines Se arteres, combien que ’ 

ladite partie nefemble eftregaftee & pourrie, mais feulement imbue &arroufee de 
quelque malignité, laquelle eft fouuent caufe de l’auoir rendue comme mortifiée 8i 
préparée à gangrene;De forte que voulant pincer l’orifice des vaiffeaux pour les atti¬ 
rer & lier,ils fe rompent entre le bec de Corbin, ou bien pour peu que l’on ferre le fil, 
dont ilconuient les lier, eft couppé par iceluy : au moyen dequoy nous fommes con^ 
traints de venir aux efearotiques ou cautères aéluels. Et non fans caufe Gale dit eftre ctltt. 
tres-neceflaire d’arrefterpar remedes efearotiques, ou fer atdent, le flux defangpro- 
uoquépar quelque pourriture qui aura rongé le vaiffeau, d’autant qu’il ne peut fup- 
pottet ny le bec de Corbin pour eftte attiré,ny la ligature:Mefme és gâgrenes quand 


26% Les Operations de 

on retranche tout ce qui eft corrompu & altéré, le plus feur eft de brufler comme 1 
racine du mal,ou appliquer remcdesefcarotiques. ’ * 

L> mcym P^ttant le Chirurgien ayant foupçon qu’il relie quelque virulence & malignité 
dUmSIcr qui s’eft glillee aux parties voifines apres l’amputation du membre, pour cllancher 1 ’ 
Il flux di fang le plus feurcment, aura trois ou quatre boutons de fer propres tous routes & 
fat embrafez, le bout defquels il appuyera fur l’orifice du vaiffeau, fans comprimer pa 
uutmiir- rrop.le tenant quelque efpace dellus,afin de faire l’efcarrefans brufler beaucoup d” 
dit vaiireau:& fi le fang eft atrefté par l’application d’vn feul bouton, il fera fuffiram" 
ment cauterifé, &:fe faudra contenter de ce feul bouton.pour ce vailTeau, faifant l' 

fcmblable aux autres vailTeaux. ’ 

JmliMun Au contraire, quand nous fommes contraints de trancher vn membre qui eft du 
fMTdrrt- tout fracalTé&tbrifé.fans qu’il foit atteint decorruption ou gangrène, Siprineipale'* 

i''^'A*mentprochedel’endroitoùilconuientfairel'àmputation,ileftpluscXpedientd’ar- 

«/'"£f'<t relier ledit flux de fang,enpinpnt l’orifice des veines gearteres auecle beedeCot- 
bin^prenant quelque portion de chair cnferable, puis auecvn fil bien fort leslicrpaî 
deliusaflez eftroittemcnt à double nœud, la chair quifera liccauccle vailTeau ftra 
caufedefaire&rendrelaligatureplusfeure. ' ’ 

pirtkSim Et comme Galen trouue bonne l’application du feu pourarrefter le flux de fang 
/.»»r«Mr-oùilyapourriture& corruptiôgrande,ainfiil approuuelaligatureaufluxdefang 
ditmin- oùil n’y a aucune corruption Semalignité. Ce qui peut accorder facilement deux 
peur août- grands perfonnages denollre temps,TvnMedecin,TautreChirurgien,pourvne dif- 
’mi^uT touchant ce faia:,du moyen qu’il faut tenir pour cftancher & arreftet 

lire. 1“ flux de fang.ayans agité celle difputcairezinueéliucmentl’vn contre l’autre, pour 

ne s’entendre tous deux Tvn l’autre. 

jtffMtil O r apres que le fang par les fufdits moyés fera arrellé, i 1 faudra ietter quelque pou- 

“prn U dreaftringente fur la partie, & y appliquerplufieurs plumaceaux de charpy fec,& pat 
fluxiijkni delTus vn aftringent&delfenfifordinaire, ayant mis tout autour du moignon fut le 
Amjte. bandelette couuerte de Refrigentm Gdeni, afin que le deffenfif ne tienne 

trop,& donne peineàleur appareihpuis lapartie fera bandee, comme il eonuiendra, 
& par apres traiace corne vne playe fimple,fe dônant garde,en relouant l’appareil,de 
tiret les efearres faits par cautere, ou les filets qui auront lié les orifices des vaifleaux. 

II aduient quelquefois que le vailTeau, apres auoiteftécouppé/e retire fort en de- 
dans,ne pouuantellre attrapé & pris par le bec de Corbin: ou bien peut aduenir que 
'fyxitlk flu vailTeau fe deffaia & deflie, qui eft caulc de faire vnnouueau flux de 

^*yÿ'^^fang;Si l'vn ouTautre accidentfuruient&l tombe entre tes mains, & qu'il tefemblall 
reaudi- meilleur de cauterifer le vailTeau, que de le lier, ou bien de Iclierplulloftque de Iq 
fxHtde CM cauterifer,& que tu fuflés furpris fans auoir des cauteres,m 5 fieu t Paré donne vn fort 
lae. commode moyen pourarrefter ledit flux de fang: lequel s’il eftoit futuenu pour deux 

ou crois vailTeaux ouuertstoutà coup, il faucqu’vn feruiteur appofe le boutdefes 
doigts eflargis fur les orifices de chaque vailTeau, en comprimant doucement : vray 
moyen de donner loifir au Chirurgicn,comme eicrit Galen,'d’arrcfter le flux de fang: 

' & cependant prendre vne efguille de la longueur d’vn doigt & plus, alTez groire,bicn 

picquante &: tranchante, telle que i’ay faillie pouttrairc,enfilec d’vn bon fil,ou petite 
filfelc,de laquelle feralié le vailTeau par ce moyen. 

Udiùmic Premièrement ayant confideré l’endroit du vailTeau , duquel fort le fang, il faut 
fmc Udtii palTcr voftre efguille, commençant fur le cuir enuiron vn bon doigt plus haut que la 
« "ne pl^ysàcoftéduditvailTeau,lafaifantfottir de biais par la playe,à collé &plus bas que 
fl^kflux Eo" orifice, afin que le fil foit au delTouspour Tenueloppcr Se entortiller, lailTant le 
defin^jir- ^oor de voftre fil fur le cuir, fans le tirer du tout ; puis la mefrac cfcuille fera repalTee 
Hinxift, pat le dedans de la playe de l’autre collé dudit vaiireau,afin que le fil de Ton ance,qu’il 

fera,la puilTe empoigner Se enuironner auec quelque portion de chair. Se ferez fortir 
voftre efguille au delTus du cuir de l’autre collé dudit vailTeau, eftât guidé parTautre 
bout de voftre fil,lailTant d’efpace encre les deux points de ladite efguille d’vn trauers 


Chirurgie, Liure X. 



irder qu’il ne fe gangr 
, ouParonichic, qui 


d,ict deuant que l’os fe 
ne à altérer il Faut incifer le bout du doigt en long, commenjant vers le dernier arti¬ 
cle, & prq|bnderiufqües audiros, afin dedonbet iflue à cefte malignité qui croupit 
entre le période & l’os. L’incifionfaiae il faut laifler couler le fang iufques à ce qu'il 
s’cftanche de foy-mefme, puis tremper le doigt en eau de vie, en laquelle on aura dif- 
foultvnpeudeTheriaqueou Withridat; Nôobftantces;remcdes,fiparfucceffionde 
temps le doigt fevient à pourrir, & qu’il demande cftre amputé , il fe fera fort c6mo- 
dement aùec les Tenailles incifîues,lefquelles tout d’vn coup trâchcront entieremét 
& lachair&l’os, fans faite beaucoup de douleur: Ily en a quelques vns qui mettent 
le doigt furvn petit billot de bois, &auecvn petit eifeaubieptrenebant frappent /e 
deflus auec vn marteau,& le couppent de celle façon. Les doigts fuperflus, cfquels il 
y aura des os,fe pourront extirper &ofter de celte façon. {irjim. 

Or fi les doigts,ou de naifiance,ou pour quelque brufiute ou vlcere faifté en iceux, 
font attachez ynis, comme collez enfemble, ils feront egalement diuifez auec vn 
petit rafoir bien tranchant, fans entreprendre für l’vn & fur l’autre : puis fcparément 
ferontcnueloppez auec vn emplattre deficcatif, qui aura vertu d’engédrer à l’vn & .à 
l'autre la peau, par ce moyen chacun des doigts feguairira à part. S’il le fait quelque! 
vlcere au doigt, auquelil fuccçdevne cicatrice mal gouuernee&conduite, quilef'’'‘ 5 ''™ 
rend courbe & crochu;prcmietemét il faut elTayet quelque, remede tcmollient, afin , 1 ^ " 
de ralonger& rendre plus droit ; &s’ilneprofite de rien, comme fouirent iladuient. 
quand la cicatrice ell grande & vieille, & quand les nerfs Jttendphs font blelïez,ii - 
fautaduiferfileviceellaunerfouau tendon, ou bien à la peau : s'il ell au nerfouaii 
tendon,il n’y faut toUcher,commeellantincUrabie:car citant l’vnoul’au.trccouppé, 
pat apres le doigt nefe pourroit ployer ny fermer, &efl: neceflaire que la flexion pré¬ 
cédé l’extenfion, & i'extenfion la flexion, & par ainfidcmeutei'oittoufiburs droit Si 
inutile, eftant’plus expédient qu’il demeure fermé mediocremét, que droit pour l’in¬ 
commodité que l’on enreceuroitrcarvoulantlermcrla main,Siprédre quelque çho- 
fc,luyfeuldcmcurctoitcfl:cndu:maisfila fculepeaufaitla cicatrice, ledolgt citant 


de doigt, puis les deux bouts du fil feront eftroittement fer 
Siaudefi'us du cuir vne petite comprefle en pluCcurs doub 


point dedans le cuir,qui lepourroit parfuccelTion de temps coupper. Telle ligature 
eftantdextremcntprattiquec.ell fortfeure, laquelle fe peut aufll faire es flux de 
fang,en toutes les parties du corps,comme à vue grande playe faiéte en vn bras, coif¬ 
fe, gorge: l’ay donné Icpourtraift de celte operation en meslnltrumens die Chi- 


Lemoj/tn i’extirferles doigts fuperflm &ga{}e'^,& [ffarer 
ceux qui font ioinSs 0''vmenjémble. 


^ A main,quieltrinttrumentdesinjtrumen.ts,naturellementelt 
■f diuifeeen cinq doigts:Ilad.uientquel:tuefois que près dupsoul- 
Ç ce,oudupctitdoigt,nàcureen faitfurcroiltrevnfixiefme, le- 





26'4 Les Operations de 

retiré paricélle, il lafaut trancher du toutreareftanrdure fecalleufe, ne permet que 
l’on eftendc le doigt. Uayant par ce moyen redrelTé, on y fait vnc cicatrice nouuelle, 
& durant le temps qu'elle fc rengédreta.il fc faut donner garde que le doigt ne fe re- 
uicne a replier & courber;& pour y obuicr,apres l’auoirpenfé &medicamcté,ien’ay 
ttoüuémeilleur moyé que luy faire porter vn petit doigtiet de fer blanc, ou d’argent 
fttiUni. de la grandeur Sc grolTeur du doigt, eftant garny de fon emplaftre & bandage deflié’. 
Iceluy doigtiet fera garny de taffetas, ou autre eftoffè, & fera attaché proprement au 
poignet auec vn petit ruban,qui prendra à deux petits anneletsùl luy feruira plus que 
toutes leseclilTes defquelles on vfe ordinairement pour tenir les doigts eftendus. 
TmUfod llfuruient vnvice toutcontraireà quelqu’vn desdaigts,& principalement au 
poulce, lors qu’il a receu quelque coup fur les tendons, quU’eftendent & redrelTent, 
>» fuipiit, qui fait qu’eftans couppez il ne fe peut releuer ny redrelTer, ic demeure comme para' 
dnttm «-lytique danslamain. Le femblable: vient aulli au poignet pour auoir receu quelque 
me.pmly- playefur les eftendeurs du carpeSc poignet, ou bien lurlepoignetmefmeideforte 
■ que la main tombe,comme pataly tique;nefe pouuant redreffer d’elle mefme.Pour le 

regarddu poulce & doigts', il faut auoir vn doigticr&: poulcierquilesteleuera,& 

pourlcpoignet,au(rivnpdigner,quiletctiendrareleiié:lefquelsfontdcfcritsauli- 

lire de monfieür Paré. 



radiers' HVICTIESME DES OPERA- 
tionsde Chirurgie ,oùilefi difeouru àesQiuteres & 
SetoriiContenant cinq Chapitres. 


Que c’eft que Cautere,leursefpecés& différences. Chap. i. 

De l’inuention te vfage des Cauteres,& à quelles maladies Ü 

parties ils conuiennent les appliquer. Ghap. i. 

Des Cautefespotentiels,&le moyen de les faire. Chap. 5. 

Le moyen & méthode d’appliquer les Çauteres. Chap. 4. 

DuSeton,& lemoyendel’appliquer. Chap. j. 


c'eft que C<tutere, leurs ejfeces différences. 

Chapitre I. 

Y A N T propofé d’eferire des Cautères, il faut premièrement 
fçauoir que c’eft : combien il y a d’efpeces & differencesiquelle 
cil leur matière Si compofitiondeurs vfagesà quels corps : & à 
quclles'maladies ils conuiennent : & comme il les faut appli¬ 
quer. Or pôurfçauoir lanatured’iccux,ilfautfçauoirccque 
nous entendons par ce nom de Cautereicar il fe prend en deux 
maniérés,proprement & improprement:Proprement,pour 
I’inftrument,ou pour la matière cauftique, qui brufle quelque 
partie, comme deferit Galen au fixiefme des (impies, chapitre 
vingtfept : Improprement pour le veftige & marque qui demeure en la partie qui eft 
bru lice, c’eft à dire, pour le petit vlcere qui eft demeuré en icelle, l’elcarre en eftant 



Chirurgie, Liure X. 


z6^ 


oftce : Et pat ainC Cautère improprement pris fera vn petit vlcere en l’eXterieure par¬ 
tie du corps,faia:parrartifi£eduChiturgicnjdechores qui bruHent,afindc donner 
ilTue à quelque mariere morbifique. 

Les différences de tels Cautères ou petits vlceres font tirées delcureflehce, & daKJiprfa 
lieu où ils font appliquez,& de leur caufe efficiente. Leur cficncc confifte en Icurfor- disc^mm 
me & figure,&parainfi aucuns feront ronds,obliques,droits,grads,petitS3profonds,?t‘’ 
ou fuperficiels, tous lefquels auront vne feule ouuertüre, ou deux, & eft appellee 
ton:Du lieu oùils font appliquez,corne en la teftc,au coljbras & iambes, bref à quel¬ 
que partie du corps que puifle eftre,pourueu que laâion d'icelle n’en puiffe eftre cm- 
pefehee ny bleiree:De leur caufe efficiente,laquelle cllprinfe de la diuerfité de la ma¬ 
tière, laquelle eft appliquée deflus quelque partie du corps, ou bien engédree en ice- ' 

liiy, La matière qui eft appliquée deflus le corps brufleafluellement ou potentielle¬ 
ment,pource font dits Cautères aâuels ou potcntiels;Cellc qui eft engendrée de no- 
ftre borps, peut eftre quelque humeur acre & mordicant, quiiettéau cuir, le vient à CMiert 
exulcerer, Jcd’iceluy vlcere s’en pourra faire vncautcreouFontenelle, qui fe peut/ mW. 
nommer Cautere naturel. 

De là pouuos conieflurcr finuention des Cautères ou Fontenelles auoir efté trou- 
uce,imitant nature,en donnant iflùe à ce qui luy eft contraire & moleftc,foit en qnâ- 
tité ou qualité, comme nous dirons cy aprs. Et quant aux Cautères, qui font nômez D’inmt 
Inftrumens,leur différence principale eft prife de leur matière, forme, figure, de leur 
tardité ou promptitude de brufler,profonde & fuperficielle, & la maniéré de les 
pliquer. Quant a leur matière,d'autant quelle brufléaauellemcnt & de faia,ou po- ‘ 
tentiellcmcnt,ils font diûs Cautères aftuels ou potentiels. , . 

La matière de ceux qui btuflentaftuellement eft prefque infinie, eftans allumez, 
ardents & efehauffez. Les anciens ordinairemét faifoyent leurs Cautères de métaux; cnuttns 
comme d’or, d’argent, fer Sc cuiute. Àtebigenes càliterifoit la fiftule Lacrymale 
auec plomb fondu iette par vne cannulc. Ils auoyent d’opinion que ceux d’or faiftsict 
lesefcarresauecmoinsdedoulenr,&qu’elleeftoitpluslegere & plusaifeeà fuppor-. 
tetunefmèquelelieucauterifé nerendoittantdeboüe, &quelabrufluren’en eftpity'""’'' ^ 
fifafcheufc,d’autantquel’oreftleplustempercdctouslesmetaux: ce qui eft caufe 
qu’ilne brufle fi viuement & afprement que le fer,encore que fa m 
de,ferree &: efpaifferpartant les Cautères qui font faits de cuiure, 
ment que ceux qui font faits defcr,parce que le cuiura eft matière moins folidc & ra- 
maffee: & par ainfi quand nous voudrons cautetiferafpremcnt,ilfautclioifirlaina- 
ticre qui fera la plus folide & compaéfe. 

Quelquefois auffi les anciens cauterifoyent, comme récité f-Iippoerates, auec des «iffoen- 
fufeaux de bouis trempez en huille bouillante, ou auec champignos fecs & allumez, *"■ 

DU auec racine d’Ariftoloclie trempee en huille , puis allumée au feu, ou auec racine 
deStrutium;c 5 meCæliusAurelianus,Diofcoride,& Attilus cautetifentauecerpt- 
tes de Cheures embrafees.Aëcc cauterife les vlceres putrides des genciues auec huille 
bouillante, appliquée auec vn petit Hoc de laine attachée au bout d'vne efprouuette; ’ 
ainfi fait Albucrafis les dents trouëes auec beurre boüillant. Guidon cauterife les 
corps auec fouffre fondu. Par ainfi il eftaifé à voir qu’on faitautant de fortes deCau-fr- 
teres qu’il y a de chofes qui fe peuuent efchauffer,allumer & embrafer. ciiiJoti. 

. Lcfdiéfs Cautères,& principalemét ceux qui fe font de metaux,different auffi pour 
leur figure;car elle doit eftre proportionnée félon la maladie, & le lieu qu’il çonuicn t 
cauterifcr;de forte qu’aucüs font Claueres, c’eft à dire, en forme de teftede gros clou; rnj>rifi dt 
Autres Lenticulaires, autres Triangulaires, autres ronds comme vn bouton, autres 
puna:uels,autres trenchlts,autres cultellaires, autres limaires,autre3 circulaires,faits 
comme vncetcle;cornme il fe peut voir des cercles d’Albucrafis ; autres en forme do 
petite lame d’efpee,comme deferit Celfe,pour cauterifer les fentes des leures, 
IlspeuuentauffidifFeretpourlaprofondeutoufupcrficie; car quelqucsfoisilfaut7),jp,,g„ 
feulemenKauterifer le cuir, corne Ffippocratcs cômande à la deloueure de l’efpaUle; dtscMie. 


, _ dSuitsdmt 

>tpluïf?li-Tyî^„, Us 
bruflent fi vi"^- 



266 


Les Operations de 


cnfnyj* ““"cfoisilfautcauterifcr delà chair, côme en Sciatique; autrefois il faut profonder 

Ufnfn- iufqucs a ros,& mefme le toucher viuement,c5me és cautères qui s’appliquent furie 
^«r»»yi(-fommet de la relie : autrefois il faut pénétrer iufqu’à la capacité des ventres comme 
quand il y a de la boue côtenue dans lapoitrine:a6trefoisefflorerfimplemét le cuir 

piffmnet Etd’autantqu’cntrelcscautcres(felonlamaticre d’oùilsfontfaits)ilyenaquifa' 

Àts cmtt- cilements’efchauffent, & retiennent plus long temps le feu le vns que les autres,aufi 
mft’iji h fiilsfontdifferens félon leur violence ou legeretc, promptitude ou tardité vehe- 
tSion. mence ou douleur d’operer. ' 

pifertme Les cautcresdiffercntauiripourlcnombrc.-carfouuentonfecontente d’enappli. 
frffi d» quervn,quelquefois deux, trois quatre.voireiufques à quinze à vnc feule fois, comi 

lumtn. me Acce commande pour la guairifon des Empyiques, 

pareillement differens pour la maniéré de les appliquer,car aucuns s’appli- 
■^j-^^^^qucntfeuls, commeneus : autresaueccannulcs pcrceesparlebout,oufenefttecs en 

kidpfli- quclqueendroit. 

* De l'imintion ^v/agi des Cautères, &àquillesmaUdies^ 

parties il conuient les appliquer. 

Chapitre II. 

S Lfepeutditeque nature nous a monftrérinuention des Cautères 
I & Fontenelles : car fouuétesfois eftat chargée de trop grande quan- 
:é d'humeurs,ou moleftee parleuracrimonie &malignité, elle 
^defeharge fur quelque partie ce qui luy cil molelle, corne fut quel- 
Vj que bras ou Ïambes, faifant quelque petite excoriation & vlcerc, à 
gfon grandfoulagcmcnt. AcefteimitationlesMedecinsSiChirur- 
giens,afin d’aider à nature, ont inuétél’vfage des Cautères & Fon¬ 
tenelles, faifans par leur art ce que nature tafehe fpuucnt à faire de fon propre mou- 
ucment:& pour ce nous vfons defdits Cautères toutes & quatesfois que nous préten¬ 
dons faire reuulfion,dcriuation,interceptiôn,ou cuacuatiô de quelque matière, qui 
peche en quantité ou qualité,ou en tons les deux chfcmble. Nous nous feruons aulli 
d’iceux quand nous voulôs non feulement exhaler & tranfpirerles vapeurs malignes 
& veneneufes, maisaufli quand nous prétendons deflecher & confommer la matière 
de la fluxion, la diuertir du dedans au dehors,tantpatrattradion que faiéilefcu, 
quepar l’vlcerey demeurant: par lequel, comme par petits ruiflreaux&tuyaux ou- 
üerts,on les tire Se. conduit du profond au dehors, pour les cuacuer Se transférer d’vn 
lieu en l’autre. 

Les Cautères font vtilcs, difent Hippocrates Se Galen auxvlcercscorrofiues & 
ambulatiues,aux fluxions des yeux,en l’.^fj;/opj,quand l’auantbtas eft tôbé fous l’aif- 
fellc,en lafciatique & douleurs de la cuiffe : car ils deftournent les humeurç qui por¬ 
tent nuifance à telles parties:aux gangtenes, aux extirpations des membres pour ar- 
refter le fang,& aux autres Hemorrhagiesraux affedions des partiesintetieures,coin- 
me aux tabides,rateleux,aux empyiques Se hydropiques. Albucrafis tiét les Cautères 
eftre profitables genetalement à toutes maladies caufees de matière, ou fans matière. 
Ils font commodes aux morfures ou piqueures de belles veneneufes, aux charbons, 
bubons veneriens & pcftiferez,d’antant que par leur chaleur ils confommenr,obtun- 
dent la virulence & malignité del’humeur,8£ l’attitent du profond à la fiiperficie. Ils 
font vtilcs aux apoftemes critiques,froidcs Se pituiteufes,cfquelles la fuppuration eft 
tardiue, d’autant que parleur chaleur ils aident à cuire l’humeur froid & lent,qui eft 
coni6l|it à la partie. Ils profitent à la carie des os, à raifon qu’ils tarilTent Se confom- 
mentlavirulence, qui eftempreinte en iceluy.ladelTcchentjSi aident àlafeparation 
de ce qui eft corrompu Se alteré,comme eftant pourry Se vermoulu. 

Ils fc pcuuent appliquer en toutes les parties de noftre corps,Se principalemét lors 



riiiiU» 

tiif. 

adm. 

ItlkiiM- 

fi. 



Chirurgie, Liure X. 26 j 

qu’il ell befoin d’en faire ouuerturc pour donner iffue à quelque inatiere j ou VA-Smjurtttt 
peur, amaflèe en icelle. Les auceurs en ont fouuent appliquéau fommet de la telle à (•iriinlii- 
l'endroit de la future Sagittale, où elle fc vient joindre & finir à la Coronalle : ce que 
j’ayveuheureufement pratiquer premièrement à Monfieur Paré, contre la migraine 
& autres douleurs de telle, d’autat que par celleouuerture il fort & s’exhale quantité 
de gtofles humeurs & vapeurs accumulées à la telle: Contre rEpilepfie,afin de doner Mnvpem 
tranfpirationàquelquevapeur & humeur veneneufe, quifouuétellcaul'cde cernai: tdri. 
Contrela courte aleine & difficulté de refpirer,procedant par vne abondance d'hu¬ 
midité fuperflue, enuoyee de la tette contrebas en la poiéltine, qui ttauaille & offen- 
fcles parties contenues en icelle, faifant peine de refpircr, leur prouoquant la toux, 

& caufant fouuent vn Empieume par putrefaâion de l’humeur pituiteux receu & al¬ 
téré dans le poulmon : En l’ophthalmie & inflammation des yeux,caufee par fluxion 
enuoyee par les vaifleaux femez au Pericranc,qui vont à l’cxtericure tunique de l’œil; 

Aux rougeurs du vifage : aux douleurs des dents, d’oreilles,àla fquinancie, & autres 
maladies qui viennent à la bouche îc gofier. 

On cauterife les paupières relafchees, comme auffi les cils qui entrent &: picquent 
l’œil, & pareillement ceux qui excédent en trop grand nombre : les artères des tem- 
ples,r./^ej//£i/« & Polypiis,&i l’0:y«e,lcs leures fendues,le MaauU,\es dents,la luetre trop 
allongée, Si les amigdales : le Thorax ou poitrine en diuers lieux, quelquesfois fuper- 
ficiellemenc,queIqucSfois iufques à la capacité : le ventre inferieur, les bourfes & 
Scrofo»,principalementla hanche pour lafciatique.&laiambe au delTous duiarret 
partie interne. 

AucunsfontcinqCauteresàla telle,àceux qui font dangereux &douteux à’t-anims 
lire ladres. Le premier ellàlâcoriionftion de la future Sagitale,auec la Coronalle: 

Le fécond au delTus du front, au bout de la racine des cheueux:Le troifiefme au chi- *«. 
gnon delatelle:les autres deux fur les os petreux au deflfus des oreilles, tirant vers la 
parrie pofl:erieure,vers la fin de la future Lambdoide,afin d’euiter le deflTus du mufcle 
temporal : vn à la partie dextre, l’autre à la partiefenellre:tous lefquels font mis afin 
d’obuier auxfluxions qui vlcerent le nez & la bouche dedans, à ceux qui font ladres, 
quilesenroüe, leurcaufe difficulté derefpirer, leurabbatlepoildes cils&fourcilsi 
& leur galle par dehors le vifage, tellemenr qu’ils font hideux, difformes & effroya¬ 
bles avoir. Aucunspoutn’ellre veusauoirdesCautcres,felesfont applicquer poui: 
les fufdiéles affcâ:ions,aux bras,ou bien derrière la telles 

Des Cautères Potentiels, le moyen àe lesfaire. 

C H A P I T R E 111. 

H És Cautères Potentiels font ceux,qui par leur extreme chaleur chiims 
rcduiétedepüiffancecncffeû,parlebencficcdc!a chaleurna- S’imiicls', 
turellc,brulient comme feu la partic,où ils font applicquez ; y C'' Iw 
laiirancvnefcarre& croulle :1a matière defquelscllcn grand 
nombre, &c icelle chaude au quatriefme dcgré:& d’icelle l’vnc 
ell extrêmement chaude,lautre aucunement remife, félon que , 
leur operation ell tardiue:Entre lefquels on remarque les can¬ 
tharides,le tartre, le verdet, le vitriol commun, ou calcine, la 
chaux, l’orpin, l’arfenic, & fublimé,l’cau forte, & huile de vi- 
ttiol &c autres, lefquels auiourd’huy fans ellre préparez ou mêliez, nous mettons peu 
en vfage,pouc faite Fontenelles:cat l’experience tious ert a appris de plus commodes, 

& moins dangereux. y 

L’vfage du Cautere Aûucl ell plus propre que ccluy du potentiel, foit que nous •‘W' 
confiderions leur nature&fubllance, leurfaineré, foudaineté & feureré d’opeter: 
car le feu ell fimple n’ayant autre qualité qu’efehauffet & delTeicher , fans âuoit 


2(58 Les Operations de 

aucune malignité, ou venenofitè en foy,& fon aûion foudaine, fcure & faine & ne 
pafle point outre lelieu,quieftcauterifé,fans ofFcnferny apporteraucun accident 
aux parties proches & voifines,lors qu’il brulle celles qu’il touche à caufe de fa fubri- 
lire & bonté de fubftance. Il cftennemydetoute pourriture, & pour ce empefche 
& prcferue de toute putrefaâion, confomme mefme le venin & maligne qualité,qui 
pourroit eftre cachcc en quelque partie, confomme &t deffeichc toute l’humidité 
eftrange Si fuperflue,corrige l’intemperie froide Si humide. 
fyflXt il Au contraire la matière de quoy eft compofé le Cautcre potentiel fouuentesfois 
CduurePi- eft maligne, pour bien préparée qu’elle foit,fonaâioi‘i eft incertaine, tardiue. Si fou- 
imtiel.fi uentesfois dan|creufe , fans pouuoir bonnement Si iuftement limiter la force Si 
fo Sr* = car bien fouucnt il s’eftend plus que ne voulons. Si fait plus de degaft que 

dm il fi n’auons pretendu,d’autant qu’il ne brulle pas feulement l'endroia où il eft appliqué, 
fimt dan- cependant qu’ils fontefehauffez, Si reduiûs de puilTarice en effeû par là 

ncr^nrde. chaleur naturelledelapartie,ilss’eftcndent plus largement Si profondément qu’il 
n’eftdebefoing,8i par mefme moyen petit à petit la partie efehauffee, imprime non 
feulement en icelle ,mais aufli plus auantfaqualitémaligne Sipernicieufe, qui fe 
communique fouuent pat les veines, arteres Si nerfs, aux parties nobles, corrom¬ 
pant fouucnt Sibruflant la bonne complcxion du lieu, dont s’enfuiuent de trefpcr- 
nicieuxaccidents, Si des vlceresde difficile guairifon , Si fouucnt des gangrenés. 
Ce neantmoins,encore que les Chirurgiens pourleiourd’huy foyentaffez hardis S: 
affeurez pour appliquer les Aétuels, la praâique ordinaire eft telle , pour la delica- 
teffe Si crainte des malades. Si pourl’apprehenfion Si horreur qu’ils ont du feu. Si 
Cautères ardents, qu’ils font contraints de s’aider des Potentiels, l’vfage des Aélucls 
cmttresde eftantcommeanonchaly Si dclaillé: Vray cftqueles Cautères Potentiels, defquels 
vclams. nous vfonsauiourd’huy,font de velours, fort excellents, Si defquels ien’ay iamais 

veu futuenir aucun accident, l’vfage nous ayant appris à la longue la feureté de 

Es Cautères Si Ruptoires , il faut obferuer de n’y rien mettre, quifoit de nature 
Si qualité maligne: car puis qu’ils fontreduits dcpuiftancceneffcà, par le bénéfi¬ 
ce de la chaleur naturelle, qui refucille Si excite doucement Si à loifirla vertu aftbu- 
pie, Si comme enfcuelie, qui eft en iceluy, il eft impoffible qu’il n’imprime par mef¬ 
me moyen fa malignité en la partie, s’ily en auoit : ce qui eft ordinairement caufe de 
les préparer, pour les rendre auffiplus prompts à operer, Si eftre rendus de puif- 
fance en eifeâ. 

Maiimdcs iourd’huy nous faifons des Cautères Si Ruptoires en forme de trochif- 

CMm- ques.deplufieursfortesdecendreSjfclsSichaudsviuc. Les cendres fe font de chef 
Taumiilt, ne, figuier, ferment de vigne, Si de tiges de febues, choux, titimal ; les fels font fel 
5» fini de Alkali,fclNitre, Armoniac, fain de verre, foude de verre, vitriol, tartre, ou cendre 
fnfim a» grauelee, defquels ou d’vne partie d’iceux nous faifons de la lexiue, diéfe Capitel,la- 
quelle nous teduifons en fel cauftique, qui fera plus ou moins afpre,vif,ou plus doux 
ou plus lent, félon la quantité, ou qualité des ingrédients, qui entrent en ladiûe 

us. Tntr. Entre tous les Cautères, ceux que Monfieur Paré a nommez Cautères dp velours, 
tiennentlepremier lieu, pourueuqu’ilsfoyent faiifts ou cuits comme il appartient: 

' ce neantmoins il m’a femblé bon vous eneferire icy quelques vns, defquels i’ay veu 
vn tres-bon effedf. 

jÿttftf dts Prenez fainde verre,cédre grauelee, chaux viuc,de chacun vne liure, cendre faiéke 
CMtmsdc de vieux muiz à mettre vin,deux liures,mettez le tout en vn grad pot de terre deBeau 
uais,c5me font ceux aufquels on falle du beurre : puis faudra verfer deifus xv. ou xx. 
• liutes d’eau claire :1e toutfera trempé l’efpace dehui3:oudixiours,plus ou moins, 
tant que vous goufterez deifus la langue, que voftrelexiue fera picquante, ou, com- 
meaucunsdifent,qu’vnoeufnagcradeirus,laremuanctouslesiours auec vnbafton: 
puis fera repofee quelque temps,&d’icelleenprendrezle deifus , que verferez par 

inclination, 


Chirurgie,LiureX. 25p 

- inclination, ou par philtre le ferez diftiller, fans brouiller le fond,& d’icelie,ou d’v- 
ne partie en ferez trochifques, comme dirons cy apres. Autres Cautères, quel’on at¬ 
tribue à feu Monfieur Chcual Chirurgien. 

Prenezfain deverre,demicliure,felgemmc,fixonces:fublimcfubtilementpul- ü 

nerifé,demieonce:cendre de ferment demie liure:cau commune, dix liures;letout m. demi. 
ferainfufécommede(rus,&:faiaiexiue,pourenfairetrochifques,adiouftant furla 
fin deux drachmes d'Opinm dilToult en eau de vie. Autres de feu MonlÎÈur RalTc 
Defneux. 

Prenez cendre grauelee deux liures,fain de verre,&felc4'lW/, de chacun demie it 

liure, chaulx viue crois Hures, eau commune vingt-cinq liuresifaiàes Icxiue comme m. Piji 
delTus, 8c en ferez trochifques. Autres de maiftre laques de Ville-neufue,grand pra- ««v- 
aicien de Montpcllicr,lefquels ieluy ay veu faire en ladifte ville. 

Prenez lexiue de ceux qui font lefauon, deux liures, vitriol romain trois onces, .yfutre de 
fublimé demie once, foyentfaias trochifques j adiouftant fur la fin deïopium deux M.Ufurs 
dragmes. de Fille- 

Il fe peut faire bonnelexiuede feulecendre de chefne, ou de ferment, pourueu 
quelle foit fort cuitte, de cendre grauelee, 8c de tiges de febues, 8c d’icelles de très- 
bons Cautères, y adiouftant fi bon leurfemblcvn peu de chaux viue-. 

Nouspouuons promptement, comme en vniourfeul, faire de très-bons Caute- ./faim 
tes, prenans chaux viue vne liure, cendre grauelee demie liure,fain de verre pulueri-Z-xo f»«‘- 
fé quatre onces, cendre commune bien cuitte deux liures, mettans le tout en quinze {“"fk- 
ou vingt liures d’eau, tremper l’efpace de trois ou quatre heures, puis le faire vn peu 
boüillir, fi bon vous femblc, ôc par aptes le laiflcr repofer, paflans voftrecapitel par 
philtre,duquel ferez bons Cautères. 

Encore que vous ayez vos ingrediens & drogues fufdiaes , pour faire bonne le- oifenuiiS 
xiue ou capitel,fi vous ne donnez cuiftbn propre a voftrefel, pour faire vos trochif- farUcaif 
quesou Cautères, ils n’auront pas grande vertu, 8c toft fe viendront à fondre, fans 
fe garder longuement. Et pour les bien cuire, ayans mis voftre diûe lexiue en vn 
balfin ou poille de cuiure, deflus le feu il faudra la faire boüillir 8c euaporer, tant ‘ 

qu’elle vienne à s’efpellir comme miel, ramaflantle toutenfemble auec vne efpa- 
tuledefer, 8c lors lediâ fel reprefentera quelquesfois diuerfes couleurs , comme 
bleue 8c cerulee, 8c fe rendra plus efpois : ce neantmoins il faut derechef auec gran^ 
deflammeenfoufflant donner le feu de fufion, afin que lediafcllc vienne à fon¬ 
dre, comme beurre, 8c rendre comme en eau, 8c de ce en prédrez vn peu auec voftre te» dé (a- 
efpatule,que mettrez fur vne'pierre:fi elle fe vient à durcir foudairtement, c’eft ligne fi”t. 
qu’ils font cuits en perfeaion: car fl vous les defleichez d’auantage j ils viendront à 
fe brufler,8c deuiendront en cendre, eftant befoin que quelque humidité y dCmeu- de 
fe, pour les entretenir en leurs corps : Gelafaia, ofterez voftre balfin de delTus 

y feu, 8c auec voftre efpatule tout chaudement tirerez voftredia fel, ou Cauteresicrai- 
gnant qu’il n’adhere contre le balfin trop fermement : puis en eouppetez j 8c forme¬ 
rez trochifques grands,ou petits,félon que les defiterez auoir, les mettant foudaine- 
mcnt,fans qu’ils foyent beaucoup touchez de l’ait,en diuCrfes phiollesdetetre,où 
verre,pour vous en feruir il voftre commodi tc.-car eftans tousehis en vne feule phiola ... j 

le,Sc l’ouutantfouuencesfois,lors qu’il féroit befoin d’en vfer, l’air extérieur les pour- 

toit àla longue toucher 8c faire fondre. 

Pour faite que l’efeatre des Cauteresfoitmollette, 8c non duré, comme elle eft 
ordinairement, aucuns m’ont alTeuré, que fur lafinde lacuiffoii devoftrelexjuè,- 
quand elle eft prefte à fe rendre en confiftence de miel, il faut feulement mettre vii 

peu de bonne eau devie,oude Vin d’Efpagne,ou de Maluoifie.Etpour faire qu’ils -i 
nefoycncbcaucoupdouloureux,adiouftctvnpeud’Opi»»»diirouIceneaudevie,oü ' 
vin; ce que ien’ay expérimenté. ' 


270 Les Operations de 

Lé moyen ^ JJdethodedalipltcqutrhsCautertjj, 

■Chaîitb,e III. 

O VR meriiodiqucmcnt applicquer les Cautères, tant Aûuelt 
que Potentiels, & n’en receuoir reproche, il faut confidcrer 
qui font ceux qui les pcuuent fupporcet : le lieu où il les faut 
appliquer plus commodément; & quelmoyenil y faut tenir. 
Car ordinairement les perfonnes maigres & defeharnex, ne 
les peuucnt bonnement endurer, fi cen'cft enlatefte, d’autant 
queleurscorps n’efl: quemembranes ic vaiffeaux, dont s’en 
enfuitfouuentdouleur&erofion dequelque veine ouartere, 
ce qui eft grandement à obfctuer, lors que nous fommes concrainfts d’en applic¬ 
quer. Il fiut aufli prendre garde au naturel delà perfonne; carvn corps robufte, 
commed’vn crocheteur&maneuure, fupportera plusfacilementvnfortCauterc, 
qu’vn flouët &: délicat, comme vne femme ; Aufli vne partie, qui aura le cuit dur, 
“if," comme eft la telle, ne fera fi toftpercce&cauterifcc, quecelle qu i fera rare&mol- 
lc,&parainfiil faudrapluslongtemps, ou moinsretenir le Cautere fur icelle. Vn 
petit bouton de feu, ou bien vn petit grain de Cautere Potentiel,opereroit autant & 
plusen vneperfonnemollairc,quepourrafairevnbieh gros,àvn qui fera de textU- 
' te plus ferme Scfolidc. 

Sile corps eftfottreplet,ou cacochyme, deuant que d’applicquer les Cautères, 
il eft bon de le purger premièrement, & luy tirer vn peu de fang, craignant que pour 
la douleur il ne face quelque fluxion à la partie cauterifee. Lors que nous vfons de 
r ,ip\4o Cautcres,pourdesFontcnelles,ilnelesfautapplicquerny fur les parties nerueufes, 
ny fut le commencement & fin des mufclcs,ny fur quelque notable veine, attere, 

l'uHx mf- Pour la plufpatt ils font mis à la telle, aux bras &iambes; Et entre tous les en- 
yarfssna^droifts delà telle, pour laguairifon de plufieurs maladies, lefquclles auonsnom-, 
fbtfieU mcescydelTus, les anciens ontchoifi le lieu, auquel la future Sagittale vient finir 
CxHtm. aueclaCoronnale, quieft comme le carrefour de la telle: lequel endroit afin de 
n'y faillir nous a elle enfeigné par Albuctafis ; C’eft qu’il faut commander aumala- 
ded’eftendrel’vnedefesmains, & mettre l’extremité d’icelle, qui eft au poignet, 
ioindefurlaracinedunez, entreles deux yeux , puis eftendre de ligne droidele 
Miymdt doigr^rd/aj, verslefommetdelatefte,&àtelendroiâque lediûdoigt finira, fera 
Hcntrou- fans faute Iclieuoùs’aflcmble la future Sagittale auec la Cqronnale, auquel con-, 
uiendrà applicquer lediél Cautere. Afin de titcf commodité d’iccluy,il faut qu’il pe- 
■'* netteiufquesàros,carparmcfme moyen l’os eûantdecouuert, il fe viendra à exfo- 
licriccquiferàcaufedetenirlediélCautere plus long temps ouuert. Etpourcelle 
ItcJtim. ocoalîon,' plufieurs apres auoir applicqué le Cautere Potentiel, ayans le lendemain 
couppé hefearre, applicquent delfus vn Cautereaâ:ucl,fansaucuudanger,cequc 
i’ay veu plufieurs fois pratiquer à.Monfieur Paré. 

Cmtne en On ^pplicqueaufli des Cautères au derrière delà telle, aux fins & extremitez delà 
f“'"i»<(e'fmùre Làmbdoide, au delfus de l’oreille, tirant en derrière, afind’euitcrlesfins du 

^ly-rj7'niufcleCrotaphitc:&pour eftreplusalfcuré,nous feronsouurir Si fermer la bouche 

" “ '• düfflalade,pourfentir&apperceu6irmouuemcntd’iceluymufcle. MonfieurMar- 
zr.ziarW. tel Chirurgien ordinaire du Roy, & fort expérimenté, en applicqué auec heureux 
fucceî derrière l’oreille, au trou &cauité qui eft derrière le bout deladiélc oreille, 
CdutetesM nommé f(6M, eùfe pendent les pendants d’oreille, & ce pour les vieilles & obftinees 
tiht. maladies des yeux,&: m’a alfeure en aüoir eu toufiours rres-bon fucces. 

Q^lquesfois aufli nous en mettons au chignon du Col, ou creux de la foflette, 
mais il faut prendre garde de ne profonder trop auant, craignant de brufler&de- 
couurir les huiél petits mufcles de la telle , qui font fituez en tel endroifl: : ce qui 





r- ; ' 

Chirurgie, Dure X. 271 

fcroit caufc d’appotter de fafcheux accidéts, ce quei’ay veu aduenir à quelques vus. 

Le plus commuiTfcfl: d’appliquer les Cautères au bras.aufqucis le lieu doit eilre foi- 
gneufement choifi; leplus propte&commodeeftvctsfonmilieu,tirantaudedans^"'“'*'"1/''' 
d’iceluy, droit,en l’interftice des mufçlesBMC^w/& Biceps, proche & à codé de la vei- * 7* 
neCcphalique.Cequemcfme Hippocrates ordonne & commande de clioifîr, fansj!^^7^ 
approcliertoutesfois troppresdela veine, artere&nerf, attendu que le feu leur 
contraire ; comme mefme dit en ce lieu Hipp. Etpourlecommodcment choifir,il 
faudra en tel endroit mettre le doigt We* delfuSjprelTât aflez fort,& del’autre main 
flefcliir & eftendrelaioinduredu coulde, pareillementhauffer le bras, afin devoir 
par tel mouueroent, s’il ne Ce rencôtre point quelque nerf & tendô fous voftre doigt, 

& fi quelque cauité ou interfticedefditsmufcles ne femanifefte point, quifoitpro- 
pre à receuoir& cacher la balle ou poix que l’on defire mettre, pour tenir le Cautè¬ 
re ouuert: l’endroit le plus commode ttouuc aucc le doigt, ily faudra appliquer ,1e ««r'o-lr 
Cautère. Et pour le regard de celuyquifedoitmettreàlaiambe,le lieu leplus 
pre eft deux ou trois doigts au deflbus du genoüil, à l’endroit que l’on met fa iattiere, f””' 

foit en la partie interne ou externe; Mais à ceux qui vont ordinairement à cheu,al,J'^^^“^^,j 
commeauflSpourfairepluspromptereuulfiondcrhumeur, quifaitlaSciatique, la UUmle. 
partie externe eft plus commode,comme aufli aux femmes. 

. Apres auoir remarqué en voftre entendement tels lieux conuenables, & les plus 
feurs,ilfautrafetlepoils’ilyena: Celafaiét, le malade fera fitué en lieu conuenar'^fV"' 
We, tenu par quelques feruiteurs, s’il en eft befoin, Si principalement la partie qu’il 
conuient cauterifer, puis foudainement prendrez voftre Cautere proportionné,fe- 
Ion la nature du mal, Si de la partie que defirez cauterifer, rouge Si ardent, comme 
il fera requis,afin de parfaire à vne fois, s’il eft poflible, ce que nous prétendons faite: 

Si félon qu’il fera befoin, plus ou moins.le ferez traîner Si profonder.Si defeendre en 
la partie, vousdonnantgarded’offenfer les parties voifinesipour à quoy obuier, ont 
eftéinuentez aufdiâs Cautères Aftuelsplufîeurs petits arrefts, comme cannules & 
tuyaux de fer, afin de ne btufler, foit par la faute du malade, ou contraintedu Ch - 
turgicn, les parties proches d’icelles|, comme il eft déclaré en fon propre lieu, ayant 
donné le pourtraiift d’iceux Cautères. 

Qu_andileftqueftion dereitererplufieursfois le Cautére,commc à quelquegran-fw te 
de gangrené, ou carie d’os, il eft tres-bon de garnir les parties proches de celle qu’il CantereS 
conuient cauterifer,comme de comprelTes trempees en ius de pIantin,morelle, oxy- 
crac, blanc d’œufs, battus en eau deplantin. Si mefme fi la chair eft entamee, Si que 
noftrc intention foit de cauterifer l’os fimple.il faudra garnir les leures de l’vlere auec 
de petits emplafties,couuerts ieBefrigerms Gateni, ou de petits (inges trempez es fuf- 

Apresauoirfuffifammentvfé du Cautere, Si l’auoir ofté, il conuientappaifer la 
douleur. Si faire tomber l’efearre : ce qui fe fera par quelque remede chaud Si humi-yîr u dL- 
dc,proportionné à noftre chaleur Si humidité natutelle,afin que par fon humidité il leur , o- 
ramollifle l’efcarre, Si les parties voifines qui font dures Si feiches,Si par fa chaleuril/""'"»- 
exciteSi reuoquela chaleur naturelle du centreàlafuperficie, afin qu’elle cha(Te ce 
qui eft mort Si bruilé. Entre tous les remedes, celuy qui eft compofé d’huile d’œuf, 
beurre frais, Si terebentine de Venife, eft fort propre, meflez enfemble,en y adiou- 
ftant fur la fin vn peu de poudre d’Itis,Ariftoloche,Si farine de febues,pour nettoyer 
par mefme moyen vne gtoffe matière purulente,qui comme vne colle attache l'efcar- 
reauec les parties de deflous. Aucuns vfent d’vn digeftif faiû deiaulne d'œufs, huilé 
rofat, Si terebentineimais tel remede n’eft fi propre que le precedent,pour ne le pou- 
uoir chauffer qu’il ne cuife, comme vne aumeletce d’œufs,ioin£t qu’il fe corrompt Si 
deffeche facilement. Si en peu d’heure. zr» f/ ' 

LeCautere Potentiel,quifaifteroufteSi efearre, eftantcomme vicaire de l’A-«/,2,„^" 
âucl, fe doit applicquer en celle maniéré. Il faut premièrement eftendre vn peu (ra«/,Kp,, 
d’emplaftrcdeDiacalcitheos,oufemblablefur du linge, de la grandeur d’vnepic-<mu>/, 


Les Operations de 


272 

£c dé vingt fülds, & en fon milieu y faire vn trou jCouppantaucÈtapoimaeduci- 

fcau, & emportant de ladide cmplaftre vne pièce de la largeurdu petit ongle en 
tond , ou vn peu plus, félon que defirezfaireouucrturc; car fr.vousdcfirez la faite 

oblonguc, il conuiendra faire le trou de ladiâie cmplaftre en long, puis l’applicquet 

fur la partie à l’endroit que vous aurez remarqué eftrê commodepourfairc la Fon- 
tenelle,& dans le trou de ladide emplaftrc,par lequel s’apparoiftra le cuir,fera mis vn 
Cautere Potentiel,ou trochifquc.dela grofteur qu’il fera requis pour faire onuerture 
grande ou petite,profondcoufuperficielle;carilfaucnoterquele Cautère faittouf- 
iours plus grande efearre que le trou, & s'eftend plus long fur ie cuir, que l'emplaftre 

,r n’eft trouée; Eftantainfiapplicqué, pardefluslcramisvn petitlinge endoublc,dela 

4’gt^ndeurvnpeu plus que le Cautere, pour lecouurir,&pat deflus vne fécondé'em- 
plafl:re,vn peu plus large que la première : & derechef fera mis vne petite comprefte, 
delalargeur de deux doigts, puis vne autre grande: & parapres Ictoutfera bandé 
auec vne bande,félon que la partie le pourra permettre. 

OT Le Cautere ayant faid fon operation , quieft parl’cfpacede deux heures, ou en- 
èf- uiron,felon qu’ileftvif&foudain à opérer, il fera Icue & ofté; Et pour prompte- 
S ment faire tomber l'efeatre, il fera couppé en croix auec la poindedelaBlftorier 
Autres le laiflent tomber deluy mefmes, fans le coupper: autres le Couppent en 
rond, le foufleuant, puis le cernent de tous coftez. Maiss’il eft queftion de don- 
neriffue.&ouUerture à quelque boue , il faut non feulement coupper ledidcfcarre, 
mais auflipénétrer plus auant, tant que l’on aittrouuéla boue,pour la faire efeou- 
I 1er. SileCautere eftapplicqué pour faire vne Fontenclle, apres auoirfaid tomber 
wr l’efcarre, pat les temedes cy defliis eferipts, il faut entretenir le trou ou vlcéte ca- 
'■ ué de la grandeur d’vne baie de piftole: ôepour ce faire aucuns vfent d’vn feul gros 
"? poix,lequel par l’humidité & boue qu’il imbibe, s’enfle deux fois plus que le naturel, 
4' qui eft caufe de retenir le trou Sc vlcere ouuert tant qu’il nous plaift : autres font des 
baies de maûëlle de fufeau, de rheubarbe,d’agaric,de racine d’ellebore, de lierre, de 
noix de galle, de gentienne : autres en font d’or ou d’argent creufes, mais celles que 
i’ay veu & expérimenté les plus commodes font faides de cireblanche, efquelles on 
adioufte vertdcgris,cantharides,hermodattes,& bien peu de fublimé,& orpiment/ 
V adiouftant vn peu de refinc. Telles balles ont efté pradiquees par Monfieut Hu-' 
bcrt,Chirurgien du Roy,rvn des premiers Chirurgiens de noftte temps. 

Or quellelongueur de temps il faut tenir ouuert& laifler couler telles Fontenel- 
,1. les,Cclfe nous rcnfeigne,liure 4. Chap.iz. Souuent il eft neceflaire au Chirurgie vl- 
ccrer les parties du corps auec fer chaud; eftant vn précepte general & perpctucl,que 
r l’on ne ferme pas ces vlceres incontinent qu’il fe peut faire,ains que l’on les entretien¬ 
ne, iufques à ce que le mal auquel on prétend remédier pat ces vlceres,foie appaifé. 

DuSeton, 0-Itmojiende l’apfliquer. 


ît E Setonfe prend en deux manieres,proprement, ou impropre- 
• ment:Nous prenons le Seton proprement, pour le fil que l’on 
- palTe au trauers de la peau auec vne efguille, lequel fil ancien- 
i nement cftoit faid de poihude,comrae de crin,ou de queue de 
L cheual,ou autre poil femblable,dit des Latins Sera; Vray eft que 
’ pour le prefent nous faifons noftre fil de foye, cotton, ou fil ef- 
I creu. Improprement le Seton eft pris pour vn petit vlcere long, 

en la partie extérieure du corps,faid en perçant de part en autre 

4 le cuir redoublé, az ce par Hnduftric du Chirurgien auec vn Cautere embrazé. 

Ç. Nous applicquons principalement les Sétons en trois parties du corps : Au tra- 
uerslc diignon du col: aucuns toutesfois pour fuiurc la reditude des fibres, l’ap- 



Chirurgie, Liure X. 273' 

plicqacnc en long: Au nombril fe bourfes, qiiandks deuxfont plcio.s.d’eaiu&: de 
venccc qui aduienc ordinairement à ceux qui Ibnc entachez de l’hy dropilie. 

Son vfageeft ou pour faire reuulfion, deriuation, interception, ou euacuatiop de i» 
quelque liumeuricar eftant appliqué au derrière du col, il fert ou pour ramenêrHiu- 
meut qui découle fur les yeux,& deftourner de fon cours celuy qui tombe fur Ia.bou- 
che & poiûriae, ou pour coupper chemin & furprendre celuy qui découlé (ùr l’efpi- 
ne & hanches,comme s’il cft tois au nombril & bourfes remplies d’eau, ri les vuide.la 
faifant fortir & efcoulet. 

Il s’applicquepourleprefentcn deux maniérés, ouauecles Tenailles & Caute- -f'»* ma¬ 
re Aa:ucl,ouauecrefguilIelimplement. Celuy qui femerau chignon du col fe'doit 
applicquer entre la troificfmc & fécondé vertébré : Et pour le mettre commodé-f“î'‘"' 
ment, le malade fera aflis fut vne petite chaire baffe, & afin que lediftSeton ne pren- 
ne plus d’vncofté que d’autre, il faut tracer vne ligne auec de l’encre, au milieu du 
chignon du col, ou de celle partie qu’il conuiendra fetonner, ayant faidflefchir icHiyciUf- 
baiffer la telle, afin quelecuir ducol foir cllendu: puis félon qUevoudret applic-/’%“'t le 
qiietlediélSeton, foitdelongou de trauers, le malade ayant le col droiél, & la'*^"'” 
telle panchee en arriéré, afin que le cuir fois plus lafehe & obeiffe mieux, faut com- “ 

mander à vn feruiteur, qu’il pince d’vnemain vers lepoil, plus profondément qu’il 
pourra, foit de trauers ou de long, le cuir du col fuiuant la ligne qui aura ellé mar¬ 
quée, de telle forte, quelle foie elleueeau milieu, & Iprsle Chirurgien vers le bas 
du chignon du col auec fa main gauche, pincera Je foulleuera de celle façon ledift 
cuir, & de l’autre main,qui ell la dextre,à laquelle il tiendra fon efguille à Séton froi- 
de& bien tranchante, cnfilee d’vn Seton, de ligne droicle percera de part eii part 
lediâcuirainli redoublé pour y conduire lediâ:Seton,lequel par aptes ellant con- 
dui£l,il couppera près le bout de ladiâe elgui! le. 

Si vous aymez mieux applicquet lediél Seton auec le feu , le Cuir ellant ainlî itScm 
Ibulleué de parc & d’autre par vn feruiteur,le Chirurgien auec fes Tenailles à Seton, 
qu’il tiendraen la main gauche,pincera lediû cuir,le plus profondément qu’il pour- “«eelefi*. 
ra , fe donnant garde de prendre les mufcles du col, fituez foubs iceluy, faifant 
tourner, hauffer, & baiffet doucement la telle au malade, pour fçauoir s'il n’y en au¬ 
ra aucun engagé entre lefdides tenailles. Celafaiâ:,ferrantlefdiàesTenailles,pour 
affbpir le fentiment du feu, il palTcra au cr,iuers des troux defdiHes Tenailles, qui en¬ 
ferment lediél cuir, vnCautere ardencvnpcu courbe vers fa poinfte, en forme de 
triangle : & l’ayantainfi percé de parc & d’autre, fera retiré fubit, fans lafeher les Te¬ 
nailles, & fera pat lefdiéls troux repaffee vne efguille à Seton, enfilee de fon Seton, 
lequel fera trempé au remede cy delTus efeript pour les Cauceres,o.u bien en vn dige- 
ftif : puis làlaiffant ledid Seton couppé comme deffus, ioignant le.cul de ladiifte ef¬ 
guille, fera mis vné emplallre de Refrigeuns Gileni pat deffus, pour vn iour ou deux,& 
pat apres vn emplallre de Betonkn, 

Il faudra laifferlediél Seton tantqu’il fera neceffaire, comme nousauonsdifl ésSHmeji- 
Foncenclles. Quant au Seton qui fe doit applicquerau nombril & bourfes, ilfufStpfil }'"’'“Ha 
de pincer le Scroton Sc prominenec du nombril, puis percer la peau ainfi redoublée de 
part en part auec vne efguille médiocrement greffe, enfilee d’vn fil de laine, cotton, 
ou de foyc,&applicquet par deffus les mcfmes remedes qu’au fecon du col. 



2/4 Les Operations de 



T%AICre' NEFFVIESME DES OP.^ERA- 
tionsde Chirugie : Des Bandages, &fituation des 
parties,contenant fixChaptres. 


Que c’eft que Bandagc,letfrmaticre,qualicc,forme& quantité. Chap. i. 

Les difFcrences,&cfpcces des Bandages. Chap. %. 

Reigles & préceptes generaux, qui doiucnt eftre obfcruez en 

tous bandages &: ligatures. Chap. j. 

Comme il faut arrefter la Bande,&: le moyen de la desbander. Chap. 4. 

Le moyen de bander les braSjia.rabes&cuifles rompues. Chap. j. 

De la fituation & collocation des partiesjcfquellcs les fufdiâes 

Operationsonteftépratiquées. Chap. 6. 


c'efl que Bandage , leur matière,forme, qualité & quantité. 


Cha 


I. 



:s auoir traité des Sutures, qui eft l’vn des moyens 
i pour reünir lesplayes & parties diuifees, tcnan.sles leutes 
m d’icelles enfemble.il faut parler des Bandages :& le moyen 
S de bien bander; car comme dit Hippoe. il n’eft pas permis 
K àvn chacun de bander dextrcmcnt;mais douant que d’en^ 
W trer plus auanten difeours, il fautconfidcter, Ç^e c’eft, 
^ leur matière,qualité & formc,quantité & differenceSjCoin* 
' mcilfautlesarrefl:er,&lamanierededesbandcr. 

Or bandage n’eft autre chofe qu’vn tournoyement & rou- 
Çlement de Bande, c’eft adiré, d’vn lien long & large, tant 
d’vne partie bldrec,quc de lapartievoifine, ouoppofîte, 
pour la remettre en fon premier naturel. 

«Iw Leur matière félon les anciens eft diuerfe, comme de linge, laine, cuir : celle du 
lingeeft la plus commune, delaquclleilsvfoyentlors qu’il eftoit befoin décompri¬ 
mer & ferrer : Delaine,defquelles ils fc feruoyent aux fratures aucc playe, pour feu¬ 
lement contenir doucement, de peut de douleur & inflammation ; De cuir,d’icclles 
II, Hippocratésfeferuoitpourlafraturedunez,&de la machoüereinferieure. Mais 
de quelque matière qu’elles puilTenteftrc,!! faut qu’elles ne foyent guercs vfees, afin 
qu’elles ayent de la force & fermeté médiocre, pour endurer l’extenlion : outrcplus 
elles ne doiuent auoir aucuneinc%alicé,pat coufturc, ouurage, ourlet, ou lifiere, Si 
doiuent eftre fendues ou couppecs à droit fil,& le longdu lingc,& non de biais,afin 
quelles puiftent qfgalement bander, fans quel’vn des endroits foie plus lafehe que 
rautre,cc quiaduient quand la bande eft couppee de biiis, & non de droit fil : Vray 
eft que celle qui fe pratique au bras, apres que l’on a faigné, pour eftre bien faite, 
doit eftre couppee de biais,d'autant qu’elle obeità l’extenfion Si fluxion du bras. 

^ Q^ant à leur qualité, elles doiuent eftre nettes, afin qu’elles ne gaftent rien de 
. leur ordure, & quelles puiflènt aifémentreceuoir les liqueurs, comme oxycrat,vin, 
efquelles elles feront baignées & trempees. Secondement cils doiuent eftre defliees 
&legeres,craignans que par leur pelantcur elles ne chargent trop la pattfe, facent 



Chirurgie, Liure X. î7; 

douleur &mflammation. Tierccmcnc elles doiuenc élire mollettes: car la dureté 
prelictoit k ofFenferoit. Qiyrtement tenures, c’eftàdire , d'vn linge qui foit allez 
clair, & non par trop ferré : car elles obéiront mieuxj& la bouc & vapeurs fortiront. 

Si exhaleront facilement:ce qu’cllant retenu, caufe inflammatiô & prurit à lapartic. 

Quanta leur forme & ligure, nous fçauons que la Bande ell fimple , ou façonnée. ^ 

Lalîmplceftouàvnchefroulce depuisvnboutiufques à l’autre, ou à deux chèfs,'-’:^'*^'* 
toulee par les deux bouts iufques au milieu, egalement large partout, comméfonfi4 
celles defquelles nous nous feruons aux fraâures des bras,cuiires Si iambes,& pareil' fimfU. 
lementauxplayes Si vlceres d’icelles parties. La façonnée ell ou d’vn linge couppçi:'*®'/' 
diuerfement parles bouts,ou autre part en plufieurs chefs, comme la Bande à quatre/'f»»»"- 
Si lix chefs pour la tefte,à quatre chefs pour la bourfe Si ferotonjou tcllicuîes:ou elle 
ell faiâc de diuerfes Bandes Si pièces rapportées Si coufues enfemble, comraefont 
celles qui font faiftes pour les aines,mammelles, tellicules Si lîege, Si principalemct 
quand nous voulons efpargner le linge. Et en ce qui concerne leur longueur Si larr 
geur, cela dépend de l'induHrie du Chirurgien, qui doit voir Si cognoillrela figure, 
conformation Si fîtuation de la pârtic,Sc la diuerle qualité delamaladiexar lors qu’il 
faudra faire plufieurs circonuohitions,il faudramefurer la 15gueur,felon les coudees 
du malade. Si en prendre tant qu’il fera befoin ; Et pour la largeur, elle doit élire elli- ifitmii 
mee félon la grandeur Si dimenfion du mal, tellemét quelle doit ellre toufiours plus 
large que le mal, afin que faifant vn feul tour d’icelle, non feulmcnt elle côprcnpc Si 1’^"' 
embralTe la playe, mais auffid’vne part Si d’autre les bouts d’icelleicar ellant ellrqit-^*'^' 
te,elle fieroit Siprelferoit lemal,Siferoitoccafion de faire douleur Si inflammation. 

Q^nt à la quantité, ce n'eft autre chofe que le moyen Si mefure qu’il faut garder Sï''»/ du 
àferrer ou lafeher, lequel doit ellte modéré, tant pour le refpcû de la maladie que 
pour le regard de la perfonne. Car comme il y a des perfonncsplus robulles que les 
autres,ainfi y a-il des maladies qui font plus douloureufes que les autres : Si pour ce 
il faut prendre garde quelle ne foit trop cllreinte Si ferree, ny trop lafche.xar ce qui 
ell trop ferré fait douleur en pr6flànt,excite fluxion Si faiél inflammation. Si fouuct 
gangrene:Si ce qui ell trop lafehe efchappe,n’ellant point bien contenu,Si ne fert de 
rien,Si fait que les parties qui font reraifes en leur première forme Si figure, comme 
les os fradurez Si démis, ou les leures ^es playes rapprochées, font delplacees., deP- 
vnies, Si efloignees les vnes des autres. Etpour dire en vn mot la quantité Si mefurC 
du Bandage, c’ell la bonne tolérance du hralade, ce que l’on fçaura pat fon récit, qui 
dira qu’il fera fetté,mais modérément. 

Il faut noter que la Bande doit ellre moins ferree eux playes qu’aux fradures , Si chofitid 
moinsauxfradures.quifontauecplayç, qu’à celles qui foncfimples:Plus,qu’ilfauty'''»:r <»* 
plus ferrer fur la fradure Si fut la playe, que fur les parties voifincs, afin de repoufl’ét 
i’humeurqui peut découler Si exprimer celuyqui etlcouchc fur la partie proche,Si 
moins ferreexar en ce faifant on tient la partie ferme,6i ell garantie d’inflammation. 
Dauantage,à l’extremité de la partie bandeeil s’apperçoit vne enfleure mollette, qui 
donne à entendre que la partie ellraifonnablement ferree: fi la tumeur ell dure, Si i 
comme noirallre,c’ell ligne que la partieell trop ferree.Etoù il s’apparoill aucune tu- ! 

meur,c’ell ordinairement ligne que le bandage cil trop lafehe. 


276’ Les Operations de 

Les différences & effeces de Banddge, 

Chapitre II. 


Peu» N general Hippocrates a faia deux fortes de Bandage. Le premier 

tes de tm- ® eft ccluy qui de foy & de fa vertu aide à la guairifon des maladies 

diges en OT & fanslequel elles ne peüucnt eftre guairies : Car fans iceluy la par- 

^enernl. tie ne pourroit eftre tenue en l’eftat forme &c maniéré qu’il faut 

quellefoic,poureftreguairie,pourempefcherqu'ilnefefift qud. 
PruBOTï que fluxion à la partie , ny pareillement la boue te. fanie qui eft 

dl'ts ' amalfec,ne pourroit eftre chaffee, ny mife hors, fans le Bandage : comme nous voyôs 

^ ■ au Bandage duquel nous nous feruons aux playes récentes, vlceres fmueufes, aux 
fraflures,luxations, encotfemens,à la diftraâion des parties qui montent les vncs fut 
les autres,contre nature, à la reduûion des parties diuifees, à l’ouuerture ou eflargif, 
fement des parties çiui font trop contraintes,referrees, te qui veulent s’vnirj, comme 
par force,& malgré l’intention du Chirurgien. 
secôde fir- Le fécond eft celuy qui eft ordonné, non tant pource qu’il profite de foy, mais pat 
U it tm- accident, te eft celuy qui ne fert qu’à tenir les remedes & comprelfes fur la partie ma* 
lade, comme fur vne grande te douloureufe inflammation, fur vne grande apofte- 
me,oufur quelque partie fort douloureufe. 

stidiulfun Or quant au Bandage qui fort de foy, il y en a deux efpeces, lefquelles font prinfes 
deU fte- de l’vfage pour lequel il eft ordonné:qui eft,ou pour retenir les parties au plus près de 
intetefirte ijyr naturel,afin qu’elles fe reüniflent te raglutinent,8£ pour ce eft nommé Agiutina- 
dttaddge. (jf ou Incarnatif : ou pour empefeher la fluxion qui fe peut faire fur la partie, te chaf- 
fer ce qui luy eft molefte & nuifible,& pour ce eft diâ Expulfif. 
imdtitt- Le Bandage agiutinatif ou incarnatif fe pratique principalement aux playes en 
gluiinniif code maniéré. La bande eft roullee parles deux chefs iufques au milieu, te chaque 
gy chcf S O uü c fcs a tcu U dc c il afqu c fflal H : puis le milieu d’icelle qui n’eft 
roullé,eftpoféfurlapartieoppofitedelaplaye,ramenantles deux chefs d’icelle au 
delTusde laplaye,afin de ramener enfemble,&faire entretoucher les leures d’iccllc, 
qui font efeartees te efloignees, enttc-croifant iceluy Bandage en forme de croix 
Bourguignonne, ou deXqiuis faut ramener les deux chefs de la bande à la partie, où 
elle a commencé,& les recroiïbr comme deflus, les ramenant vers la playe, en menât 
vnchefvets la partie fuperieute du membre pour empefeher ladefluxion, te l’autre 
en l’inferieure,pour exprimer le fang coulé en la partie; & faut que ladite Bande foit 
de telle largeur , que quandelle eftdefployee, îcmifefurlelieuaffligé,elle puifle 
comprendre non feulement la playe,ains les deux bords des deux coftez d’icelle. 
itein. Silaplayeeftoitgrandc,&que le Bandage pour fa largeur ne fe peuft accommo- 
der,on en comprendroit lamoitié à vne fois,&: l’autre par apres. 

HiffocM- Tel Bandage doiteftremodercment ferré,tOutefois il fera pluseftroittementfutla 
>«■ partie bleifee,comme le commande Hippocrates,mefnie aux playes auec fra&ure, à 

fin d’exprimer le fang découlé fur la partie, de crainte que l’inflaramatio n’y luruien- 
ne,& par apres quelque apofteme. 

rnduee Le Bandage expulfif conuient auxfiftules te vlceres cauerneux,afindercpoufler 

exfdff. la fanie te forditic,qui découlé te croupit au fojid d’icelles,& qui pour leur lègue de* 
mcure,minent&cauentlcsp'artiesvoifincs. Ilptofiteauiriauxvarices&iambcsen- 
fiees.mais il faut noter,qu’il ne doit eftrepraâiqué aux fiftules ny vlceres cauerneux, 
. que premièrement ne foyent mondifiez,& que la callofité n’en foit oftee,ny pateille- 


ments’il y ainflammation. 

Ummiere H fc praftique auec vne bande roullee par vn chef, te commence de la partie fai* 
de fdirt le ne, qui eft proche du fond du Sintts , auquel lieu il doit eftre plus ferré te aftreinâ, 
tmddfe puis eft conduiét vers la partie malade, te bouche du Sinud , en relafchant toufiours, 

txfuljif. c’eftàdiic,fans ferrer fi fort. Sine faut auoirefgard à la partieinferieuteicommefi 



C hirurgie, Liure X. 277 

le SinM eft en la iambe, & que le fond d’iecluy (bit vers le genoüil , qui eft plus haut, 
jj fa boucheàlafindugras delà iambe,le Bandage fera coramencé au genoüil, Sc 
finira en la partie inferieure : Au contraire fi le fond eft en la partie inferieure de la 
iambe, te fa bouche près du genoüil, le Bandage commencera vers le pied, & finira 
pfochedu genoüil. Mais fi nous praftiquons lediû Bandage és gros bras te grofl'es 
fambeSi&quifontvaricqueufes, il doit eftre commencé delà partie baffe dumeUi- 
bre,quieft la plus efloignee de la racine des vaiffeaux, te finira à la partie fuperieure, 
qui eft vers le coeur & foye,racine defdits vaiffeaux,afin de repouffer l’humeur qui eft 
en la partie,& d'empefeher qu’il n’y en découlé plus. 

Si la partie eft inégalé, que prétendons bander,comme eft la iambe, cftant plus 
greffe en fon mollet qu’en fa partie inferieure, il faudra de palme en palme coupper 
la bande vn peu plus que le milieu, parle trauers, puis replier en biais les deux ' 

ftez qui auront efté couppez, & les recoudre proprement; te qui fera càufe que la- iamirs, 
dide bande fera gibbeufe Se courbee, tendante en arc : D’icelle eftant roulée ferme¬ 
ment, nous banderons vne iambe fort vniment, fans y faire aucune poche, faCjny 
ride, faifant refpondre le cofte qui a efté tranché, puis récoufu à la partie plus grefle: 

Se le cofté entier, qui eft le plus long, à la partie plus gtoffe. Oultre les deux fufdites 
efpeces Se différences de Bandage,il s’en peutadiouller vne troiCefme,qui peuteftre 
noramee Bandage Attradif, qui fe pradique lors que nous prétendons faire at- aj- 
tradion du fang, aliment &efprits,cn la partie, laquelle ne les peut attirer, poutee fraSif. 
que la vertu attradiue d’icelle,eft foiblc Se débité. 

Il fautmaintenant parler du Bandage, qui ne fertenricn defoy, mais profite SesnUtfirti 
guaitit par accident,en eontenant&retenantfeuleracntlesremedes, qui font 
plicquezfurlemal,pourlaquellcraifonilaeftén6méRctentif: Auquel ilfaut con- (7 , 

fiderer trois chofes : La première, à quelles maladies il eft neceffaire; La fecondeen 
combien de maniérés il fe peut faire:La troifiefme,comment il fe doit pradiquer. 

Quant au premier,nous le pradiquons, ou à raifon de la partie, ou de la maladie, 
qui n’en peuucnt fupporter vn autre : A raifon de la maladie, comme quand vnefMi^ué 
playe ou vlcere eft accompagnecd’vnc grande inflammation Se douleur, ou quand iU wfinUs 
eft queftion de fuppurer vne apofteme. A raifon de la partic,commo quand vne phiye Umdaim 
eftàlatefte,col,rWxAc, ventre,genitoires.lefquelles parties ne permettent eftre^'‘”^^5' 
ferreesSccomprimées ,&pourcen’ontdefoind’aucun Bandage, finon que du 
tentif, pourcontcnirlés medicamens , mais au contraire les autres bandages leur^^^”“ ‘ * 
apporteroyent incommodité. * 

Quant au fécond point,le Bandage retentiffefaidaucc vne bande qui aura vn ou Cmmc U 
deux,ou trois, ou quatre chefs, félon la figure Se fituation de la patrie qu'il conuient «- 
bander.Et pour le regard du ttoifiefraepoind qui concerne, comme il fe doit pradi-""'? 
quer,il faut qu’il commence au raal,& finiffe à la partie oppofîte.' ' f’'"'' 

^ freeepesgeneraux qui doiuent eHre objèruez, en 
tous Bandages & Ligatures. 

Chapitre III. 

O vR bien Se dextrement bander nous confiderons Se obfetuoos Pmx (ho- 
deux chofes: Lapremiereeft,lapartiemaladt-qu’il conuient ban- 
si det: La fécondé eft la maladiç. Pour le regard de la partie mah-fZ'l 

de,nous tenons pourreigle «S précepte general, qu’il ia faut ban- 
® ^ lier en forme défiguré, que nous délirons quelle demeu- 

re pofee Se fituce : car fi nous bandons quelque partie pliee ou 
courbee, qui doit eftre par aptes Ctuee Se pofee droidc , de là 
fuiuront tels accidents : le premier, que le Bandage fe déféra ; le fécond,qu’il fur- 
uiendra douleur à la partie, d’autant que les mufcles, veines, artères Se nerfs, enfem-* 


278 Les Operations de 

ble les os,tiennent vneautrc fituation en la partie eftant eftendue.qu’eftanc courbée 
& en la courbee, qu’en celle qui eft tendue,comme pour exemple: ’ 

Eximpit. Si vneiambe rompue eft bandee ployee,laquelle il faut bander droi£te,lors qu'il k 
fâudrafituerdefiguredroiae,fansfaute enla redreftant, le Bandage fc défera,&)a 
douleur s’en enfuiura,pource que les os rompus, veines, artères, nerfs, & mufcles ne 
tiendront plus en mefme lieu qu’ils ontfaiâ en la bandant; Au contraire lots que 
nous voulons bander vn bras rompu, il faur qu’il foit ployé, s’il eft bandé droiâ lors 
qu’il fera par apres courbé, pour le fituer, les os & autres parties feront petuerties en 
vneautrc figure, qui fera caufe, que le Bandage felafchera en vnlieu,& comprimera 
envnautre, ce qui pareillement apportera douleurà la partie; car neceffaitement 
uand vne partie bandee eft changée, eftant par apres ployee, ou redreflee, aucuns 
es mufcles font tendus & contraints comme en rond, Sc racourcis;lcs autres font 
lafchcsSc reünis : & quandils font tendus,necefîaircment ils font preflezpouriali¬ 
gature , & par confequent ils font douleur, à caufe de la compreflion,ce qui apporte 
de grandes fluxions & accidens à la partie. 

lABuU- Or pour lercgarddecequi concerne la maladie, il conuient d’autre façon bander 

Jic. vnbrasou iamberompueauecplaye, que celle qui fera lansplaye: Autreriient vne 
■ iambe qui n’aura qu’vn vlcerc, que celle qui fera affligée d’vn vlcere fiftulcux ou cu- 
niculeux; vne partie douloureufe doit eftre plus lafchcmentSc doucement bandee, 
queeellc qui n’a point de douleur. ’ 

Ecur tim Et pour dextrement & proprement bander, il faut premièrement que la bande foit 

hmier. droiâement& fermement roullec, afin quelle foit plus afleurémétcenueenlamain, 

fans varier çà ny là, ny efchappcr,comme elle fe'roit eftant lafehement & de trauers 
roullce;cat pour fa fermeté & teàitude, elle eft mieux conduite, maniee & deroulee 
& plus droiaement entortillée à la partie : par ai nfi la bande eft plus proprement po- 
fec & agencee,eftan t plus belle à voir, n’ayant aucune ride ny cauité;ce qui contente 
le malade &les afliftans,& mefinc lcChirurgien,voyant fon œuure ainfi poly, vny & 
de bonne grâce. 

Comme il faut ttrrefier la Bande, & le moyen de la desbander. 

Chapitre IIII. 

E Chirurgien doit prendre garde, non feulement qu’aucune 
coufturc,nocud,ou dureté qui ^ourroit eftrc à la Bande,foit po- 
feefuslclicuaffligé.-mais auffi quand on acheue de bander,il 
faut faire en forte, que le dernier chef ou extrémité de la Ban¬ 
de ne finilTe fut la playe,ou autre lieu douloureux:çar en farre- 
ftant.foit auec efpingles, foit par le moyen de quelques poinâs 
d’efguille,cela pourroit ofFcnier le mal, & faire plus grade dou- 
leuriEtpattantelledoitfinirplus haut ou plusbas,ouacofté; 
& commencer les poinûs d’efguille au bout delà Bande, afin d’attirer le bout, Sc l’at¬ 
tacher ou coudre fur les cours 8c cireonuolucions de la Bande,qui fonda aftérmis ; 8C 
fi on eft quelquefois contraint de faite quelque nœod,il faut auoir efgard, que ce ne 
foit és lieux,fur lefquels le malade fe couche ou appuyé,comme derrière la teftcitem- 
ples,au dos,Sc felTes.ny fous les aines 8c ailiclles. 
r«« Æ»- Or touchant ce qui côcerne le moyen de desbander,il faut confiderer deux chbfes: 
ft! À anfi- Le téps qu’il faut attendre, pour relouer la Bande : 8c la méthode Sc la dextérité pour 
Jirtr fm cefaire. La ptaftique des anciens ncs’accorde pas auec la noftre ; Cqr pour le regard 
ijmdeiA- (Jjpenfcrlcsplayes, Celfeveut, que l’on ne leue l’appareil que le ttoiliefmeiour, le 
"'jf laiUant deuxiours entiers, fans y coucher; puis veucqu’elles foyent penfees 8c re- 
ti:ppi‘sri- bandéesiufques au einquiefraeiour. Etquantauxfraéfuresfîmples, Hippocrates 
ttsV confeillede ne les desbander,que iufques au troiliefmeiour; Maispoutleiourd’huy 




Chirurgie, Liure X. lyg 

flous ne fuiuons point ccftcpraâiquc: car nous ne laiflons le premier appareil furla 
playe, que vingt-quatre heures, s'il n’y auoit crainte de flux de fang, pour laquelle 
occafion nous différons à penfcr le malade;, deux, trois, quatre & cinq iours: vray 
eft, que pour donner air & tranfpiratiô à la partie, & voir s’il n’eft point lurucnu quel¬ 
que inflammation, ou autre accident, nous desbandons le trois ou quatriefme iour, 
fans ofter l’appareil; Et lors que la playe vient à fuppurer,& qu'il y a quantité de ma¬ 
tière, ou qu’il y a douleur & inflammation, nous la péfons deux ou trois fois en vingt 
quatre heures,efgalans le heures de huifl: en huiâjfi faire fe peut. 

Pourleregarddesftaftures Amples, quelquesfoisnousfommes Ax,fept ou huiét -.Ttur ta 
iours fans desbander, s'il n’y a quelque accident,&mefme nous demeurons le plus/^Sam 
tard qu'il nous eft poflible, car pour peu que l’on remue vne iambe rompue,les excrc- 
mitez de l’os fraéluré font esbranlez & remuez,& frayent les vns contre les autres;cc 
quieftcaufedefairedoulcur,&empefcherlareünion, attendu que toute vnion fe 
fait par attouchement perpétuel. 

La dextérité de desbander doit eftre telle : Ceft qu’il faut leuer la bande doU- Tcur Um 
cernent, & fans douleur,ladefroullanttantoft d'vnemain, tantoft de l’autre, tenant 
toùfloursletoutenfamain: Mais d’autant qu’il aduient fouuent au premier appa-'”'’"*'^'/' 
reil des playes, que le Bandage & les compreffes font fort adhérentes, 5e comme col- 
lees cnlemble,à raifon du fang 5e matière qui fe font deffcichez 5e Agez, il faut, cela 
aduenant les humeâer 5e abbreuuer d’vnpeu deviniiede, tant 6e A-peu qu’elles fe 
puiffentfeparer Sedefrouller aifément, 5e pareillement à cofté de la playe coupper 
parletrauerschafque roullcau ou circonuolution dda bande^ pour auec plus de 
facilité 5e moins de douleur,la leuer picce à pièce. 

Lt moyen de hander les hm,cmj[es ^ Umhes rompues. 

Chapitre V. . 


hîcoRE que noftre praftique ordinaire, en ce qui cônea-UfrtSt-i' 
fnmbie différer de celle des anciens, A eft-cey»fMn>A- 

Æ "Toute l’antiquité a efté d'aduis d’vfer aux fraflures de deiix W 

7m M fortes de Bandes, c’eft à fçauoir des Sousbandes, qu’ils ont 

^ pellees HyfcdefmitUs , 5e des Susbandes, Qu’ils ont nommées 

Hypodefmous. Elles font ainAappellees, à raifon deleur Atua-V™. 
tion, attenduque lesvnes font delfous, les autres deffus." Et 
quant aux SousbandeSjHippocrates en faiéï deux. Lapremié*^'/’/’'’rr</. 
re5elapluscourte,commencedroitfurlafraâure,couchant tbutesfois de biais leVmxfims 
chef d'icelle, afln de le mettre vn peu arriéré du mal’, 6e doit ladiélc Bande eftre cm 

tortillee au tour de ladiaefra£l:ure,puisferacondui(fteenhàùc,’ou elleAnira: ces^"’ 
tcuolutions doibuent eftre fort ioinftcs 5e preffees enfembleicllcs empefehent la de- 
fluxion, qui pourroit tomber fur la partie malade. La féconde, laquelle doibt eftre 
deuxfoisouàpluspres quclapremiere, plus longue,commence de mefme façon, ^ ' 

quelapremiere,c’eftàfçauoirfurla fraaure,faifant feulement vn du deux tours def- 
fus, puis eft conduiéle en bas, afln de faire exprelAon du fan^, qui feroit coule fur la 
fraàure, auec reuolutions plus efeartees l’vne de l’àùtre, qu’à la première : cari] fauç 
garder de faire fl forte expreffion du fang aux extremitez,qui ne p’euuent fans inflam¬ 
mation en receuoit beaucoup, & eftant paruenueen bas, elle eft remonteeçnlraut; 
poAraller rencontrer la première, où elle flnit, afin de tenir ferme les deux'fùfdfàs 

Bandages, 5e remettre les mufclescn leur naturelle fituation, tjuipourroyehtaiioir 

çftédeftournezpar les deux premières Bandes. sMiuinU 

Quelques anciens de cefte fécondé Sousbandc en fontdeuxil’vnequieft .Vràyè'*,/,/^^;^, 
incntlafecondcpourIcsfra&ures,quicommencefurla partiefraffuree: puis ayantyô«iü»y,. 


280 Les Operations de 

feia vne:oudcux circonüolutiôns, eftconâuiâc en bas. L’autrc.qui.peutc{lrj ]j 
trbifiefme pour les fradures,commence de l’extrcmité &bout de la partie, monte 
en liant,oùeft finie la première,palTant par deffus la fraâure & licnfraauré.’De for¬ 
te qu’ils applicquent trois bandes, nommées fousbandes. La premiers, qui de la fra-' 
fture va contremont, comme du milieu delà iambeauiarret. Lafecondc,quidc la 
fraaui-c va contrebas, cçmmc du milieu de laiambe vers les chcuillcs du pied. La 
ttoifiefmc,qui de l’extrcmité du membre monte en haut,comme de la plante du pied 
verslegenoüil. 

'.Or pour le iaurd’huy.& félon noftre pratique ordinaire, nous vfohs de ces trois 

fur U fut- bandes ,; mais auparauant nous mettons fur la partie fra^utee pour le premierappa- 
/«/riff»-,rcilvnaftringcnt,faia de bol, farine volatille, blanc d’œuf, huile rofat, &peudé 
TT t“cbentinc,au lieu que les anciens vfoyent de Cerat de Galen : duquel apres le pre- 
^uedtitn- appareil, nous vfons ou de l’emplaftre de Cdckheos ou DUfdmii, diflbult en hui¬ 
le rofat,&: vinaigre. 

i:Qua'ndleBandageêftainfifageinentconduia,d’autantqueIescuiires, iambesfe 

■ brasfont plus greflesSe menus en leurs extremitez qu’aux autres endroifts , il faut 
mctttedcscompteirespour remplir les cauitezvuides, afin de tendre le membre ef- 
gal &.vny,à ce qui cft plus gros, afin que les atellcs ou ecliffes faiaes de grolTc carte, 
fer blanc dédié,ou autres chofes commodes, defquelles nous vfons pour leiourd’huy 
fôyont par les fusbandes tenues ferme,s & vnies. 

I» -• Telles Atclles ou Eclifles feront au nombre de trois, faiûes en forme de goutic- 
fdifi: La première fera laplus large, pofeeau deffousdelafrafturc, afin d’embraflet 

toutlede(rous,&d’eftre comme le fondement; Les deux autres feront pofeesàco- 
fté,elloignccsquclqucpeulcsvnesdesautres,afin qu’enles ferrant elles ne cheuau- 
chent lesvnes futlesautrcs. Elles feront longues, tant que lapartielc permettra, 
couppantles quatre cornes ou angles de chacune d’icelles. 
dfpplitd- Atelles cftansainfi placées fur les fousbandes &comprefles pour les 

t'unitsfuf- tenir fermes, & faire en forte, que les os ne vacillent çà ny là, enfemble pour con- 
tmdts. , ferucr. en feftat&difpofition toute la ligature quefonafaifte pardcffus,on applic- 
queies fusbandesquifontdeux. La première commencera àl'cxtremité du mem- 
bre,&rferaconduiâede bas en haut.La fécondé commencera àlapartiefuperieure, 
!• &.fcrarnenecdehauten bas : & faut obferuer que l’vne d’icelles doit commencer 
; dudedans,&aller de gauche adroit, & l’autre doit commencer au dehors,&al¬ 
ler de droit à gauche, de fa^on qu’elles s’cntrccouppent &: entrecroifent en forme de 
' ' X.ou de croix faind Andre,afin d’embraffef & retenir le tout plus ferme & adeuré. 

Hifpittit . Hippocrates fcmble n'vfcr point d’autre Bandage, quand la fraâure eft compliquée 
' aueçplaye,finon qu’il la tient vn peu plus lafehe. 
t/uiiugt ' Mais aux fraàures qui (ont faiftes. de coups d’hàrquebufe, ou autres fcmblablés 
fum h .ii^ruments , efquellesil y a plùfieurs fragmens & efquils , afin de ne foulleUcf 
point la partie ainfifracalTee, pour la crainte que nous auons de faite grande don- 
ptkdfi; "» leurj.à raifon des efquils qui piçqucnt la chair, les tendons, les nerfs, & le periofte, 
Tuulux'- ^ en mcfmc eilat, & la remuer le moins qu’il eft poflible, nous vfons degra- 

^ des comprefles,plices en trois ou quatre,çoufues enfemble par le triilieu,fansfc tenir 

parles extrcmitçz enfemble, fendues en deux endroiûs, de la largeur enuiron d’vne 
bande, lefquelles nous renuerfons les vncs apres les autres fur la partie, comme fi 
nous voulions bander. Telle compreflè eft; petit à petit coulee fous la partie ftaâu- 
tee: Etquand elleeftfallc&orde,&quenousla voulons changer, pour en mettre 
vne autreneufuc & blanchc,nous coufons par vn bout la blanche aucc la falle, & en 
tqtlrant lafalle, la blanche fuit en fa place. l’ay donné le pourtraifl de telle compref- 
(eçn la figure de mes Infl:rumens,en la Table du GloflTocome, diâ par Hippocrates 
-li'wî’qauqucl lieUvneiambe rompue aueefon Bandage eftpourtraiâe, raarqueeàla 

Ma^a^i».'-Pagcij4.&ryy. 




28 i 


Chirurgie, Liure X. 



De U fimxtion ^ collocation dis fartits j efquelles-les fufdilici 
Operations ont ejlé fradiquees. 

Chapitre VI. 

peut cognoiftre combien les fufdites Operations 
font tequifes & neccilaires pour la giiairifon des maiadies , qui 
' aiTaillent chacune partie du corps hürtiain.ToutesfoiS en-vain 
I ellesferoyentpraaiquccs,finonreulemcnttoutlc corpSjinais 
aufli lefdidcs parties malades, futlefquelleson a opéré j n’e- 
, ftoyent par apres bien ficuecs & colloquecs;Par tel moyen non 
1 feulement la guairifon s’en enfuit plus facilement,mais aufli la 
I figure naturelle de la partie eft gardée. 

Or pour les fitucr plus commodément, en premier lieu il t'ùl.tédi 
faut que le malade foit couché au li£t(fi la grandeur de la maladie le requiert)dc telle 
fortcqu’ilpuififelituerla partie malade, comme il fera de befoinSe neceflaire, cat, 
toutes n’ont vne mcfmc collocation: vray eft qu’il y a certains preceptcs,comme aux 
Bandages,qui conuicnnent indifféremment à toutes. 

En general premièrement pour bien colloquer quelqucpartie bleflêe jilfaut.oit» 
feruer trois chofes, que la fituation foit molle, Efgalc, ou vnic&t Haute. Molle, 
tantquelaferme8£dure,fouuentfoulenon (éulement la partie blelfee,mais auffi 
lesvoifines, ce qui caufe douleur & inflammation, &par confcquentattraaion,.&^,«r;4/,ar- 
fluxion à la partie: D’autre part lemaladc ne la pouuant ainfi durement endurer fr-ut. 
tuee, eft contrainét pour la changer ôcfefoulager, la remuer, ce qui luyeftdu touii 
contraire,pourcequ’elledoiteftreenrcpos,fanseftre esbranlee. , ,, 

Efgale, parce que la contraire, qui eft taboteufe, fait douleur,,& diftortioitdu sMtim 
membre,quandyncportiond’iceluy eftappuyee, & l'autre fufpendue, fans pftrc.^S'*^'’ 
fouftenue. ... 

Haute,afin d empefeher la defluxion, qui eft efmcuë & irritée pour la Ctjiarion 
baffe Scpancheantc. Surcefteconfiderationles Chiturgicnsoncinucntéde tenitle'” 
brasfraâuréoumaladeenefcharpe,&laiambe plus haute, que le refte ducorps, 
le malade eftant couché au lia.pource qu’il ne doit eftre debout ny affis. 

Oriln’cft pas fèulehiencrequis, que la partie foit Mollcrnent, Efgalcmeaiî;,-& ilmfiiei'i 
Haute, mais il fautfs’ily a quelqueplaye ou ylcerc , & prinçipalcrnent s’il,eft fi-ff'»" 
ftuleux)quel’orifice&oouetcurc,fifairefe peut commodément, refpo.ndc,&tire 
contrebas, aftnque la boue Je matière forte plus librement,.fans croupir Ipngue- 

ment, craignant que par fa demeure elle n’efehauffe Ss corrode les parties voilines.,, 

faifantpluficurscuniculcs&finu.olitez: ce qui.apportcroit beaucoup d’accidensau 
malade,&retarderoit fort fa guairifon. 

En fécond lieu, il fautfituer & colloquer le membre en telle figure, quiluy foit uftmiUn 
naturelleScaccouftiimee, & loing de douleur: lefquelles deux.obferuations s’ac- “f» wtwfrt 
cordentfortenfemble:car toute figure quieftioing de douleur,eft natuclle&aç-“'‘^'“^'‘^“'* 
couftumee: comme la douloureufe eft contre natu re, &:inaccouftumce, ainfi la fi- ’f]’, " 

gurenaturelle&accouftnmee,eft communément loing de douleur ;,quoyfaifanfle*”jJ;^^' 

malade tiendra long temps fa partie en mcfmc eftat,atccndu qu’il nefeptira pointjou/'” “ ’ 

peu de douleur. Ce qui aide força la guairifon des playes, vlccrcs, fraaHrcs'& fief- 
Iouëures,comraeàtoutesautresmaladies. • . , 

Lesanciens ont appelle telle fituation droifte, attendu qucles veines, arccres, 


nerfs & mufclcsfbntbien droias,& ncfoncaucunementcontournczny cftendus:Et 
encore que le bras foit fitué en figure Angulaire, ficft-cequenousfêftimons eftre'ff'®'"^" 
,pource que toutes les parties fufdiftcs font eftimees droides ,& non tendues, 
itournces,&que telle figure eft réputée nacurelleaux bras,commc nous dirons ’’ 


droiû, 
ny contournées, 




282 Les Operations de Chirurg. Liure X. 

Orafindefpecificr à peu prcslafituationdc chafqucpartieblelTec.nouscn def 

crirons icy quelques vues pour exemple : Lorsqu’il y a quelque playe, abfces 0 ' 
deflouëure en vne ioinâure, la fituarion en doir eftre foigneuiemenr obVeruee ** 
par vne mauuaifc fituarion , non feulcmet plufieurs accidents furuicnnent inü 
aulfiapteslaguairifon.le membre demeure quelquesfois droiS:, qui deuro'ir d^c- 
Extple ic courbe , ou bien demeure courbe , qui deuroit demeurer droia ,ou bien 

U fimùm demeure collé & agglutiné,qui deuroit élire lafehe & feparé.Partant fi la playe cil en 
iuamirc la pirticfuperieure de la-ioinaurc de l'cfpaule,fcra mife vne grolle pclorte ou côptefi. 
mtUii. fe de linge fous l’aixelle, le bras fera mis en efeharpe, ayant le coulde fuppotté afin 
d’clleuet & tenir la telle de l’os ellcuee,& non aflèlTee, & faire que les parles defioin- 
fies s’approchent & agglutinent plus facilement: Le contraire doit eftre obferué 
udurn. s’il y a playe en la partie inferieure, comme dcflbusraixelle; car lorsque la playe fé 
vientà guairirSc confolider, fi par intcrualleonnefaithauircr&baiircrle bras & 
faiteautresmouucments,fansexcitcrdoulcur, & que le bras ne foit efloignédela 

f ioiârine, le malade ne pourra par apres facilement le haufler pour la cicatrice, qui 
e tiendra roide. L’experiencenous a monllté cela à la gorge, & au col à plufieurs 
lefquels ellans blclTez , oubruflez , la cicatrice à quelques vns demeuroitfiroidei 
qu’ils eftoient contraints d’auoir la tcllc,ou trop eflcuce,ou trop abailTcc & panchan^ 
te'en bas,ou torfe à dextre ou à fencllrc, 

U figure S’ilfutuient quelque abfccsau coulde, ou qu’il foit luxé,ouattcin£ldequclqnc 
playc,le bras fera fitué en figure Angulaire: cartelle figureluyeft fort naturelle&ac- 

fnpre m cdullumce:mais combien que la figure Angulaire foit ptopremet celle que fait l’an- 
’ ' gle aigUjtoutesfois nous entendons auec les anciens par la figure Angulaire,celle qui 

a l’angle droi£l,non toutesfois du tout droiél, ains qui approche bien près du dtoift, 
tellement qu’il tende vn peu à robtus,& telle figure n’eft exaélement moyenne entre 
• la flexion & extcnfion,ains eft celle qui commence à tendre à l’extenfion : s’il adulent 
’ que le bras demeure collé, fans fepouuoirflefchit& eftendre, on s’en aidera trop 
, mieuxques’ilelloitderaeurédroiéloucourbé. 
lumùn Le fcrablable doit eftre pratiqué à la main : car H faut tenir les doigts delà main 
Joitejln pliez & à demi fléchis, Szoùleviceferoitàvnfeul doigt,ilferoit plus expédient qu’il 
{lia, demeuraft plié & coutbé,que dtoiâ:car le propre de la main ell de prendre, ce qu’el¬ 
le ne fçauroit faite que par la flexion. 

tdhmU hancheil futuient apofteme ou playe, lors que la confolidation le fera,nous 

fe itiimm obfcrüerôs le femblable,qui aefté praâiqué à feipaule, eftant necclTaire de mouuoir 
unr, ladifleparticdiuerfemcnt.afinquelateftederosnefccolle&agglutineenfa boite. 
uUmhe Nous praSiquons le contraire à laioinfture du genoüihcars’ilyaplayeou abfces, 

doit efire oùéspattiesqui levoifinent, laiambedumalade doit eftre tenue droi£lc,fansauoit 
if««< drei- le talon approchécontteles fefl’es,comme il fe pratique en plufieurs, & ce au pteiu- 
(le, dice des malades cftansguairis : Et faut fur tout que la iambe demeure, & foit fitueè 
le plus droia qu’il fera pofliblc, & où elle feroit courbee, elle fera ramenee Sc redref- 
fee le plus doucementquefairefepourra: autrement le malade, aptes qu’il ferait 
guairy,feroitboiteux&fortincommodéàmarcher,ce que nous auonsveuà deux 
Inemm- temps. Et pour le regard du pied & des orteils ,il faut 

fl^’ibfoyent tenus droits, & non courbez & fléchis, comme nous auons dift de la 
«eihiiü- &doigts:'cars’ilsdemeuroyentflechis,lecorpsnefepoutroic appuyer&fou- 
htemle. ftenirdeflus:parainfi'lafituationdubras& main eft contraire à celle de la iambe i£ 
pied:d’autant que l’vn veut eftre plié & courbé,l’autre eftendu & droiâ. 

Fin du Liure X. des Operations de Chirurgie. 





DES MALADIES DE EOEID 

QVI SONT EN NOMBRE DE CENT TREIZE, 

AVSQJELLES IL EST S V B I E C T. 


PAR lACQVES GVILLEMEAV, NAEIF 
d’Orl'Mns, Chirurgien ordinaire du ‘Roy, & luréa Paru. 

SECTION PREMIERE COMPRENANT LA 

DESCRIPTION DK l'Oe I L. 
PREFACE. 

B rufgien qui entreprend la conjèrualion d'iceux, ayt parfaite 
<ÿ> entière cognoijfance , tant de leur température , que de 
leur compojîtion, c’ejl à dire de leur entière nature: car nous 
feignons (ÿ* panfons vne chacune partie en intention de la 
reduireàfon propre naturel, t^ais telle fcience delana- 
ture.de chacun membre ne peut eHre comprife en general, f~ 

Parquoji quiconque veut fçauoir la nature des jeux, faut premièrement qu il fâche 
& cognoijje par le menu toutes les parties defquelles ils font compofelf, &*par mefme 
moyen tous les offices (jfunâions d‘icelles,àquelle fin ils fe rapportent de quelle 

fubBanceou mattere efi leur compojîtion. Car laguarifon dés maladies, neconfiBe'i 
pas feulement en la cognoiffance d'icelles , mais aujfien la fcience, de bien çÿ* deuement “i 
ordonner 0'appliquer les remedes propres félon les parties malades, lefquelles quafi ' 
toutes , à caufede leur diuerfenature,requièrentdiuersmédicaments. CequiaeBé 
caufe, deuant que difcourir des maladies en particulier de l'ail, de me fembler tres-ex- 
pedient cl'efcrire en bref la nature d'iceluy. 


284 Des Maladies de rOeiLLiureXi. 



De l’vtilité, vftge (0 ftuation des Teux. 


ChapitreII. 

Iev a créé & formé les yeux d’vn fi grand artifice, S'a mis v»c 
fi grande excellence & beauté en iccux, qu’à bon droit on les 
peut iuger eftre le plus parfait œuure quifoitcnnollrecorps, 
foit que nous confiderions leur vtilité, & vfage en leurs moul 
uemcnts, leur fituation, leurs remparts & defenfcs, la matière 
dequoy ils font compofez, la beauté qui cft en leur forme &:fi. 
gurc,&ladiuetfité de leurs couleurs. Quanta leur vtilité & 
vfage,ils font donnczàrhomme principalement pour le faire 
dts voir,& luy eftre comme guide addrefle à la cognoiffance de Dieu,pour la contem- 
ymx. plation des beaux ouuragesd’iceluy,&defquels nous ne pouuSs auoirvraye cognoiP- 

duiStmt enfeignement par autre fens que par les yeux: comme auffi pourluyfcruir 

le mus comme de guiàes & condu&eurs à tout le corps : & partant ils dominent à bon droit 

entre tous les fens & toutes les autres parties du corps, de façon que ceux qui font 
sitmùcB. pciuez de la veüc, foit de nature, ou par accident, s’eftiment mifcrablcs. Ils n’euffent 
peu eftre placez plus proprement qu’en la plus haute partie de tout le corps, comfne 
en lapluscminente tour,veu qu’il faut qu’ils feruent à tous les autres membres c^c 
guettes & fcntinelles pour les contregarder & conduire.-naturc ayât, d’vn grand arti¬ 
fice, fait deuxcauitezou trous en la tefte,nommez Orbites, pour les mettre&en- 
cbaflerfeurementcommevnepierreprecicufeenfon chaton. ■; 

Des remfurs & defenfes des Teux'. - | 

CHAVrXKE II. f 

Es yeuxfontenuironnez&:armezdeflus&dcirous,àdÆxrrc&à 
fcneftre,dediuerfcsparties,nonfeulemcntpourleurprotcaibn 
^ fiefenfe, mais aufli pour leur bailler plus de beauté & luftre. Bt 
dçfaiaicnez leur fert de rampart Sc boullcucrt, comme aulH 
1^® pour les purger comme les autres humeurs du ccrueau : les os de 

^ hfommette&cZygomdoe leur apportent moins de commodité 

rfdiiJis pour leur tuition&deffenfc. Et quant aux paupières dontils 

fmperei. fontarmez & couucrts : elles leurs ferucnt non feulement d’ornement, maisaufli de 
portes & ponts leuis, ayans leurs mufcles comme ehefnes pour les haulTer & bailTer, 
félon qu’il en cft befoin, tant pour la veüe que pour le dormir & veiller, & pour em- 
c&erleiif pefclier que rien n’entre en iccux, ayas aux bords d’icelles les cils qui font petits poils 
•/■K'- droits &: fermes, difpofez aflez loing les vns des autres pour s'embrafler enfemblc, à 
• fin de fermer plus exadement l’œil : ils feruent outre plus, tant pour adrefler les rais 
de la veue pour regarder plus droit, que pareillement de defencecontre les petits 
moucherons, & contre la poudre & petites pailles & autres çhofes menues qui pour-' 
royent entrer en iccux & les offenfer : ils leur feruent aufli d’ornement comme d’vne 
Somtih. petite bordure autour d’iceux. Pareillement outre l’cmbcliflcment que leur appor¬ 
tent les fourcils, pour mieux faire apparoiftre leur beauté, ils feruent aufli de defen- 
ce contre la pluye fucur de la tefte & du front, & autres chofes qui pourroyent def- 
cendre Ü tomber fur iceux, & pource ont cfté faiâs comme en forme d’vn demi cer- 
Jmnils. "clcoucroiflaht, ou d’vne petite voûte & auant-toiift , correlpondant d’vne part & 



Des Maladies de l’Oeil, Liiire XI. 2S5 

d’autre vers le haut du nez, afinquelafùeur&la pluye peuft aubir fon cours , & la 
defccnte aifee dVne part & d’autre, fans couler & diftiler dedans iceux;& i fin qu’ils 
ne puiffent donner empefehement, & entrer dedans les yeux,Dieu les ac'reés de tel¬ 
le nature.comme aufli les cils,qu’ils ne croilfent que peu ou point, demeurans pref- 
quetoulîoutscnvnmefmccfl:at,cequenefont Icschcucuxou batbe; 


Des Tuniques & memlrunes des Teux. 

Chapitre III. 

a T quant à la matière dequoy les yeux font edhipofez, elle fur- 

pallc toutes les autres parties, fi nous confiderohs fes membra- ■ 
nés, hümeürs,nerfs,veines&àrteres, mufcles&glatidules qui 
lesconftltucnt. Orpour ce que les humeurs font liquides Sic. 
mollets, nature leur a donné des lùembranes propres pour les 
contenir vh chacun au lieu qui leur cil delliné pour faire leur 
office, les Anciens Anatomiftesen ayant remarqué cinq, & les 
recens fix. Lapremiere ell nomme des Latins .Ainàtn, J4lba, mmine 
.Adherens (irCmimBiuijScàes Françoisie blanc de l’œil : ÜeX-mimhirAni. 
Jemembrane cil alTez délice, fert à contenir l’œil dedans fon orbite ou chaton,ayît 
fon origine du pericrane, finilTant au cercle de l’Iris : ce que Ion nomme Iris,cn l’œil, SjudeSt 
ell vn cercle qui a pluficurs & diuerfes couleurs en foy,laquelle diuerfité de couleurs 
ne doit ellre rapportée aux humeurs,ains à la membranevuee; attendu que lefdites 
humeurs à toutes perfonnes font toufiourS de fcmblable couleur &: non l’Iris, tirant 
quelquefois aux vUs plus fur le noir, aux autres fut le blahc ou bleu,feIon la diuerfité 
des couleurs qui ell en l’vuce : il a ellé ainfi nommé, à la fimilitude de l’Irisjqüi ell ail 
Ciehdiél en François arc du ciel, ellant riolé piolé comme chacun peut voir. La fe- emndt 
condenjembrancellla Cornee,la plus ferme & plus dure, femblable à de la corne 
bien déliée & claire, comme celle de quoy on faiâ les lanternes, & pour la fimilitü- 
dequ’elleaaueclacorneeelleellappeleedecemefme nom. Or Dieu l’a creée telle, 
tant pour ellre plus ferme defenfe à tous les humeurs des yeux, que pour feruiraulfi à 
la lumière que les yeux doiuent receuoir,parmi laquelle elle reluit, comme la lumie- 


requic(lenvnelanterne,reluitautraucrsdelacorne,de laquelleelle ell compofee. 

Elle différé en foy parce qu’en la partie anterieure qui nous apparoill,auquel lieu ell 
la prunelle enuironnee de l’Irfs,ellc cll lucide & tranfp'arante, pour mieux tranfmet- diffm m 
tre & doner palfage aux couleurs:& par derrière ell obfcurc&: fort denfe & efpoifle,fôr. 
cequi aellécaufequeles Arabes en ont faiéldeux. Il faut noter quelle ell compofee 
de plufieurs petites pellicules &pelailles,prenat fon origine de la dure mere,qui fe fe- 
pare pareillement en diuerfes pellicules, fon vtilité ell de former toute la rondeur dé 
i'œiI,cnuironnant tous les humeurs qui fon t en iceluy. La troifiefmc mébrahe ell 1’^. Traifitfmi 
üee,ainfi n5mee,pour la rclîemblance qu’elle a en fa partie extérieure, à la pleure ré- mmhmi. 
tournée d’vn grain de raifin noir,ayat fort origine de la pic mere, laquelle eh préjhieT 
lieu,apres auoirenuironné le nerf optique fe dilate fous la cornce,m6tahtiufques à 
l'Itisn’enuironnâtdu toutl’œil.ouellîtparuenue, lailfantlacorneefaiaietroudela 

prunellejfc reflechilTant vers le cercle & circonférence plus ample de l’humeur Gryu 
llalin.àlaquclle adhéré ellroittemét défendant que l’humeur Albugincüx n’enfeue- 
lilfe Si comité tout l’humeur Cryllâllin.La partie extérieure d’icelle cil ndite,afin de 
eogreger Si amaffer en foy la lueutiSé que les éfoeccs de couleurs fuffét plus vhlès,irêai 
cueillies Sccongregees: car comme lepropre delà blancheur ell de dilfiper; ainfi le 
propre de lanoirccurefld’aflémbleri&quantàfa partie intérieure elleélldoüeede 
pluficurs couleürs,afin qu’en regardant diuerfes coüleurs,nouspuifrionsiiigefd'icel-x);«i'yî>»' 
les, & les diftinguer les vnes des autres, y eftans reprcfcntccs : autrement fi elle n’eull di aulnrs 
ellé teinéle que d’vne couleur , toutes chofes vifibles nous euffent reprefeiité ce-. 
fte feule couleur , comme nous voyons vn verre rouge ou verd reprefentet tou¬ 
tes chofes rouges outrées : d’auantage par la diuerfité de fes couleurs, les veux 




286 Des Maladies de lOeil, Liure XI. 

raffez de voir-,font récréez ; de forte qu’apres auoir veu & regardé attentiuemcnt vne 
chpfe.nousfermonslesyeux, afin que les efprits vifuels fc puiflent retirer vers telle 
rmrfHiiy diuerfitc de coiileuts,comme pour le refiouir. Ladite membrane vuee eft mollede 
l'ymtrjl peurqu’ellenebleiralU’humeurCryftalin,&:ttoüecà l’endroit dudit humeur,afin 

dedonner entreeàlalumiere, & craignant quepatfon obfcuritéelle n’cmpefchall: 
les couleurs de venir à iceluy : elle nourrit de fes veines & arteres la tunique cornee 
Orccquelonvoidparle fufdit trou, au centre de l’oeil comme vn poinanoir, eft 

ftmeït. nommé pupille ou prunelle, par laquelle nous voyons, &: iaçoit quelle s’apparoüTe 
noire,fi eft-ce que ny elle.ny ce qui eft au deflbus d’icelle, n’ell noir, ains tranfparant 
& lucide. La quatricfme membraneeft nommee Amphibliftroide, c’eft à dire Reti- 
mtmhtitu. forme, ainfi dide pour la refemblance qu elle a à vn Rets de pefeheur,nommee 

fhibhfiros, lequel de fa partie eftroite.vienttouCo'urs en cllargilfant : Elle prend (on 
origine du nerf Optique eftendu en tunique, tiifue en forme de rets de plufieurs vei¬ 
nes & arteres quelle reçoit de l’vuee, tantpoutfon nourrüTement &vie, que pour 
l’humeur vitreux, lequel elle rcueft par derrière.La cinquiefme eft dide Arachnoïde 
mmkme. fimilitude qu elle aaucc la toille d’Araignée, prenant fon origine félon ancûs 

de la pie-mere,&: félon les autres de l’humeur Cryftalin,à fçauoit de fa matière excre. 

menteufe. -Son vfageeft d’enuironnet ledithumeurenfapartieanterieure. Ellceft 
fottfubtile,deliee& claire, craignant que par fon efpelfeur elle n’empefehaft la lu¬ 
mière de venir à l’humeur Cryftalin. Moniteur Paréluyattribuc vne fort bellevtili- 
té, qui eft de feruir comme de verre à vn miro uër,&: que par ce moyen les efptces des 
chofes vifibles tranfmifes de la part de l’obieft, foyent retenues audit humeur pat tel¬ 
le connexion de l’vn & de l’autre,ainfi que nous voyons en vn miroir faift de verre & 
de plôb, qui ayt force d’empefeher que les efpeces ne paifent outre le verre, ains font 
retenues en la fuperficie bien ramaifees. Lafixiefme remarqueedes recens eft difte 
Vitree,pâr ce quelle enuirone l’humeur Vitreux de toutes parts:au milieu delaquel- 
les’aparoift ce rond qui refemble au Sourcil. Son vfage eft de feparer l’humeur Vi¬ 
treux de l’humeur aqueux,àfinqu’ilsnefeconfondentenfemble. 

Des humlurs qui font uux Yeux. 

Chapitre IIII. 


B V A N T aux humeurs qui confti tuent l'œil,le premier eft appel- 
pellé Aqueux, ainfi nomé pour la reifemblance qu’il a del’eau, 
fitué en fa partie anterieure,entre la membrane cornee & vuee, 

& la partie de l’humeur Cryftalinteftât mis le premier, pour re¬ 
fréner l’impetuofité des couleurs defeendentes fur iceluy,& pa¬ 
reillement à fin que la Cornee ne s’affeifaft fur la prunelle ledit 
humeur, rempliflant prefque icelle partie de l’œil. Vray eft que 
Celfe a remarqué qu’entre la Cornee & le trou de l’Vuee, il fc 
trouue vn lieu comme vuide, rempli feulement d'vn efprit lu- 
MU ™ mineux,auquel lieu s’engendroient les catataaes,comme dirons en leur propre lieu: 

fon vtilitéauifi eft à fin ljue par fon humidité il defendeque l’humeur Cryftalin ne 
Smai i». foit trop defeché. Le fécond eft l’humeur Cryftalin,ainfinommé pour la femblan- ' 
wtw. cequ’il a au Cryftal,ainfi blanc & luifant, afin de receuoir plus facilement la diuetli- 

té des couleurs, comme l’on void que la feule couleur blanche fait. Il eft fitué aumi- 
lieu entre l’humeur aqueux & vitreux pour eftre nourrydel’vn, Sccomme i’ay dift 
humeftéde l’autre , & défendu enfemble de l’impetuofité des efprits & des cou- 
riimeii leurs qui luy pourroyent nuire. Il eft de figure ronde , pour refifter plus faci- 
thumrm lement aux injures externes , telle figure eftant difficilement offenfee , pour 
Cryplin. u’auoir aucun angle : vray eft que fa rotondité eft aucunement comprimée de- 
uant & derrière , tant, à fin qu’il demeurai! ferme Sc ftable en vn lieu, ce qui 


Des Maladies del’Oeil, Liure X L 287 

euft cfté difficile eftant du tout t5d:& à fin que les cotileurs des chofes vifibles Ibient 
par telle compreffion retenues, fans quelles fefeparcnt de collé ou d’autte, comme 
elles euffentfaias’ileuft eftédutout rond:iI eftnourry de l’humeur vitreux par le 
moyé de petites veines & arteres qu’il luy communique,ayant elle neceffaire que le- 
diahumeutvitteux blanchiftpremierementlefangpour le départir audit humeur 
Cryftalin, autrement s'il fc fuft nourty de fàng pur & non blanchi,il n’euft peu eftre 
fi blanc en fa fubftance,comme il eftoit ncceflaire qu'il fuft. Il eft baillé à l’oeil, pour 
luy dôner lumière, comme premier infttument:& pour ce,il eft en iceluy,comtne vn Kmtm 
petit miroir de Cryftal bien luifant : & combien que les autres humeurs foyent telle- Cj^Jldlia. 
ment ttanlparents & pellucides, que la lumière peut paiîcr au ttauers iceux, comme 
par l’eau &: verre,toutesfois ils n'ont point la lumière d’eux mefme comme le Criftal- 
lin, lequel ne pourroit pas receuoir la lumière qu’il reçoit de dehors, s’il n’en eftoit 
auffi participant, & fi par participation qu’il en a, il n’auoit conuenance de nature 
auec icelle;& pour preuue qu’il eft le premier inftrument de la veuë, il eft manifefte à Trmitr 
voir, qu’apres qu’il fera ofté del’ceil, s’il eft miiûas quelque chofeeferire ou impri- inpninat 
mec, il reprefentera au trauersda lettre plus grande deux fois qu’elle n’eft, ayant opi- 
tiion que l’inuention des lunettes a efté prife de cefte obferuation. 

Le troificfme, eft l’humeur vitreux, ainfi nomméà caufe qu’en fa confiftancc il tef- mifirfmi 
fembleàduverrcfondu,&enfa couleur à du verre refroidi , eftant fort lucide ichumnir. 
tranfparent : il eft cauc en fon milieu î à fin d’y contenir l’humeur Ctyftallinluy fer- 
uantde coiffinet:il cftficuécnla partie pofterieutc de l’oeil: comme l’Aqueux en la 
partie anterieure, à fin de réprimer aucunement l’impetuofité de l’cfprit defeendant 
audithumcurCryftalliniileftnourriparlemoyendcsveinesScartcresqui fontà la 
membrane Retiforme : fa quantité eftant plus grande trois fois que les deux autres. 

Des Nerfs, Veines C" z^irteres des Teux. 

Chapitre V. 

■ Es yeux font doriez de deux fortes de nerfs, les premiers font 
appeliez Optiques, chacun œil en ayant vn propre, differents 
des autres nerfs, pour n’eftrc fi folides, mais mois & poreux de- «"'/j epti, 
dans,éncore que telle porofité & cauité en vn homme mort lie ?“"• 
s’apparoiffe.eftans comme de petits aqueducs & petits canaux 
pour porter iuiqües aux yeux les efpritsvifuels, qui font com¬ 
me vne petite flamme dclumicre,parlefquels ilsteçoiuent du 
cerueau vie & vertu de vbir : deuaht que paruenir aux yeux toft 
apres eftre fdrtis du Cerucau ils s’afferhblent en forme de fer de moulin , rie faifant 
qu’vn fcul corps &c conduiîl,par lequel l’efprit vifuel eft du tout porté, ce qui eft ma- ilgitn du 
hifefte à voit.qu’ert fermant vhceil,la prunelle de l’autre fe dilate & eflar®ic comme wr/» «ftp. 
par le tiranfport de tou t l’efprit, qui eft porté à i celuy, voyant auffi affeutement d’vn î*"- 
feulqucdctousdcux.Tellcvniô eftoit neceffaire auttemet pour vne feule chofe ou 
obiefl: qui nous eft rcprcfehté,nousl’eulfi3sveucdouble,àfçauoirdechacîiœil vne, 
comme en lilu d’vn homme nous en euffionsapcrceu deux. Apres telle vnionilsfe 
feparent,&chacun paffant par les trousduTeft,s’ihferccnfonœil;finiffantenla tu¬ 
nique ou membrane Retiforme. 

Les féconds nerfs font appeliez motifs,chafqüe œil en ayant vn, ptenans leurs ori- eetrfi wS 
gine près les fufdits,puispafrads pat les trous du Teft, fc vont inferer aux mufcles dc"^' 
l’œil,pour leur donner le mouuemcnt. 

Et pour le regard des veines elles font deux en chafque œil, vne interne, produite 
auec les membranes des vaiffeanx du cerueau,airautre externe, laquelle s’eftéd aper -fiai aai 
tement.'iuxpartiesexceriicsd’iceluy,c6mmeau blanc deloèil, patlaquellefouuenwr»*. 
font faiftes les inflammations te rougeurs des yeux : icelles font données à l’oeil pour 
luy bailler le nourriffement,'Eomme l’ârtete pour luy départit la vie. 



288 Des Maladies de rOeiljLiure XI. 

Des Mufcles des Yeux. 

ChapitreVI. 

T d’autant que les yeux font donnez à l’homme, pour con- 
tout le corps, & pour dccouurir les chofes extérieures 

quiluypeuLiencnuire.ilnefalloitpas qu’ils fuffentfichez lu 
X lieu auquel ils font, pour regarder toufiours en vn endroit :& 

yfieiMs M pourtancDieuleuradonnéfixmufclesàvnchacun,tantpour 

mufilcs M Æ iestenirfermes&:droiûs,quepourlestemuer,&enhaut&cn 

Æ ^^K|^^^t>as,&;adextre&afcncftre,endedans&enr5d.Defquelsmuf- 

des il y en a quatre droiâs, qui prennent leur commencement 

du fond de l’orbite, te enuiionnant le nerf optique vôt finir au 
milieu de l’otil, à fçauoir l’vn en la partie lupericure, poutle tirer vers le nez, l’autrcà 
feneftre,pour le tirer en haut, l’aupi;e en l’inferieure pour l’abailfet, l’autre à dextre, 
pourletirerversl'oreille: & lors qu’ils font tou^ leur afl:ion,le retirent en dedans! 
Les deux autres tournentrœil, nondu tout, mais feulement de cofté qu’il peut voit 
& regarder : car il n’a rien à contempler au dedans de la telle, mais leulement au de¬ 
hors. Le premier ell le plus long & délié, prenant fon origine du fond de l’orbite, 
ttUt clfer-veisle grand coing,finiirant en vntendon grefle, lequel paflie parvne petitemernbra! 
»«(«». neou anneau qui eft attachée près la glande lachrymale,& y cftant paffé,comme par 
vne poulicjfait vn angle droit,allât s’infercr à la partie fuperieute de l’œil ; fonaûion 
ell de le tourner vers le nez. Le fixiefme, jjrcnd fon origine de la partie inferieure 
de l’orbite, & ellant fort délié monte vers le petit canthus, embralTant l’œil par vn 
petit tendon, finiffant proche l’infettion du cinquiefme ; fon aûion ell de tourner 
l’œil vers l’oreille. 

Des CUndules des Tenx. 

Chapitre VII. 

V T R E la greffe qui eft es yeux, il y a auffi trois glandules ; deux 
au dedans de leur orbite, vne en bas, l’autre en haut, qui leur fer- 
uent tant à les humeéler & arroufet, félon qu’ils en ont befoin, à 
caufe de leur nature ardente & de leur perpétué! mouuement,que 
pour retenir les humeurs, à fin qu’ils ne defeendent ic découlent 
fur eux en trop grande abondance,^ leur nuifent : d’icelles glan- 
, . - dulesleslarmest6bencouparconftnfl:ion,eftans efmcusdecom- 

c bonnes dames qui fefont 

pleurer pour tirer quelque chofe de leurs amoureux : ou par dilatation,commeceux 
qui pleurent de ioye : ou par débilitation, comme ceux qui en mourant pleurent, les 
vertus sftansrefolues; ou par abondance d’humeur, comme Ion void aux Yuron- 
gnes, ou par l’acrimonie de l’humeur qui y tombe, comme par la fumeé, ou en pel- 
G/aWf&.lantvnougnon; Etquant à latroifiefmeglandule, elle eft Ctuec au grand ai^le de 
(hymlt. l’œil près le nez, fus le plus petit os de l’orbite, auqUllieuily avnttouqui defeend 
dedans les narines tant de cofté que d’autre , pour empefeher que les excremens du 
■cerueau,paffantparlefdites narines, n'entrent aux yeux;comme nous voyons adue- 
nir à ceux qui ont ladite glanduleattcree ou çonfommee , Icfquels pleurent conuV 
nuellement, ainfi que dirons en fon propre lieu parlant de la fiftulc lachrymale. 




Des Maladies de lOeil, Dure XL iSp 

De U forme ^ figure des Teux. 

Chapitre VIII. 



a ZjsOvTES les fufdiies parties jointes enfembIecompofcnt& for- 
ment les yeux de figure Piramidale, ayans leur pointe au dedans 
vers le fond del’orbite ; Mais fi nous les prenons & confiderons à 
partfeparez de leurs mufcles, nous les trouuerohs déformé ron- 
^Wde& fpherique, comme la plus belle&parfaiâe déroutes, qui 
Jj|plusfacilomentfe tourne& vire, foitàd’extreouàfeneftre, 
^yenhaut ou cnbas,&qui refifte plus facilement aux iniures êx- 


SECTION SECONDE, COMPRENANT 

LES MALADIES Q_VI VIENNENT 


De la cheute de lœil, diâe en GrecE’xsnetr^Ms ou , en Latin, SxitHs, 

froUpfius, exfrejfio , exertio : les Arabes le nomment (sydlmahagiat , l’in- 
terprete des mots Arabiques le nomme zJlkod, qui cft vne 
maladie par laquelle l’œil a comme fonmou- 
uement en dehors. 


Snfimhle de l’œil de bœuf, ou gros œil, diB en Grec E’^epSetA^'a t 
enLittin, Oculi prominentia. 


Chapitre I. 


Xofhhilmii, c’eft vne emincnce, auancement & comme 
foriettement de l’œil hors facauité &c orbite, y eftant mis 8c 
comme vne pierre precieufe dedans fon chaton; telle 
affedion eft quelquefois naturelle,commelonvoidàceux 
yeux gros, Scàiccux n’eft befoind’y mettre la' 

fon naturel. Ariftotedift que telles gensontlaveucfoible 
Sedebile: Telsyeuxfontappellezde Plautus Oof/oj 

carilsdifent qu’ileftmeilleur 8c plus feantà vncheuald’a¬ 
ce Xenopho eferit qu’il eft meilleur que le dieu al CoitExofhthxlmos que Cilophthalmos, 

Mais fi l'œil pouffe d’auantage,iufqucs à fortir du tout de fon lieu nature], il furuient 
Ecpiefmos, A quelques vns il eft fi forietté,qu’il ne peut eftre couuert des paupières,8c Bcplrfiins. 
mefines il eft de telle façon hors de fon orbite, qu’il pend fus la pommette. Telle ma¬ 
ladie aduient, ou des caufes externes, comme pour eftre tombé de haut, pourvu 
grâd coup receu fur la tefte, ou à l’entour de l’oeil,comme d’vn coup d’éîîeufou pier¬ 
re: elle peut auffifuruenir parvn eftranglement&fuffocation, comme Ion void és 
combatsathletiqucs : à quoy nous rapporterons les efforcemens que les femmes ont 
envnmauuaistrauail; tel accident eft nommé des Grecs Eéîhtipfis. Pareillement ■ 



2po Des Maladies de l’Oeil, Liure X 1 . 

les efprintcs qui funiicnnent àceuxquiontvntcmcfme, les grands vomiffements 
difficulté de refpirer, fouffler'en vne trompe de grande force, peuuent amener i 
accident, & pource les Chantres,loueurs de cornets à bouquin, Trompettes y font 
Cdufisiti- fort fubieûs. Les caufes internes entre autres font inflammation &; fluxion g’rLde 
tombantes fur l'œil, & lors telle forieéture de l’œil par inflammation , s’appelle en 
Celfe Proptofts : Toutefois l’Ecpiefmos differe du Proptops,CdoD le dire de quelques An¬ 
ciens : en ce qu’en Propmjîr l’œil eft du tout lorti de l’Orbite, & en £q>/>yj»oî il eftfeu- 
lement foriette, & non du tout forti. Paulus dift que le Proptofts eft vne rupture de là 
membrane iîé<<|;o/de, dont nous parlerons en fdn lieu , fedlion 4. traidantdes ma¬ 
ladies des membranes : pareillement vne apoftüme en pourroit eftre auffi caufe 
qui feroit faite au cerueau,ou membranes d’icelu-y : vnegrandérepletion& inflation 
qui fe concree êe engendre en l’œil mefme : vn enfant mort & pourri au ventre delà 
mere:vne relaxation & mollification des mufcles Ü membranes qui meuuent & 
tourncntrœil'.l’Auicenneleraporteàlaparalyfic dufeptiefmemufcledel'œiLSe- 
um'poHr lonlefquellescaufesilyadiuetsCgnespour cognoiftrelemal. Carlors que l'œil eft 
wtioipi cheut par vne replction d’humeurs, il eft plus gros que s’il eftoit chc'ut pareftrangle- 
icTmdl. ment ou fuffocation , efprintes ou foufflement (s’iln’y auoit d’auanture repletion 
d’humeurs ) toutesfois à l’vn Si à l’autre i! y a grande diftention d’iceluy ; mais s’il fut- 
uient par mollification des mufcles Si membranes, il n’eft de beaucqup fi enfié & m- 
mefié,fentanc peu ou point de diftention. Chanta la guairifon pour le regard des 

CHtMion ohofesvniuerfelles, la faignee eft tres-nece(raire,&: principalement où il y a douleur 

& inflammation, enfemblc l’application des cornets Si ventoufes aucc fcarification, 
fur lesefpaulcs & le col, SC s’il eft befoin pour la grande replctio d’humeurs de purgçt 
le malade, on aura recours au médecin, comme auffi pour luy retrancher de fon vi- 
ure, ce qui en ce mal eft tresnecelfaire. Mais couchant les remedes particulicrs,com- 
rne le caufes font diuerfes, aijrfi les remedes feront differents. Car fi c’eft par vn coup 
Jr fin /««orbe, ou cheute l’œil eftant quelquefois pendant, lepluftoft que faire fe pourra il le 
pmtiHre fautremettre auec la main,Iccomprimant doucement,&eftantremis du tout, ou 
ro»i. en partie, il faut par deffus appliquer petites compreffes trampees eneau'rofe, plan¬ 

tain Si blanc d’œuf : ou bien en médicament, fait d’vn œuf, huile rofat,& vin, com- 
jttmiJt rne l’ordonne Aëce, ou autre fcmblable. Tous lefquels remedes doiuent eftre appli- 
queztiedes, & changezfouuenc,craignant qu’ils q’efehauffent la parcie,&lamcttenc 
à fuppuration, puis tant les remedes, que l’œil feront retenus & comprimez medio-. 
tdnlt^t ctement auec vn bandage nommé d’Hippocrates Ophthulmos fie plus doucement que 
iHippi- fairefepourrarlefemblablefera faiét G tel accident vient par fuffocation& eftran- 
etttes. glement,efptintes,ouvomiffement,pourvnenfantmortoupourri au ventredels 
mere.l’ayantprcmierementtiréj&fic’eftàraifond’vnemollification des mufclësS: 
membranes qui le tiennent, apres qu’il fera remis,il fera fomété, auec vne decoâion 
jtaiunne 'aftringente,commed*efcorcedegrenade,burfapaftoris,endiue,pauot,àfinde forti- 
liun i-fin. fist la partie, Si pat deiTus mettre vn cataplafme de farine de febues,de rofe, encens 
j.rrW.j.t. & blacd’œuf: Si ou l’œil feroiefort plein de vapeurs & humeurs pituiteuX,fans inflâ- 
}«• mation,il faudra vfer de fomentation Si fuffumigation carminatiue,deuant que d’ef- 
fayer à le remettre en fon lieu,à fin de confommer Si diffipet tels humeurs qui empef. 
cheroyent la reduûion. Or fi la cheute furuient par vne grande inflammation,il la 
faut ofter Si appaifer la douleur ; & pour ceft effeét Celfe recommande fort ce colly- 
Coljtiic redeNileus.l^.Nardiindici,papaueris,lachrymçfiiigul,5j.gummi5j.croci5ij.fo- 
Ctlfi 6 .ib. lior.rofæ recent.5 “h • qua:,vel aqua pluuiali,vel vino leui fubauftero coquatur, fui- 
*■ uanticeluy on en peut ordonner vn tel. y .fpicre nard.j j.folior. rof. recen.pi.j. mali- 

cor.g ij.fiac decoélio in aqua pluuiatili ad§ iiij.in quibus diffol.opij 9 j.ctoci9 
collyr. auquel feront trempees petites compreffes pour mettre deffus l’œil,on pourra 
auffi vfer d’vn telcataplafme.y.foliot.pap.& hyofcyaan.m.j.fôl.oxalid. plantâg. an. 
m.j.fi.rofat.rub.m.i.coquanturin aqua commun!,piftent.paff.addendomyrrh. j.ij. 
viccll.vnius oui,fiatcataplafm.admoueacur oculo: pareillement les remedes que 




Des Maladies de l’Oeil, Liure XI. 2pi 

defcrironspourrOphthalmicy ferontnccefliires. Q^cClon void que pour tous 
les remedes & bandage propre, lœil ne puifTe cftre remis, Si qu’il demeure chcut & 
comme fufpendu,il baur cftimcr que la veuc eft perdue, & que l’ocil eft en danger de 
dcuenir fec & aridc(par defaut de nourriture qui entretient les parties en leur humi¬ 
dité naturelle) ou de fuppurer : & oùil y aura apparence de fuppuratiori.il eft tres-cx- 
pedient d’y faire ouuertute vers la temple, à fiii qu’eftant la boue vuidec,l’inflarama- QuiUut- 
tion&douleur celTent, les tuniques d'iceluydemeurans entières, fcrctirant & re-/<»i//<«« 
mettantendedans,poureuiterla deformité qui pourroit venir àlaface, vfant parf«; 7; 
apres de remedes anodyns , comme blanc d’œuf battu en eau rofe&r plantain. Et où Ciitfiildc 
l'œil feroittairi&deftcché&ainfi mort,craignant qu’il nefefüppure ou potirriffe, 
ce qui fera forti, fera tranché, qui fe fcra,liant d’iceluy autant qu’il y a de Iaide& vi¬ 
laine prominence eh dehors, le plus près que faite fe pourra, puis ce qui fera pendu 
audeflbusdelaligatureferacôuppé, pendant nous appaifetonsànoftre poflible la 
douleur & inflammation pat médicaments propres. 'Toutefois Acce veut que l’oti 
tende à la fuppuration. Or It moyen dele bié couppet apres l’auoir lié,fe fera comme 
nous dirons au chapitre du Staphylome. 

De temmaigriffement^minution de Fœil, dite des Grecs a’ tço? la. «p xoixf- 

<fia.hfus, félon aucuns : en Latin imtninutio, profunditas, macies oculi. 

Enpmble de l’œil petit, Jiéî eetl de couchon, (^en Grec Mi>t/(i(p0ttAp«5, en Latiti 
paruus oculus. 

Chapitre VI. 

■ TrophU Ophthdmou , eft vne affcâion de l’œil, quand toutes les 

parties d’iceluy deuiennent plus grellcs qu’elles ne doiuent, î»' 
eftant plus petit & menu que le naturel, dont s’apparoift com- 
me vne profondeur & cauité,iceluy eftant enfoncé en l’orbite, 
laveuëeftantobfcurcie, & troublée, de forte que les obieéts 
des chofes que l’on regarde, femblent beaucoup plus grands 
qu’ils ne font : telle affeélion différé de Pthifis, d’autant qu’en 
icelle il y a feulement diminution SC apctilfement de la prunel- 
le&nonde tout l'œil. Lacaufeeftouintetne,comme fluxion 
de pituite acre,pleurs continues,fiebute aigue,trifteires, vicillefTe & grande douleur cmfii. 
de telle, ou externes, comme vn coup mal penfé Scveilles. Ot\e Microphthdmcs eü, 
quand dés la premicrcconformation,lapcrfonnea les yeuxpetits&peu fcndus,n’e-ria/moj. 
flans enfoncez en l’orbite plus qu’il ne faut : & comme chofe nee auec lapetfonnc. 

Ceux qui ont tels yeux font ordinairement caults oufubtils; comme l’on tient que 
Atiftote auoit, & font mefme nommez Oxyopejiati, comme clairs voyahs, ce que Ci¬ 
céron nomme Oc»/oi erxdi'foj. Tel accident ne fe peut amender, n’cftant befoind’y 
iücttre aucun remede. Mais quant à la guaitifon de remmaigriirement,pour le re- Câuiieii. 
gard des chofes vniuetfelles l’exercice y eft conuenable, enfemble les friâions de la 
telle & vifage,î£lauement d’iceluy,mefmes fe frotter doucemét l’œil auec les doigts, 
la paupière eftant entre deux : le malade doit vfer de bonnes viandes, qui nourriflent 
beaucoup, & mefme devin, pourueu qu’il foit dclicat;ll doit négliger les affaires do- 
mefti ques, faifant en forte qu’elles ne viennent à fa cognoilfance. Et pour le patticur 
lier les remedes doux Sclenitifs font fort recommandez, comme les fomentations 
d’eau tiede auec cfponge,l’vfagede laiél commun tiede, ou de femme, mis & inftillé 
dedans, euitant les medicamens acres & qui prouoqUent Icpleurer. 'Toutefois Paul 
Æginette vfedeceftuy-cy.l^i.Ammo.jj.crocomag.jiiij.croci jij.ærug.gj.tritis in Cimmeit 
aqua,formatifquevritor. Maisà bien obferuer,il nelefaiélpourprouoquerl’œil à f'pmim. 
pleurer,ny aufli pour le delfecher comme pourroyent faire tels remedes, mais pour 


292 Des Maladies de l’Oeil, Liure X 1 . 

1t chatouïtlcr Sc éfgiiillonner vn peu, à fin de faire courir à iceluy les humeurs &cf- 
prits cnfembleplus grade quantité d’aliment,commeîon fjitaux autres parties em" 

maigries,vfanidefriaions,medicamenïactcs,punaions&battemcntàicelles pouï 

y attirer quantité de fang tSc cfptits. Celfc toutesfois teiette les fufdits médicaments 
acres qui font plorer. 

De Tceil crené, diB en Grec p'iSJis, en Latin Ruptio. 

Chapitre I I L 

H Ext s généralement fe prend pôut folùtion de toute partie 
chatneufe fans playe ; toutesfojs Galen l'e met enhelesaffe- 
aions patticulieres des yeux.difant que c’eft vnc entameureoiî 
nautcure,fâite pat vn coup, ou autre caufe au profond, diui* 
fant foudainement les membranes de telle façon, que les hü* 
meurs par lefquels la faculté vifiue eft adminifttee, font efpan- 

dus. Lescaufesfontcoupsorbes,donnezfnrrœil,cheutte de 

lieu haut, mouucmen t violent, le froid excelTif, comme eferit 
Hipp.auliuredc./fere,/pcà^<fç#«. Touteslefquelles caufes font, &diftention & 
cflargilTemcnt des membranes, lefquelles eftans rompues nepeuuenc plus contenir 
lesbümeurs en leur lieu naturel, qui faia que l’œil fecreue du tout,les humeurs for- 
curntiin. tansdehors. Quantàlaguairifou ellenefepeutfaire,attenduqueies humeursfont 
vuidez.les membranes demeurant à fec : laçoit qu’aucuns ayent voulu afleurer, que 
lefdits humeurs fe pouuoyent rCngédrer, &pour preuue de leur dire, font expérien¬ 
ce fur vn pigeô auquel ils creuent les yeux, vuidant les humeurs d’iceluy,& en quin^ 
zeiüursilsletrouuenlrengendrez,ayant les yeux auffi plains & entiers qu’aupata- 
GtUn. tiant,ce que ie puis attefterauoir veu : mais cela ne fe void à l’homme, "routeifois 
Galen recite,comme chofe non ordinaire, mais pluftoft incroyable, d’yn ieunc gar¬ 
çon qui auoit receu vne picquCute à l’endroit de la prunelle, par laquelle foudain 
eftoit forti l’humeur aqueux, au moyen dequoy ladite prunelle eftant demeuree plus 
petite, la mefnbtanecorneeapparoiffant ridee, ce neantmoins il rcceut guairifon, 
voyant par apres fort bien, l’humeur aqueux eftantrengendre qui eftoit efcoulédc 
l'immr perdu. Ce qui peut aduenir à l’humeur aqueux, pource qu’il n’eft qu’excrement 
a;«»*;<«<delanourritureduCryftalin, Ünon partie fpermatique , comme font le Vitré Si 
fertngm- leditCryfl:alin,defquelsladepcrditionpourcerefpe3:eft irréparable. Demapart 
im. i’ay veu forrir quantité d'humeur aqueux, lors que l’on retire fonefguille qui a efté 

mife en l’œil pour abbatre les cataractes : le toutesfois l’œil quelque temps apres 
eftre auili gros le beau qu’au parauÉr : ce qui ne peut aduenir rous les luimeurs eftans 
vuidez. Donc, leChirurgienfecontentera d’appaifer la douleur, tant par remè¬ 
des vniucrfels, comme faignee , ventoufes appliquées derrière les eipaiiles , à fin 
J,, d’obuier à l’inflammation &fluâion, queparremedes particultets, & entre autres 
feur ,rn»f-PEr'"rco'lyreprompt&: fîngulier, comme fangdepigeontoutchaud, y trempant 
’ie. Vne petite comprefle dedans, pofeedeflus ledit œil, le félon les aceidens qui pour¬ 
ront furuenir on y remédiera. 

, DeW 





Des Maladies de l’Oeil, Liure XL 2 pj 

VetxiiyromüéQ/ confm,di(len (jrn Latin Gonfufio. 

Chapitre IIII. 

7'»ci;r/îjefl:vneconfufion des humeurs.lefquels font comme verfez g«,rV/t 
& cfpanehez de part & d'autre, la Prunelle eftant changée de fa fi- fit sjne^ 
gure naturelle, apparoiflant au commencement alTez dilatée,mais fis. 
enfinclle fe remet fc vient plus petite que le naturel :Ce qui ad-^'*)''' 
uientparvne rupture ou entameure faide par vncoupoucheutCj 
ou de foy-mefme és membranes intérieures , de forte que les hu¬ 
meurs contenus en l’oeil ne font arreftez ny placez en leur lieu pour 
garder leur propre ordre, mais font portez deçà ic dclà.cftaHS tous brouillez &c méf¬ 
iez pelle melle enfemble. 

Et en ce,celle maladie différé delà precedente, qui ell le Jthe'xis , d’autant que les 
humeurs font retenus en l’oeil,mais confus & broüillez : SC en üfcàlefdifls humeurs 
font du tout fottis Sc euacuez. Tellcmaladie fiiruientapresvnegrandeplaye ou Cas/è * 
inflammation de la membrane vuee, pour quelque vaiffeau rompu en icelle. Plus 
facilement ceux en font guairis, aufquels la prunelle feule s’ellargit,dcmeurant fem- 
blableenfacouleur & figure, que ceux à qui ladite ptunelleeft comme defehirce. 
Pourlaguaitifon, fi la confulion vient à raifond’vne playe, ilfaut foudain tiret du Cumin. 
fang au malade,& remplir l’oeil defangdc tourtetelle,ou pigeon, tout chaudement, 

& par deffus mettre vne comprelTe, ou de la laine trempee en vn médicament faiû 
aucc vn oeuf, vin & huille rofat,battus enfemble, le continuât par deuxiours ou plus 
s’il ell befoin. Le troifiefme iour,roeil fera fomenté y faifant degouter du laiâ tiède 
commun,ou de femme,puis on vfera d’vn tel remede, faid de iaunes d’œufs durcis, 
detrâpez auec du miel & peu de faffran,pour mondifierde relie de la guerifon,fe par- 
acheuetaauec remedespropre$,felon ce qui pourra furueniri 

Dt l’ail bouffi iy enflé, diél des Grecs O'îhffst 
en Latin inflatio oculi. 



Chapitre V. 


S Eiemi(é.oa les anciens ell pris pour toute efpece de tumeut, mais 
icy nous le prenons en particulier félon Galen pour vne enfleure de ® 
l’œil ellant elleué en haot,perdant fanaïfue couleur, & fe remuant 
difficilement,& cependant le blanc ell plus haut elleué que le noir: 
ou comme veut Aëce,quand l’œil, fans aucune caufe manifelle dé¬ 
nient enflé & bouffy, fedecoulourc, &: vient pituiteux & fort dé¬ 
mangeant. Toutefois aucuns difent,que l’œdème de l’œil,n’ell pris 
que pour vne tumeur externe de la paupière. Telle affedion , vientfouucntésviejl- 


autre temps.Les caufes font fluxion d’humeurs pituiteux, ou vapeurs efleuees des en- ctufis. 
trailles qui montent en haut, qui par apres tombent fur l’œil, & principalement fur 
la coniondiuc, laquelle pour ellte moins folide que la cornee, plus facilement s’im¬ 
bibe dcfdites vapeurs & humeurs, ce qui ell caufe de la faire ainfî elleuer plus que la 
cornee. Pour la guetifon ,il faut auoir efgatd à la caufe antécédente,laquelle fera de- Cumm: 
tournée parftidions faides le long du coiffe efchine,& bras,pat vâtoufes appliquées 
derrière les efpaules, vfant de bon régime de viure, euitant toutes viandes vappreu- 
lcs,&principalement les vins forts : pour le particulier, faut vferde petites fomen¬ 
tations en partie refoluantes, en partie confottatiues, les appliquant auec efpongCi 




2p4 Des Maladies de l’Oeil, Liure XI. 

comme ordonne Aëce. li.flor.camo.& melil.an.p.j. rofar.rub.p. ij. faluiz & béton 

an.j.fcmi.lini,fœnug.amli Sc fœnic.an.5 iij. fiat omnino decoft. in acquis partib. vini 

aufteri & aquae font, pro fotu cum fpong. Pareillcmenton pourra mettre en'l œil 
d’vn collyre tel que celuy. y. mucag.feminis lini &: fœnug.in aq. eufraf. ejtraa. ? ii. 

aquæfœnic.Scrof.an.^j.inquib.diir.mirrh.&aloëSjan.gfi.ruth. præpar.^j.fiatcol- 

cJiyfifi- lyrium. Quelquefois,Hconiunaiüceftfitumcfice.qu'ellefotthors les paupières, 
i’tlire cftant comme rouge Si lucide,ce qui cil caufe que quelques vns ignorants la veulent 
coupper, & de ce il fc faut bien donner garde,car petit à petit, & félon les fufdits le- 
medes, elle retourneraen fa propre nature: ce que i’ay veuaduenir contre l’opinion 
de quelques vns: (^e fi telle chofe n’aduenoitfi toft , il faudra que le Chirurgien 
auccla pointe d’vnclondcbienmoucc la remette le plus doucement que faire fe 
pourra.ce qu’on a cfté contraint de faite, icelle conronaiue eftant fort prolongée & 
fortie hors la paupière. 

De l'æilroÜi diéî en Grec en Latin Carbunculatio. 

Chapitre VI- 

■ Nthracofis généralement eft vn vlcere croullcux & corrofif 
auGC fluxion & tumeur futuenant en tout le corps,mais fpecia- 
lement es yeux fur le commenccmet de quelques malignes fie- 
ures,ofFenlànt non feulement iccluy.itlais aufli les paupietes.ll 
furuicntfouuent parvne grande inflaramation.ou bien par vn 
fangmelancholique,bouïll3nc,quis’attacheàlapattie:pourle 
congnoiftre Aëce donne tels fignes,c’cft qu’il furuient vne pe¬ 
tite tumeur comme l’Orgelct,rougc dés le commeccmcnt, de 
forte que le malade penfe que l’on luy bruilel’œil, la tumeur 
toutefois n’eftant guère efleuee,car à caufe de fa grande chaleur,elles’ouure & creuct 
& ce qui en dccoule,attédu qu’il eft acre & motdicant, fait que le deflus du charbon 
fedcfeche&deuient croullcux. Il communique le mal aux parties voifines,d6ts’en- 
cSmmi- fui t grande inflammation, & par aptes à l’œil,commc aux parties proches, & princi- 
y»c<»*^<rpalemcntauxglandulesquifontfouslesoreilles: &; quelquefois fc faiéldegrandes 
lirsyoïjl- vlceresSc dilacérations de l’oeil , & outre plus chcutc.& dénuement des paupières- 
. Pour la guairifon, tant de celuy qui eft à l’œil,qu’aux paupières, touchant les chofes 

Cxmm. vnii,erfelies,lepcumangereftneceiraire,commclafaignce&Clyfteres. Etpour les 
Topiques, fi le charbon eft aux paupières, Aëcelouefortcetcmede,quieftcona«- 
drum&'foUnumcumfajJotrimm e^carbunculonihibitam. Si le charbon eft ambulatif, il 
sfad: faudra fomenter l’œil Jecoêiorofimm,Mtfmpmoramyitk lincfcroithorsdepropps 
thaideje d’atrefterledia charbon,par l’atouchemétd’vn peu d'huile devitriol.mediocrcihéc 
wnV. appliqué. Que fi le charbon commence à l’œil, il fera trelbon de lauer & nettoyer 
l’œil de laia,& faire vne decoaion d’eau miellce Sifarine d’ers ou de froment & l’ap- 
Jt™f*:Vtpijq„jjç„fQj.nigjg(,ataplafme,&quelquefois l'Iris broyé & appliqué dc(rus:pour la 
grande inflammation, les mucilages de pfyllum & coings tirées en eau rofe, plantain 
ou laia font fort recommandez. Si le mal rampe d’auantagc,les lentilles cuiaesauee 
micl.sét fingulieres, & oùil perfeuereroit.les fueilles d'oliuier ou les efcorces de gre¬ 
nades cuites aueevin,puis paflees& meflees vniment auecdumiel. Etoùl’on verra 
que le mal ne chemine plus,& que les crouftes voudront tomber,on vfera d’vn tel re- 
mede,faia d’vn iaqnea œuf durci, broyé auec vn peu de miel & faft'tan, continuant 
smeJifin iufques à la parfaite guairifon :ou bien de l’huile d'œuf mcfleeauccvn peu de terebé- 
ÿilirr. ^ thinedcVcnife,&peud’huiled’hipericon,oud’vnmundificatifcommun. 



Des Maladies de l’Oeil, Liure XI igf 

De l’ailpUurant (r moite,diéîdes Grecs Piôfuc ôfSa^fuù^ en Latin,^axus ocuüjde- 
lachrjimatio. Hippocrates le nomme A&h, en Latin 
Stiüatio humoris ex ocults. 

Chapitre VJI. 

Heumi ophthalmou , cft vnc defluxion d’humeurs fubcils, qui to- 
bent de ucilc forte des yeux & contre noftre vouloir que l'on né 
Icsfçauroitempefcher. Aucunseftimentque ce mal foitfem* 
blableenl'£p//>o<!r<<, mais en icélüy l’humidité ne coulé fi prom¬ 
ptement & à coup qu'en ladiûe Epipéorij, tenant lemilien entre 
iceluy,& l’autre quel’on nomme itme». Telle maladie adulent 
ou naturellement, comme nous voyons quelques vns dés leur 
enfance, n’auoit iamais les yeux fecs, ainstoufioursmoüillez 
d'vn humeur fubtil, qui leur caufe vne continuelle afpreté: &pourlegere occafion 
excite inflammation & lippitudc,& fotiuent tourmente le patiét toute fa vie, ne pbu- 
uant receuoir guaitifon ; Aufli ceux qui ont la telle grofle & large y font fubieâs & à 
peine iamais reçoiuent profit de la médecine. Elle peut aufli furuenir par accident, Cdufii. 
comme pour vne fieure, pour quelqüeremede, ou autre chofe acte,qui fera m'ife oii 
éhrree en l’œil,pour vne grande débilitation de la vertu retcntriceou concôâriGé de 
l’œil,pour auoir mal penfé vn vngula par Chirurgie, ayant couppé de celle chair qui 
ell au coing de l'œil plus qu’il ne falloit, dequoy nous parlerons en fon propre lieu, 
pour vneperpetuelle déchargé de toute la telle fus celle partie. Pour la curation il cmMm. 
faudra que le Chirurgien aye recours aux remedes les plus doux & gracieux que faire 
fe pourra dés le commenccment,lefquels feront vniuerfcls ou particuliers. Les vni- 
uerfels font, la maniéré de viure, laquelle doit ellre incralTarite fi l'humeur ell acre Sc 
fubtil, les purgations,faignees,ftifl:ions de haut en bas, application des ruptoires où 
feton,&cepatraduisdudoae médecin, & pour le particulier, iî telle afteaion éllrareraéo» 
caufee pour le regard de quelque médicament acre, duquel l’on a vfé, ou pour quel- 
que chofe cllrange qui foit tombée ou fichée en l’œiLfon s’ablliendra dudit remède, ‘hu’rfifir. 
& on ollera ce qui molellc & fafche rœihautrcment le malade ne pourra iamais auoir 
repos,5i les remedes cy deferits feront par apres appliquez ; Si c’ell à raifon d’vneflu- 
xion d’humeurs, pour le particulier feront appliquez emplallres alltingétes fur la té,. 
llc,ayant premièrement raie le poil, & pareillement fur le front & temples, comme,' 
l^.Emplall.coutr*rupt.&vnguent.debol.an.| j.fi.malax.fimul.& fiat emp'lallt.âd smpUHn 
vfum. ou ^.vng.deficc.rub.&comitilT.an.l ij.malliçh. g. fl. mifee ad vfumi Et fùr •pmimte. 
l'œilonvferade collyres rcfraichiflans&médiocrementaftringcnts, afin quél’ebil 
puifle ellre corroboré & fortifié à ne receuoir plus celle fluxion. Aëce loue fort ce 
Collyre, poutueu qu’il n'y ayegrande douleur &c inflamihation.y .æris vfti quadran- 
tem,cadmia:quadranté,opij,myrrh.an.iiiij.acaciæ,gummiarab.an.feptuncem & 
vnciæ dimidium,cxcipeaqua;l’on pourra des fufdits ingrédient ou femblablés en or- coMmeil 
donner vn colly re;lors que l’onvfcra du fufdit,il faudra en l’ayahtmis en l'ceil le tenif/aaiti/îr 
quelque temps fermé, ce qui fera caufe qu’il ne fera grande douleur,comme l’ofdon- <1», 
ne.le mefrne autheur. Et quand tous les fufdits remedes n’auront de rien ferui,fihcr- 
fion des veines & arteres de la telle Sc temples,ell vn lidulier remede,par ce qu’il reti- JndfiS Ja 
rç du dedas au dehors,fi la fluxio eftinterne.-Sc fi elle eft externe,luy coupe le chetniii. 

Pour bié faire telle operatiô le malade ellât fitué,foii au lift ou en vne chaire, il faut 
luyfcrrerlecolauecvneferuiette qu’il mettra à l’entour, la tortillahi par lés deux - 

bouts,à fin d’ellreflir Sc comprimer ledit col,5c reriedrâ vnpeU fon haleine, à fip que 
les veines Sc arteres fortent 8c/e monllrent mieuxen dehors .' car par tel mdyé lé fang^„^ 

Sc éfpcits monteront en haut", rempliflans Icfdits vailïeauxipuis bn fera oüuertürc de mW. 




2p6 Des Maladies de lOeil, Liure X 1 . 

l'vnc ou l’autre aucc la ppintc de la lancette, non plus grande que d’vnc faignee, laif- 
fant couler le fang tant qu’il fera befoin, comprimant par fois le fufdia bandage qui 
cft au col, fl le fang ne venoit alTcz, & eftanr forri en quantité fuffifante, le bandage 
& feruiette mis au col fera oftee.puis feramis lut l'orifice de la veine ou artere vn plu 
Comme & de drappeau bruflé ou charpi raclé, Sc par dcffusyne petite empladre fort aglutina- 
y5n?,Xr«-tiue , puis vne petite compreirealfezefpeflfciàfinquela bandepuilTe plusfacile- 
nd ft peut ferrer & comprimer ledift vailfeau. 

d’rejtir. Aucuns n’vfent que d’vne petite compreffe feiclie, comme à vne au tre faignee fai- 
Anciens ont lailTc par eferit, qu’il falloir cauterilér l’artere,craignant: 
le flux de fang, mais iel’ayarrefté toufiours par la fufdite ligature , fans donner telle 
peine au malàJe. Souuentcfoislafimpleouuevturc defditsvaiireaux,enfemblel'e- 
uacuationdufangquiyeft cotenu, n’eft fuffifant pour guairir tel mal,attendu qu'ils 
rr«i/»»drferemplifl'entdenouueau,caufantfemblablefluxion:&pource,les Anciensontefté 
i'aritrr. d'aduisdettaneherdu toutlevaiireau,àfindecouppcrcheminàla'fluxion, &lors il 

ne feroit hors de propos de le cauterifer,ou bien lelier en hault & en bas, comme l’on 
’kZr ‘ varices, ce qui feroit caufe de fermer du tou t le paflage, à la defluxion : mais 

d’aduis d’appliquer au bras du malade vn cautere, pour donner if- 

xùn. fue à celle matiere,quipourroit tomber en autre lieu,commc fur les poulmons. 


De certaines mdadies que les anciens ont raf portées à tout l'œil premièrement de 

la veue haffe^ou veuë de près , diéî en ÇrecMm'ma.ai( & Mi/asn», KaT54'i5, en La- 
ûülufciojitasi^nufciofitaSjOapropinquawfo. 


Chapitre VIII. 

■ TcfUfts, myopia, ou Catoffis , cft quand l’on ne peut voir que de bien 
prcslcsobicas&chofesreprefentees,&cellesquifontloin ne fe 
pcuuentaperceuoirqu’àgrandepeine: defaçonque ceuxquifont’ 
fubicts à tel vice, en lifant font contraints de regarder de fort près, 
fbuuent penfent voir de peti ts corps, comme moucherons,ou ato-- 

ont eu long temps la Veuc fur les liurSs,ou qui ont regarde quelque- 
chofeattentiuemept. Toutefoisfélon aucuns,proprement font ceux qui 
clignottent,c’eftà dire, ferment &ouurcnt fouuent les yeux, que Ion peut nommer 
ycuxd’Hippocrites. Aucuns les nomment ScardamyBi,mo\satnt(ou\ient les paupies- 
res; ce que l’on attribue à inconftance :1e contraire font Ceux que Ion nomme Ate- 
nes,qui ont les paupières fort ouuertes& fermes fans vaciller: ce que l’on attribue 
àimpudcnce : Et ceux qui tiennent la médiocrité font difts Meeoi,ca qui lignifie mo- 
QwljtKs deftie&honneftefédcmccurs. Telleaffedion encore qu’elle foit à d’aucuns natu- 
•)-»< oniU relie Sc nec aucc eux, elle adulent aufli pour la petite quantité de l’efprit vifuel & im- 
•smchffe becillité d’iceluy : Ariftotc toutefois l’attribue à la grande quantité del’humeur A- 
ierntme. queux : Car la lunaiete forte de foy fous&àtrauers vne quantité'd’humeur fe rend 
f'"" h^^yfoiblc, remarquant les petis enfans y cftrc plus fubieâs, pour fliuniidité de leur cer- 
^^*^J°ueau,erifcmble ceux qui ont les yeux noirs, pour eftrc plus humides, comme au con- 
m4ux. trairelcsvieillcs'gens,pour leur fecheréfl"c,enfemble,ceux qui ont les yeux pers, où de 

couleur du ciel,cftrc fubieâs à la maladie GWtwwrf, ayant fa caufe defcrite,comme la 
veuë balTe d’humidité, comparant àinfi l’vne à l’autre. Or la raifon pour laquelleau- 
cunsvoyent moins de près que de loin, cft, d’autant qu’ilsontpend’efprits vifuels, 
lefquelsfontordmaircment tres-fubtils; Et comme ils enontpeu,ilsnefepcuüent 
çfténdre&pcneftctbien loing: Mais commeilsfontfortfubtils, facilementaper- 
çoiuentles chofesde'ptcs,quifaiaqu’cnregardanci!sf||ipentàdcmylespaupiercs, 
poutaffcmbler en vnlepeud’cfprits qui font ainfifiîmns,afin qu’ils ncfcpuifTcnt 



Des Maladies de rOeiljLiurc XL zp/ 

par la diftance & largeur diflipce. Et pource Arlftote diâ que ceux qui ont veuë baP- 
(e.efcriuent leurs carafteres petits, d’autant qu’en peu d’efpacepeu d’efptits font af- 
fcmblez, qui faifl: que les chofes grandes leur femblent petites. La taifon aufli pour Sfifinl 
laquelleaucunsvoyentmieuxdeprcsquedeloin, comme dit le mefmePhilofophe, "“si'v 
vient pourlafituation del’oeil : car ceux qui l’ont forteminent en dehors, ne voyent 
pas bien loing, & au contraire ceux qui l’ont enfoncé,plus facilement difeernent les Je Lin/.'" 
chofes prefentees, pour ce que l’efpritnefepeutfi toft dirtiper, l’œil eftant enfoncé, 
comme eftant fotietré&eminent. Quantàlaguairifon encore que les anciens n’en 
donnent aucune, & qu’ils la laiffent comme incurable pour eftte caufee par la pauci- 
té des efprits, ou eftant nee auec la perfonne, fi eft-ce que puis quelle vient aullî de 
repletion d’humeurs, ié ferais d’auis à celle d’vfer devantoufes derrière le, col& ef- 
paules,purgerle malide auec remedes qui attirent du ccrueaUidcflfecher la tefte auec 
fachets & coiffes propres à ceft effeS, & mefines appliquer vn feton, ou bien vn ru- 
praire au derrière de la tefte, ou au bras: Etquantaux remedes Topiques, onaura roytJi^U 
recours à ceux qui foht eferits au chapitre de rebloüiflcmcnt'ou diminution delà 
veuë, lefquels ont vertu de fortifier & réparer les efprits perdus & diflipez, ou qui 
font en trop petite quantité. , 

DeMtouiffment continuel ^diminution empefehement de Idveiie, dilien 

Grec , en Latin Hebetudo, ou Caligatio, çÿ* 

d’aucuns Obtulà vifio. 

ChapitreIX. 

■ Afééjropfa.eftvnesbloüiftement continuel & empefehement de 
la veuë, fans aucune appatence que l’œil foitinteteffé : toute- 
fois la veuë eft plus obfcute,fans que l’on puifTc voir queles mé- 
branes foyent blelfees, ny que la prunelle foit eftrefTieou eflar- 
gie,ouqu’elleayefoufFert quelque autre indifpofition quis’a- 
perçoiue. Tcliemaladiefefaift,ouquandlescfpritss’engrof- 
fiffent, ou les membranes s’efpaifrifrent& referrent, ou quand 
les humeurs de l’œil deuiénent,non feulement plus efpais,mais 
aufli plus vifqueux:elle vient auflî par vne longue maladie Sc f⬠
cherie, Sieepour laconfomption des efprits vifuels, lavieillefle en peut aufli eftre 
caufe,cat aux vieilles gens, outre que les humeurs & membranes s’efpeflifTent, l’efprit 
vifuelauirileurvientimbecille,&enfin fe diminue &pert. Quantàlaguairifon, 
pour le regard de l’eblouylTement, quieftfaiftpar vn engroflifrement des membra¬ 
nes, efprits & humeurs, pour les remedes vniuerfels on y doit procéder,comme l’on 
faiél: aux cataraftes commençantes: & pour les remedes topiques,à quelque diminu¬ 
tion de veuë que ce foit, cecollyre eft fort tecomandé, pour auoir rendu la veuë à vn JtMirta 
aueugledep.ans.y.fucci apij,fœni.verb. chamed. pimpi.garioph.falu.chelid.ru tre, 
cétinod. morfus,Gall.garyoph.far.volat.an.|j.piper.crafro modo trici,nucis mofea- 
tæ,lignialoës'an.j iij.horaimmerganturinvrinapueri incorrupti, &c fextaparte vi- 
ni maluat.buliant breui tempote,tum exprime & percola, repone in vafe vitr. bene 
obturato;de laquelle liqueur en fera misés yeux à l’heure du dormir. Semblablemét yin 
^.-4nettredel’eufraifeenvindoux,deuantqu’auoirboiiilly, & en prendre tous les ma-.fi'"}'- 
tins , & mefmc en faire rappé, pour en vfer âux repas. Aucuns font eftat de celle 
eau,commemiraculeufe. Ilsenterrentendufiandes vipetes , defquellcs s’èngen- 
drent des vers, qu’ils font diftillerJc d’icelle eau en verfent dedans les yeux:ladiftil- 
lation de miel blanc & fleurs de rofes eft finguliere : Leonellus Fauentinus dit auoir Mm Jt 
guairi telle maladie, inftillant en l’œil du feulfuc de chelidoine, & auoir experimen-i'''* 
té tel ten*de,qui eft de l’eau qui découlé de lavigne blanche, aptes auoir efté tailleé, 


îp8 Dés Maladies de l’Oeil, Liure XI. 

en prendre vne chopine, y lailTanc infufer dedans la grofleurd’vnenoix d'Ambre 
eomenun.refpace de liuift iours au foleiI,puis d'icelle eau en mettre en l’œil. 
zkrel-Pn. Auicennc outre les fufdiûes caufes qui fonda diminution de la veuc.dia que fou- 
3. triS. 4. uent pour vne grande lueur ou blancheur, comme lors que l’on regarde long temps 

d-'rfH-.. laneigeou Icfoleil, &:principalernétfi l’on fort d'vn lieu obfcur,la ver,ëeftreîortdi- 

. minucc.mefmc que l’on ire peut voir que de bien prcs,& à grand’ peine, de forte,que 
lorsque l’on regarde quelque couleur, il fembleàvoirquel’onaperçoiue quelque 
, ' blancheur par dcITus; & nommctellc afft&ion^Itumar, c’cftàdite en Lutin^lbt- 
CornMm. ^i,yi„cens. 

CtmCts ' TellcchDfcaduientàccuxquiontëfté enfermez en quelque lieu obfcur, comme 
auxbaffes folTesdesprifons, &quifoudain s’expofentà vne grande lueur & clarté. 
Ce que Gai.liure io. de l'vfagc des parties tefmoigne,quand il dift que les foldats dé 
Xenophon en cheminantparlancige perdirent laveuë:& que Dionyfius le Tyran 
■ auoitcouftumcdefaireperdrclaveuëàdesperfonnesjlesraettant premièrement en 
des cachots où l’on ne voyoit goutte, &i puis les retiroit pour les mettre foudain en la 
grande clarté & lueur. Aucuns melmc ont eu cefte opinion , que l'humeurCrylla- 
lin en deucnoitfiimbccille,&: en elloit tellement ofiènlé qu’il fc tournqit & boule- 
smiiimlt. uerfoit fans deflùs deflbus, comme s’il fuft mis hors de fon lieu, par le heurt & récon- 
trement de celle grande lueur, nommant celle riialadic en Grec ^cataftafu cryBalloi- 
doui. Et lors les chofesfevoyent doubles, & deux pour vne; Ce qui adulent pour ce 
que la veuë ne fefaiacn mefme point.cat l’humeur Cryllalin en l'vn des yeux, eftant 
ou trop haut, ou trop bas faia que la chofe qui ell veuë fc raportc haute à rvn,&: baf¬ 
fe à l’autre œil, qui nous la faiarefcmbler double, ou bien que l’humeur Cryllalin 
ell comme feparc en deux. Pour la guairifon,il faut que le malade regarde afliduel- 
lemcnt des couleurs verdes & cctulccs, & qu’il foit en quelque licu,ny trop obfcur, 
ny trop clair. Auicennc recommande les luffuniigations faiaesauec vin , lettees 

fur vne brique ou grais,chaux, oubien d’vne decodion faide d’herbe refoluante, 
comme hyllope, melilot, camomille, faulge, rofmatin & femblablcs, defquelles on 
imtnuiio pourra auffi préparer quelques petites fomentations, comme folior. hylTopi, fal-; 
uiaE&maiotana:an.m.6.betonica,eufrafiaan.m.j.folior.camom.mclilo.&rofar.an. 
p.B.leminis anifi & fœniculi. an. î.C.fiat decod.in œquis partib.vini & aquæ,pro fo- 
Colljrt. tu cum fpongia : & pour le regard d’vn collyre, il fera tel, ^.aquæ chclid.& eufraliæ 
an.J j.aquæ hylTopi § C.in quitus diltblu.mirrh.j.C.benioini & Ilyracis calamiræ an. 
g ij.fial collyrium. D’iceluy collyre en fera verlé en l’œil, l’ayantpremierement fo¬ 
menté de la fufdide decodion. 

Deuux qui nevoyent rien de nuiB ^que l'on peut nommer ^Kcu^lementdenmâl,diiî. 
e» Grec’Nox.mtianni^ cÿ“ , Aucuns le nomment ■T.'ottvçaos, des 

Latins Noéîurnà ou Fejpertina cacitas. Aucuns la nomment Solana vifio , ou 
_ . Solaris acies , qui futt le Soleil. AÜuarm.les nomme NvxTOAaTO^ÉatiroiisjCn 
■ LatinjLufciofos,vernos. 

Chapitre X. 

^ Téîa/opMjîj en fa principale &: plus commune lignification fepred 
^ pour..^«c»^/ewe»f .<le»«iéï, quand on void bien de iôur, mais fur le 
foir beaucoup moins, & de nuid rien du tout ; car comme le iour 
I diminue & defaut.ainfi la veuë leur diminue & defaut ; Ceux qui 
P font affligez font nômez Nydialopes^cdl à dire, Aueugles denuid: 
|/. Tellement que NyBalops feroic compofé de trois noms ,c’ell à fça- 
_ uoic de Nyx.,~4laos,ScOps: cotame(^aiàitoitNyflos,./iIaos,Opos. 

Tontefois aucuns clliment comme en Hemalops la lettre l, cil fuperfluc.ainlil’cft 




Des Maladies del Oeil, Llure XI. içg 

elle en Aÿ<f?‘<fc/’*jl3quelle toutefois feroitadioiiftee pour euiter le mauuaisfon en pro¬ 
nonçant,partant iVjiffi</o/isferoit diâ: comme Ny{tiiops,en la compofitiô duquel,p^<ipj 
lîgnineroit priué de vcüe, Ex, 3,frimatiMpiirticiiU, & dcOpj, Opos : Et faut noter que le 
mot de Ni&lops cft pris pour la maladie & pour Icmaladc félon pluCeurs. 

Outre celle principale lignification, il y en a vue autre moins commune, & toute 
contraire en Hippocrates au fécond des Prorrh.où ildiâ que Nyditlopes font ceux 
qui voyent mieux de nuiâ que de iour : En celle dernière l’autheur des Définitions 
medecinales fa entendu Si defini : Et l’autheur de l’Ifagoge, a compris lynei: l’autre 
fignification: Et cil bien à noter que Fellus a tourné NyânlopUfin Lufeitionem, c’ellà 
dire, vice des yeux, par lequel onvoid mieux de nuid quedeiour: &Mnterprete 
SKnftoteVih.ychip.t.iegenerMioneitnimitlmm,iLtoutaéNyBdopix,Lùfciofim: kqnoy 
feraportentl’opinion de quelques autres qui interprètent Nyîhlopei, yeux de nuid: 
par ce que telles gens voyent mieux de nuid que de iout. Toutefois en celt endroit 
nous nous tiendrons à la première Si principale lignification : Car au chapitre fuiuat 
nous traiderons de l’autre affedion fous le nom de Hemerdopii. Etpource nous di¬ 
rons que NyBdopiafis, ell quand laperfonne ne void goutte de nuid,& de iour il void 
clair,de forte que tout âinfî que le iour diminue,ainfi la veuë luy defaur. 

Telle affedion vient pour diuerfes caufes,commc ceux qui ont débilité de telle,ou 
par trop humide,ayat toll leurs cheueux blancs. Si font fubieds à telle indifpolition: 
ce qui fe manifefte alTez aux petis enfans Si ieunes gens,& aux vieillars: ce quiaduiet 
Comme didArillote, pour la grande quantité d’humeur de laquelle ils abondent: 

Le mefme did que celle maladie vient le plus fouuent à ceux qui ont les yeux noirs, 
comme le Glumomi à ceux qui les ont bleus. 

Hippocrates nousa laiffé par efetipt que les femmes mariées, Si les vierges bien 
réglées de leurs mois, ne font point entachées de ce mal : d’autant que les mois cou- 
lans aux vierges, Si les femmes ayans la compagnie des hommes , leur fang Si efptits 
enfontpurifiezScefclaircis, commeaucontraireildemeureplus cras, vifqueux Si 
cfpois lors quelles ne font reiglees,& quelles n'ont la compagnie des hommes : qui 
faid que l’efptit vifuel fe rend plus cras Si efpois,& par confequent la veuc ell rendue 
plus foible Si debile. Celfe à ce propos did,que l’imbecilité des yeux, par laquelle 
onvoid affezdeiour, &denuidonneToidgoutte,nevientpointauxfemmes bien 
reglees de leurs mois. 

L’air plain de brouïllars Si groflier peut ellre caufe de l’Aucuglemct de nuid,d’au¬ 
tant qu’ils rendît les efptits vifüels plus pefans Si tardifs : Ce qui ell manifefte à ceux 
qui font leurs demeures és lieux nébuleux, aquatiques Si marefeageux, & de faid 
Hippocrat.lib.j.Aph.tient que le vent de Midy debilitela veuë Si la rend plus obfcu- 
re,mefme que plufieurs ont ellé fubieds à l’aueuglement de nuid pour la demeure 
qu’ils ont faide où le vent de Midy & Boreas ont donnez. Le ieu frequent des Dames 
Rabdtms peut engendrer ce mal, attendu que de foy il débilité fort la veuë,pour la dif 
fipationJcconfomptiondesefprits quife font par la trop grande euacuation de la 
femence : Ce qui ell manifefte a voir aux Châtrez, l’efquels d’autant qu’ils «’e font 
fubieds à l’ade Venerien, nous obferuons qu’ils ont la veuë fort bonne Si claire; qui 
ell l’vne des raifons pour laquelle les Anciens ont peindlcDieu d’Amour aueugle, 
attendu que pour trop faire rAmoufifomient la veuë fe débilité & perd. 

Tel Accidét peut auffi aduenir pour l’elpelTeur dei’efprit vifuel,enfemble des Hu¬ 
meurs ScTuniques des yeux qui font trop efpoiires,& principalement de celle qui ell 
didcCornee,lefquellesfontimbues&farfiesd’vnfucgtas&vifqueux:ou bienco- 
me did Aduatius d’impuritc Si abondace d’humeurs, laquelle efclarcie par la fplen- i'd.i.thdp. 
deur de l’air illuminé, fulEt à l’intégrité de la veuë, mais efpeffie Si obfcurcie d’auan- 
tage,par l’opacité de la nuid, trouble l’adion vifuelle. Et félon icelles caufeS Alexan- 
der Aphrodif.tend la taifon pourqdoy quelques vns voyent de nuid, Si non de iour, 

Icy fe peut rapporter celle indifpolition que l’on nomme en Latin ^cm fokrù, ou 
Soldaayifo , qui ell quand l’on ne peut voir qu’aux rayons du Soleil. Quant aux lignes Untyifi,, 


300 Des Maladies de l’Oeil, Liure XI. 

37ÿ)«. de cernai il ne fepeut aucunement cognoillrc par le <ens de laveuë.ny par aucune 
chofe que l’on puifledifeernerau:? yeux du malade. 

Iragmpc. Pour lo Prognofticq Icï enfans ai ieiincs gens qui font atteints de ce mal,quelque¬ 
fois en font guairis fans y rien faire : A aucuns ce mal continue quarante iouts, aux 

autres il demeure fept mois, &: a quelques vns il dure vn an entier: partant il eft be- 

foin de prendre indication du temps,confiderant ic la grandeur du mal, U l’aage du 
malade : A ceux qui en font trauaiîlez,s'il furuient A bfees, qui ait fort cours aux par¬ 
ties inferieures,c'eft bon ligne. 

Carttun. Pour la guairifon touchant les chofes vniuerfelles Hippocrates ordonne vn médi¬ 

cament purgatifpour décharger le ccrucau , enfemble les fcarifications derrière le 
col,&: que le malade mange peu, & où le mal feroit amoindri, il veut que le malade 
aualle vn ou deux gros mourceaux (félon qu’il pourra) de foye de bœuf cuit, enduit 
de miel, Scmefme en manger iufqucs à cœurfaoul,&: puis lereuomir. Pline diû 
qu’aucuns tiennent que les cheures voyent aulli bien de nui£t que de iout,& par ain- 
C.quefionordonneàceuxquifontAÿdîa/epfj, viuredufoye de cheureqa’ils recou- 
urentleurveuë. Tous ceux qui ontreferit quel régime de viuredoiuent tenir ceux 
qui font affligez de ce mal,difent qu’il doiteftreattenuant ,fubtiliant, & dëfechanc 
fans engendrer aucunes fluâuoCcez, ny aucun humeur groffier. Le paih doit eftre 
bien leué Sc pétri y adiouftant vn peu de femcncc defenouil : Il faut euiter toutes 
viandes qui engendrent vn fuc melancholique ; les volailles luy font fort propres.ef- 
quellesonadioufteraenlacuiflonvnpeude fenouil : les Arabes tiennent qu’il y a 
plufieuts fortes de chair qui profitent à la guairifon de ce mal par quelque propriété 
occulte,comme celles de loup,de bouc,pigconncaux, arondelles, tourttes. Alueu- 
zoar recommande la chair de pafTereau & de tous oifeaux de proye. Galien adioufte 
la chair de vipere & de tous ferpsns. Rab. Moïfes dift que les capesconfites & man¬ 
gées aucc leurs cfcorccs,auoir vnc grande propriété pour rendre la veuë bonne, l’A- 
uerrois tient que les raues cuittes mangées cfclaircifTent fort la veuë. Quant à l’vfage 
du vin, il eft fort contraire à cefte maladie, & pour ce il vfera d’eau bouillie, ou pti- 
fane.ou autre : Car comme diâ Aphrodifcus,les Bo/Wv voyent plus clair que les au¬ 
tres,d’autant que le vin caufe des vapeurs qui montent au cerueau,lefquels fe meflét 
aueclesefptits,lcsrendans ténébreux & nébuleux, neantmoins fi on eft contraint 
d’en vfer, il fera petit & clairet & vieil, &: fi faire fe peut qu’il foit vn peu medecinal, 
y adioutantdel’eufraifeoufenouïl: car le nouueau remplit fort la tefte Sc les yeux, 
mefme l’experience nous montre que ceux qui en vfent en Automne, auoir ordinai¬ 
rement des fonges fâcheux. 

La faignee du bras, & mefme des Angles des yeux eft recommandée, Si félon que 
le Médecin auifera le malade fera purgé: Cela faiâ les Sternutatoires & Errhincs 
font propres : car fi vous n'auez auparauantpurgé Sc le corps & la tefte,ce qui fe trou- 
ueroit en l’vn 4£ en l’autre, feroit attiré fur les yeux: les mafticatoires peuuent eftre 
tels, y.zinziber.pipetisalbi,perettian. 5 fî.mafticbes^j.cera: granat.|f5.fianc ma- 
fticatoria:. Aucunslouëntfortl’vfagedel'eaudechelidoine &d’eufraife enbruua- 

zx^nitme S*' Pour les Topiques,Auicenncdiaeftrechofeexperimcnteedeprendre laferofi- 
té qui fort d’vn foye de cheure, eftant mis fus les charbons ardents, y adioutant vn 
peu de fel Sc pointe long. Aëce loüe le foye de bouc toftj,eftant falé & le manger, Sc 
prendre la ferofité qui en découlé pour en mettre aux yeux, ou bien en receuoir la fu- 

Kmeda mee dedans les yeux, quand ilroftit. Le fiel de vautour on d’autre oifeau de proye, 
méfié auec vn peu de ius de poutreau Sc miel eft recommandé, comme le ius de Mo- 
ron diét Anagalis,ou de fenoil inftillé en l’œil, teccuoir la vapeur de la decoûion de 
Rue,Fenoil,Eufraifc,Chelidoine,bois d’Aloës,Saffran,le tout cuit en eau Sc vin, ou 
çn faire diftillation auec micl,& de l’eau en mettre dedans les yeux. 


Detail 


Des Maladies de l’OeiîiLiüre XI. 3c 

£)f [Odl de chat, ou aueughtfneitt de iohr ydiB en Cric 
et) Latin <i>4cies noBurna , ou ‘Vefpertina : 
i^ukenne , e^lgkhah 


■ EmeralopU eft, quand Ion void mieux de nuift que de iour, mef^ 

mefilaLuneluit onne peuevoir. Ccqui adüient, ou foüc Cau/Hi 
la fubcilité& petite quantité desefprits vifucls, qui font diffi- 
pez par la lueur du Soleil, comme au contraire ils font forti¬ 
fiez, efpelfis & amaflez parl’obfcurité : ou bien quelesmem- 
branes de l’œil font par trop deliees , quifaiâ que les efprits 
ne font tefcnüs , ains s’exhalent & éuaporent, ou bien que 
riiumeut Criftalin, & la lümiere propre des yeux, s’offenfent 
aifément par celle du Soleil, pour n’eftre défendue par l’hu- 
meiiraqueux jdontiln’yaicyqucpeu otfpoint: qui eft la vraye raifon recogneuc 
d’Atiftoteauliurecinquiefmedela génération des Animaux : Ainlîenfontles Hi- 
bouts ic les Choüettes : Ainfi en eftoit Germanicus Cefar, lulius Sculiger &: Senec. 
que: Ces yeux font vers&pers. Nouspouuons icy rapporter lamaladienommee 
des LiûasTeaehroftajfeBio , quieft,quahd l'on void malaifémentla lHmiere,pour pe- Timlrafi 
tite qu’elle foit. Q^ant à la guairifoh, il faut auoi t efgard que le malade vfe de bon- '#dw. 
nés viandes qui engendrent abondance & quantité de fang& efprits vifqueuxSt 
efpais, fl le mal eft câufé pour la pàucité & tenuité d’iceux : & fi tel accident eft 
faiéfpourlatarité &t débilité des membranes, l’œil fera fortifié auec collyres corro- 
bo tans, qui pourront pareillement engrollîr les efprits, comme 3£.Galla.&; balauft. 
anagj.foliorumplantagin. fcbetonic. aiiam. fi. coquantur in vino auftcr.ad| iiij. 
in quibus dilT. acac. 9.j. gununi trag. &aloës afi.j.fi.fiat collyt. clar.advfum. Autre, 

rofarum rubr. firuét. oxia. tapfi barbat. & centinod. afi. p. C. coquantur in aquà Collynt 
ad I iiij. in collât. dilT.farcocol. in laa.mulieb. nutrit. 9. fi. tut.pra:par. cerufla: lo-y»r»/<B!. 
ta: ic antimo. loti an.Q.j. fiat collyrium. Le collyre faia d’vnc demie dragme de vi- 
frioLdifibulteneaudeplantain&derofeseftfingulîet. , 



302 Des Maladies de lOeil, Dure X I. 



SECTION TROISIESME COMPRE- 


NANTLES MA LADIES DESMVSCLES DE L’OEIL 
rapportées par d'aucuns à tout l’Oeil. 

[Tei'Oillouche,diBen Grec’S.tça.g.iefjli^en Latin StfabofitaSj ou Oculidiftora 
tio, Obliquus afpedus, Limitas oculorum. 

Chapitre I. 

Trabifmos ,c'cA vnediftortion, contrainteauecinegalitcdela 
veuc:ou conuulfion des mufcles qui meuuentl’œil: ourefo, 
lution de certains mufcles de l’œil, auec comraaipn de leurs 
contraires Sc antagoniftes, de forte qu’il eft retiré, ou en haut, 
ou en bas, ou à dextre, ou à feneftre ; car toutes Sc quantes fois 
qu’en vne partie il y a des mufcles oppofites, égaux en nombre, 
grandeur & force, s’il furuient paralifie des vns, la conuulfion 
furuient aux autres qui font oppofites : quelquefois les vieilles 
gens, pat retraflion des mufcles, eftans trop defechez ,ouhu- 

meaez,fontfubicas à tel accidentjCpmme ceux qui ont elle vexez de quelque gran¬ 
de maladie du cerueau, comme epilepfie,vcrtigine ou autres,ie l’ay veu aduenir pout 
ftuniMy îuoit trop eu la compagnie des femmes, pour la grande diflîpation des efpritsquife 
font en tel exces. Mais leplus fouuent les petis enfans nouuellemenf nais en font en- 
/«! par lanegligence de leur nourrice, mettant leur berceau où eft ledift enfant 

mtUmhes. couché à cofté de la lumierc,& non vis à vis & direiftemcnt d’icelle,qui faiâ: qu'iceuX 
petiw enfans, tafehans à regarder la lueur, font contrains retourner l’œil vers icelle, 
qui faiéi: qu’à la longue ils s’accouftument à regarder de trauers, les mufcles en ayans 
pys tubitude, poutee que les vns obeiffent à leurs contraites qui les retirent,de forte 
cmtiiai. que les vns s’alongilTcnt, & les autres s’accourciffent. Pour la curation,filemal vient 
de repletion, mollification & paralifie de quelques mufcles, il fera befoin de purger 
le malade, & defecher le cerueau,auquel la caufe antecedante de ce mal eft c5tenue, 

. faifaht viét demafticatoires & errhines,de bône maniéré de viure, & fortifier le plus 

^'“"-^'“■qu’il fera poiriblelapartie,par fomentations defechantes&tefoluanteS’Mais au con- 
" ' traire,fic’cft la trop grandeeuacuation defang&efprits qui en foit caufe, il faudra 
tres-bien nourrir le malade,vfant du laiét d’afneflè. Pour le particulier,les fomenta¬ 
tions feront humeaant«s,inftillant en l’œil de fang de tourtre ou de pigeon. Paulus 
Lmre J. Ægineta ordonne vn raafque à ceux qui ont tel mal, à fin qu’ils regardent toufiours 
, direftement, cequieftfortproprepourlespetitsenfanstle portraiâ , enfemblela 
L MSfimr ‘^^^'^‘■’Ption eft auliure de Monfieur Paré,lcquel fans auoir penfé que les ancics l’euf- 
^ fent lailTé pat efetit, ingenieufement a exeogité lediftmafque Scinftrument, comme 
il a faiâ: pluficurs autres,pour la longue obferuation qu’il a d'auoir veu plufieursma¬ 
lades. DauantagelanourricepaflreradelTuslesyeuxfouucntfamain, àfinde luyre- 
‘vaT’"'’’ Et fuiuant le confeil des anciens,il fera fufpendu & attaché quelque 

chofe de rouge vers la temple,ou oreille oppofiteàlacontottion, deforteque l’cn- 
otihif. fiti'typuiffcictterfaveüe, aueepeu de difficulté, à fin que la regardantfermement, 
en retournant fa veuë, il la corrige eftantainfi gaftee. Pareillement le berceau fera 
mis tout au contraire qu’il auoit efté,dont le vice eftoityenU. 




Des Maladiesdel’OeiljLiUreXL 303 

pu hunlement de l’Oeil,diBen (jreci'-maf^cnLatmY.<\um.Hifpocraies 
JèmUenommertelsjeuxE.’iafmi^jdifipJnhfwZificulos 
inftabilesj& qui perpetiio mouentur; 

Chapitre II. 

■ Ippos,ett vneafFeâîoh de l'œil, venant dés laprcrhicré confor- Qjuc’tJ] 
mation,&:nayaueclaperfonne,en laquelle les ycui ne pea- p'niepts^ 
uent demeurer en place, & toufiours demcnncnt,fouftcnans tel • 
mouuement, & continuel branlement & tremblement, defor- 
te que vous voyez l'œil perpétuellement aller deçaSe delà, ne 
poüuanteftreen repos. Telle affeûion vient comme diâ Ga- ctlùnie- 
lien, pour le vice du mufcle qui affermit l’œil, lequel enumnne fuit jxdu. 
labafedunerf Optique: tel mufcle toutefois n’eft trouué aux 
hommes,commc les recens Anatomiftes ont eferit: de ma part 
ienel’ayfceuobferuer, eftant fort manifefte aux bœufs :&:pource i’eftime la caiife 
detel tremblement venir, non feulement pour l’imbecilité d’vn feul mufcle, mais 
pluftoftdetous. Il fevoid ordinairement qu’en telles perfonneslatrop grandecha- 
leur du Cerneau fe rencontre auec la foibleffe des mufcles, comme eferit Galien <» 
artepama. Cela eft le plus fouuent naturel :& quelquefois il eft accident de fîcbure 
ardente, comme dià Hippocrat. en les appellans yeux fautelans, & qui ne pcuuent.' 
demeurer en place : le contraire font les yeux figez, c'efl; à dire immobilcSjlequel ac¬ 
cident vient de melancholieSC froidure. Le mefme Galien l’accompare au grince- 
ment naturel des dents, c’efl à dire, qui eft nay auec nous, de forte que Gorræus ne- nipp-tom. 
ftimeeftre vne maladie,veu que nul médecin n’efetit fa curation. 'Toutefois pour ta- 
clierà corriger ce vice,ievoudrois vfer dccefttnftrument, appelle mafque, commeyi,jL' 
nous allons didau chapitrecy defrus,àfin que celuy qui enferoitentaché,ne pou- „„ 
uant regarder que par ce petit trou, l’œil fufl contraint de s’y artefter ferme pour re- 
garder, ce qui feroit caufe de luy 4ire demeurer l’œil arreilé. Aucuns font en opi- 
nion,de bander les yeuxaux malades pour quelque temps, Sc quelquefois les defban- 
der,cela peut profiter à celle affeâion,comme à l’œil louche. 

De l'œil perclus, dicîen GrecUa^^umi en Latin, Refolutio oculi. D’au- 

rici/ÈinSjMollities oculi. Enfemhle deUdehilitédel'œil,diélen Grec 
A'-rom ’apJaAïuZ, en Latin O culorum débilitas. 



■ ^ralyfs fe prend pour priuation de fentiment & niouuemêt de Que cifi 

tout le corps, ou d’vne partie , comme l’on void à l’œil, lors Purelpfiu 
ne fe peut mouuoir, eftant perclus de fes mufcles , ne fe 
pouuant remuer foità dextre ou à feneftre, haut ou bas ; &fi 
quelque remede acte luy eft appliqué, il ne le font aucunemét, 
il furuiét quelquefois à vn feul œil, quelquefois à tous les deux. 

Il furuient auffi à l’œil vne débilité diâe-.^fo»/4 ophthalmou,cpaii 
‘ l’œil eft foible SC debile,qui eft comme l'auantcoureur de Para- 
lyfie, ce qui eft propre à tout le corps de l’œil , Si lors il ne peuc 
voirny la blancheur, nyla lueur, ny la lumière, eftans contraints d’auoir tout- 
iours i’œil fermé , Si fouuent pleurent. Les caufes font, fluxion d’humeurs, Si cmfn, 
principalement pituiteux , qui font tombez en Is fécondé coniugaifon des nerfs 


304 Des Maladies de l’Oeil^ Liure XI . 

quifo,rtcrlcduccrucau,quiferamefientés mufcles qui mcuuentl'œil,comme auffi 
TroiMjliii fur tout le corps de l’ceil. La rcfolutiondc tout l’œil cil de difficile guerifon, & prin¬ 
cipalement CS vieilles gens ; fi elle vient de la natiuitc elle cil incurable. Et où il y au- 
isgimt. raefpctance, faut faire ce qui S’enfuit. Le malade cuitera les vins forts, les viandes 
vaporeulcs & de gros fuc, vfan t de celles qui font faciles à digerer, & qui fubtilient 
les humeurs ; fi le perfonnage cil de bonne habitude,il fera faigné au bras,puis ellant 
préparé par clyllcres, il fera purgé, vfant par apres de mallicatoires & errhines, & de 
vomitoires à ieun, fans s’efforcer beaucoup, ayant premièrement bandé l’œil, crai¬ 
gnant qu’il ne fe fbrjctte par l'effort du vomiffement : luy feront appliquées ventou- 
Stn^ucs i'es fus les efpaules auec fcatification : & aux temples on y mettradesfangfuesionluy 
■V’rff " rafera le poil de la telle &: luy ferafaiû vile embrocation d’oxyrodinum, auquel on 
"*W'«-auradiiroultvnpeudecallor. ^ . H n 

Etquantau particulier,l’œilfera fomenté auec herbes netuales, confortatiues& 
Itnuieex- carminatiucs,®.: fera mis vne cmplallre ou cataplafmé faiÛ d’iceiles herbes, y adiou- 
fmmcnir. tant vn peu de Callor,fedonnant garde qu’il n’entrededans l’œil:L’eau defcnoil,d’a- 
nis,de canelle & d'eufraife meflees ehfemble font finguliercs,inllillees en l’œil en pe¬ 
tite quantité, comme auffi le fang de pigeon & tourterelle. 


SECTION aVATRIESME DES 

MALADIES QVI SVRVIENNENT 


De U Bourfoufleure de la Paupière, diéle en GrecÉu/fùniM’ofidKfuü, 
en Latin Inflatio. 


Chapitre t. 


Mfhyfema généralement ell pris pour vnanias d’efprits flaà 
tueux, quis’accumulët aux efpaces vuidesdequelquepar- 
tie que ce foit, comme il ell à voir de Galen: mais icy parti¬ 
culièrement ell pris pour vne enfleuredelapaupiercfupe- 
rieure, quand par dehors elle s’clleuc,perdac fa naïfue cou- 
leur,auecpcfanteur &:raouucraentdifficile, & s’apparoill 
en fin plus pafle & blaffarde: & quelquefois le blanc fur- 
monte quelque peu le noir d’icelle. Pareillement il y a vne 
tumeur laxc par dehors aux enuirons d’icelle,laquelle ellâr 
preffée du doigt, s’attelle foudainement& toll apres fe 
remplit: & en ce différé dcl’œdemc,actendu qu’iceluy eftât 
preffé du doigt,le vellige & marque d’iccluy y demeure, ioint aulfi que l’œdemefur- 
uient plullofl par vn coup, occupant les enuirons des paupières, ce qui n’aduient à 
CMps. l’inflationdelapaupiere. Tellemaladie cil faiiffe de quelquefubtil humeuroiiva- 
peur qui moteen icelle,ou pour la débilité de la chaleur qui ne peut alfimiler Icfang 
àlapartic,d’oùs’cngendrentdesvents, ouquelque efprit efpois,lefquelsnefcpou- 
uans rcfoudte & digererjcommc l’on void aduenir aux fcbricitans & à ceux qui veil- 
lent ou dorment peu,qui font de mauuaife habitude, & qui font fur le point de tom- 
CiHAim. berenhydtopifie. Pour laguaitifon,lemedecinauraefgardàtoute l’habitude du 
TmLlmr.i. corps : & pour le particulier, leront appliquées fomentations corroborantes, & rc- 
thdf.ii. foluantes. Paulns loue fort la fomentation ex pofca, Icnticulæ decoélo, Si rofaturo, 



DesMaladiesderÔcil,Dure XL 30J 

on pourra vfct de ceftc fomentation, ■y. rofar.rub.p.j.flor.auth.p.fS.camomil.meli]. 
hylTopijabfinthij pulegij,orig.an.m.fi.fiat decoa.in,*qüispartibus vini & aqua:, de 
quafiatfotuscumfpongia.piiisonpourta mettrel’eniplaftre devigofiiiemcrc. ou 
de baccis lauti.de racUloto : i’ay expérimenté l’vnguentum deficcatum tub. & comi- 
tif.meflczenfemble.refoudretellestumcurs. Aëcc louëiccataplafme faiadelen- 
tüles cuittes,y adioutant à la pulpe du miel. Il y a vne autre Bourfouffleure dure,qui 
aduient à la paupière inferieure,diâo des anciens, O'iS^ita, intifjiails, laquelle tumeur 
S:dureté quelquefois croift&gagneiufquesàlaiouë: ce qui fc remarque ésCar- 
boncles,mefme qui retiennent fouuent la nature du Carboncle.- Ce que i’ay veu ad- 
ueniràquelquesvnSj&mefmesàMonfieurduLaurens Adubcat, petfonnage fort 
renommé. 

Ordetelleindifpofitionfouuents’enenfuitla pefanteur des paupières diètes par 
Auicenne GrMimpdf ebrÀ, qui aduient quand le plus fubtil eft refoul t, oü bien qu’il l/. j; 

y a débilité en la partie,ou qu'elle vient feiche oü hedique. Pour la guairifon,il fautfo'-}-tr^i 
vferderemedes diitoutçontrairesauxfùfdics, lefquels auront vertu del’humeàer 
U r’amollir, comme de fomentations ex malua, bifmal; parictar. branca vrf. mucag. 
feminis linij& foenug. Defquels on pourra auffi faire cataplafmesd’emplaftre de Mu- 
caginibus, enfemble celle de vigo, pour auoir püiffance de t’amollit âcrefoudre, 
fontfingulieres. 

î)e Ifgratelle & fcuthieies Paupières, ou chajjie haueufeis- poignante, diBe des 
Grecs , tn Latin Lippitudo pruriginoja , Palpehrarum prurigo^ 

Ce\{e,Scal>ros oculos •. Enfemble de l’ardeur & feu des Paupières ,di£î en Grec 
riii/ons, en Latin ExuSîuatio, ou Incendium. 

Chapitre II; 

SorofhthalmU eft ; quand les paupières font rouges', auec vn de- 
coulement de larmes falees fcnitreufes, les coings & angles des 
yeuxeftansexulçerez&rouges, auec vue grande demangeai- 
ibn : ic quand l'humeür fe vient à defecher par trop, fe faiâ 
riiipatTis: & lors la chaleur & rougeur eft plus grande , & de la 
partie combe de petisfurfures & efcailles. Ce qui aduient par tas/Jt; 
vne pituite falee & mordicante,qui decoüle deflus l’oeil, faifant 
telle demangeaifon & peurit. 

Pour la guairifon,il faut diuertit la fluxion par faigriees.ven- cutntiod 
toufes.friûionsfuslesefpaules.euitanttoutesviandesfallees & efpiffees. Et pour 
le particulier : il faut vfer de fomentations, expofea ImtirnU décoda & rofarum , puis ap¬ 
pliquer le collyredePhiloxenus,nommé à'k'éco^charifion, pour ne lepoüuoiralfez Ctîyrt ii 
remercier, qui eft tel, :^.cadmia: 3 ij.chalcitidis crudas 5 J.aloës obbl.ij. ærug. ob. ij. tbiUxi- 
pipcrisg.x.flotumrofarumjiij.tritisvtere. le feroisd’auis d’incorporer les fufdites"”"' 
poudres,auec vn peu de pomade en forme d’vnguent de tutie, & d’en mettre au coin 
des yeux. Pour les demangeaifons,apres auoir fomenté l’œil auec vn peu d’eau tiede, nm,i, 
i’appliquevn tel collyre, y.aqua: rofarum & plânt.afi.| ij.in quibus bull,lento igne^win*.' 
aloëshepatic3C3fi.vitriolialb.9ij.faccaticand.3j.telcollyteconfomrae & defechewaigMi; 
celle challicbaueufc& fortifie l’œil j fins. 



305 Des Maladies de lOeiljLiure XI. 

Del4demangeaifon,oucbapefeiche,diÛe en Grec Latin, Arida 

lippitudo tInterprété d'e^ukenne le nomme Oculi Cedeas ; PUutus 
nomme ceux qui ont ce mal SiccoculijLargus ^ Siccam 
perturbationem fine tumorc. 

Chapitre III, 

Erofhhdmii, cft vncchâfflc Iciche, en laquelle les yeux ne font 
ny enflez, nyplcureux,mais font feulement rouges, &auec dou¬ 
leur médiocre appefantis, & de nuift les paupières s’attachent & 

collent enfemble,auec vne pituite grofliete', qui eftvn mal d’au¬ 
tant plus long qu’il cft lent & pefant. Pour la guairifon,les bains 
font fort propres,l’vfage de bônes viandes & de bon fuc, ic pour 
le patticulier,les collyres qui expirent & prouoquent les larmes, 
à fin d’attirer de l’humidité aux yeux, y font propres, comme le 
coïyre fufdia,nommé Acharifton. Celfe lotie fort ce remede, prendre du pain trempé en 
d-jftn. vin,&l’appliquerfurrœil,s’ilfeprefente quelque humeur, illetirehors, &s’ilya 
quelque chofepreft à couler, il le repoulfe. Or pource que les malades font gran¬ 
dement vexez les matins pour ne pouuoir ouurir les yeux, les paupières tenâs enfem- 
ble,comme fi elles eftoyenr collees, à fin d’y remédier, il faut les oindre de l’vnguent 
de tutie au foir lors que l’on s’en va coucher, tel remede empefchcraquclespaupic- 
^ntii res ne fe collent les vnes contre les autres. 

Delà dureté de l'Oeil, ou chaffie dure, délie en Grec , en 

Latin Lippitudo dura, ou Durities oculi. 

Chapitre I 111. 

Clercfhthalmia eft, quand les paupières font plus dures que do 
couftume, enfemble de l’oeil, eftant plus tardif à femouuoit, 
rouge & douloureux, & principalement quand on eft efueillé, 
les paupières ne fepeuuent ouurir que difficilement, fans que 
aucune humidité en forte,& auflî aux angles & coins des yeux, 
s’arrefte de petite chaffie,tres-feiche & recroquillee : & quand 
nous voulons tenuerfer la paupière, nous ne le pouuons faire 
facilement,pour fa duretétfinon auec vne grande douleur, d’a- 
uantage quand nous auons l’oeil ouuett nous nele pouuons feriqer que difficilemét. 
cmfii. accident vient pour vne fluxion d’humeur groflier, ou apres vne grande ophthal- 

' mie, l’humeur pituiteux eftant ou par trop defeché de foy-mefmc,& par la chaleur: 
ou bien par le vice du Chirurgien,qui a appliqué remedes trop deficcatifs. 

Pour la guairifon,Ies mefmcs remedes qui font propres à la chaffie feiche,font pro¬ 
pres à cefte afFeûion, attendu qu’elles ne different qu’en feulemagnitudc, l’vne SC 
l’autre eftant feiche. 

ziW.j./ni. Auicenne recommande fort ces remedes, qui font de fomenter l’œil auec cfponges 
j.fMiS/j. ttampees en eau tiede,& par apres mettre vn blanc d’œuf battu auec huille rofat : SC 
ehtf.y où l’humeur qui faid le mal cft fort cfpez & nitrcux,il vfe de mucilages de fœnugrec, 
tirees en lai£l:;pareillcmcnt des remedes qui ont vertu d’attirer, fondre Sc amollir tel 
humeu r. De ma part i’ay Ibuuent expérimenté l’vnguent rofat de Mefuæ,& d’iceluy 
en oindre les paupières , tant par le dehors que dedans, & principalement le foir 
quand on veut prendre le repos. 






Des Maiadies de l’Oeil, Liure XI 307 

De U cheutte du [loil des Vuupieres, diÛ en Gret MaShifacris {ÿ> M/Aipuns, en Latin 
dcfumumpitorumpalpelfrarum, ou GUbrities palpeharum. EnfemUe de (ef- 
pefeurdes paupières, auecpelade , diél en Grec, j en Latin Crajiities 

caliojâ palpehrarum. 

Chapitre V. 

B ^iarojis eft pris fculemét pour cheute du poil des paupières,patviic g»» etfl 
defluxion d'humeurs acres, & où les poils tombent fimplcment, & ^uthndU 
que les extremitez & riues des paupières font rouges, comme mil- "fu- 
r»»»,c’efl: à dire,vermillon, telle affeaion eft diûe Æti/pioyîsjou 
tofis. La caufe félon Auicenne eft, vne matière groflîere fenitreu- 
fe, qui faift que les paupières font rouges, exulcerant les parties 
d’icelles où les poils font attachez, l’œil en eftant quelquefois gafté 
& corrompu. Mais fi les eXtremitez & riues d’icelles s’efpaifTiircftt & endurciflent, Cmps: 
de forte que le poil ne s’y peut ficher pouren fortir, & s’il y a du poil il vient à tum- 
ber & eft faiâ Ptilofis , maladie compofec de MacUnjis Sc Xerophthalmia. La caufe, c5- 
me dia Auicenne, vient non feulement à raifon delà matière ( comme lors qù’ils’en- ‘ 

gendre des poulx)ou bien que l’hümeur eft nitreux & fale : mais auifi à raifon du lieu. 

Comme lors q^u’il eft dur&efpais, qui faiâ que les vapeurs fuligineufes , defquelles 
eft engendré le poil, ne peuuent paffer & çaruenir iufques aux extremitez d’icelles 
paupières, & s’il y en a pour fa grande ficcité vient à choir. Pour la guairifon,on aura curtinaî 
efgard àadoucir tel humeur acre & mordicant,& s’il y a quelque vermine, fera oftee, 
ou bien tuee par medicamens propres,puis feront appliquez remedes qui auront ver¬ 
tu d’engendrer le poil. Auicenne recommande, StercusmurùaiuQum^ei)* fabtilittrful- 
aerifttum/icutalioholcHfhmelle ; Scon ily 3. efpeffeur des paupières, il vfcd’vn tel cata-ÿ”"* . 
plafme, faift exmdiuia,oleo rofaceo &■ aliumim oui , enferable approuue l’vfage des bains * 
au matin. 

Delà dureté des paupières ,di(leen Grec éïi Latin, Purifies palptd 

hraruniy & de U fehirrofité d’icelles , diéîe en Grec 
Xaiffomi , en Latin Schirrofs. 

Chapitre VL 

Cleriafis, c’eft Vnetumeur dure de la paüpiere, aùcc rôugéur & dou- t’r/f 

leur, laquelle difficilement s’ofte du tout, demeurant plus que l’in- îl" fl‘- 
flammation, & lors qu’elle s’endurcit d’auantage,& que là rougeUt 
palfe en liuidité eft faiû Scirrofhthalmia. Tels accidents furuiennenc 
le plus fouuent pour vne grande inflammation qui aura précédé, le 
quelquefois furuient vne fupercroiflànce de chair liuide. Pour la Cwa/;’»»’ 
guairifon, principaiement fi la dureté eft en la partie externe,il fau¬ 
dra fermer l’œil, & frotter aflez long temps auec le doigt la paupière , puis vfer de 
quelque petite fomentation remolliente, comme i^.malu.bifm.pariet. violar, an. nu Pmnud 
).fem.lini|6.fiantfacculi duo,coquantutinaquacommuni pro fotu: & pardeflusj'." 
fera appliqué vn eraplaftre remollient, comme demucaginihus ^diachylum ireatum,""' 
entre autres celle de yige cum mercurio eft finpliere: on poura mettre eir l’œil quelques 
collyres exmucagimbus Tint & cjdonierum, enîemble vn peu de laiâ de femme. 




3o 8 Des Maladies de l’Oeil, LiüreX I. 


Det^/preté^GerfeuredespMpieres,diElesàtsGrecST^iyatiAk Aaai'nt Ain^ 

/IM,^(i«Liif/»îA(pe4tudo internavclextcrna. ênftmhlede laficoJtté,(sr 
dartes despaupkres, diB en Grec'S6xami,en L<<r/«,ficofitas,o« ficofàpalpebra: 
Et dei paupières calleufes, diéîes des Grecs T vAum Latin callofa palpebra. 

en apitrï VU, 

QUI c'ifl r» Rachoma, cft vnc inégalité & afperité de l’vne & l’autre paupière 

^ Tira- toi||«pen leur partie interne, auec dureté rabotciife, Sa femblequ’il y 

ihmi. l^p^Aaytdcsgrainsdemillet. EtActovuis& AsIok/m, cft vne inégalité 

lî^^^&afpreté extérieure &luperfiGiellc des paupières auec rougeur. 

Etfilemal croiftd'auantage, & qu’il s’apparoifle desfeiflutes 
fentes,& de petites emincnccs, comme grains de figue, fe faift 
|^^ ^j|s;ico/îr: mais lors quelcmaleftinucteré&fort endurci, la paupie* 
deuenant dure comme vn cal ou cor fcfaitmlA«ins,Tylofis. 
Tybjis. Telles indifpofitionsaduienncntfouuéntcfois par le long vfage de Collyres,ou pour 
Cimfih vnedefluxionmordicance, quelquefois auffi ce mal furuientfans aucune fluxion,ne 
CurMion. caufe manifefte. Pour la guerifon, apres les chofes vniuerfelles.l’vfage de tel colly- 
viatrs »i-reeftgrandement recommandé par Aece. ^.tcftæfepiægviij. pumicisj-viij.rubri- 
lym cjefinopictE, ammoniac! thimiamatisan.jx. gummi 3 viij. excipeaqua : d’iccluy fe- 
"• ro nt oinftes les paupières,Sc foudain auec efponge trampee en eau froide,on balTme- 
talefdiftespaupières. Autre, l^.cadmiaîjxvj. æris vfti jiiij.feminis hyofeyamij j. 
opij 5ij.myrrhe,fruAusericae,acacia:an.3iiij. gummi3viij.omnia ficca Icuiffime 
terito,aclafl:. muliebreadiieito,acfimul trita in collyria efformato, &eafimilitet 
laâetrita crafleillinito,adhibito priusfomcnto,ou:^.chalcitidis vftægiij.croci 5. 
V. ii;. mcllis ix, arida cum aqua terito, & vbi probe ficcata fuerint, mel admifeeto, ac 
vtitor. Paul. Ægineta diû que quand le ci 1 des paupières eft tellement dur, qu’il ne 
cede aux collyres, il faut renuctfer les paupières Si les racler, ou auec la pierre pon¬ 
ce, ou auec l’os de feiche, ou auec les fueilles de figuier, ou bien auec l’inftrument 
Chinirgical, nommé pour ceft vfagelÏAfipttpoJiAîw. 

De l'Oeil de lieure^dit des Grecs, Latins^ 

Leporina palpebra. 

Chapitre VIÏI. 


[./4'^opéfWwoî eft, quand la paupière fuperieure eft retirée, de 
' forte qu’en fermant l’œil, il ne peut eftre du tour couuert, & crt 
dormant l’œil cft ouuert,comme l’on void les Heures dormir. Il 
y en a félon Auicenne trois efpeces : l’vnceft, quand la paupière 

! eftant retirée, ne couure le blanc de l’œil; eequiaduientoudes 
la première conformation, ou par vne incifion faiâecn ladifte 
paupiere.fc tel œil eft appelé en Latin Ze/>ori»<»,cn François,œil 

^-;. —U de licurc:La fécondé efpece eft, quand vne partie du blanc n eft 

eouüerte, & furuient-^Wreaiar/o en Latin, les caufes font femblablcs à la première; 
mt. La troifiefmc eft, quand la paupière fuperieure ne touche & couure l’inferieure , ce 
qui vient, ou pour quelque glande ou excroiflancc de chair, ou par vnc conuullion 
deladiAc paupière. Pline Hure n.chap. 37. appelle tellemaladiq wtiSaF'uar, ce qu’il 
interprété luy mefme ( dormir les yeux ouuerts) en François. Outre les fufdites cau- 
festellemaladiefefaiaaucunefoisparla cicatrice d’vneplayeou vlccre, & ce, ou 
l’vlcere fe faifant de foy-mefme,comme aptes vn charbon, ou apres auoir trop 





Des MaladiesdelOêilj Liure XI. 309 

pé de la paupière, icel le cftant trop relachee, o u pour l’auoir rchaufleèpai ojuftoro; 

*uapresl'aooircauterifeeindifcretenlcnt. Pourliguerifon, fila paopiete cft fropc»"»». 
courte, n’eftpOflibleparcuratibn&operationaücunelarcflitiieris’ilenfàut peu,' 
en y peoc reffledier, ce qui fe fera en cefte maniéré. Le maladerftant bien fitfaé il 
fautincilêt k peau Vn peau au dcflbüs du foutcil , en forme ife croiflànt v 
ait les pointes: si t'ornes tournées contre bas, confiderant que fice vice vient paut’-''-""”' ■ 

auoitindifcretemcntcouppéSccoufude la paüpiere,ilfaut faireHneifionfutladr 
catticc,& où elle eft retirée : La profondeur de l’incifion doit defeendre iufques au 
cartilage, fans routefois la toucher : car fiun l’incife, la paupière tDiqbp Se p^r, apres 
lie peut eftrereleuee onfepare les bords dèhnciiîo'nouplaye aucc de là charpie fa-’’°- 
clee, à fin que la paupière s'abàifle ic refoürne éf^allé en fà naturelle figure èc 'gràn- 
deut, & empefehe que la peau feparee ne feteioi^e ; falfant'engeridrer au miliéii de 
l'incifion vne petite chair, qui remplit ce lieu lùjde forte qu’en apres l’ceileft aiftmét 
le commodément couuert. Pour les remedes topiques, ôn ne doit vfefaùcunefrient 
de deficcâtifs, ains de relaxatifs, eompofez de ehpfes graffes & vnftueufes , comme "W"- 
d'vne fomentation d’herbe remolliente & relachantcd’vnguent bafilicum, compofe 
de cice,refine,poix noire&fuifde taureau eft recommandé, comme les mucilages 
de femcnces de lin coings & foenugtec. 

De l'ail erailléj diéî en (jrec en Latin j Inuerficf ; 

Chapitre IX. 

a ctropioheh, quand la paupière inférieure fe rehuerfe & retiré 

acnepeut couurir fonblanc,hyfeioindre. Cemalnévient^fflre, 
point de nature,ains pour i’auoir trop relachee par medicamésp«». 
emolliés,pu à caufe de quelque chair fup.etflùe, qui s’eft acreüc 
en la partie intérieure d’icelle : ou bienjCÔmé.diift Aece,quan.<l 
la chair du coing de l'oeil eft creuë outre mefuremu pour auoir 
trop couppé de la peau d’icelle,la voulant racourcir,icellc eftâc 
tombée en paraly fie : pareillement quelque brufleure, cicatri¬ 
ce , ou coufture mal faiae en la partie externe de la paupière; 
peut eftre caufe de tel vice, coinme aufli la vieilleffe. Pour la gucrifon,fclon les eau- cora/iw», 
fes elle doit eftre diuerfe,ayant plus do befoin de la Chïturgie,que de remedesrDpnC 
fi elle vient pour vne fupercroiffance de chair, & qu’elle foi tpetiteic tendre,elle fera 
abbatue & confommee auec medicamens catheretiques : fi elle eft plus vieille & du¬ 
re, elle fera couppee: L’operationfe fera par tel moyen : prenant Vne efguijle enfi¬ 
lée, laquelle fera palTee le plus bas que faire fe pourra de la fupercroiflance de chair, 
puis auecleditfil fera icelle foufleuee, enfemble la paupière, {c auec la pointe du™<,',irf, ’ 
cifeau fera petit à petit couppee, ou aucc labiftorie courbe tout d’vn coup fi faire ma/. ' ‘ 
fe peut , fe donnant garde de ne rien ofter de la paupière, mais fi la paupière re- ' 

çouure fa figure naturelle, &fe retourne en dedans couurattt l’œil, nous nous coii- oifiriu- 
tenterons&vferons decollyres mediocrementafttingents,àfindecicatrifer eequir'””- 
auraeftécouppé, euitant la douleur & inflammation: mais fi elle retombe, & fe 
renuerfe , il faudra doucement faire deux incifioUs obliques , eh la partie 
rieutede la paupière, lèfquellcs commenceront au milieu ic partie inferieure d’i-'|“^;'^^ ' 
celle , tirant toutes deux obliquement, l’vne vers le périt canthüs,l’autrevers le 
grand, proche du cillon,&airemblant ï’vne & l’autre , nous ofterons & emporte¬ 
rons vne petite pièce, femblable à la lettre maiufcule des Grecsnoniraec A.eai-cmiU» 
tantneantmoins de trancher & incifer la peau, de forte que lapoinfte Ibit au 
& profond de l’œil, & fon ouuetture large foit contremont vers & iuxte le cil- 
ion. Or fi la caufe de ce vice vient pour auoir trop couppé de la paupière , ou 


310 Des Maladies de l’Oeil, Liure XI. 

ponrvne brufleure cicatrice , ou couftutcraalfaiâe: U faut faire vneinciCoh fur la 
peau d’icelle patrie externe, quelque peu efloignee du cillon, laquelle commencera 
vers vn coing de l’oeil, finiflantàl’autreenformedc croiffant, puis feparetoiis les 

bords,mettant entre deux de la charpie, fe donnant garde qu Ils ne fo rcioignent co¬ 
la f«?<>-meauparauant. Maisiilacaufede|)cnddcvicilleffe,ou.pourauoir efté troprdaxé, 
t, cMtiti- patdehors il faudra cauterifer tout ce quieft relaxé, foit auec cautere, potentiel, ou 

aôuelbienfubril.fedonnantgardcdetouchcrl’oïih 


DesfMpieresprips O^hinBesi filestBoyintcollees^etiJèmUc ou auecli 

iUncdd'ieilfOula membranecornei^ diSÎ en Grec A’yxXaois& A’yi(.ùAo&véptt,i„^ 
Latin inüifcatio,o«detemio palpebrarum, &dects 
- tjpeces quifont uns CAffa/or. 


' . ChApTtre X. 

■ Neyloblefhràn eft, quand les paupières fe prennent & ioignent 
enfcmble,l’œil ne fe pouuant otiurir : d’auâtage il adulent fou- 
uent en ce mal,que la paupière s’attache auec le blanc de l’œil, 
diftvulgairernentlaconiunaiue, ^quelquefois aueclacor- 
nee de l’œil,& eft diâ 5;K»/iéjyîjo» Pro/pé^yîj Quelque¬ 

fois il adulent que dés la première conformation les paupières 
fontiontcsenfemble,commeronvoidletrou de l’oreille, ou 
delà verge, matrice jliege, bouche, ou quand on traiftene^ 
gligemmcnt &ignoramment quelque vlcere faia,cant és deux 
paupières qu’à la cOniunaiue& cornée, pareequefe gueriirantlefditesvIceres,cS 
Cutatim. quonpouuoit'Sçdeuoittenirfeparés’attache&glue. Pour laguerifon,files pau¬ 
pières feulement font ioinftes enfemble, on les fepate aifément, ce que ie voudrois 
fairedextrement auec |a pointe d’vn cifeau mouce & délié, puis aptes l’incilion met¬ 
tre entre deux de petits drapeaux imbus & trempez en quelque collyre cicattifati^ 
iufquetà ce que l’vlcetedefdites parties fuft guerie, mais quand la paupière eft at- 
tacheeaueclaconiunâiueoucornee.ilfaut dextrement leucr ladite paupière , te 
Dedaix grande difetetion la feparet de l’œil,couppant pluftoft d’icelle paupière que de 

mmxil roeil,&ayant faift cela vfer de collyres anodyns, afin d’euiter à la douleur , inflam- 
fmt atiter mation & fluxion, puis petit à petit appliquer & vnguents Sc collyres, qui ayent fa- 
fc^/a^lW.culté de guérir fafperité qui refte apres la fepatation de la paupière, la renuerfant 
tous les iours,non feulement pour y mettre le temede,mais aulfi pour empefeher que 
Mtjxndt .elle ne fereioigne pas, cômandant pareillement au malade de laleuerfouuentauec 
funqutU jgj Joigts. Celfe dift n’en auoir veu aucun guéri, de laquelle opinion eft Meges, en- 
sffty® beaucoup de chofes,parce que la paupière fereioint à l’œil. 


Des Maladies de 1 Oeil, Liüre XI. 311 

PesfMfiei es accourcies, îequel vicefe dicl en Çrec, j en Latin . -, - 

Mutüatio, & filon Celfe Cunum. 

Chapitre XI. 

a O/i!td»MicycftprispourvriedcfÉâuoficéaùx îeürcs,auxoreiI-gitcVsi 
les & aux aifles du nez, quand le plus fouent par vn vice natu- î"' 
relces parties foncfelidués,dcforte qu'ilfcmbleqù’onenayt^""*- 
Icuc &emp6ttévHepiecequilcurinanquepoureftreentieres. 

La caufc de ce vice & defeâuofité vient ou natùrellemeht,pàr c*afcs. 
vne foibleffe delà vertu qui forme noftre corps dâps la matri- 
ce,ouindigence&faucedelamarierc,delaquelle foncfaiâes 
& formées telles parties: ou accidentalement pour vne pour¬ 
riture,charbon ou gangrenequi en âura mangé ai confommé 
vne partie, ou pour vn coup qui ch aiiracouppc vne portion,ou fendu icelle paupie- ° ‘ 

re.Pourlaguerifon,ileftimpoffibleteftituerla fubftance qui defaut en cefte partie 
mutilee,ccla eft oeuurc de nature & non du Chirurgien:mais bien peut on rabillet & 
raiencer la defotmité qui âpparoift en la partie mutilce, ai principalement fi elle eft 
petite: Telle defeftuofité de Mutilation aduient aufti quelquefois aux paupières 
de rocil,laqucllc fi elle eft grande, he reçoit point curation, ou la voulant cufàr, on 
rend l’œil plus laid ai difforme qu’auparauant la curation. La façon de curer ce vicé catiUM, 
quandlapaupierèeftfeulemencpeumutileejfe faià comme és beCs de heure , c’eft 
qu’il faut dexttement auec le ciféau Ou biftorie courbe, cfcorclicr là partie intérieure 
& extérieure que l’on veut reioindre, puis il faut approcher Sc ioindre l’vn contre 
Pau tre les bords ainfi efcorchez; Etfi bonnement ils ne peuuent s’entretoucher , il^o;»^ Cct- 
faudraoutre cequiaura efté efcorchétancd’vncoftéqued’aucrejfifairefcpeut,fai-yr*«i*7- 
ire deux autres incifions en forme de croilfant, comme auonsdift en l’œil de licutci 
lefquellcs feront tournées deuers la playe, diuifant ai entamant feulement lafupcr- 
ficie de la peau : Celafaia,feraaccommodévneefguilleaux deux leures ai bords, 
perçant d’outre en outre d’icelles, fans toucher le Cartilage, puis fera entortillé du ctiifjis 
fil de cofté ai d’autte,comme aux Becs de Lieures, ce quefort amplement monfieur /‘Hz 
Paré deferit, donnant leportraitaifigUrcdetelleoperation. 

G'vnefubSlancegraJJiycouchee JbusU Paüpiere, diHedes Grecs,X'S\i-ns- 
en Latin Aquula, ou Palpebrarum aquofitas, ou Vcfica. 


eft vne exctoiffance de greffe en la paupière fuperieure, stss 
P entre ia peau d'icelle & le cartilage. En aucuns,ai principale- E'/dà; 

I mentaux petits enfans qui font fort humides,cefte greffe croift 
I ai caufe plufieurs fafeheux accidents, chargeant l’œil,& à cefte 
5 caufe faifant defccndrele rheume, les paupières fous les fourcils 
Bfemblcnteftreenflees,aiquandbefoinèft, ne peuuent fc leuec 
“ contremOnt: Sion les comprime auec les doigts eflargis Sc fe- i'X”"- 
3 parez, ce qui eft au milieu des doigts s’enfle, d’autant que l’vn 

_J^ai l’autre doigt repouffe celle greffe au milieu d’iceux. L« en- 

fans, dit Àlbucrafis,quiont ce malfecouchent ai dorment toufiourSfurlevîfage, ai 
U point du iour font fort vexez de fluxion qui s’eft amaflfee la nui£l, ils ne peuuent 
egatder la clarté du Soleil, ains l’œil leur tremble Sc pleure. 

Four la guairifon, fl la maladie eft lecencc, on la guairit fans Chirurgie aue« me-caratias; 



Uvtfuc 


312 Des Maladies de l’Oeil, Liure XI. 

dicàmehtsrefolutifs : maisfiellceft inucicree, & qu’il faille oftcr cevice parcelle 
opération manuelle j apres auoir faiÛ fituer le malade, il faut comprimer la paupière 
aux deux coings auecles doigts, à fin que pat ce moyen la peau ellendue, elle foit in- 
r- cifeecranfuetfileinent .tenant la main fufpendue craignant de ne toucher &blcfler 
■ la vefeie où eft contenue la greffe, mais qu’ayant ouucrture elleforte auecfa vefeie, 
puis la faudra efpreindre auecles doigts, ou bieh aucc petites pincettes l’arracher: 
"• caraifément ellefefepare,puistraiaerla playe comme l’on faiû les loiippes : Mais 
*!' c’ellVne grande peine quand la vefeie cllincil'ec, car elle iettefon humidité,& pour 
ce quelle eft delice & liiince, par apres on ne la peut ramaffer.-fi cela adulent, il faut 
appliquer des remedesfuppuratifs, à fin de la confommer, & mcfmes fi befoin eft,- 
vferde catheteaiques diferetement, d'autant que s’il demeure quelque membrane 
de ladite vefcie.elle pourra rengendrervn tel mal, coramelon void auxlouppes. 

De la pourriture des Paupières, diéî en Çrec M:l<hi<n5 ^MùStiins, 
en Latin Putvedo. 


î'dt/îs, encore que généralement il fait commun à foutes par- 
E ties, fi eft-ce que fur tout il eft pris pour vne putrefaàion des 
t paupières, quad elles s’apparoiffent plus enflecs, & que la boue 
g en découlé ordinairement, eftans auffi chargées de greffe plus 
P qu’il n’cft requis. La caufe de ce mal eft vne defluxion d’hu- 
meurs fuperflus & vicieux qui tombent fur lapaupiere.ôc prin- 
^Seipalemencen fa partie interne, auquel lieu nature a mis vne 
'^'wfubftancegraffe, afin d’humeefter l’œil pour foncôtinuel mou- 
■’S uement. Pour la guairifon Diofeoride dic,le Nardus cftre fin- 
gulier en cefteaffeeftion, d’autâf qu’il aftrainc &: defeche les humeurs fuperflus &c vi- 
tieux,qui font caufes de ce mal : les collyres deficcatifs fans grande acrimonie, y font 
conuenablcs, commeccluy, aquæplancag.&:rofat.an.|.]. tutiæpræpar.alocslo- 
tæ an .5 fi.trocifcor.alb.raf .9 j.fiatcollyriumadvfum. Si la pourriture eftoit grande 
vn peu d’Ægyptiac diffout en viny fetoic fingulier, fe donnant garde d’offenfer l’œih 



De l'orgueil ou Orgeolet, diéî en Grec Kti% o»noc&w, t 
Hordeum ou Hordeolum. 
Chapitre XIII I. 


Latin 



ftmmis fion de quclqu’vn,& que lefdites femmes leur demandent.il ne leupdonne,elles leur 
rftnmes- défirent tellemaladie,lemenaçansderOrgcolec,cequileuraduienCordinaircment, 
fonextremitépoincue, eft nommeeparHippocr.au a. liure de morbisK'%f. Pour la 
guerifon, Auicenne vfc defangde pigeon ou tourtre, & d’vn tcllinimenr. Of.oïih. 
mirrh.an. 5 ij.ladani 3 C.boracis j.j. cum oleoHlior.fiatlinimentum. 


de leur naturel ei 


Rithe , c’eft vne petite tumeur longuette, fixe & arréftee, fem- 
blable à vn grain d’orge,ainfi nommée pour fa fimilitudeoccu- 
\ pantrextrèmitcexterieuredela paupière où font les cils,ayant 
f fon humeur contenu en vne petitemembrane,lequel vientdif- 
f ficilementàlcfuppurer & meurir. Il s'en engendre quelque- 
f fois de longuets au milieu de la paupière : Galien les nomme 
I Pojiiai pour la fimilitude qu’il a au membre viril, diaPo/een 
W Grec. Philippuslmgraflisdia qu’il vient dumot Grec Pojleo, 
qui lignifie defirer ; d’autant que les femmes enceintes, qui ont 
ie de quelque chofe, fi de fortune elle eft en lapuiffance & poffef- 


Des Maladies de l’Ocil, Liüi'e XI. 313 

AntoniusMufa ordonne vn emplaftreex Galbanornixtocummodico nitrijPaiiI. 
vnc fomentation faidre de decoaion d’orge, Galien, de fang de mouche qui coule “ 
apres luy auoir arraché la telle,ou d’vne emplaflre de cire blanche. 

Sil’onvoidquelaboucfoit apparente, Celfe commande y faire vne petite ouner-cbiÿî;/* 
ture,'afin d’cuacuer l’humeur csntehu, lequel pour fa demeure pourroit corrompre 
lecartilage. Qucfitellechofeaducnoiten fa partie externe, pour le purger , Aece,,/*«; 
vfed’vn iauncd’œüf &de miel, mellez ettfemble, & pour l’incarner, de poudre ca- 

^ Mais fi le cartilage ell corromptipar dedans, il tenuerfo la paupière, racle ce qui 
eft gallé du cartilage, te y adioute du ciiiure brullé qui fera bien fubtilement pulue- 
tifé,& par le dehors le iaune d'vn ceuf,mcllc auec miel & huYle rofat. Le feedndiour, 
il vfe de fomentation, continuant le fufdic rernede. Le troifiefrae iour, il engrelfc li 
paupière de miel, SC en aptes applique vn collyre repereuflif. 

Pe Uÿrejle dis Paitpisris , diéîc des Grecs ^ eh Latin Grando. 

ChAïitre XV. 

& H<iiasÿa»efl:vn amas d’hurtieur fuperflü faiéienla paupière, tant gae 
fuperieure qu’inferieure,femblable à vn grain de grelle : quand on 
poulTe ladiâe tumeur, elle change de place, & ne demeure fixe & \""’- 
arreftee en vn lieu : en quoy, outre fa figure, elle différé de l’orgeo- 
let. Aece en faiû deux efpeces,dont les vnes s’appatoiffenten ren- 
uerfant les paupières j eftans fituees en la partie extérieure , coin- ” 
me petites eminences rondes, tranfparentes, femblablesà de la 
grefle,lefquelles eftans ouuettes, en fort vn humeur femblable à vn blanc d’oeufd’au- scandi tf- 
tre efpece eft vne tumeur aucunement dure,femblable à vne feue, laquelle fàiâ dou-j.,». 
leur vehemente quand on la touche rudement, voire quelquefois fi exceffiue, que le 
cœur faut au patient. Pour la guairifon, fi celle thineur fe prefente en la füpetficie 
extérieure de la paupière, par dehors on fait vne petite incifion à ladifte paupière, 
puis apres auec vn petit crochet,ou autre inftrument on tire le grain, appliquant pat 
apres vne emplaftre aglutinatiue.Or fi le grain de grelle eft au dedans de la paupière, SiÿlUim il 
de forte qu’il reluife au trauers de la fubftance cartilagineufe d’icelle, renuetfant la-/'"' “l‘'‘ 
dite paupière, d’icelle on fai£l par dedans vne incifion tranfuerliere, puis apres auoirf"*’'/’"" 
fortileditgrain,onvfedercmedcs aglutinatifs, aucuns y mettent vn peudefel 
ché,quieftpourconfommetfipeuqu’ilrefteroitdùdithuffleur. . 

D» Toffe , O» Tuf des Paupières, diEi en Grec n<S£a*<7t«, t» Latin Tofus. En- 
femhledelagraueÜedes Paupières ,diH des Grecs,Aiykint, en Latin 
Lapidefeentia ou Lapis palpebræ. 

Chapitre XVL 

Ori'ajîî, eft vne tumeur dure &oalleufe qui vient à l’exterieure 
partie de la paupière. Galien didl icelle venir à l’interieure par¬ 
tie d’icelle. Elle ne différé félon aucuns de chalasd»», fînon en¬ 
tant que Poriafs eft feul : mais Chalas^on a plufieots grains & pe¬ 
tites tumeurs. Or LithUfts eft, vhe dureté blanche, raboteufe, 

& de figure femblable aux faphirs du vifagë. La caufe de l’vn cSwJlh 
& de l’autre eft principalement vn endürciffement d’humeurs, 

_quis’airemblent&amaffentenla paupiere, comme pourroit 

ellre lafeeôde efpcce de grelle fufdiâc, qui fc fcroitefpepe.dontferait-fiiaEfrMyî*, 



314 Des Maladies de rOeilXiüreXI. 

CBMiim. 8£ l'autre s’eftaht plus défcchee & comme lapidcfiee, feroit faifte LithUfu. Pouf 
guarifondePor/tpjilfautincifecIa peau extérieure, & tirer du toutdchorsla pro- 

Fondité,la matière qui y eftcontenue,puisvferd’vnemplaftreagglutinatiue. Mais 

pour Lithiaps,il faut renuerfer la paupière, & l’incifer en fa partie intérieure,puis tiret 
auee infttument propre la matière contenue dedans la tumeur,& pat apresy fera ap. 
pliqué yn peu de fel mâché. Aece y applique de la poudre de cuiure brufle , & pat 
delTusl’œil vndefenfiffaia,«o««,<t«»oeÿ'o/eoroyiceo,mellei enfembleauec banda¬ 
ge propre. 

Des poux qui viennent aux paupières^ di£l en Grec en Latin Pedicu- 

latio. Snfemhledes Lentes, diêles en Grec KonJis, en Latin 
Lendes, ou Pcdiculorum oua^ 

Chapitre XVII. 



ss HthyrUfts eft,qüând plufieurs fêtits poux & larges molcftent le 
poil des paupières. Ils s’engendrent par gourmandife, falleté^ 

J ordure Scmaiiuais régime de viure. Et auparauant que d’apa- 
i toiftre, il vient ordinairement de petites Lentes,qui font petits 
c oeufs,d’où fortent les poulx. Pour la guerifon, il faut que le 
^ malade vfe de bon régime de viute.qu’ilfoit purgé,attendu que 
^ ils ne procèdent que d’vne cacochimie, que l’on luy couppe les 
I cheueux, & que tous les matins à ieun on luy face des friâions, 
^ vfantderemedes qui defechent, corroborent & confortent la 
telle. Puis il faudra le plus dextrement qu’il fera polTible, oftet les poux qui feront 
engendrez,& par apres vfer de remedes qui auront vertu tant de tuer ceux qui feront 
tenez,que d’engardet qu’il ne s’en egèndre d’autres. 
iimJts Aece pour ceft effea vfe de ce remede.il fomente la partie d’eau marine, puis y apé 

tmmUs pliquetelcollyte.y.alum.fcifl'.S^ftaphidisfyluellrisobol.j.piperisobol.ij.îerisvfti 
fculx. 5 j.terito,acytere flcco. Cclfe vfe de cetuy. ^.fandar.fpumac nitti.vuq tamina,fimul 
tetuntur.adiicitur oleum pariportionc,atqueacetum,donecmelliscraffitudofit, 
Aulccnnerecommandelcfoulphrcpour ceft effea. Tel vnguent eft expérimenté. 
, :^.vng.rofat.mef.| j.fulphur.viuiicftaphifa.an.5 ft.hydtargyticumfaliuaextina.j. 


Des poils qui viennent aux Paupières, qui heurtent^ hle]Jenttail,dillen Gréel 
, en Latin , Oculorum à pilis offenfio. 

Enfemhle de fes ejpecesi 


Chapitre XVIII. 


8 Rkhkfis eft.quaiidles poils naturels quifont aux paupières,ou d’au¬ 
tres qui croiffent outre le naturel, heurtent & piquent l’œil, &le 
font pleurer. Les Anciens nous ont laiffé trois efpeces : lapremie.* 
re eft diaeProyîs, qui eft quâd la paupière eft telachee, & quele poil 
naturel tombe fur le tond de l’œil U le picque : la fécondé eft difte 
DiJiichkfii,dufkxfiUnim crdo,en Latin, double rang de poil,quand il 
vient vn antre rang de poil que le naturel,ou qu’ils fe heurtent l’vn 
pÏsùwo - contre l’autre : la tierce eft çliaé en Grec phdldttgcfis,^ciesfilomm , en Latin, rangées 
pu, de poils, quandilvienten la paupière plufieurs rangs de poils, ou bienquandle Cil- 

lon auec le poil qu’il potte,fans relaxation de la paupière, fe tourne & recroquille en 
dedans de l’aeil,de forte que le poil eft caché,&ücfevoid point, fi oa no fepare SC 



Des Maladies de l'Oeil, Liüre XL 31; 

haufle fort la paupière. Telle maladie eft aulfi diûe Pnjis , & ne diffère en rien de la 
precedente,finonqu’enicellelespoilsquicroiffentnefontnaturels, tctnPnfis, ce 
font les naturels qui picquentlediâ œil. Lacaufe detelle génération depoils non^'"‘fi ^ ti 
naturels,proceded’vneliumiditéfuperfluefahsacrimonie oumOrdication, commet'”"''"*'* 
l’on void la terre trop humide produire abondamment de mauuaifesherbes : car 
l'humeur eftoit acre, ou en quelque forte cuifante & mordicante, feifaurnant &i s’ar- 
reftanien la paupière,ellegafteroit& corromproir le poil, qui haturellement y eft 
produit. Telle humidité peut eftre auffi caufe d’vne relaxation des paupières,quand 
elle eft en trop gtandequantité. Pour laguairifon, s’ils nailfent ii.s’cngendrent des Curtiiim. 
poHs qui ne doiuent pas eftre, aucuhsles arrachent auec pihcettesj fSc les ayant oftez, 
y appliquent diuers remedes, pour empefeher qu’ils ne reuiehnent, comme teufs de 
fourmi, fiel de veau, fang de toutes efpeces de gienouiilles : entre autres, cetuy d’Ar- 
chigelies eft recommandé, fait de Caftorcum,fiel & fang d’heriflon, autant d’vn que‘^’'^«i'- 
d’autre: en tels remedes ie n’ay veu aucun effeâ: & pour ce, Icplus expédient eft,i""'’ 
apres aùoir renuerfé la paupière où ils font attachez, de cauterifer aucc vn cautère 
propre toutes leurs racines : car par ce moyen ils meurét,puis fera appliqué vn reme- 
de qui empefehe l’inflammation, fc quand l'efeharre fera cheute, oh cicatrifera l’vl- tfmedi 
cere qui fe guérira facilementde fetnblabiefera fait à ceux qui font natureis,s’ils font 
retournez contre l’œil,vray eft que premièrement que de venir au cautete,on tafehe- 
raà les auoir,&lesretrouffer:& pour le faire plus commodément, ils feront ioints ic HpncÀe 
collez auec d’autres poils, qui leur font propres,par le moyen d’vn emplaftre de qhoy f***;"!" 
onfaiaiescoufturesfeches, puis tous enfemble feront attachez & collez à la partie 
extérieure de ladite paupiere,partelmoyeny demeurant quelque temps, neferen- 
uerferont plus en rœil,ayant pris vne autre figure. Mais fi lecilloneft recroquillé & 
renuerfé au dedans de rœil(fans toutefois que la paupière foit relachee (c trop grah- 
de) il faut faire au dedans & affez proche du poil, vneincifionen ligne droitte, à fin 
de relâcher & fepater ia peau qui faifl: retirer ledit cillon & poil qui y eft attaché, 
fe par ce moyen il fera rehauffé, 5 c le poil fe retournera contremont. Orpourle le-ofaMim 
gard de Ptojîs, qui fe faiû pour la relaxation de la paupiete,on aura recours à l’opeta- 
tion que nous ttaifterons en fon lieu,chapitre fuiuant de A tonia. 

titURfUxution (ÿ* imleciliti deU Pauftere , diEle des Grecs Ji'àiia.miOatfifit, 

CM L<»f/»,Imbecilùtas palpebrarum. 

Chaïitke XIX. 

I TmktmBlefhurm, eft vn imbécillité fimple des paupières, fans nuitiii 
( autrecaufeexternequel’onvoye,maiscependantlaperfonne m^imU 
I ne ies peut leuer, & eft contraint les tenir fermées, s’il ne les Utfhn^ 

S hauffe de la main, ce qui eft caufe que les malades ne peuuent (»■ 
veiller fe bien voir. Telle maladie adulent,pour vne humidi té “fT": 
laquelle mollifie fe relâche la paupière qui faift qu’elle s’alloii- 
> ge plus que le naturel, de façon combien que l’on veuille ou- 
, urir l’œi^haufTant lapaupiere par le bénéfice des mufcles qui la 
> leuent, fi eft-ce qu’icelle eftant trop allongée fe relachee, ne fe 
peut hauffer du tout pour decouurir l'œil tant qu’il eft befoin.Pour la guerifbn apres Qirtiiaih 
que le Chirurgien aura bien fitué l’œil, puis apres auec les doigts il prendra fe pin¬ 
cera la peau de lapaupiere ( laiflant le cartilage, d’autant qu’il ne fe relâche point, & iictriik^è 
pour ce il ne le fautincifer) la fouleuanttant fe fi peu qu’il aura conCderé combien 
il en faudra ofter,pour la réduire en fa grandeur naturelle j Car il y a deux dâgers,l’vn 
que fion en couppe trop,quer 5 ne face que la paupière ne puiflê apres couurir l’œil, 
fefîon enepuppemoinsqu’ilne faut,quecenefoit pcineperdue,&quefansprofit,„’; ' 
on aye faift l’incifion : Cecy confideré il faût marquer d’encre,& tracer deux lignes. 



3 i<S Des Maladies de l’Oeil, Liülre 3ti. 

àl’endroiioù l’on veut faire l'incifion : de forte qu'entre le bord où font attachex les 
poils, & la prochaine ligne marquée, on laiffe quelque efpace pour ficher l’efguillc; 
Crÿtk, Ceschofesainfipaffees on incifcra doucement, rrcnchant la peau qui eft coœptife 
entre les deux lignes marquées, ce qui fe peut faire tout d’vn coup,pinçant & foule- 
amlim «ant de la paupière ce qu’il faut couppcr,puis auec 1« cifeau empoigner les deux mar-. 
fmi mf- quesfaiftes,& iuftcmentcouppetde(rusicelles,&cmportantlapiççe quieftaumi- 
ferJ<U licu jou.bien faire vneincifionfuschafque marquequiaeftéfaiâe,tant&;ûlongue 
fAufim. qtr’il fera requis, & ce qui eft au milieu, le coupper patl’vn des bouts, puis l’efçor-^ 
cherdoucemcntiufquesàl’autre,tant qu’ilfhitduioutofté! Scenapreson ioiiidra 
ZTnJr botdsde la playe, auec vn feul point d’cfguillefaiâ au milieu, lequel ne fera 

wutfoudain arreftéjpuis on commandera au malade qu’il ferme l’œil, & fi la pau- 
picre.nedefcendaffézbaspourlecouutir, on lachcjepointtfîelledefcendcontre- 
ojjjwwdS. bas,il lefaudrarcferter : &oùlapeau de la.paopiercfetoitencore trop grande,on 
’oftetalcfilquicftçn laleurc fupcricuitedela;play,e d’icelle on en couppcràvn. 
peu,puislefil.yferarcpaffé,& ksdeuxleurésou hors rapprochez enfemble.-pata- 
u ptint presàchafqueexttemité.delaplayeonfcracncoresyn.pointd’efguillo. L’operation, 
ieffiMt ' entière & patfaiûe.on vfera d’vn defenfif,puis apres ‘de remedes aglutinatifsiptenanj 
iiwf tStft ■ garde d’oftet le poinû d’efguille, à fin de faire la cicatrice la moins difforiric que l’on 
cüc. pourra; Pauldiftauoir cogneuquelquesChirurgiensquinefaifoyentpointdecou- 
llfabpim fture,ams vfoyent feulement de medicamens cicatrifatifs ; toutefois le plus expediét 
^f^*'‘"eftdîvfcr dsfdits points d’efguille, à fin de befongiietplus feutement. 

-, Pefetiteschairs qui viennent en UPtufiere ,diâtsen(^rec 

(rayiusaiî, f» MotUttli 


^ tudarotes , ce font petits Corps ihols H décolorez, qui croilfent 
^ au dedans des paupières : comme Sarcofis eft vne oü plufieuts 
J excroilTances de chair , grolfes comme petits pois, qui vien- 
t nent en la partie intérieure des paupières. "Telles excroif- 
t fances fontfaiftes d’vnfang qui eft corrompu, lequel engen- 
^ dre vne chair ainfi molle, baueufe, & décolorée , de laquel- 
? le fort fouuent du fang comme de leure de chair : ou bien 
I furuiennent par vne petite exulceration de la membrane in- 
" terne de la paupière, laquelle nefepouuantvniment cicatti- 
fer, il croift vne ou plufieurs petites fuperfluitez de chair, lefquelles en fin fc cicatri- 
. fentaucunement. Pourlagnerilon,fiellesfontgroires,ellesferont couppeesauec 
la pointe du cifeau bien dexttement, puis la partie fera touchée d’vn peu de fel m⬠
ché, ou d’vn peu d’eau alumineufe & vitriolee,vfantpar aptes de collyres deficcatifs* 
le plus que faite fe pourra,fans irriter l’œil. 



DesVmcei 


Des Maladies delOcil, Lluré XI 317 

Des Varices qui viennent aux Paupières ,di£}es des Grecs tn Latin 
VariXjO» Venæ dilatatio'; enfemble des A%fafui,'S,^iiia(ui.,}Ai?^i>utei(. 

Chapitre XXI. 

a lrfds, eft vne dilatation de la Vcitic : la matieré pour la plus pan Siÿ t'cfi 
cil vn fangmelancholique, ^theromie &, contenu vue marie- tsirfis'. 
rc feffiblablc à la boullie que l’on fai& de i^arine de froment: •^'berom* 
comme au Steatoma cil c6tenu vne matière femblable à du fuif, rttAtovu. 
& en A/e/;«ré l’humeur qui y eft refemble à du miel, lefqucls Mtl'unk 
humeurs font enfermez en vne petite vefeie ou membrane ; pa¬ 
reillement on trouue plufieurs corps effranges aucc lefdlâes cmfi efira 
raatierés, comtnc pierres, clieueux, ongles, verre, mefme des^«(«»<«ç 
animaux femblables à des mouches ou moucherons. Pour la 
guairifon, il faut incifer la peau de la paupière, &ceiufqucsà la membraneou ve- 
îcie qui contient l’humeur, & fi faire fe peur, la tirer du tout : car en lailTant quelque 
portion, le mal pourroit reuenir : & où on feroit contraint d’en lailTer vne partie,cô- j , 

ine fouuentiladuient.ilfaudroit confommer auec remedes fuppuratifs&liquefa-«“ *°"**' 
âifs, puis mondifier & incarner la playe. Mais pour le regard des varices, Aëce ne o» '« Jdt 
veut que l’on y touche aucunement, pour eftre la plus part malignes, comme àufll à umhtrtwi 
certaines tumeurs rougeaftres & douloureufcs , pout eftre aùfli malignes & in- vatias. 
curables. 



SECTION CINaVIESME com¬ 


prenant LES MALADIES QVI AD’VIENNENT 

A V X Membranes dé l’ Oe i l. 

De fceilPoché,noir meurtri,diB des Grecs^'^ijàieipa.yfui.iy /d/ail^u 4 >c 

en Latin, Sanguinis efFufio , ou Sugillatum: 
des carabes Taïfas. 

Chapitre I. 

font taches rouges, venant éri fin liuides où noi- g«, 
res, faiftesde fang qui découlé en l’œil desveinesqui (ont ^nt Hjjnf- 
és mcrhbranes & tuniques d’iceluy. Ce qui aduient, ouM'g>'«. 
pour quelque coup , clameur cheutte , ou par eboüilloh- 
nement de fang, l’orifice des veines fe dilatant, ou rùptiori 
du Corps d’icelles , eftant trop pleines Si remplies. Ceux rair^my 
qui ont ce mal, ont opinion que tout ce qu’ils regardent 
foit rougCid’autant que le fang eft refpandu, non feulement "’S'- 
entteles pellicules de la coniundiue, mais aulll entre celles 
delà cornee,qui fait qu’elle eft rougeâtre,& par confequent 
toutcequeronvoidautrauersd’icellè cornee femble rou¬ 
ge. Ce que nous pouuons expérimenter en regardât par vne verriere rouge, verte ou 
jaune tout ce que nous regarderôs, nous fembleta de la mefme couleur qla verrierer 






3i 8 Des Maladies de l’Oeil, Liure XI. 

l’ay veu à plufieurs petits enfans nouucaux naiz, fortir de grofles gouttes de fang du 
Cmaim. grand coin de l’œil,par plufieurs iours. Pour la gucrifon, la faigneey cft ctes-necef- 
faire, & pour les Topiques, le fang de tourtte ou pigeon eft fingulier au commence¬ 
ment , comme la fomentation de camomille, melilot, hifldpe 6c autres herbes refol* 
uantes. 

timdci Auicéne loue le cataplafme d’hiflbpe cuiftauec laiâ: de vache. Aux vieilles meur- 
itijhmti. triffeures, Aece recommande ce remede. In æris rubti vas,pucri incorrupti vtinam 
mittito.êcæreopiftillo in foie ad multos diesterito, vtmultum fuccum temittatSc 
Cccatum melleexcùpito,8c vtitor. 

D» Bomfouflement,& Emrgueiüiffementdes MemhrmesdeïOeil,dindes Grecs 
irntiquiM i‘)§ahi, Ficus, f » Latin ; ou de tmtapimii, dit en Latin, 

Rcbclliones,& membranarum emincntia:,o« extuberantiæ. 

Chapitre II. 

l'xUfi P<«Mf?e»ii<ofïWej,c’cftvnetumeur8ccomeinflationScbour- 

fciit icur- fouflement de toutes les membranes, qui font en l’œil: Et lors 

^ quelemaleftplusgrand,ileftdia,H>»je»o«£:pa»a^ay;s, com- 

W me fi lefdites membranes s'enorgueilliffoyent, 6c vouloyent 

Œ fortir hors de leur place 6c lieu naturel. Tel mal vientpour 

Coÿf. ra vne grande fluxion d’humeurs, qui tout à coup tombent fur 

^ l’œil : ou pour quelque efpritflatulent,qui eft renfermé 8c en- 

clos entre les pellicules des membranes : ou bien pour vne ve- 
heraentc inflammation, qui faiâ vne diftentio d’icelles mem¬ 
branes : pareillemét les raefmes caufes deferites en la cheute de l’œil peuuent engen- 
drertelmal.Pourlaguairifon,onvferademefmesremedes,qucceux qui fontcon- 
uenables pour les grandes inflammations, 5 C pour la cheuttC de l’œil. 

Du R,etrecijfement, ou Rides des Membranes, diÛes en Grec Vtmhicii (ÿ* 
PiioiTss, en Latin, Corrugatio. 

Chapitre III.' 

Ltsmthn- I Hytidofis,ouRhyjJofis,e&vneconttiStion 8crctreciflementdes 

nesfi Tl- tuniques 8c membranes qui conftituent l’œil. Aucuns en font 

Magini. Wj dedeuxefpeces:l’vnequieftinterne,àfçauoirquandlesmem- 

Diftmei. branesquifontaudedans dcl’œil,commerV'uee fevientà re- 

L’autre externe, qui fe faift quand la membrane Adnata, 
enfemble la cornee, fevientà relâcher. Telle maladie adulent 
par vne imbécillité 6c froideur : Ce qui nous en rend tefmoignage fuffifant, c’eft que 
tel accident vient fouuent aux vieilles gens, comme nous pouuons voir parleurs 
imjiuy yeux qui font ridez: quife faid d’autant que les humeurs des vicillars cftans dimi- 
tes hicil- nuez,8c l’efprit eftant efpuifé qui a accouftumé d’eftre porté à l’œil,enfcmble aufli les 
Im oni /ohumeurs de l’œil fe defechent, de forte que le dedans de l’œil eftant vuidé,il s’affeffe, 
}mxriii\ 8cles membranes fe froilTent, pliffent 6c rident iufques là, qu’aucuns ne voyent plus 
ricn,les autres à peine 6c malaifément, car les rides 6c froiffeutes tombent les vnes 
fusies autres,8c comme vn redoublement de mcmbranes,elles prennent fur elles vne 
eft caufe de rendre la cornee efpeire, 8c par confequent ob- 
fiflr ù fcure,defortequelachofenepeuteftrcrepte(èntee auttauers, naturc_ l'ayant faifl: 
mncc. lucide 8C polie pour ce refpeift. 


Des Maladies de l’Oeil, Liufe XI. 31P 

Poiirlaguaiiifonj'attcndu que tel mal procède principalement de grande vicillcf-c»^"'»^ 
ïc,il y a paü ‘1'^ recours : touteiois à fin de ne laifler vn malade fans fecours, il vfera de 
viandes fucculentes Sc bonnes, propres à engendrer quantité d'efprits : & pour le 
particulier pn vfera de collyres qui ont vertu d’humeâer & conforter les membra¬ 
nes, comme de cetuy. y. Euphraf.bctoniCi gariphil. an. m. ijichelido. faluiæ an. lîi. smulin 
iiij.vini alb.tb.fi. feminis anifi &fcenicul.an.| j.nucis mofeat.^ fi.cinam.& gayroph. kim*; 
an. 5 ij. aloës hepat. | iiij. fiat diftillatio ; l’vfage fera tel, vous prendrez vn peu de ce¬ 
lle eau,&: autant de mucilages de feraencc de coings, mellez enfemble, & de ce en^-’’""^"^ 
mettrez dedans l’œil : Les mefmes remedes deferits au chapitre de la Gataraéle, 
^mhlyopii & Guttd Serem feront profitables. 

t>el'injlammittionde tOeil,dicîeenGrec^?\éyfuii'riS<(i(t\fUi,en Latin Inflamiiia- 
tiooculi. Snfembledelarougeur & inflammationduhlancde[ceil^diBen Grec, 

,en £<«//»,InflammatioadnatæoaLippitudo. Stdefes eflecesqui 
font XjiftaoisjfnGrfCjHiatulatio ou Hiatus en Latin : iiiaaatf, Praeclufio: 

Perturbatio, ou Vacillatio. E’snifioest, Delachrymatio, Pituita ocu- 
lorum, Tenuis picuitæ curfus. ; Inflammatio ocularis 

in fphacelutn degeneransi 

Chapitre liîi. 

S pkthatmia ell, vne inflammation de la membrane de l’oéil, dite jjj, i‘,i{ 
Coniûftiuc , auec vne tumeur,tenfîd,douleur, rougeur & cKa-‘j»‘of JtW-' 
leur & latmoycmcnt qui coale fouuent le lofigdela iouë,enco-nwa. 
re que les Anciens ayentfaiél vne Oplithalmie feicheaueç en- 
fleure des paupières, lefquelles auec douleur fe ferment &: ou- 
urcnt,permettant difficilement que l’oft y porte lés mains. Au¬ 
cuns toutefois des Anciens tiennent, que lors que l’inflam¬ 
mation & tumeur fc communiquent a tout l'œil & Paupières, 
auecpundion&eflancemcnr, que tel malfe nomme propre¬ 
ment Pé/ej-woBc Ophthalmo », difant que l’Ophthalmie feule appartient à la membra¬ 
ne Coniunâiuecommeraucreàtoutl’œil. Taraxis ell pris pour vne légère inflam-Tarawi 
mation de l’œil, auec rougeur moiteur, accompagnée de moins de douleur que 

l’ophthalmie, eftanrengendree de caufe externe, comme par la fumee, poudre, So- 
lcil,rayonsdela Lune, huile & frottement d’œil, laquelle facilemencftpeUtguairir 
en oftant la caufe: Aucuns toutefois difent qu’il furuient par l’vfage des vins forts;' 
ailz, oignons ou moutarde.Gal.fur le y.des Êpidcm.diâ: que Taraxu ell vn commen¬ 
cement dePhlegmon.Paulus les faiélfculèmentdKFerer pour la Caufe , difant que 
Taraxis ellfaid de caufe manifclle,& que l’Ophtlialmic n ell faid aufli de caufe mâ- 
nifellc&cxcerne,maisaufli d’interne î£cachee,comme venant du dedans, de forte 
qu’elleditrcfouuentiufquesau cinquicfme iour. Chemofii eft quand la coniunâiue chem/is: 
cil plus elleuec que la cornee,auec rougeur,de forte que le bile s’apparoift fort haut,. 

& le noir de l’œil ou Cornee ell comme s'il elloit en vn fond, qui faiâ que les pau¬ 
pières oqtre la rougeur & chaleur qu’elles ont font renuetfees, ne pouuant qu’auec 
difficulté couurirl’œil,comme le contraire ell de Péràoyîs, qui ell, quand pour vne ihimpi. 
grande inflammation , les paupières s’abailTcnt l’vne contre l'autre , en forte que 
Pœil ne peut cllreouuert. Aucuns attribuent celle maladie aux paupières , mais '0>rr«». 
le vice qui furuient a icelles ell comme accident de la maladie. Epiphora, gcne-spipbo». 
râlement ell pris , pour vne foudaine defluxion d’humeurs, en quelque partie 
que ce foit, comme en Pline Epiphora mteri , yentris. Toutesfois proprement fc Otlimm 
diâ des yeux , quand auec vne grande inflammation , quantité d’humeurs y de- 
coulent. Toutes les fufdiûes affeaions fouuent s’accompagnent l’vne. l'autre, cafs. 


320 Des Maladies de l’Ocil, Liure XI. 

Leurs caufes font, fluxion, ou congeftion de fang, bile,pituite & melancholie thais 
le plus fouuent de fang & bile, lefquels eftans arreftez & fichez en la partie, boûchét 
les Pores, retenantla chaleur au dedans, fcempefehent queladjte chaleürn’avc fa 
tranfpiration libre, ce qui eft caufe que ledit humeur fe viét à efehauflFer, Je par cod~ 
‘ fequent la membranede l’œil. Les fignes qu’elles font engendrees de fang,font rou¬ 
geur & chaleur, tumeur alfez grande en la partie, aucc tenfîon, les larmes qui en dé¬ 
coulent font efpefles Je facilement fedefl’echent, 5 c la chaflie qui fcconcree angles 

i, dcsyeuxeftmolla(re,d’aaantageleperfonnages’apparoiftfanguin;Maisfilabileen 

eft caufe, la tumeur n’eft fi apparente, la couleur eft blaffarde, auec douleur acte te 

mordicance,pcu ou point de larmes en decoulent,lefquelles font falees Se ameres J: 
toftfcdefechentjlachafliequis’amafTceftfeiche Jcrude,plus le perfonnage eftre- 
cogneu pour eftre bilieux, qui faiift que quelquefois la fieu te tierce luy fu tuient ou 
deieftions bilieufes.Lorsquelatumeureftplus grade Je laxe, & la couleur blanche, 

' & les larmes infipides, fades & froides, Je que peu ou point les yeux font moleftcz 

de cha(îie,l’on peut eftimer icelle eftre faite de pituite. Je eft dite par Aece,Froide in¬ 
tempérie de l’œil. Si l’Ophthalmic eft accompagnée de Naufe ou vomilTement c’eft 
fignc quelle eft engendree par fluxion d’humeur, qui viét Je procédé de l’eftom’ach: 
commefî le malade eft trauaillé de douleur Je pefanteut de tefte, la fluxion prouien-^ 
dra du cerneau: Et d’autant qu’il y a deux voyes par lefquelles elle fe peut faire, il y 
faudra auoirefgard; car fl les veines dufront Jedelaface font enfiees Je fort t'uini- 
des. Je celles des yeux fort apparentes, Rhafis tient que la fluxion eftfaiaepar les 
VaiiTcaux externes du Crâne, à quoy Auicenne adioute lebattcment des artères des 
temples : Mais fi aucun de ces fignes mapparoilfent, Je que lemalade , comme dift 
Paul,efternue,ayant demangeaifon au nez Je chatouillement au palais , il faut iuget 
lafluxion venir pat les vaifleaux internes du Crane:Etoùaucuns de ces figncsn’ap- 
paroiftent, Jequ’ilya feulement chaleur, douleur Je larraoyement, c’eftfigneque 
rOphthalmie eftfaiôe par curation. 

D’autre part l’experience nous montre,outre les fufdits fignes Je caufes, le dire deS 
Anciens eftre vray.quand ils ont aflêuré que des Ophthalmies il y enauoitde mali¬ 
gnes Je contagieufes : Ce qui adulent pûurce que les elprits font infeâez, lefquels 
comme ils font tranfportez Je communiquez à l’œil fain,lcgaftent Je infeaentpa- 
reillement. 

RabbyMoyfesdia, de l’authorité de Galien, que celuy qui premièrement regar¬ 
de vn Ophthalmique attentiuement, eft toft furpris du mal des yeux. 

. Hippocrates eft en opinion,quc les Ophthalmies viennentpluftoft l’efté qu’en au¬ 
tre temps,attendu qu’au Printemps le Cerueau fe vient à changer Je remplir d'humi- 
(jitez. Je la chaleur del'Eftc furuient,quinous enuironne de toutes parts, qui eft cau¬ 
fe de fondre tels humeurs fut les yeux : le mefme eferit que fi l’Ophthalmic Jeladou- 
leqr de tefte s’accompagnent l’vne l’autre, Je queladiae douleur dure long temps, 
qu’il y a crainte qu’il ne s’en enfuiue Aueuglement, attendu qu’il y a vrie perpétuelle 
génération de matière qui entretient le mal, laquelle à la longue eftant retenue peut 
caufer lediû Aueuglement. 

Si la fiebure furuient à la perfonne qui eft trauaillee d’Ophthalmie, Jj quêpour ce- 
laelleguairiflÆjilyadangeroudemort, oud’Aueuglement, oude tous les deux en- 

CalTius efetit que la fiebure furuenant à l’Ophthalmic eft caufe,ou de fa guairifon, 
fi ladiiftcfiebureeftpetite,pour ce qu’elle tairit Je confomme la matière qui faift Je 
entretient le mal : Mais au contraire fi ladiâs fiebure eft grande,quelle augmente Je 
l’entretient, par ce quelle efehauffepar ttpp le cotps, qui eft caufe de faire monter 
du Cerueau quantité de vapeurs,qui tournez en humeurs font apres defeente fur les 
yeux. C’eft aufli bon figne, s’il furuient flux de ventre naturellement à l’Oph- 
thalmie. 

QnMcjxlih.uiiDiffmnt.feh. diift queles Ophthalmies ont certains Périodes félon la 


Des Maladies de l’Oeil, Liure XL 321 

qualité de l’humeur duquel elles font faiftes & engendrees : de forte que celle qui fe¬ 
ra caufee de l’humeur bilieux, retiendradelanaturedelafiebure tierce : Cellequt 
ferafaiûe de l’humeur pituiteux,delà nature delà quotidiane,comme celle qui fera 
engendreedelamelancholie,dela nature de la Qiiarte; Cequen’eftant obfcruépar 
les Médecins oculiftes de fon tcmps,trauoilloicnt ordinairement les yeux des mala- 
des,ou Galien les guariflbit en peu de temps, quelquefois par la purgation autrefois 
par le bain,ou leur ordonnant boire le vin pur,ou par la faignee sè clifteres. 

La curation du fimple TtruxU engendré par l’ardeur du Soleil, ou par quelque 
pouflîere, ou autre chofe femblable, facilement s’obtiendra, commandant au ma¬ 
lade de s’en retirer ayant la veuë contraire au iour, & fermant les yeux apres les auoir 
premieremet lauez d’eau tiede, puis de froide ; Et où le mal palTerolt oultre, on vien¬ 
dra aux remedes vniuerfels, qui font la diette, purgation & faignee, fans obmettre 
l’application des Vantoufesfur les efpaulesauec fcari/ication fi befoin eft: Et faut 
noter que les bons praâiciens n’ordonnent aucunement les ventoufes que le corps 
nefoitpurgé&:faigné,autremehtvouspourrezattirerdc tout le corps, qui eft im¬ 
pur, i la telle Si pattie malade, mais eftant purgé nous ne tirerons que ce qui eft en 
la telle, qui caufe & entretient le mal : Et où il feroit fi violent & l'inflammation fi 
grande, l’ouuerture desveines qui font aux temples & front, font neceflaires, voile 
mefme l’ouuertutedel’Attere, comme aulfi l'application d’vnfeton derrière le col, 
ou bien vn ruptoireau fommet ou derrière la telle, ou bien au bras: tous lefquels re¬ 
medes ne tendent qu’à diuettit la fluxion qui le faiâ fur les yeux. Et encore que fou. telledfn- 
nent telle fluxion ne fe face que par les vaifleaux qui font intérieurs, de forte qu’il iwrré»; 
fcmbleroitchofeperducd’ouurir ceux qui font extérieurs, fi eft-ce qu’en euacuant 
l’humeur qui eft contenu en iceux, eftans vuides, ils fe reinpliflcnt de l’humeur qui 
eft contenu és intérieurs, pour auoir communication les vns auec les aiittes ; vray eft 
que la guetifon n’en eft fi prompte. Paul loue fort aux defluxions desyeuxlesfang- 
fues appliquées derrière les oreilles; Au lieu d’icelles vn grain de cautère appliqué y 
feruiroit grandement : ccquei’ay plufieurs fois expérimenté, & coiifeillcau Chirur¬ 
gien de lefairelepluftollqu’ilpourra,deuantquelemal anticipe, eftant necelTaire 
au commencement des grandes Ophthalmies & autres maladies,efquelles il faut di¬ 
ligemment y remedier,fuiuant le précepte d’Oribafe, quiconfeilleà vn chacun és 
grandes douleurs & inflâmations des yeux, de faire quelque chofe en l’abfence mef¬ 
me des Médecins & Chirurgiens, craignant par la longueur du temps qu’il ne vien- 

Etfautnoterquetousn’approuuentpasleSetonderrierele col, mais pluftoll le 
Cautereau derrière dcl’orciîle,encorcquedcnoftre temps il foit peu en vfage : les 
paroles duquelion telles : Setones occipiti & ceruki applicttos noaprohxui : Nitm heenuUo tifi 
afpxos yidi ,fedgramfrpe incommoda. Experior iffctcipmitm renulfionem etc tutipmtm, que 
ptethopticonemo ,inidcetmm,qmdefimr(tdiceetHris , &in conmnSltone metxillx poneinpmetm 
eturicuUm : Per id enim rtmm è yemt iufftUri mtro Jùbiens, in opticos nemos y trinque excurrit, ^ 
comitetturetdoculosyfque. lUicergoetpponeceMtermm, 

Et pour le regard des remedes ’ropiques,on appliquera fur le front & temples des tftpties 
repeteuflifs, comme l’emplaftre contra rupturamjejtccatmnm rubmmpynffientum comitiffe, 
vnoxjprW;»»»»,ouowcr4f,&autresfemblables:&: deflus l’œil,fi l'inflammation eft 
petite,on fe côtentera d’vn fimple collyre, fait ex album.oui agitat.cumaqua rofar.^plant. 

Et où la douleur feroit plus grande,on vfera de cetuy. "If. mucagin.feminis cydon, & ” 

pfyll.inaqua rofarum extraft.g j.in quibus diflfolu.trocifc. alb.rafis fineopio 9 j, fiat 
collyrium fatis liquid.vtatur tepide. ' 

C^e fl l’inflammation perfeueroit, les fufdits mucilages feront tirez en eau de pa- 
uot,oudecoa:iond’iccluy,yadioutantvnpeu de camphre oupauot, «edeflus l’œil 
on vfera d’vn tel cataplafme, medul.pomor.coa.| iiij.vitell. vnius oui, cum laûe ^ 

mulieb.fiat cataplaf. Le cataplafme de calTe pure & recentement mondee eft fîngu- éhfemet. 
lier : fur tout il faut fouuent rcnouuelet les fufdits remedes, craignant qu’ils ne fe /»». 


322 Des Maladies de rOeiljLiure XI. 

dcféchcnt & efchauffcnt. Quelque temps apres on pourra vfer d’vn tel collyre, l 
gummi Arab. trag.an.j j. cenil'.lotæ 5 fi. opij g.iij. dilToluantur omnia cum oui ait 
mine&|ij.lai 3 :.mulieb. Enla declinaifon dclamaladie, on pourravferde cetu 
oUyre yimucag-fœnug.Sicydoni.in aquarofar.& eufraf.extr.an.^ j.C.in quibusdilT.farc 

mirUii- dol.mlaa.raulie.nutr.sij.aloeslotæsj.myrr.jfi.fiatcollyr.EtoùilfuruiendroitV) 
dituim. grande demangéaifon, ou bien quel'ophthalmietuftpituiteufc, tel collyreeftfing 

Cjyrt lier, y.tutia- præpar.&aloes lotæ an.5 fi. farcol.nutr. & myrr. an. 9 C.facc.cand.s 

pnme. vitr.àlbi 9 fi.aquæ rof.& fœni.an,§ij. bull.omnia fimul parûinphialavitrea,dein 
, » , , guttæaliquotinftiUcntur. Aucuns à toutes les ophthalmiesrecomrnandent tel cc 

flml “'lyre,deprendredcslimaçonsauec la coquille,les piller auecvn peu defel, &fai 

^ ' diftiller l’eau par vne chauffe d’hippoCrasmife en la caue,&:d’icelle eau claire en UK 

tre dedans les yeux. Pour le regard des reraedes topiques, Mercurial, diû tenir coi 


ixperimentéqueles yeux ne de 
ent qu’ils font enflammez : fi d’ 
font d'vn exquis fentiment.qui 


Mffl rement du.petit,& moins fc void il commencer de la paupière 

Q w Wi fuperieure ou inferieure : il s'eftend iulques à la cornee, & s’a- 

grandiffantd’auâtageilcouurela prunelle &offufquelaveuii. 
Telle excroiffance a efté nommee des GrecsPfeip’j'w», c’eft à dire,pefitt<(;/ç,parce qu’il, 
cft femblable aux ailes eftendues des petis oifeaux : Mais en Latin il eft dia K nÿiù , à' 
caufe (Comme diaCelfe, que cefte membrane nerueufe eft femblable al ongle hu¬ 
main. Les anciens ont faia trois efpeces : le premier cft nommé qui eft 

vne menibrane nerueufe qui prend ion origine du grand coin,& petit à petit s’eftend 
’ Scauance en dehors. Le fécond eft dia par Guidon .^d/peas, qui eft comme vnhu- 
meur congelé, qui fe rompt quand on le touche pour le vouloir arracher,naiffant du 
* mcfme lieu que le premier. Le tiers eft nommé Sehet des Arabes, en Latin Pimiculm, 
qui eft le plus maling entrelaffé de veines Si arteres greffes & rouges, comme lafem- 
blanced’vn drap pu toilledelice,auquelfuruient quelquefoisinflammation,vlcetes, 
w. rongneSidemangeaifon. Quelques vns ncfont en toutes leurs parties adhérents à 
l’œil, tenant feulement par leurs extremitez, de forte que l'on peut mettre entre l’on- 
'■ gle Si l’œil vne petite fonde. Leur caufe eft, repletion de la tefte, Si principalement 
. defangfcreuxmeflcauecpituitefallee. Si ladifpofitiondel’œil à rcccuoir telle flu¬ 
xion, à caufe de fa foibleffe. Il furuient apres quelque Ophthalmie mal penle, Si in- 




Des Maladies de lOeil, Liure X 1 . 


323 


deuëment refroidie,ou à la chaific de l’œil iDucteree; Il furuient pluftoft en vn corps, fif: 

temps & lieu froid,comme d’vn vieil homme, qui eft abondant en pituite falice , où memU^ 
d’vn intempérant, qui par trop boite a beaucoup diminué fa chaleur naturelle: cnt 7 i«ü< 
temps & lieu froid, quand ils multiplient & prouoquent ces fluxions par la réfrigéra¬ 
tion de la tefte,en ceux qui font chargez de tels humeurs, 

Si la fluxion cft externe, les veines apparoüTent fort rouges & grolTes, fus la cotnee it 
onvoidobfcuritétenebreufe, comme de fumee,'les iouës font rouges, Sc le mal 
montre fort efleué fus la coniunftiue, au front & aux fotircils on font grade douleur ' 

SC chaleur, & l’excroiflance du Sebet cft aucunement en la paupière. En l'interne le/"" 
veines ne font fl grofles ny rouges, le malade efternuc fouuent, eftant principàlemct”””' 
au Soleil, on fent à l’œil grande demangeaifon, l’œil eftant fort pleureux. Celle mâ- 
ladie, & principalement \eSehel, eft accompagnée de demîgeaifon, cuifon,rougeur, î“' 
vlcercs,larmes & tumeut de paupières, auec difficile mouuement derœil;empefchât/’‘K”'”'* 
detellefortelaveuc,quelcmaladcnepeutfoufl:firlong temps la lumière. Elleeft-^'^'^' .■. 
de longue & difficile curation: car quelques vns n'en guairiflentiamais, à quelques 
vns elle eft héréditaire, à autres contagieufe , mefme comme diû Auicenneellefe 
change d'vn œil à l’autre. Cellequicft blanche, & qui àfabafe&fond eftroit, fc 
guairit aflez aifement, & principalement n’eftant adhérente de toutes parts,& celle 
qui n’a rien de ces qualitez, malaifément fe peut guérir : On ne doit mettre la main euiUfcni 
à l’ongle, qui eft gtos,renuerfé,eminent, endurci & par confentement caufe douleur WIk. 
aux temples : car celuy qui cft tel, eft malicieux & tien t du chancre : l’ongle rouge⬠
tre apres auq|Jeftc guairi, caufe mal de tefte & migraine. Si d'auanturc l’ongle s’e-'^'°'g^' 
ftendfuslaprunclle&qu’ilyfoitadherent, apres l’auoirfcparé & ofté, la cicatrice 
quiy demeure empefehe la veuë. Sienl’œililfe trouuc vn ongle , & vn cataraûe^™,^; ) 
enfemble, & que la cataraâe ne face que commen cer, voulant guairi r ledit ongle, la 
cataraftefe formera pluftoft. Pour la guairifon, apres les chofesvniuerfelles,com-cwa«»». ' 
mefaignee,purgations,ventoufes,régime de viurc,& autres nccelTaircs, tat pouren- 
garder que ledift ongle ne s’augmente, que pour empefeher la fluxion,lors qüc l’on 
le voudra curer, ou par mcdicamens,ou par la Chirurgie : s’il eft tccent,& qu’il ne fa- 
ccquecommencer,ilcftfacileàlcconfommerparmedicamens ordonnez &vfitez'^‘’'S* 
pour manger & fubtilier les cicatrices des yeux. Aëce diift, quelle fe peutarrefter »- 

Gonfommer partemedes,entrelefquelsceftuy-cy eft fingulier Sc efprouué. y,. Ghal-^„™„^'’”' 
citidis vftæ 3 xx. cadmi» 3 x. fquamæ æris rubri 3 j. piperis 3 j .vtere. Mais s’il eft 
uetcré,& d’àuantagc efpais & engroffi il le faut coupper, ce qui fefera en celle forte. cf- 

11 faut que le malade eftant aflis,{oit limé vis à vis du Chirurgien, ou bien qu’il ren-f^vri 
uerfe fa telle, fur les cuifles dudit Chirurgien & operateur, le feruitcur duquel, ren-^'J'.'” 
uctfeta vne des paupières, & le maiftre operateur, l’autre, fçauoir celle d’embas, 
eft vis à vis du malade, ou celle d’enhaut, s’il a la tefte du malade réuetfee fur les 
fes,&en mefme temps ledit Chirurgien auec vn crochet ou pincettes, qu’il tiendra 
en vne main, foullcuera ronglc,& auec l’autre palTcta auec vne efguille enfilee vn fil 
par dclTous ledit onglc,ioignant la membrane où il eft adhcrant:puis laiflant l’cfguil- 
le,il prendra les deux bouts du fil ^alTé & par iceux tenant & hauflant l’ongle, fi en 
quelque lieu il eft a'dherent, il le fcparera, foit auec la pointe de la biftorie coutbc,ouy-,^4,„ />«, 
aqec la pointe d’vn cifeau bien tranchant, mouce, délicat & pointu, elTuyant de fois^lr. 
à d’autre le fang qui Une, iufquesàce que l’on voye les veines de l’ongle fe perdre & de 
confommer par l’euacuation du làng,continuantfon operation tant qu’il foit venu«/*(^« 
au coingou angle : puis tantoftil tirera le fil,tantoft il le lâchera, à fin qu’il trouue le Usmmm- 
commencement de rongle,& la fin de la chair naturelle, aflife au coing de l’œil. Car rr®™' * 
il y a danger de deux inconueniens, à fçauoir que l’on ne lailTe quelque piece de l’on- , . 

f ie qui pourroit eftre caufe de le faire reuenir,qui ne la confommeroit auec les reme- 
es fufdits : ou que l’on ne couppc ladiâe chair aflife audit coing, laquelle fuit & s’ar- 
radie quandontirel’ongleviolcrament,&pour cefteraifon trompe le Chirurgien, atiîeeje- 
Or fi celle chair eft couppee, le trou qu’elle fermoir demeure ouuert, & paricoluyr-uw». 


3^4 Des Maladies de l’Oeil, Liure XL 

coule inccffamment de l'eau,ce que les Grecs nomment RhynU, dont nous patleron 
en fon propre lieu : il faut donc bien conicaurer de mefuret la quantité fuffifant' 
qui doit eftre couppee.celafai t on appliquera deflus de la cbarpie.ou petit linge bien 
Il fmt nù- délié,trampc en miel, & pat delTus l’œil vn defenfif, à fin d’cuitct l’inflammation ■ & 
t!r l'mpm [gj jom-j deux OU trois fois le malade fera penfé, luy faifant ouurir l’œil,craigiiat 
TniBeimi paupières ne fe gluent, collent & ioignent enfcmble, ou auec l’œil, qui eft vn 

troifiefme danger outte les deux fufdits, & faut continuer d’y mettre ladiae char- 
pieou petitlinge,comme pauons dia,îi en fin faut appüquervn collyre, qui ayt ver- 
C.V „-.tudccicatriferl’vlccre,comme:y:.aqua:plantag.& rofar.an.|j5.tuiiæ præpar. & 
airifniif. aloësan. 5i5.trochifcor.albi rafis 9 C.faccari candidi3j.fiat collyr. S’il furuenoit 
quelques accidens, on y remédiera félon qu’il fera befoin , laiiTant la propre cure 
pour y furuenir. 

De certaines taches hlancheaÜres qui viennent a la ConiunBiue cÿ* Cornee , dilie en 
<7w, A’yAi'iijO» AlyXi'd, e« Latin , Albicanscicatrix. Enfemhlede U No. 
dofité qui y furuient, diB en G rec , nSyoj ou nifmmsÿ en Latin, 

Tofus, OH durities Adnatæ & Corneæ. 


C H A P I T R 


VL 



,/iiÿie, encore que félon aucuns, & comme l’app^ence y eft,ce 
foitvn moteorrompu,& qu’il faut dire.^/g«:fieWcequ’Hipp. 
aua.dcsProrrhet.lcptend pour vnecicatriccblanche, & auX 


tÿitùfi I 

« CiMcyxes pourvue concrétion d’humeurs blîcheatresfuriceux. 
Il en laquellefignificationhousle prenonsicy:& dirons que..4ri- 
' N,j//eeft vne tache blanchcatre en forme de cicatrice qui fe con- 
9 crée & amaife fur la Cornee & Coniunaiue, qui vient pour vn 
^ humeur pituiteux qui petit à petit s’accumule en cefte partie: 
^ elle peut auffi furuenir pour vn Ongle, duquel on aura laiflS 
CÂufeu quelque portion ou filament, autour duquel fe pourra amalTer quelque humeur,puis 
aptes fe viendtaàcicatrifer&confolider. Et ou tels humeurs acquièrent plus gran¬ 
de dureté, & qu’il s’apparoift fur la Coniunftiue ou Cornee quelque durillon, il fe 
fniâPorofis. Pour la guairifon, fi la tache blancheaftre eft fort efleuee , ellefera 
Qirdiim. gpnpgnjjjjgg jg ggiiyre deferit en l’Ongle, ou bien, fi faite fe peut ,,ou vferafeu- 
Cmiicto leiucntdequelquecollyre deficcatif. Et pour le Durillon diâPeros, il faudrapre- 
micrcmcnt l’efcorcher, puis vfer dudiâ remede pour tacher à le confommer, puis 
jUmiit fera appliqué quelque collyre deficcatif &: cicatrifatif. Mais fi ny l’vn ny l’autre n’e> 

trop difforme, & qu’il n’apportaft quelque incommodité à l’œil, ieferois d'a- 
uis que l’on vfaft feulement de curation palliatiue; empefehant qu’ilane s’augmentaC 
fen t d’auantage : car fouuent les voulant du tout guairir & ofter,l’on faiâ: pis qu’iln’y 
Kimedetf- a^fouflant en l’œil feulement vn peu de tuthie bien préparée & fucre candi, ai 
peu d’os de feiche,bienpuluerifez 4 £ mêliez enfentble. 



Des Maladies de TOeili Liure XI. 315 

VtspaHules deU Coneè, diBes en Grec, ip\ix.Tà.tta ), en Latin, Puflulæ, 
ou veficæ : Snjmble de leurs ejpeces. 

e H A P i-T R E VII. 

■ HlyShtna, font petites pullules etiflaramees, qui viennent és 
membranes de l’œil, mais principalement cnla Gornce, à fça- 
uoir entre les pellicules d’icellcs.Carc’eftchofeaireuree que la 
Corneeeftcompdfee dequatre petites tuniques fepelliculcs, 
icellespuftuleslbntdifFerentespour lelieu qu’elles occupent: 
car ou elles nailTent fous la première pellicule, l’humeur cou¬ 
lant entre la première & féconde, & lots ladite pullule eft plus Bffats. 
noire ; quelquefois entre la fécondé & troifiefmeioU troilicfme 
& quatriefmc, lors la pullule s’apparoill plus blanche, attendu 
qu’elle cil cachee au profond de la membrane corncci Or le naturel de la pullule ell, Taurqtu)U 
d'e(lrenoire,&Iamembranecornceellblanche,femblablcàcorne , parquoy fi* 

tant plus que la pullule ell cachee au profond de la cornee, tant plus elle reprefente “ 
fa couleur, ellantplus doulouteufe & facheufe, craignant en fin que la cornee ne 
s'exulccrc&cteue dutout, quiferoit caufe de faire fortir les humeurs ; Scparainfi 
celles qui lontfupcrficiclles nefont fidangereufesqueles autres. Elles fonde plus ^ 
fouuent engôidrees d’vn humeur bilieux,acre & mordicant, ou d’vne ferofité mali- 
gne qui fe coule entre les fufdiâcs pellicules de la cornee. Il fefaut donner degardè, 
qu’en toutesvlccres, où les membranes font corrodées, que la dernierc ne vienne à 
ie romjjre Si creuer: car fl ainfielloit la membrane Vuee fortiroit par le trou, & les 
humeurs viendroyent à s’efcouler: Ce qu’il faut principalement Gonfiderer,Si: le plus 
quefairefe pourra euiter quand l’vlceteellà l’endroit de la prunelle. Pour la gUeri-i 
fon touchant ce qui concerne le general, il faut que le malade foit en repos, euitant 
la grande lumière, qu’il parle peu, qu’il ayt le ventre lafehe. Et pour les rcmedes to- g^eJet t<l 
j)iqucs,il faut vfet de cataplafmes mollets, comme és grandes inflammatiôs qui cou- fijKs. 
uriront non feulement l’œil, mais aufli le front.temples Sciouës.les renouuelans Ibu- 
uen t à fin qu’ils ne fe defcchent. Aece ordonne tel remede, Tenue quorum, ^'ritelliouq- Ceufluf. 
rumtriticumcroco it^modicoofio ,moderM6queŸ<tJfoMftne,kmh\ah\emerit cydoniacoSla, ”'- 
defquelsremedcsfepcutprefctirevn telcataplafmc. y.micx panisalbiinpaflb vel 
laÊle tepido macerat. | iiii.pulpæ cydoniorum coâorum fub cineribus. | ii. croci 5 i. 
opii 9 fi. fiat cataplaf. addendo tenue & vitel.vniusoui. Etpourles collyresqui fe¬ 
ront mis en rœil,fctont mucilages de coings Si pfilium titees en laifl:, ou eau rofe Se 
plantain. Et en apres, la douleur Si inflammation ceffees, on y adiouflera vnpcu 
de myrrhe encens & faffran. Celfe recommande ce collyre, Of . myrrh. papaueris la- ctSyri J, ' 
chrym. an. 3 i.plumbi eloti,terræ famia:, tragac.an. 3 iiii. lliwi coai, amili, an. 3 vji,c,Ifi, 
fpody eloti, çerufse dota: an. § viii. qux aqua pluuiatili excipiantur,vfus collyrii,vel 
exouovelexlafte. 


326 Des Maladies de l’Oeil, Liure XI. 

Des vlcms de U Cornet ,diBesgeneulement en Crée E"Axa5 ^ Vlcus en Latin : En- 
femhle de leurs efpeces : comme Broüiüart, diB (Jrcc,Caligo en Latin: 

Du Nuage, diB en G rec NupiAm, N ubecula en Latin ; Detoilcererond diB des 
Grecs en Latin,viens rotundum : De l'vlcerehujlunt ,diBen Grec 

^'■7niajiiM,en Latin vicus iimünm : De lafojfette, en Grec BoVeiw, en Latin, 
Foffula ou Annulus : DelSncaueure, diclen GrecKmAuita, en Latin, Cauitas; 
De l'Flcere fordide,diB en Grec ,en Latin, viens fordidum : De 

iFlcere caché,diB en G rec ïVvaï, en Latin, vlcus àbfconditum. 

Chapitre VIII. 

a Lcos, généralement fc prend pour tout vlcere, de quelque par¬ 
tie que ce foit: Galien l’accommodant mefrae à l’œil. Les An¬ 
ciens en ont faiûfept efpeces, quatre qui font en la fuperficie 
de la Cornee, que l’on peut dire externes,&: trois qui fon inter., 
nés & profonds. Le premier du fuperficiel,fenomme-^cj(jiî, 
qui eft vn vlcere femblable à lafumee.ou air caligineux.de cou 
leurcërulee, fupcrficielle, couchee fur le noir de l’œil, occu¬ 
pant grande partie d’iceluy.fe lors qu’elle a gaign.c la prunelle, 
les malades voyent peu : Aucuns la prennent pour vne cicatri- 
Kcfhclm. ceobfcute, qui commence à brouiller l’œil. La fécondé eft diâeiVepW/V , eftant 
femblable à la precedente, mais plus profonde & plus blanche, occupant moins de 
place, pour n’eftrefieftenduenyfielleuee, la veiie commençant à venir baffe. La 
trdifiéfmceft àidco^rgemon, qui eft vn vlcere rond en laconiunâiue,presriris,s’ap- 
paroiffant blanc vers le centre & prunelle de l’œil,& rouge enla conlunéUue. Galien 
■ diÉt eftte vne exulceration qui fe void blanche au noir de l’œil, comme rougeâtre au 
tfiemm». blanc d’iceluy.- La quatriefmc fe peut dire Epicauma, qui eft vn vlcere bruflant Sc lat- 
neuxitude toutefois & fuperficielj de couleur de cendre eftant couché fur ce qui ap- 
paroift de la prunellc,comme fi l’on voyoit vn petit flocquet de laine. Toutefois Pau- 
lijsleprendpourvnvlcereptofond,fordide&:crouftcux. Aucuns adiouftent vne 
einquiefme efpece,& le nommét iîjiipi)»/a,qui eft vn vlcere caché,eftant comme cou- 
rmlmli.j. ueft d’vne cicatrice,fans qu’il s’apparoiffeaucuneexulccrationnycfcorcheure.Ou- 
thdp.ii. tre les fufdits ; il y en a autres trois internes & profonds. Le premier fe diél: Bothryon, 
lethryan. qui eft vn vlcete petit, eftroit H profond comme vne pointure,fans fordicie. Le fe- 
CœUm». gft CK/o»M,cftant femblable au fufdit,maisplus large & moins profond.Le troh 

Enuuma. eft£»£.j»ma,qujeft vnvlcerefordide, ctoufteux, duquel fort delà boue orde 

& vilaine,très-difficile à mondifier. 

curMm. - Pour la guerifon tels vlceres pour petits qu’ils foyent,s’ils font mal penfez Sc oegU- 

gez deuiennent plus raalings : Et où l’humeur fe rend plus acre Sc mordicant,fe faift 
Æwc’fjî Bcfoyîj,quieftvneruptiondelaCornee, les humeursou portiond’iceuxfortansde 
yu’Blcops. l’œil. Il fe faiét auffi par ruption ou inflammation. 

CMito. Pourla guerifon,apresleschofesvniuetfelles,commefaignee, purgations, ven- 
toufes.friâionsffiir les efpaules, le Chirurgien aura efgard s’il y a douleur & inflam¬ 
mation,comme fouuent il aduient,d’y remedier par les remedes deferits en l’ophthal- 
siiMiiS <1» mie. Si l’vlcere eft à l’œil dextre, le malade fe couchera fus le cofté gauche.Sz au con- 
waWf. tfjire : Et félon que l’vlcere ferafordide, il fera purgé Sc nettoyépar collyres pro- 
allyre a^prcs,comme pour exemple de ceftuy, y.aquœ eufraf.ac plantag.an.gufyrupi violât. 

§ ■’ fi.^a=‘^Er.candi.| fl.fiatcollyrium, Sc où il faudra deterger d’auantage,on vferade 
ceftuy,3^.aqüarumbetonic. &buglof an. ^ i.fi.mellisrof Sc fyrupi deabfynth. an. 

16. my trhx Sc alocs ana. 5 i, fiat collyrium. Les mucilages de fœnugtec font fort 



Des Maladies del’OeiljLiure XL 527 

profitables,y adioutant vn peu de fyrop de rofes feiches. Ce remede icy eft de grand 
effc£t;Prenezfucrecandicn poudre, lequel mettrez dedans vn tuyau ou canne de 
fenoil, eftant encore fur le pied en terre , duquel vous coopperez la fuperficie 
ic en ayant rempli ledit tuyau de fucre , le boucherez auec de la cire huiû ou 
dix iours apres couppetez ledi£t tuyau , dans lequel fera contenu vne liqueur 
comme huile de fucre, tres-fin^ulierc, qui mundifie les vlceres feofteles nuages. 

Tels vlcereseftansmondificz, faut vfer de collyre* deficcatifs faids d’01iban,ceru-y:,„,^ 
felauee, amidon, gomme tragae. plomb brufie & litharge : Celfe vfe de ccTcmedei^JicU- 
' qui a vertu de mondifier & dcfecher. Of . atris comb. & eloti,papau. lacry. frida: an. 5 fw'- 
j.fpodij eloti, thuris.ftibij combulli & eloti,myrth.gummi an.3 ij. fiat collyrium •• tel 
cotlyrcfcpourra diffoudre en eau rofe te plantain & mucilages de pfîllium, coings ic 
fœnugrcc,tireesencaud’eufraifc&plantain. Pourlesnuages qui viennent fur la 
Cornée, Alzaranius loüc grandement la gtelTe de poulie fondue, auec vn peu de 
beurre & de vin : Quelqu’vn m’a did pour vn grand fecret, que la racine de celidoi- 
ne lauee, puis pilec auec vn peu d’eau de vie, & du fuc exprimé, en mettre quelque 
goutte en l’oeil, eftte vn fingulier remede pour les cicatricesrecentes, & pour le 

Pterygion. 

Des vlceres malings (p'depafeents , di^îs des Grecs üi/m^en Latin 

Vlcera depafeentia. 

Chapitre IX. 

Orne font vlceres malings, lefquels en partie commencent dUg^^ j.^a 
grand & petit angle, en partie de la coniundiue, & en partie de™ 
lacornee. Us corrodent fubitement l’œil, & principalement és’ 
corps cacochymes il en fort de la bouc en quatité & de mauuaifc 
odeur,auec douleur grande, fieure & fouuentefois flux de ven¬ 
tre. Ils cheminent de telle forte, que fouuentefois ils corrodent^mV/,,/," 
& mangent les parties voifînes des yeux,comme mufcles & pau-<<e tels >/-' 
pieres.Pour la guerifon, le malade vfera de bon régime de viure, “«<• 
ayant le ventre lâche: fi les veines ou arteres qui font aux temples s’appatoiflent fort'-*’’’"'"’- 
réplies, il fera tres-expedient d'en tirer du fang,& pour le regard de l’œil on pourra 
vfer des collyres deferipts au chapitre precedent : que lil’on s’apperçoit que tels vl¬ 
ceres cheminent plus auantquel’œil; le pompholyx,Cctufe, merde deplomblauez 
&r préparez auec laiâ: de femme,font fort recommandez parAccc,defquels on pour- 
raauccpomade&huilcrofatfairevnvngucntiquefipour tels remedes doux & bé¬ 
nins l'vlcerecheminoit d’auantage, ieles ay veuarrefter auec vn peu d’huile devi- 
triol, auec tres-bon fucces : Et où on fera contraint d'vfer de quelque cataplafme.ce- * 
tuy eft recommandé des anciens,comme, y .mal.cidoni. an. m. ij. folani,fempcrui.^*’"/7' 
aii.m.iiij-coquanturcumlaae. 

Des ‘Vlceres chartereufes, di(l des Grecs ’é't.-aii-es.iuiiin, en Latin, 

Vlcus canceratum. 

Chapitre X. 

Icos circinodes, font petits vlcetes qui furuiénentau noit de rœil,ne fe pou- 
uat cicatrifer,eftâs douloureux,rcplis de petis vaiffeaux variqueux:&quel- 
quefois q l’on péfequ’ils font cicatticés,fans aucune caufe manifefte s’ou- 
urent te vlcerent.Ils fontcongneus par pointures vagues,coûtâtes iufques sigiKÙ 
aux temples,furuenanc vne fluxion d’humeur moiderémenc acre & tenue, le blanc te 
bb ij 





3^8 Des Maladies de lOeil, Liure X1. 

noir de l’œil eftant toufîours rouge, & les malades refufent le boire & manger • les 
us yiallrs Mordeurs s'augmententgrandemétparl’vfage de remedes acres. Tellemaladievicnt 
crfî- fondent aux vieilles gens par vne grande oplithalmie, & aux femmes qui ont perdu 
mnyfint teursmois. Pour la guerifon les anciens confeillentaii Chirurgien de faire leur pro- 
gnofticq , que le malade ne peut parfaiaement guérir :& pour ce. l’on doit princi¬ 
er»/ des paiement auoir efgard d’appaifer la douleur par bon régime deviurc, purgations 
ventoufes , feton & cautères appliquées derrière la tefte, ou aux bras’comme auiÜ 
derrière l’oreille, à fin toufîours de diuertir l’humeur qui pourroit courir à la partie 
■ & augmenter le mal. ^ ’ 

n^nuits Et pour lesremedes topiques, le blanc d’vn œuf battu aueclaiade fcmmeellfut 

Tofi^Hts. tousfortrccommandérladecoaiondclentille infufee eneaudeplantainoupoul- 
pied, les mucilages de fcmences de coings & lin, fouuent renouuclees : Mais où il 
futuiendroit grande douleut te inflammation, on vferoit des cataplafmes deferits 
en l’ophthalmie, pafîant mefme aux narcotiques. 

T)eU cicatrice à la Cornee, dilïe en (jrec Jet Latins Cka.ttix : Enfemhle 
defes ejpeces : comme de la Tache de l'æil, dite vulgairement Oeil de cheure, diB en 
Grec K’iyii, du mot de , qui eft à dire cheure : llfe nomme aujfien Grec,lsàrus. 
IM, & en Latin Albugoî de la cicatrice blanche^ luifante ,diêle des Grecs, 
<a^A<t/s 4 is,en Latin, Cicatrix relplcndcns. 

CHAÎITB.E XI. 

S r/«, encore que généralement il foit pris pour toute cicatrice 
qui furuient èn quelque partie que ce foit; Toutefois Galien 
le prend pour vne cicatrice blanche & efleuee qui vient à la 
Cornee.acaufed’vn vlcere profond:elle peut auflifuruenit 
à la Coniunftiue, mais elle n’eft fi apparente. Les efpeces font 
^igis te Leucoma , qui eft vne cicatrice de la Cornee.plus groffe 
te efleuee que la precedente, eftant faiûe d’vn vlcere plus grîd 
quel’autrejoccupantquelquefoisl’/rw. Aucuns toutefoisat- 
tribuent ce vice à l’humeur Ctiftalin eftant du tout blanchi. 
P(rw/<<»>^jîjeft,vne cicatrice au noir de l’œil.plus dutCjgrolTe&reluifantequel’-^OT. 
Celfe difl; que toutes les cicatrices qui prouiennent de quelque vlcere, courent ror- 
Curatm. tune,ou d’eftre caues.ou trop efpcfles, c’eft à dire enleuecs ; Par ainfi pour leur gue- 
rifon, il faut confiderer fi elles font caues ou efleuees; pour les caues, le mefîne au- 
CoUpefmr theur vfe de collyre, pour tacher à les remplit te efgaller. tf. pap. lacry. fagap. oppo. 
remplir les afi.jij. ætug. giii;. cumini9iij. piperisgxij. cadmiæelotæ&cetuf.an.g vj.fiatcol-, 
cicatrises. lyriiim. Aëce confeille de n’effayer de guérir les cicatrices qui font fort dures,groircs 
inueterees, attendu qu’elles ne fe pourroyent ofter qu’aueccollyros tres-acres,qui 
tmes dures exulceroycnt les autres parties voifînesdel’pîil: maisquantàcellesquineferonttel- 
’éer\“°'^ les, pourront eftre amoindries auec remedes médiocrement detergens , comme æs 
Us 'reme- vftum lotum, fquamma æris, te flos eiufdem, te calcitis vfta, lefquels poUrle mieux 
des acres ferontlauez Si préparez, à fin delcurofterleurgrandeacrimonic, lelaiadeiument 
deisserste- meflé auec vn peu de miel eft recommandé : le fel nitre meflé auec vn peu d’huile en 
tire forme d’vnguent : tel collyre eferit par Celfe : ^i-gummi 5ij.atrug.5j.crocomag. 5. 
iiij. fiatcollyrium. C’eft vnremedefîngulier de faire lecher auec la langue parvn 
V petit enfantou perfonne nette telles cicatrices, qui ne font trop dures Si efpoifles. 
Collyre ex- Collyre m’a eftè donné comme bien expérimenté; prendre vne peinte de vin 
terimemé. l^Iin'c, dans laquelle on met tremper vne once de tutie bien préparé, vne demie on¬ 
ce de Myrrhe, Si autant d’Aloës, fucre candi deux onces, laiffant le tout infufer en 
vue-bouteille de verre,qui fera mile au foleil durant les iours Caniculaires. Autres 



Des Maladies de lOeil, Liufe XI. 329 

en font vnc eau diftilee.cnverfanc tant de l’vnquc'de l’autre, quelques gouttes en 
l’oeil. Autres prennent du Tartre faiâ de Maluoifie, & le mètrent en poudre tres- 
fubtile pour en mettre fur la cicatrice: Autres font infufer de la Thériaque aucc Mal- 
uoifie, puis la font bouillir & la paffent pat vn linge, & de celle liqueur qui ell efpcfTe 
en toucher la cicatrice. Les autres prennent vn peu d’huile de myrrhe, y adioutant 
fort peu d’alum btu(lé,& en touchent la marque ; Quelques vns m’ont didauoir vfé 
delafueurqui vient fus la cocqued’vn œuf frais, quand on le faift cuite deuant le 
feu : Aucuns recommandent l’huile faille de drappeau bruflé, l’ay feeu d’vn dode 
Chirurgien que ladite huile de drapeau, meflee auec l’cxcrement iaune qui fort des 
oreilles : le vn peu d’vrine, & de ces trois en faire vn petit vngucnr, duquel aüec vue 
pctiteplume on toucherala tache, eftrevn fingulier remede. 

Orpour le regard déteindre Sirendrcnoiresles cicatrices qui font blanches , il Uoyinii 
faut vfer de remedes qui ont vertu de noircir, comme les galles, efcorce de grenade 
Si de noix, la fauge,le vitriol, malicorium, la litharge, plomb bruflé, lachauxlauce, 
defquels on peutfaire tel remede, y. calcis lotæ ^ fi.litharg.vttiufquejj.cum déco- 
£logallarum,nuGumcupref. & faluiæ fiatmed. ad vfum. Encore que les Anciens fmnm- 
vfent de tels remedes, fïeft-ce que ie n’y ayveu grand efted, & en voulant vfeti’ay 
apeteeu qu’ils apportoyentplus d’incommodité que de profit, mefme que le blanc 
del’œil,quielllaconiunftiue,fenoitci(roit,eftant impoffible que ledit remede ne 
coule fus icelle,en l’appliquant aux macules qui font en lacornee:îc pource ceux qui 
en voudront vfet, le feront aucc difcrction,ptenant fut tout garde de bien lauer leur ftmmt, 
chaux, pour l’inconuenient & accident qui en ell aduenu. 

Hippocrates diâ au i.des prediâ.que s’il fe faiû quelque cicattice refplendilTan- 
tefur le noir de l’œil, c’eft à dire fur la Cornee, elle blanchit quelque partie du noir, 
de forte que fi ladifte blancheur y demeure long temps, & qu’elle foit efpelTe & rude, 
elle y demeurera auffi toufiours. 

De l’Oeilfurulent, diél en Grec,nvai3ts opêaX/rv, en L<rr»,Oculus purulentus: £t 
defis efieces, qui font Onglet, diâî des (jrecs, d'n%, en Latin , V nguisrDe 
l’ceilfif^uté, diBen Grec'[m'mm,S3mes inocules, 

Latins : ^0 d’u^uicenne, Sanies poft Corneani. 

Chapitre XII. 

Tofis ofhthdlmu , eft vn amas le colleâion de boiië au noir de ÿyuiif 
l’œil auec inflammation. Les anciens en ont faiû deux efpeces; lyfui 

dj laptemiereelldiéle Objia:, quiellquandla matière putulente 

Wji oubouë,parvnvlcereprofonds'amafre entrelespelaillesdela 

cornee,fereprefentantenla prunelle,fçauoitauxenuirons de 
l’Iris,defigurefemblableauxrongneuresdesongles. Lafccô- 
deelldideiîipo/5io»,quieflquandlamatierepurulentccftpluss>^of^i». 
grandeenquantité, defortequ’elle occupe la moitié du noir 

de la cotnee qui couure la prunelle. Il peut aufli furuenir de la boue en laMembra- 
nc.//:é«ar:<,quieflleblancdel’œil,&tellebouëefteuacuee parla lancette, comme 
diél Auicenne. Celle maladie peut venir fans vlcere, apres vnedouleurdctefte ou 
inflammation de l’œil fuppuré. Elle fc faid pareillement fans precedente inflamma¬ 
tion, quand pour vne abondante repletion d’humeurs, quelquefois l’orifice des vaif- 
feaux s’ouurent, ou bien ils fc rompent, comme par vn coup ou cheu tc,qui faid que 
le fang refpandu, ellanthors de fes vaiffeaux fe fuppure le tourne en boue. Et cecy dii Sdift. 
aduenant on fent vne douleur violente & pulfatile,l’œil tout à l’entour ell rouge , le nxfiftui 
auxtemples on fent grande douleur. Pouràquoy obuier, il faut foudain tirerduwmr. 

b b iij 


330 Des Maladies de rOeil, LiureXi. 

rang au malade, tant du bras que des temples & angles des yeux s’il eft poflible.appli- 
quel- ventoufes fus les efpaules, & vfcr de collyres ordonnez pour les inflammations 
t’P”"' Jcsconcinuantpourdeuxou trois iours, tantqu’ilfera de befoin: puison vferadè 
collyres refolutifs & mitigatifs de douleur, comme de ccftuy qui eft did en Grec/Æ- 
rheoa, en Latinp«rD«. lÿl.cadmia: 3 viij.æris vfti 3 iüi.rofarum ficcar. 3 iiij. crociz i 
folij 3j. lapidis lciffi3J.myrrh.3 j.gummi3 vj.tcrecum vino vetereodorato, & vtere 
cumouo. Du temps de Galien, luftus, Médecin Oculifte ,gueriflbit l’Hypopyo» eq 
■fecoüant& branflant fottla tefte, faifantdefcendre parcelle agitation & branlemét 
labouëen bas pat fa pefanteurice qui ne peut aduenir aux Catarades, pour eftre 
Zitmiff K-tropadberentes. ÇÛiefipartcls remedes le mal ne peut eftre guéri, mais quel’œil 
medr. vienne purulent, la bouc y eftant enfermée, il faudra venir à l’operation : qui fe fera 
lituant bien le malade, luy faifant tenir la tefte par vn feruiteur, puis le Chirurgien 
qui fera l'operatio, d’vne main tiendra l’œil fubied auec le fpeculum oculi,& de Wu- 
Miyti) il tre auec la pointe de la lancette il picqueradexetement la Cornée au lieu plusde- 
fùrt hft- cliuc, & fl peu profondément qu’il fera nccefl'aire, iufques à ce que l'on foit venu à la 
bouë,laquelle petit à petit fera cuacuce, vfantpat apres l’operation de remedes re- 
pereuflifs & anodins, comme blanc d’œuf battu en eau rofe Sc plantain : & par apres 
feroncappliquez collyres propres auxvlceres cy deuant ordonnez, à fin de les mon- 
er&:cicatrifer:i . 




'' difier, incarner & 


quci’ay veupraûiquer auec bon fucccsàMonficur 
, Paré premier Chirurgien du Roy, & faire l’operation aufli dextremenr qu’il fe pou- 
uoir, encore qu’il fuft aagé de foixante Sc douze ans : l'ayant à fon imitation, depuis 


Il mut que le Chirurgien fe donne garde, qu’il ne s’augmente & croiflede la chair 
à l’endroit de l’incifion que l’on faid à laCornec, ce qui apporteroitincommodké Si 
deformité au malade : pour à quoy obuier tel collyre eft fort recommandé,non feule¬ 
ment pour ceft effed, mais aulTi pour les picqueures des membranes, fans qu’il y ayt 
Ccim tt- y-gummi Arab.3 vj.fpodii 3 iiij.thuris,mytthæ,acacia:, fpicænardi, 

tormtnié fqu*in ïeris,opij an.3 j. incorporentur omnia fîmul cum aqua pluuiatili, Sc fiant tro- 
' chifei, defqucls lors que l’on en voudra vfer,on en détrempera auec blanc d’œuf, eau 
rofe Si plantain. 

DeUdefeente àUmemhanevuceJiten Grec en Latin Procidentia; 

£t défis ejpeces,^uifont TeSîe demouebe, dicl en Grec Utuupa.7i », en Latin, 
Formicalis ruptura, ou Mufeæcaput ; Delà Refiniere,diBen Gree SwipiiAofi», 
enLatin, Vuatio, fiuc vuea; De la Pommette,diBenGrec,'iâiKi» 
en Latin : Du Clou,diBen Grecfi?o!i,en Latin Ciauus. 


S “j Roptofn, icy eft pris pour vne cheutte Si defeente de la membra¬ 
ne Vuee, la Cornée eftant ou relachee,r 5 gee,ou bié le plus fod- 
1 uent rompue. Si félon que plus ou moins le mal s’apparoift, il 
I s’en faid dç diuerfes efpeces, prenans leur nom des chofesà 
oy ils refemblcnt : comme Myocephaton, lors que la cheuteou 
fcentecftpetitc,tcprefentantla tefte d’vnemouche. Staphy- 
I , dont il y en a deux efpeces : l’vne qui eft,quand la Cornee 

- - -— — .7,.-J s’efleue Si courbe, ou pour quelques humeurs qui fe mettent 

. entre les pclailles ou pellicules d’icelle : ou bien pour vne puftule qui s’engendre en- 
’ff tre icelles pellicules,qui faid que le Staphyloma fe faid fans ruption de la cornee, fai- 
fant feulement vne emincncc femblableàvngrainde taifin, non en couleur, pour 
n’eftte noir,mais en rôdeur Si blancheur,comme l’on void vn grain de taifin qui n’eft 




Des Maladies de l’Oeil, Liure XI. 


encore meut. L’autre efpece de Staphylome eft quand lacorncc eft exulceree & en- '/j 

»mee, de forte que la tunique Vuce fortant par rentameure/aia vne tumeur rondes 
SJ noire,fcmblable à vn grain de raifin noirci par fa maturité. Aît/o» eft,quand icelle 
Vuee eft cheutte & fortie en plus grande quantité, de forte qu’elle furpafl'e la paupk- Biles. 
re.reprefentant fufpendue vne pommette. ^?ê/os eft, quand la fufdiac Vueceftant 
ainfi auancee & foriettee hors des paupières, s’endurcit, & la Cornee fe faifani cal- 
leufe à l’entour,la ferre & comprimc,de forte quelle reprefente la tefte d’vn clou. En 
quelque forte que ce mal aduienne, il apporte deux incommoditez & dangers: l’vn jfwowofo 
de ruiner & deftruire la veuë, l’autre de gafter & défigurer le vifageQuant à la veuë dffmt 1 . 
perdue, on ne la peut reftituer : Quanta la laideur du vifage, on y peut remédier, & <»««»»>»- 
principalement par Chirurgie. Or fi le Suphjlomceü récent & caufe d’inflammation, 
qui foufleue la Cornee del’oeil, il le faut curer par collyres Sc cataplafmes ordonnez 
pour les inflammations îj régime conuenable. Si quelque humeur amaffé entre les 
pellicules de la Cornee faiâ cefte tumeur auec douleur, on vfera de mucilages defe- 
mcncedelinîjfœnugrec,auecvnpeudemiel,& la douleur eftant appaifec, Aecef* 
recommande ce remede, qui eft vncataplafmcfaiâ de farine de febues & femences 
de rofes cuites en eau; on peutfaireaulIiquelquesfomcntationsaftrMgcntes&cô--®''' 
forçantes, les appliquant vn peu tiedes,craignanc que la chaleur n’attire. Le cqllyre 
Theodotiendeftrempé auec ius de chou, & appliqué alTezcfpais fus l’œil, auec Thuimit. 
pongerctcnue'd’vnbandage, confomme&diflipe cefte tumeur, fila maladie n’eft 
point inueteree, attendu le grand effeft que lediû Aece luy arrribue : le l’ay bien Defcriftim 
voulu mettreicy. y.cadmia: lotæ,ftibij loci,acaciæ,gummian.3 xxv.rofarum ficcar. *1» coVo 
depurg.3 xij.æris vfti,myrrh. an.j viij. caftorii, licii indici, eroci, folii,fpicæ,nardi, 
chalcitidis toftæ,cerufa:,glaucii,feminis cerufar.opiijgall.omphac.an.j ij.le tout mis 
cnpoudtebien fubtile, en ferez trochifqucs auec eau, IcfquelsdiflToudrcz en telle 
quantité que voudrez, lors qu’en voudrez vfer,foit auec ius de chou ou blanc d’œuf. 

Autre remede pour le Myochephalô. Of. cadmiœ.fquammæ zris,croci an. 3 viij. opii A.™'* 
9xii,mifyosvfti,myrrh.acasia:,gummian.3iiii,excipe aqua. Or les ftaphylomcsf'’“j 
qui ont le fonds large & ample, & les veines pleines de fang, font difficiles à guérir. 

Ceux qui ont grandes eminences & vne couleur changeante comme celle de l’Vuee, 

& qui font vne grade douleur,moncantciufques aux temples,fontincurables. Q^àsufhylo- 
les Staphilomes font tels, il ne faut appliquer autres remedes que ceux qui appaifent mts, 
ladouleur. Maisceuxquiontlefondeftroic,& qui ne font malins; lacurationqùi 
fefaia par ligature eft profitable.qui refera en cefte manière. imsmmt- 

Le malade fera fitué de telle façon, qu’il aura le chinon du col fus les gendüils du j 
Chirurgicn,lcquel fera alEs en vne chaife : eftant ainfi fituéil paffera vne efguiljeen- Cmtjtlût 
jfilee de fil double, par le milieu de la racine de la tumeur, cbmmcçant fon operariôîi rii fJr chi- 
vers le grand coing de l’œil, perçant vers le petit, &lcfil eftant paifé, ilcouppeta lemnV. 
bout du fil qui eft près l’efguille,à fin d’en faire deux , puis il en prendra l’vn d’vnetr«'«<i»>f 
inain,& l’vn des autres fils, qui fera vers le petit coing de l’œi 1, de l’au tre mai n : pre- 
nant garde que ce foit vn mefme fil,des deux bouts qu’il tiendra des deux mains: Gela ., 

faia,il nouera ledit fil affez ferré, auec vn nœud commun, & par apres auec Vii nœud 
coulant,à fin que quand on le voudra referrer, ilfoltplus facile à defnoüer.-puisilën ' 
fera autant de rautre,le noüant de telle façon : enfin petit à petit lefdits fils couppe- Vmrjaey 
rontSc trancheront la tumeur. Et où la tumeur feroit fort grolTc , on pourtoit 
coupper fa pointe , dclaifTant fon fons & racine feulement, pour retenir îJ 
feruer les fils : car s’ils tomboyent, les humeurs de l’œil fortiroyent,& l’œil s’enfonce- 
roit. Aucunsnefecontententdedeuxfils,maisenpafTentquatre. L’operationfaifte K^mcda 
on appliqueta à l’œil remedes qui ont vertu d’appaifer la douleur, comme blancyï‘i<»ift * 
d’œufbattucneaurofe,oulaiâ,oubien dufang de pigeon,&pardeffusvndefenfif, 

"i fin d’obuier à l’inflammation & autres accidenrs. Lors quejl’on voudra repenfet 
le malade,on aura efgardenleuant l’appareil,de ne tirer les fils,qulfouuentfûncad-*'f^^ 
hcrents, & defechez auec les remedes appliquez, U pour ce onfeta vtie petiœ fomeii- 


332 DesMaladies delOeil, Liure XI. 

ixfU Jiit tarion auec laift, à fin de l’humeaer,continuant les remedes fufdits, iufques à ceque 
iShcrdr lefdits fils tombent d’eux-mefmcs , les refertant quelquesfois s’il eneftbefoin-& 
/!,o.r/i.f.e(l:anstombez,on appliquera des remedes doux, deferits pour les vlceres qui net- 
toyent, mondifient& incarnent : puis onvfera decicatrifatifs,lcfqucls remedes ont 
ciap.7.8. eftépar cy deuantelcripts aux chapitres des vlceres, les diuerfifians félon qu’il fera 
beloin. 


SECTION SIX I E S M E C O^T E^ 

nant les maladies de 


DeUdiUtatio» de U Prunelle,diB en (jrec^u ffUni,oü nAtt-iuxoeiaoiSiOU 
B/uiTOsxayiisjOu AuJuoisaîsMfiis J f» Latin Pupillac dilatatio > Incrctnen- 
tum. Aucuns lef rennentpour lecontrairede Mud^Iaoiî : Enfemble 
de U Prunelle déplacée, diél en Latin Pupillîecloco 
, rcmotiOjOwPupillædiftradio.- 
Chapitre 1. 

Ydriifts , ou FlatycorUÇis efl:, quand la prunelle ne change 
& varie aucunement de fa couleur, mais dcuicnt plus 
large que le naturel, approchant quelquefois iufques au 
cercle de l’Iris. Souucnt la veuë en eftant ou diminuée 

Ceuxquiontccmal.eftiment que ce qu’ils regardent 
eft plus petit qu’il n’eft, ce qui adulent pout la diffipation 
des efprits qui fcfont par le trou de la prunelle, qui eft 
ainfi dilatée : lefqucls en heu d’eftre vnis & alTemblez en 
vn,s’eflargiirent 8£efgareht de cofte & d’autre,ioinûque 
tous ceux qui ont la Pupille dilatée, ont la veucfoible i: 
debile, qui faiû qu’ils ne peuuent fi bien voir les obieûs 
prefentez ; Ncantmoins pluCcurs des Anciens ont eftimé que ceux qui ont tel mal, 
voyent les chofes plus grandes qu’elles ne font. Car, comme diâ Ariftote, fi ceux 
quel’onnommeilSÿo/’eî,àcaufedela prunelle qu’ilsont eilreifie,voyentee qui eft 
grand,petit:quanddonclaPrunelleferacflargie,ilfaudraque ce qui eft petit, ap- 
paroilTe grand à ceux qui ont la Prunelle dilatée. 

Mais en cccy il faut confiderer la caufe du niai, car s’il aduienrque telle dilatation 
foitfaiûeàraifonderaGcroi(rcmcnt& augmentation de fhumeut Albugineux,ou 
poutcequ’ilefttropobfcur,efpois6£tenebreux, iladuient queles chofes apparoif- 
fent plus grandes qu’elles ne fonr,comme il eft aifç de voir en vne eau qui eft trouble, 
oubienquandilyenagrande quantité, fans faute les chofes apparoiflent en icelle 
plus grandes qu’elles ne font, ce qui n’aduient en petite quantité d’cau,ou bien Celle 
•_ eftoitpure,nette& claire. Or quelquefois la prunellen’cft pas feulement dilatée S: 

... , eûargie,maisaufrifemblen’eftrepasdroittementau milieu del’ccil,ayant changé de 
pl8CS>c«<im eft en Arnaud Pupiliaèlocoremoric. Tantrvnequerautremaladie,vien- 
m rm> jq^jy^jUjujont, commedes lapremierecon- 

formation,&:toutefoisnelaiired’incommoderlaveue. Paraccideat,&ce,ou d^ 




Des Maladies de l Oeil, Liure XL 


333 


caufeextcrne, commepourjquelquccoup ou cheutte; oudceaufc interne, comme 
■parvnedefluxion d'humeurs qui pctitàpetic découlent, pat lefquels lamembrane 
Vucc lins le fcntireftcftcndue, donc la prunelle s’eflargitd’auantagc. Telle mala-^'''S"'/Ÿ 
dieclt de difficile guerifon,carla tunique vuecs’eftantvne foiseflargie,enfîn s’en, 
durcit, pour ce quelle eftracmbraneufe: de forte qu’cllcnefepeucfacilcment par 


Ceux qui ont de leur naturel les yeux noirs, àraifonderabondancederhumeurC(«*j»ii»» 
Aqueux , ou de quelque autre humidité accidentale, ont pareillement la prunelle 
grandc,parquoy,racilement tombent en tel inconuenienc. Aucuns en fontainfîdés®"” 
la première naiflance, & toutefois ne laifTcnt pas de bien voir. La trop grande quan-'^'^'f™' 
tire de l’humeur Albugineux peut auffi eftrecaufe delà Dilatation, pourdiftendre”' 
iiellargir ladite membrane outre le naturel. Lafecherefle en peut aulB amener tel 
mal,laquelle ride&retite de telle forte la membraneVuee , quelle faicl que le trou 
vient à bailler &s’e(largir. Onmccla trop grande quantité d’cfpritspouuoir appor¬ 
ter ce mal, pource que d'impetuofité,à raifon de leur fubtilité, courent à la partie, & 
font ellargir le trou : Ce qui eft manifefteà voir.à vn œil ouuerc,l’autreeftant fermé, 
duquel on void manifcfteipent la Prunelle s’eflargir de l’œil fermé, par ce qu’à cbaf- 
que œil il eft porté efgalle portion d’efprits, lefquels font portez tous enfcmble à cc- 
luyquieftouuert,quifaiiftquelaprunelle s’eflargic: mais telle dilatation n'eft pas 
maladie, & fe guérit de*foy mcfme fans y rien apporter foudain que l'autre œil eft 

Tclleindifpoficion n’eftantqu’ 4 vnœil,fecognoiftmanifcftement,parlaconfercn. 
cedufainaumalade,&auffiquelemaladcdi! 9 bne pouuoirfi bien voir de l’œil où la 
Prunelleeft dilatec,que del’autre. Pour cognoiftrefi celle dilatation eft naturelle, le 
vice eftant à tous les deux yeux, il faut en fermer vn,8£ li à celuy qu i eft ouuert la pu¬ 
pille fc dilate, celle dilatation fera naturelle. Sinon proprement maladie, fi elle ne 
fe vient a dilatet,elle eft maladie,nepouuant plus s’eflargir Sipaflerles bornes ordi¬ 
naires de nature. 

Les femmes font plus fubieftes à ce mal que les homes, comme auffi les ieuncs per- 
fonnes, pour eftre plus humides Si pleins de flatuolîtez Si vencofitez ; Etentre toutes 
lesfemmcs,font celles qui accouchent difficilement à caufe du grad eifort,aumoyen , 
de quoy grande quantité de vents Si efprits montent en haut. Si en retenant leur 
alaine font telle dilatation à la prunelle : A d’aucunes mefme les yeux en font foriet- 
tez. Donc pour cognoiftre quelle en peut eftre la caufe, il faudra obferuer l’aage, la ‘ 
regi 5 ,la maniéré de viute Si l’habitudc.Pour la guerisô,apres les chofes vniuerfelles, cmnim 
comme régime de viurc,purgations, ventoufes, friftion, faignee tant au bras qu’au 
coin des yeux : On vfera de remedes aftringents Si corroborants, comme de fomen- 
tâtions Si collycesfaiéls exrofis,croco, nardo,thuris cocticc,pompholyge, fpodioSi p»wy»«;F 
acacia,euitant les collyres acres,attendu qu’ils attirent quantité d’humeurs qui font lu “k'" 
diftendre les membranes,qui eft caufe de rendre la prunellif plus large. Il ne faut auffi 
vfer de remedes trop aftringents rèferrants,craignant rêdre la prunelle trop eftroi- "^’ 
te. Auicenne recommande ce collytc,y.fellishœdi Si gruisan. aur.iij.crocijj.pi- colfyn 
péris centum Si feptuaginta grana,fucci liquiritiae v.aureos Si tertiam aurei partem, a- 

Ammoniac.aureos i j. mellis quantum fatis, fiat ex éis alcohol Si terancur cum aqua trtù Uj- 
fœniculi,S:conficiâturcum melletrochifci. Autre collyre. :^.gummiArab.tuthia:,*»J«' 
làng.drac.tragagaut.an.j fi.boli arm.5 j.fcmin.cidonior.Si croci.afi.gj.fucci granat. 
î ijfaquîe rofar.ft.C.macerent.omnia fupra cineres calid.per noélem, deinde bulliac 
parum Si fi« collyrium. Infunde guttas aliquod in oculum. 


334 Des Maladies de lOeil, Liure XI. 

De l'ej}rej?ijfement & fletrijjtment de U Prunelle, diB en Grec OSi'ojjipSa^uÇj ^ 
LatinsTabes Pupille, Pupillæconftridtio. Fegetius^auxkfles brutes, 
nomme ceBe maUdie Siwxoejaoii, çÿ quelques vns 
à [homme ’Zmmisdae. 



r/.,^jgcncra!cmentcftpns pour toute exténuation&emmc- 
gnllemcnt. Toutefoislesancicnsl’ontpris pour vneaffcâion 
de l’œil quand la prunelle dcuierit plus eftroitte & debile re ' 
^ ptefentât comme vn petit point à.l’œil : Elle différé S^trolhm 
f pour ce que l’Atrophie cft de tout l’œil, ülePrA/TIj de la Pupir 
^ lefeulement. Lapupilledoiteftremediocre, c’eftàdire nv 
“ trop large (comme au MidrUfis)ny trop eftroitte, comme au 
I PMiyis.latropeftroiae, empefehe les rayons dcl’cfprit vifuel 

S'de fortir lia trop large, cft caule de tes difliper : elle doit aufli 

çfttedroiaàroppolitederhumeurCryftalin: careftant de collé laveuë ne fefeta 
pas bien. Telledifpofitionaduient,çommediâ: Auiccnne,dés la première confor¬ 
mation, mais ceux qui ont la prunelle petite de celle forte ontlaveuëtres-aigue & 
fubtile. Polemonefctit que ceux qui ont tel accident de nature, eftrecauts, fins & 
c.mwfj’r-malicieux comme les renards,fingcs&lerpens. Mais quand celle affeâion n’cft pas 
Jlrrfiil* naturelle, elle peut venir par ficcité de la membrane vuee, quife retreirit& amon- 
fnmillc. celle,oupourvnehumiditéquicoulefusicellemembrane, quifaiét que les extte- 
piitez U bots du trou U rond de l’Vuee s’eftcndent,s’approchant les vnes des autres, 
de forte qu’il deuient plus petiticommel’onvoidles cribles qui font faiâs de parche¬ 
min,Icfquels ellans mouillez & humci 3 :ez,les trous qui font en iceux fe referrent. Se- 
blablonfent la fechcreffe de l’humeur Albugineux en peut eftrccaufe,lequel en fe de¬ 
yr. feçliat)t s’amoindtit,& fai£l que la membrane qui le couurc, aufli s’abaiffe Sc appe- 
tiffe, Tq! tnal aufli furuient par vnc grande débilitation & extreme douleur. A ceux 
l’imimli. quionttelleaffeâion,lcsobieaslcurfemblentplusgrands qu’ils nefontteommeen 
tiirvttu toute imbécillité de veuc, les obiefts apparoilTcnt plus grands,mais non li bic tepre- 
ftiaits et- en telle aficaion,ccla aduiét pour ce que la prunelle cft plus petite & refet- 

’trmdî* maladie eft inucterec,la guerifon en eft tres-difficilctcelle qui vict 

<l’humiditfffegucric plus facilement, attendu qu’il cft plus facile de dcfcchcr ce qui 
efttrophumeaé,qucfairelecontraire:& fielle cftcaufeed’humidité, l’œileft hu¬ 
mide & plus grand,!! elle viét de ficcité,l’œil eft plus petit, & la veuë eft fort baffe fans 
voir de loing. Pour la guerifon,fi le mal vient par ficcité, il fera guéri par remedes du 
curdtien. tout contraires àladilatationflcs friaions des parties fupericures font ncceffaires, il 
nemede eflbondefrottcrIesyeuxaueclcsdoigts,&: dcfclauerle vifagcSctëfte,&felafrot- 
ter & oindre auec huille nommee/r/»»»». Pareillement d’vfcr de quelque collyre af- 
fez njordicant Si acre,à fin d’attirer l’humidité à rœil,commc ccftuy, ammo. thi- 

reiamatisjj.crocomag.3iiij.croci3ij.ærug.5iiij.teritocumaqua, efformaSivtere. 
Mais filemal vient dcficcité, Auicenne confeillc d’vfer de viandes humeaantes SS 
^*poreufes,Si fus la partieil ordonne vn tel collyre. y.pipcris Si ammo. aâ.pattes ij. 

’ olci balfaminonam partis vnius.croci par .j.diffoluaturammoniacumcum aquafœ- 
niculi,proiiciatur fuper ipfum oleum balfami. Si conficiatur cum melle ; tel rcmede 
eft fingulier Si fort recommandé par ledia autheur, en lieu de Oleum bdfitmi,'k pren-' 
drois de bonne terebinthine de Venife. 


Des Maladies de l*Oeil, Liure XI. 3^^ 

De UTaje, Coulijfe, Bourgeon, vulgairement appelle Cataraéîe, iiBeenGreci 
V-rmyoïuL-,^ des Latins,SaSüÇio, Gutta, Aqua,Imaginatio : Defccn- 
fus aquæ in oculum ; Elleeji appeler aujji Gutca zala^ ou Flaua^ 
quand la Taye ou Cataraéîe ejl iaune. 

Chapitre II I. 


Tpochymà cft.vne accumulation d’humeur fuperflu,qui s’cfpaif" gw cijt 
fit comme vne petite pellicule, entre la Cotnee de l’œil & î'hu- ^u’Hyfa ^ 
meut Cryftalin,à l’endroit de la prunelle, nageant fut l’humeur'i''’”*- 
aqueux, en ce lieu que Celfe diû eftre vuidé ; qui empefche de 
voirjoüdebien&clairementchoifircequona auifc. Môfieur 
Fcrnel diâ icelle eftre fituee entre la tunique Rhagoide Sc l’hu¬ 
meur Ctyftalin. Il s’accumule quelquefois vn humeur, qui eft 
plus fec que celuy delà Cataraâ:e,n6mce des AnciensÀiaTolois- 
Les différences des Cataraâeslbntprifes, ou de leur quantité, 
ou qualité: De leutquanticéjcomme lors qu’elle eft toute entiere,couutant entière- , 

ment le troii de la membrane V uee, de forte que l’on ne void rien, & quelquefois cl- 
le ne couure que la moitié de la prurlclle,ou portion d’icelle, foit en haut,ou en bas, cimtyùd 
ou au milieu, de forte que l’on tie peut difeetner que cefte partie de l’obieâ qui eft 
reprefentee,parce quin’eft point couuert, comme l’autre partie dudiaobieft, ne fe>«i«a»/î- 
peut voir,pour ladite taye qui cmpefche:d’où vient que quelquefois on ne void tien, 
ou bien que la moitié, ou partie de la chofe, fuiuant le changement de la veuë haute 
ou baffe:car fi ledia obieâ eft fitué droit vers la partie de la prunelle qui eft bouchee, 
on ne le peut en rien difcerner,comme s’il eft du tout fitué droia vers cefte partie qui 
eft ouucrte, on le peut entièrement difeetner. Otfilà taye eftaumilieude lipia-rayt fitaei 
nelle, ne couurant fes extremitez ou rondeur d’icelle j comme l’on void vn point au m milieu 
milieu d’vn rond, qui ne touché nullement aux extremitez d’iccluy : de tout ce qui deUfm- 
eft monftré on n’en void que les extremitez, appCrceuant au milieu de l’obiea ou 
chofe reprefentee, comme vne feneftre ououuetture, penfant voir vne obfcurité. 

Les différences prifes de leur qualité font, ou de leur effence, d’autant qu’il y en a Diffamus 
aucunes deliees,fubtilcs & tranfparentes,par lefquelles lâ lueut du Soleil s’aperçoit: frfesdi 
autres font efpeffes & groffes : Ou de la couleur, car les vncs font de couleur d’airin, hmiimlitê 
autres blanches comme plâtre & perles : autres blancheaftres tirant fur le verd 
& verd iaune : autres de couleur de citron & d’or : les autres font noires, autres 
drees. OrlaTaye,Couliffe,ouBourgcon,foncprispourmefmechofeenFrapçois, 
coxàm.e\es kto.htsp'cennent,CMitrii 6 iit,Suffttfto^qua,GHtta,&>Imitgmiim, pourméfinc ji^ 
chofc,different en ce que Im(tginttio,ippt\ee par Auicenne GuttaZala , eft comme vn turs. 
commencement de Suffufion, d’autant que nous imaginons voir ce que ne voyons 
point,la Catarafte eftant fort deliee, comme toile d’aragnee:.^y<w Gutta, eft quâd , 
laCataraâe Ce commenceàbienformer,fedilatantcommedereau;maisquandel-^^“' ®'- 
le vient às’efpaiflîr St meurir eftant plus ferme, eft diâe Cataraéîe, & d’Auicenne 
Guttaohfcura, Les caufes font comme vn coup, cheutte,chaleur,froidcur & douleur, 
qui autontcftécaufede faite couler 8c amafler en ce lieu quelque humeur, ou bienyt«r<. 
quelques vapeurs SC humeurs qui feront montez au cerueau, Sc puis découlez aux 
yeux, qui par apres fefetont, par longue demeure SC froideur rendus en eau, Sc en 
fin efpaiffis Sc congelez : fomblablement ce mal peut venir pour l’aliment quj ne peut ^ 
bien eftre aflimilé à l’œil, ou eftant bien affimilé, la fuperflnité d’iceluy aliment •' ’■ 
n’a peu eftre refoluee SC diffipce, eftanr comme cxcrement delà troifiefrae con- 
coftion, de forte que l’on peut dite que cela fe faiél par fluxion ou congeftlon. 



33(5' Des Maladies de rOeil, LiureXi. 

Monfieur Ferncl cftime la caufe eftre vnc dcfluxion d’humeur du ccrucau, qui pe* 
tic à petit découlé par le nerf optique, ne fe pouuantdés le commencementapetee- 
uoir ; combien qu’il affecrae auoir veu vne catarade fâide & formée en vn iour : Car 

‘^“‘""'“‘'^‘'■fitour àcoup ilpcuttomberquclquehumeur cras&vifqueuxdans le 
itc tiSit nerf optique, dont s'enfuit déperdition de la veuë, pourquoy découlant plus auanr 

iafim. à l’endroit de la prunelle ne fera foudain vne Cataraàe parfaide ! ’ 

cimmm- Lors que la fuffufion commence, ces accidens viennent aux malades. Il leur 
Kment de fcmble voir deuanc les yeux de petites chofes tenebreufes & fcmblabîes à des 
C4/4M&. moucherons ; Aucuns penfent voir des poils , les autres des filets de laine, les 
autres de toiles d’aragnees , aucuns pcnlcnc voir des cercles au tour des chan- 
deles qui font allumées. Ce qui peut aduenir, d’amant que l'efpritvifuel ne peut 
viuemenc & à coup pénétrer, & eftre porte iufques à la lueur de la chandelle, l’obfcu- 
rité eftant plus grande à tous les autres endroits de la chambre qu’au relie dû lieu ou 
ell la flamme de la chandelle: d’autant que ladide obfcuri té eft diflîpee en fon circuit 
par le moyen de la chaleur & lueur d’icelle: comme il cil manifefte à voir,au Hdos 
ou coronncs,du Soleil &c de la Lune,que nous voyons autour d’iceux,qui vientàrai- 
fondcrefpeircurdel’air,ouquandle temps eft pluuieux, & celle efpeffeut d’air U 
nebulofitceUdilTipecau tourdu Soleil & Lune par le moyen de leur chaleur & for¬ 
ce des chandelles qui font allumées , & quelquefois deux chandelles pourvue. 
U chimr- ces chofes apparoilfent, fi on n’y aduife bien curieufement, la prunelle fem- 

gien dea ble eftre nette K pure ; mais qui y preirdra garde de près, il l’apcrceura aucunement 
regarder trouble,& la conférant auec l’autre qui eft faine, elle s’apparoiftra aucunement blaf- 
attntimëi. farde. Quelquefois elle retire à la couleur de la mer, comme l’affedion & maladie 
üifdesfint croift. Pour le prognofticq, celles qui font de couleur de fer bruni,ou de perles, ou 
“ ‘ 1 '^' tirent à la couleur verde & cendree,comme la pierre Turcquoife,ou eau marine, 
" fontpropresàabbatre,aucontrairecellesquifontdecouIeurdeplatrc,vertes,noi- 
Fant «»y(-res,plombines,citrines&iaunes,nefeguerifirent par l’efguille. Outre la couleur, 
derer leurs faut voir fi en leur fubftance elles font propres, car celle qui fe dilare Sc eflargit fans 
Juifianm. fg feparec en pièces & parties,reucnanc en fa première figure & grandeur,eft curable, 
dénotant par cela fa maturité •• mais fi en fe dilatant & eflargilTant elle fe delTaftemblé 
quelles en pièces, elle n’eft pas propre ny prefte à abbatre : ne faut aufli toucher à celle qui 
tufaustcu- pg (Jiiatjfa 52 cflargira aucunement, attendu que ne fe dilatant, cela dénoté que le 
nerfoptique eft bouché, par lequel l’efpritvifuel deutoit eftre porté, pour comme 
d’vnfoufflement le dilater &ellargir,& que ce feroir peine perdue, encore qu’elle 
myeade fuftoftee,attenduquel’onnevetroitticn. Telleefpreuue fe peut voir, fi l’on frotte 
«^wÿreyî doucement l’œil, mettant le doigt fur la paupière, & le tournant de collé fedautte, 
letserfefti- puis foudainemcnt la paupière leuee, confidcrerez fi la catarafte s’ellargit Sc retout- 
w éviers- j,e incontinent : on le peut aulfi veoir,en fermant l’autre œil, où il n’y aura point de 
Catarafte: car en ce faifant on apcrceura la dilatation de l'autre, qui fe fait à raifon 
des cfprits qui deuroyent eftre po rtez à tous les deux yeux, qui ne font qu’au malade, 
le fain eftant bouché, lefquels font telle dilatation de la Catarade curable , lins la 
oaeüeejl dcfalfembler6cdefioindrc,&:oùellcfefepareroit, cllcnc fctoitmeutc. LaCatara- 
lapire ca- £kc cft d’autantpire : quand elleptoccdc d’vne plus grande maladic,oud’vncplusvc- 
‘araHe. hemente douleur de telle, ou d’vn coup ou blelTeure plus griefuc : en vn vieil hom- 
me,qui fans celle imperfeaion à la veuë foible, on ne lapeut guérir, non plus qu’en 
vn enfant : vn aage moyen eft plus fuffifant à receuoir la curation, SC aufli fi la catara- 
Curaiim. fuffifammcnt meure, Sc l’œil n’eft petit ny enfoncé. Pour la guerifon,fi la Ca- 

taraaene faia que commencer,on tacheta dé la guerir,ou quelle ne croilTe d’auan- 
tage,parbon régime de viure,faignce, tant au Bras qu’au front, Sctemples, purga- 
mrué’rH t‘°" 5 >''®ot°uf'=s>cauteres, fêtons, errhines Sc mafticatoircs : pour les reraedes parti- 
collyresfuiuants font fort recommandez. If. tereb. ft. 15 . fulph. viui % ij- 

C4MM-mellis rof^iiij.plantag.Scarnogl.eufrafiæ,chelido.an.m.ij.fiatdiftillatio inalembi- 

5es. covitreo. Autre:^. Zingiber.cynamom.garyoph.nucismofc.gran.parad.an. % ij. 15 . 



Des Maladies de l’Oeil, Liure XI, 


337 


folior.filuiæm.ij. cardam.cubcb.maft.Galang- rorif. maior. lauand. meliflT. bcthon. 
an.|j. omniain vini ope.tb.iiij. per deccmdiesmacer.&fiat diftillatio, de laquelle 
en léramis deux ou trois gouttes en l’œil, le continuant quelque temps. Autte, 
aquar. chelidoniæ, foeniculi, rütæ an. ^ j. fellis galli & hirci an 3 C. mifee adlcntum 
igncm.dcinde adde mellis 3 ij. myrrhæ.ctoci an.3 C. ætis vfti & loti, Antimo. vfti & 
loti an .9 j .'ponantut omnia in vafe vitteo bene obturaro, Sc detineantur per très dies 
& noftes in fimo calente, vcl in balneo mariæ, fiat colatura. Son vfage cft d’en met- 
trevncgoutteoudeux furlaptuncllefoir& matin. Metcutialdiaenauoirvféforc 
hcureulemcnt. Auenzoar loue fort la decoftion de faffran, & en teccuoitla vapeur 
les yeux ouuerts. 

Maisfiauec les fufdits remedes, tat vniucrfcis que particuliers on ne pouuoit guc-2»-u!<l A» 
rirlacataraae,onialaiircrameutir,fans vferd’aucunremede citant meure , ce qui^i'^wrenV 
fc pourra cognoiftte par les fignescydclTuscfcrits, on viendra à l’operation ; mais^ 
deuant quclapra£tiqucr,ilfautconfidcrcrlafaifonlapIusproprepourccfaire, qui”'^' 
eft le printcmps,puis rEfté,& où l'on feroit contraint dele faire en autre temps, 
quelcmaladeeuftceltevolonté, comme enHyuer , ou enAutomne, futtout il ‘‘°' 

faut doner garde de l’abbatre en vn iour pluuieux ou venteux, ou qui fuit trop chaud càurl^tsy 
ou froid : car l’experience nous a montré, que fi on les abbat en tel temps, il furuient 
grandes douleurs de telle au malade , voire prefques intollcrables ; Parquoy ayant 
choifi vn tel temps, deux ou trois iours auparauât que rabbatte,le malade doit man- 
gerfort peu,& boire d’eau ou autre bruuage, à fin d’euiter le vin ; le iour precedent 
il doitmanger & boire plus fobrement. Ccfaiél, on l’alfiet en vn fiege tourné con- uui otfir- 
trel’opcratcur,en lieu clair, defortequeleiour des fenellres donne contre le dos de »«■/««»,' 
l’operateur, & que le mefme iour tumbe par deuant fur le vifage du malade, en forte 
qu’il foiedroia vers icelles, & que l’operateur foitalTisvn peu plus haut que Icdift 
inalade,au derrière duquel, doit ellre vn feruiteur qui luy tienne fi fermement la te- ^duitnir 
lle,qu’il ne la remue point; car la remuant tant foit peu, on le pourroit rendre aueu-r^'"'/' 
gle pour iamais. Il faut aulfi empefehet l’œil malade de fe remuer, en couurant le fain 
d’vnc petite comprelTe & le bandant.L’ocil gauche fe doit traitter auec la main droit- 
te,& le droit auec la main gauche : deuant que venir à l’operation, le Chirurgien,ou 
bien quelque enfant quiaura la bouche nette, machera du fenoil ou anis, & l'ayant 
craché halcinera l’oeil malade, à findefubtilierlacataraéle. Ccschofes ainfi ordon¬ 
nées Sc prepatees, faut faire tourner l’œil où eft la cataraéte vers le ne2,comme s’il le 
vouloit regarder,& foudain approcher refguille,qui foit picquantc & non trop gref- Jt 

le,vn peu applatie & non ronde,à fin quelle perce Sc entre plus facilement,&: qu’elle 
neglilTepourfarondeutcontrcladiaeCataraae , puislapoulTcr tout droit dedans 
au trauers delaconiundiue&cornee ,au milieu du noir de l’œil, Sc coing prochain 
de la temple, la menant & adrelTant furlemilieudelaCataraae, de forte qu’on 
blelfe aucune veine :& toutefois il faut poulTet hardiment & fans doute, pource que ^ ' 
cllevaenvnIieuvuide,oùaprcsqu’ellecft defçendue, l’operateur encorequ’il fuit 
médiocrement expert, ne fçauroitfaillir, pource que preffant Sc auançant l’efguille, 
nefetrouuerienquiluyrefifte. Quand l’efguille a pénétré, illafautaddreirerfur \iunuil 
cataraftCjla prenant par le haut,& tourner doucement petit à petit, pour amener la-/®»» fridre 
dite Catatafte vers l’inferieure partie de la prunelle: Si quand elle fera abailTee ou-^'* ctun- 
tte icelle, il faut ferrer Sc comprimer plus fort, à fin quelle prenne afliette au bas de , 
l’œil. Sielles’yarrefte&demeute,la curation eftparfaiae,fiincontincnt elle remon-®”^ 0 ", 
tc,aucc la mefmeefguille il la faut rompre & découper en plufieuts pièces: afin quej,.^^” ' 

chacune d’icelles foit cacheeplus aifément, face moins d’erapefehe, Sc tienne moins rmfrc U 
déplacé. atmüt. 

Ce faia, nous retirerons l’efguille tout droia,Sr appliquons dedans l’œil vn blanc.t' 
d’œufeftendu fus petites comprelTes, Sc pat dehors vn remede qui mitiguel’inflam- 
mation auec bandage conuenable. Ces chofes faiaes,il faut que le malade demeu- ^ 
reenrepos,eftantcouchéenfonfiefanc,fans pancher la telle, ny deçà, ny delà, au^,,„_ 


3.38 Des Maladies deiOeil, Liure XI 

moins qu’il luy fera portlbk, euicanc la grande clarté pour quelque temps, qu’il f.,cc 
abllinence, fe nourriffant fept ou huiia iours de viandes liquides, afin de netrauail- 
ler point les mâchoires, car cela prouoqueroitdcfluxion fur l’œil, & pourroit faire 
remonter la Catarafte, l’inflammation ceflec.on gouuernera le malade comme ceux 
S«mdil quionteftébleffezdeplaye. Onne doit penfer le malade, ny débander l’œil que le 

/««f ;>rB/o'deuxiefrneoutroifiefmeiour,apresauoirabbatuladiac Catarafte,s’il nefuruenoit 
U mJaJi. quelque accident, comme douleur, ou inflammation, & lors que l’on l’appareillera 
il faut fermer les feneftres, ic tnettre la chandelle allumée derrière la tefte,&: non de- 
UgrAnde uant les yeux, ou bien loing & à codé d'iceux, craignant que la trop grande lueur, fi 
/«»rfj?(;-fubitementoppofee&prelentee,nefufl:eaufe de faire quelque perturbation à l’œil, 
«MW. ou de faire remonter lacataraac. Cequei’ay veuaduenir, encore quelaCatarade 
fuftdextremcncabbattuc,lefixiefmciour elle remonta, & deux iours apres d’elle 
mefme fans aucun effort s’abaifla en bas. Meflieurs Pineau & Collo Chirurgiens fort 
expérimentez en telle operation, m’ont affeuré auoir veu remonter vnc Cataraae 
bien abbatue par vn coup de Tonnerre qui fut donné fort violentement. Or quel- 
mehimefi quefois en abbatant lefdiaes Cataraaes, il fe faia vne Ecchimofeau dedans de l’œil, 
tnl'ml. de forte que les humeurs contenus en iccluy apparoiflent tous rouges; Ce qui aduiét 
pour lefang refpandu, qui fort de quelque petite veine ou artère couppee ou perfee, 
quifemefleauecrhumcuraqueux,luy donnant telle teinture touge,de forte que lé 
Chirurgien qui n’aura veu telle chofe , cnfembleles alTiftans, eftimeront l’œil cftre 
creuc &: du tout perdu, & toutefois deux ou trois iours apres, lorsque l’on penfe le 
malade, telle Ecchimofe ne s’apparoifl:,ayant efté refoluee.Cc qui a incité quelques 
Médecins, de faigner lemalade apres que l’on aura abbatu la Cataraae, de la veine 
Temporale; Arnauldveut que ce foit le vingt&deuxiefme iour apres l’operation. 
l/tutre M- Il fe troune aulTr des Cataraaes qui font de telle nature, que fi toft que l’operateur 
les a atteintes de l’efguille pour les abbatre, elles s’efpanoüilfent, dilatent&efpan- 
tmSes, flent,n’eftansaflcz fermes Scfolides pour fouflenirl’efguille,laquellcpa(re au trauers 
d’icelle,commeautrauetsd’vnfotmagerecentementfaia, azpour ce font appelées 
C4uréli$ proprement Cataraaes laiaeufes , pour la couleur & confiftence qu’elles oiit à du 
luiliiufis. laia,& quand telle chofe aduicnt,& que le Chirurgien en rencontre de telles,il doit 
tacher à la diff6udrc,remuant l’efguille de collé & d’autre ; car ce faifant i’ay veu & 
expérimenté quelquefois, le plus cras & groflier deladiae Cataraae tomber & cou¬ 
ler en bas,& le plus fubtil fe refoudre,& en fin le malade recouurer la veüe. Il fe ren¬ 
contre quelquefois des Cataraaes fi dures, que l’efguille crie delTus, comme fi elle 
touchoit vn parchemin : & quelquefois eft fi adhérente pat de petits filamens,qu’elle 
remonte tout aulTi toft qu’ellea efté abbatue: Et où telle chofe adulent, il faut la 
trouffer auec l’efguille, par fa partie inferieure qui regarde la paupière d’embas, & la 
foufleuet en haut,luy donnant le faut en la renuerfant SC contournant. 

Razis efeript qu’il y en a eu quelques vns qui ont eftimé qu’il falloir ofter les Ca¬ 
taraaes du tout de l’œil. . 

Albucrafiseferit, auoirouy dire.quedefon temps onauoitexcogitede picquet 
hmafis. l’œil auec vne efguillecaue,&que par l’interieure cauité d’icelle ontiroit&fucçoit 
l’humeur de la Cataraae ; de ma part i’eftime que l’on attiretoit & fucceroit pluftoft 
l’humeuraqueux que la Cataraae,qui eft vnemembtane dure, lors quelle eft propre 
à abbatre. 



Des Maladies de l’Oeil, Liure XL 33 9 



SECTION SEPTIESME TRAIT. 
tant des maladies Q^yi svr- 

VIENNENT AVX HvMEVRS. 


Pes Veux Verons, Verdoyants O' Blaffarts, dits des Grecs VxaLutfia ou rAouxaui;, 
en Latsnauffi Glaucoma,o«Cæfijoculi, parl'interpreted’oyiuicenne, 

Viriditas Oculi. .ënfembledel’œildeLoup,oudemauuisgarçon,dicî ■ 

C?w, oa Ai'joy Lit;/'» Raui oculi. 

Chapitre I. 

B Lducoma, Ce çroni en deux maniérés: car improprement il eft pojbÆjî. 

pris pour vne Suffufion, Catarafte ou Taye,qui s’ell fort îstaC-gmpuikn 
fee& defechec au tour dé la prunelle,en laquelle fignificatioir,/' 
aucus des anciens ont pris GUucomi, commeefcrir Paul, difant 
que les anciens ont cftimé que CUucorM de Hypochyma eftoyent olmumd 
vne mefme maladie, ayant efté feulement dillinguce par les rc- tijfi,. 
cens, de laquelle opinion Galien ne s’en recule beaucoup, di-chymd pmr 
Tant que G/rf»co»»aM refcmblent aux SufFufions, Se fe rapportent ”’<']«»'• 
à mefme efpece ; Toutefois ( comme dit Gorrarus) il ne s’enfuit 
qu’ils foyent femblables, caria Suffufîoneftvnaircrablcment d’autres humeurs, que 
de ceux qui font naturels de l’œil, qui d’autre part coulent en iccluy :mais le GUucomo. 
proprement elbpris pourvue deficcation & cfpeffiffcment de l’humeur Cryftalin, 
ayanracquisvnecouleur verd^ante, quifaia quelesyeux femblentverds &:blaf- 
farts : d’auantage toutes les Sumifions ne font fi grandes qu’elles s’eftendent & cou- 
urenttoute la prunelle, pour empefeher du toutla veüe. Mais leGlaucomaoccufe Difirmte 
toutl’humeurCtyftalin, & la fechercffeeftefgalementefparfe par toutes fes parties, if 

SC d’icellefccliereffe fe faid vn affemblement &: efpelfcur : Dauantage les SufFufions ^ 

reçoiuent guerifon, Sc non le GUucoma , cftant parfaift, commedit Paulus, de l’opi-î"''"”"’ 
niondeRulFus. Pline diâ qu’en Albanie il y a certaines perfo'nnes qui ont les yeux 
pairs,lefquels dés leur ieuneflefont Chenus, Sc voyent plus clair la nuift que le iour. 

Lors que telle affeftion nefe communique qu’à vn œil,eftant feul afFeaé, teHc mala¬ 
die , des Grecs eft diâe EterogUitcofis, comme ayant les yeux bigarrez, ou de deux par- sdmtUu- 
roiffes. Il vient vne autrcmaladie à l'humeur Ctyftalin, difte^^rjynW des Grecs, 8c (»/>>. * 
des hoüas^lhedomCtyftitlloide, qui eft vne marque blanche, qui fe concree fur l’hu¬ 
meur Cryftalin, laquelle facilement on peut remarquer par la veüe, 8c félon qu’elle 
eft grande, elle peut empefeher la vcüc:tellc affeéHon peut eftte comme le commen¬ 
cement de G/aacowi. Anciennement, mefme aufli pour le iourd’huy les yeux verds, 
dits GUuci en Grec, en Latin Cafij , eftoyent loüables aux filles 8c femmes, d’où vient 
qu’en Homere,Minetueeft toufiours futnommee Glaucopù,comme <jui diroit aux Minemt 
yeux verds. Encore que Paulus attribue la caufe de ce mal, à l’humidite, fi eft-ce que dilli aUut 
félon Hippocrates 8c Galien c’eft la ficcité,d’où vient que les vieilles gens y font fub- 
iets pour leur fecherelTe: Aucuns penfent que quelque couleur verde femelle auec - ■ 

l’humeur Cryftalin, qui en foitcaufe,8c de làfefaire la couleur verdoyante ^azu- 
tee, difte Glducoma. A celle occafion quelques vns ont faiû différence entre GÙucomd 
8c GUucofis , difant que GUncoma eft quand l’humeur Cryftalin vient à fe changer 8c jbimmx. 
tourner en blancheur, auquel changement lediû humeur fe congèle 8c efpellic, tout cmttm. 


340 Des Maladies de l’Oeil, Liure X I. 

ainfi que nousvoyons l’eau, lors qu’elle vient à s’amonceler & glacer, deuenir blan 
che.ce qui auient pareillemcnr à l’humeur Cryftalin, lequel deuienc blanc lors qu’il 
..vient às’efpeflir, ou bien quand lediaiiumeiu le vientàobfcurcir, Je brouiller pour 
quelque humeur qui fe mefleen la propre fubftance d’iceluy, ou en Tes enuirons^qiu 
le rend obfcur Je d’autre couleur que le naturel. Et quant à GWojîj, ilfefaiàpat 
ficcité, quand l’humeur aqueux, pour quelque coup ouerofionqui perfelesmcbra- 
nes, vient à fortir Je rendre ledit humeur Cryftalin à fec, de forte qu’il fedefeche h 
congele demeurant blanc. Cequei’ayobfcrué en la feruante de Monfieur Cabry 
apoticaire à Paris, laquelle eu t vne telle inflammation à l’oeil, lachaleur eftant fi ex¬ 
trême, queledithumeurCryftalinfutrendu blanc&dur,comme s’il euftefté cuit. 
La demeure trop au feu Je au Soleil ardent en peut eftre caufe ; ce qui a efte expéri¬ 
menté par quelques Barbares qui faifoyent perdre la veuë'ades perfonnes par le re¬ 
gard demitoüers ardents. 

Ariftotedia que ceux qui habitent les régions froides ontles yeux blancs Je ver¬ 
doyant , d’autant quele froid extérieur augmentela chaleur au dedans de l’œil, 'qui 
faiaquerhumiditéeneftconfommec, dontl'humeur Cryftalin deuienc blanc’: Le 

mefme eferit aufli que les vieilles gés y font fubieas, pource qu’en eux ledia humeur 

fe vient à diminuer faute de nourriflement, qui luy doit eftre porte parles veines qui 
fe defechent. Ceux qui font trauaillez de ce mal voyent obfcurement,d’autant que 
pourvoir bien clair,il faut quel’humcur Cryftalin foit illuminé Je ttauerfé par l’cf- 
pric vifuel, ce qui ne peut eftre lors qu’il eft obfcurci de quelque humeur,ou dcfeché 
pour quelque caufe: mefme quand le mal cômence il leur fcmble qu’ils voyent com¬ 
me par vn nuage : Car comme les chofes ne fe peuuent voir au trauets de l’eau qui eft 
efpoiffe j£ trouble, ainfi l’humeur Cryftalin, eftant cras Je cfpois ne peut reprefentet 
les images Jeobieâsmanifeftcmenc: leconttaire eft quand ledia humeur eft trop 
clair Je reluifant, les images Je obieas ne peuuent eftreemprintes Je figurées en ice- 
luy : Ce qui eft manifefte .à voir enl'eau de vie bien reaifiee Je claire, en laquelle les 
obieas ne font fi bien reprefentez qu’en vne autre eau, qui eft médiocrement claire 
Je nette. Pour la guerifon, lors que l’on void que le mal commence à venir , ce qui 
s’apparoiftra par le changement de l’humeur Cryftalin, qui fedemonftrera eommo 
verdoyant, apres les chofes vniuerfclles, on vfera de collyres, qui auront vertu de 
conforter Je empefeher que l’humeur Cryftalin ne fe congele Jedefeche.vfant de 
rtmmuiiS fomentationshumeaantes Je confortates,comme, y.fummitatum mal. bifmal.vio- 
lar.an.m.j .eufrafiæ.chelidonix an.m.fi.florum camomil. Je melil.an.p.fi.feminis fini 
gij.feminisanifiJefœniculian.jj.fiatdccoa. profotu. On verfera en l’œil d’vn tel 
collyre, l^.mucag.feminislini Jecido.cxtraa.inaquaparietar.an.§j.aquæfœnicul. 
Jeeufraf.an.IB. inquibusdiflôl.myrrh. &:alocsan.j fi. benioiniJeftyraciscalamit. 
an.3ij.fiatcollyrium: lesfufditsingredienspeuuenteftrediftillezpouren faire vne 
eau.quiferoit profitable. Aucuns fies Anciens ontmis telle vertu en l’herbe diae A- 
uemone,queceluyquilaporteroitfus foy, ou bienl’auroit pendueen foncol eftant 
maladefiuGWoma, enquaranteioursilenferoitgueri. Marcelliis eferit queléyîr- 
f ilium cuit en eau, Je d’icelle eau en eftuuer fouuent l’œil, puis le frotter Je l’oindre en 
formede Collyre de poix liquide,pureJenette,qu’ilguairit foudaintelmal. Les re¬ 
mèdes qui font propres pourdiflbudreau commencement les SufFufions y pourront 
fetuir,en en vfant auec difetetion, comme aufli l’application d’vn pain chaud venant 
^Dtnste- du four, auquel on aura mis delapoudredefemencesd’Anis Jefenoille fendant par 
mtin. le milieu, Je l’appliquant le plus chaud qu’on le pourra tenirfur l’oeil, commeaufli 

l’haleinement d’vne perfonne nette,qui aura mâché du fenoil Je anis:reau dudit anis 
Je fenoil diftillee, y eft finguliere, en vfant difetetement, Je les mucilages de coins, 
fœnugtecJefemencedelin, tirées en icelles eaux. Ilfuruient vncautreaffeâion a 
C^(nl«»»-i’œil,diftedesGrecs-.^/fé«»>o»>rf, Jedes Latins ürfw oc»//, en François elle peut eftre 
dite, œil de loup, ou demauuais garçon,qui eft quand les humeurs fe noirciifent du 
toutjl’œil en deuenant noir,l’œil deuient aufli decoulouré comme de couleur de met 

ou d’Ai 




Des Maladies de l’Oeil, Liure XI. 341 

ou d’Aigiicmarine,&fe nomme enGrecOpfisThnUjfaidù, en Latin en Fran¬ 

çois Oeil marin. Pour leur guei'ifon, attendu qu’ellene différé en beaucoup du Glau- Cwa//»». 
coma.on aura recours aux remèdes tant vniuerfels que particuliers qui font prefetits 
cydcffiis. Monfieur Fernelefcritd'vn autre accident qui futuient à î’ceil , qu’il nom¬ 
me en Latinque l'onpoutncmmer en François œil d’Airin, quioft 
quand l’œil deuint i ouxffer & cftincelant comme à vn Lion,ainû quelesont les La- eadm. 
dres. Pour la guerifon, d’autant que c’eft vn accident de la Ladrerie, qui le voudtoit 
guérir, il faudroit premièrement guérir ladiûe maladie. Il adulent quelquefois que 
l’humeur Cryftalin ell fendu en deux, &lors lescliofesquinous fontreprefentees 
s’apparoiffent doubles ; Quand il eft plus grand que le naturel, les chofesnous fem- 
blent plus grandes : Ccquifevoid par exemple à vn grand mitoüer,qui reptefente la 
cfaofeplus grande qu’à vn petit : auffi fi lediâ liumeureft petit, l’obieâ fe monftreta 
plus petit : s’il eft raboteux,les chofes fe reprefenteront confufes. 



SECTION HVICTIESME Com¬ 


prenant LES MALADIES DES ANGLES 
ET Coings des Yevx. 


Dé U tumeur qui vient au grund coing de l’Oeil , diète des Grecs 
en Latin AbfcefTiis ocularis. 

Chapitre 1. 

Nchilops SC ^e^lops, encore qu’ils foyent pris, quelquefois t^hiUfs 
pour vnemefme maladie, fi eft-ce qu’ils fontordinairemét & 
diftinguez,en ce cpa^nchilops eft vne tumeur fituee entre le^^f'- 
grand coing de l'œil Sc le nez, laquelle n’eft encore ouuer- 
te,&.^f^/fo/>jeftvnefiftuleprocedanc d’icelle tumeur. La 
caufe eft vne colleftion d’humeur cras & efpais, femblablc 
à miel ou boüillie,qui eft quelquefois contenu en vne peti¬ 
te membrane,croifl'ant petit à petit Sc fans douleur, eftant 
de la nature des^theromes,Steatomes SCMelicerides.Tellemu- 
ladic eft alTez difficile à guerir,pout la delicateffe de l’os fur ™ 
lequel le mal repofe, Sc pour eftre fituee Sc proche de l’œil, 
le pouuant endommager. Pourlaguerifon, foudain que l’on verra le mal cominen- 
cet, dés le premier iour il faudra vfer de remedes fort tepeteuffifs Sc médiocrement 
ftupefaûifs, comme de l’emplaftre contra ruptutam, vnguentum de bolo, comitif- it airtùtn 
Çe , deficcatiuum rubrum , en laquelle on adiouftera vn peu d’opium. Car pot dsitrUre 
telsretnedes, foudain cequieft découlé en la partie eft diffipé. Que fi on void^''"J‘f“.- 
que la fluxion Sc inflammation perfeuerent, on vfera de remedes refolutifs, fans 
acrimonie, craignant de molefterl’œil, qui feroit caufe d’augmenter l’inflamma¬ 
tion. Aece ordonne tel rcmede. "ifj. thutisgviii. myrthæ 5 viii. ladani 5 i. certe 
yiii. aluminis feiff. 5 quatuor, fpumæ nitri 5 quatuor, coaguli leporis 3 iiij. tunditod'^OT. 
hoc pharmacum , Sc cum fsece olci irini emollito. Si pour tous ces remedes la 




34^ Des Maladies de l’Oeil, Liure XI. 

tumeur ne laiffe de venir à fuppuration, le pluftoft que faire fe pourra la faut ouutir 
Q^tnid faifantfortir l’humeur, lequel s’il eftoit contenu en ynChyft ou membrane, ellefe- 
dexttement que l’on pourra : & ou fans incommodité ne pour- 
roiteftreoftee, il la faudra contbmracr auec vn peu de poudre demercurc, pute, ou 
bienmelleeauecquelquemondificatif,ouautteremedefemblable;&: pour faire la 
Qiiml il curation plus feure, à finque le mal ne reuienne, aucuns cauterifent les patois d’icel- 
fmiyfirdt le ; le telle de la guarifonfe paracheuera auec tel remede. oleihipericonis ^ j, gû- 
cMm. mi £iemi § C.çhuris,myrrh.an.3 ij,farcocol.5 j,liquefiant limul fiatmcdicamcntum. 
Que fi l’o void que le mal ne guerifle,il faudra voir s’il n’efl: point dégénéré en fiftule, 
l’os eftant carié Sc corrompu; Sc pour ce la curation fera diuerfificc félonie mal. 

De U fijlule Ucrjmale , diÛe en Grec ^ f» Latin, 

Lacrymalis fiftula. 

CHAVITR.E II. 

EplopSyCÜ vne petite fillule fituee au coing de l’œil prochain du 
neZjde laquelle continuellement il diftile de la pituite,venant 
r quelque maladie precedcnte,comme d’vn ^nchilops,cpai eft 

pourn’auoireftéalTeztollou- 

^^^^^^^^^^fdicamens humides, ou bien l’air a altéré & carié l’os qui eft en 
celle partie. Ce mal incelfamment fâche l’œil, quelquefois 
iActtietai. rongeant & pénétrant iufques dans le nez: quelquefois il tient 

simnie W(t ficlanatutedu chancre, &lorsles veines fonttendues& re- 

tjteidafi courbées,la couleur eft pale &: liuide,la peau eft dure,&: quand on la touche, encore 
sUmtux. que ce foie legerement, elle irrite & prouoque inflammation fur les parties qui luy 
font proches&voifînes. Il eft dangereux devouloirguerir les patiens affligez de ce 
jCirilops niahquand c’ell vn chancre,& la curation auancelamort. C'eft aufli peine fans pro- 
«rS/w o»fitde les vouloir curctquandl’abfcespenetredanslenez, parce qu’ils neguerilTent 
itimMs. Aimés. On peut guérir ceux aufquels ccmal eft au coin de l’œil, iaçoit qu’on n’ignore 
point la curation en ellrc difficile , d’autant plus que le trou eft plus près du coin de 
l’œil. Celuy qui eft recent,ell le plus facile à guérir. 

Demitrrt- Ces choies ainfi confidcrees,& celle maladie eftant ia inueteree l’os eftant corrom- 
mede. pujn’ayantfceu eftre guerie par les remedes eferitsau chapitre cy deflus, il faut apres 
auoirfaiél vneouuerture a(rezfuffifante,foit auec la pointe du cifeau,ou autre inftru- 
Miymdi ment,’foit auec efponge préparée, qui aura dilaté la fiftule pourl’os: Le Chirurgien 
tAurmjir jyant bien faiél fituer fon malade, & garni l’œil, foit auec vne lamine propre,defcrite 
monfieur Paré premier Chirurgie du Roy, ou de ce qu’il trouuera le plus 
commode,auecvncâutereaauelcauteriferal’os,8ilesparties obliques enlacauité 
de la fiftule, & principalement les fuperieures,attendu qu’en ce lieu, il y a vne petite 
Poxrjmj cauité forteftroitté, laquelle enuoye à l’vlcerevn humeur femblable à larmes de la 
partie oblique &:fuperieure:laqucl!e fi elle n’eftoit defechee pat le cautere,abreuue- 
..ydiff cfs. ordinairement rvlcere,& empefeheroit fa parfaire cicattifation. 

l’ay’veü auec bon fucces en guérir plufieurs& en peu de temps audift fieur Paré, 
l’ayant à fon exemple depuis heureufement ptadiqué, l’operation faifte, on vfera 
d’vn digeftif fâiU'de terebinthine Si huile d’œuf : dedans l’œil fera applique vn blanc 
l(i«edes d’œuf, battu en eau rofe Si plantain ; puis par deffus vn defenfif, continuant le di- 
fMt 4 ffli~ geftif tant que l’efeharre foit tombée : quelque temps apres nature chaffera quel- 
efquillc de l’os, qui aura efté touché par le cautere, foit auec la boue, 
Dpera «». lutrenlenc, fans que le Chirurgien précipite en rien la cheutte de ladifte 



F 


Des Maladies de l’Ocil, Liure XI. 345 

efquille dudit os, laiflant cefteffeflà nature :cai‘qui levoudroicprccipiter, &leti- c’efil'æii- 
rerpar force, & principalement deuant que nature eulf produit quelque chair en-arr dc>i 4 - 
trel’osfain &la portion de ccluy qui doitfottir,ilferoitcaufe de faire vnenouueI-i»rr<i<ia/' 
lecarieàl'oSîl’vlcerecependant feramondifié, puis incarné & cicatrifé comme il/«’f"«« 
eft requisi 

D( l'excroijjance de chair qui vient au grand coing detail, ditl des Grecs, 
far tinterfrete d’t^uicenne , Additio 
Garnis lacrymalium. 

Chapitrb II L 

VcMthii, c'eft vne tumeur ou addition de chair à la riatiifelle c',/î 
qui eft contenue au grand coin de l’œil prochain du nez, ou 
'’*^"‘î“®'’diccllechairnaturellceftcrcuëoutremcfurc.Ilycn<^»- 
CT a de deux fortes: Car l’vnc eft fouuentcfois tendre, laxé& fans 

^ douleur,rougeaftre en couleurjqui facilement obéit aux medi- 

^ caraens : l’autre eft maligne,dure,raboteufe,liuide,accompà- 

Æ S"'® douleur poignante,laquelle ne cedeaux remedes,mais 

g’^^dt par l'operation ; tel mal vient fouuent aux chiens, tc 
moins aux hommes, vray eft que ceux qui font fus la thef, en 
font plus trauaillez. Lescaufes principales de ce mal,font trois. La première c'eft 
vne fluxion, oucongeftion d’humeur melancholique, qui engroffit lafubftance de,f£„(j„„_ 
la chair, qui naturclllement doit eftre au coing de l’œil, comme l’on void auxver-xWj. 
rues. La fécondé eft,vne hyperfarcofe fuccedantàvne vlcere malgouuernee en cesmndr. 
lieu : la troifiefme eft, le refte de l’ongle, qu'on n'a pas fuififamment couppé, & qui Tmfitfmt. 
recroift& demeure trop gros. Pour laguerifon, celuy qui eft petit, bening & fans Cwarw». 
malice,fe guérit auec rcmedes deficcatifs, comme auec ce remede recommandé par 
Aëce. y. aluminis,myficombuft.vitriol.an.fiatmcdicamétum, le Collyre que nous ifsmtJe 
auons defetit pour le Myochephalon eft fingulier. l'ay veu expérimenter vn peu*^-^'"- 
d'huile de vitriol & l’en toucher, ayant premièrement bien garni l'œil. Mais fi celle 
excroiflance eft grande & maligne, fans toutefois qu'elle loir chancteufe, elle fera auffir 
ofteepar la Chirurgie: qui fe fera paffant par le milieu vn fil, par lequel ilferafouf-fiM^a»- 
leué,puisaueclerafoiroucifeaufera couppé tout ce qui fera d’icelle,fe donnant de<l«. 
garde de coupper la chair naturellc,quieftioince à icclle:autrcmcnt on feroit vn mal 
pire,nommé en Grec Rhau, qui feroit caufe que l’œil toufiours demeuretoitpleurît: 
l’operation faiéle on mettra quelques remedes deficcatifs, afin d’empefeher que la 
'diairnevienneàcroiftre,patacheuantlercftedela guerifon, comme auons diâ en 
rOnglc. 

dd ij 


344 Des Maladies de l’Oeil, Liure XI. 

De l'ieil larmoyant fleureux , diB en Grec Pmiw PusJ, ou 

Latin, Fuxus oculi, Paul l'appelle Diminutionem carnis. 
Chapitre 1111. 

Hocm , encore que Thcophil.lc prenne pour l’accidét qiii vient 
aux vignes, lorsqueleraifmeftant encore tendre vientàtum- 
ber,ce que nous difonsCouleure dé vigne. Sie'ftceque nous le 
prenons pour vne diminution ou coniomptiondcla chair na¬ 
turelle qui eft au grand coing de l’œil, auec larmoyement con¬ 
tinuel «etafeheux. Ce qui aduient, ou pour auoirmal penfé 
vnOnglc,ouvnH»Cii»fi»,ou,- 4 ’e^; 7 ()pî, ayant trop couppc ou 
_ confommé lachairgUnduleufe.quicftnaturellcmétfitueeen 

ceil endroit : qui elt caufe que les larmes ne pouuant eftre contenues, l’œil toute la 
vie demeure plcureux&latmoyant.mefme que les larmes coulent le long des loues. 
Poniti y- Car.veu que l’vfage de cefte chair glanduleufe eft double,le premier,à (in de boucher 
t *''fo“>'iui du coing derœil,pcrce dedans le nez,à fin que les excrements quidecou- 
^thrmtU ventricules anterieurs du ccrueau fus l’os Cribleus,en palTant n’entrent de- 

^ dans l’œil ;&empefeher qu’en foulBant, ou reniflant, ou mouchant pour chaiTer ce 
qui eftOuppe le nez,rair violentement pouife ne fe ictte pat ce pertuis dans l’œil. Le 
sumiyft- fécond vfagccft,decouurir ce petit trou ou canal qui eft au coin de l’œil, par lequel 
fii’- s’efcdulc dans le nez la fuperfluité naturellement abondante en l’œil, qui eft vne hu¬ 
midité fubtile ic liquide, laquelle nous pleurons euidemment en riant, nous contti- 
ftans,&quandlecerucaii fedefeharge de fcsexcremens fus l’œil. Orquandeeftefu- 
perflûitéeft mediocreen quantité, 5 : loüableenqualité , cefte chair glanduleufe la' 
Jlfiaa au '^£Çoit,&la prde, & teferre poutl’elpandre doucemét enl’œil, comme il fefaiâ: aux 
l'œdfiiihu ùutres glandules,pofecs à la racine de la langue, qui eft vn moyen pour tenir l’œil hu- 
mtSi. . mide,&faciliterfonmouuement,lequelne poutroit facilement fe faire .eftantfec, 
"çè qui poutroit aduenir pour eftre en petpetuel mouuement, qui feroit caufe de l’ef- 
chauffer: mais fi tel humeur contenu en cefte glandule peche en quantité ou qualité, 
Jmmme- il caufe vlceres, delachrymations & autres maladies cy deuant eferites. O t quand' 
dittdeU ceftcchaircftpartropcouppee,confommee,ou cauterifee, fans qu’il s’engendre ci- 
llàlulc It- catriçj qui tienne fon lieu, le pertuis refpondant au nez demeurant ouuert, par ice- 
thrymalt j gxctemcns du eerueau fans empelchement tombent fus l’œil, qui a cefte caufe 
pleure affiducllement. Il furuient aux petls enfans nouuellernét nais vn flux de fang 
par les coings de l’œil; Cequiaduientpourle grand effort qu’ils font en criant ou 
vomiffant,par lequel les veines quifont aux coings des yeux (e viennent à ouurir. 
Curaiim. Poiiflaguenfon,aucunsvfentderemcdesafttingents,àfindetacher i boucher le: 
Cure U- trou ouuert ; Autres efcorchent la chair qui eft aux enuirons, & icelle eftant ainfi ef-. 
ttardmfi. corchee,tafchentauecrcmedesfarcotiqHes,d’emprûtcr&engendrervnechairnou- 
uelle,cn la placé de celle là qui aura cfté cofomraee & oftéc,vfant de remedes farco- 
tiques,puis eftant fufiifamment creuë.la cicatrifent & defechent, mais telle curation 
cftanttres-difficile&hazatdeufe, pours’en enfuiure fouuentvnéraillement d’œil: 
plüfieurs fe contentent d’engendrer vne cicatrice à l’entOur du pertuis, mais fans vne 
chair nouuclle, le trou eftant bouché il s’en enfuit plufieurs incommoditez.Prcmic- 
Jbmibmo- rement, elle ferme le paffage des excrements ordinaires à l’œil;fecondement,veu que 
dite !cicatrice n’eft autre chofe qu’vne chair endurcie & defechee àcaufe de fa denfité elle 
limn. ne les peut receuoir&boire,qui eft caufe quel’œil ne laiffé dépleurer & larmoyer, ic 

pour ce il eft pins expédient de tafeher à engendrer quelque nouuelle chair, que d’y 
faire vne cicatrice. 



Des Maladies deIOeiI,Liure XI. 345 

T)eU Demange/tifm du coing de l'œil , des vlcères qui viennent aux angles des yeux, 
diâes en (jrec rifciiS/oois & s’otiük-tij^ en Latin, Angulorum erofio, ou 
Prurit^slachrymaliUm,/><^rfAr«/^f»cf. 

Chapitre V. 

Eribrofis cft pris pour vtj petit viccre, qui vient aux angles des i',jl 
yeux,auecdemangeaifon,eftantfouuétefois icelle démangeai-?«!’«■'-, 
fon fansapparence d’vlcere. Telle maladie aduient, pour vn ‘""P- 
humeur falé, qui découlé & s’arrefte en celle partie, qui faiû ‘"‘‘“P 
que ceux qui en font affligez,fouuent mettent la main à l’teil, 
prenant plaifit à le frotter, & ont opiniô qu’ils ont touliours du 
fable, ou ordure au coin de l’œil. OrEpmyBh eft pris generale- î2»f 
ment pour petits vlceres,quife creuent d’eux mefmes,ellans au 
commencement en forme depuflules rougeaftres, efquelles fe trouue de la boue fan- 
guinolente.faifant peu de douleur le iour,màis la nuia tourmente plus que la gran¬ 
deur de l’vlcere ne demonllre. Telle douleur commence ordinairement enuiron les u tmmt- 
troisou quatre heures defoir,&continue iufquesfuslaminuia,puisce(re,de forte cimmiJe 
que lelendemain au matin le malade ne fent que peu ou point de douleur, ne luy re- 
llantqu’vne chaffie feiche,qai luy tient les paupières prifes & collees enfemble, pour 
à quoy remedier, il faut oindre les bords des paupières auec ynguent de tuthie. 'Toii- 
tefbisicy,feloh Pline,nousprenons £/>i»j»iiîà,pour vn vlcere qui eft au coing des yeux 2 ».' ‘eff 
duquel découlé ordinairement de la bouë. 'Tel vlcere eft plus fâcheux que le prece-Ç"/’"”™' 
dent,pour eftre plus fordide.maling & douloureux,principalemënt la nuiajdont en 
a pris le nom. Pour la guerifon, apres les chofes vniuerfelles , pour leregard des topi- cuuinn. 
quesde/iiT/irD^sonpourra vferd’vn tel collyre, y. mucaginis.feminis cydonior.Se 
liniinaquaplantag.&pariet.extraa.anjj. vitrioli alb.in aqua rofar. diirolÜti 9 j 15 . Ctllyn. 
mifee ad vfum. l’ay experimenté-la feule eau de vitriol blanc, auec bon fucces,prcna t 
gardequ’ellenefoittropforte. Telle eau contrarie fort au prurit &r demangeaifon, Expmmt-- 
quitrauaille fort le malade, de telle forte que monfieur Parc, confeiller du Roy&^rf«« A 
fon premier Chirurgien,recitc auoirveuvne femme qui eftoit contrainte de felauer ''“•ml. 
les yeux de fort vinaiMC, ttouuantplusdefoulagemcntpariceluy que d’aucun de-^'^""' 
quoy elle euftfeeu vler. Et quant à ÏEfinyBU. Pour ce qu’au matin, il nê relie au ma¬ 
lade qu’vne chaffie feiche,qui luy tient les paupières prifes &collees enfemble;ll faut 
aüantraccesdeIadouleur,oindrelesbors despaupieresauec vnguent de Tuthie: Etf»rf/E. 
d’autat que l’vlcere cil plus fordide,il aura befoin d’eftre auffl plus mon.dilîc:& pour-/"!!®'- 
ce il faut dilToudre au precedent collyre vn peu de fyrop d’abfinthe ü miel rofat, ou 

bien toucher ladite vlcere auec tel collyre fans offenfer l’œil, y.aquætofar.&cuphr. céyre ■ 

an.^ i.myrrhæ &aloe;a”,jj,vnguentiÆgyptiaci jj C-difflfimul,&fiatcollyrium;de/^,_j^. ' 
ce remede en fera touché auec vn petit linge l’viccre,puis foudain on mettra delfusjvwt a- 
quelque remede Anodyn te réfrigérât,comme vn blanc d’œuf, battu en eau de plan- moyntd'n 
tain,Oubien ledit lieu que l’on aura touché fera par aptes laué auec eau fraifehe. Tels 
Vlcetes ayant bien ellé mondificz,ilfautqueleChirurgien ayt elgarddelcsbienci- 
catrifer. Sinon il s’enfuiuroit vne cohérence des paupières en ceft endroit, diûe des 
Grecs Proffhyfis,à'iatont que la paupière fuperieure & inferieure ellant vlcerees,que trfphyfu. ’ 
elles ne touchent l’vne l’autre fans doute s’attachcroyent enfemble : & pour ce il fau¬ 
dra qu’il vfe vn petit d’vnguent de tuthie,en mettant fus du linge, & le pofer bien & 
proprement entre les deux paupières vlcerees,qu’elles ne touchent l’vne à l'autre, en 
ce faifant ce qui fera exulceré & mondifié.fe cicatrifera de part & d’autre,que fi telle ' 

chofe aduenoit.on auroit recours au chapitre de Ancyloplepharon. 




34<Î Des Maladies de 10 eil,Liure X 1 . 



SECTION NEVFVIESME COM- 


prenant les maladies dv nerf 

Optiove ov Visvel. 

De l'EBou^emmt du nerf Optique,dicî vulguairement Goutteferene, Àueuglemenf. 

Cÿ* des Grecs, huaufaou, l’fuPe??'». Obfufcatio, Guttafcrenaj 

Obftruûio. EnfemhledetJhufementde'veuë,oud'æil, divers 
<7«cn<tfÔ£5ici!s,fB Latin Hallucinatioo» Caligatio. 

Chapitre I. 

Que,’,» Mmrofis , le plus fouucntefl: vn patfaift empefcliemcntde voit 

fansqu'ils’apparoiffcaucuncaftcâionenrœil.la prunelle de- 
^ nullement changée, le nerf Optique eftant 
bouché. Sauonarola femble nommer tel commencement de 
Tmufis. I maladie, en Grec Panrafis^cn Latin HaÜucimM, ou CaBig)tio,ce 

que nous difon's ordinairement en François, Abufcment de 
vcuë ou d’œil,qui eft quand on prend vnc chofe pour vneau- 
^’auant-coureurd’Aucuglement, la veuën’eft 
J mil (jy toutpcrdue,mais toft diminuée. 

TellesafFcâions aduiénent à aucuns foudaincment,aux autres petit à petit,de for-, 
te que peu ou point on tout ne peuuent voir. Les caufes de celle qui fe faiû petit à pe- 
vifmiue tit>fontfemblablcsàceftemaladiequelesGrecsnomment..i'»iéî)iopM,enLatin 
tmre JC- tuda , mefmeque quelques vns ont pcnfé l’vneSi l’autre différer feulement, en ce que 
mMtefis les caufes à’^mblyopia font moindres que à'-Arrnturofts , & les autres défia plus fottesj 
(y .Am- & confirmées. 

hlufti. Orlacaufedeccllequife faiaàcoup,&qui eftvrayment appellec.-^»M«^oyî^ , eft: 
vneftouppement du nerfOptique,eftant bouché par des humeurs cras fevifqueux 
qui font tombez en la cauité , qui faift que l'cfprit vifuel ne peut eftre porté par ice- 
luyàl’œil. - ' 

'Unm Jt moyen de cognoiftre que le nerf optiqueeft bouché, & que l’efprit vifucl ne 

vmiiflte psüt eftre [jorrépaticeluy, efeft qu’en fermant vn œil la prunelle de celuy qui n’eft 
fdcntrf o-Ÿ^t bouché,ne fe vient à dilater&eflargir,ce qu’elle deuroitfaire,pour l’efprit vifuel 
fiifu efi quiferoit porté par iceluy netfàl’œil, lequel cfprit, comme d’vn foufftement dilate- 
bmihl. roitlaprunclle: &outellc chofe n’aduient, il faut iuger le ncrfeftte bouché,ou bien, 
que le Cerueau n’a peu enuoyet des efprits audit nerf, cequifuruient pour la débili¬ 
té d’iceluy,comméparvnelonguemaladic, fâcherie ou vieilleffe, les efpritseftans 
chùfii qui confommez & diftlpez. Les chofes qui precedent cefte maladie & comme caufes ex- 
ftxticm ternes d’iaeIlc,fonccruditcz ordinaires, boire vin pur, eftre au Soleil, auoir grande 
chaleur ou froideur à la tefte, laleâ:urcafliduelle,fe baigner apres le repas, vomiffe- 
)*• ments,compagnie des femmes immoderees,retention de fon vent ou haleine, com¬ 

me l’on void aux trompcteurs,toutes lefqueiles chofes rempliffent fort la tefte de va* 
peurs:deuant que tel accident furuienne, le malade fc fent grande pefanteur de tefte, 
& principalement à la racine des yeux. Quand ceft accident vient à vn feulœiUfoit 
pour cefte caufe ou autre accidentale,Ies malades en ayans perdu entirement la veuë: 
aucuns appellent telle maladie fireropétWwoî, comme eftant ptiuez delà lumière à 
l’vn des yeux,ne voyant que d’vn œihCe qu’aucuns ont pris pour ceux que l'on nom¬ 
me Borgnes en François,8i non pour ceux qui n’ont qu’vn œil de leur naiffance, qui 


Des Maladies de l’Oeil, Liure XI. 347 

font di&s proprement en GiccMcnophthalmi^Scdes Latins Vnoculi, comme il c/l en 
Homere de Cydops. Pour la guerifon de ceux à qui tel mal viét de repIction,la faignec 
au bras cft fort neccflaire,puis celle du front,application de vétoufes fur les efpaules, 
auecfcarificationSjlespurgations fontptofitabies : Car comme di£f Hippocrates, 

Auoir le ventre lafehe, eft vn flngulier remede contre toutes maladies des yeux:mcf- 
mcCelfcdia,qu’il y en a eu quelques vus qui ont perdu la veuë foudainement, lef- 
qucls aulTi par le bénéfice d’vnfoudain flux de ventre, ont rccouuert la veüe, &diet- 
te,euitant les vins forts & viandes vaporeufes ; les friâios de parties inferieures font 
fort recommandées: nous auons eu honneur (did Accédé ce collyre) :^.croci 5 j. nçmrjf 
myrrha: 3 j. piperis g.xv.fpicæ nardiobolos ij,fucci fœnic.3 xvj.ammoniaci, thymia- da 
matis jj.mellis quinquncem, adomnia leniilime trit3,fœnic.fuccuaffunde',- deinde W 
tereacreficca,& admixto melle,æneapixide excipe &vtcre. Deuant qu’vferdu col- 
lyre,il faut fomenter l’œil auecvne efpongetrempecen eau marine chaude. Ledit 
autheurapprouuefortvncauftiqpcmisau derrière de la telle, pareillement de de- 
fecher la telle. On a veu grand efféâ par l’vfage de tels fachets ou coilïes,mis fut la te- yfig,dii 
fte,lepoilcllantrafé. y.florû ftecJiadosvtriufque,hyflropi, bethonicæ,camom.an.p.«»w«,i(r- 
j.rofar.rub.p.ij.Calami aromat.lignialoës,cyperi an.jj.folior.lauri.fampfuc.an.p. j. ««•« U te. 
nucismofeat. radic.ireos, cinamo.elcdian.jij l?.garyophyl.3jl?.ftyraciscalamit.3j.J^'’, 
ambrae gtif g.vj.mofci g.iiij.redigantur omnia in puluerem, quæ interbaftetur cum f"‘' 

^nd.&bomb.propræparationecucufæ: maisdeuant qu^d’envfer, ilfaut fe faire**'" 
frotter Se dcgrelTer la telle auecvn peu dcfonfricairé,y adioullantvnpcu defehl’hu- 
mcftantauecquelquequantitédevin. Tel eleiauaireeftaulTi recommandé, lequel 
conforte l’eIlomach,& engarde qu’il ne s’engendre gros phlegme au ceruea'u. y. ci- canfnutlf. 
nam.clea:.3j.& g j.garyophy.figni aloës, mallicis an.3 fi. zingiberis 9 fi.anifi 9j.pu!- 
uerifen.fubtiliir.& cum laccaro dilToluto in aqua abfynth.ad pondus omnium, fiant 
tabellæpond.3iij.vtaturmanetribushorisanteprandium. Plus le malade prendra 
d’vn tel eleduaire fort fingulier.y.Eleduarii Humayn. defeript. Mefuæ § i fi.arom. ^tretU. 
xofati,faccari rofat.an.g fi.mifceantur,capiat mane & fero ante cibum,ad quantitatc Hume. 
callancæ. Quantauxcollyresien’enayicycfctit aucun pour neferuirde rienence- 
fle affedion le vice a’ellant à l’œil. 


S ?")Mpfoy!s eft, quad le nerf optique deuiétflacque,&s’abaiire enfoy,jg«f fefi 
de façon qu’il neluy demeure aucune cauité, attédu que les parois jw fjm- 
internes dudit nerf fe touchent les vnes lesautres.Telvicevientou/"»/'- 
pourvneparalyfiCjOu atrophie dudit nerf, qui faid qu’il fè referre 
d’auâtagCjOU bien qu’il vient à s’affclTer: Il viét ahlC,ou par vne flu¬ 
xion d’humeurs,qui tombent non en fa cauité feulement,mais en la 
propre fubftace d’iccluy nerf,qui le relâche & mollifie de telle for- 
te,qu’iltombes’affelTeen foy mefme.Oubien aulfipar vnefcchcreflre,quileretref- 
fit,le faifant amonceler & amalTer enfemble,le nerf optique fe venant à refroncer,c5- ■ 
mel’on void aux vieilles gens,qui faid que fa cauité fe bouche,que toutefois on void 
peu aduenir pour eftre en lieu fort humide. Telle aflFedion’pcutaufliaduenirpar 
imbecilité,iceluy nerf n’eftantny trop humedénijdefeché. Comme l’on void aux;?, 
vieilles perfonnes,le conduit de l’vrine dire affelTé par vnefoiblelTe & imbecilité d’i- Celfetime 
c’eluy,qui faid quel’vrine ne peutpaflfer.Ainfipouuonsiuger du nerf optique,lequel 7.thaf,ie. 
eftantaffellé, ne peut permettre que l’efprit vifuel paflTe & foit portéà l’œil, qui eft 
caufe que le malade ne peut voir. 

Pour la guetifon,cncote qu’il y ay t bien petite efperâce,fi eft-ce que le Chirurgien 
ne lairra le malade fans remede. Caroù il cognoiftralemal venir par repletion, les ^ - 

remedestantvniuerfelsqucpatticuliers, delcrits en .Amhlyofk, y pourront ferait: 

Mais fl la caufe eft de vieilleflc,le mal eft iugé pour incurable. 


348 Des Maladies de 10 eil,Liure X 1 . 

De U difritflion ctu nerfOptiqHe,Meen grec Z-o<'»,Abruptio,Nerui 

opticiruptiOjC?' de n afê/iwratiis, diSl en Latin Concidentia. 

Chapitre III. 

QjK t’eH PorritA;»efl:,qiiandlcncrfoptiquecftrompuparqueIquccoup 

ou cheutte.dc forte qu’il s’enfuit vn entier aucuglemcnt:attcn- 
rhexii. duqucl’efpritvifuelnepeuteftreportépar iceluy , quclques- 

fois à telle maladie le Prepro/îj furuient: mais riaj’ép'a'raois eft, 
Tatmfu- quand ledit nerf optique eft bouché, par quelque humeur qui 

1 Wj^®)^'S^Hyeftdecüulé,iceluyncrfeftantentreouuertoufendu. Orle 
moyendecognoiftrc&diainguerl'vndel’autre.c’eftque lors 
qu’il eft du tout rompu,comme cn.^porrA(jc«&:defiointd’aucc 
a'Zrr Iccerueau.parvneplayefaiae enlatefteouvne cheutte. Pre- 

Sirrfo- mieremér,l’œil fe foriette en dehors,puis s’enfonce,& ne reçoit pas nourriture com- 
xis, meildeuroit, lavcüceftantdutoutperduê,fanspouuoiriamais rctourncr;quefile 
nerf delà deuxiefmeconiugaifon eft auiTitompUjlediâ: œil n’aaucun fentiment ne 
mouuemcnt,demeurantfixe&droitenl’orbitc. Maisquandleditnerfoptique eft 
feulement cntreouucrt,comme fendu & efclatté,l’œil demeure en fa place, & le ma¬ 
lade entreuoit,& principalement quelque temps apres, comme lors qu’vne partie de 
l’humeur qui eft découlé en iceluy,5’eft refoluce&diiripee,& le nerf rafermy & ra¬ 
ta vrijit glutiné aucunement. Pour la guerifon, le Chirurgien aura plus d’efgard de contre- 
giurifin K gjf duj 1J beauté de l’œil, que de tacher à reftaurer la vcüc perdue ; craignant qu’il ne 
JipmifM- fyjyijnnj quelque grande fluxion ou inflammation aux yeux, qui pourroyent eftte 
caufe de les ictter hors la tefte, ou bien les faire creuer:comme nous auons dit cy def- 
fus:& pource, a fin d’euiter les redites on aura recours aux remedes vniuerfels te par- 
ticuliers,tât propres à empefcher,qu’à guérir les fufdits accidés,s’ils eftoiet furuenus. 

Côme ce mien Traidé fe paracheuoit d’imprimer, i’ay receu vne lettre de mofieur 
le Ieune,Chirurgien du Roy & de monfeigneur le Duc de Guife,homme bien verfé 
Sc expérimenté en la Chirurgieda copie de laquelle lettre il m’a femblé bon inferet à 
la fin de ce mien traitté, pour la rarité de la maladie de l’œil dont il m’eferiuoit. 


COPIE DE LA LETTRE. 

Monfteur &<frere yae'Voasaaea^/aiéif")'» Traitté des walddies de l'œil ^auquelyom 

axe^nonfeulement comprit ce y»e les anciens ont efcript,mais aup ce que 'votes auexifeu ohjeruer tou¬ 
chant icelles.-ieyoHs ay youlu aduertir,que depuis quelques iours en fà, quelqu’yn de nqpe maifon nia 
déclaré eftrefubieBàyne maladie de l’œil,qui efltelle, qu'illuy furuient a la membrane ConiunBiue, 
ou blanc de [œil , certains petits animaux femblables à petits poulx , ou Cirons, dy des paupières 
d'autresnospoulx,femblablesàceuxdelatefle,lefquelsluy caufentynetelledemanreaifon, que tors 
qu‘ilen^trauaillé,ilperdpatience,frottantapduellementfes yeux. l’ay taché par tous moyens dy 
remedierpar les remedes que les anciens ont efeript quifont propres au Pthiriaftstmais ie n’ay rie ou peu 
profitétee qui a efté caufe que ledit perfonnage s’eSladdrejfe à y nefemme de ce quartier de loinuiltepres^ 
de Vhuori,nommee Claudine Menetrier, laquelle en ma prefence auec y ni efguille d’ar^t luy a oüé 
de ladite C oniunBiue lefdits Cirons fart dextrement dr auec peu de douleur, dr n’euft^é que ie les iy 
yeumarcher,ien’euffepeumeperfuaderfepouuoirengendrertelleyermine au blanc de l’œil. LadiBe 
femme m'a ajfeuré qu'elle en aofléà plufteurs,dr ce par diuerfesfois ,fans qu’il leur faitfuruenu aucun 
inconuenient,dn que plu fleurs de ce quartier , eftoyentfubieBs à telle maladie : ce que i’ay trouué eilre 
yray ,pourm'eneJirefongneufementenquis, 

Fin du Liure XI. des maladies de l’Oeil. 

RECVEIL 



RECVEIL DES CHAPITRES QJ-I 

SONT EN CE PRESENT OEVVRE : LA PREMIERE 


S El’ytilité, yftge&fituMion des yeux. 
J| DesntmpiersO’defetifesdeyeux. 

Dej Tuniques membrtmes des yeux. 

Des Humeurs qui font MX yeux. 
i« Nerfs, Veines .Artères des yeux. 


De Ufornie e^fgure des^eux. 


Chuf, iij. 
Chuf.iii]. 
Chuf.y. 
Chuf.u]. 

Chdp. 'viiy. 


La fcconde Seaion contient vnze Chapitr 


De ldcheutede.l'oeil,di£ie en Grec E.'u.'mitsfwitOu msÿxmme , en lutin Exitus,Prolapfus, Ex- 
prciTio.Exertio. Enfembledel’oeildehcetéfougrosoeif di{ion Grec'E'^eefba.Xiûa.ten lutin 
O'euli promirièntia; Etdel’œilEnfoncé,didienGfec Klll^alp9^^^f^05 en lutin Profundus 
oculus. Chup.j. 

Del’emmegriffement,ouimminutiondel'œil,di 6 iedesgrecs^nqoipia. iiqijtü<.fum,en luths Immi- 
nutiojprofunditas,macicsoculi.£»/c»»ii/edeZ'œi/prt(>,d;ffOe(/deco«cÂo»j iy'en Grec 
M«/>i)<p9aX^s,t»i<fi»Paruus oculus. chuf.i], 

Del’eeilcreué,diAenGrecV’'i^i(,enlutinR:uptio. chup.iij. 

Del’oeilbroüillé ürconfus,diéienGrec^iy^u!ni,‘n Zrfri»Confufio. Chup. inj. 

De l'œil bouffi &• enflé,diSt des grecs O'ihiua, lutin Inflatio oculi. Chup. nj. 

De l’œil rolli,diBengrec ôp JaE/uéùien lutin Carbunculatio. chup.y]. 

De l'œil pleurunt césr moite,didi des Grecs Peofut îrpJu.Efu«j, en lutin Fluxus ocüli, Delacry ma¬ 
ris. Hippoc.lenomme AiCef,en lutin Stillatio humoris ex oculis. chup. yi). 

De certuines muludies que les unciens ont rupportees ùtout l’œil : & premièrement de Uy euebuffe, ou 
yeuèdepres,di£l en Grec ùoaona.(ni SC Muai^(t,Ka're->(/<«>'» Lufeiofîtas, & Nufeiofî- 

taso»Propinqua vifio. Chup.yiiji 

Del’EblouiJfement continuel,diminution ün empefehement de lu yeuë,di£iengrec , en 

i<f/'»Hcbetudoo»Caligario. chup.ix. 

Deceuxquineyoyentriendenuidlr,quel'onpeutnommer.Aueuglement de nuidl, didiengeCNw 

x,TOAa7niH& NuxTOXanrintois. .HucunslenommenfTottm^Xoi, des lutins Noaurna ou 
Vcfpertinacæcitas :-/Z<ï<wri«} le nomme VunmEum.^ ea.taoif,enlutin Lufeiofos ver- 
nos. Chup.x. 

De l’œil de chut,ou .Aucunement de iour,die engrec H'iucsy.7iama,,en lutin Actes noaurna, ou 
Vefpertina. Chup.xj, 


La Seaion troifiefme < 


contient trot 


lisChapitt 


Del’œil louche, dit en gec gTfitgij/»!. en lutin Strabofitas,»» Oculi diftortio, Obliquus 
afpeaus, Limitas Qculoruni. chup.j. 

Du brunlement de l’œil, ditengec {'nt-TiOifn lutin Equus. Hippocrutes femble nommertelsyeuxy 
E’tsayoû edjxiui o(p 0 ttXja 5 , Oculos inftibiles, qui perpetuo mouentur. chup'.i]. 
De l’Oeil perclus,dit en Grec nag^Xuois en lutin Refolutio oculi : d’uucuns nufioii, 

. Mollitics oculi. Chup.iiq; 


550 Table des Chapitres. 

La Sedion quatriefme contient vingt & vn Chapitres. 

Dt U Smirjiufliure de Upitupiere, diile en Grec E ôp0ciAn«i,r” Lutin, Inflatio. chdp.r. 

De UgrMeÜe & fidhiedespMpiere's,ou chape hdueufe êj?- poindre , diBe des Grecs •pfopjd^/uit, 
e»Zi<r/»Lippitudopruriginofa, Palpcbtatutn prurigo. Ceÿê,Scabrosoculos.£»yêml 
hle de l'ardeur &• feuies Paupières, diÛehGrecUieaoii, «» Latin Exuftuario, Incen- 
dium. Chap.ij. 

SelaDemangeaifonou chapefeichepdUenGrec Xtip(ip%.^fdcL,en Latin Arida lippirudol 
L’interpreie d'^uicennelenomtne Oculi ficcitas ; Plautusnomme ceux qui ont cernai Sicco- 
cuii:Largus,Siçcamperturbationcm fine tumore. Chap.Oj, 

De la Dureté de l'œil,ou chimie dure, diBe en Grec 2lc^)lfe(p3aA^«tt .e» Lattin Lippitudo dura, 
owDuricies oculi. chap.iiij. 

De lacheutedupoildespaupieres ,diBe e»GrecMaAt/Mois&MîAfains, Latin Defluuium 
pilorum palpebrarum,o» Glabritiespalpebrarum. Bnfenihle detefpeffeurdes paupières, 
ouecpeladeJiBen Greenji^ans > Latin Craflîties callofa palpebrarum. Chap.y. 

De la dureté des paupières,dsBe en Grec îetXut/tunsje» Latin D urities palpebrarum : d^de U 
fihirropé d'icelles,diBe en Grec2»i/j>ffiin«>e» Latin Schirrofis. chap.Yy 

De l'^fpreté des paupières,diBe des Grecs ja/ut & Aaro'ni! Ai<n/ts<,,&des Latins Afperi- 

tudo interna vel externa. EnfemUe de laficofité d'icelles, diBe en Grec Siixaoij, en Latin Fi- 
cofitasoaFicofapalpcbri: £f des paupières calleufes, diBesdes Grecs TtlAaojs , en Latin 
Callofa palpebra. chap.ÿjj. 

De l'œil de lieure,diB desGrecs A.a.yspfi\ijaii,&des Latins Léporina palpebra. Chap.yiij, 

De l'œil Eraillé,diB en Grec E\rfi‘ma,en Latin Inuerfio. ' chap. ix. 

tiéspaupieresprifes dn ioinBes enfemblediBes en Grec A’yx^ffl^>I5 & n ,e» Latin 

inuifeatio 0* Detemio palpebrarum : cÿ" (feyee e^ecex,j»<yc»r ou/cpücij, tir* /ocjnpuois 

C\é<pa,fot- Chap.x. 

Des paupières accourcies,lequel yice fe diB en Grec ls.o\ég,ajjia,,cn Latin Mutilatio , félon Celfe 
Curtum. chap.x]. 

D'vnefuhflancegrajfecoucheefous lapaupiere,diBe des Grecs,X'^ts.'no, en Latin Aqaula,o» Pal¬ 
pebrarum aquofitasoaVefica. Chap.xij. 

De lapourriture des paupières,diBe en Grec,MiUVo) j ou Miîiisojj,«» Latin P utredo. Chap. xiij. 
De l'Oral ou Orgeolee,dit engrec Kcji%ou néo&ia.e» latin Hordeü o» lior dcolu. Chap.xiiij, 
DelaGreJledespaupieres,diBedesGrecsXa.\il^m,en Latin Gnnio. Chap.xy. 

Du Toffe,ou Tuffe des Paupières, diB en Grec riaeittois, en Latin Tofus. Enfemhle de lagrauelle 
des paupières,diBe des Grecs AibiatsK,en Latin, Lapidefccntia.o» Lapis palpebra:. Enfem- 
bledespoulxqui 'viennétauxpaupieres,diBen(preciiueiasni,enLatinPediciihzio.Ch.xyjs 
Despoulxquiytennentauxpaupieres,diBen Grec ipbeieiaoi!,en Latin Pediculatio : Enfemhle des 
lentes,diBesen GrecKsViiSj, en Latin Lendes.c» Pediculorura oua. Chap.xyij. 

Des poils qui yiennent aux paupières, qui heurtent &‘hleJfentl'œil,diB en GrecTte;^ix«s,e» Latin, 
OculorumàpilisofFenfio.Ev/ëmWedeyêee^ecei. Chap.xyii]. 

Delà relaxation & imbecilité delà paupière,diBe des Grecs Jinofiei.TSiO>.éifeif>t > en Latin Imbe- 
cillitas palpebrarum. Chap.xix. 

De petites chairs qui yiennent en la paupière, dites des Grecs TlkaAifinnsSCmpxaotiienLatin 
Morum. ' chap.xx. 

Des Varices quiyiennentauxpaupieres,dites en Grec K:foii,enLatin'VmxouVen3c dilatario: 
enfembledes Grecsi,'bifaitjx,X'^id'taliœ,WX!mtii- chap.xxj. 

La Seaicjn cinquieftne contient treize Chapitres. 

De l'œilPoché,noir jÿ- meurtéi, diBdes Grecs ■Çajcpsiyyti» & Al/jetMrji,en Latin Sanguinis 
elFufioi)i(Sugillatuth,(/«-.^ri«tesTaïfati. Chap.\. 

Du Sourfouflement ou Enorgueilliffementdes Membranes de l'œil,dit des Grecs èaaydçx/U* Aî, 
FicusenZaew; oudeù^MiaaraçaiJtis, d/'<5fe» Latin Rebelliones ic membranarum 
cniinentiæ.wextuberantia-. Chap.i]. 

DuRetreciffementourides des membranes, ditesengrecpimSomi ScPôoruni, enlatin Corru- 
gatio. Chapji]. 



Table des Chapitres. 3ji 

X)el'inflamr>ution de l’œil, dideenCrec^ftiyiuyii S<pii\/uo, en Litin Inflammatio ocuIi:£»- 
femhlc de U rougeur & inflammation du blanc de l'oeil,àiâ. en Grec O’çôaA.iua., en Latin In- 
fiammatio aclnatæ, o» Lippitudo. Enfembledefesefpecesijui/ôntxiitiami en Grec, Hii- 
tiilado, ou Hiatus en Latin : , Præclufio : , Perturbatio ; i'-Ttipgfl,, 

Delacrymatio :o(p9*Afd«<ri))ttMAi'ÇouJa, Inflammatio ocularis in fphacelumdege- 
ncrans. chajt.iiij. 

Ve l'Ongle ou^ngle des yeux,diSieuGrecn'nfiyte»,en LatinVrigulz,corne Angulas.Chap.y, 

Ve certaines taches hlancheaflres qui viennent à la Coniundiiue & Cornee, diètes en Grec A’yAi», 
ou\ly\iii,enLatin AlhianscicsLiiix. Enfimble de la Nodoflté qui y furuient, diètenGrec, 
nâ/>oso»nffl/i 8 n 5 .c»Xaf/«,Tofas,o»Duritiesadnatæ&Corneæ. Chap.vj. 

Ves pullules de la Cornee, diètes enGrec<p\iMnci^oq,en Z<<f/«,Puftulæo» Veficæ ; Enfimble de 
leurs efpeces. chap.yij. 

Vesylceres delà Cornee,dièlsgeneralementen Grec i\xoi, Vlcus en Latin : Enfemble de leurs ef¬ 
peces : commeBroiiillart,dièlen Grec a’^Aùs, Caligo en Latin : duNuagedièlen Grec Ntipî- 
Am,'tduhecahenLatin:Vel‘Vlcererond,dsèldesGrecsA"(ytfu,,enLatin Vlcus rotun- 
dum : Vel'ylcerebruflant,dièlenGrecE‘7iix.eui/uc,enLatin'V\cas']naliu!n:VelaEoJpt- 
te,en GrecBorijot, en Latin Foffulao» Annulus : Vel'Encaueure,dièlenGrecYioÎAaiM,eit 
Latin i Ve l'Vlcere firdide,dièlen Grec Latin Vlcus fotdidum: 

Vel'Vlcerecaché,dièlen GrecTmKa., en Zar;» Vlcus abfconditum; chap.yii/. 

Ves rlceres malsngs cÿ* depaficens, dièls en Grec No'jtto) ,e» Zati» VIcera dcpafcentia. Chap. ix. 

Ves Vlceres Chancreufis, diètes en Grec e’'Axos scafVMéki, en Latin Vlcus canceratû. Chap. x. 

Ve la cicatrice de laCornee, diète en Grec oÙAM,des Latins Cicmix-.Enfemble de fies efpecestcom- 
me de la Tache de l’œil, diète yulgairement Oeil de cheHre,dièlen Grec a'Iyc, du mot de Al^,qui 
efià dire cheure ; il fi nomme aufli en Grec Awmiaa, s & en latin Albugo:Z>e /a cicatrice bla- 
che luifante,dièle des Grecs ia^\a.p.-]>ii,en Latin Cicatrix refplcndcns. Chap.x). 

Ve l’œil purulent, dièlen GrecCliteoii ôpSaAftë , en Latin Oculus purulentus ; Et de fis efpeces, 
quifiont,Onglet,süèldesGrecso"tu^>enLatinVng,ais:Ve l'œilfuppuré, dièlen Grec Xtnr 
■mte . Sanies in oculo des Latins ; cÿ- i-4uicenne Sanies poft corneam. Chap.xij. 

Vêla defcente de la membrane yuee,dièle en Grec Df owiooi j. e» Latin ^cociicnüi-. Et de fiscf 
peces, quifiont,Tefle de mouche, dièlen Grec MüoœPttAo», en Lqtin Formicalis ruptura.o» 
Mufca: capuc : Ve la Reflniere, dièl en Grec -SimipiAaiai., é» Latin Vuatio, fiue Vuea: 
Vêla Pommette, dièlen Grec MÎAo» i Malum en Latin ; Vu Clou, dièlen grec ÜAos. en latin 
Clauus. chap.xii). 

La Seftion fixiefme contient trois Chapitres. 

Vêla dilatation de laprunelle,dièlen Grec MuJpla.mc , «» flAaTOtctiaois, en Latin Pupilla: di- 
latatio ; as^oTiaa/ti'i 'nifiàfu.: Enfimble de la prunelle déplacée,dièl en Latin Pupillæèlo- 
co remotio, O» Pupillædiftraûio. chap.j. 

Vel'etreflijfement &fletrijfementdelaprunelle, dièlen Grec ÿSinsôpSeiAjuS. & desLatinsTts- 
bespupillîc, Pupillæconftriaio. VegetistsauxbeSles nomme cefle maladie Xtaxoeiaani, 
Clnquelques ynsathommeXurnooeyae, Chap.ij. 

Vêla Taye,CouliJfe,Bourgeon,vulgairementappeléCataraèle, diète en Grecdes Za- 
rmfSufFufiojGutta, Aqua, Imaginatio. chap.iq. 

La Seâion feptiefme contient vn Chapitre. 

VesyeuxVerons,,Verdoyans,Blaffdrts,dièls des Grecs ’CAtwtjaiJa.ouTAaésiami > en Latin aufli 
Glaucoma, ou Csefij oculi : & par l’interprete,d’.yiuicenne Viriditas oculi. Enfiemble.de 
l'œil de loup, ou de mauua'u garçon, dièl en Grec Ai'Se/iw/ut.ooAj'ôiwo^^ , en Latin Raui 
Oculi. chap.j. 



La Scûion huiûiefme contient cinq Chapitres; 

tTumeurqui'I’ientMgrand coing detail, iiltdes Grecs K , enUtin AbfceiTi 

cularis. ' Chaf. 

afiftule Lacrymcile,diSîeen Grec ArÿiXu-l', -Ltn» Lachrymalis fiftula. Chaf.i 

’excrqijfmce de chuir qui yient au grand coing de tœil, diSldes Grecs Euiytiÿs » foc tinte 
■ete d'^uicenne, Additio carnis lacrymalium. Ciaf.i, 

'’œillarmoyant Plesereux, di£len Grec Poi«<, Puas, ou P(iidAj,0’;p , en Latin Fl i 

us oculi. Paul l’appelle Diminutionem carnis lacrymalis. Chap.iii 

rvlceresquiyiennentatsxanglesdesyeux,di(ls enGrec rieeigfot^SCÿ* e’ot^uxtïs, enLath 
tugulorum erofio, ou Pruritus lachrymalium par excellence. Chap. ' 

La Seftion neuficfme contient trois Chapitres, 

Vefloupementdunérf Optique, ditiyulgairement, Goutte Serene, .Aueuglement,e^ des Gre 
inalf am, ■t"'» O bfufcatio.Gutta ferenajObftruâio. EnfemUe detahi 

'•mêtde'veüe,ouacil,ditenGrec];Xa.pé(fi.(ni,eulutinHMuc'm3cio,ouCi\\i^atio. Chap. 
nerf Optique ahhatutpfraffejté,di£i en en Grec X6iJ.'7naa]i,‘»LatinCoDcidettth. Chap.) 
ladifruptiondunerf Optique,diBeenGrectntarinKhmptio , Nerui Opti 
uDtio ; Csn de naMwienaais:.di(len Latin Ceincidcntia. Chap. t 



353 



DES CAVSES, SIGNES, ACCIDENTS, 


PROGNOSTICQJ ET REMEDES 
DE LA Dysenterie. 

V^R I^CQJ'ES GVILLEME^V , CHIRVRGIEN ORDINAIRE 
DP- Rot , ET 1 P ke' j! P^hi t. 

LIVRE XII. 

Ntre les impitoyables maladies , qui communément tra- 
uaillent&bourrelenclesinteftins, comme Colique,Confti- 
pation, miferable Iléus , Licntetie , Diarrhée, Tenefme,les 
LI-SïæO ''^“^•*^‘^““®'*'‘"*’*=‘’^’'*>'*®y^'n'=‘'‘=ni=Iembletres-infup- Byfenit,',, 
m mortelle; Scfi ordinaire à la populace , familière fiMime. 

^ H^KjSi^^ennosarmeesFrançoifes,entrenoscftrangerSjSuiffes, Lanf- 
Æ quenets, Anglois, & à toute noftre Infanterie , qu’il femble 

qu’àlàfortie de leurs logis, elle les accompagne comme l’om- 
^ àtP f'T^^ssS^ brefait le corps, Scfouuent nous enaiTaffine plus que la fati¬ 
gue, que lanecelfité, que l’ennuy & la peftemefme. Et demoy, ié la tiens pour en¬ 
geance & efprit peftiferé:dc faiâ;,elle aie ne fçay quel occulte malefice,& inexplica¬ 
ble venin, qui par contagion fe communique d’vn fubieft à l’autre. Carie boyau de 
la perfonne faine, & qui fe porte bien,,reçoit par quelque fympathie la vapeur mali¬ 
gne, qui luyeft communiquée du boyau de celuy qui eft malade, & trauaillé de la 
Dyfenterie; comme nous voyons la Phtifie, prouenahte d’vlcere de Poulmon, & 
l’Ophrhalmiecftrecontagieufercequipcut aducnir(comme dit Ariftotc)à caufe 
que le Poulmon & l'Oeil font en perpétuel mouuement,qui fait que le venin eftpluf- ^ 
toft communiqué : 8i la fanté eft quafi comme vn repos &eftataffeuré. Ainfilcs 
boyaux qui ont leurmouuomentperpetuel,que les Grecs nomment Periftaltique, 
comme qui diroit, comprenant quelque cliofe,peuuen t communiquer leur mal aux 
autres boyaux,coiiune l’Oeil & le Poulmon à leurs parties femblables. 

DesCaufes,Signes,Accidents,Prognofticqs,Remcdes,iedifcourray plus pour la 
neceffité,afin d’inftruire lesieunes Chirargiens,que pour le plailir & oftentation. 

Dyfenterie eft vne fanglante deieûion du ventre ,fuiuie de douleurs & tt^nchees,: 
d’où les Latins l’ont appelle rarmiBrf, Si eft Propre ou Iroprdpre. Dyfintnit. 

L’Impropre eft vn flux de fang,fans notable peine & trauail, duquel il y a deux gen- D>/râ(m'« 
res,ou l’on vuide le fang pur 6i fanglat, & s’appelle Sin^uinolentd & Cm»M,ou impur, imfnpt- 
Le pur regorge du Mefantere , où de long temps il eftoit amoncelé & enfe- 
uely,commcfouuentilarriueàccux quifont ventreux : quelquesfois du foye,de 
laratte, desHemorrhoides, des grandes veines & autres membres, & mefme de 
toute l’habitude du corps: Et toutes fes diuerfitez doiuenteftre cogneues par leurs 
propres Agnes, afin quela curefoit plus certaine. Comme pour exemple, il aduient ceiuefui 
ordinairementpourvnegrande plénitude de fang,à ceux aufquels on aura mutilé »”<■>'» ">A 
ou retranché vn membre, comme bras ou iambe, lefquels font fubieâs à la Dyfen- w"*. 
teriecruente, quilenrfuruientpar certains périodes : & en ce casilnefauts’efton- 'JJ'^“^'‘ 
ner,ny recourir aux remedescy apres deferits: Mais fpecialement le retranchement-- 


3^4 Dyfenterie, Liure X11. 

dcsviurcs.&lafaignee.feruirontpourtoucremede, aucc l’abftinencc de vin:Ca 
que nous auons icytnis pouraduertir & inftruire le ieune Chirurgien, à fin que fans 

fc mettre en peine, il puifie en cas de nccelTité fecourir le malade des fufdits remèdes: 
ce qui foit dia CO m me en palTantiparce que noftre intention n’cft pas de parler icy de 
propos délibéré de la curation de la Dylentetie cruente & improprement diae,mais 
de cellc'.qui cft proprcmcnt>5c: qui cft familière aux armées comme contagieufe. 

L’impur eft aqueux, &:femblable à laucurc de chair , ou noir terreftre femclan- 

cholique: Le flux aqueux fc nomme f'/»A;«jHe/»rff/c»j,fluxHepatiquc,qui cft caufé de 

J’impuilTancc de la faculté retentiuerlu foye, d’où en bref il efpuife les efprits, & la 

chaleur naturelle, anéantit les forces, débilité ferefoult tellement l’cftomach, qtfU 
n’embralTe, ny ne cuift plus ce qu’il reçoit pour aliment, fi que toute fa malfe languift 
& s’atrophie. 

Le terreftre vient princi paiement delà ratte,réceptacle, cloaque du fang boueux, 
fœculent & raelancholique. 

Vyftntera Dyfenterie proprement , cft vn’ vlcerc commun aux inteftins, de laquelle s’eua- 
fioyrcmint eue premièrement la glaire & morue des intcftins, puis leur greffemellee & tache- 
teed’vn peu defanglante rougeur :tiercemcnt l’interieure tunique des inteftins, de 
laquelle les pellicules & fibres peflemcflees,ésfelles&: dcieélions paroilTcnt: fina- 
blemcnt l’vlcere rampant, s’animant & s’empirant, la chair & propre fubftancede 
l’inteftin rongee,vcrmoulue il pourrie s’euacue, & toutes ccsefpeces ont pour com¬ 
muns accidents, douleurs mordantes au fiege, poinâures continuelles, enuic d’aller 
à la garderobe, veilles, inquietudes,elmotions. Or elle arriue ou aux grefles,ou aux 
gros intcftins,ce qui fe cognoift de la fituation de la douleur,& delà diuerfité & mef- 
lange de la matière. 

sigmies Aux grefles inteftins, le fang & certaines pellicules membraneufes & délicates 
intiB»! fontmeflcesauxdeieftions, la douleur eftau deffus du nombril, le temps entre la 
msUs if. Couleur il deieftion eft plus loingtain,& quelquesfois le vomi(rement,mal de cœur, 
/‘"/‘K- &lchocquct arriuent au ventricule par fympathie& conuenance: Car comme dit 
Galien,rharmonie il conionSion qu’ont enfcmble les parties du corps, eft admira, 
ble,telle qu’en mefme aftion & paflion d’vne, toutes les autres confpircnt il fympa- 
tifent. 

s!g«esits Si aux gros inteftins, goutelette de fang, greffe & portion charnue fumage a l’ex-, 

fns. crement,&filadouleurauxpartiesblcffceseftplusfourde. 

. , La caufe de la Dyfenterie eft la malicieufe puiffance, DjMmU , des humeurs acres,' 

fallez& mordants, qui esbranlczcombcnt,non à plomb, dans les inteftins , mais en 
lie. pirouettant circulent en S,commeauffüls font en leur fituation, maintes circonuo- 
lutions,teplis,finuofitez il cachettes:& là comme attachez il plaftrez, premieremét 
les cfflotent,&finablementles rongent de leut actimonie.Telles font & la bile flauc, 
& MM, il la pituite falee,qui fonrou nees dans les inteftins, & amoncelées il deriuees 
d’autre part,comme il adulent aux fiebtircs peftilen tes, Cdufo coUiqiutnti, Phtifîe. Atro¬ 
phie, en la cacochymie, inflammation, & colliquation des parties nobles. Ces hu¬ 
meurs aufli font cfueillez,chatouillcz & efguillonnez par les medicamens cauftiques 
rmits cuti SC veneneux,comme parla Colloquinte,Scammonce, pouldre de diamant,fublimé. 
df/nrientU pat les viures vicieux, cruz .faciles à corrompre, mal appreftez : pat les fruifts, 
Dyfmiim. comme eerifirs, prunes, pefehes, concombres, melons, & autres que nous appelions 
HortirijfmBus, qui plus par la conftitution du ciel humide il pluuieux, trop froide, 
ou trop chaude,en femme pat intempérie il desbauehe : d’où il arriue qu’indifferem- 
menr tant en Hy uer qu’en Efté la Dyfenterie trauaille : Vray eft que nous en femmes 
Itidicéiim! fouuent futptins au Ptimtemps,& en Automne principalement, où les humeurs 

chent plus en qualité. Toutes ces chofes cogneues,il faut confidercr la quantité il 
qualité de la maladie,comme la grandeur de l’vlcete, de l’abondance du fang & ero- 
fion,& fie la vehemence de la maladie, pour de là iuget de la facilité, difficulté, ou 
iÿytawiV. ijnpoffibilité de la guairifon & fanté.. 


DelaDyfentcrie,LiüreXIi. 3J5 

Nous difonsk cure plus facile aux gros inteftinSjCiec«m,Co/!i» &iî<ff»»>jqu’aux greC 

Nous la tenons moins dangereufe aux ieuncs,& aux hommes qu’aux enfans & aui 
femmes. 

Aux longues Dyfenteries, l’abhorrement & degouft des viandes cft mauuais,aueo 
fiebure & inflammation pis. 

Telleeftccllequieftcaufeedes deriuations &dcsbotdemcns desabfcesdu foye, 

Je de la rattc,ce qui arriue rarement, & moins des poulmons purulents, defquels la^mj »^r- 
matiere regorge au gauche ventricule du coeur, de làen l’Arrcre ^onu , tronc des au- «'H Je te 
très arteres, d'elle aux venules du Mefantere, qui tendent aux inteftins, voyc vtaye- 
ment feinte, imaginaires: trop deftobee .-Ers’il s’enfuiuoit pis que le pus caullique 
& veneneux, cauferoit au preallable d’eftranges accidents au cœur, fontaine delà 
vie, & fource des efprits vitaux,qui diffufez Sc euentez pat tout le corps,donncnt l’a- 
âioujle mouuement Sc la chaleur à toute l’habitude Sc autres abfurditez qup ie ne te- 
futeray point. 

Le vomiflèment bilieux dés le commencement,tefmoigne le danger. 

L’on tient pour defploree celle qui efl caufe d’vne bile noire. 

Laconuulfionjlehocquet&tle vomiflTement fontauantcoureursdelamort. 

Semblablement vnepuftulenoire derrière l’oreille gauche , femblable à vn grain 
deveire,accompagneedegrandealceration,menaire,commediftHippocrates,au „• 
dixiefmeiourdelamort. ‘pp'ire/t 

Si le mal enuieillit par négligence, malice, ou autrement, ou il trouflefon compa- 
gnon,ou le débilité & abbat tellement que malaifément il le peut fauoir. 

Ainfi la caufe, l’efpéce de la maladie, Sc la partie affligée cogneuë, il faut venir à la 
guairifon. 

Les fins de la guairifon font generales ou fpeciales. cumimJe 

La generale regarde ou la maladie ou le Medecm,comme les deux principales per- U pjfenu- 
fonnes,quiiouëntrhiftoite de la maladie. tie. 

Lemaladedoitgarderlerepos,tres-neceflraireàtouc Dyfenterique , Sc aufil que 
toute agitation esbranle&vlcere: Combien qu’Hippoctates au tiers liuredeDwM, 
confeille en la Dyfenterie le promener Sc mouuement: mais il faut entendre de- 
uant qu elle foit nee, éc pour la Ptophylaâique ; à fin d’empefeher la génération des 
mauuais humeurs, 5c pour les deriuer 5C deftourner les boyaux(partie maladejés par¬ 
ties externes. 

Plus il ne fe doit prefenter que le moins qu’il pourra fe forcer à la Telle. 

Le Chirurgien doit premièrement obferuer l’vfage des chofes aftringentes deuant pe yuelt 
le repas : car retenant les viandes, elles aident à la digeftion : Mais i’entens icy l’vfage iSm^enu ' 
des chofes aftringentes auec médiocrité SC roborations,confoi tâtions, Sc qui aident «Jeu yir. 
à la concoéiion : Car d’vfer de viandes ou medicamens fort aftringents au commen- 
cement,5c fpecialement où il y a cacochymie, ce feroit vne trop lourde faute,5c en¬ 
fermer l'ennemy en la maifon. 

Le boire 5c le manger fera donc aftringent 5c diurétique, efmouuant l’vtine, pat ^ 

ce que principalement par l’vrines’euacue la fetofité dufang: Maisfivous cognoif- 
fezque par la trop grande ténacité 5c vifeofité de la pituite acide 5c falee, ou brullee jwf. 
pourfonmouuement lent 5c tardif, ioinfte à la circonuolution des boyaux, foit 
eaufee la Dyfenterie, auec douleurs 5c excoriations, vous vferez diferetement def- 
diélsdiurétiques: carparl’vfaged'iceux vous retirez ce peu do cerofîté qui fërt de 
char 5c deconduâeur a la pituite, vous la rendrez plus lente 5c malicieufe : plus vn 
humeur efpais 5c maling, eft deftitué de ferofité, il eftjpire. A quelques vns pour là 
foiblelTe 5c débilité de leurs eftomachs, on permet l’vlage d’vn peu de vin àuftere, à 
fes repas. UeüupiSi 

Puis il faut ftiit l’vfage des médicaments actes, 5c mordants, comme Arfenic,j„.,yjr^j 
Orpin, Antimoine, fel gemme 5c autres, à caufe de leur trop grande Sc foudaineyi/r. 


3î 5 DelaDyfenteriejLiureXII. 

euacuation, & qu’ils irritent la maladie. 

Tiercement.ilfautauoitergardaufoye.fpccialcmentauvcntricule, d’autant que 

tout Dyfcnterique manque de digeftion. 

Les fins fpccialcs regardent ou la fluxion, ou la maladie mefme. 

LebutdclafluxioneftdereiTerrer&diuertir les humeurs desbordez, mais il faut 
au commencement relTerrer tout doucement & auec les cautions cy delTus diftes de 
penrquefaifantobftruâionvous efueilliezlafiebufe , ce qui fc faiârpar raifon & 
expérience. 

, Les temedes tirez de la raifon font internes ou externes. 
nVfTl/â Internes,Amples ou compofez. 

mfin. Simples, comme laia de vache, oeufs frais, auec mafticq, ou ambre gris, poul- 

dre de meures aigres, fleurs de pefche, fuc de pourpié dépuré, bol fin, terre fi'gillee 
japix confites,noix mufeades : l’on loüela Rhenbarbe, infule en eau de plantin,& 
peu de vin blanc, ou decoaion de mirabolans , fÿrop derofes feiches , & iulépt 
rofat. «<.ivi. 

Entre les remedes compolez, les ttochilques de Bucomam , Dideàrum, de Sfodio 
auec femenccd’ozeille,fyropd’endiue, de chicoree,&autres. ’ 

L’on fe doit auflî fetuif de chofes fudorifiques & legcrcment vomitiues; car par di-^^. 
uerfion & rcuulfion elles peuuent arrefter le flux. 

Auec très.bon fucces telle poudre a efté experimentee,en prenant le poids d’vn de- 
my efeu & plus dedans vn iaunc d’oeuf. 

irmm.terrt, figrÿM<e,Ufidafi<e»Mtices,anit 0 ij ,ficKniudü | fl, cortUinth. mirguritinm 
Cuniim. eledt.cûnucerui'yfli&loti^itqHifUntig.iUM ^ij,facchiirirofat.^ij, jiiit omnium fuluiifuhtiUf. 
cdfiM^i C,'t)el 5 ij, muM. 

Mais à fin de ne faire faute en arreftant l’humeur maling & veneneuxl, l’on pourra 
prendre auparauant vneonce de CalTe, ou feule, ou auec demie drachme de Rheu- 
barbe,ou vne oncedeCatholicondouble,auecvnedecoaiondeplantin,aigremoi- 
,ne, fleurs de nehufar : mefme y adiouftant des tamarins, pour refrener & rembarrée 
. , l’humeur furieux. O u bien on prendra vne legere infufion Sz cxpreflâon de Rheubar- 

fai^en eau rofe,& ony adiouftera fix drachmes ou vne once de Catholicon. Sur 
' ^’toutil/wutau Gommencementrefl’errer,commelevulgaireeftime. 

Pour les chofes externes, la faigneeyefl:conuenable,mais cela fe doitfaireauec 
cognoilTance de caufercarquelçiuesfois elle eft plus necelTaire que nul autre reme- 
lAutCd- de,&principalemenffi la fluxion, caufee de l’intemperie du foyeprelTe, dure&im^ 
^iin'</ÿ(rf-portune:mais de pcuc,de débiliter les forces quidoiucnt efttecontregardecs, fur 
temnt. tout en ce mal, il en faut vfer diferetement, te pluftoft la tepetet : car il ne feroit pas 

raifonnable d’en tirer tout à coup fi grande quantité que le malade tombaft fur le 
faix, fe qu’il ne demeuraft petfonne à la maifon ; Chacun fçait que Iç fang eft le tre- 
ior de la vie & domicile de l’ame ; Iln’eft befoin d’eftre aufli fi craintif à tirer du fang, 
car faute de donner air,6e euentet iaycine,la fiebure fouuent continue & augmente,. 

Sc faift que lediâ fang n’ellant euentilé,acquiert vne acrimonie & malignite,qui ra-, 
uage par les boyaux. 

Les forces feront confetuees par aliment de bon fuc te facile digeftion,& medka-^ 
mens cardiaques. 1 

[ytjlria^ci. Entre les aftringents,l’vfage des linimens,comme l’huile de coings, rofat,mafticqJ 
de mcurtre,mirtils auec quelque poudre feiptiqueferuira fort: ainfi des emplaftrcs 
confortatifs, entre les autres, l'cmplaftre Confomriuum de Viÿ), dont il faut vfer fort 
confiderément,& auec les cautions cy déuant diâes. 

L’on fe feruira aulfi de fumigations & lauements defeichants; 

Lesehofes qui regardent la maladie, font & la mundification &,confolidation de 
rvlcere:carmundifierles plàyes, c'eftlesguairir , deflTeicher & confolider. Il faut 
doncpremierementlaoet l’vlcereauecclyfteres légers : & s’ileft plus profond, ab- 
ftergerd’auantagej&y.mefler chofes confortatiucs pourfortifierlesinteftins. 




r 


Delà DyfenteriejLiure XII. 

L'on vfcra donc d’eau miellée, decoâion d’orge, auec iaunes d’oeufs, fucre, miel 
, tofat Sc femblables : & fi on veut mundificr d’auantagc,on vfera dedecoaion deifon, 

& de poix chiches: fcs’il yaardeur, l’ony adiouftcvafuc dcrofes,plantin, morelle. 

Quant à la confolidation, elle fe faift pat la prcuoyance de nature,ou auec les choies 
incarnantes,diâes Sarcotiques. 

A confolider feruent les clyfteres de plantin, renoüce, fucilles de faulc.aufquelles K,mrjts 
onadioufteheureulcmentfuifde boucjbeurrc, huile rofat,huile d'amcndes,qui Cou-fourcmfi- 
urantlafurface de l’vlcerc,adoucit l’acrimonie del’humeur, qui nefaiftqücgiiirer: Wrrfowi- 
On y adioufte aufli commodément,pouldrc de terre figillcc,cncens,fang de dragon^ 

Si entre autres chofes la larme d’encens incarne fort: mais il faut prendre garde que 
ces pouldres là foyent fubtilifees, de peur quelles ne peignent & mordent ce qui eft 
vlceté aux inteftins. 

Pour le regard des clyfteres, ilfaut premièrement vfer de ceux qui lenilTcnt Si 
flattent la douleur, comme font ceux faiûs de laid : aufquels on aura diflbult des 
iaulnes d’œufs, les réitérant fouuentesfois ; puis on viendra aux deterfifs, & quhnet- • 
toyent Si repurgent le boyau doucement: On en peutfaireen façonsinfinies: mais 
celuy cy feruira de modelle. 

y. roftr.rubmr.Ufft btrbfmfmis hordei, tnn p.j .fit decoH.in U(îc,m colittw* ii lib.j .vtlai 
qmrt.n\.VijpilHeoUirofiti csUti/icchmdb.an* §.j .jjnip.toftr.ficar. |<].;£<( clyjier^addim dm. 
buseuorumvitellis. 

Vous pourrez vfer dececlyftete, Silereiterer tant que befoin fera: mais quand 
il faudra vfer d’aftringéts,ce qu’il ne faut que vous ne foyez bien alTcuré que l’humeur 
peccante ne foit bien repurgec, vous pourrez vfer du cly fterc fuyuant ou femblable. 

Tf.fitrfurismicri,pile* hordeijtipfi barbiti, ceminodi), Chimem. (^fummititum itnnhi,iM m. 
j,jùudecociioiniiqmchdybe*ti,velmU6ie yfluUto^incoliiuniidlib.y yd itdquirt.iif Dijjilue 
jjnf.nptr.ficctr. velmyrtillorum vnemij. viteIlor.o»t)r.ii).fHluis mafiichei,&pmÿim.duc.m* 
dnjrmts nj.Fiit clyjier, , . 

L’on peut encore à celle fin preferire infinies potions, Si eleftuaircs pour coft ef- 
fei9:,efpeces de DiacenUum, nature de cerfifin bol,terre figillee,fuc de berberis, tibes, 
conferues de rofes. 

Lesremedes Empiriques,que deteftent tant les méthodiques Médecins , font 
ccuxquel’cxperienccSivfagenousontcnfeignéprofitcr,qui prins auec iugemént , 
ne doiuent pas cftrereiettcz,attendu que Galen veut que la Medecine foit baftic fur 
deux colomnes, la taifon,Si l’cxperience, defquelles la raifon eft comme l’Ame, qui 
mefuro Si balance le tout:8i l’experience le corps,bon maiftre d’efcolc. 

L’cxpcriencenousenfeignequelaRheubatbedefguifccen quelque façon que ce 
foit,mais principalement la teindure y eft fouueraine,comme l’efprit de vitriol, auec 
eau rofe,de plantin,Si eau de Canelle. Il fe tire du plomb vnc douceur fucree,quiia- 
jnais n’a trompé l’efperance de MonfieurDujon,perfonnagetrcs-doa:e,duqucl le re- M.Dmsa 
tienslemeilleurdecedifcours. Lateinélurede coral, d’ambreiaune.tireé auec lcf- mfinii.e. 
prit de vin eft admirable,croews mirm,\ei fleurs de foulfrc,aucG conferue de corncoles, *«»• 
rofeSjUiarmcladedecoings, de citrons,8i autres, eft finguliete. Carie ne fçay tien en 
la naturequi delTeiche tant Si refifte à la corruption : bref il y a vn monde de rèmédës 
que fon doit tellement compofer, qu’il faut qu’ilsf elpondent^»*/()ji«,à la maladie. 

finalement à la Dyfcntctie,Si pour dernier remedé,à celle qui eft déplorée, il faut 
flatter la douleur auecNarcotiques,commehuiledeIufquiame, Mandragores, fe- 
mences froides, phihnmm , Rtqmcs Nicolai , Sc autres'compofitions, qui font pourçefl: 
yfagc,Si qui ne fe donnent quefagemenr. , ‘ 

Fin du Liure XI I. de U Djfenterie, 

■ fl-■ .y. 


APOLOGIE POVR LES CHIRVRGIENS» 

PAR LAQUELLE IL EST MANIFESTEMENT 

monstre', QUELLES SONT LES CAVSES DE LA MORT DE 

plufieurs bleflcz, encore que leurs playesfoyent petites: Où les Chirur¬ 
giens font excufez des calomnies qui leur font fouuent à tort impofees. 

V^R I^CQVES GVILLEME^V , CHIRVRGIEN ORDINAIRE 
or Ror.iTlrK^'^P^ Kl s. 

LIVRE X11 L 

E s difcours communs de Chirurgie font auiourd’fmy 
plus vains , fabuleux & iiiiaginaircs, que lanaiffance des 
Dieux, rhilloire des Géants, ladoArine de la pierre Philo- 
fophale , & mille autres phantaftiques Chimères. Il nefe 
trouue à prefenten France qu’vn bon Chirurgien que cha¬ 
que Seigneur croit auoir, d'où leur commun dire: l’ayle 
meilleur Chirurgien du monde, & comme tel l’on le vante 
de mille abfurdcsimpofllbilitez. L’vn lotie le fien d’auoir 
cnvn tburnem.iin guairy quelqu’vn bleffé tout au trauets 
delà telle , dont le Cerueau eu fortoit:L’autrefouftient 
aquariaftrcment le Cen auoir remis vn ccil tombé en terre, 
fans perte de la veuë,ou bien auoir couppé vne portion du foye,ou ratte, fans que la 
mort foitenfuiuie. Quelqu’vn iurera,queguarirvneharquebufadc au cœur,aufoye, 
vefcie, ratte,eftomach,inteftins, & grands vaiffeaux, font les iouëts & exercices plus 
cêiutifin. familiers du fien iqui comme les yieils légionnaires de Cefar,nes’informoyét jamais 
du nombre de l'ennemyrmais feulement où elloit rennemy;ou fi la brefcheeftoitral- 
fonnable pour y donner,mais feulement en quel quartier delà ville elle elloit : Ainfi 
ilsnefetrauaillentpointdelanature,condition,necelIité, vfage, conuenance &ex.* 
cellence delà partie affligée, feulement ils demandent s’ils font bleflcz, eulTent-ils les 
Osde laiambcoucuiirerracafl'ez:&quhlslesguairitontaueclcureaud’harquebufa- 
de, en quinze iours au plus tard : laquelle toutesfois i’approuue fort, ellant aucc la 
Impcfltm. appliquée. Bref, chacun fe perfuade auoir vn Hippocrate,Æfculapc,Poda!i- 

re, où Machaon. 

De celle ignorante perfuafion, comme de ne fçauoir quelles pîâyes font mortelles, 
oùguairilTables, grandes ou petites, de facile ou contumace goaitifon,il s’enluit que 
■fi quelqu’vn en apparence peu blelTé, meurt és mains du plus expert Chirurgien, ou à 
rtifon de la grandeur delà playe,mauuaife habitude, vice & quantité de l’humeur af¬ 
fluant, & infinis ineuitables, & non efperez autres accidents qui futuiennent, il ell 
drappé,fansmercy,gallé, vilipendé & diffamé Marnais, bien que félon l'art & fon de- 
uoir,il ait aflifté le blefl'é curieufement & indullrieufement:pour ce qu'ils croyent la 
faite ptr- fa mort illégitime, & fe perfuadent que la praûique en eull efté plus heureu- 

fe & infaillible és mains de leurs Chirurgiens,encores qu'il ne foyent beaucoup expo- 
rimentez;& defaiét il fe trouue à la longue qu’ils ne font non plus de miracles que le 
Commun,qu’ilsn’opcrent point auecplusd'aiTeuraDcejdoârineSecxperiécej&pout 



Apologie pour les Chirur. Liure XIII. jjp 

le plus fouuent ayantperdu leur eferime & routine de pratiquer,font forcez de man- 
dierfecours de leurs compaignons.Or afin qua l’aducnir,ccux-cy nepuifientfiabu- 
liuementenuiertantd’honneurnonmeritéj&quelcsvieilsCliirurgiens fe puiflent 
lauer des calomnies Sc ignorances que l’on leur impofe,& payer les grands de raifon ïfl™”" 
fanspouuoir par cy apres calomnier les Chirurgiensji’atrefteray fommairement lest 
caufes principales de la mort,faifant voir à l’œil comme plufieurs meurent de blcireu-'^"”,^”; 
tes que l’oniuge petites,lcfquelles font tenues entre les gens doûes trcfgrandcs & pe*/« ^rhes. 
tilleufes:&cauconcraire,autresrefchappcntdegrandes,lefquellescntrcnousfon'ttc-7-o»,B,^„( 
nues pour petites,^ de facile guairifon:cftant toutesfoisimpoffiblc au Chirurgien, «fti'MmVi 
pour doi9:e,expert & homme de bié qu'il foit,de pouuoir fauuer quelquesperfonnes, 
encore qu’ils foient legerement blelfez. 

Donc pour entrer en difcours.ilfaut fçauoir que pour guairir vne partie blelTec, . 
ésremettrelaperfonneenfonpremiereftatdefantc, plufieurs chofes font rcquifes,^^„* 
lefquelles de droift filie pourfuiurayicy.En premier lieu rintegrité,forcc & vigueur j,ÿî, 
delà partie offenfee & bleffee. Ce que l’authorité,raifon & l’experience nous mon- ffimftn 
trenteuidemiment: Car par la fentence du diuin Hippocrates, Nature cft celle qui 
guairit les maladies,regle i.feû.y.du é.des Epidémies. 

Or les parties bleffecs font foibles, ou parnature dés la première conformation, 
ou par quelque accident de maladie, ou autres heurts & coups qui y font furuenus: 
vous les cognoiftrez telles par nature, comme fi la telle cft ttop petite , car clle«^»„ÿ„ 
cft en touevitieufetou trop greffe, &fi vafte&pefante,quelemaladcnclapor-')'nf ftnlc 
te pas droide fur les efpaules : li elle eft parfaidement ronde , car en telle mancque/«é/r- 
la poftcrieurc ou anterieure, ou toutes les deux futures, qui font les foufpiraux, par 
lefquels nature fe dcfueloppc,& efuente de fes fuperfluitez, qui retenues , retar- 
dent laguairifon de la playe. Ets’il adulent que voftreblcffé ait la telle ainfi mal 
conformée , la playe apparoiffant petite J encore que nulle playe de telle foit petite) 

&que la guairifon enfoittardiue, ou qu’il vienne à mourir,la faute n’en doibt dire 
attribuée au Chirurgien, ainsàla mauuaife conformation de telle pâttie qui eft 
bleffee. 

Le mcfme faut entendre de la poidrinc, laquelle citant angulle & eftroide, mon- Toiürm 
trequelecœur&chaleurnaturelled’iceluy,fDntfortfoibles,de s’ellrc baftis poutma/rei^r- 
eux, & pour les poulmons,vn domicilie fi ellroittqui peut dire caufe que fi quelqu’vn 
eftbleffé en telle partie ainfî mal conformee,que difficilement il pourra rccepuoit 
guairifon,attcndq que la chaleur naturelle foi blc & languide en telle partie,ne pou t- 
rafutmontet les accidents quifutuiennentordinaitementà telles playes,comme dif¬ 
ficulté derefpitet,pour la grande oppreffion que fait lefangrcfpandu enlapartie,qui 
ne pourra eftre cuit ny digeré,ny ainfi chaffé & mis hors, foit par la playe ou boche, 
faute de chaleur naturelle,qui eft ordinairement petiteen telle poidrinc eftroide &s 
mal conformée. 

OnpeutdirelefemblableduDos&defonEfpinedaquellefi elle eft plus longue Voscrtf 
quelle ne doibt,commeéshommes quele vulgaire des Frâçois parfobriquet Sc con- f'”' ”>■<1 
tumelieappellencTrentccofte,&:Flaniers,pourrdlendue&:vaftitédelcutsflancs,"'’-l^‘”'“'^- 
comme auffilongue-efchine, Une faut doubter qu’elle ne foit plus lafchc,vculle, 
partant excrementeufe & rhemmartique, qui fait qu’en telles playes il vientde gtan- 
desdefluxionsentrelesmufcles&cuir,&entrelescfpacesd’iceux,pour la quantité 
d’excrements qui y accourent du cerueau & autres parties,au moyé dequoy entre les 
interftices & entredeux des mufcles,fe gliffe & coule quantité d’humeurs, qui & con- 
uettiffent en fanie&ferofitez malignes,ce qui eft caufe que fouuét fommes eStrainds 
de faire grandes ouuertures,qui demeurent longue efpace de temps à eflremondi- 
fiees,& parfaidemet guairies,mefme fouuent degenerent en fiftules,pout la molleffe 
&foibleffedelapartie,laqucllencpeutdlrcreffcrrceny comprimée pat bandages, 
comme vn bras ou iambc.Hippocrates a remarqué qu’entre les chairs foibles & ma- 
lades il coule vne ferofité,qui facilement fe corrompt. '' 


i6o Apologie pour les 

cmffis md Les iambes aùflî & cuilTcs hcronnicrcs, courtes & d’vne venue, comme celles 
«n/oriKcfj.d’vn chien, font tenues pour vicieufes, par le fobriquet, par lequel les François 
appellent tels hommes BalTets, Basdefclïes: difans qu’ils cheminent fur des fleu- 
*/#«. tes. contraires à ceux que par honneur on dit ellre bien fendus, & bien eniambez" 
y«ts. ayjns les iambes non tourniaéSjay.çn dedans, ny en dehors, à la mode des Vares, qui 
Tmmtd- ]es Qjjt cambres, d’où ie pehfc eftre tiré rioftre mot Prcuaricatcurs,pout tout homme 
‘rhd-pUts en general qui nevadroiaen befongne. lenevousparleray ny de Plantes, ny de 
^ ■ Planques, que les François ont fobriqué auffi du mot de Pied-plats : mais ie Vous di- 
ray feulement que l’experience quotidienne nous montre, & ce à noftre très-grand 
regret, qu'à telles perfonnes bleifees, foitàla cui(re,iambe, ou pied, il furuient de 
fafeheux accidents, les playes eftans difficiles àguetir & mundifier, & en icelles s’en- 
gendrentfouuent,outrelcsdefluxiorisordinaires, des chairs baueufes&nonloüa- 
Imhisdif- ^ Jtye,. gtand foing elles auront elle reduittes & preftes à cicatrifer, diffici" 

tm'mr V peuuent paruenir,& fi toft qu’elles y font paruenues, & que la peau eft en- 

* ■ duite, toft apres pour le moindre effort recidiuent: Et s’il adulent que les os foyent 

offenfez &: fradurez, d’ordinaire lâpartic vient comme atrophiée, la guairifon eftant 
de tes-grande duree. 

CiruinJ!- Touteeque dçffus eft affezeogneu auec le vice de toutes les auttes parties. Seu- 
rofAé/m.lementilfautnoter en general, que le plus certain ligne de l’imbécillité d’vne par- 
halliti <ir£ie,eftl’intcrapcrature &:malc conformation; car fi le tempérament euft efté bon 
l4f*riic. ^ pjr confequi^nt fila vertu formatrice forte, elle euft formé exaftement fa partie! 
Al’œuureoncognoiftl’ouurir. Surcepropos Ariftote tient que les contrefaits te- 
çoiuent leur deformité par le defaut de la nature froide, & imbécillité de la femcnce. 
CSpmfin. Car ainfi qu’és œuures mequaniques,les ouuriers Sd artifans ne peuuétfairc & mou¬ 
ler vne piece d’ouurage fi nettement & auec telle perfeélion d’vne mauuaife matière, 
que s’ils âuoyent vneeftoffe commode, bonne & maniable , qui ne fuft gaftee & 
corrompue. 

Tout ce que delTus eft prouué parla reigle j.feff. i. du fi. des Epidémies d’Hippo¬ 
crates, &eftfondéfur vntres-belaxiomc, qui eft au Comment.de Galen,Ii»éec//K< 
mimhn multum frtmümqm excremeamm coüigsre confueuermt. 
suftuim Or l’amas & furcroift de tant & fimalingsexctementsquis’amaircnt& decou- 
de kch4- lent en telles parties mal conformecs,debiles dés leur première conformation, noyé 
Iturimu- quclquesfois,eftouffe ou corrompt la chaleur naturelle, premièrement de la partie 
réc. malade,puis de tout le corps,dont la mort s’enfuit,fans que le Chirurgien y puiffe re¬ 

médier , ny eftre iuftement calomnié : & cependant les Princes & grands Seigneurs 
qui ignorent telles chofcs,font fouuét reproches à leurs Chirurgiens, & les blafment 
à tort & fans caufe ; Voire quelquesfois lesaceufent, & en demandent lapunition au- 
Màgiftrat,oubien lafonteux-mefmes. 

ImimUiic Quant à l’imbécillité accidentale , furuenue depuis la première conformation, 
aff«(«Mir.c’eftchofefeure, que comme l’on dit des morceaux,ainfi peut-on diredesmaux, 
que les premiers nuifent fort aux derniers : Car , non pojfuntfinguU , mulu nocent: 

ScpUk,GiitMcituMl4pidem,nonyi,fedfepecddmdo : On n’amende pas de mal auoir, i£ 
tant va la cruche à l’eau, qu’en fin l’anfc y demeure : Car les maladies ont cela de 
rttm4l maling, qu’orcs qu’ellesfc guairiffententièrement, cencantmoinselleslaiffentlâ 
guiryUif plus part en la partie quelque difpofîtion, qui faiél; qu’elles y retournent plus facile- 
fifimum menc.&pourcefontappclleesparnoftre Hippocrates, Philofttophes,c’cftàdite, 
J“'^“'""amoureufes de retour, ou bien par apres font plus aifément furprifes & accablées 
Thihhro- maux furuenans de nouueau : Le mefme Hippocrates dit, au liure des 

intérieuresaffedions, quetoutcmaladiequivicntapresvns autremaladie,cftpref- 
'quetoufiours mortelle: d’autant qü’clletrouue les forces confommees, & fans te- 
fimùntd fource: eequifedoitauffi entendre des playes qui font rcceUesen vne partie quiaja 
•Vnoiwfjjefténauree&bleffee. Ces difpofitions font appcllecs parnos Médecins Grecs Um- 
fifÀmx. thtfes , Si font eftrmees auoir grande force pour la génération des maladies , ou 


r 


Chirurgiens, Llure X11L 3 ^i 

confirmationincurablcd’kelles; Ainfi laficburcguaitie laifle va Empiteume, qui ujtthmi 
rond pour l’aduenir l’homme plusfubicd à prendre fieburc: &vnfour vnc fois c(- 
chaufe prend feu plus aifémenc par apres. Et pour exemple de ce,toute perfonne qui 
aura ellé blelfec.s’il aduient par apres qu'il reçoiuc quelque playe, & principalement 
i la partie premièrement bielTee, il eft impofliblc que ladite partie ait telle force,vet^ 
tu, ny vigueur à rcfiftcr pour la guairifon, que fl elle n’auoit point èfté oflFenfee.Com- 
meenvncorceletouarmeurc,yayanteucnfonceûre, encore que le tetin ou bofle 
foit ralfermy ïabbalu ,neantmoins ceft endroitefl:plus foibledZpenetrablequ'vn 
autre. le lairray à part ceux qui ont voyagé aux pays de Surie, «zontpafféen Bauie. 
re, ou qui font prefts de faire le petit voyage gaillard, s’il aduient qu’ils foyent fort 
bleflfez, pour vn qui en pourra refehapper ians courir fortune, nous en voyons trois, î“‘ 
voire quatre demeurer fous le faix: Et puis on s’eftonne poùrquoyilsneguaitilTent, 
comment leur guairifon efl: fi longue, fans confiderer que le bleiréeftàdemygafté,‘|œj ;^”*3 
vicie &: corrompu, & que fes humeurs font du toutaltéreidè la virulence délavé- ^ 
toile, ou bien qu’en ayant eftepenfé, il luÿ eft demeuré quelque alteration dufoye, 
ou autre vifeere, lequel comme perpétuellement il engendre & accumule quantité 
de ttialingsexcrements, ainfi fans fin & fans celle s’en defeharge & defgorgc fur la 
partie olFenfée & blclTee. 

Et d’autant que la desbauche deplufîeurs,foitàleur boire & manger, fans tenir ta 
aucun régime de viure, & ne lepouuoirpaflerdujeu des dames rabbatues, eftmani- 
fefte à tous les afliftans, comme auflTi la defobeiflfance de ne vouloir fouuent endurer 
d’cftrctraiéfezde la m.iiri du Chirurgien, ainfi que le mal le requiert & defire, foit”””*’ 
pour fonder, coupper, brufler, fans vouloir garder le repos, lequel nous eft recomi^ 

•mandé des Anciens pour l’aduancement & guairifon desplayes, fuiuantlediredè 
Gelfe, que optimum medicummtum , yà/tj ^dbBinetitk, & faire autres chofes neceffaires ieriptstu~ 
pour recoüurér leur fanté : le fuis d’auis, comme eftans cogncücs,n’en faire icy beau- tijfmtftwf 
coup de mention; ce qui eft neantmoins caüfe delà mortdeplufieurs, n’eftans que 
legerement bleflcz : ou bien eftans hors de danger des grandes playes, qu’ils peuuent 
auoi r receues, retombent par leur defordre, & principalement delà bouche, & font 
pis queiamaisilsn’ontefté, vdirefouuentenmeureht : car nous tenons pour alTeu* 

Plus l’exces de la bouche, & l'apfetitgoulu, 

Meubtrifl icy d’humains, epue le fer efmoulu. 

Pat ainfi nous traiéterons du defreiglement des faifons. Il eft manifeftequeplu- cuifidirà- 
fieursbletTezpourroyent refehapper de leurs playes , fi les faifons gatdoyent leurs /a 

faifons, & venoyent en temps, comme l’on dift, c’eft à dire, fi les quatre temps gar- "^etddes 
doyent leurs naturelles qualitez & températures : Cela eft manifefte, que l’in tempe-/"if*”'’ 
rie de l’air, & ordre péruetty des faifons, & malignité des alites, & autres influen- 
cesfimeftcs rendent les playes incurables, ou tres-difficiles à guairir, & les hommes 
chatigent d’habitude & de complexion,par le changement des faifonsSz aftres qui 
dominent fur noftre naturel. Comme fi l’Hyuér qui doit eftte froid eft chaud, & nsfiifiie 
l'Efté qui doit eftre chaud, eft froid, puis faire tantoft chaud, tantoftfroid,t3nt6ft defiei^Uts 
fcc, tantoft humide, fans qu’ily ait aucune faifon qui garde pour quelque temps dimoi tus 
l’ordre qui leur eft naturellement donné, qui doute que cela ne foit pteiudiciable «rfA 
auxbleflèzîcardelànos corps reçoiuent de merueilleux& foudains changements, 
lefqucls font tres-perniciéux, SS altèrent grandement lesefprits Sz humeurs, ce qui 
vient auec grand danger 5z péril,fuyuant le dire du diuin Hippocrates,qui tient que /»«- 

toutemutationrepentine&foudaine,tellequ’ellefoit,nouseft grandementpreiu-,<«»t <jl . 
diciablc. L’cxperience nous montre,quefi en Hyueroùle vent froidSzfecdoitfouf- 
fier, l’Auftral donne,auec bouffées eftouffantes par fon humidité, en laquelle U y a 
de la chaleur, qu’il s’enfui t fouueht grandes pourritures, 8z nos humeurs facilement 
fecorrompent, ézparconfequent les playes deuiennentà la plnfpart toutes fordi- 
des 8Z gangrenées. L’air auffi qui eft inféfté peut eftre caufe de la mort de beaucoup 



352 Apologie pour les 

//ow»f deperfonncSjCncore qu’ils foyent petitement blefleztcar fans iceluy nous ne poU- 
fmamyi- uons viutc, & tel qu’il eft bon ou mauuais, il eft attifé de nous : non feulement pat 
un fim la bouche & nez, mais aulTi par tous IcS conduits, & mcfmc pat les porofitez du cuir, 
par le moyen des emboucheurcs des artères qui font inférées, & comme placquees 
aufdites porofitez, & de là eft porté aux poulmonsijour refraifchirlecœur,&luy 
feruir comme dcnourriture.eftantpar apres diftribué à toutes les parties de noftte 
l'dir rnulrn corps,qui faiâ: que s’il eft gafté & corrompu, ilinfeâcpar mcfmc moyen ledit cœur, 
It & les autres parties nobles en lieu de les conferucr & maintenir en leur forme & ver- 

tmr. m. Galen au neufiefme dclaMethode,attribuecantàl’air,qu’ilveutquervnedes 
principales indications deguairir les maladies, foit tireed’iceluy: d'autant que ne 
pouuons euiter fon voifinage & accointance. 

Oui tre ces caufes, il y a certaines faifons bien reiglces plus ennemies de certaines 
la maladies; Car qui douce que la Canicule comme elle fait bouillir & troubler le vin, 
ctnieulc. melme dedans les caues (comme nous efprouuons&lifons en Pline, liurc iq.chap! 
i8.)auiri quelle ne trouble Si face tellement boüillonncr le fang dans nos veines,que 
les hémorrhagies n’en foyent effrenees & non arreftablesî & que les humeurs ncfoiét 
plus fluxiles à tomber fur la partic.blciree,atfligce de douleur? Et qui doute que com- 
l'Miom - '0 toute maladie de poulmon,l’Automne eft cnneiny pat la réglé lo. du 3.des A- 

ttttmmy pho,rifmes,ainfi qu’il ne foit contraire aux playes du Thorax, principalement quand 
«inelles fe tournent en fiftule ou Empyeme î Le froid pcnctrableeft tres-cnnemy des 
»/}»«. playes delà tefte, par la regleiS.du cinquicfme des Aphorifmes ; Sous les grandes 
conionaionsdesAftrcs,fouslesSolciftes,fouslesÆquinoxcs, Hippocrates,liure 
uni ^ que l’on donne medecine aux maIadcs,non plus que fous la 

^ Canicule, réglé y. du 4. des' Aphorifmes, pour les grands troubles & mutations qui 
lors aduiennent cnnos corps : qui doute quepour ces mefraes caufes les playes qui fe 
font en tel tcmps,ne foyent plus morofes & mortelles! Que dirons-nous des grands 
vents &tonnerres,dcfquels nous voyons les elFeâs fi eftranges & pernicieux escho- 
fes inanimees,le feront-ilsmoins és maladies & playes de rhomme,le plus fenfible & 
plus frefle de toutes les chofes animées î 

ithMr- Aeequenous auons diS: des faifons, fe peutioindre, que les Charpentiers & 
aaUM/'oar Architeâes font choix du bois taillé & fié, en telle ou telle Lune: eftimans celuy 
Ucmpfe là plushumide&fubieaàla vermoulcure, qui eft couppé en pleine Lune: Celuy 
dtsim. là plus durablecn œuutCjVoireà éternité, quifera taillé en decroift, ainfi que lifons 
en Palladius, aux traidez de lanuier & Nouembre. Germanicus Cefar dit le fem-> 
les hr blable, en fes Commentaires fur Arat: Qÿ la Lune n’a pas pouuoir feulement fur 
imuimm chofes fenfibles, mais qu’encores les pierres, arbres &; bois fentent fes elFeas, 
yîWM/ts ’ Icfquels eftans couppez en croilTant font fubieûs à vermouleure : d’où eft venue 
efiaesJi la façon de parler des lurifconfultes, deli^isfuilum cxfis ; Et nous n’eftimerons nous 
Ujjmt. pas les playes plus humides , pourriflàntes &: phagedeniques, qui fe font en Lune 
pleine : celles-là plus feiches, & par confequent plus proches dcfanté,puifontfai- 
iTsSme Luncdecroiffante ! comme fi l’hommemol &lunatique comme il eft, eftoit 

moins fubiea aux influences de cefte planctte , qui maiftrife tous les corps humi- 
kflutuxs. des que les routes & chefnes durs & infenfibles ! Oultre l’experience ordinaire, 
l’Axiome commun eft. que les corps inferieurs font regis &gouuernezpar Icsfu- 
perieurs. 

Pourtouteslesfufdites raifons, iladuient quelquefois, les humeurs eftans ainfi 
viciez & corrompus, qu’il fe trouue (apres lamort des blelTez, en faifant dilTeaion 
Z^pifltmesàe leurs perfonnes ) des Apoftemes en plufieurs endroias de leurs corps, voire 
trùusu 3 ^és- mefme en quelque partie noble & principale , comme au foye, ccrueau, tatte, 
Ismxnm poulmon, en quclqueioinaure, félon que telleou telle partie aura cfté foible , de- 
bile, & facile à rcceuoir l’impurité du corps, lequel en eftant chargé outre mefure, 
aura enuoyé en l’vne de ces parties.quantité d’humeurs gaftez & corrompus,lefqucIs 
fecôuertiffent en bouë,laquelle croupilTant en icelle plus qu’il n’eft requis, ils’efleue 


r 


Chirurgiens, Liure X II î. 36’3 

dès vapeurs putrides & malignes à toutes les parties nobles, don s'en enfuiuent veil- idloiit 
les, inquiétudes, fièbures,conuulljons&refueries,&parapreslaniort, voyant \c% tnuficm 
pla'yes venir toutes noires «efcichcs, fans en pguuoiriugerny donner aucune raifon, 
n'ellant poiTible au Chirurgien , pour doâe & expérimenté qu’il foit, defauuçrtel-^^^'-^^ 
malade, encore que la playe foir petite, n’ayant aucun figne pour cognoiftte fi telle 
niatiere feforme en quelques vnesdefdites parties. D’autrepart, 

Le Médecin ne peut donner ftnté toufiouŸs, 

C,r bien foHuent le mdfurmonte tout fecours. ■ ■■ l 

ConfideroDsmaintenanties habitudes particulières des blelTez : Lcsvns ont peu,Xt«J;>»A 
de fangpour la guairifon de leurs playcs;autres en ont prou,mais qui pour ceft efteft des llejfe:^. 
n'efl: ny bon ny bcam 

Des premiers à diét Hippocrates en la réglé 14. delà feûioh 4. ia 6. des Epidé¬ 
mies ; (^e ceux qui ont les entrailles chaudes &ardenres, ont la chair froide & mal 
nourrie, quels hommes vulgairement on appelle Mefehans : defquels pat confe- Hemmes 
quentlabrefche faiâe en leur chair, parvne grande playe, ne fe repare écrempa-,'”'/'^'") 
re facilement îi fauté de matériaux - Ce que nous voyons auflî aduenir aux vieilles 
gens, bleifczoufraéturez. Des autres nous auons vne belle reiglc en Hippocrates, 
quieft laS. du 6.des Aphorifmes, où il dit, Hydropicorum&lenii^sno/'orum, (il !tdiouü.esentep!e 
ailleurs ) ylcera non frcilè fmttnmr : des hydropiqucs,parce que leur fang eft trop clair, notMe. 

& aqueux: des lentigineux, pour ce qu’il eft trop acre, & partahtmoins propre à 
faire bon ciment. Iln’yapointd'intereft, comment celaaduienne.Cc’cft par natu¬ 
re, ou par régime defreglé, beuuant vins forts, mangeans aulx, oignons, porreaux, 
chairs fallees & efpicces, comme font les gens de guerre, le plus fouuent & mal- 

NousnelairronsCh arriéré les perturbations d’efprit,defquclles font ordinaire-Peroiria- 
ment affligez les gens de guerre, lefquels pour la generofité de leur courage, fi à.yaiiSsd'effrii 
âflauc,bacaillcoucfcarmouche, ils n’ont bienfait àleurgrc, ou au contentement 
de leur chef,&: qu’ils ayent combattu comme vn Cefar, & qu’il aduiéne qu’ils foyent 
calomniez par quelque enuieux Sc mefdifant, ils fe defpitent,chagrignent & melan- 
cholient de telle façon, qu’ils fe négligent du tout, defirans pluftoft fa mort,quc de 
viutcraiferablementauec deshonneur. Or fi la mort peut futuenir à quelques vns, 
pour vn mefpris & defpitfansefttebleflcz:pourquoy ne pourra elle pas aduenir SLduchépm. 
ceux qui font griefuementbleflez ï L’hiftoire du fieut d'Aaufiund’vn des plus valeu¬ 
reux Gentilshommes de noftre Frâce,duqucl on difpit, HardielTc d’AulTun, nous en yfdlme 
faitfoy,lequelpariene fçay quel malheu t & fubit eftonnement à la premier e char- 
ge de la bataille de Dreux, luy arriua quelque difgrace, dont il eut telle defplaifahce, 
qu’il mourut; peu apres de regret .-iura qu’il né boiroit ne mangeroitiamais, laquel¬ 
le refolution luy caufalamort. Au contraire s’ils ont combattu vaillamment, ils 
en prennentfouuent vne telle allegreife, contentement & ioye, qu’ils lie peuuent, 

(comme l’on dit) tenir en leur peau, ayans le coeur enflé & enflammé de laviâoirc, 
conioinfteauec l’honneur qu’ils en rapportent. Ce qui caùfe tant aux vns conimg 
aux autres vn grand changement en leurs corps. 

Et à vraydite , tels mouuements & perturbations ont tres-gtande force fur îe tes perhsr-i 
corps humain, pour y engendrer maladies, & y introduire la famé : Car fi les mou- 
uemens &: perturbations de l’ameont la force d’augmenter & diminuer la chaleur5«‘/'^»‘f- 
naturélle,delafaire entrer acramalTer au dedans :& la faire fortir fcrefpandre ehr’^'J“' 
dehors :&que tels mouuements de la chaleur naturelle, qui meinentauec foÿ&""*’ 
les efpritsSc le fang, font caulés de toutes les maladies & de la fahté: certainement 
lesmouuements 5c perturbations del’ame auront toute puiflance fur la fanté. Or ’ 
ileftainfi que, comme dit Ariftote au cinquiefme chapitre dû liùrede motHnnim*- 
Uttnt, Les mouuemens& perturbations de l’ame apportent tel mouuement Sc chan¬ 
gement àlachaleur narurellc: Cequemefmea tefmoignéHippocrates en la's.rè¬ 
gle feaion y. du 6. des Epidémies, & Galen au y. chapitre du a. A Jÿpnst. uufss. sc au 



38'4 Apologie pour les 

cliap.itie 5- du i. 9c k mcthodeoù il montre , mcfmc que plufieurs font morts 
fna jmiii- l'c'moycn dcs moauclnents & perturbations de l’ame : pour cefte occafion Ga- 
mt Jçn fut la 14. rcigle de Ia'4. feaion du 6. des Epidémies , conieiüc à ceux qui ont la 

'.ciialeur acre & mordante au dedans ( Je à plus forte raiibuauxbleifez) des’abftenic ' 
ur'bi-.oVideeholere Je edurroux, Je autres moüuemcnts ^ qui pourroyct cfmouuoir Je esbran- ' 
1er les humeurs. Le mcfme Gàlen, au MütedeftnitMetuendii, montre comme tour tra- 
uail d’efprir Je de corps,engendre qn.antité de cholere, dont fc pourroit enfuiutc flu- ' 
xion Je inflammation à la partie blcflcc, Je par confequenr, gangrené, Je la mort 
' foudainc. 

Mertfihiit' Otenwe toutes les perturbations d’efprit, la ioye eft celle qui deuroit moins 
feur iint caufer ennoftre corps d’accidents, Jencantmoins pour auoir efte immodérée en 
grade loyt. (^'ijiitjn Lacédémonien, Je en Diagore Rhodien, fe rcfiouïflans tous deux de voir 
, réÜenirleuts enfans Viâorieux de leurs ennemis, moururent fubitement: Carpar 
■jicllc ioye immodérée feverfe Je efpand de telle velicmcnce lefangJe les efpritsdu 
ï/tÆi/j/afùlutentouceriiabitùdedu corps, que le cœur fouuent eft: deftitué de chaleur, de 
K)e OTiwo-forte que l’on tourne en fyncope , dont la mort s’en enfuit ; mais li la ioye eft mode- 
dme. rce,eliefortiftclcs vertus animales Je naturelles, rcfueille les efprits, aide à la dige- 

‘ ftion i Je généralement à toute l’habitude du corps; car par icelle le cœur enuoyc 
'médiocrité d’efprits aueclc fang à toutes les parties du corps, dont les membres 
iontimbus,arfoufcz Jehumeâezpour l’humidité contenue en la maffe du faiig, 
Jepâfainfi les pliyesfcmondificnc Je incarnent mieux, Je les parties s’cngroirrlTent 
Jt’êhgraiiTent. 

sffedsdtlt Lacholcrefaiârlcfcmblable, Jepisencoreque la ioye immodérée:carpar icel- 
theltte. IcoutrcquelesefpritsJehumeursfoncvnrauageen toutlecorps, parlacrop gran¬ 
de ardeur Je chaleur ils s’enflamment . Je par confequent toute l’habitude du corps, 
Câufant fieburcs putrides, pour peu que la perfonne foit cacochyme , laquelle fl. 
elle tüele mal’ade , comme il aduient fouuent, ou l’attribuera pluftoft à fa blet 
feùre, pourauoirefténul traiâee,quc non pasàla fiebure. Ne voyons-nous pas, 
.ytaiienis quels'fàfcheux accidents caufent' la ttiftelTe Je melancholie , encore qu’vn hom- 
<lj/j)B<fi-mébienfaiûen foit'efpris î car elle teflërre Je aftraint tellement le cœur , que les, 
tdke. ' efpntsne fe pcuuent engendrer, Jt fipcu qu’il y en a, cncorenepeuuentilseftre ai- 
’fémcntdiftribuez parles membres auee le fang, pour eftregras Je ténébreux , par- 
tantla vertu vitale Je fescompagnes font affoibliestdont iladuient que l’hommç’ 
les i»</a».'en fin eft hébété, le cœur perdant fon allegrelTe, Je la perfonne vient iufques à fe hait 
cheliqnesji fqyméfme tombant eh defefpoir Je enragé,la viuecouleur de fa face eftant anéantie,; 

pjif jinfi tout le corps deuient maigre Je atrophié , dont le plus fouuent la mort 
s’enfliit. ■ 

Il ne fera hors dé propos pour pteuue de mon dire,mettre en auant ce que le Pe- 
t'ç d’éloquence rfetipt à Atticus, duquel les paroles fout telles; Ce feroitvn grand 
biéhi mon amyÂtticüs, fi les hommes pouuoyent viurefans manger Je fans boirea 
,,,,,,,j_mai'sbéfefoit encôrèpius grand ’bien s’ils fe pouùoyent paflTer fans cftre ennuyez: 
parce que les .viandes que nous mahgéons ne corrompent rien que les humeufs». 
«»(«% mais les traliiftfes' ennuis nous confomment iùfqucs aux os : les enuies çonfomment ■ 
îa mï-les os, Je rongentlés entrailles',-comme l’on voit clairement: carvn homme vienf 
lanihUe. malade pour vH feul 'ennuy Je pour vn feul melpris, 'Je e'ftantmalade vient par apres i 

. .;iiip,ûur.^efçais-.tu pas par experiénee, que de deux bourreaux qui deftruifentlavin 
humaine,ccluy de trifteife eft le plus-cruel, que’celuy de la gourmandife ; 

EffiHidtla ' r nemetfrons en arriéré la crainte Je frayeur, de laquelle ceux de lafché 

irâmii. ' cVura|e fontfoüiichf touchez : elle faifl: en nous de femblables accidents que lame- 
lan'^ofm : mais plus grands pour peu de temps : car elle renuoye Je attire , mais; 
plusfobitément j &au£cplus grande rapidité que la trifteife, le üng Je efpritsaiï- 
c&’ur, & partant on vo’it que le vifàge pallift, Je les extremiter deuicnnent froir 
des;''aùcc tfémblèiheht vhiuétfeH lé'ventreàquelqucs vns fehfche. Je la.voix eft 

^interrompue 


f 

Chirurgiens, Liure X 111 . 365 

inKrrompue, aucc grand battement decœur, parce qu’eftoufFé delà multitude du 
lang&efptits quife retirent fubitement versluy, ilnefe peut mouuoir librement, 

&; délire ferefraifehît & defeharger défi grand faix, dont aduientquelquesfois la 
mort, par vnefoTidaine&t grande crainte, àraifonquelefang fc retire au cœur, qui 
é'ftouffejfuffoque & efteint du tout la chaleut naturelle Si les efprits, fans lefquels la 
vienepeuteftre. 

S’iladuientque pour les fufdictes perturbations d’efprit quelqu’vn blcfle meu- 
re, le vulgaire ne rapportera pas la caufe de fa' mort à icelles, mais ignoramment ou tdgairt. 
malicieufement publiera qu’il eft décédé de fa blcffeure, pour n’auoir efté traifté ou 
penfé comme il appartient, &neantmoins ceux qui fanspaflionconfidereront la 
caufe de plus pres,iuger5t du tou t au cÔtraire. Le femblablefe peut dire de celuy qui 
n’aura voulii endurer la main du Chirurgien,ny les remedes necelTaites pour la guai- 
rifon, ayant efte ou trop craintifou délicat, pour endurer quelque ouuerturc necef-^ 
faire à fon mal, à fin dedonneriirue,foitàqueIquefanie croupiflante, ou à quelque 
efquille d’os, qui ne demandent qu’à fortir, lelquels pour leur demeure gaftentlescW/a 
parties voifines, altèrent lereftc des os, & corrompent la moüelle , qui fait que \ 2 ffumftn. 
guaitifon ne vient fi toft que le Chirurgien defire, &mefmefouuent eft incertaine, 
ouimpoflible, occafion que le pauure Chirurgien languiftauec fonmalade, faute 
dcvouloirendurercequc la maladie requiert. Etàce propos,du Bellay en fes Me- 
moires eferit que le Duc d’Aumallc, filsdcMonficurde Guife, ayant eftébleffcmor- 
tellement d’vn tronçon de lance, qui luy entroit par l’œil : les Chirurgiens appeliez, maUiJe- 
il leur dift, Traidez mon fils,non comme Prince ou Seigneur : ains n’efpargnez nonf"".^*'* 
plus fa chair que celle d’vn pionnier ou goujat: Ce quia cfté caufe de fa guaitifon, 
pour auoir voulu endurer que le tronçon de lance], qui luy eftoit demeuréStout au 
ttauers de la tefte,luy fuft tiré auec grande violcnce,pouTne Pauoir flatté. 

Que fi nous entrons en la contemplation de la diuerfité des infttuments dont ïescmtemftii 
playes font faiâes, feulement félon la matière nous trouuerons bien plus d’occafion <»» Jtsm- 
Si fubied de fonder la mort non efperee des playes tres-petites Si appatentes. Ceux/™»e»s. 
qui ont eforit de l'Agriculture Si iardinage,c6me Caton,Pline &:Columellc,eftimas 
qu’il y a bien à dire fi l’arbre que l’on choifift pour enter eft entamé d’vn coufteau de 
fer,ou os ttanchant.Et nous ne ferons point de différence, fi l’vnion denoftre corps „„j;. 
eftdiuifceparleplomb,fer,oucuiure,veuquc ceftuy-cy mellé parmy la fanie 
noftrecorps,peutfe refoudre en verdet,qui croupiffant en la playeferacolliquation/‘<«Ai/)»»o 
de la chair, & inflammation des humeuts fuffifantes à la mort. Et n’eftoit allez d’a-f'“- 
uoirpuispeu de temps accommodécemetalànoftre ruine, fi quant & quant on ne 
luy donne vne forme quarree, plus ruineufe que la ronde, pour meurtrir defa dure¬ 
té, & de fon tranchant defehiter Si fracafler auec peu d’efpoir de conualcfcence : ou 
bien eftans iointes enfemble.Si attachées auec fil de Icton, trancher grande quanti¬ 
té de'chair,auec les vcines,arteres Si nerfs qui font en la partie. 

Or d’aurant que les hommes à qui nous auons ordinairement à rendre raifon 
denos cures, s’efmeuuent plus par exemples que par raifons, quel exemple fçau- 
roit-on trouuer,pour l’excufe & couuerture de celle du iourd’huy,que celle de la bel-aifimt tm 
lefilledeNerius,efcripteaucinquiefmcdes Epidémies d’Hippocrates, qui mgeei'AlctlcU 
feulement de vingt ans (notez bien toutes les circonftances du coup, car elles ren-Ph^’^'- 
dent la mort plus admirable jfrappee par vne femmelette fienne amie , &pat jeu,""*’ 
du plat de la main fur le mourut le neufiefme iour en apres , comateufe, 

muette, aftmatique, conuulfe, & ttemule? Voire mais ( dira vn dettaûeur ) ce fut dliilUm'. 
pource qu’il fe fit commotion du cerueau : que refpondrez-vons î de fi petit coup, 
du plat de la main, d’vne femmelette Si amie, Si en ioüant, & à vne forte garfe de 
vingt ans î Pourquoy doncjie pourra aduenir mefmc commotion de veine rom- 
pue,non feulement au cerueau, mais aufli en la poiârine, à vn gendarme, qui aura 
cfté dix ou douze heures elbranlé d’vn fort roulfin, qui trottera rudement,ja cafl’é de 
trauail Si d’intemperance, qui aura les veines St du poulraon Si du cœur tendues Si 

Së 




3(55 Apologie pour les 

Zf •>«/«■< bandces,& de vin (qui cft le corcelcc dont on s’arme le plus le iourd’vneombat)& 
fiiir kien de furieufe cholere, qu en oultre criera, s’efforcera, tempeftera cftant frappé par vn 
cmUiirt. (ien ennemy,non enioüant,mais en intention de luy nuire &le tucr,d’vn coup 
de lance, malle, coufl:elas,pifl:ole ou moufquetî & qui le plus fouuentarmédetou- 
tes pièces fera renuerfc en terre, auec nombre de cheuaux, qui auront paffé Sz re- 
pallc par delTus fon corps ; qui auparauant aura elle non vn iour ou deux à la fatigue, 
jnemm - mais tout vn hyucr au froid, pluye, vent, grelle & tempefte, ou tout l’efté expofé au 
it U foleil, receuant toutes les injures du temps, couché fur la dure, & fouucnt à la belle 
gmte. elVoille, ayant vefeu de ce qu’il aura peu trouuer.foit crud ou cuit,chaud oufrbid,& 

à heures indeucs,quelquesfois ralTalié de viandes gaftees & corrompues,& pour fon 
breuuagc du vin aigre,pouiré,efuenté,ou bien de l’eau d’vne mare,ou ruilTeau puant 
& infeaé,aiant toute leur habitude trauerfec de longues veilles,trauaux,peur,crain- 

te,cholere,5£ melancholie. 

Thfum Autres meurent faute d’eftre fecourus en temps & lieu, ce qui cft aduenu dernie- 
mt»rS/ii»remcncà.noftte grand regret, au Capitaine Roux, blcffé d'vne hatquebufade à la 
tiiéfiams ioüe, lequel pbur vn effort qu’il fit en fe leuant pour vuider vn clyftere, luy furuint 
vn flux de fang par fa playe, apres auoir faigné huiâ heures entières de nuift, mou¬ 
rut fans pouuoirtrouuervn Chirurgien pour le fecourir, &: arrefter lediftflux de 
fang, mes compagnons Ponget, le Gendre, Hubert &moy, ayans eu commande¬ 
ment d'eftre près du Roy celle nuiûaux tranchées. Pour cela les Chirurgiens ne 
doiuent eftre blafme2,non plus que lors qu’vn mal a tant gaigné fur la petfonne, que 
l’on n'y fçauroit remedier : car comme il cft dift en commun prouerbe, 
Troptardoaniedecinc, 

Le md,qMnd il a fris trof emieilli’ ritcine. 

D’autre part, combien y a-il de chofes qui manquentfe défaillent fouuent pour 
ficiiriéejis ijjgj, tzajaej J jj bleflcZjqui ne leur fon t adminiftrees, comme il cft requis & neceflai- 
aavl/ffe Nous voyons quelquesfois de grands Seigneurs logez où les quatre vents don- 
nent,fans auoir aucun linge ny remede pour les pouuoirpenfer,& peu de chofepour 
mettre fous la dcnt;que peut-il eftre donc des médiocres & pauures foldats,qui font 
contraints aptes leurs bleffures de coucher fur la terre ? 

.. „■ Mais quelqu’vn derechef me pourra obicifter : l’accorde que les faifons foyent 
Ole m. (jgfi-jjgigjj Si corrompu, queplufieurs chofesmanquent pour 

les blelfez, brefquelcscirconftancesque vous auez mifes cy delfusen auant défail¬ 
lent! ce neantraoinsplufieurs guariflent fans aucun accident, & autour defquels on 
ne prend pas beaucoup de peine, encore qu’ils foyent grandement bleffez, autres 
tsffmce. meurent de petites playes fuperficielles. A ce ie leur refpondray que toutes les playes 
qui nous apparoiffent grandes, ne font dangereufes ny mortelles: telles font celles 
qui font vne grande folution, & qui de part en part di uifent vne partie qui n’eft no¬ 
ble ny neceffaire à la vie, eftant eflongnee des grands vaifleaux, qui font veines, ar¬ 
tères & nerfs, mais qui fait grande brefehe à la chair feulement, commeàvne felfe, 
cuilfe, ou bras, ic toutesfois eft dide grande, n’eftant fi dangereufe que la moindre 
îUyesddn- picqueure d’vn nerf, ou la diuifion de quelque grande veine ou artete, ou bien qucl- 
gnufis. que fiffure capillaire au teft,ou quelque coup d’eftoc à la poiftrine ou vôtre inferieur 
pénétrant iufques en leur capacité. Que fi quelques vns guairiffent de telles playes 
dtp »t-qui font grandes, non pour la diuifion, mais pour la partie offenfee, il faut qu’ils 
^ foyent biencompofez, forts& robuftes, pour refifter au mal, Scempefcherlcsacci- 
four km' pcuugntfurucnir, & qu’ils foyent de bonne habitude,& température,fans 

gmm. qu’il y ait aucune partie noble ou neceffaire àlaviegafteeny vitiee,&tels peuuent 

reccuoir guaitifon de leurs playesffinon, ils courent fortune de la mort, commeles 
autres, pour la différence qu’il y a entre le temps & le temps, & entre le corps & le 
corps, & entre les parties : tellement qu’il y en a qui font fi bien temperez, qui guai» 
riront d’vne grande playe', laquelleferoitmortelleàvn autrecorps: au contraire, il 
y adespetfonnesquiontrcceu des playes en parties abieâes, & non neceffaircs,fans 


Chirurgiens, Liure XIII. 357 

profonder, defquelles toutesfoisils fontmorrs, ou parla conftitution du temps, ou 
pour l’affluence de li^acochymie, qui découlé fur la partie bleffcc, ou autres raifons ^ f™'!' 
cy deflus alléguées : mais levulgaire ne peut pas remarquer toutes ces circonftanccs 
&confidetacions ,ce que les Chirurgiens font en telles perfonnes. Car à la vérité *" 
jlfevoitenmcfmctcmps.faifon,année &iour, nombre de perfonnes auoir receu 
d’auffi grandes playes les vns que Us autres, ce neantmoins ceux que nous eftimions 
fouuentles plusblelfez, & commedefefperez, quelquesfois rechappoyent: ce qui 
ne nous faifoiteftonner aucunement, apres auoir pris la peine d’ouurir leurs corps 
eftans morts : car nous trouuions oultre leur playe, quelque caufe manifefte de 
leur mort. Comme de recente mémoire eft aduenu à Monfieur du Bellay,Baron de Hifldin de 
Touarcé,Roy d’Iuetot,lequcl ayant receu vneharquebufade douant Roücn,au bras nLfinir 
feneftre, l’os du coulde ayant efté rompuda playe s’eftant bien digérée & mondifiec, ‘dey. 
la chair belle, vermeilleScgrenees’y engendrant, le haut & bas du bras eftant de¬ 
meuré en fa température & charaûere naturel, fans douleur ny inflammation,ne luy 
eftant furuenu peu ou point de fieburs : ce neantmoins fe faifant conduire en fa mai- 
fonvingtsiours apres fa bleffcure, fut faifid'vnefîeburc maligne &futieufe, quil’a 
accompaignéiufques au trentiefmeiour, qu’il eft mort, quelque foin & diligence 
que les doâcs Médecins & Chirurgiens, & entre autres, Monfieur d'Amboife, 

Doifteur en Médecine, & Médecin ordinaire du Roy, duquel la doûtine cftafiTcz 
cogncuc,qui luy affiftoyent.ayent peu faire:fans que la playe ny partie blefTee ait efté 
plus mal difpofcc que dclTus. Apres fa mort , ayant ouucrt le corps on trouua Cescmfidtii 
poulmons tous purulents & pleins de tumeurs fehitreufes, le rein dextrepourry, &w»rj du 
quantité de boüe en la vefeie : ce qui fut caufe de fa mort. Sinon la blelTcurc: cho-A»z 
fe alTeuree, s’il eufteu les parties intentes bonnes, qu’il fuftguairy de fa playe, pour'"’ 
n’eftre de foy,ny pour aucun accident qui y (oit furuenu,mortelle. 

Le contraire eft aduenu au grand contentement de toute lanoblelTeà Monfieur^*'"?*"- 
deGyuti, lequel ayant receu vne grande harquebufade à l’elpaule gauche , dont^"^^^,,' 
l’entrce cftoitdroitàlaiointure,la balleayant atteint vne grande partie delà 
de l’os du bras, pénétrant tout le long de l’Omoplate, ou palleron, eftant demeuree 
vers l’Angle inferieur d’iceluy,laquelle fut heureufement tirée par Monfieur Laucr- 
not. Chirurgien ordinaire du Roy, qui le traiifta Si médicamenta dextrement au 
premier appareil : ce neantmoins defigrandeplaye,grandedif-jc pour la partie. Si 
pour fa dimenfion, Mondiél: fieur de Giüry a efté parmiacment guairy,fans luy eftrc 
furuenu aucun fafeheux accident; ce que nous deuons en partie rapporter a fa tem¬ 
pérature, compofition Si bon naturel ( Nature eftant celle qui guairitles maladies) 
aidee des doéles Chirurgiens qui luy ont aflifté. Si entre autres de Monfieur Portail,.?""™^" 
Confeiller Si premier Chirurgien du Roy, lequel pour le iourd’huy tient lopremier 
rang entre noiis: Si deMaiftre Gilles desRusfonChirurgien,quil’ainduftMeufe- 
ment traiébé de fa main : Si eft à noter qu’vn autre blelfé en mefme partie, traifté aufli 
diligemment pat mefmes Chirurgiens, euft couru plus grande fortune,quelque bon 
traiâement que l’on yeuft feeu apporter. 

Et pour confirmation de ce, ieconclurray cefte Apologie par Meffieurs cy apres 
denommez, commençant par Monfieur de Hallot de Montmorency, lequel eftanti*""- 
àcheualpres la ville de Rouen, receut vne canonnade, dont fon chenal fut tué. Si 
luy ietté parterre , la iambe rompue en plufieurs pièces près la ioinéfute du ge- 
nouïl., ce neantmoins par fon bon naturel a combattu contre la malice du temps, 
8 igrandeurdelableflenre,ayanteftéheuteufcmentguaityentrelesmainsdeMon- 
fieut Mattel,Chirurgien ordinaire du Roy,fort vetfé és operations de Chirurgie. Au 
contraire Monfieur le Baron de Salignac bleffé à la iambe d’vne fimple harquebüfa- 
de fans fraélure d’os,a couru fortune de fa perfonne, encore qu’il fuftfecpuru par 
Monfieur Pouget,auffl Chirurgien du Roy,Si des premiers de Montpetlier,ayat veu 
l'heure que la gangrené accouroit à fa playe,Si luy .eftant furuenu plufieurs fluxions, 
quiontrendulaguairifondiffiailcicequinefedoit référer qu’à ion tempérament, 
qui n'eft fi loUablc que l’on pourroit fouhaitter. 

gg ’j 



3(î 8 Apologie pour les Chirur. Liura.X III 

^i4tn L’heurcufe cure qu’afaid Monfieur des Hayes j Çhif(l.rgien^rdinaireduRoyi 
Hifhire, pjffonnage fort inuentif en la Chirurgie, à Monfieur de Vîî^ouuerneur pour fâ 
MaJcftéenfavilledeS.Dcnts, bleffédeplufieurs playés, Seentie autresd’vne trcf- 
dangereufc à la telle, fituee fur le fommec delà telle, tout droid fur la future Sagita- 
le, icelle ellantcduppecjmoncro combien le bon naturel fert pour la guairifôn dei 
playes,ayant combattu contre la malice du temps ; ledid des Hayes ayant fuiuy auec 
beaucoup de iugement le mouuement de la nature,pour fon entière guairifôn. 

Le mefine ell aduenu en la perfpnne de Monfieur le Duc d’Êfpernon, lequel bief. 
Btftmt. fé d’vne grade harquebufade,quiluydcfchiroicvne partie delaieurcinfètieure,em- 
portoit plufieurs dents, & luy rompoit vne bonne partie delà machouëre inferieure, 
la fortie ellant proche des iugulaires;& fut traidé par Meflieurs le Gendre & Surlin 

Chirurgiens ordinaires dudid Seigneur : ce qui nous fait cognoillre, que non feule¬ 
ment la ieunefleje bon tempérament feruent à la guairifôn des playes : mais auffi la 
bonne conllitution du temps: carpeuauparauant (eequi elloit verslafindu fiege 
iduiijlim- de Chartres) laplufpartdesbleflezmouroyent, encore qu’ils fulTent detresbonne 
mniutïfs habitude, pourpeüqu’ilsfulTentbleirezrcequenous attribuons en pattieàlamau- 
mM» conllitution du temps, la faifon ellant du tout defreiglee : car quelque temps 

jmmjm. ^ plufieurs, voire prefque tous guairiflbyent de leurs blefleures ; te entre autres 

Monfieur le Comte de Flex , lequel fur la fin du fiege receut vne cannonade au 
>»«. ventre inferieur, luy ayant tout meuttry iufques au péritoine, la playe ellant prefque 

d’vn pied en longueur,& dedemy en largeur,comme pourront refmoignermelfieurs 
Portail & d’Amboife, qui l’ont veu & traidc longuement. En mcfme temps Mon- 
jtutnBi- fieur de Fauolle a receu guairifôn d’vnc harquebufade, qui luy fracalToit les deux os 
foitt. delaiambe, près la cheuille du pied, fecouru diligemment parlefdits fieurs Portail 
&d’Amboife,&derheuteufe&dextremain de Monfieur Billard, Chirurgien or¬ 
dinaire du R0y,&de Monfieur de Biron. 

Bijhire Etpourvnepradique queTon pourrait dire cllre contre toute raifon entre plu- 
/oHrn»«. heurs quifefontfaidesàChartres:levallet de chambre de Monfieur le Comte de 
jmhlt. Chiuerny,nommé le Pied-m5tois,bleirédvn coup d’efpee fur la telle, quiluy coup- 
poitl’osparietaldefondencomble, ladure &pie-mere penettantvn doigtfe plus 
danslafubllancedu cerueau, duquel au fécond appareil en fortoit par la playe au 
trauers de l’os couppé la grolTeur & longueur du petit doigt : ce neantmoins en 
prefence de Meflieurs le Eebure & Durec,Medecins ordinaires du Roy,& Doâeurs 
en la faculté de Paris, perfonnages fort expérimentez en la Chirurgie.quiluyonc 
alTillé en fa maladie, a ellé parfaiftement guairy entremes mains, fans qu’il luy foit 
furuenii aucun accident ; plufieurs Chirurgiens de Chartres ont affilié à celle prafti- 
que, & entre autres, Maiftres François Cheureau , & Michel Fauueau. Enmefine 
fi»"- temps Maillre Gabriel du Tcttte,Chirurgien fort dextreen fes operations, trépana 
vne femme aageede foixanteans & plus, quis’elloit enfoncé l’os occipital i Traida 
auffi vn petit lacquais,qui auoit la plus grande partie de l’os petreux enfoncé,&por- 
D/fBirj»»-tion du parierai emb.irré. Pareillement Maillre Gilles Pillier, Chirurgien tres-ex- 
^irt. pert, trépana vn Tripotier, nommé Maillte Laurent, qui auoit la dute-mere coup- 

V - ‘ pee tous lefquels en mefme temps receutent heureufe guairifôn : te faut noter qub 

J deuxmoisauparauant,laplufpatt, voireprefquetous,quieftoyentbleflrezàla tefte, 

* quelque fecours que l’on y eull feeu apporter,foudainement moutoyent, 

oadufm Rapportons donc la mort de tant de vaillans Capitaines &braues Seigneurs, & 
Je l’aile- bons foldats à telles caufes Se defordres, & non à la faute d'auoir ellé mal traiter 
&folicitez,foitparlesvieilsouieunesChirurgiens. Ou bien concluons letout par 
r Aphorifme Se dire commun. Qu'il y a des heures fi hazardcufes,que fi vn homme fc 
rompoit le col, iamaisil n’en releueroit. C’eft ce que difoit Hefiodc,Quelquesfoi$ 
vneioutneeellmere. Se quelquesfois marallre. 

Fia du Liitre XIH.de [J^ologieJ^our les Chirurgiens. 
















TABLE GENERALE DES CHOSES 

ET MATIERES PLVS REMARQVABLES, 


contenues en ce Liure. 


^ AbiSswûkri; T’mf ,1,1 


fl Abruv 


S3 ^ijementicvm. 
Acamabola, (rfinfmnuilf. 
jibfctsy ycyeT^jCfoîîemt, 
iAtàdtnti Viennent 4ux pUjes» 

tyttteuchementdifjiciU cr four^my. 

(omme il fi utfitutr U mere pour bien f^Accoucher. 

Ades nodturna. 

Ades folaris,®» Solana vifîoi 
Acataftafîa Cryftalloidous. ibU^.i 
Acus ocularis, ^JonpourtruiB, 

Adnata: & Corne* durities. 
moyen de cauterifer 
^ec'eji^uAe^ps. Sid. cdujès. 

A^dops (urâhle eu incuràble. 


_. rl^^ntbratofis. 

Î48 AntheEous,cry9n^o«r/M/f?. 

54 Ancylogloflbn. 

.M9 fue-c^^îuUtieurifme: 

s 

ibid. ^nnedux ddns lefquehy a ^nepetite Idmette, 

15 AntiAdesiO-leur^Udirifia. 

r. 157 fuee’ejl^u’^porrexu, 

J14 moyen de cognei^e^Apomxie. 

ce qiiilyfmt conftderer. 


341 ^popmes troHuees es lieux jai ne font hleffel^ 

ibid, Aqua, Gutta. 
tbii. A<^uula. 

ibid. .Ardchnoidetpourfuoy dinft di(îe. 


rifetAfgdfpi' ibid.tiudndilfduil'tu- ^rgemon. 

nnr, 34 I ^Arpride. 

VAegyptidcfemetduxpdupieres. 312 Artères oHueties, 

-Agramcles. I4î*i45 Arterecduterifee pdrles 

fue c'ep fu'Aÿie. 314. edufeS, iy (UYdtion. ^ --" 


256 


Aimalops. 

remededesdneie. . 

tAirnecefdiredUyie. 


l8 maniéré de tirer l*Arrierefdix. ij8 

^ [7 Aptesfubie^edUrdctniefes, _ 137 

tiens contre ^Aiittdleps. '3x8 Apprêté des paupières. 308 ’ 

Afperitudo. ibid. 

340 Apin^ent far U partie frallureé j deuant que labaa- 

3i,8 der. 


Albicanscicatrix. 

Albugo. 

Altumar. 

maniéré de releutr î Amarri. 

Jiffereute entre Amaurofis c^AntHopid. 
cequipreeedetAmaurofss. 
femeae d'Aece , dont il4 eu 


quedefiAmàurop. 34^. caufes. 

Aftibi, O -fin pourtraiSi. 
queeefiqu'Ambliopia. 297. caufis, 
Ami^dales. 

Amphymelen.e»* finfounniH. 

f^,u,mi,tjtMctlfme4uChinrÿi 

541. caujè 0‘mr4lieff* 
•ytKhyltf,, (f. jCmlÿlMilhtrm. 
Angnlorum erofio. 


pour les fruUure,, 

3lS moymdtlec^oijiri. 

258 muiimfuiji trou,K, m luditc tumùtJi^amsS. 

158 Atheromi. 

J4(» }W(ty? Atoniaton Blepharon. 
üitd. tmfcs tr luroiim. 

•fimtrtl’^muun- Atrophia. 

347 difirona êjtUrofhU (y thihip. 

Uni. air 4 lmd./(ttofhi 4 . 

154.155 

.imotùm. • iiiJ. .^ueuÿimmtdtmt. 

234 .Aueuglennntdemtii. 
tiar. 2 1 1 .Aulfun emiil-homme milLait. 

f./tutomaitmmydisfulmtmfU!. 


m 


142.14 


183 

HimdtfpendUêkiulicdtumItfliintÆa. iid. 
32tf U lallt mfme e» fuljuc porlit uoUtyilj u fÿiisdt 

Igg «j 



rtraiti. recitd^m(rA^stoHch4ntUcuredes 

ideUiffe:^. 195 CaMntÜesincurMes, 

ies Médecins. ihid. U C4t4r4He s’entendre ta vnmÏÏ4nt. 

<• tirer UhUe. ihid. C4hffte. 

chsjès. ^66 Cauitas. 

tuâtriffent difficilement, vfâgedu C4Utm detriereU tefie. 

560 C4utere4pf>licjHeyoHrl4C4rie. 

\ 190 yerttuduC(H 4 tere 4 âueL 

X tx C4meres 4f)i^lijue:^our le fax defieng 













IfilaUtoire o» Mireuerdel’tnho'fiti que t^ejii 

Dioçtion,O'fin pMrtrei^l, I3S.159 coïïyreco 

V'tfruftiondnnerfjOftique. 348 Epipho 

0 îftrichiafîs. 314 EpipIo( 

'i>èi£tiextirpe:(. i^5 Epoiili! 

tp'WmtS, ilfid. le chef 

Vùpceuthi a* crochu. ihid. Ugetux 

mtgtmdeferhUw:. a^4 Equus. 







zdifftipùurlesfrM^îitres, 180 

zf(roüelleSiO'^fir^f’'ifin, 210 

S ui^eijiton crfonjiourtrM£l. 

lifüti pUye(T*h<tndede diuerffs fifons, enfemiU 


Fomenution fourtademe de rail. 
F omentdtion de UiÛ tlede. 
Forceps cxciforia; 

Fefette. 

FolTula. 

iVtlUf/crfislî^m. . 


187 


ftur lu flo^yO" pimiums, ii 

SJfuilUpour eeudre U yentre. 1 1 

■ Z%milefouYlehecdtlieHrt. 21, 

la pointe doit epe(»Hpl>ee. iUd. 

zfittiîlt pour ébattreIticauraBesO'finpoHTtnin. 
leliettoHtlfdutmettrerEffuille» 537 

forme de rEfguiile. , ihid. 

ill.,«.,hojfmU,Crp!fi^e!. l8j 

Etcroglaucons. 339 

345 

irek CAufes dSitehamU. ihld. 

remede d’jtece contreVEmhantis. ihid. 

moyen de coupper /* Emhantù. ibid. 

Expérience de Ceau de vitriùl. 345 

Experienee^^meenne, 300 

Exophthalmia. iSp 

Expcrtor,c?- finpourtraiB. * 3^*157 

Explorator,e?- finpourtraiB. ibid. 

Extirpation des membres. 259 

diuerfes opinitns touchant le lit» tp^ilfautchoiftr. éid. 


ere de bienfairefExtirpation, i6i 

Extirpation des doigts. X6^ 

ExtremiteT^ouppeeSf pettr^ufj'. 259 

F AIx inciConii O* fittpourtraiB. 

Fente Capillaire cr lemoyendeU cognoifire. zoo 

Ficofiras,o«,Ficofa palpçbra. 308 

Ffr.rcpripf4ml.,rep.,^. 
ni propre pour tondre le! pUyts, i il 

Tilponrtiudreleyenlre. 

le tm ii« remede contre U Cnriedes es. î Ji 

UÜebiregamieUIlfefonutnttmempireiime. iSi 

Tioim^ngnUire propre euhne. 
met ettx petits enfem. IJI 

ïiftularis culter.er fon ponrtrntll. > 44 - ‘ 4 5 

Fiflnlesdupeoe. ^55 

lenrsdifertncesCr'lemoyendelesfflerir. i 54 

Fifinles Borenes cdthees cr- memfeftets. iM. l ; J 

ilefiplmfSrdelitrUmnleditfieffiiuUcmpperon 

■FUmette,er‘ fonpourttàiS. 
rlechet demeurées en qutlfiepttlie, & neMmoksgne- 


Fralhiredn T'ejl, crie moyen de U cognoiSlre. 
ente freSure du Tefi, nedoitepetreptmee. i o i 

opmtenSHippocrnlespoùrlesfrAllmesduTell. xol 
FrtSures tjuipénétrent les deux telles, er P mtjen de les 
cognoipte. xo6 

FriuasmiepportentU Dyfenterit. 3J4 

G 

G Angrcnaophthalmou. 311 

Gargareon. 151 

GefirorephUqKt'e^. ^ 214 

Genciuepntrefîeecrpnremde. ' 230 

Glabrities palpebrarum. 288 

GUndulesdesyeux. ibid. leur nombre (T t'fige.ili. 
Glande lacrymée. éid. 

tncommoditédelaGlanduleUerymaletrepcouppee. 344 
double yfage de la Glande lacrymale. ibtd. 

Clanditles au deBroiB de Ugorge. 234 

Glauconiacr- Hypochyma^o«r»»^ywe. 339 
en quellef^nificationfiprend olaucoma, ibid. 

collyre pour le Glaucôma. 340 

juec*efiproprement Claucoma. . 359 

Glaucopis. ibid. 

GlobulitrahâjCr finpourtréB. 13<î.i37 

Gloflbcapcocon mirouer delà bouche, fin pour- 
traiB. 138-139 

GÎû/focome nomméAvûhuo-finpourtraiB. 

Gorge,gy'findeJîrciB. Z34 

la Gourmandiferfejift dagereufe^ue U meldcholte. 364 
Goutteferene. 34^ 

Gratelle desyeux. 305 

Crauelle des paupières. 515 

Grauitas palpcbra:. 

Crenoiiilliere. 

Grefle des paupières. 

Grando. 

incommodite^deU Guerre, 
chofes tieceffairespour bien Guairir. 

Guamfin auecla chofiejlrange. 

Gutca obfcura. 


^35 


TAlIucir 


H 


lluxàtfangalaUngue. 

Flux defang à la Luette. 

Flux de fang ^ui yient apres la dentdrrachee. 


H Al 

HztaulasTccmvis,crfif»p«i*f^éB. 136.137 
Hamulus obtufuSjCT' finpourtraiB. ibu 

Hamulus bifidus. ibh 

Harpes O' leurs efpeccs, 2 1 

lemoyendelescognoipre. ibù 

Hargnes de deux c»p:(^o'le moyen de les cog^îfire.ii 
moyen defaire Couuerture. fiû 

Harpes doéles. 




tHmmrfiUé à U une, (y <»* infncnm. ^61 

fil faire de menfienr de Fldion, 19 <> 

BlfairedeminfieurdeUTour. 19^ 

ffjfime demonfumdeChnrden. , 19S 

Hi0o<r« d'ffifpimtes.de ,Alhmttfa. iiid. 

HifairedeUfiliedeNerim. loi 

Hipire d'jtlhtrefa,touchent U üÿUint des 


lufîrumenspropres e tirer Us Ulles. ,, j 

lepiurtreiSdefdilsJnjlrumens. Ij7 

InJlrumemCepiMx. ,jg 

lourIrelSdefditt Infaumens. ijj 

Jn^rumens pour yn petit efiuit.Cr leurs figures Ce-ptur- 


Hifaire memoraUe d’^e^hutrefls. 1 jj 

Hfairememorel,ledeUUfaureduPucd'Mmde,de- 
puis Duc de auife,o-outres. 5^7 

HfairenotMedeUfidedeUerm. 3 « 5 

S faire. 34S 

Hfaire de Gdien,lmhmt tmilcrem. 251 

Hordeum,& Hordcolum. 311 

Humeurs ejUeux. ' iiid. 

Humeur Jltreux. . 287 

Humeur Cry^éin. lii. Ipiredliceluy.ihid.yfege.iij 
tHumeur â^eux peutfi r engendrer. 151 

de l’Humeur cryfalinfontinutnteesles lunettes. 187 

quecefifuViyiœs. iit 


très à ouurir les jipofames, Crleurspour- 

I4«.i47 

tris pour U louche, (ÿ-leurs pourlrtiSs. 


158.13, 

Infaumens propres pour extraire les enfans 
tre de U mere,enfi>nUe leurs pourtrailis. 148.149 

Infaumëspropres pour las dents, o- leurspturtraiSs. tltd. 

Infiniment de U veuë. 187 

Infirumentpropreàremeltrelej^auledemfaci'finpour- 
tmn . 154.15J. 

Injirumntpour mettre yne Umbe rompue , c?* [onpour- 

Jnpument propre pour coupper les FiJiuUs , fin pour^ 


H^ropifiet 


^ ropifiecrfesejfeeesi 

Hymenon epanaftafis. j i8, C4nfisi 
JFtyperoëiO-'fonpoHrtruiSi. 15S 

^ue c^efi ^«’Hypochima. 555» différences. 
Hypopyon. 

moyen d ohmer 4 /^Hypopyon. 
Hypofpathirtfta,c?- finpourtruiB. 

Hypodefmides, e?"Hypodefmoi. 
jB’Hypofphagma. 

-^rnhe rompue,handa^e.enfimhîe le pour. 

Id îdtnbe doit efire tenue droite. * 

ïambe courbe incommode. 

Jambes difficiles àp^uenr. 

Imaginatio. 

JmbeciilttUccidentAU. 

Im^ofiettrc^ CharUun. 
Impul(orii;m,Po»//ô;V. 14 

Incifionspour Us Hydropijues aux ÎAmbes enfiees. 
confia d'fiippo cjouchAnt lefdites Jneifions, 
rincifton nefi conuenMe à tous. 

Jnàfton pour fortir Feàutiiâ efi aux Harpes o*és 1 
èranesdutefiicule. 
irait fortes d’incifion en U faignee, 
l'JnàfmdesATteres. 

' '• rie oppofite. 


IrùdetA 287 

Ifchyij o-Jonpourirailt. •3^'i37 

Ifthmion. 234 

L _ 

L .Adreseauterifegenplufieurs lieux'. . 1(7 

Llgophthalmos. joS. caujis cr-differentes, ilsd. 

Latuetse ey finfourtrailt. 146.147 

Lancetteslarges ex efiroittes. 140 

I4ig»tni<r(f,erK«Kt. 131. faguairifin'. 'Aid. 

Lapidefcentia,ii» Lapis palpebiæ. 315 

larmes,cy leurs caufis. 288 

lenticulaire crfon pourtraiO. 

Leoninus oculus. 

Lepotinus. 

Leporinapalpebra. 

Leucoma. 

deuxZeueespourhienJàfgnir, 
leuresfindues. 

laguerirontyàpuels. 


137.6 

341 


ilftut Inc 


I LmturedufSUtpOUUgAmentepuiefifi>mUUngue. % 51 

moyendegArder^iiUnefereprenne. ibid 

ligature pourU luette. 2.J^ 

ItgaturedesjîmigdAUsprolongees. î V. 

ligature pour USAignee. ^5* 

IgAturepourlesyesnes. 
fèuretédeULigAture, 

Lippitudo. 505-5*5 

. Liuidité demettrdnt Apres Id SAsgnee. 

lueUeliee,0-mppee.x^UtroitfafontdelAguerir.iy: 
. yfagedeUluette. 

I iMnettes,O*leuriauentio0. a8^ 




table 

î 8 l üodcfilc. 

355 Le’iomMfnmmiiufepeiUfm 
•• 141 JMlrJlfutiimt. 

iiii. Nufecula. 

3«5 {««’tjfîntNyaalopùfis.zjS 



rnÿiafiicj.eriii^mmtdupUjis.nyfcii'nilitc. 

tmficfcmilim. >W- a^u'ilfMifiduoirfourlànPnffKflijiur. 

3IS âomfintfti) 

Uutitt'me. 184 Proptofis.t5o.c«i^!i<ï«&j'.(fâ. ««/«»; 

■tendmjm^mufi. loj cdtdpUJmtpmrltfcopmGs. 

1 b jKfcf^jBfProptol^ ^ 

ildnri, 1 ; 5 Profp^yfis. 

310 roo^mWxin'^BProfphyfis. 

>tis. 3‘« ummts’epiptldVmaeh. 

, . I41-H3 TrimlUdJiTtpeO-pJIric. 

dr^nt, tfjMltestJlimhdféyiufomlle TrmdedildUi. 










iiiJ. SMj^iies dtfdtignmfisifrendre (r mi 

311 moyen dt UsfMremirdrecrtiimicr. 

319 Sas^MsnpplspeesnnxtsmpUs. 
141.143 ossjluxdeStng mnsntfenfens U flnyï 
m^mefmemr. 

ÏÎ7 Ufmt Ui^er couler iuSag npreshxùrP* 

Cr^U4ftd,lSÿ . fiuxdesan^arreftép^rli^dttttreO'Bfc 
Sa^drrefiédes vetnesJwnîdtrestO^pàr 






figme. 




Spatumen curuum.e?" fi» fourtuili. 14i»- ' 47 

Spéculum oris cr iramciSyO^liurfmrtrdill. ijS.ijj 
Spéculum oculi, cryî» fmrirjifl. ^ S i-i Si 

Spiiiarume(lufl:orium,eWônp«nrtM/f?. 158. ijp 
SimUnits, O'jmUiuUsJcmsfMmfum, 

SoiiiefmrlitrlesJifliili$d4l’Anas,cr finfomlr4ig. 
148.145 

Smic'four It! pliys Je lefle. 

Smnil!,o-leiiryf4^e. 284. 

Staphyle. 

Sie4t(>me &■ mtytn Je le tçenoijtre. 
maiere pi (y tnme,cr- ftÿiexi^m. 

St.iphylocaullum,e?'yâ”(™"''<''*^>58- 
Staphylagra.Staphylotomon. 

SUfhylùmeyCrfin pomMid. 

Staphylagres. 24» 

Staphyloma. Jjo 

JeateforusJeSuphjlomes. itid. 

tèsi4pliylméfep4rilp4r chirurgie. 351 

iléphyltmesincureUes. ihd. 

ptegtiofiij touchent les stephylàmel. ihid. 

ijiiicifluueSttibiüaos. 3°a 

l'ttabbfitas. >hid. 

SuHfieKegrelfecmheefiutUpeufiere. 311 

SiifFuCio. 335 

différence entre lu Suffufm Cr le Glumomu. 335 

Sûgillamm. 317 

Sttpfuruttnoefiesfignes.'' a 17 

UsuffurutimneJttttoufietmtfiteeUinJtie. 218 

ïdffHreiionJesjtmigJults. 235 

. sùluréfeiche, (yfonpoartruill. '42-143 

lesfuiüresJeUteflefattyuriulles. 200 

sumrei mutiles iLfurtie du toutfip4ree. 205 

Sutmes,oucouflures,leuryfitze,eyi>njider4tm. iliJ. 
fenuiepnecefuirepourfuirtlusuture. 210 

JeLyendeluhienfetre. >W. 

ifitcescrJifferences Jet sutures. 2lt 

le temps & méthode Je les e^er. ’hid. 

trois fortesde Suture. 'W- 

SutureJnc4rii4tme,fon •ff4ge,&’fpttes. 2 1 2 

Suture EnlrecoUppee,ou eutrepmtee, e'mplumee. ihid. 

Suturefii,heconfmi4tri,e,çrre^4intiue. 215 

tulure de Secdt lieure,&‘ de Tedetltr. 214 

suture du yentre^cr U moyett Je lufuire. 215.21 fi 

SulureugrlutineeeuBecJelieureJefiptieJmeiour. 225 
SymptoliswMrxWr. 347 

pJc-eJljueSymfCoCis.iiid. ceufis. tltd. 

Symphyfis.tÿ- Profphyfis.310.MM/fj o- curutto. thiJ. 
4»{c'^fifSynchifis.293 euretioaJe SynchiGs. ihid, 
Sj*ingotome. '44->45 


TABLE. 

^.140.14 


tCfleurpourtruili. 

T enebrofa affedHo. 301. curutitn. 
Terebellum fimplcx,e2-y;»po»K„,3.' 
refie de l'enfunt demeureeuu ventre Jelumer 



i. ruches lluncheufires^ui meimiti 

TuiefiiueeuumilieuJeldprunelle. 
Tente euimleeer fin pourtruia. 
les grondes Tentes doiuent efire euitee 


rirehede 4 cuiller. 

Tirefondpourtirerlulelle Jenslesos0. uindures. loi 
rirepierrecyfonpcurtruig. 

Tirefond è trois pieds, cr leur pourtruid. 1 

autre Tirefond ptfin dtjleuir,Jefottder,(r tint l’os.tui 

141 

rcffe,ourufdesp4Upieret. ,j 

. O '■^'‘'•32 

Trachomaja^f^j?. 

Trepunes Je JiuerfesfuponsyCy leurs pomlttùat. 140.14 
Trtpunqmcouppelucheir. 

nefkut toufmrs Trepam. jq 

fouffioy on Trépané. 

quelle efpucede temps il faut attendre pour Trépaner. 2 0 
lelteu qu’il faut choifir. jty 

quedesplacesendurentleTrepan. . ify 

hptntondesamtenspourTrepaner. 
onpeutTrepenerfurlesfutures. jo- 

ilnefaiit Trépaner aux temples. Hid 

quelles cautions^ il faut auotr pour Trépaner i iiié 

qua^ilfeut yfer deîa Trépané exfoliatiue. Toi 

maniéré Cr méthode de lien Trépaner. Hù 

f^nesqueleTrepanapenetre'auPiploë. 
faut fouutntleuer le Trépan en trépanant. zq- 

praiîisjHedetrepaneriufjHesàladHremereu ^ ihid 

^ae Trichiahs. 

üïomhxi^pourUfAtgnee. ZdLe. 

corps ejlranges trouueyjs Tumeurs. 
y/âge d'onguent deTutie. 20^ 

Tylofis,cau/e/. jçg 

eorificedes-q^Jilfeauxfepeulouurir. 325 

on ne doit toucher aux Varices. ■ ihid. 

Vàrix,oa,Vc!îîe dilatatio. ihid. 

Faricescrle moyende leslier. 246 

rariceconppeedulont. 247 

f'arice cauteriJeCi O' le lieu. ihid. 




3 ÎS reinesfaignahletjeurnsmhre 

ç6.I47 ce ju'il faut ohferuer deuant^it’ouurir la yeint, 

X 19 freine mal ouaerte apporte beaucoup d'accidents. 

5^.13 7 reine tncifie au milieu en bien faisant. 

J 5 7 f'iinei liées au flux Je fang, Crie ma) en de le faire. 





rijuiftntétuxyeux. Z87 

tufriCrlcurElymoUlil. 245 

Mffmiices/mar,'>fd^e, crltmaymic Itsdfflic- 


’ml aux ijui ^eynt mieux de f res epe de h'iu^. ikid. 
eeillilé de feHefuiH les ekieàs f lus grands. 3 34 
eiUards Ml lesyettx ride^sV fourpey. 518 

'.e'âesgens (r femmesfimfuhieSs aux ylceres chan-